12.07.2015 Views

rapport (soins palliatifs)

rapport (soins palliatifs)

rapport (soins palliatifs)

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

IMMERSION EN COMMUNAUTESOINS PALLIATIFSDans le cadre des <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> cependant, la relation entre le soignant et le soigné est souvent faitede confiance et d’écoute attentive et de nombreux sujets peuvent y être abordés. Parmi ceux quipréoccupent le plus l’esprit des malades et de leur entourage, on relèvera ceux-ci: le deuil et ses stades (déni, révolte, refus, colère, marchandage, tristesse, dépression, repli sursoi, honte, solitude, peur, angoisse, détachement, acceptation) ; la conscience et l’acceptation de sa maladie (ce que le patient en sait, ce qu’il en dit) ; les croyances.Il est certain que la qualité de la communication entre soignants et soignés ne passe pas seulement parla parole. Le lien qui se crée, ou devrait se créer dans l’idéal, peut aller bien au delà de l’échangepurement intellectuel d’informations. Il incombe alors au soignant de trouver la bonne distance dans lelien qui l’unit au malade afin de lui permettre d’exprimer ses be<strong>soins</strong>, ses peurs, ses désirs ou ses rêvesde manière naturelle, sans pour autant confondre le soignant avec un ami. Les signaux que le soignantdoit observer pour optimiser la communication avec le patient sont : les moyens et les façons de communiquer du patient (verbaux, non verbaux, non-dits, regards,silence, pleurs et rire) ; la mémoire, l’orientation, les confusions et autres attitudes (angoisse, agressivité, empathie,etc.) le massage et le toucher (en tant que manière non verbale de communiquer).Douleur et souffranceLa qualité de la communication entre soignants et soignés prend toute son importance dans la prise encompte de la douleur (mal être physique) et de la souffrance (mal être psychique). Si, comme l’écrit lepsychanalyste J.-B. Pontalis, « la douleur n’est qu’à soi », elle peut néanmoins être communiquée etainsi s’en trouver limitée. L’écoute des soignants doit être particulièrement fine, puisqu’aucune règlegénérale ne peut être appliquée dans ce domaine. En effet, la douleur est une sensation totalementintime et personnelle qui reflète beaucoup plus qu’un degré de sensibilité. La douleur réveille dansl’esprit du patient, surtout celui dont la santé a déjà été bien souvent malmenée, toutes les douleursantérieures et l’expose à un sentiment d’angoisse et à une souffrance existentielle que les médicamentssont souvent bien en peine de soulager. Spinoza écrit d’ailleurs dans L’Ethique, Les affects, pourillustrer ce lien entre douleur et souffrance, entre corps et psyché : « Toute modification de la puissancedu corps est en même temps un changement de la puissance de l’esprit et inversement. »La souffrance et la douleur obligent tout être humain à se confronter au fondamental, mais par lechemin de l’adversité, alors que nous préférerions avoir accès à cette dimension de la vie autrement. Lasouffrance, lorsqu’elle n’a pas le caractère absurde de la souffrance chronique a ceci de paradoxalqu’elle risque de détruire l’homme tout en lui permettant de se construire en la supportant, en seprouvant qu’il existe par la résistance souvent insoupçonnée de son corps. La souffrance conduit ainsi àreconnaître ce qu’il y a d’irréductible en chacun. Ainsi, la difficulté du soignant et du soigné consisteraen la recherche d’un juste équilibre entre l’atténuation des symptômes douloureux tout en altérant lemoins possible la conscience. C’est le grand défi des <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> qui, s’ils veulent permettre dedonner un sens à la vie d’un homme, même mourant, doivent tout faire pour qu’il garde toute saconscience d’exister, en tant qu’être souffrant, mais aussi d’être aimant, aimé, pensant, et ce, jusqu’aubout.De La Fuente V. , Petreska I. ,Schmid B. , Schwitzguébel A. - Page 32 -

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!