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rapport (soins palliatifs)

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IMMERSION EN COMMUNAUTESOINS PALLIATIFSValeurs défendues par les <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong>DignitéCommuniquer sincèrement avec le patient, prendre en compte sa douleur, le laisser maître de sondestin, c’est déjà participer à sa dignité. Dans les <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong>, la dignité du patient n’est pasconsidérée comme un luxe, mais fait partie intégrante de la philosophie de cette médecine,contrairement à la médecine curative qui ne s’offre que rarement le temps et les moyens d’y prêterattention (alors qu’il ne s’agit souvent que d’une attitude qui n’exige pas forcément d’avoir plus de tempsà disposition pour le patient…). Est-il utopique de penser qu’un jour la médecine curative saura prendreen modèle les avancées humaines apportées par les <strong>soins</strong> <strong>palliatifs</strong> ?Par ce concept de « dignité », on entend : l’attention, l’écoute et la prise en compte des signes subjectifs (douleur, souffrance, peurs,interrogations et incertitudes) du patient et de son entourage ; la prise en compte du patient comme un sujet de <strong>soins</strong> à part entière et non comme un objet (etdonc la recherche de l’obtention de son consentement et de sa compréhension dans toutes lesinterventions des soignants) ; le respect de la pudeur du patient (surtout pendant les <strong>soins</strong>, les examens physiques et/oucliniques) ; la sincérité du soignant, son éthique personnelle.Notons que la dignité tient beaucoup moins à la personne du malade (qui ne peut que subir) qu’auregard que posent sur lui ses proches et les soignants. Ce regard d’ailleurs n’est jamais le même : lessoignants ont l’image d’une personne malade dont l’état se dégrade plus ou moins rapidement et quil’acceptent plus ou moins bien, alors que les proches connaissent le malade dans toutes sesdimensions et n’arrêtent pas leur vision sur la seule image que le malade leur donne sur son litd’hôpital. L’avant et l’après dévoilent cruellement ce qu’ils ont perdu et parfois, ils ne reconnaissent plusla personne qu’ils ont connue vive, indépendante et belle.De La Fuente V. , Petreska I. ,Schmid B. , Schwitzguébel A. - Page 34 -Quel que soit le regard posé sur le patient, sa dignité ne doit pas êtrediminuée par les pertes progressives d’autonomie dues à sa maladie,ni par le poids qu’il représente désormais pour ses proches. Cettedignité conservée dépendra grandement de l’attitude de l’équipesoignante envers le malade, attitude de respect et d’empathie qui« déteindra » sur les proches lorsqu’ils viendront rendre visite. Eneffet, une personne âgée en EMS dont on prend soin totalement, enl’habillant correctement, en la coiffant, en lui parlant avec tendresse,en la manipulant avec prévenance sera probablement beaucoup plusencline à continuer à s’aimer et à vouloir prendre soin d’elle-mêmequ’une autre un peu délaissée. De plus, son entourage aura tendanceà la considérer avec plus de respect et fera plus facilement l’économied’une pitié souvent mal acceptée par les personnes âgées.D’ailleurs les patients définissent le « mal mourir » comme une pertede l’amour des siens parce qu’on est devenu inutile, laid, dépendant, lamentable et que cette situations’éternise. Cette perte de dignité et ce sentiment d’inutilité sont souvent à l’origine des demandesd’assistance au suicide. Quant au soignant, il est très éprouvant d’accompagner le « mal mourir » et

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