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rapport (soins palliatifs)

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IMMERSION EN COMMUNAUTESOINS PALLIATIFSMort et société : un " non-dit " étouffantQui d’entre nous ne s’est jamais interrogé à propos de la mort ? Nous nous sommes probablement tousposé les questions suivantes : que se passe t-il pendant ou après, dans quelles conditions onpréférerait s’en aller ou encore quelles conditions on aimerait éviter… De plus, chacun ressent uneangoisse face à la mort, car l’inconnu fait toujours peur. Pourtant il ne nous semble pas que la mort soitun sujet de discussion de bistrot, qu’on puisse en parler avec tout le monde ou bien que d’autrespersonnes se sont souventintéressés à ce qu’on en pense,et ceci semble bizarre car, on vatous passer par là un jour. Lamort est tabou, mais estcependant fortement intriquéedans nos esprits, nous pose desquestions, et nous fascine. Onse préoccupe énormément dudéroulement de nos vies, onprend des décisions qui noussemblent les plus confortables,mais pourquoi enfouit-on autantla mort ?En moins d’un siècle, la perception sociale de la mort s’est profondément modifiée. Au Moyen Âge etjusqu’au IXIIIe siècle, la mort était fréquente et frappait à tout âge : on naissait et on mourrait en public.Ainsi, elle était ancrée dans la vie quotidienne et les gens étaient familiarisés avec la mort, que l’on peutappeler mort apprivoisée. Ils sentaient leur mort prochaine, en avaient connaissance et en dirigeaient lerituel. De plus, les mourants aspiraient à une fin entourée et leur communications étaient écoutéesjusqu’au dernier souffle. Donc, la gestion de la mort était solidaire et collective.Aujourd’hui, la mort a « changé de mains » : elle est devenue l’affaire de spécialistes (ex : hôpital) etnotre société est ainsi expropriée de la mort. « Maître souverain de sa mort et des circonstances de samort », pendant des millénaires, l’homme occidental est désormais amputé d’elle, s’empêche de lanommer et d’y penser. La représentation sociale dominante, notamment dans les médias, d’un corpsphysique éternellement jeune et en bonne santé entraîne un refus du vieillissement, de la dégradation,et de la fin de la vie fatale, fait que la mort semble " invisible ", et parfois dérangeante et inacceptable.La science et la médecine hautement technologique de nos jours combattent les maladies sans laisserla place à la mort, qui survient à un moment qui n’est plus repérable et arrive inopinément. Lamédecine moderne escamote largement la mort, car les moyens thérapeutiques actuels nous font croireque la médecine va avoir réponse à tout, la mort s’efface de nos esprits et est remplacée par la maladieque la médecine pourrait traiter. L’accent est mis sur la performance médicale au détriment del’assistance aux mourants. Le mourant est ainsi aliéné, abandonné lorsqu’on « ne peut plus rien fairepour lui », et se retrouve en grand danger de solitude, car il meurt souvent caché et isolé.Cependant, ce non-<strong>rapport</strong> à la mort est contesté par les personnes confrontées au décès d’un êtreproche, car elles sont obligées d’affronter cette situation. Le mourant ne devrait pas être dansl’ignorance et laisser la mort le prendre par surprise. L’inhumanité des pratiques d’ « isolement » aconduit aux revendications d’une mort de qualité et a fini par engendrer comme une solution les <strong>soins</strong>De La Fuente V. , Petreska I. ,Schmid B. , Schwitzguébel A. - Page 7 -

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