6 décembre 2009 – N o 471Les Trois-Chêne <strong>au</strong> cœur du <strong>Mo</strong>ndeLe ChênoisUrgence en HaïtiAs-tu écrit tes impressions sur ton voyage en Haïti? m’a dit Jean-Cl<strong>au</strong>de, mon ami. Une petite phrase apparemment sans importanceet immédiatement cette réflexion: qu’écrire que je n’ai déjàexprimé en discutant avec des amis, à travers mes récits et mes rapports…?Alors, peut-être <strong>au</strong>jourd’hui parce que je traverse une tourmente,une vague qui charrie en moi un trop plein d’émotionscontradictoires, je me suis demandé pourquoi ce pays, cette île siloin de mes références, m’avait prise en capture? Jolie expressionpour des amours.Pourquoi j’aime Haïti? Pourquoi? Et tout de suite un mot un seuls’est imposé à moi, aiguisé comme une lame de rasoir: urgence.Ce pays est en urgence, il nous regarde droit dans les yeux et noustient <strong>au</strong>x tripes avec obstination. Inutile de s’échapper.Ce n’est pas de la rage de vivre que l’on trouve dans le regard desHaïtiens c’est l’urgence de vivre, d’avancer plus loin pour découvrir,pour aimer, pour rêver peut-être!Ce pays est <strong>au</strong>x mains des ONG qui font ce qu’elles peuvent, maispeut-on comprendre ce qu’on aide? N’y a-t-il pas un sentimentd’impuissance pour les Haïtiens qui reçoivent le nécessaire quandl’urgence voudrait le superflu qui donne du sens à la vie?L’urgence est une grande dame, elle écrase les petits besoins et nes’accommode que de grands destins, et Haïti a un grand destin.C’est une île flamboyante peuplée d’hommes, de femmes et d’enfantsqui dans un grand désordre avancent encore et toujours sansabandonner leurs rêves.Et si les prières qu’ils lancent vers le ciel à toute heure du journ’étaient non pas comme je l’ai cru, naïvement trop longtemps, unerésignation, mais une mélopée vers le ciel qui viendrait les éleverplus h<strong>au</strong>t que leur destin: un chant d’urgence dans l’espérance.Alors je mêle pour la première fois mes mots <strong>au</strong>x leurs et je dis à laface du monde, priant d’être entendue:Il y a urgence de comprendre en Haïti,Il y urgence d’aimer en Haïti,Il y a urgence de dénoncer en Haïti,Il y a urgence de vivre et non de survivre en Haïti,Il y a urgence sous peine de mort!Danielle MeynetPublicité -
Le Chênois Les Trois-Chêne <strong>au</strong> cœur du <strong>Mo</strong>nde décembre 2009 – N 7o 471L’Association un Avenir par l’EcoleUne association plus burkinabé que suisse“Association un Avenir parl’Ecole” (A.A.E.) est née de larencontre d’un homme, sonprésident Daniel Richard, avecl’Afrique d’abord, puis avec un pays, leBurkina Faso. L’originalité de cetteassociation est triple: elle a été créée <strong>au</strong>Burkina Faso, enregistrée à Ouagadougouen 1997, et est reconnue commeune association humanitaire par legouvernement du Burkina Faso; soncomité est, à l’exception de son présidentet de son trésorier, entièrementformé de Burkinabés résidant dansleur pays; elle utilise les écolespubliques existantes – qui sont implantéessur l’ensemble du territoire y comprisdans les régions les plus reculées –où elle prend en charge, <strong>au</strong> travers deparrainages, la scolarité d’enfants défavoriséssur dix ans, soit de la premièreprimaire <strong>au</strong> brevet élémentaire, ce quireprésente un total de <strong>10</strong>00 francssuisses par enfant. Si l’association neconstruit pas d’écoles ni ne verse desalaires <strong>au</strong>x enseignants, ce qui feraitdouble emploi avec l’action gouvernementale,elle n’en investit pas moinsdans des actions périphériques. Ellepeut, par exemple, en cas de donsimportants, financer des bâtimentscomplémentaires comme une ludothèque,in<strong>au</strong>gurée en octobre 2007, ouune cuisine extérieure opérationnelledepuis l’été dernier.PublicitéProvisionner les frais en courset investir le solde«Nous nous sommes fixés quelquesrègles de base, explique DanielRichard: d’une part, les enfants sontchoisis dans les différentes provincesdu Burkina Faso et nous soutenons<strong>au</strong>tant de filles que de garçons mais pasplus d’un enfant par famille. En outre,nous ne parrainons des enfants supplémentairesque si nous avons sur notrecompte les fonds pour couvrir l’entierde leur scolarité». A la rentrée 2009,94 enfants (contre 8 en 1998) étaientainsi pris en charge par l’A.A.E., soitsix enfants supplémentaires par rapportà 2008. Cet engagement, en fonctionde l’avancement des enfants dansleur cursus, représente une dépensede 55 000 francs.«L’achat du terrain et la réalisationde la ludothèque, pré<strong>au</strong> compris, l’adjonctionde quatre pièces supplémentairesainsi que la construction de lacuisine extérieure sont des projets quiont leur propre financement et sonttotalement indépendants de notreaction de scolarisation», précise DanielRichard. Pour mémoire, le budget totalannuel de l’Association, qui compteenviron 70 membres, fluctue entre<strong>10</strong>0 000 et 150 000 francs et sesactions sont toujours menées en collaborationavec le gouvernement et lesreprésentants du pouvoir traditionneltribal et religieux des régions oùl’A.A.E. intervient.Réalisations et projets en cours«Notre action de scolarisation est pourl’instant financée et notre structurebénévole, tant nos représentants surplace que les personnes effectuantrégulièrement des missions temporairesd’un à plusieurs mois, ne nouspermet pas d’aller <strong>au</strong>-delà d’une centained’enfants parrainés. Dès lors,notre principal objectif, poursuitDaniel Richard à la veille de son départpour le Burkina Faso, est de pérenniserles budgets de fonctionnement et d’entretiende nos bâtiments tout en poursuivantleur équipement». La locationà une maternelle sociale, depuis le1 er octobre dernier, de deux des quatrepièces (qu’il était à l’origine envisagé delouer à des touristes) permet désormaisà l’Association de couvrir les frais de laludothèque tout en restant dans sonchamp d’activités. «Il nous reste encoreà assurer, à moyen et long terme, lebudget nourriture annuel de la cuisinequi est prévue pour offrir un repaspar jour à une centaine d’enfants, cequi nécessite de disposer d’environ8000 francs».Privilégier la politiquedes petits pas«Sur le plan des investissements, souligne-t-il,notre 4x4 de 1994 ayantrendu l’âme, nous n’avons plus de véhiculesur place et avons donc un besoinurgent d’un break diesel. Ce dernierpermettrait à nos bénévoles de se déplacer,mais <strong>au</strong>ssi de prendre les enfantsdes villages les plus éloignés et de les yramener, leur évitant ainsi les heuresde marche qu’ils doivent <strong>au</strong>jourd’huieffectuer pour se rendre à la ludothèque.Parallèlement, nous avonsdécidé de créer dans une des piècesencore libres une bibliothèque dont lesderniers aménagements (mise en placedes rayonnages et des livres) seronteffectués par un groupe d’étudiantsde Brest, d’ici à la fin de l’année».A cette fin, un camion poubelle, offertpar la Commun<strong>au</strong>té d’agglomérationde Bourg-en-Bresse à la Ville de Ouagadougouet contenant 16 m 3 de matériel,jouets et livres de l’A.A.E, parti débutseptembre, est arrivé fin octobre surplace.«Parmi les <strong>au</strong>tres projets sur lesquelsnous travaillons activement,insiste notre interlocuteur, j’aimeraisciter la création d’un potager – dontl’apport serait plus que bienvenu en raisonde l’incessante flambée des prix desaliments de base – et, toujours en lienavec la cuisine, l’acquisition de fourne<strong>au</strong>xà bois et à charbon basseconsommation (- 30% par rapport à unfour classique), un choix <strong>au</strong>tant écologiquequ’économique». Sans oublier lacouverture du pré<strong>au</strong> qui jouxte la cuisineet la ludothèque.■Frédéric <strong>Mo</strong>ntanyaPour plus de renseignements:www.aae-ouaga.orgAssociation “Un Avenir par l’Ecole”Daniel Richard18, chemin Naville, 1231 ConchesTél. 022 347 65 18 / Fax 022 347 65 57Portable: 076 347 65 18E-mail : habari@span.chComptes bancaires:Banque Paribas (Suisse)IBAN CHF: CH64 0868 6309 3782 01756IBAN EUR: CH50 0868 6309 3782 029783Word, Excel, PowerPoint, Publisher, Photos,Outlook, e-mail, navigation Internet, 5 demi-journées de cours : chf 550.- , tous nive<strong>au</strong>x, tout publicBons cade<strong>au</strong>x [anniversaires, Noël, etc.], CAF [chèque annuel de formation]Sq. du Vieux-Chêne 4 1224 Chêne-<strong>Bougeries</strong> [trams arrêt : Place Favre] 022 349 33 91 079 456 68 64