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- Info n°11 - ASPCo

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Il va en étudier ses conséquences sur le groupe,son impact dans d'autres contextes (scolaire,amical).Il va mettre en rapport des éléments disparates etva en extraire un sens, sous forme d'hypothèses.A partir de ces hypothèses, se dégagera le registredans lequel se joue le comportement.Seule une, ou des, expérience(s) passant par uneaction pourra transformer le diagnostic initiald'essence en diagnostic interactionnel et vérifierl'hypothèse.Plus précisément, si Alain est lent et qu'il retardeconstamment la famille, le comportement d'Alain(qui n'est jamais prêt quand la famille se prépare àskier) va être analysé sous la loupe. Le thérapeuteva interroger l'impact qu'a la lenteur d'Alain surle groupe familial. Il va en ressortir que c'est Alainqui donne, en fait, le signal du départ au groupefamilial.Ici, on quitte le diagnostic d'essence "monenfant est lent" (souffre-t-il d'un désordreneurologique?) pour entrer dans un registre quiest celui de l'autorité dans la famille.La notion de lenteur devient interactionnelle.Si ce registre le confirme, le thérapeute cherche àsavoir s'il se manifeste dans d'autres contextes oùil existe une autorité qui décide ce que doit fairel'enfant.Le thérapeute de famille, comme un éthologuequi observerait les interactions d'un groupe debabouins sur une falaise, accepte dans un premiertemps qu'il ne sait pas comment cette famillefonctionne. "Lorsque nous nous occupons d'unefamille" dit Claude Aubert, "nous faisons uneéthologie spontanée afin de savoir comment ça sepasse". Les parents fonctionnent égalementcomme éthologues, mais chez eux l'éthologiespontanée se traduit rapidement en unecompréhension linéaire. Elle devient porteused'une distorsion de la compréhension, susceptibled’aboutir à une sorte de procès d'intention. "S'ilfait ça, c'est parce qu'il est méchant".Les inférences apparemment limpidescontribuent à entériner des comportements quideviennent de plus en plus stéréotypés et quis'enkystent au fil du temps.A PROPOS DES CHIENS ET DES CHATSDe l'éthologie spontanée à l'éthologue.De tout temps, les chiens et les chats ont été lescompagnons à part entière des familles et intégrésdans celles-ci. Le questionnement quant àl'intelligibilité de leur comportement a étéconstant. Il n’en reste pas moins que nous les“comprenons” intuitivement, ce qui signifie, parhypothèse, que nous avons des points communs!Pourquoi le chat se frotte contre les jambes,pourquoi le chien aboie-t-il, pourquoi le chien est-ilfidèle à son maître et le chat à sa maison.L'éthologie spontanée reflète nos projections, maisbeaucoup plus profondément nous avons quandmême compris quelque chose des comportementsspécifiques que l'éthologue vient aujourd'huiéclairer.Si on sait que le chien est issu de la meute,certains de ses comportements deviennentcompréhensibles, telle sa fidélité aux membres deson groupe, par exemple. Notre propre besoin deloyauté y trouve son compte. Par ailleurs, oncomprend rétrospectivement l'intérêt de le dressercar de ce fait, sans le savoir, le maître se met enposition de mâle alpha (dominant), dont l'objectif,en élevant ses petits, est de favoriser lesapprentissages leur garantissant l'inclusion dansle groupe et partant sa survie.Le chat nous confronte à une autre situationparce qu'il est à la fois le "petit" de la famille et seconduit comme tel, tout en se métamorphosant enprédateur dès qu'il quitte la maison.Les modèles éthologiques nous permettent decomprendre le fonctionnement de ces espèces. Demême pour les familles, il s'agit de tenir compte deleurs spécificités en fonction de leurs histoirestoutes personnelles. Toutes les familles nefonctionnent pas sur le même mode et les mêmesvaleurs.COMMENT LE THERAPEUTE DE FAMILLES'ORIENTE-T-IL QUAND UNE FAMILLE LECONSULTE?Joséphine tape son frère parce qu'elle est jalouse.Comme un chef de meute, le thérapeute doitgarder une position alpha, montrer à ses patientsqu'ils sont sur son territoire, qu’ils sont ensécurité. Il est responsable que la thérapie puisseadvenir dans un cadre, qui est la trame danslaquelle pourront avoir lieu des interactions. Celaétant posé, c’est bien sûr la famille qui apporte sacréativité, les éléments à travailler, ses croyanceset ses explications.Dans le modèle canidé, on peut fairel'expérience que l'apprentissage en séance sepoursuivra à la maison. Si d'aventure on se trouvedans un système félidé, le "petit" reprendra soncomportement de prédateur dès la sortie ducabinet.Lorsque la famille vient consulter et que lethérapeute met un certain ordre dans les élémentsretenus, il se base sur 4 types d'explicationspossibles:1. Explication causale: Joséphine tape Luis, elle letape parce qu'elle est jalouse.2. Raisonnement par l'issue: Luis pleure,pourquoi? Dans la palette des comportementspossibles, Luis aurait pu faire autre chose.Pourquoi cette issue et pas une autre? Dans cetteoption, il y a la notion d'évaluation et de choix, etcelle d'efficacité.3. Séquence à 3 temps: Joséphine tape Luis; Luispleure; maman vient consoler Luis et grondeJoséphine. On infère alors que Joséphine tapeLuis parce qu'elle est jalouse. Si l'on quittemomentanément la question: "pourquoi le petitpleure-t-il?", on peut s'interroger sur "pourquoi

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