Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit …" – Lyon – Mars 2006 - Auteurs - titred’Andaman en Thaïlande et celle du Bangladesh. En Thaïlande, le grand nombre d’observations de runup (altitudedu plus haut point inondé) ont été effectuées immédiatement après le tsunami permettent de valider la carte d’impactsimulée. A l’inverse, les côtes du Bangladesh ont été très peu (ou pas) échantillonnées. Dans ce cas il est hasardeuxde présenter des cartes de runup simulé. En revanche il a été possible d’effectuer des analyses de processus aidant àmieux comprendre les raisons pour lesquelles cette côte a été très peu touchée par le tsunami.II PROCÉDURES D’INVERSION :Au premier ordre, si l’on considère que la déformation du fond marin due à un séisme est de même nature que ladéformation initiale de la surface libre, l’examen d’observations hydrographiques telles que les marégrammes peutnous apporter quelques éléments d’information sur les modes de rupture. Pour exemple, en champ proche, lesmarégrammes au voisinage d’un séisme nous révèlent les taux de surrection et de subsidence locaux. Ainsi la sourcesismique peut être contrainte par ces données. En champ lointain, lorsque la position du marégraphe ne permet pasde détecter les mouvements co-sismiques, l’enregistrement peut encore se révéler utile. En particulier, une failleinverse en compression, à l’inverse d’une faille normale en extension, générera un plus important taux de surrectionque de subsidence. Cette information pourrait ainsi être détectée sur un marégramme par l’analyse les amplitudesrelatives des crêtes et creux successifs. De même les temps d’arrivée de l’onde peuvent aider à mieux localiser lasource sismique. Cependant cette dernière information nécessite que la méthode d’inversion prenne en compte lesmodes de propagation de la vague entre sa génération et son arrivée au marégraphe. Alors qu’un tsunami se propagede façon quasi-linéaire en eau profonde avec pour seul paramètre de contrôle la bathymétrie que nous sommessupposé connaître, son comportement change singulièrement en domaine côtier car les processus physiques, tels queles non-linéarités, la dispersion, le déferlement, la friction de fond peuvent devenir prépondérants. Il devient alorsnécessaire de recourir à l’outil numérique de propagation de vagues.Une méthodologie d’inversion peut être appliquée avec différents degrés de précision car, quelle que soit laprécision de la source sismique initiale utilisée, plusieurs fonctions de transferts reliant la dynamique d’un séisme etcelle d’un tsunami sont très peu connues. En particulier, il est difficile d’estimer la relation entre le mode dedéformation du fond marin responsable du tsunami et le mouvement co-sismique apparu à plusieurs kilomètres deprofondeur de celui-ci. De plus, on connaît très mal la manière dont la déformation du fond marin est restituée dansla colonne d’eau. Ces questions sont essentielles et font l’objet de recherches soutenues. Il faut cependant noter quele degré d’élaboration de telles fonctions nécessiterait un équivalent en réseaux d’observations pour les contraindre.Ainsi, les deux composantes progressent simultanément et la relation séisme-tsunami peut toujours être estimée avecun certain degré de précision. Actuellement la méthode de caractérisation de la source sismique la plus utiliséeconsiste à associer un plan homogène de rupture à un mouvement co-sismique nécessairement complexe [3]. Lareprésentation a le mérite de représenter la rupture par des paramètres simples tels que l’inclinaison du plan derupture, la direction et la quantité de glissement. Les réseaux d’observations sismiques actuels permettent cependantd’identifier des mouvements co-sismiques complexes. C’est le cas pour les événements de grande ampleur tel quecelui du 26 décembre 2004 car il a été détecté par une grande partie des réseaux mondiaux opérés [4, 5]. De même,On peut penser que les simulations futures de propagation de tsunamis seront initiées par des sources plusdynamiques et inhomogènes.III SÉISME ET TSUNAMI DU 26 DÉCEMBRE 2004Le séisme s’est déclenché à 0h58’53’’ UTC au large de la pointe nord de l’île de Sumatra et a été localisé vers95°51’E, 3°25’N (Figure 1, gauche). De nombreuses stations GPS ainsi que les modèles d’inversion sismiqueindiquent que la rupture s’est propagé vers le nord sur environ 1200-1300 Km le long de la fosse d’Andaman avecune vitesse de propagation de l’ordre de 2.5-3 Km/s [4]. Les mécanismes au foyer contraints avec les données deGPS ont montré que les 15 à 25 m de glissement ont généré des mouvements co-sismiques de l’ordre de 10 m desurrection sur le bord est de la faille et de l’ordre de 6 m de subsidence sur le bord ouest [4]. Un exemple decalibration d’une source sismique composée de 5 segments alignés le long de la faille qui sont déclenchés avec untemps de retard est présenté ici (Figure 1) [1, 2]. Cette source a été contrainte par des données hydrographiques demarégraphes opérés par l’Université d’Hawaii (UHSLC) et par les anomalies de niveau de la mer détectés parl’altimètre Jason qui se trouvait à la verticale de la zone de propagation du tsunami (Figure 2).La calibration de la source a consisté en l’analyse des amplitudes de vagues, leurs temps d’arrivée, la séquence devagues et leur périodicité. Plusieurs simulations ont été menées de façon itérative avec le modèle de propagation etde runup Funwave [6]. Ce modèle a été validé sur plusieurs événements, en particulier sur le tsunami du 26novembre 1999 au Vanuatu [7]. Il résout les équations non linéaires de Boussinesq et par conséquent prend en
Colloque SHF "Valeurs rares et extrêmes de débit …" – Lyon – Mars 2006 - Auteurs - titrecompte les processus de dispersion. De plus il inclut un algorithme de trait de côte mobile permettant de calculerdirectement l’inondation et le runup. Les effets de frottement de fond ainsi qu’une paramétrisation sous-grille dudéferlement ont été ajustés. On montre dans la Figure 2 des exemples de calibration où la source est contraintejusqu’à ce que les résultats de simulations s’accordent de manière satisfaisante avec les observationshydrographiques. La Figure 2 montre cet accord à l’exception de la surestimation de l’amplitude des creux qui estdue à la sous-estimation des effets de friction de fond qui s’appliquent surtout dans les creux de vagues. Cependant,l’ensemble est suffisamment proche des observations pour retenir cette source.IV QUELQUES RÉSULTATS DE SIMULATIONSDès lors que la calibration de la source a été effectuée, nous montrons ci-après quelques résultats de simulationpour tester sa robustesse et évaluer son apport en termes d’aléa et de risque tsunami. Pour un même événement, unetelle calibration peut permettre (1) de pronostiquer des cartes de runup (cas de la Thaïlande) et (2) de diagnostiquerles processus mécaniques responsables du comportement de la vague en domaine côtier (cas du Bangladesh).IV.1CARTE D’IMPACT EN THAÏLANDELes six provinces de la Thaïlande bordant la mer d’Andaman ont été exposées au tsunami mais à des degrés variés.Les valeurs de runup les plus importants ont été obtenues autour de Khao Lak (province Phang Nga) avec desamplitudes de l’ordre de 11 à 14 m [8]. La seconde zone fortement touchée est l’île de Phiphi (province de Krabi)située à environ 80 Km à l’est de la principale île de Phuket. À cet endroit, la vague de l’ordre de 6 m d’amplitude atraversé l’isthme reliant ses deux blocs rocheux. Enfin l’Île de Phuket a également enregistré d’importantes valeursde runup, i.e., de l’ordre de 5-6 m sur la côte Ouest avec des extrema de 10 m. Ces zones touristiques ont subi de trèsimportants dommages et les valeurs de runup ont été prioritairement mesurées [8]. En revanche, moinsd’informations sont disponibles pour les zones moins fréquentées ou moins vulnérables.La Figure 2 indique un bon accord entre les amplitudes du runup observé et simulé [2, 8]. En particulier lessimulations reproduisent de façon satisfaisante les variations brusques du runup situés à Khao Lak, autour de Sarazinbridge et de Patong beach. De façon plus précise, les statistiques élémentaires du runup observé et mesuré indiquentun écart-type croisé de l’ordre de 17% et une corrélation de l’ordre de 94% [2]. Ces résultats montrent que lasimulation numérique dans son ensemble reproduit à une échelle synoptique l’impact du tsunami. Ainsi on peutraisonnablement valider le runup simulé dans les lieux où des observations n’ont pas été effectuées. C’est le cas parexemple de la région située au sud de Khao Lak où un runup de l’ordre de 10 m est simulé. Cette région est très peudense en population expliquant probablement ce manque d’observations. Si l’on considère que la période derécurrence d’un tel aléa est supérieure au siècle, on peut penser que cette zone littorale sera inéluctablementurbanisée à cette échelle de temps. Le risque tsunami serait donc réel.La robustesse de la simulation numérique indique que la source sismique est cohérente car celle-ci n’a pas étécontrainte avec les données de runup. Pour celui-ci la simulation s’est donc effectuée en mode pronostique. Laméthodologie d’inversion appliquée est donc validée avec un certain degré de précision.IV.2ÉTUDES DE PROCESSUS AU BANGLADESHSuite à l’événement de Sumatra, certaines régions du golfe du Bengale, dont le Bangladesh, sont très peudocumentées. Aucune mesure de runup ni de témoignages ne sont disponibles. Nous savons seulement que letsunami y a fait deux victimes et que celui-ci n’a pas été dévastateur. Il est donc difficile de valider toutesimulation de cartographie de runup ou d’inondation, d’autant que les cartes bathymétriques sont tropéparses pour véritablement mener une étude fine. Cependant il semble intéressant de tenter de savoir la causede ce faible impact, alors que la plupart des zones côtières du golfe ont été sévèrement touchées. Pour cela,de simples tests de sensibilité peuvent nous aider à identifier les processus physiques ou les effets de sitesresponsables des supposées faibles amplitudes de vagues ayant atteint les côtes du Bangladesh.Il convient dans un premier temps de décrire la morphologie particulière du plateau continental situé entrela côte du Bangladesh et la pente relativement abrupte (Figure 4). Ce plateau, très étendu (jusqu’à 200 Kmd’extension nord-sud) a une pente très faible (de l’ordre de 0.3% en moyenne) et il est caractérisé par laprésence d’une multitude de canyons sous marins dont le plus imposant est le Swatch of No Ground Canyon.Celui-ci naît de la confluence des deux fleuves Brahmapoutre et Gange avec une profondeur atteignant 1200m en son centre (au voisinage de la pente) alors qu ‘elle varie entre 60 et 800 m sur ses bords. Sa pentemoyenne (est-ouest) est de l’ordre de 20%.
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