'30-'50 - Centre for Historical Research and Documentation on War

42 À l'étrangerLa conférence “Boundaries tofreedom: the cultural cold war inEurope, 1945-1960” à MiddelburgEn collaboration avec le NIOD, notreinstitution-sœur, et l’Association (néerl<strong>and</strong>aise)d’Histoire du 20 e Siècle, le RooseveltStudy Center organisait les 18 et 19octobre derniers un colloque en langueanglaise particulièrement intéressant surle thème de la guerre froide “culturelle”(au sens large du terme) en Europe.Cinq <strong>for</strong>ums offraient l’occasion d’enapprofondir les aspects les plus importants:“Scripting the cold war”; “Organisingthe cold war”; “Politics of productivity”;“Opinion makers <strong>and</strong> covert action”et “Cold war <strong>and</strong> popular culture”. Lesdiscours introductifs, les exposés et lesdiscussions furent d’une haute tenuescientifique, ce qui n’a rien d’étonnant,vu la qualité des historiens invités, entête desquels on trouvait l’éminence griseDavid Caute.W. Scott Lucas (Université de Birmingham)a commencé avec ce que devaientêtre selon lui les thèmes d’une étude de ceconflit ‘culturel’ spécifique: la <strong>for</strong>mationd’un réseau mélangeant l’étatique et leprivé en vue de gagner la guerre froideen termes de lutte entre “ways of life”;la promotion de l’idéologie américainecomme idéologie universelle, alors qu’auxUSA il ne venait même pas à l’esprit qu’ilpouvait s’agir d’une idéologie; le triptyqueEtat – média – public qui ne produisaitpas seulement de la propag<strong>and</strong>emais une véritable “culture” américainepour la justification de la politique extérieureUS.Deux exposés pratiques purent en illustrercertains aspects. Dans les “Femmesaméricaines et l’offensive soviétique de lapaix”, Helen Laville a approfondi le rôledes associations féminines américainesdans le combat engagé à l’encontre del’approche des Russes, qui essayaientd’élaborer une relation à la paix spécifiqueaux femmes. De son côté, DavidEllwood a évoqué la propag<strong>and</strong>e entourantle plan Marshall en Italie, laquelleéchoua complètement sur le plan duchangement des habitudes et des pratiquesde larges couches de la population,mais devint bel et bien un modèle pourl’establishment.Marc Lazar (Université Paris X) a présentéla “culture de guerre froide” des PCitalien et français au sein du <strong>for</strong>um “Organisingthe cold war”. D’un point de vuecomparatif, le PCI a davantage essayé demarquer l’idéologie et la propag<strong>and</strong>e deson ton propre, non parce qu’il ne s’inscrivaitpas dans la ligne soviétique, mais parceque le PCI voulait éviter la ghettoïsation,ce que le PCF ne craignait pas desubir.Au cours des exposés suivants, RichardAldrich s’est concentré sur la soi-disantguerre de l’in<strong>for</strong>mation du “CulturalRelations Department” britannique, etValérie Aubourg sur l’organisation del’atlantisme dans “Bilderberg et l’Institutatlantique”. Le CRD, qui s’était occupépendant la guerre des contacts culturels etintellectuels interalliés, se développa en