'30-'50 - Centre for Historical Research and Documentation on War

52 En BelgiqueVoorwaarts au Parlement flam<strong>and</strong>En septembre 1999, paraissait dans lapresse flam<strong>and</strong>e un appel sous le titreVoorwaarts maar niet vergeten (Dépassésans être oublié). Cet appel se situait dansle contexte de l’après décret Suykerbuyk,décret qui, rappelons-le, avait été cassépar la Cour d’Arbitrage. Il émanait d’ungroupe d’intellectuels flam<strong>and</strong>s, au nombredesquels on retrouvait plusieurs historiens.Tout en condamnant fermementla collaboration considérée comme “undéraillement du mouvement d’émancipationpolitique”, ces intellectuels voulaienttourner la page non pas en oubliant lepassé mais en tendant à la clémence. Cettepremière initiative a été suivie, un an plustard, du célèbre “pardon historique” prononcéen août 2000 par Frans-Jos Verdoodtà la tribune du pèlerinage de l’Yser.Il s’agissait d’un pardon lancé pour lesfautes, les erreurs d’appréciation et lesmauvaises alliances scellées il y a prèsde 60 ans par une partie du nationalismeflam<strong>and</strong>.Dès sa création, les objectifs du groupeVoorwaarts furent, entre autres, d’approfondirla réflexion sur le thème de la “réconciliation”et d’entrer en contact avecdes francophones. Ces contacts ont trouvéune première concrétisation lors d’unejournée d’étude au Parlement flam<strong>and</strong>le 9 juin dernier 1 . Cette manifestation abénéficié d’un écho médiatique particulierqui tenait à la fois aux circonstances, aulieu de la réunion et au discours de clôture.Quelques semaines auparavant, JohanSauwens, ministre du gouvernementflam<strong>and</strong>, avait été contraint de démissionnersuite à sa présence remarquée à uneréunion du Sint-Maartensfonds, uneorganisation d’anciens volontaires dufront de l’Est. Peu avant le 9 juin, legroupe Voorwaarts avait, quant à lui,reçu le prix du gouvernement flam<strong>and</strong>.Plusieurs orateurs se sont succédé à latribune. Le groupe Voorwaarts lui-mêmea été présenté par Jan Debrouwere aprèsqu’Herman Balthazar ait introduit lajournée. La communication la plus remarquéea sans conteste été celle de BrunoDe Wever qui a clairement resitué laperspective: le passé n’est pas le champexclusif de l’historien académique mêmesi toutes les approches du passé ne sevalent pas. L’historien a des responsabilitéssociales et c’est à ce titre qu’uncertain nombre se retrouvent dans legroupe Voorwaarts. Concernant l’histoirede la Seconde Guerre mondiale, il a, unefois de plus, rappelé l’importance et levolume des études consacrées à cettequestion et la vision somme toute assezconsensuelle au sein du monde scientifiquesur nombre de thèmes délicats,ce qui n’exclut pas le débat. Il n’y adonc ni “secret”, ni tabou, ni complot.A propos de la collaboration, il a clairementrappelé que ses objectifs étaientni plus ni moins que la destruction de lasociété civile flam<strong>and</strong>e. Ce faisant, il ainsisté sur la nécessité de distinguer lacollaboration, de la politique du moindremal. Enfin, il a évoqué le contexte de larépression.1Les actes de cette journée ont d’ores et déjà été publiés: F.S. VERDOODT (dir.), Voorwaarts maarniet vergeten. Acta van de studiedag, Anvers, Academia Press, 2001.