16 Fig 1. Mécanisme d’apparition de la CRA.anormales dans les strabismes divergents dont ladéviation est beaucoup plus variable.Il faut se rappeler également que les conditionsd’examen étant différentes selon chaqueméthode, les réponses pourront varier, ce quipermet de décider du degré d’anomalie. Ceci estd’une importance capitale pour le diagnostic etla mise en route du traitement.Nous allons maintenant tenter d’expliquer parun schéma, le mécanisme de formation de lacorrespondance rétinienne anormale.Prenons pour plus de clarté l’exemple d’unstrabisme convergent de l’œil droit (figure n° 1).En l’absence de déviation, avec vision binoculairenormale, les deux maculas fixent un objet « X » etle sujet ne voit qu’une image de cet objet.Si maintenant l’œil droit dévie en dedans, lesujet a une diplopie, vision double de l’objetfixé. Cette diplopie est homonyme, l’image vuepar l’œil dévié (l’œil droit) se trouve du côté del’œil dévié donc à droite. En effet, tout pointnasal de la rétine situe les objets en temporal.Pour ne pas être gêné par celte diplopie. Il fautdonc que le sujet neutralise l’image reçue par lepoint nasal, M1, de sa rétine déviée. Il y arriverad’autant plus rapidement et plus facilement qu’ilsera plus jeune. Il va en quelque sorte ignorer lesstimulations reçues par ce point M1 jusqu’à cequ’il perde sa direction visuelle principale.Ensuite, si la déviation persiste, égale à ellemêmeet modérée, le point M1 à force d’êtrestimulé en même temps que la macula de l’œilfixateur, va peu à peu accepter l’image de « X »comme venant réellement de cette direction. Il y aura réorientation spatialedu point M1 qui se trouve ainsi anormalement jumelé avec la macula de l’œilfixateur.Ceci se fera d’autant plus facilement que la macula de l’œil dévié M2 neutraliseraégalement. En effet lors de l’apparition du strabisme, la macula de l’œildévié qui localise droit devant en « X » se trouve dirigée sur un autre point del’espace « 0 ». Puisque, en conditions normales, les deux maculas localisentau même endroit, le sujet verra se superposer les points « X » et « 0 ».C’est ce qu’on appelle la confusion. Cette confusion, bien que rarementsignalée par le malade (et il est vraiment bien inutile de lui en faire prendreconscience), n’en est pas moins gênante. Le mécanisme d’autodéfense de laneutralisation va entrer en jeu, chaque fois que ce sera possible, de façon àrendre au malade une vision confortable ou du moins supportable.Si cette neutralisation persiste et devient obligatoire, en cas de strabismeunilatéral, il s’ensuit une amblyopie ex anopsia, c’est-à-dire baisse de la visionde l’œil dévié, sans lésion organique, par manque d’usage de cet œil, si le sujetest jeune. La macula aura perdu sa faculté de bien voir et ceci se manifestemême en conditions monoculaires quand, par l’occlusion momentanée del’œil fixateur on demande à l’œil habituellement dévié de fixer.Si le strabisme est alternant, il y aura neutralisation alternante au niveaude chaque macula successivement, mais pas d’amblyopie, chaque œil ayantsuccessivement l’occasion de fixer.La notion du droit devant n’étant plus donnée à l’œil dévié, par sa macula,la réorientation spatiale du point Mise fait plus facilement. La notion du droitdevant est alors donnée dans l’œil dévié, par le point MI, et la macula déviéeM2 se comportera comme un point temporal.http://www.strabisme.net
Suivant le degré d’achèvement de la correspondance rétinienne anormale,on peut trouver la nouvelle relation M. MI ou angle subjectif, ou simplementune zone de neutralisation dont les limites sont la macula de l’œil dévié M2 etle point MI. Enfin, la zone de neutralisation peut être localisée au seul pointMI, en dehors de la macula déviée, c’est ce qu’on appelle le phénomène dusaut.Il était nécessaire d’expliquer ce mécanisme de façon très schématique,car il n’est pas possible, dans un tel ouvrage, d’exposer dans leur totalité lesdifférentes théories de la correspondance rétinienne anormale. La divergencedes théories prouve d’ailleurs la complexité du problème.Nous allons pouvoir étudier maintenant, à la fois l’élément moteur du troublede la vision binoculaire et le facteur sensoriel correspondant à ce trouble, c’està-direla réponse sensorielle du sujet devant cet état de chose anormal.Cependant, étant donné la diversité des appareils utilisés, les réponsessensorielles peuvent varier suivant les conditions de vision propres à chaqueappareil. Ceci nous amène à étudier les différents degrés d’anomalie de lacorrespondance rétinienne. Si les réponses sont anormales avec toutes lesméthodes employées, la correspondance rétinienne anormale est bien établie,et il est inutile d’essayer de la normaliser.Par contre, si, suivant les différentes méthodes, la correspondance rétiniennese montre parfois normale et parfois anormale, il y a dualité de correspondancesuivant les procédés d’examen : on peut être amené à tenter de renforcerla correspondance rétinienne normale, à l’exploiter pour essayer de la faireprévaloir, plutôt que d’attaquer de front la correspondance anormale. Bienentendu, cette décision revient au seul ophtalmologiste, mais les élémentssensoriels dont il disposera, lui auront été communiqués par l’orthoptiste :c’est dire toute l’importance de ce travail d’équipe.En règle générale, si l’angle d’anomalie est insignifiant ou faible, on ne tenteraaucun traitement de la normalisation de la correspondance rétinienne,car il serait très difficile de stimuler le sujet à son angle objectif, sans risquerde stimuler en même temps son angle subjectif.Par contre, si l’angle d’anomalie est important (supérieur à 10 dioptries)ou mal défini, avec une zone de neutralisation variable, ou une dualité decorrespondance suivant les méthodes employées, il faut tenter un traitementde normalisation, sans toutefois insister outre mesure, si l’on n’obtient pasde résultat après quelques séances, et ceci jusqu’à l’âge de 10 ou 12 ans.Enfin, il peut y avoir également dualité de correspondance rétinienne dansle temps, c’est-à-dire que les réponses sont tantôt normales et tantôt anormales,pour les mêmes conditions d’examen.C’est un facteur en faveur d’un bon diagnostic, et le traitement de normalisationvaut la peine d’être tenté avec les mêmes réserves que pour le casprécédent.Comme nous l’avons dit, les degrés d’anomalie de la correspondance rétiniennesont définis par les différents procédés d’examen. Leur classification vades méthodes les moins dissociantes aux plus dissociantes, c’est-à-dire cellesoù les conditions de vision sont les plus éloignées des conditions habituelles.Nous allons les envisager successivement de façon très rapide.Verres striés de Bagolini (sans la barre deprismes)Si la réponse sensorielle est anormale, il y a quasi-certitude que dans la viecourante, le sujet se sert de sa correspondance rétinienne anormale, souventappelée « union binoculaire ». C’est une adaptation sensorielle du sujet auxconditions motrices devant lesquelles il se trouve, et cela constitue un actebinoculaire, de moins bonne qualité sans doute, mais, et ceci est très important,qui donne une certaine garantie contre la récidive d’une éventuelleamblyopie.17http://www.strabisme.net
- Page 1: CAHIERS DE SENSORIO-MOTRICITÉÉCOL
- Page 4 and 5: iibien français, montre combien, s
- Page 7 and 8: vIntroductionMarie-José BesnardPla
- Page 10 and 11: viiiLe Hess Weiss 74La forme simple
- Page 12 and 13: 2Lorsqu’il s’agit d’un très
- Page 14 and 15: 4des anneaux coupés, ou si l’on
- Page 16 and 17: 6Pour les enfants il existe des éc
- Page 18 and 19: 8Enfin, quand l’examen fait les d
- Page 20 and 21: 10Fig 2. Méthode de Priestley Smit
- Page 23: • L’œil dévié ne se redresse
- Page 34 and 35: 24Fig 5. Déviomètre de Lavat.Dans
- Page 36 and 37: 26La fusionLe sujet ne voit qu’un
- Page 38 and 39: 28Fig 6. Baguette de Maddox.Fig 7.
- Page 40 and 41: 30ne serait pas complet si nous ne
- Page 42 and 43: 32croisée de correspondance normal
- Page 44 and 45: 34Fig 2. Test positif au Bagolini.F
- Page 46 and 47: 36Pour trouver cet angle objectif d
- Page 49 and 50: 39Le synoptophoreLe synoptophore jo
- Page 51 and 52: de 7 dioptries, qui, reportant l’
- Page 53 and 54: Tests de vision stéréoscopiqueCe
- Page 55 and 56: Grâce à la méthode objective, il
- Page 57 and 58: Mieux vaut alors ne pas insister, l
- Page 59 and 60: Nous venons de voir la façon class
- Page 61 and 62: Il faut travailler au maximum en te
- Page 63 and 64: Lorsqu’au cours d’un traitement
- Page 65 and 66: et recommencer. S’aider au besoin
- Page 67: En ce qui concerne le traitementNou
- Page 70 and 71: 60Fig 2. Couvercle de flashpour le
- Page 72 and 73: 62les fermer très fort, utiliser u
- Page 74 and 75: 68http://www.strabisme.netFig 2. La
- Page 76 and 77:
70Fig 4. Orthophorie au test de Lan
- Page 78 and 79:
72Fig 8. Fracture du plancher de l
- Page 80 and 81:
74Fig 11. Hess-Weiss : forme simple
- Page 83 and 84:
77Appareils permettant de mettreen
- Page 85 and 86:
• L’œil gauche voit les deux t
- Page 87 and 88:
ailes en avant, comme détachées d
- Page 89 and 90:
83Fig 9. Diplopie physiologique.per
- Page 91 and 92:
85Fig 12. Le stéréoprojecteur de
- Page 93 and 94:
87Fig 15. Stéréoprojecteur : test
- Page 95:
• Neutralisation alternante ;•
- Page 98 and 99:
92Occlusion sur verreOcclusion tota
- Page 100 and 101:
94Fig 3. Euthyscope : post-images p
- Page 102 and 103:
96Fig 6. La houppe deHaidinger.Fig
- Page 104 and 105:
98Fig 9. Localisateur.Le rôle de l
- Page 106 and 107:
100Fig 12. Entraîneur de dissociat
- Page 108 and 109:
102La puissance et l’orientation
- Page 110 and 111:
104La pénalisation totale du bon
- Page 113 and 114:
107La mise en orthophorie sensoriel
- Page 115 and 116:
109Fig 1. Champs de fusionUne surve
- Page 117 and 118:
Les vertiges et les troubles de dé
- Page 119:
113ConclusionCet ouvrage est mainte