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Le MONDE de la LittÉraturE EStONiENNE

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LA POÉTESSEL’histoire <strong>de</strong> <strong>la</strong> littérature estonienne a un faible pour ses poétesses, quicomposent comme un récit à part, un collier insaisissable et cristallindont les perles sont ces créatrices du verbe, magnifiques, superbementdouées, qui se succè<strong>de</strong>nt en opérant <strong>de</strong>s miracles dans <strong>la</strong> <strong>la</strong>ngue etl’esprit <strong>de</strong>s Estoniens. Pour beaucoup, cette idée se con<strong>de</strong>nse dansune célèbre photo prise en 1917, où l’un <strong>de</strong>s plus précieux joyaux <strong>de</strong> cecollier, une poétesse qui était alors dans l’éc<strong>la</strong>t <strong>de</strong> sa jeunesse et avaittourné <strong>la</strong> tête <strong>de</strong>s hommes les plus bril<strong>la</strong>nts <strong>de</strong> son temps, repose<strong>la</strong>ngoureusement mais fièrement aux côtés <strong>de</strong> ses collègues-admirateurs.collier insaisissable<strong>la</strong> première perle(cf. p. 14)Cette histoire <strong>de</strong>s poétesses se poursuit <strong>de</strong> nos jours, et nul ne peutignorer que beaucoup <strong>de</strong>s meilleurs poètes <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>rnière décenniesont <strong>de</strong>s femmes. On en trouve <strong>de</strong> toutes les sortes – <strong>la</strong>ngoureuses ouvigoureuses, avec <strong>de</strong>s traits évanescents ou c<strong>la</strong>irement <strong>de</strong>ssinés. Il y al’ange gardien <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie, dont les jeux <strong>de</strong> mots et <strong>de</strong> pensées délicatssont limpi<strong>de</strong>s comme l’eau c<strong>la</strong>ire et enivrants comme le vin. Il y a <strong>la</strong>jeune et frêle mère qui parle avecforce au nom du passé et <strong>de</strong>straditions et sait se faire entendrejusque dans les villes. Il y a lechirurgien imp<strong>la</strong>cable, dont lesparoles tranchent comme unscalpel dans les stéréotypes, <strong>la</strong>issantl’ange gardien <strong>de</strong> <strong>la</strong> poésie 2 <strong>la</strong> jeune et frêle mère 3<strong>de</strong>s blessures longues à se refermer.L’une d’entre elles a récemment reçu un bracelet qui avait jadisappartenu à une célèbre poétesse estonienne, <strong>la</strong>quelle l’avait plus tardoffert à une jeune consœur. Cette jeune poétesse, qui va aujourd’hui surses soixante-dix ans, l’a transmis à son tour. On peut imaginer que <strong>la</strong>titu<strong>la</strong>ire actuelle du bracelet le léguera le moment venu à une nouvellereprésentante, magnifique et fière, <strong>de</strong> cette lignée – une représentantequi n’est peut-être pas encore née, ou qui est née aujourd’hui même.Peeter LangovitsPiia Ruberune célèbre poétesseestonienne 1le chirurgien imp<strong>la</strong>cable 4<strong>la</strong> jeune poétesse 5(cf. <strong>la</strong> vieille poétesse, p. 22)Peeter LangovitsEgert Kamenik14

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