Mais ce principe n’est pas absolu <strong>en</strong> ce s<strong>en</strong>s que le titu<strong>la</strong>ire d’une telle concession peut <strong>en</strong> disposerà sa guise, soit <strong>en</strong> désignant lui-même ceux <strong>de</strong>s membres <strong>de</strong> sa famille qui pourront y avoir leursépulture, soit <strong>en</strong> conférant à l’un <strong>de</strong> ses héritiers le soin <strong>de</strong> désigner les personnes auxquellesapparti<strong>en</strong>dra le droit d’inhumation dans <strong>la</strong> concession, soit <strong>en</strong>core <strong>en</strong> excluant certains membres <strong>de</strong>sa famille 24 , par exemple par més<strong>en</strong>t<strong>en</strong>te familiale ou <strong>en</strong>core parce que le nombre <strong>de</strong> p<strong>la</strong>ce estlimité.Aussi, si l’on souhaite faire bénéficier d’une concession familiale les membres d’un couple mêmemarié il convi<strong>en</strong>t <strong>de</strong> veiller lors <strong>de</strong> <strong>la</strong> rédaction <strong>de</strong> <strong>la</strong> conv<strong>en</strong>tion qui porte attribution <strong>de</strong> <strong>la</strong>concession à stipuler conjointem<strong>en</strong>t le nom <strong>de</strong> M. et Mme dont les membres <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille serai<strong>en</strong>texclus au cas d’omission ce qui s’avérerait être le cas <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>fant né d’un précé<strong>de</strong>nt lit d’unconjoint.D’autre part, malgré le caractère familial <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession, le fondateur <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession peutautoriser soit <strong>de</strong> son vivant, soit par testam<strong>en</strong>t, l’inhumation dans sa concession d’une personneétrangère 25 à sa famille mais unie à elle par <strong>de</strong>s li<strong>en</strong>s étroits d’affection ou <strong>de</strong> reconnaissance 26 .Le titu<strong>la</strong>ire <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession se positionne donc comme le régu<strong>la</strong>teur du droit à être inhumé dans saconcession. Le maire ne peut s’opposer à sa volonté sauf pour <strong>de</strong>s motifs tirés <strong>de</strong> l’intérêt général 27 .En raison <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>en</strong> matière d’inhumation et sous ces réserves, il estrecommandé au maire quand <strong>la</strong> personne à inhumer n’est pas incontestablem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> famille <strong>de</strong> nepas autoriser l’inhumation sans que soit justifiée le droit du défunt à une sépulture dans <strong>la</strong>concession et, lorsque celle-ci est indivise, sans le cons<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> tous les ayants droit.Par conséqu<strong>en</strong>t, <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants remplissant les conditions précé<strong>de</strong>mm<strong>en</strong>t exposées ont un droitégal à l’utilisation <strong>de</strong> <strong>la</strong> sépulture, ce qui toutefois peut poser problème pour l’attribution <strong>de</strong> <strong>la</strong><strong>de</strong>rnière p<strong>la</strong>ce disponible lorsqu’il n’y a pas eu antérieurem<strong>en</strong>t une conv<strong>en</strong>tion à ce sujet.Il ne semble pas exister <strong>de</strong> jurispru<strong>de</strong>nce sur ce point précis et on ne peut que conseiller aux<strong>de</strong>sc<strong>en</strong>dants concernés soit <strong>de</strong> dégager <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ces supplém<strong>en</strong>taires par réduction <strong>de</strong> corps, soit <strong>de</strong>trouver un accord <strong>en</strong>tre eux ou év<strong>en</strong>tuellem<strong>en</strong>t faire trancher leur différ<strong>en</strong>d par le juge.d) Erreur d’inhumation et responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> communeLes erreurs d’inhumation <strong>en</strong>traîn<strong>en</strong>t <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune.Ainsi, sont constitutifs d’une emprise irrégulière :- l’inhumation d’un tiers dans <strong>la</strong> concession d’une autre personne ;- l’attribution d’une concession déjà octroyée et ses conséqu<strong>en</strong>ces comme le fait d’ôter lesmonum<strong>en</strong>ts funéraires construits et <strong>de</strong> disperser les restes mortels.Mais, lorsque <strong>la</strong> concession dans <strong>la</strong>quelle a été inhumée par erreur une personne étrangère n’a pas<strong>en</strong>core été utilisée, le concessionnaire ne peut exiger à <strong>la</strong> commune le mainti<strong>en</strong> <strong>de</strong> sa concession. Il24 RM n° 47006, JOAN du 26 octobre 1992, P. 4919.25 Voir notamm<strong>en</strong>t le cas <strong>de</strong>s <strong>en</strong>fants faa’amu <strong>en</strong> Polynésie française26 CE, 11 octobre 1957, Consorts Hérail ; CE 4 mars 1991, Argouet c/ Argouet, consacre l’autorisation d’inhumer unepersonne étrangère à <strong>la</strong> famille dans une concession familiale seulem<strong>en</strong>t si TOUS les co-titu<strong>la</strong>ires <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession ontdonné leur accord. Le défaut d’accord fon<strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> d’exhumation d’un étranger à une famille.27 CE, 11 octobre 1957, Consorts Hérails5
ne peut qu’obt<strong>en</strong>ir l’offre d’un terrain équival<strong>en</strong>t et s’il refuse, il ne peut obt<strong>en</strong>ir que <strong>de</strong>s dommageset intérêts.2. Durée, r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t et conversion <strong>de</strong>s concessionsa) La duréeQuatre catégories <strong>de</strong> concessions funéraires ont été instituées par <strong>la</strong> loi et se caractéris<strong>en</strong>t selon leurdurée :- temporaire : <strong>de</strong> 5 à 15 ans maximum ;- tr<strong>en</strong>t<strong>en</strong>aire : <strong>de</strong> 30 ans maximum ;- cinquant<strong>en</strong>aire : <strong>de</strong> 50 ans maximum ;- perpétuelle : durée illimitée.Le conseil municipal n’a pas l’obligation <strong>de</strong> ret<strong>en</strong>ir l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>s catégories instituées 28 et peutchoisir <strong>de</strong> n’<strong>en</strong> proposer qu’une ou <strong>de</strong>ux, voire même <strong>de</strong> constituer plusieurs c<strong>la</strong>sses <strong>de</strong> concessionstemporaires (dix et quinze ans) ou <strong>en</strong>core <strong>de</strong> rev<strong>en</strong>ir sur ces choix.De même, une commune qui a créé <strong>de</strong>s concessions d’une certaine catégorie peut déci<strong>de</strong>r <strong>de</strong> ne plus<strong>en</strong> accor<strong>de</strong>r, mais sa décision ne vaut que pour l’av<strong>en</strong>ir et n’affecte pas les concessions accordéesantérieurem<strong>en</strong>t.b) Les ayants droit et le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> concessionLorsqu’une concession vi<strong>en</strong>t à expiration après <strong>la</strong> mort du fondateur décédé, le Conseil d’Etat aposé le principe selon lequel elle doit, sur <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du plus dilig<strong>en</strong>t <strong>de</strong>s héritiers naturels etmoy<strong>en</strong>nant le paiem<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> re<strong>de</strong>vance fixée par le tarif <strong>en</strong> vigueur à <strong>la</strong> date du r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t,être r<strong>en</strong>ouvelée au profit <strong>de</strong> l’<strong>en</strong>semble <strong>de</strong>sdits héritiers naturels héritiers.Ce r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t a simplem<strong>en</strong>t pour effet <strong>de</strong> pér<strong>en</strong>niser <strong>la</strong> situation antérieure. Autrem<strong>en</strong>t dit, ler<strong>en</strong>ouve<strong>la</strong>nt ne <strong>de</strong>vi<strong>en</strong>t pas « nouveau et seul concessionnaire », même s’il est seul à payer, il nes’approprie ni le titre <strong>de</strong> concession, ni le caveau, ni le monum<strong>en</strong>t <strong>de</strong> <strong>la</strong> concession.- Les obligations <strong>de</strong> <strong>la</strong> commune <strong>en</strong> matière <strong>de</strong> r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t et <strong>de</strong> conversion <strong>de</strong>concessionLa principale obligation qui pèse sur <strong>la</strong> commune est <strong>de</strong> <strong>de</strong>voir r<strong>en</strong>ouveler indéfinim<strong>en</strong>t uneconcession funéraire au bénéfice <strong>de</strong> son titu<strong>la</strong>ire ou <strong>de</strong> ses ayants droit au même <strong>en</strong>droit hormis si<strong>de</strong>s motifs d’ordre public justifie un dép<strong>la</strong>cem<strong>en</strong>t.De même, le conseil municipal ne peut refuser <strong>la</strong> conversion d’une concession <strong>en</strong> une autre pourune plus longue 29 durée si <strong>la</strong> <strong>de</strong>man<strong>de</strong> a été effectuée dans les <strong>de</strong>ux ans qui suiv<strong>en</strong>t son expiration 30 ,ou dans les cinq années précé<strong>de</strong>ntes <strong>la</strong> date d’échéance lorsqu’une nouvelle inhumation y a eu lieu.Pour une concession temporaire, <strong>la</strong> commune n’est pas t<strong>en</strong>ue d’accepter le r<strong>en</strong>ouvellem<strong>en</strong>t effectuépar un non-héritier mais ri<strong>en</strong> ne lui interdit <strong>de</strong> l’accepter. Ce tiers étranger n’a cep<strong>en</strong>dant aucundroit sur cette concession qui conserve le nom <strong>de</strong> son titu<strong>la</strong>ire.28 article L 2223-14 du CGCT29 article L 2223-16 du CGCT30 article L 2223-15 du CGCT6