L’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong> – CHAPITRE IUne économiepour vivre autrementUne économiepour vivre autrementLes entreprises <strong>et</strong> les associations de l’économie<strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> ont comme point communde ne pas faire de la recherche du profitleur but premier. Ce secteur constitue un axeimportant de la politique de développementéconomique menée par la communauté urbaine.Patrick Garçon - <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong>Les Ecossolies, organisé en 2006, a donné un coup de projecteur sur les acteurs de l’économie <strong>sociale</strong><strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> de <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong>.8 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012
Une économiepour vivre autrementDe quoi parle-t-on ?L’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> regroupe des organisations qui seveulent alternatives par les objectifs qu’elles se fixent, mais aussi parleur mode de gouvernance. R<strong>et</strong>our sur l’histoire de ce mouvement <strong>et</strong>sur les principaux enjeux auxquels il est aujourd’hui confronté.L’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> (ESS) est aujourd’hui reconnue commeune composante essentielle de la vie économique <strong>et</strong> <strong>sociale</strong>. A juste titre,puisqu’en 2008, elle représentait par exemple plus de 16 % de l’emploi salariéprivé sur <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong>. Mais qu’entend-on précisément par économie<strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> ? L’ESS rassemble pour l’essentiel les associations, coopératives,mutuelles <strong>et</strong> fondations, des organisations qui ont en commund’être des sociétés de personnes, où le pouvoir n’est pas corrélé <strong>à</strong> la détentiondu capital mais <strong>à</strong> l’adhésion personnelle <strong>à</strong> la structure, les décisions étantprises sur un mode démocratique (une personne = une voix).Deux familles qui se recouvrentIl est vrai que ces organisations se donnent pour obj<strong>et</strong> social de remplirune mission définie par leurs membres, associés ou sociétaires, <strong>et</strong> nonde dégager des profits. Ce qui les distingue donc radicalement, dans leurfinalité, des sociétés de statut capitaliste, pour lesquelles la production debiens <strong>et</strong> de services n’est qu’un moyen au service de la maximisation desLes grands principes de l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong>Les structures de l’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong>se définissent par le respect de quelques grandsprincipes directeurs, dont les plus importants sont : les décisions stratégiquesse prennent en assemblée générale selon le principe« une personne = une voix ». Chaque membre a lemême poids, quel que soit son apport en capital (pourune coopérative) ou en temps (pour une association) ;une structure de l’économie <strong>sociale</strong> est nécessai-intérêt propre. Ce collectif peut être défini par unterritoire : les sociétés coopératives d’intérêt collectif(Scic, voir page 68), par exemple, sont généralementdes outils de développement local. Il peutaussi représenter un groupe social : les mutuelles<strong>et</strong> les banques coopératives se sont créées pourrépondre aux besoins spécifiques des artisans, descommerçants, des instituteurs… Il peut égalements’agir d’un collectif de travail : les salariés des sociétéscoopératives de production (Scop, voir page 64)s’unissent pour valoriser ensemble le fruit de leurtravail. Ou encore des associations se constituent les ressources de cesecteur sont soit privées (coopératives <strong>et</strong> mutuelles),soit mixtes (associations). Les organismes de l’économie<strong>sociale</strong> sont indépendants des pouvoirspublics, mais ils peuvent être reconnus commeinterlocuteurs privilégiés dans la mise en œuvre depolitiques d’intérêt général (emploi, santé, développementlocal, citoyenn<strong>et</strong>é, solidarité Nord-Sud, <strong>et</strong>c.).En conséquence, ils peuvent avoir droit <strong>à</strong> des subventions,<strong>à</strong> des aides spécifiques <strong>à</strong> l’emploi ou <strong>à</strong>des avantages fiscaux ; ce principe n’interditpas de faire des profits, mais il en empêchel’appropriation individuelle – par des actionnaires,par exemple. C<strong>et</strong>te règle est absolue dans les associations,où aucun dividende ne peut être versé auxadhérents. Elle est relative dans les coopératives,où les salariés peuvent recevoir individuellementAlternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012 - 9