L’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong> – CHAPITRE IIProduire <strong>et</strong>consommer autrementexpérimente une filière bio (voir page 64) de pommes cultivées dans un vergerde la région <strong>et</strong> une filière volaille. A terme, des poul<strong>et</strong>s fermiers locaux pourraientvenir garnir les assi<strong>et</strong>tes des enfants des centres de loisirs.C<strong>et</strong>te démarche est menée en partenariat avec CAP44, une société coopératived’intérêt collectif (Scic, voir page 68) dont la mission est de promouvoirune agriculture paysanne sur le département de Loire-Atlantique. CAP44accompagne les porteurs de proj<strong>et</strong>, les aide <strong>à</strong> accéder au foncier, <strong>à</strong> concrétiserleur proj<strong>et</strong>, <strong>à</strong> s’intégrer au monde paysan… En outre, c<strong>et</strong> accompagnement sefait dans la durée. Elle aide parfois également ceux qui souhaitent transm<strong>et</strong>treleur exploitation. L’ensemble perm<strong>et</strong> l’émergence de proj<strong>et</strong>s collectifs menésavec des p<strong>et</strong>its groupes locaux, en lien avec les collectivités territoriales.Ainsi, en partenariat avec le conseil général, un abattoir de proximité a purouvrir ses portes. Concernant le poul<strong>et</strong>, CAP44 travaille avec Terrena (voirpage 64), coopérative comprenant 32 000 actifs agricoles, afin de monter lafilière, assurer les volumes de livraison, construire un modèle économique…Des études, rencontres, formations sont en cours pour mener le proj<strong>et</strong> <strong>à</strong>terme. Un exemple parmi d’autres d’un partenariat vertueux. « L’objectif estde m<strong>et</strong>tre en commun au mieux les ressources présentes sur un territoire <strong>et</strong> demiser sur l’intelligence collective », résume Arnaut Billy, animateur du secteur« consommation responsable » pour Les Ecossolies. En eff<strong>et</strong>, pas moins de2 800 acteurs s’inscrivant dans c<strong>et</strong>te démarche ont été identifiés sur la régionPays-de-la-Loire. Ils sont présentés sur un site Intern<strong>et</strong> dédié <strong>à</strong> la consommationresponsable : www.consommer-responsable.frDéch<strong>et</strong>s, entre diminution <strong>et</strong> sensibilisation<strong>Consommer</strong> durable, c’est aussi prendre en compte la question desdéch<strong>et</strong>s. Sur ce suj<strong>et</strong>, la mise en cohérence des acteurs de l’économie <strong>sociale</strong><strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> <strong>et</strong> leur articulation avec les pouvoirs publics a été privilégiée parla communauté urbaine, donnant naissance <strong>à</strong> un plan d’action quantitatif<strong>et</strong> qualitatif. Sophie Dagnaud, chargée de prévention des déch<strong>et</strong>s <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong><strong>Métropole</strong>, explique : « Depuis le Grenelle de l’environnement, les collectivitésont l’obligation de baisser de 7 % la quantité d’ordures ménagères <strong>et</strong>assimilées générée sur leur territoire. C<strong>et</strong> objectif a été atteint, mais pour allerencore plus loin, trier ne suffit plus, il faut sensibiliser. » Et pour y parvenir,un travail d’animation <strong>et</strong> de mobilisation des acteurs locaux a permis d<strong>et</strong>oucher tous les publics cibles : associations, entreprises, citoyens. Toutd’abord, un diagnostic sur les 24 communes de la métropole a été établi,précédant un rapprochement avec Les Ecossolies (voir page 16) <strong>et</strong> Ecopôle(Centre permanent d’initiatives pour l’environnement) ; grâce <strong>à</strong> une réflexioncollective menée avec les associations <strong>et</strong> un état des lieux des actions déj<strong>à</strong>engagées, les besoins ont été identifiés <strong>et</strong> de nouvelles propositions sur laquestion des déch<strong>et</strong>s ont été élaborées. Un programme de prévention a alorsété rédigé, avec des vol<strong>et</strong>s « sensibilisation », « promotion des activités deréemploi <strong>et</strong> du compostage », « actions spécifiques envers les entreprises »<strong>et</strong> « réflexion en interne au sein des collectivités ». Un annuaire exhaustif des28 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012
Produire <strong>et</strong>consommer autrementacteurs impliqués dans la gestion des déch<strong>et</strong>s a ensuite été diffusé auprèsdes partenaires de la communauté urbaine.La récup’ <strong>à</strong> l’honneurConcrètement, ce travail en commun a permis d’ouvrir les portes de sixdéch<strong>et</strong>teries de la métropole <strong>à</strong> des associations (Atelier du R<strong>et</strong>z Emploi [voir« Zoom »], Ecorev…) afin de faciliter la récupération d’obj<strong>et</strong>s avant qu’ils nesoient j<strong>et</strong>és. La récupération des encombrants dans les quartiers populairesa été un autre axe d’action impliquant les acteurs de l’ESS, les bailleurs <strong>et</strong> lesservices de la ville. La réflexion est encore en cours, mais déj<strong>à</strong> des solutionsadaptées se font jour, comme ce chantier d’insertion réservé <strong>à</strong> des habitantsde ces quartiers qui sont chargés de sensibiliser leurs voisins <strong>à</strong> c<strong>et</strong>te question.« L’enjeu, c’est de mobiliser <strong>et</strong> de fédérer les habitants <strong>et</strong> les associations intervenantsur ces questions que sont la gestion des déch<strong>et</strong>s, le réemploi, <strong>et</strong>c. En plus d’agir enfaveur de l’environnement, c’est aussi l’occasion de rencontrer d’autres personnesautour, par exemple, des pavillons de compostage. Impliquer les habitants dansces démarches rend possible un changement d’habitudes, seul gage de réussitesur la durée », poursuit Sophie Dagnaud.Ce travail de mise en lien des acteurs a été très bien accueilli par l’ensembledes structures impliquées dans ce processus. Outre le soutien financier <strong>et</strong> l’émer-ZOOML’Atelier du R<strong>et</strong>z Emploi, la récup’ au service de l’emploides déch<strong>et</strong>teries <strong>et</strong> créer de l’em--niserl’emploi de ses neuf salariés--les particuliers pour aller chercherAtelier du R<strong>et</strong>z EmploiL’association gère deuxboutiques qui proposent <strong>à</strong> bas prix des vêtements, du mobilier, de la vaisselle, <strong>et</strong>c.pour accroître un peu plus l’effica--mentdans les écoles ou au seind’autres structures en vue deAtelier du R<strong>et</strong>z Emploi,28 rue de Bel-Air, 44680 Sainte-Pazanne,tél. : 02 40 65 89 09, site : latelierdur<strong>et</strong>zemploi.free.fr,courriel : atelierdur<strong>et</strong>zemploi@orange.frAlternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012 - 29