L’économie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong> <strong>Métropole</strong> – CHAPITRE IIIEntreprendreautrementrégionales qui accompagnent les proj<strong>et</strong>s, dispensent des formations <strong>et</strong>conseils, <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tent d’avoir accès <strong>à</strong> un certain nombre d’outils financiersspécifiques. Ainsi, l’union régionale des Scop de l’Ouest regroupe lessociétés coopératives <strong>et</strong> participatives des Pays-de-la-Loire, de Br<strong>et</strong>agne<strong>et</strong> de Basse-Normandie. La Loire-Atlantique, avec près de 90 coopérativescomptabilisées, représente un tiers des adhérents.Transm<strong>et</strong>tre ou reprendre une entreprise en ScopDes milliers de dirigeants d’entreprise vont partir <strong>à</strong> la r<strong>et</strong>raite dans lesprochaines années. Pourquoi ne pas faciliter la transmission de ces entreprises<strong>à</strong> leurs salariés sous forme coopérative quand ils le souhaitent ? Maîtrisantles savoir-faire <strong>et</strong> ayant la confiance des clients, ils constituent souvent lesENTRETIEN« La reprise d’entreprise est pour nous un axe prioritaire »D. R.François Frénéat,directeur de l’unionrégionaledes Scop (URScop) del’OuestVous avez signé en juill<strong>et</strong> 2010une convention avec <strong>Nantes</strong><strong>Métropole</strong>, le conseil généralde Loire-Atlantique <strong>et</strong> la régionPays-de-la-Loire. En quoiconsiste-t-elle exactement ?Dans le cadre de c<strong>et</strong>te convention,nous avons établi quatreaxes de développement : laconnaissance <strong>et</strong> la reconnaissancede l’entreprise coopérative ; ledéveloppement du nombre deScop par la reprise ; l’accompagnement des mutationsdes territoires <strong>et</strong> des filières ; la promotionde la création de Scop. La reprise est pour nous unaxe prioritaire – aujourd’hui, sur tout l’Ouest, 47 %des coopératives sont issues de reprises d’entreprisessaines ou en difficulté –, car elle répond <strong>à</strong>des enjeux territoriaux importants au regard de ladémographie des dirigeants d’entreprises. Mêmesi le chiffre exact est difficile <strong>à</strong> apprécier, noussavons que dans les prochaines années, il y aurabeaucoup d’entreprises <strong>à</strong> transm<strong>et</strong>tre. L’enjeu, c’estde préserver les activités.Comment allez-vous procéder ?Nous développons des partenariats avec desacteurs tels que les experts-comptables ou leschambres des métiers <strong>et</strong> de l’artisanat de Loire-Atlantique, <strong>à</strong> qui nous dispensons des formationssur le statut coopératif, la transmission aux salariés…L’idée, c’est que ces acteurs deviennent des prescripteurs<strong>et</strong> présentent c<strong>et</strong>te solution aux salariés.La promotion du statut est également essentielledans le dispositif : cela passe par des interventionsdans des cursus de l’enseignement supérieur afinde sensibiliser les étudiants. Il s’agit d’un vivier derecrutement important.Pourriez-vous nous en dire davantage sur l’accompagnementque vous proposez ?Nous assurons une fois par mois des permanences<strong>à</strong> la Maison de la création <strong>et</strong> de la transmissiond’entreprises <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong>. Nous y donnons des informationssur la création de Scop ou la reprise d’entreprisepar les salariés. Toujours <strong>à</strong> <strong>Nantes</strong>, nousorganisons aussi des réunions collectives d’informationsur les proj<strong>et</strong>s de création d’entreprisescoopératives, qui se passent chaque fois dans deslieux différents. Ce qui est intéressant avec <strong>Nantes</strong><strong>Métropole</strong>, c’est la volonté de m<strong>et</strong>tre les acteursde la création en réseau avec le lancement en 2012d’une marque commune, « Sup’porteurs de la création», regroupant le mouvement Scop, les boutiquesde gestion, les chambres consulaires, <strong>et</strong>c. Celaperm<strong>et</strong> de fédérer ces acteurs <strong>et</strong>, pour nous, celareprésente un élément de notoriété <strong>et</strong> de reconnaissance,synonyme de crédibilité <strong>et</strong> de visibilité.Il faut savoir qu’après cinq ans d’exercice, les coopérativestiennent globalement mieux la route queles entreprises classiques qui sont, selon les chiffresde l’Insee, <strong>à</strong> un taux de survie de 50 %, contre untaux compris entre 60 % <strong>et</strong> 65 % pour les coopératives.De fait, les proj<strong>et</strong>s collectifs, construits <strong>à</strong>plusieurs, donc approfondis <strong>et</strong> accompagnés, sontdes gages importants de réussite.Propos recueillispar Anne Dhoquoisréunions collectives : www.les-scop-ouest.coop ou partéléphone, au 02 99 35 19 00.66 - Alternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012
Entreprendreautrementsuccesseurs les plus pertinents après le départ de l’entrepreneur. Mais <strong>à</strong>condition de s’y préparer. Pour cela, l’union régionale des Scop de l’Ouest(voir entr<strong>et</strong>ien ci-dessous) organise l’accompagnement des repreneursd’entreprise sous forme de Scop, avec notamment des matinées d’informationsur le suj<strong>et</strong>. Le diagnostic du proj<strong>et</strong> de reprise, la rédaction des statuts, lesformalités juridiques ou l’étude de faisabilité économique sont autant dedomaines dans lesquels l’union régionale intervient auprès des repreneurs.Par ailleurs, c<strong>et</strong> organisme apporte une aide importante dans la recherchede financements. Le ministre de l’Economie <strong>sociale</strong> <strong>et</strong> <strong>solidaire</strong> a d’ailleurssouhaité instituer une obligation de consulter les salariés sur leur volonté dereprendre leur entreprise en cas de proj<strong>et</strong> de reprise par une autre structure [1] .Signalons enfin que la reprise en Scop peut être également une solutionpour reprendre des entreprises en difficulté, une solution qui peut se révélerefficace quand l’entreprise a subi un accident de parcours mais qu’elle restestructurellement viable.Les créations ou reprises d’entreprise en Scop supposent néanmoinsqu’émerge un groupe de personnes désireuses de travailler ensemble surune base relativement égalitaire <strong>et</strong> partageant un proj<strong>et</strong> collectif. Elles supposentégalement que se dégage une équipe capable d’assurer la directionde l’entreprise.Des outils financiers spécifiquesIl existe des dispositifs d’aide financière spécifiques aux coopératives, qu’ils’agisse de créations ou de reprises d’entreprise :– La Socoden, ou Société coopérative d’entraide, accompagne les proj<strong>et</strong>sde reprise en Scop grâce <strong>à</strong> deux outils financiers : des prêts personnels afind’anticiper la formation du capital des associés <strong>et</strong> des prêts participatifs sansgarantie pour financer des investissements immatériels <strong>et</strong> le fonds de roulement.La durée de ces prêts est de trois ou cinq ans.– Spot est une société de capital-risque qui se consacre au soutien financierdes coopératives. Allant de 30 000 <strong>à</strong> 150 000 euros, son aide peut prendre laforme d’un capital ou de prêts participatifs.– La Sofiscop, ou Société financière des Scop, apporte sa garantie auxemprunts obtenus par les repreneurs d’une activité sous forme de Scop enfinançant une partie de la caution (entre 30 % <strong>et</strong> 50 %). C<strong>et</strong>te société de cautionmutuelle offre également son expertise aux Scop dans la réalisation de leursmontages financiers.Par ailleurs, il existe d’autres outils de financement auxquels peuvent prétendreles coopératives (voir pages 79-83).– Union régionale des Scop de l’Ouest, 7 rue Armand-Herpin-Lacroix, 35000 Rennes, tél. :02 99 35 19 00, site : www.les-scop-ouest.coop– Confédération générale des Scop, 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 44 85 47 00, site :www.les-scop.coopAlternatives Economiques - Hors-série poche - novembre 2012 - 67