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31 juillet - L'Hebdo

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ENTREPRISE∑19CARSTEN SCHLOTER Le CEO de Swisscom s’est donné la mort à son domicile. Son décès pose la question des pressions que subissent les patrons.CHRISTIAN HARTNANN REUTERSFRAGILITÉ DES MANAGERS:LA NÉCESSITÉ DE SORTIR DU DÉNISANTÉ AU TRAVAIL. Le mal-être des patrons est bien plus répandu qu’on ne lepense, y compris en Suisse. Après la disparition de Carsten Schloter, des spécialistesdes ressources humaines appellent à plus de vigilance.SERGE MAILLARDLa Suisse est encore sous lechoc de la disparition, lasemaine derrière, du dirigeantcharismatique de Swisscom,Carsten Schloter, qui a mis fin àses jours à son domicile. Si rienne prouve pour l’heure que sondécès ait quelque lien que ce soitavec sa charge importante detravail, la disparition de ce grandpatron pose la question de la fragilitédes managers, dont le malêtreest très souvent silencieux.«A la base, le rôle d’entrepreneurest plutôt bon pour la santé, carle sentiment de diriger soimêmeson destin est positif, rappelleRico Baldegger, directeurde la Haute Ecole de gestion(HEG) de Fribourg. Mais,<strong>31</strong> JUILLET 2013 L’HEBDOlorsqu’il y a une perte de contrôle,alors la situation devient rapidementextrêmement négative.»Un chiffre laisse entrevoir l’étenduede l’épuisement professionneldes CEO: dans une étuderécente de la Harvard MedicalSchool, pas moins de 96% desleaders interrogés disaient ressentirune forme de burn-out,dont un tiers de manière trèssévère. L’omerta règne pourtantau sommet de la pyramide professionnelle.En Suisse, aucunestatistique officielle ne s’intéressepour l’heure au phénomène.Seul le Japon dispose dechiffres officiels: «Dans ce pays,on dénombre huit suicides dedirigeants de PME par jour, souligneOlivier Torrès, le directeurde l’Observatoire Amarok sur lasanté des dirigeants, à Montpellier.En France, selon nos estimations,un ou deux patrons commettentl’irréparable chaquejour.»Congés sabbatiques en série.Une partie de ce tabou devraitnéanmoins être abordée enSuisse d’ici au début de l’annéeprochaine. La HEG Fribourg a eneffet inauguré en mars dernierson propre observatoire, filialehelvétique de l’Amarok, dontune étude sur le sujet est en préparation:«Nous avons déjà priscontact avec une centaine d’entrepreneurs»,précise Rico Baldegger.Une initiative tout simplementsalutaire, estime leprofesseur: «Depuis vingt ans,l’ouverture des marchés interna-tionaux a fait croître le poids quipèse sur les épaules des managers.Ceux-ci se retrouvent sousdes pressions multiples, coincésentre les actionnaires, lesemployés, les clients et, de plusen plus, le monde financier. Lerisque de crise cardiaque, parexemple, touche des patrons deplus en plus jeunes, et pas seulementceux de 100 kilos quifument…»En Suisse, la prise de consciencearrive plus tardivementque dans le monde anglo-saxon,où des cas spectaculaires deburn-out ont éclaté ces dernièresannées, comme celui du directeurdu groupe Lloyds en 2011.Mais de plus en plus de CEOassument le fait de prendre descongés sabbatiques pour seACTUELS

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