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31 juillet - L'Hebdo

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42∑HEBDO.CH » BLOGS » POLITIQUEL’EXPERTPIERRE DESSEMONTETDocteur en géographie économique, collaborateurscientifique à l’EPFL, fondateuret codirecteur de MicroGIS, il tient le blog«La Suisse à 10 millions d’habitants».La relation entre la Suisse et l’UE est menacée comme jamais depuis 1992: tout sembleindiquer que nous allons vers la rupture d’avec notre principal partenaire. Les acteurspolitiques doivent maintenant prendre leurs responsabilités.IntégrationSuisse-Europe, année zéroPIERRE DESSEMONTETDepuis le vote du 6 décembre 1992,la Suisse et l’Union européenneont une relation très particulière. Unerelation faite de négociations pied àpied sur des sujets techniques et quidans l’ensemble ont abouti, avec l’avald’une majorité de la population et descantons, à une intégration de plus enplus étroite de la Suisse dans le systèmeeuropéen, sur les plans économique,des modèles de formation, dela recherche et du développement, etdans de nombreux domaines ayanttrait à la sécurité. Pour imparfaitequ’elle soit, nul ne peut sérieusementdouter que cette intégration par labande a été et reste globalement bénéfiquepour le pays, qui lui doit lamajeure partie de son éclatante santééconomique.BERNE, 1992 Il y a 20 ans, nombreux étaient ceux qui soutenaient une adhésion de la Suisse à l’Europe. Désormaisplus aucun politicien ne s’engage sur cette voie.LUKAS LEHMANN KEYSTONEMIEUX COMPRENDREMalgré cela, durant les vingt annéesqui nous séparent désormais dudimanche noir, l’opinion s’est progressivementretournée contre l’Unioneuropéenne, contre l’Europe tout court.A tel point que, aujourd’hui, il est certainqu’une votation sur l’adhésion àl’Union ne recueillerait pas plus de20% des voix, et que même la voie prudentedes bilatérales et des votationssectorielles, jusqu’ici couronnée desuccès, est menacée. On pense notammentà l’extension de la libre circulationavec la Croatie, mais aussi auxinitiatives Ecopop et UDC.Que s’est-il passé? Nous ne croyonspas, pour notre part, que les Suissessoient viscéralement antieuropéens.Si l’opinion est désormais aussi opposéeà l’Union, c’est parce qu’elle baignedepuis vingt ans dans un discours deplus en plus unanimement négatifconcernant l’UE. C’est évidemment,depuis vingt ans, le fonds de commercede l’UDC. Mais, depuis quelquesannées, toutes les formations àl’époque favorables à l’adhésion se sontdétournées de ce but. C’est le cas,ouvertement assumé, des directionsdu PLR et du PDC, et à leur suite duConseil fédéral, à un point tel que leprésident de la Confédération assumedésormais plus facilement de se rendreà Pékin qu’à Bruxelles. Et qu’une responsabled’Economiesuisse, un peudésespérée, m’a laissé entendre enaparté qu’elle ne pensait pouvoircompter désormais que sur la gauchepour mener campagne à ce sujet. Uncomble: l’économie sachant bien, elle,ce qu’elle a à gagner de l’intégration àl’Europe.Sauf que, à gauche, justement, çavacille. Entendons-nous bien: il y atoujours eu à gauche une fraction quiconfond la construction européenneavec le projet néolibéral qu’elle lui voitporter et qui, à ce titre, s’oppose à l’ensemble,et on se souviendra que c’estAndreas Gross qui apporta à ChristophBlocher les 1 ou 2% de voix qui lui permirentd’obtenir la double majoritécontre l’EEE en 1992. Mais ce courantétait jusqu’à présent très minoritaire.Or, voilà qu’il ne l’est plus. On a pu s’enconvaincre avec le débat créé au seindu PS suisse par la proposition Wermuth-Nussbaumerde déposer unedemande d’adhésion, propositionimmédiatement combattue parnombre de ténors du parti, notammentgenevois, certains reprenant à leurcompte le discours MCG: vous n’y pen-L’HEBDO <strong>31</strong> JUILLET 2013

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