présentent :mondomix aime!PURA FE’“HOLD THE RAIN”Le premier album de Pura Fe’ «Tuscarora Nation Blues»avait surpris par sa totale originalité et sa magie.Avec “Hold the rain” l’engagement politique de Pura Fe’p<strong>ou</strong>r sa communauté amérindienne laisse la place à des émotionset des histoires plus intimes.Mais l’âme indienne est présente part<strong>ou</strong>t dans cet albumet elle l’illumine. Eric Bibb, séduit, lui a écrit une chansonqu’ils interprètent en duo.C D + V I D E O P R O G R A MLivin S<strong>ou</strong>l"The Bridge"(Active S<strong>ou</strong>nd/Mosaic Musique)Quatre ans après Sweet Lane et deux ansaprès As a Spring, le formation reggaepoitevine recrée l’événement avec TheBridge, un petit bij<strong>ou</strong> de sons jamaïcainst<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs plus roots. Du roots, <strong>ou</strong>i, maiscontemporain, et avec une t<strong>ou</strong>che persoblues-rock-s<strong>ou</strong>l-ska-rocksteady qui placece jeune gr<strong>ou</strong>pe sur le haut de la pilereggae française. Car Livin S<strong>ou</strong>l s’inscritdans la continuité du jamaican s<strong>ou</strong>nd desannées 60’s et 70’s t<strong>ou</strong>tes en apportantson lot d’expérimentations. Et ça marche.Nos oreilles t<strong>ou</strong>t <strong>ou</strong>ïe et un s<strong>ou</strong>rire encoin trahissent sans peine le plaisir dedéc<strong>ou</strong>vrir ces solos de clavier hallucinés("Mr Hyde"), ces rythmiques osées ("HereCome a Truth"), ces riffs de guitare franchementrock ("Up Town"), et même untimide accordéon sur "Whammy", autantd’initiatives qui ne trahissent pas p<strong>ou</strong>rautant l’esprit des zikos de l’époque, Culture,Burning Spear <strong>ou</strong> Gladiators, donts’inspire le gr<strong>ou</strong>pe, et qui ont défini peuà peu le profil et le son de Livin S<strong>ou</strong>l. Lavoix ensoleillée et étonnamment groovydu chanteur contribue largement à forgerl’identité si particulière d’un gr<strong>ou</strong>pe quip<strong>ou</strong>rrait se targuer de bluffer les amateursde vintage si la production n’étaitpas aussi propre. Un album coloré, mûr às<strong>ou</strong>hait, à consommer gorgé de soleil.F.M.T<strong>ou</strong>te l’actualité des artistes Dixiefrog sur:www.bluesweb.comMARIEKNIGHTFeaturingLARRYCAMPBELL& Kim Wilson(The Fabul<strong>ou</strong>s Thunderbirds)“LET US GETTOGETHER”✪✪✪✪✪LE PIED !UN EMOUVANT HOMMAGE AU REVEREND GARY DAVIS<strong>CD</strong>+VIDEO PROGRAMOlov Johanson“I lust och glöd”(Drone Records)Dans la belle province suédoise duDarlana résonne un subtil instrument,le nyckelharpa, sorte de violon muni decordes sympathiques et possédant unclavier p<strong>ou</strong>vant faire penser à celui dela vielle à r<strong>ou</strong>e. P<strong>ou</strong>r ce disque, OlovJohanson v<strong>ou</strong>lait être tranquille… À lamaison. Et c’est donc chez lui qu’il a poséses micros p<strong>ou</strong>r une musique de créationet de tradition emprunte de sérénitéet d’ampleur. Au départ l’idée était deconstruire sa musique en solo. Mais il neput résister à la tentation, p<strong>ou</strong>r notre plusgrand plaisir, de retr<strong>ou</strong>ver p<strong>ou</strong>r quelquesduos des compagnons de longue date :Mikaël Marin (violon et violoncelle), KalleAlmlöf (violon), Markus Svensson (nyckelharpa)et la harpiste Catriona McKay.P.K.Karim Baggili“D<strong>ou</strong>ar”(Home Records)Comme un "D<strong>ou</strong>ar el awal" que l'onlance à un taxi d'Amman p<strong>ou</strong>r se rendreau premier cercle (rond-point) de la ville,c'est vers un D<strong>ou</strong>ar simple, élégant et sereinque Karim Baggili convie l'auditeur.Un album solo, après de nombreusescollaborations, signé et arrangé par luimême.Entre métissage et mariage decultures, ce disque évoque t<strong>ou</strong>t à la foisle regard téméraire d'une danseuse deflamenco et ce petit goût sucré du d<strong>ou</strong>xthé béd<strong>ou</strong>in. Les notes orientales du <strong>ou</strong>d(le luth arabe, dont Karim est un adepteautodidacte) bercent harmonieusement,tandis que les mélodies aux arabesquesandal<strong>ou</strong>ses, envoûtantes, s’enchaînenten un éclair. Rencard réussi entre le labelHome Records et l'artiste belge d'originejordano-y<strong>ou</strong>goslave. Et le prochain rendez-v<strong>ou</strong>s,c'est à quel "d<strong>ou</strong>ar" ?G.W.
Dvd/Livreschroniques - mondomix.com - 48John Allen et Bella Le Nest<strong>ou</strong>r“Wijdan, le Mystère de la musique de transe gna<strong>ou</strong>a”(<strong>Mondomix</strong> éditions/Possible Pictures)Crépitements des qraqebs, grattements des karigans maliens (reco-reco métallique) et frappementsde mains : la culture de transe gna<strong>ou</strong>i n<strong>ou</strong>s invite dans ses t<strong>ou</strong>rbillons, ses mystères etses vertiges. "Rencontre des âmes " en arabe, Wijdan a t<strong>ou</strong>t d'une rencontre extraordinaire entreSibiré Samaké, le descendant de chasseurs maliens, j<strong>ou</strong>eur de donzo n'goni (harpe sans âge) etle maâlam Brahim El Belkani, Haj<strong>ou</strong>j (basse vrombissante) en main. Enracinés dans l’esclavage,les chants gna<strong>ou</strong>a sont d’ailleurs t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs partiellement interprétés dans la langue du chasseur,le bambara. Les ruelles de la médina mènent jusque dans l’intimité des rituels cérémonieux gna<strong>ou</strong>a,où des femmes en transe virevoltent jusqu’à épuisement. Une réalisation de John Allen qui,au-delà des concerts et festivals, décrit le mode de vie gna<strong>ou</strong>i comme planche de salut contre lasolitude de l’exil, thérapie de l'âme et du corps, <strong>ou</strong> encore ciment de la relation filiale. Cette vieillerencontre entre vaud<strong>ou</strong> et s<strong>ou</strong>fisme p<strong>ou</strong>rrait bien être une réponse au mystère de l’identité et dumétissage... "car qui connaît la c<strong>ou</strong>leur du p<strong>ou</strong>ssin avant qu'il éclose ?".Emir Kusturica"Le Temps des Gitans"(Carlotta/Columbia Tristar <strong>DVD</strong>)Chef d’œuvre incontestable et l’un des points de départ évidents de l’eng<strong>ou</strong>ement p<strong>ou</strong>r lesmusiques des balkans, Le Temps des Gitans est de ces films inusables qui se laissent voir etrevoir à l’infini. La triste histoire de l’apprentissage de Perhan d’abord enfant, musicien d<strong>ou</strong>é dep<strong>ou</strong>voirs extralucides et d’am<strong>ou</strong>r puis petit parrain abusé et p<strong>ou</strong>ssé au crime par de soi-disantprotecteurs est magnifiée par la caméra inventive de Kusturica et le recyclage habile du folklorer<strong>ou</strong>main par Goran Bregovic. Les deux hommes firent ensemble une autre œuvre singulière,Undergr<strong>ou</strong>nd, c<strong>ou</strong>ronné au festival de Cannes en 95, avant de se br<strong>ou</strong>iller et devenir frèresennemis, au point que le premier s’est lancé dans une carrière de musicien au sein du NoSmoking Orchestra et que le second envisage de faire des films (son opéra Karmen a d’abordété pensé p<strong>ou</strong>r le cinéma). Mais n<strong>ou</strong>s n<strong>ou</strong>s éloignons au lieu de vanter les mérites du Dvd debonus de la version collector. Interviews de Kusturica, présentation du village "Kustuland" quele réalisateur a fait bâtir en 2003 dans les montagnes serbes, témoignages d’amis et d’experts,évocation des comédiens au destin aussi tragique dans la réalité que dans la fiction… Un Dvdjubilatoire qui contentera les g<strong>ou</strong>rmets comme les g<strong>ou</strong>rmands.B.M.mondomix aime!<strong>DVD</strong> Moscow Art Trio"In concert"(Jaro/Abeille Distribution)Utilisant de grands plans fixes, cette captation d’un concert donné en Pologne restitue la forcecréative de ce trio né en 1990 de la rencontre du pianiste Mikhail Alperin, du corniste du BolshoïArkady Shilkloper et du folkloriste Sergey Starostin. En solo, le jazz d’Alperin a t<strong>ou</strong>j<strong>ou</strong>rs distillédes sons juifs ukrainiens, moldaves, russes <strong>ou</strong> norvégiens. Son trio a approfondi ce parti prisesthètique. Les trois musiciens font circuler le son avec intensité en se déplaçant sur la grandescène : Alperin, parfois armé d’un melodica, et Starostin, qui déploie un art vocal puissant oùle yodel abonde et qui j<strong>ou</strong>e aussi du bugle et d’un immense cor des alpes, modulent avecinvention. Le riche bonus offre un échange entre les membres du trio sur les enjeux artistiquesde leur travail.P.C.Samuel ChartersLivre "Bebo Valdès, Portrait d’une légende cubaine"(Naïve)L’histoire de Bebo Valdès est probablement l’histoire rêvée p<strong>ou</strong>r t<strong>ou</strong>t écrivain. Il est l’un desnombreux –et grands– artistes cubains à avoir quitté l’ile p<strong>ou</strong>r les raisons politiques quel’on sait et p<strong>ou</strong>rsuivre leurs carrières à l’étranger. La plupart des exilés se sont retr<strong>ou</strong>vésaux Etats-Unis <strong>ou</strong> dans les Caraïbes. Mais Bebo après des années de t<strong>ou</strong>rnées, a poséses valises en Norvège. Il y rencontre Rose Marie, l’ép<strong>ou</strong>se et s’installe dans une banlieuede Stockhom, fait deux enfants, dont le pianiste Chucho, enseigne et j<strong>ou</strong>e dans les grandshôtels et les bars du pays. Quelques cinquante ans plus tard, il prend une retraite bienméritée, mais qui ne va pas durer. Le chanteur flamenco Diego el Cigala déc<strong>ou</strong>vre Bebodans Calle 54, le film culte sur le Latin jazz de Fernando Trueba. Cigalal contacte Trueba quicontacte Bebo, Le disque qui en résulte Lágrimas Negras – du nom d’un boléro du cubain– sort en 2004 et remporte un Grammy Awards. À près de 90 ans, Bebo Valdès ressortde l’ombre, mieux il redevient un incont<strong>ou</strong>rnable de la musique cubaine ; lui qui s<strong>ou</strong>lignequ’il a bien plus j<strong>ou</strong>é hors de ses frontières que sur sa terre. Une histoire hors du commundonc, mais malheureusement trop s<strong>ou</strong>vent polluée par des références et des digressionspas franchement indispensables et qui au contraire ont tendance à voiler l’humain p<strong>ou</strong>r nemontrer que l’artiste. Comme un grand déballage de disques p<strong>ou</strong>ssiéreux sans l’émotionqui va avec.Bérangère B<strong>ou</strong>vet