10<strong>Mondomix</strong>.com / ACTUBonne Nouvel<strong>le</strong>Il y a toujours des artistes à découvrir.Ils n’ont pas toujours de maison de disques oude structure d’accompagnement. Ce n’est pas uneraison pour passer à côté !Goldenberget Schmuy<strong>le</strong>© B.M.Voici un singulier triang<strong>le</strong> :Laurent Pernice, compositeur indus-e<strong>le</strong>ctro ;Big Buddha, alias Squaaly, journaliste-DJ mu endiseur-chanteur ; Dennis Dezenn, VJ apportant sontourbillon d’images. Une association de faussaires duson revendiqués qui aiment à faire monter la transe.Rendez-vous au Zazou Bar, titre d’un morceau et nom de codepour un troquet de quartier marseillais où <strong>le</strong> <strong>monde</strong> entier semb<strong>le</strong>se croiser. Big Buddha délaisse son « café é<strong>le</strong>ctrique », raté par <strong>le</strong>serveur : « Si tu mets plus d’une goutte d’anis, c’est imbuvab<strong>le</strong>…».Le sens de la recette, Goldenberg et Schmuy<strong>le</strong> l’ont toujours eu.Leur mixture musica<strong>le</strong> est un équilibre péril<strong>le</strong>ux qu’ils ont mis dix ansà élaborer. Entre Laurent Pernice, <strong>le</strong> musicien aux influences induset é<strong>le</strong>ctro, et <strong>le</strong> journaliste-« world DJ » Big Buddha, connu dansces pages sous <strong>le</strong> nom de Squaaly, intéressé par à peu près toutce que la planète peut produire, <strong>le</strong>s ingrédients se sont échangéstranquil<strong>le</strong>ment… « On a pris notre temps, s’amuse ce dernier.On voulait voir jusqu’où on pouvait al<strong>le</strong>r ensemb<strong>le</strong> ». Bonne idée.A l’arrivée, onze titres fusionnels qui formeront bientôt un albumet sont, déjà aujourd’hui, un live. Avec sur scène, l’orfèvre vidéoDennis Dezenn qui complète <strong>le</strong> trio et apporte son ta<strong>le</strong>nt visuel à unemusique déjà très génératrice d’images.En piquant <strong>le</strong>ur pseudo parmi <strong>le</strong>s Tab<strong>le</strong>aux d’une Exposition ducompositeur russe Moussorgski, Goldenberg et Schmuy<strong>le</strong> ont déjàbrouillé <strong>le</strong>s pistes : « Nous sommes des faussaires et nos faux sonnentmieux que vos vrais » lâche <strong>le</strong> « gros buddha ». « Moi, je ne suis pasmusicien, je suis sourd et je n’ai pas <strong>le</strong> sens du rythme, poursuit <strong>le</strong>DJ. Mais j’aime mélanger des choses qui n’ont rien à voir : percussud-américaines, sarod indien, oud... Bref, je donne des idées à lacon, mais celui qui compose, c’est Laurent ! ». Big Buddha apporteaussi sa voix. Et el<strong>le</strong> donne à l’ensemb<strong>le</strong> ce petit côté à part. Deshaïkus urbains prononcés so<strong>le</strong>nnel<strong>le</strong>ment. A la manière d’un gourouqui ne croit plus à grand-chose mais aide à faire monter la transe :« Je suis un diseur plus qu’un chanteur… J’ai une trame avec desmots magiques ». Garçon Faci<strong>le</strong>, Analphabétise-moi, Je n’irai plusau bois : à la manière d’un Gainsbarre, <strong>le</strong>s titres de Goldenberg etSchmuy<strong>le</strong> jouent de consonances et de sens multip<strong>le</strong>s. Et la recettefonctionne plutôt pas mal.Gil<strong>le</strong>s Rofn En concert <strong>le</strong> 23 mars au Molotov Marseil<strong>le</strong>l Vidéo sur www.mondomix.comn°56 Mars/Avril 2013
évènement 11© Jean Louis DuzertÉVÉNEMENTMarco FloresRendez-vous incontournab<strong>le</strong> des aficionados, l’édition2013 du Festival Flamenco de Nîmes s’est terminéesur la présentation du premier manifeste du danseurchorégraphe Marco Florés, De Flamencas. Preuvesupplémentaire de la bonne santé de la danse dans laculture andalouse contemporaine.Sur une chaise posée côté cour, Antonia Jiménez égrène quelquesaccords de guitare, alors qu’un halo tacheté apparaît au sol. Lasilhouette longiligne de Marco Florés se met en mouvement, <strong>le</strong>ntement,doucement, caressant la musique qui se propage dans l’air. Le cerc<strong>le</strong> delumière s’agrandit et <strong>le</strong> jeune chorégraphe se place au centre d’un carréformé par <strong>le</strong>s trois danseuses, Guadalupe Torres, Vanessa Vento et LidonPatiño, et la palmera (percussionniste manuel<strong>le</strong>) Ana Romero. Alors qu’àl’unisson <strong>le</strong>s voix de Mercedes Cortés et Fabiola Pérez rendent grâce àla lune et que <strong>le</strong>s cordes de la seconde guitariste, la blonde norvégienneBettina Flater, s’emmê<strong>le</strong>nt à cel<strong>le</strong> de la directrice musica<strong>le</strong>, <strong>le</strong> groupecentral se met à tourner. Il tourne comme des derviches au début de<strong>le</strong>ur course, des astres au centre d’un ciel étoilé, rythmant <strong>le</strong>s cyc<strong>le</strong>s decoups de talons et de frottements de semel<strong>le</strong>s. A la fin de ce premiertab<strong>le</strong>au, l’écran de fond de scène se teinte du b<strong>le</strong>u de l’aube. Dès lors,chacune des huit femmes aura l’occasion d’exprimer son flamenco,sauvage ou élégant, gitan ou payo (non gitan).Marco Florés danse sur <strong>le</strong> fil, jong<strong>le</strong> avec la tradition et <strong>le</strong> geste inédit,mais jamais ses figures ne cessent d’être fluides et concernées. Sachorégraphie graphique et joyeuse favorise l’expression profondede chacune de ses complices. Tab<strong>le</strong>aux de groupes ou solos, dans<strong>le</strong>squels, tour à tour, danse, chant et guitare prennent l’avantage. Ledanseur virevolte autour de ses partenaires tel un faune flamencoet bienveillant ou se retire pour mieux <strong>le</strong>s mettre en avant. Tout aulong du spectac<strong>le</strong>, il règne sur <strong>le</strong> plateau une atmosphère d’intimitéfamilia<strong>le</strong> qui, associée à une grande exigence artistique, enthousiasme<strong>le</strong> public. Après <strong>le</strong>s créations de Rocio Molina ou Israel Galvan, DeFlamencas, la première chorégraphie d’envergure de Marco Florés,confirme l’idée que la révolution du flamenco contemporain se joueautour de la danse. Benjamin MiNiMuMl Revivez cet événement sur Arteliveweb• http://liveweb.arte.tv/fr/video/Marco_Flores_De_Flamencas_Festival_Flamenco_Nimes/• www.theatredenimes.comn°56 Mars/Avril 2013