13.07.2015 Views

le monde - Mondomix

le monde - Mondomix

le monde - Mondomix

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Musique / en couverture25Le Kingest de retourRachid TahaPropos recueillis par : Benjamin MiNiMuM Photographies : Marc-Antoine SerraDepuis <strong>le</strong> départ de Bashung, Rachid Taha est certainement <strong>le</strong> plus grand rockeurfrançais. Robert Plant, Mick Jones ou Justin Adams, son récent producteur, n’ontaucun doute à ce sujet. En France, Rachid Taha reste pourtant catalogué chanteur deworld music. Conversation déliée et sans tabous autour de la sortie de Zoom, l’un deses plus grands albums, et l’un des plus rock’n’roll.n Tu sors dit-on d’une période diffici<strong>le</strong>. Que s’est ilpassé ?Rachid Taha : ça arrive à tout <strong>le</strong> <strong>monde</strong>, c’est une expérience humaine.Une histoire d’amour s’est terminée et tout m’est tombé dessusen même temps. Je me suis séparé de ma maison de disqueset de mon tourneur. J’ai fait une petite dépression, puis c’est reparti.ça m’a permis de me régénérer, de savoir dans quel<strong>le</strong> direction jevoulais al<strong>le</strong>r, avec quel<strong>le</strong>s personnes j’avais envie de travail<strong>le</strong>r, ce queje voulais écrire. J’ai resserré <strong>le</strong>s boulons. J’ai un peu nettoyé. J’airéduit l’espèce de cour qui ne te dit jamais la vérité. Parfois, tu asdes relations un peu fictives qui ne sont pas toujours ce que tu crois.Mon entourage proche, <strong>le</strong>s bons amis, sont toujours là. J’ai aussifait un voyage dans <strong>le</strong> désert. En Jordanie, j’ai visité <strong>le</strong> Wadi Rum,là ou se trouvait Lawrence d’Arabie. Je cherchais un endroit où ilfaisait chaud pour <strong>le</strong> nouvel an, mais je ne me suis jamais autantcaillé <strong>le</strong>s miches que pendant <strong>le</strong>s nuits là-bas. C’était important pourmoi de faire ça. On dit que « <strong>le</strong> désert, c’est Dieu sans <strong>le</strong>s hommes» [Balzac].n Et la santé ?R. T. : ça va bien. J’ai choppé une hernie il n’y a pas longtempsmais je l’ai réparée. Pour rester en forme, je fais des pauses de troisjours pendant <strong>le</strong>squel<strong>le</strong>s je ne mange que des fruits et des légumes,je bois de la flotte et je ne fume pas de cigarettes. C’est un copainqui m’a donné la recette. Dans ces cas là, je reste chez moi.n En prenant ce recul, t’es-tu aperçu qu’il y avait deschoses que tu n’aurais pas dû faire ?R. T. : La seu<strong>le</strong> chose que je regrette, c’est de ne jamais avoir arrêtépendant dix ans, de ne pas avoir pris de temps pour moi. J’ai enchaîné<strong>le</strong>s tournées et <strong>le</strong>s albums. En dix ans, j’ai fais près de 2000concerts. Un jour, tu es à Los Ange<strong>le</strong>s, <strong>le</strong> <strong>le</strong>ndemain dans un b<strong>le</strong>den Bretagne et <strong>le</strong> jour d’après, en Irlande. Pendant ce temps là, jene voyais pas mon fils grandir.n Pour ton nouvel album, tu t’es associé avec JustinAdams...R. T. : J’ai rencontré Justin Adams lors d’un concert où il jouait avecRobert Plant et on s’est bien entendu. Au moment de choisir unproducteur, j’ai pensé à lui à cause de sa musique, de ses collaborations,comme Tinariwen, que j’adore [Adams a produit deux de<strong>le</strong>urs albums]. Je l’avais vu à l’Alhambra avec Juju et je me suis dis :« C’est l’homme qu’il me faut. »n Il fait <strong>le</strong> lien entre <strong>le</strong> rock et l’Afrique...R. T. : Il ramène <strong>le</strong> rock à son point de départ, car <strong>le</strong> rock vientd’Afrique. C’est quelqu’un de très ouvert, avec une culture importantequi va du rock à l’Afrique en passant par <strong>le</strong> <strong>monde</strong> arabe. Ilpar<strong>le</strong> un peu arabe, il comprenait la direction que je voulais prendre,il comprenait mes angoisses. C’était un peu mon ami et mon psy.n Que lui as-tu dit avant de commencer ?R. T. : « Fais ce que tu veux, je sais ce que tu fais ». On s’est compristout de suite. Il est très positif, toujours souriant. Il ne mettait jamaisde barrières. Je lui disais : « J’aimerais tel instrument », il me répondait« pas de problème ». Il joue de tout et c’est un sacré guitariste.On a préparé tous <strong>le</strong>s titres chez moi, dans mon studio. Ensuite, jelui ai demandé de choisir <strong>le</strong>s titres et on est parti à Bath dans <strong>le</strong>sstudios de monsieur Peter Gabriel.n°56 Mars/Avril 2013

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!