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le monde - Mondomix

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22<strong>Mondomix</strong>.com« J’arpentais <strong>le</strong> métro quotidiennementpour trouver des musiciens gitans »Afrobalkaniquen Wanlov and the Afro Gypsyband (Pidgen Music)n EN CONCERT <strong>le</strong> 23 mars àMarseil<strong>le</strong> pour Babel Med Musicn www.myspace.com/wanlovWanlov & The Afro Gypsy BandTexte : Benjamin MiNiMuM Photographie : D.R.Prix <strong>Mondomix</strong> Babel Med Music 2013, Wanlov & The Afro Gypsy Band croise rapet reggae, musiques ghanéennes et balkaniques. Une étonnante synthèse, qui doit toutau parcours pour <strong>le</strong> moins singulier de son créateur, <strong>le</strong> chanteur Wanlov, né d’un pèreghanéen et d’une mère roumaine. Présentations.Au cours des années soixante, sous l’impulsiondu père de l´indépendance Kwame Nkrumah,<strong>le</strong> Ghana se rapprocha des pays du bloc communiste.Les meil<strong>le</strong>urs étudiants du pays eurentl’opportunité de parfaire <strong>le</strong>ur éducation enEurope de l’Est. Un jour d’octobre 1974, EmmanuelJames Owusu-Bonsu débarqua ainsien Roumanie pour étudier l´extraction du gazet du pétro<strong>le</strong> à Ploiesti. Trois ans plus tard, ilfit la rencontre de Félicia, une jeune Roumaineétudiante en économie. En 1979, un garçonnaquit de <strong>le</strong>ur union. Il n’avait que deux anslorsque sa famil<strong>le</strong> décida de s’instal<strong>le</strong>r au Ghana,mais retournera fréquemment en vacancesen Roumanie dont il assimi<strong>le</strong>ra la langue et laculture.C´est sur <strong>le</strong>s disques de ses parents que <strong>le</strong>jeune ado<strong>le</strong>scent commence à chanter. « J’aitoujours écouté du high life, de l’afrobeat, desmusiques traditionnel<strong>le</strong>s du Ghana, mais ausside la pop, du hip hop, du reggae, ainsi que dumane<strong>le</strong> [musique populaire roumaine contemporaine],des orchestres lautaris ou tziganesavec ma mère », se souvient Wanlov. Etudiant,il se tourne vers <strong>le</strong> rap et, en 2002, au Texasoù il étudie l´informatique, s’associe avec desMC’s des Bahamas ou d’Afrique. En 2003, iladopte son pseudonyme : « J´ai choisis Wanlovcar j’aimais <strong>le</strong> message universel de la chansonOne Love de Bob Mar<strong>le</strong>y. En 2005, j´ai ajoutéThe Kubalor, qui signifie « vagabond », quandj’ai entendu des fans ghanéens m’appe<strong>le</strong>r ainsipendant un concert. Pour moi ce mot a aussi<strong>le</strong> sens d’aventurier, d’explorateur ».En 2007, de retour au Ghana, il produit sonpremier album, Green Card, inspiré par sonexpérience américaine. Un succès. L´Unicef ytrouve même une chanson pour une campagnecontre <strong>le</strong> traffic d´enfants. En 2010, YellowCard, qui sort pendant la Coupe du <strong>monde</strong> enAfrique du Sud, dénonce la corruption dansson pays tout en encourageant l´équipe nationa<strong>le</strong>de football.L’or <strong>le</strong> plus pur du <strong>monde</strong>Un jour qu’il travail<strong>le</strong> sur un rythme kpalango,une musique ghanéenne inspirée du rock’n’roll, il y superpose un loop de fanfare desBalkans. Une révélation : « J’ai eu l´impressiond´avoir trouvé l’or <strong>le</strong> plus pur du <strong>monde</strong> et j’aicommencé à imaginer un grand orchestrecomposé de musiciens d’Afrique de l’Ouestet d’Europe de l’Est ». Après avoir remporté<strong>le</strong> concours Visas pour la Création lancé parl´Institut Français, il débarque en résidenceà Paris et cherche à y monter l’orchestre deses rêves : « Je pouvais compter sur mesmusiciens du Ghana, mais j’arpentais <strong>le</strong> métroquotidiennement pour trouver des musiciensgitans. ça n’a pas été faci<strong>le</strong>, mais j’ai finipar rencontrer <strong>le</strong> violoniste Filippo Baraldi etl’accordéoniste Jérôme Soulas du groupe LaMenina Sin Nombre, qui se sont enthousiasméspour l’aventure. » L’Afro Gypsy Band estné. Un album suit, Brown Card, en référenceà la carte marron nécessaire pour conduirelibrement à travers l’Afrique de l’Ouest. En2011, grâce au programme Equation Musique,Wanlov & The Afro Gypsy Band part pourune tournée de deux semaines à travers septpays européens, dont la Roumanie, où il reçoitun triomphe.Moitié par ail<strong>le</strong>urs du duo hip-hop Fokn Bois,Wanlov a trouvé sa voie. Au côté festif où semê<strong>le</strong>nt rythmes africains, rap, reggae et fièvrebalkanique, s’ajoute un engagement constant: «J´ai récemment soutenu la ministre desdroits de la femme et des enfants, Nana OyeLithur, dans son combat en faveur de la reconnaissancedes droits des homosexuels. Nousavons été lourdement attaqués à travers <strong>le</strong>smédias. Je n’ai pas eu <strong>le</strong> courage de lire <strong>le</strong>smil<strong>le</strong>s messages d’insultes et de menaces reçuspar internet ou Facebook. » Gageons queson concert à BabelMed lui attirera davantaged’éloges.n°56 Mars/Avril 2013

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