FONCTIONNEMENTVERS UN MODELE COOPERATIF ?Face à un défi collectif c’est par du collectif qu’il faut répondre !La structure de l’école primaire en France luidonne-t-elle une identité propre ?L'identité de l’école primaire est liée historiquementà sa place symbolique dans le village,mais aussi à l'image de l’instituteur seul dans saclasse. L’école primaire n’était pas vécuecomme un lieu de travail en équipe maiscomme le lieu dans lequel des personnalitéscharismatiques devaient incarner la Républiquegrâce à leurs qualités personnelles.Le travail en cycles se heurte à cette histoire …Le premier obstacle au travail par cycle, c’estl’indécision et les cafouillages de l’institution.Le deuxième est la représentation très largementdominante un maître/une classe.Beaucoup de gens n’imaginent pas qu’au nomdes finalités qui sont les nôtres aujourd’hui, dece qu’on cherche à faire apprendre aux élèves,de la socialisation qu’on cherche à leur fairevivre, on pourrait inventer d’autres modalités.Il faut aujourd'hui avoir l’audace d’interroger lamodalité classe...Pourquoi la pression sociale pour le travail enéquipe pénètre-t-elle difficilement l’école ?Elle se heurte à une autre demande sociale quiest une demande de formation individuelle, decompétition, et à une pression liée à l’angoisse<strong>sur</strong> l’avenir des enfants. On est, par ailleurs,dans un système de double contrainte, avec uneinjonction institutionnelle au travail en équipeet dans le même temps le maintien de l'inspectionindividuelle.Pourtant certaines équipes fonctionnent...Le travail en équipe devrait être la modaliténormale du travail. Face à un défi collectif c’estpar du collectif qu’il faut répondre ! Il faudraitque ce collectif puisse se donner des ambitions,qu’il arrive à imaginer quelles structures,quelle organisation du temps et de l’espace,quels outils pédagogiques sont nécessaires pourfaire face aux besoins des élèves qui lui sontconfiés. Par exemple qu'il ait du temps pour organiserdes modalités de travail en grands etpetits groupes, des activités décloisonnées avecdes élèves d’âges différents. L'éducation nationalene fait pas confiance aux personnes quipourraient collectivement organiser une institutionpour que les enfants y réussissent le mieux.Nous sommes encore dans l’héritage d’une institutionqui <strong>sur</strong>veille, qui passe sa vie à faireremplir des questionnaires et des enquêtes, quine sait pas véritablement déléguer...Dans cette équipe comment voyez-vous le rôledu directeur ?Aujourd’hui, la direction, ce n’est « ni fait ni àfaire », une espèce d’entre-deux insatisfaisant ;Le directeur est une sorte de mandataire administratifsans la totalité des prérogatives quirestent à l’IEN, et sans avoir véritablement lesmoyens d’animer une équipe. Les modèles seconstruisent dans chaque école en fonction despersonnalités de chacun, de la marge de manœuvrelaissée par l’IEN, et de l’entente et dela solidarité qui peuvent se créer entre les collègues.C'est un fonctionnement aléatoire etsouvent rocambolesque. Je penche pour un modèleplus coopératif : si on confie un ensembled’élèves à un collectif d’adultes, il faut comptabiliserdans ce collectif d’adultes les tâchesqui relèvent de la direction. On pourrait parfaitementlaisser les collègues s’organiser et voircomment ils assument ces tâches, quitte à ceque dans, certains cas, ils se les partagent, etdans d’autres cas ils confient provisoirement àl’un d’eux la responsabilité de les exercer, qu’ily ait un interlocuteur identifié par les familles,mais sans forcément passer par des modalitésfaussement pyramidales.Entretien avecPhilippeMeirieuProfesseur à l'université Lyon 2.site : http://www.meirieu.comEn quoi ce modèle coopératif favoriserait-illa réussite des élèves ?L'éducation nécessite une grande cohérenceentre ce qu’on dit et ce qu’on fait. La premièremanière de faire passer les valeurs de responsabilité,de coopération, d'entraide, avant les<strong>cours</strong> de morale, c’est de les faire vivre par lafaçon dont on prend l’école en charge. Donnerun témoignage aux élèves de ce qu'est une sociétéadulte, peut leur permettre de se construireet de construire à leur tour une société adulte.Et puis, la question des apprentissages est centrale.Dès lors que des adultes se parlent,échangent, se complètent, s’enrichissent deleurs compétences réciproques, l’élève a tout ày gagner. Parce qu’il y a une pluralité de regards,d’approches, et parce que chacun desadultes membres de l’équipe devient une équipeà lui tout seul, il pourra bénéficier des apports,de l’éclairage, des outils, de chacun.C'est l'idée forte de l’intelligence collective : onest plus intelligent à plusieurs que seul.19
20MétierB2iNOUVELLESTECHNOLOGIESLa Desco par le biais du siteEduscol propose pour les enseignantsdu primaire des modèlesafin de positionner les élèves <strong>sur</strong>les compétences attendues au B2i(brevet informatique et internet).En principe, depuis cette année etl'arrête paru au BO n°29 de juillet,cinq domaines sont requis pour leB2i à l'école : s'approprier un environnementinformatique de travail;adopter une attitude responsable;créer, produire, traiter, exploiterdes données; sinformer, se documenter;communiquer, échanger.Pour chaque domaine est défini unobjectif associant des connaissances,des capacités et des attitudes,évaluées au travers de plusieursitems. Ces documents sontdisponibles en version imprimableou en format traitement de texte.http://eduscol.education.fr/D0053/documents.htmSoutien scolaireArts visuelsLES RESTOS ONT DU COEUR POUR LES ELEVESLes Restos du cœur vont mettre en place dans quatre régions une cinquantained'ateliers d'accompagnement scolaire, avec l'aide d'étudiantset de retraités de l'enseignement. Les bénévoles veulent par là« combattre l'exclusion à la racine », et se mobilisent pour que lesenfants des familles accueillies ne connaissent pas, à leur tour, la précarité.http://www.restaurantsducoeur.com/ECOLE ET CINEMA EN GIRONDE« La meilleureexpérienceprofessionnellede ma carrière».Pionnier dansle départementde laGironde dudispositif«école et cinéma»,JacquesBarnabé, enseignantà Canéjan, est engagé depuis 6 ansdans un par<strong>cours</strong> pédagogique et artistiqueautour du cinéma. Chaque année, trois filmssont ainsi proposés aux classes participantes(168 cette année). Actuellement, les CM2 deJacques travaillent autour de «Princes et princesses» de Michel Ocelot. «Après la projectionau cinéma, des extraits ont à nouveau étéproposés en classe. Les élèves vont construiredes marionnettes pour ensuite écrire etSolidarité“CA DONNE POUR LES VACANCES“En France, aujourd’hui un million d’enfantssont pauvres, trois <strong>sur</strong> dix ne partentpas en vacances. Pourtant, le droit aux vacanceset aux loisirs est inscrit dans laconvention des droits de l’enfant. Pouraider ces enfants à partir, la Jeunesse auplein air (JPA) organise du 17 janvier au11 février sa 62ème campagne de solidarité.www.jpa.asso.fr.CONCOURS BDjouer des scénettes qui seront des prolongementsau film ». Une, parmi les nombreusesexploitations possibles, chaque film étant accompagnéd’un document « Un cahier denotes <strong>sur</strong>… » pour les enseignants. Internetest également un outil de ressources pourJacques, notamment grâce aux nombreusesécoles inscrites dans différents départements.Il a également bénéficié au début de l’actiond’un stage d’une semaine dans le cadre de laformation continue pour appréhender toutesles subtilités et les richesses du cinéma. « Unplus » par rapport aux nouveaux inscrits quin’ont eux qu’une formation de 18 heuresmorcelée le mercredi après-midi.Le deuxième film de l’année, Paï de NikiCaro, Jacques va le découvrir avec ses collèguesau cinéma pour une projection et undébat avec des professionnels qui ouvrira ouconfirmera de nouvelles pistes.Philippe Hermant« Les adultes ne se rendent pas compte de l'influence de leurparole <strong>sur</strong> la représentation que se font les enfants du mondedu travail. Très peu de parents montrent ce qu'il peut y avoirde joyeux dans leur métier. Les conditions de travail prennentsouvent plus d'importance que le métier lui-même. »Catherine Dolto, médecin haptopsychothérapeuteA L’ ECOLED’ ANGOULEMEEn marge du Festival 2007d’Angoulême (25 au 28 janvier), leCDDP de Charente et le FestivalInternational de la Bande Dessinéeorganisent jusqu’au 2 mars, uncon<strong>cours</strong> en vue de récompenser leslauréats de l’ Alph-Art de la BandeDessinée Scolaire. Une catégorie « Àl’école de la BD » est destinée auxclasses primaires. Les réalisations serontcollectives en maternelle et individuellesou collectives pour lesclasses élémentaires et spécialisées.www.crdp-poitiers.cndp.fr/cddp16/index.php?affzone=Actu&idactu=212