14.07.2015 Views

Télécharger - SNUipp

Télécharger - SNUipp

Télécharger - SNUipp

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

ner à l’estime« Lors de ces séances on quitte la logique du résultat juste et on laissela place au discours libre »réalisation d'un corpus de textes en commun,support aux travaux des séances et trace dansla classe du projet en cours. Pendant ladeuxième séance, les élèves d'Esther ont étéamenés à réagir à des phrases en choisissantpar un code couleur l'émotion ressentie.« Les enfants se sont rendus compte qu'ils nepercevaient pas tous les choses de la mêmemanière, une façon de les amener à respecterce que les autres ressentent » commenteCéline qui animait la séance. Elle poursuit:« Pendant ces séances on positionne lesélèves en tant qu'individus ». En CE2, les enfantsavaient travaillé sur la connaissance desoi, la valorisation individuelle. « On a trouvénos qualités », se souvient Ahmed, élèvede la classe d'Esther, qui raconte l'arbre àqualités réalisé à partir de toutes les qualitésdécouvertes chez soi et chez ses camarades.Une autre élève cite, elle, la recherchedes compétences et celle qu'elle avait miseen avant: la fabrication d'un livre. Des souvenirsbien ancrés qui disent l'intérêt qu'ontmontré les enfants à entrer dans ce type dedémarche. « J'ai bien aimé les séances etmaintenant, je sais comment baisser ma colère,je me suis rendu compte que j'avaisplein de qualités » lit-on sur la feuille biland'une des classes. Pour les enseignantes, l'intérêtva au-delà. « La gestion des émotionsc'est le quotidien de la classe mais ce type deprojet permet de prendre le temps de mettreles mots, de dépasser le « c'est bien, c'estmal, c'est nul » et de dire ce qu'on ne prendpas toujours le temps d'exprimer au sein dela classe » dit Esther Hamel qui participe àcette expérience pour la 1ère fois. Danyajoute que ce type d'intervention lui donneune autre vision des enfants et dynamise lesrelations dans le groupe. Une tonalité positiveque confirment les deux animatrices duCODES qui laissent dans toutes les écolesoù elles passent la trace des séances mises enplace pour que, l'année d'après, les enseignantspuissent prolonger cette action et l'offrirà une autre cohorte. Difficile dans l'emploidu temps contraint de l'école maisCéline reste positive: « je pense qu'une foisque les enseignants ont participé à ce projet,ils ne sont plus les mêmes, ils gardent une attentionparticulière pour l'estime de soi deleurs élèves. »*Instance régionale d'éducation et de promotion de lasantéRééducation: « untravail sur l’identitéautour d’un projetpour grandir »Pour Roselinde Nivaggioni, maître G àParis, la construction de l’estime de soiest « une des facettes des élèves qui requiertl’attention des rééducateurs ».Dans le cadre d’une prise en charge,elle passe par « un travail sur l’identitéautour d’un projet pour grandir ».Roselinde met en garde « attention,cela ne se résume pas à valoriserconstamment les élèves, mais passe parle respect du cadre et des règles ». Ellepropose des outils qui, par le biais dujeu, permettent aux enfants accueillisde « jouer un personnage capable dedépasser leur problématique ». Ces outilssont variés et peuvent prendre laforme de pâte à modeler, de marionnettes,de textes et de dessins ou dejeux de société. Ce dernier outil, avecla finalité « perdre-gagner » associéeaux jeux, permet d’aborder la peur del’échec pour des enfants pouvant être« terrorisés par le regard et le jugementdes autres, dès la maternelle ».Par exemple, pour une petite fille « enrupture » et refusant tout travail scolaire,une dizaine de séances basées sur lejeu lui ont offert la possibilité d’exprimerdes choses nécessaires à sa remiseau travail scolaire. Si elle poursuit letravail de rééducation en créant unehistoire autour du thème de la fugueliée à son parcours de migration complexe,elle s’intègre en classe où elledéveloppe un fort potentiel scolaire. Àl’opposé de cette petite fille, d’autresélèves « fragilisés » montrent une forteinhibition. Roselinde cite l’exempled’un enfant adopté en crise d’identitépermanente. Elle lui a offert la possibilitéde travailler avec des marionnetteset des personnages de conte. Cet élèvea pu ainsi « mettre à plat sa violence etse construire une image positive, uneimage sûre de lui-même ».17

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!