paix> Observatoiredes armem<strong>en</strong>tsL’Observatoire des armem<strong>en</strong>ts,créé à Lyon <strong>en</strong> 1984 sousle nom de C<strong>en</strong>tre de docum<strong>en</strong>tationet de recherche sur lapaix et les conflits (CDRPC),est un c<strong>en</strong>tre d’expertise etd’information. Son objectif estde favoriser la transpar<strong>en</strong>ceet le contrôle démocratiquesur les activités militairesde la France et de l’Europedans la perspective d’unedémilitarisation progressive.Observatoire des armem<strong>en</strong>ts /CDRPC187, montée de Choulans,69005 LyonTél. 04 78 36 93 03www.obsarm.orgDRDélégation japonaise et militaires français vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t négocier des contrats à Eurosatory.tions de déchets, de ses consommations d’énergieset d’eau ainsi qu’un bilan carbone”. Déchetsnucléaires y compris ? Le docum<strong>en</strong>t du ministèrese garde bi<strong>en</strong> de le préciser…Pourtant, calculer l’empreinte écologique de l’armé<strong>en</strong>écessite de pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte de tels paramètrescomme l’impact des 210 essais nucléairesréalisés par la France au Sahara et <strong>en</strong> Polynésie,l’impact des différ<strong>en</strong>ts essais d’armes et plus globalem<strong>en</strong>td’inclure aussi le bilan des <strong>en</strong>treprisestravaillant pour la production d’armem<strong>en</strong>t… Eneffet, le ministère de la déf<strong>en</strong>se est le premierinvestisseur de l’État, le premier gestionnaireimmobilier et foncier de l’État (264 000 hectares)et le deuxième employeur de l’État (430 000personnes, auxquelles il faut rajouter <strong>en</strong>viron166 000 travailleurs dans l’armem<strong>en</strong>t).Les différ<strong>en</strong>ts calculs de l’empreinte écologiquede la France soulign<strong>en</strong>t qu’une généralisation duniveau de vie moy<strong>en</strong> d’un Europé<strong>en</strong> ou d’unFrançais à l’<strong>en</strong>semble des habitants nécessiteraitdeux planètes supplém<strong>en</strong>taires. La prise <strong>en</strong>compte de l’impact des activités militaires et deleurs conséqu<strong>en</strong>ces augm<strong>en</strong>terait à coup sûr cesestimations. De quoi créer un “indice de l’impactmilitaire” au côté notamm<strong>en</strong>t des différ<strong>en</strong>ts indicateurs<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>taux et sociaux…Patrice Bouveret ■Observatoire des armem<strong>en</strong>tsDép<strong>en</strong>ses militaires mondialesLes dép<strong>en</strong>ses militaires sont estimées <strong>en</strong> 2006 à 1204 milliards de dollars US (soit <strong>en</strong>viron 820 milliards d’euros),<strong>en</strong> augm<strong>en</strong>tation de 3,5 % par rapport à 2005 et de 37 % depuis 1997… Chaque Terri<strong>en</strong> aurait ainsi dép<strong>en</strong>sé <strong>en</strong>2006, 184 dollars US (soit <strong>en</strong>viron 126 euros). Des dép<strong>en</strong>ses très inégalem<strong>en</strong>t réparties (cf. le tableau ci-dessous)…ÉtatMontant desdép<strong>en</strong>ses militaires(<strong>en</strong> milliards de dollars US)%du PIBnational%des dép<strong>en</strong>sesmilitaires mondiales%de la populationmondialeEtats-Unis 528,7 4,2 46 5Royaume-Uni 59,2 2,3 5 1France 53,1 2,0 5 1Chine 49,5 1,3 4 20Japon 43,7 0,9 4 2Allemagne 37,0 1,2 3 1Russie 34,7 3,7 3 2Italie 29,9 1,8 3 -Arabie saoudite 29,0 8,2 3 -Inde 23,9 2,5 2 17Sous-total des 10 888,7 77 50Total mondial 1 204 100 100Source : SIPRI, Yearbook 2007 et L’état du monde 2008 (La Découverte).Les données <strong>en</strong> italiques sont des estimations.8 S!l<strong>en</strong>ce n°356 avril 2008
6 novembresuite page de la page 7vironnem<strong>en</strong>t à des fins militaires ou toutes autresfins hostiles (1976), la Conv<strong>en</strong>tion sur les armeschimiques et la Conv<strong>en</strong>tion sur la prohibition desmines antipersonnel (1997). En outre, leProtocole additionnel I aux Conv<strong>en</strong>tions deG<strong>en</strong>ève interdit l’utilisation de ‘méthodes oumoy<strong>en</strong>s de guerre qui sont conçus pour causer,ou dont on peut att<strong>en</strong>dre qu’ils causeront, desdommages ét<strong>en</strong>dus, durables et graves à l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel’ et dispose que ‘la guerre seraconduite <strong>en</strong> veillant à protéger l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>tnaturel contre des dommages ét<strong>en</strong>dus, durableset graves’. Mais ce qui fait cruellem<strong>en</strong>t défaut, cesont les mécanismes voulus pour assurer l’applicationde ces conv<strong>en</strong>tions. De fait, il faudra peutêtreque nous r<strong>en</strong>forcions le chapitre ‘vert’ desrègles du droit humanitaire international.Au niveau pratique, l’ONU réagit de plus <strong>en</strong> plusactivem<strong>en</strong>t lorsqu’une guerre <strong>en</strong>traîne une dégradationde l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t : elle s’efforce d’évaluerles dégâts, de nettoyer les zones contaminéeset d’aider les pays à se doter des moy<strong>en</strong>s vouluspour gérer leur <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t après le conflit.C’est ce que le Programme des Nations UniesDR DRpour l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t a fait dans les Balkans etc’est ce qu’il fait aujourd’hui <strong>en</strong> Afghanistan, <strong>en</strong>Irak, au Libéria et dans le territoire palestini<strong>en</strong>occupé.Les technologies guerrières et armem<strong>en</strong>tsmodernes continu<strong>en</strong>t à se développer rapidem<strong>en</strong>t,ce qui pourrait avoir des conséqu<strong>en</strong>cescatastrophiques sur l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t. En mêmetemps, on laisse trop de conflits s’<strong>en</strong>v<strong>en</strong>imer p<strong>en</strong>dantdes années, voire des déc<strong>en</strong>nies, et épuiserpetit à petit les ressources naturelles. Au mom<strong>en</strong>toù nous célébrons la Journée internationale pourla prév<strong>en</strong>tion de l’exploitation de l’<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t <strong>en</strong>temps de guerre et de conflit armé, pr<strong>en</strong>onsconsci<strong>en</strong>ce du fait qu’aucune guerre et aucunconflit ne se déroule trop loin de nous pour avoirun effet sur notre <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t, quel que soitl’<strong>en</strong>droit où nous habitons. Et pr<strong>en</strong>ons l’<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>tde faire ce que nous pourrons pour luttercontre cette m<strong>en</strong>ace commune et pourtant souv<strong>en</strong>toubliée qui met <strong>en</strong> péril nos vies et notrebi<strong>en</strong>-être”.Combi<strong>en</strong> ça consomme ?Les r<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts ne sont pas toujours facilesà trouver, mais vo<strong>ici</strong> deux exemples.Un avion de combat Rafale (Dassault) a unrayon d’action de 1850 km <strong>en</strong> mission air-airavec 8 missiles Mica et 6600 litres de carburantrépartis dans 5 réservoirs extérieursTemps de patrouille air-air : 3 heures. Soit :2 200 litres de carburant par heure de vol !(Sources : http://www.avions-militaires.net/)Un char Leclerc Nexter (ex-Giat) a unecapacité <strong>en</strong> carburant de 1300 litres sousblindage (1700 avec carburant externe : fûtslargables). Son autonomie maximale surroute : 550 km avec carburant externe.Soit 3,09 litres par kilomètre ou pourcomparer à une voiture moy<strong>en</strong>ne,309 litres au 100 km !(Sources : http://www.nexter-group.fr/)DR> Contrôlez les armesEn 2006, la campagne mondialeContrôlez les Armes a permisle vote d’une résolution auxNations unies <strong>en</strong> faveur del’élaboration d’un traité internationalsur le commerce desarmes : un groupe d’expertsa été mis <strong>en</strong> place fin 2007 etdoit se réunir à trois reprises <strong>en</strong>2008 afin de négocier lescontours d’un traité. Ce traitédevra garantir le respect dudroit international humanitaire,des droits de l’Homme et dudéveloppem<strong>en</strong>t durable (?).Du 11 au 15 février 2008, àNew York, une première réunions’est t<strong>en</strong>ue. L’occasion de lancerune nouvelle campagn<strong>en</strong>ationale d’interpellation duprésid<strong>en</strong>t de la république françaiseintitulée 2008 : lecontrôle du commerce desarmes à portée de main. Elledemande que la France s’<strong>en</strong>gageà promouvoir <strong>en</strong> 2008 àtous les niveaux — mondial,europé<strong>en</strong> et national — desmécanismes et cadres juridiquescontraignants de contrôle destransferts d’armes.Placée au quatrième rang mondialdes exportateurs d’armes,la France doit montrerl’exemple <strong>en</strong> matière decontrôle des transferts d’armes.Les ONG de la plateformefrançaise Contrôlez les armes(Oxfam, Secours catholique,Amnesty international, CCFD,Obervatoire des armem<strong>en</strong>ts…)invit<strong>en</strong>t tous les citoy<strong>en</strong>sà part<strong>ici</strong>per à la campagne<strong>en</strong> adressant une cartepostale à télécharger surwww.controlarms.org ou <strong>en</strong>écrivant à : Oxfam-France Agir<strong>ici</strong>, 104-106, rue Oberkampf,75011 Paris.S!l<strong>en</strong>ce n°356 avril 20089