Around the worldL’ebook, vecteur <strong>de</strong> savoir pour <strong>le</strong>s pays en développement (Negroponte, OLPC)Et qui supprimera <strong>le</strong> papier, trop lourd à distribuerLe fondateur <strong>de</strong> l'organisation One Laptop Per Child,Nicholas Negroponte, vient <strong>de</strong> donner une interviewà CNN, évoquant la disparition prochaine <strong>de</strong>s livres <strong>de</strong>papier. Scanda<strong>le</strong> !« Ce sera dans cinq ans. Le médium physique ne peutpas être distribué à suffisamment <strong>de</strong> personnes. Quandvous al<strong>le</strong>z en Afrique, un <strong>de</strong>mi-million <strong>de</strong> personnes souhaite<strong>de</strong>s livres... Vous ne pouvez pas <strong>le</strong>ur envoyer <strong>de</strong>sobjets physiques », explique-t-il.<strong>de</strong> 10.000 livres », se félicite Nicholas Negroponte.L'envoi <strong>de</strong> 10.000 livres papier serait bien plus comp<strong>le</strong>xeet coûteux, sans compter <strong>le</strong> temps <strong>de</strong> distribution. Et enl'occurrence, <strong>le</strong>s appareils développés par l'OLPC, <strong>le</strong>s XO,vendus 199 $, ont été conçus tout particulièrement pour<strong>le</strong>s pays présentant <strong>de</strong>s conditions d'utilisation pasvraiment optimums.Des pays plus enclins à se déci<strong>de</strong>rFacilité <strong>de</strong> distributionFina<strong>le</strong>ment, l'ebook ne tuerait pas <strong>le</strong> livre papier, pourson adoption par <strong>le</strong>s Occi<strong>de</strong>ntaux, mais s'imposerait alorscomme un geste <strong>de</strong> solidarité, permettant au plus grandnombre d'accé<strong>de</strong>r faci<strong>le</strong>ment aux oeuvres, essais... ensomme, à la connaissance. « Nous avons mis 100 livressur un ordinateur portab<strong>le</strong>, mais nous avons aussi envoyé100 ordinateurs portab<strong>le</strong>s. Ce village dispose maintenantDes jours comptés, tout particulièrement dans <strong>le</strong>s pays envoie <strong>de</strong> développement, et bien plus rapi<strong>de</strong>ment que dans<strong>le</strong>s pays dits déjà développés. Ah, oui, c'est certain, quand onassiste à <strong>de</strong>s discours <strong>de</strong> normalisation et <strong>de</strong> mésinformation,en France, on peut se poser <strong>de</strong>s questions sérieuses...« C'est ce que <strong>le</strong>s téléphones portab<strong>le</strong>s ont réalisé. Leurpopularité a été plus gran<strong>de</strong> au Cambodge et en Ouganda,car ils n'avaient pas <strong>de</strong> téléphone, tout court. Nous trouvions<strong>de</strong>s téléphones portab<strong>le</strong>s dans ces pays, et nousétions en retard dans cette transition [NdR : <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>slignes fixes, vers <strong>le</strong>s lignes <strong>de</strong> portab<strong>le</strong>s]. Ils vont ainsiadopter <strong>le</strong>s ebooks beaucoup plus rapi<strong>de</strong>ment que nous<strong>le</strong> faisons. »C.S.Nigéria50 ans d’indépendance pour une terre <strong>de</strong> désolationComme si <strong>le</strong> désespoir était un mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> vieLe Nigeria célèbre cette année <strong>le</strong>s 50 ans <strong>de</strong> sonindépendance. Mais cette fête a <strong>de</strong> tristes résonnances, tant la situation dans <strong>le</strong> pays est loin <strong>de</strong> ce quiétait attendu <strong>de</strong> cette libération...qu'il a refusé la <strong>de</strong>uxième plus gran<strong>de</strong> distinction dupays, <strong>de</strong> Comman<strong>de</strong>ur <strong>de</strong> l'Ordre <strong>de</strong> la République fédéra<strong>le</strong>,pour manifester son désaccord à l'égard <strong>de</strong> la politiquemenée par <strong>le</strong> prési<strong>de</strong>nt Olusegun Obasanjo.14L'auteur et homme politique Chinua Achebe l'a déclarédurant une interview : la vérité, c'est que <strong>le</strong> Nigeria actueldéçoit ses habitants. « Quand est-ce que quelque chose <strong>de</strong>bon arrivera ? », questionne l'auteur, qui aura 80 ans dansun mois.En cinquante ans, <strong>le</strong> Nigeria aura accumulé autant d'années<strong>de</strong> déceptions, alors que <strong>le</strong>s attentes étaient incroyab<strong>le</strong>mentchargées d'espoir. « C'est comme si <strong>le</strong> lieu s'étaitsoudain illuminé et que nous nous étions attendus à<strong>de</strong>s mirac<strong>le</strong>s. Mais <strong>le</strong>s mirac<strong>le</strong>s que j'ai vus sont <strong>de</strong>smirac<strong>le</strong>s <strong>de</strong> déception », déplore-t-il.Cet homme, longtemps - et encore aujourd'hui - en conflitavec <strong>le</strong> gouvernement nigérian, a condamné dans seslivres la corruption et l'oppression qui règne. Ses satiressont viru<strong>le</strong>ntes et ses convictions profon<strong>de</strong>s, au point« Nous n'avons simp<strong>le</strong>ment pas <strong>le</strong>s bonnes personnes auxbonnes places, et c'est <strong>de</strong>venu une habitu<strong>de</strong>. C'est presquecomme si on <strong>de</strong>mandait <strong>de</strong> nous laisser dans <strong>le</strong> désespoir »,rapporte l'AP.Selon lui, <strong>le</strong> plus grand <strong>de</strong>s espoirs serait <strong>de</strong> réveil<strong>le</strong>rla conscience <strong>de</strong> la population, mais rien n'est pluscompliqué, au regard <strong>de</strong> la situation.Régulièrement, Achebe est évoqué parmi <strong>le</strong>s candidatspotentiels au prix Nobel <strong>de</strong> littérature, qu'il aura cetteannée encore manqué. Qu'importe : « Les prix ne sontpas importants, au point que je me <strong>de</strong>man<strong>de</strong> chaque jour<strong>le</strong>quel je vais gagner. »Mo<strong>de</strong>ste, en plus.C.S
OcéanieLa Turquie a une <strong>de</strong>nt contre ApollinaireUne récompense remise par <strong>le</strong>s éditeurs internationaux sanctionne <strong>le</strong> pays qui censure <strong>le</strong> poèteLa Turquie n'a pas fini <strong>de</strong> s'en prendre à Apollinaire,qui n'avait pourtant rien <strong>de</strong>mandé. L'éditeur quiavait publié Les Onze mil<strong>le</strong> verges avait connu <strong>le</strong>s affres<strong>de</strong> la procédure judiciaire, pour avoir choqué <strong>le</strong> pays.En février <strong>de</strong>rnier, l'Europe était intervenue : Strasbourgavait pris la défense <strong>de</strong> l'éditeur et du livre, en condamnantfermement la décision <strong>de</strong> la Turquie <strong>de</strong> censurer <strong>le</strong> livre.La Cour Européenne <strong>de</strong>s Droits <strong>de</strong> l'Homme « considèreque la reconnaissance accordée aux singularités culturel<strong>le</strong>s,historiques et religieuses <strong>de</strong>s pays ne saurait al<strong>le</strong>rjusqu'à empêcher l'accès du public d'une langue donnée,en l'occurrence <strong>le</strong> turc, à une oeuvre figurant dans <strong>le</strong>patrimoine littéraire européen »Eh bien que la Cour se rassure, l'auteur a été indirectementvengé, et pas avec <strong>le</strong> dos <strong>de</strong> la cuillère.Alors qu'Irfan Sanci, propriétaire <strong>de</strong> la maison d'éditionSel est poursuivi pour violation <strong>de</strong> l'artic<strong>le</strong> 226 du Co<strong>de</strong>pénal turc, visant l'obscénité, il vient <strong>de</strong> recevoir <strong>le</strong> prixspécial décerné par l'Association Internationa<strong>le</strong> <strong>de</strong>s Éditeurs,<strong>de</strong>puis son siège, à Genève. Cet éditeur a fait paraître Lesexploits d'un jeune Don Juan, un autre titre d'Apollinaire.« Je suis sanctionné dans mon propre pays, mais je suiséga<strong>le</strong>ment gratifié par un prix international. Cette situationest tragique. De tous côtés, <strong>le</strong> livre d'Apollinaire, quiest une part du patrimoine culturel mondial, est jugé pouravoir b<strong>le</strong>ssé <strong>le</strong> public. » Rappelons que l'éditeur fait faceCanadaLes Éditeurs dans une désagréab<strong>le</strong> situationLe genre <strong>de</strong> chose qui ne fi<strong>le</strong> pas un large sourire quand on se lèvePris à la gorge par <strong>le</strong>s éditeurs canadiens, ou simp<strong>le</strong>mentdans une alternative d'une proposition qu'ils nepourront pas refuser, pour reprendre la célèbre formu<strong>le</strong> ?C'est une tradition aux États-Unis : <strong>le</strong>s sociétés investissentune partie <strong>de</strong> <strong>le</strong>ur chiffre d'affaires annuel dans différentssecteurs tiers, et généra<strong>le</strong>ment <strong>de</strong>s coopératives, permettant<strong>de</strong> développer tel ou tel secteur dans <strong>le</strong> pays. Et <strong>de</strong>puisquelque temps, Amazon Canada enjoint <strong>le</strong>s éditeurs dupays à prendre part à cette tradition qui n'a rien d'obligatoirepour vendre sur Amazon, rappel<strong>le</strong>nt-ils, mais quiest fortement encouragée.Éditeurs, soyez à l’écoutePour diffuser ses oeuvres à l'étranger, la Nouvel<strong>le</strong>-Zélan<strong>de</strong> vient d'annoncer un programme <strong>de</strong>stiné àfaciliter la traduction <strong>de</strong> ses auteurs dans <strong>le</strong> mon<strong>de</strong>.L'ACP a ainsi fait parvenir à Carolyn Wood, sa directriceexécutive, un rapport interne, accompagné <strong>de</strong> différentesquestions sur <strong>le</strong>s intentions du marchand et sa future politiqueau Canada. « Quand vous par<strong>le</strong>z avec<strong>de</strong>sclients d'Amazon, ils sont très conscients<strong>de</strong> si un éditeur a signé ou non, et pour combien<strong>de</strong> temps ; ils prennent alors <strong>le</strong>ur décision d'acheteren conséquence », explique <strong>le</strong> rapport.Répondant aux questions sur la visibilité <strong>de</strong> ses écrivainsdans <strong>le</strong> reste du mon<strong>de</strong>, <strong>le</strong> New Zealand Book Councila estimé que la mise en place d'un programme internationalpourrait seul promouvoir sa littérature. Ainsi, il avoté la création d'une enveloppe <strong>de</strong>stinée à subventionnerla traduction <strong>de</strong> ses auteurs.La Sky Tower d'Auckland La Publishers Association ofNew Zealand (PANZ) qui pilote ce programme a décidéqu'il contribuerait à la hauteur <strong>de</strong> 50 % par titre au coût<strong>de</strong> la traduction, et pour un maximum <strong>de</strong> 5000 $. PourStephen Wainwright, directeur exécutif du Creative NewZealand, cette décision est primordia<strong>le</strong> pour donner àla littérature du pays une voix dans l'édition mondia<strong>le</strong>.Et surtout, pour lui trouver un public par-<strong>de</strong>là <strong>le</strong>s frontières<strong>de</strong> la langue.« Nous augmentons nos efforts pour promouvoir la littérature<strong>de</strong> Nouvel<strong>le</strong>-Zélan<strong>de</strong> à l'international et c'est là l'une<strong>de</strong>s initiatives <strong>de</strong> financement qui soutiendra nos meil<strong>le</strong>ursécrivains pour <strong>le</strong>ur donner une exposition maxima<strong>le</strong>.Les connexions établies avec <strong>le</strong>s éditeurs internationauxAround the worldà neuf années <strong>de</strong> prison dans <strong>le</strong> cadre <strong>de</strong> sa procédurejudiciaire, comme l'explique <strong>le</strong> prési<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> l'Association,Bjørn Smith-Simonsen. « C'est potentiel<strong>le</strong>ment une forme<strong>de</strong> censure politique. Nous <strong>de</strong>mandons ainsi l'acquittement<strong>de</strong> Sel. »Cependant, Irfan n'est pas seuldans ce cas. Près <strong>de</strong> 70 éditeurs etauteurs en Turquie sont malmenéset accusés <strong>de</strong> diffamation ou d'injuresdiverses à l'égard d'institutionsturques, ou encore relativementà la situation <strong>de</strong>s Kur<strong>de</strong>s.C.S.OcéanieLa Nouvel<strong>le</strong>-Zélan<strong>de</strong> subventionne la traduction <strong>de</strong> ses auteursai<strong>de</strong>ront à développer <strong>le</strong> marché mondial pour la littératuredu pays ».Le programme, intitulé Translation Grant Scheme, seraprésenté durant la Foire du livre <strong>de</strong> Francfort la semaineprochaine. Toutes <strong>le</strong>s informations relatives sont disponib<strong>le</strong>ssur <strong>le</strong> site du PANZ.En France, un programme similaire a été impulsé par <strong>le</strong>Centre National du Livre, qui a mis en place plusieursactions pour simplifier <strong>le</strong> travail <strong>de</strong>s traducteurs, quece soit vers la langue française ou <strong>de</strong>puis <strong>le</strong>s oeuvresd'auteurs français (<strong>le</strong>s subventions pour l'intraduction etl'extraduction).Dans <strong>le</strong> cas <strong>de</strong> l'extraduction, cela peut simplifier la vied'un éditeur français qui cherche à vendre <strong>le</strong>s droits d'unouvrage à un éditeur étranger, en lui assurant que <strong>le</strong>sfrais <strong>de</strong> traductions seront en partie pris en charge parla subvention.N.GEt <strong>le</strong>s éditeurs qui prennent part au programme<strong>de</strong> coopération d'Amazon reçoivent bien plusqu'un gain <strong>de</strong> visibilité. En fait, <strong>le</strong> marchandlie plusieurs niveaux <strong>de</strong> services à cet accord,notamment la possibilité <strong>de</strong> mettre à jour ses informationsplus rapi<strong>de</strong>ment. Un principe essentiel, dans l'hypothèseoù <strong>le</strong> site afficherait qu'un livre est indisponib<strong>le</strong> avantplusieurs semaines. Alors que ce n'est pas <strong>le</strong> cas...Des négociations ont été entamées avec Amazon Canadaautour <strong>de</strong> ces points, pour savoir quels éditeurs souhaitaientrejoindre <strong>le</strong> programme <strong>de</strong> coopérationd'Amazon ou non. Et savoir qui voudrait biendépenser <strong>le</strong>s 3 à 4 % <strong>de</strong> son chiffre d'affairesannuel dans cette solution. Une situation qui nemet pas furieusement <strong>le</strong>s professionnels enliesse, mais représente un investissement pourcontinuer à faire du commerce.Quill & Quire qui rapporte cette situation n'apas réussi à obtenir beaucoup <strong>de</strong> réactions <strong>de</strong>la part <strong>de</strong>s éditeurs. Pas plus que <strong>de</strong> la part d'Amazoncela dit...C.S.15