PENDANTSciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles - <strong>Hors</strong> <strong>Série</strong> - Mai 2004<strong>de</strong>s programmes lumineux pour la miseà jeun <strong>de</strong> façon à ce que les animaux puissentrecevoir leur ration quotidienne dansles meilleurs conditions.Avec une chaîne d’alimentation au solLes assiettes sont relevées à 80 cm – 1 m<strong>de</strong> hauteur vers 7 – 8 h <strong>du</strong> matin. Cettesolution est préférable à la simple coupure<strong>de</strong>s vis <strong>de</strong> reprise, car elle in<strong>du</strong>itmoins <strong>de</strong> stress à la remise en alimentationet moins d’obstacles à la ventilation.Ceci nécessite un bon ancrage <strong>de</strong> lachaîne d’alimentation sur la charpente <strong>du</strong>bâtiment. Les chaînes doivent être bienréglées à la même hauteur.La remise en place <strong>de</strong>s assiettes doit sefaire dès que la température a commencéà baisser <strong>de</strong> plusieurs <strong>de</strong>grés et/ou dès quequelques poulets cherchent à manger. Decette manière, les poulets les plus alertesvont se ré alimenter les premiers, puis laisserla place aux autres. Le jeûne <strong>de</strong> la journéeest ainsi compensé par une prise alimentaireau cours <strong>de</strong> la nuit, favorisée parun éclairement continu jusqu’au matin.Le relevage <strong>de</strong> la chaîne offre en outrel’avantage <strong>de</strong> libérer l’espace au sol pourles volailles.Avec une chaîne d’alimentation aérienneLe principe <strong>de</strong> mise à jeun reste le mêmeavec une chaîne aérienne, toutefois dansl’impossibilité <strong>de</strong> relever ses assiettes,Attention, avant <strong>de</strong> ré alimenterles volailles, il est impératif <strong>de</strong> s’assurerque la température a suffisammentbaissé, pour ne pas engendrer <strong>de</strong> pertessupplémentaires. La technique <strong>de</strong> lamise à jeun permet <strong>de</strong> limiter lamortalité sans engendrer plus <strong>de</strong> pertesur la croissance que sa non mise enœuvre dans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong>température élevée (supérieure à30 °C). C’est pourquoi il est nécessaired’anticiper à bon escient, en disposantd’une alerte météo fiable !Cette technique est conseillée notammentpour les bâtiments non équipésen système <strong>de</strong> refroidissement.Attention toutefois, il semblerait quedans <strong>de</strong>s conditions <strong>de</strong> températuresélevées en pratiquant une mise à jeunplusieurs jours consécutifs, les indices<strong>de</strong> consommation peuvent se dégra<strong>de</strong>r.Tableau 14 - La mise à jeun permet <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire lamortalité <strong>de</strong> plus <strong>de</strong> moitiéMise à jeun 4 havant le stressPas <strong>de</strong> mise à jeunl’éleveur <strong>de</strong>vra anticiper et interrompreson alimentation <strong>de</strong> façon à ce que lesmangeoires soient vi<strong>de</strong>s vers 7 à 8 heures<strong>du</strong> matin.En fin <strong>de</strong> journée, pour la ré alimentation<strong>de</strong>s animaux, il faudra veiller à ce que lebruit <strong>de</strong> la chaîne n’entraîne pas un affluxtrop important <strong>de</strong>s animaux aux mangeoires.Ceci pourrait être un facteurd’étouffement et <strong>de</strong> mortalité.2.3. L'abreuvement(consommation etqualité <strong>de</strong> l'eau)Mortalité (en %)2557Source : CNEVA Ploufragan, 1994Chargement : 36,5 kg/m 2 , T° : 32 °C, Humidité relative : 67 %,Vitesse d’air : 0,20 m/s2.3.1. Favoriser la consommationen eauLes animaux augmentent leur consommationen eau en pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> chaleur afin<strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire leur température corporelle. Enélevage <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>cteurs, pendant lesjournées chau<strong>de</strong>s présentant un risquepour les animaux, on fournira un abreuvementà volonté.Pour que les volailles puissent boire àvolonté, il est donc important <strong>de</strong> :• prévoir un nombre <strong>de</strong> points d’abreuvementsuffisant ;• vérifier le débit d’eau, notamment pourles pipettes. Le débit habituel doit êtreà peu près doublé.Attention au colmatageLes eaux calcaires ou chargées en fer,manganèse, sont susceptibles <strong>de</strong> colmaterles canalisations, et ceci surtoutpour l’élevage d’espèces à cycle longcomme la din<strong>de</strong>, la pinta<strong>de</strong> ou le canard.Dans ces conditions, les canalisationsdoivent être entretenues tous les 10-15 jours pour éviter un colmatage, etdonc une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> débit disponiblepour les animaux.Privilégier une eau fraîcheIl convient d’alimenter les rampes d’abreuvementen direct avec <strong>de</strong> l’eau la plusfraîche possible. Les eaux <strong>de</strong> forage sontgénéralement plus fraîches que celles <strong>du</strong>réseau. Pour ce faire, il est souhaitable <strong>de</strong>purger régulièrement les lignes d’abreuvement,toutefois attention à ne pas intro<strong>du</strong>ired’air dans les circuits et ainsi d’occasionner<strong>de</strong>s fuites au niveau <strong>de</strong>sabreuvoirs. Dans le cas <strong>de</strong> circuit d’abreuvementavec bac, l’ajout <strong>de</strong> pains <strong>de</strong> glacedans l’eau peut être utilisé pour diminuersa température.Aux heures les plus chau<strong>de</strong>s, fournir à volonté l'eau la plus fraîche possible aux animaux38
Supplémentations en sels : avec modérationL’apport <strong>de</strong> sels dans l’eau <strong>de</strong> boisson permet<strong>de</strong> corriger l’alcalose respiratoireet/ou le déséquilibre électrolytique(concentrations faibles en HCO3 - et K +notamment) liés aux températures élevées.L’apport simultané <strong>du</strong> bicarbonate<strong>de</strong> sodium et <strong>du</strong> chlorure <strong>de</strong> potassiumpermet bien souvent d’améliorer les performances<strong>de</strong> croissance et <strong>de</strong> ré<strong>du</strong>ire lamortalité (cf. tableau 16), <strong>du</strong> fait d’uneaugmentation <strong>de</strong> la consommation en eau,permettant <strong>de</strong> diminuer la températurecorporelle.Toutefois, cette technique est à utiliseravec précaution car l’utilisation <strong>de</strong> selspeut provoquer <strong>de</strong>s diarrhées et la litièrerisque d’être dégradée.2.3.2. Accentuer la surveillance<strong>de</strong> la désinfection <strong>de</strong> l’eauUne température supérieure à 30 °C estparticulièrement favorable aux développements<strong>de</strong> germes bactériens, etnotamment <strong>de</strong>s bactéries fécales. Uneattention particulière doit être portéeà la désinfection <strong>de</strong> l’eau, et cecid’autant plus qu’une température élevéeva favoriser le dégagement <strong>du</strong>chlore (Cl2) et baisser l’efficacité <strong>de</strong> lachloration.Il est donc recommandé d’accentuer lescontrôles <strong>de</strong> chlore libre en bout <strong>de</strong> ligneafin <strong>de</strong> s’assurer d’une bonne désinfection<strong>de</strong> l’eau.En élevages <strong>de</strong> repro<strong>du</strong>cteurs : les intensitéset <strong>du</strong>rées d'éclairement ne serontpas modifiées.2.5. Enlèvement <strong>de</strong>s animauxLa métho<strong>de</strong> d’attrapage utilisée et lesconditions <strong>du</strong> ramassage provoquent unstress important. Ce stress peut se tra<strong>du</strong>irepar <strong>de</strong>s blessures et <strong>de</strong>s étouffements.En présence d’animaux affaiblispar la chaleur, l’étape <strong>du</strong> ramassage représenteun risque pour le lot et sa rentabilité.2.5.1. L’heure <strong>du</strong> ramassage et lagestion <strong>de</strong>s planningsAvec l’accumulation <strong>de</strong> la chaleur dans lesbâtiments, le mal-être <strong>de</strong>s animaux estau maximum en fin <strong>de</strong> journée entre 17et 21 heures. Cependant, il est préférabled’éviter toute intervention auprès <strong>de</strong>s animauxlorsque la température dépasse26 °C dans le bâtiment.Pour les enlèvements <strong>du</strong> soir, il est impératifd’attendre la fraîcheur nocturne avant<strong>de</strong> commencer le ramassage. Les animauxdoivent récupérer et se ré oxygénerpour éviter les arrêts cardiaques ou“coups <strong>de</strong> sang” lors <strong>de</strong> l’attrapage.D’une manière générale, il est conseilléd’enlever les animaux tôt le matin. Demême, il faut prévoir <strong>de</strong>s enlèvementspartiels et privilégier les bâtiments ou lechargement est faible (animaux détassés).Pour les bâtiments à risque <strong>du</strong> fait d’unchargement élevé, il paraît souhaitableque l’abattoir puisse anticiper et proposeraux éleveurs <strong>de</strong>s <strong>de</strong>sserrages avantque survienne le pic <strong>de</strong> chaleur.Il existe une sensibilité différente <strong>de</strong>svolailles face à la chaleur selon l’espèce :<strong>du</strong> plus risqué, le poulet standard, aumoins sensible, la pinta<strong>de</strong> et le canard <strong>de</strong>Barbarie. Ainsi, la prévision <strong>de</strong> l’heured’enlèvement doit être décidée en fonction<strong>de</strong>s conditions climatiques, <strong>de</strong>l’espèce, et <strong>du</strong> planning <strong>de</strong> l’abattoir.2.5.2. Améliorer les conditionsd’ambianceAvant le ramassage, l’éleveur recherchera<strong>de</strong>s vitesses d’air pour améliorer lesconditions d’ambiance dans le bâtiment(cf. Chapitre 3 - 5). Dans les bâtiments oùla <strong>de</strong>nsité animale est ré<strong>du</strong>ite (ex :volailles label rouge), l’humidification <strong>de</strong>slitières juste avant l’enlèvement peutconstituer une technique intéressantepour rafraîchir l’ambiance et diminuer leniveau d’empoussièrement.2.5.3. L’organisation <strong>du</strong> chantierLe ramassage <strong>de</strong>s volailles est une étapedélicate. Même s’il est difficile d’éliminercomplètement toutes les sources <strong>de</strong>stress associées au ramassage, il est possible<strong>de</strong> les minimiser. Au préalable, lebâtiment <strong>de</strong>vra être préparé soigneusementpour l’enlèvement. Le mauvais parcage<strong>de</strong>s animaux (en din<strong>de</strong> et canardP ENDANT2.4. L'éclairementEn pro<strong>du</strong>ction <strong>de</strong> volailles <strong>de</strong> chair : leniveau d’éclairement sera diminué, ilconviendra <strong>de</strong> gar<strong>de</strong>r une intensité suffisantepour que les animaux puissents'abreuver facilement. Au cours <strong>de</strong> la nuit,surtout lorsque la mise à jeun a été pratiquéedans la journée, il est souhaitableque les animaux soient éclairés en permanence<strong>de</strong> façon à pouvoir s’alimenterà volonté.En élevages <strong>de</strong> poules pon<strong>de</strong>uses : sipossible, il est souhaitable d'adapter leprogramme lumineux <strong>de</strong> façon à privilégierles phases d'obscurité pendant lespério<strong>de</strong>s chau<strong>de</strong>s <strong>de</strong> la journée. Il seraitsouhaitable que ce programme permetteégalement une alimentation <strong>de</strong>s animauxtôt le matin.Tableau 15 - Une eau fraîche et un apport en sels (KCl à 5 %) améliorent la résistance à la chaleurT° eau GMQ (g/j) Consommation en eau (ml/j) T° corporelle (°C)Témoin KCl Témoin KCl Témoin KCl13 °C31 °C42 °C55,4 60,2 364 470 42,8 42,750,3 56,5 359 466 43,1 42,947 42,5 364 340 43,3 43,1Source : Teeter et al, 1994Tableau 16 - Fréquence <strong>de</strong>s lots présentant <strong>de</strong>s performances améliorées lors d'un apport enbicarbonate <strong>de</strong> sodium et chlorure <strong>de</strong> potassium par rapport à leur homologue témoin, en fonction<strong>de</strong> la température <strong>du</strong> bâtimentPerformances T < 30 °C T > 30 °CPoids plus élevéIC diminuéMortalité 28 jours –abattage diminuée50 % 75 %44 % 71 %56 % 86 %Source : Bouvarel et al, 1998.Étu<strong>de</strong> réalisée chez 24 éleveurs, distribution en continu <strong>de</strong> NaHCO3 et KCl (2/3, 1/3) à raison <strong>de</strong> 1g/l, <strong>de</strong> 28 jours à l’abattage.Sciences et <strong>Technique</strong>s Avicoles - <strong>Hors</strong> <strong>Série</strong> - Mai 200439