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TENDANCES POLITIQUES<br />

DANS LA VAGUE<br />

© Chris Kolaczan / Shutterstock<br />

L’écologie sous les sables<br />

CANADA<br />

Les grands espaces, les forêts, les lacs, les<br />

montagnes... le Canada jouit d'une belle<br />

image vu d'Europe, où son avant-gardisme<br />

environnemental est souvent vanté. Pourtant<br />

si le pays possède effectivement des<br />

richesses naturelles exceptionnelles et<br />

qu'une grande partie du territoire demeure<br />

inhabitée, la politique environnementale<br />

menée par Ottawa depuis l'arrivée au<br />

pouvoir des Conservateurs, en 2006, est,<br />

elle, décriée par les écologistes du monde<br />

entier qui l'accusent de ne rien faire contre<br />

le changement climatique, et même d'y<br />

contribuer en investissant dans l'exploitation<br />

des sables bitumineux dans la province<br />

de l'Alberta. L'extraction dans le sol d'un<br />

pétrole non conventionnel, mélangé à du<br />

sable et de l'eau, et sa transformation sont<br />

extrêmement polluantes. En signant le protocole<br />

de Kyoto il y a 10 ans, le Canada<br />

comme la plupart des pays riches à l'exception<br />

des États-Unis s'était engagé par<br />

écrit à réduire ses émissions de gaz à effet<br />

de serre (GES), mais le Premier ministre<br />

canadien Stephen Harper a fait machine<br />

arrière, désengageant le pays en 2011. Au<br />

printemps dernier, quelques semaines avant<br />

qu'il ne déclenche des élections, le Gouvernement<br />

Harper a annoncé qu'il s'était finalement<br />

fixé ses propres objectifs : réduire<br />

de 30 % les GES d'ici 2030 sur la base de<br />

2005. Les observateurs politiques estiment<br />

que c'est impossible, car la production de<br />

pétrole en Alberta est en expansion, ce<br />

qui se traduit par une hausse des rejets.<br />

Le Président Obama pourrait par ailleurs<br />

annoncer avant l'élection fédérale canadienne<br />

qu'il s'oppose à la création d'un<br />

méga-oléoduc chargé de transporter le<br />

pétrole de synthèse de l'ouest du Canada<br />

aux raffineries du sud des États-Unis. Ce<br />

serait un coup dur pour Ottawa qui mise<br />

sur cette infrastructure pour dynamiser sa<br />

croissance économique.<br />

Par Nicolas Fréret<br />

© Alexandre Rotenberg / Shutterstock<br />

Les Balkans<br />

et les migrants<br />

SERBIE<br />

Depuis janvier 2015, ce sont des dizaines<br />

de milliers de réfugiés qui ont emprunté la<br />

route des Balkans pour tenter de pénétrer<br />

la « forteresse Europe ». Il s’agit principalement<br />

de Syriens fuyant la guerre. Depuis<br />

la Turquie, via la Grèce, ils effectuent la<br />

traversée de la Macédoine, de la Serbie<br />

et enfin de la Hongrie, premier des pays<br />

de l'espace Schengen. Désormais, cette<br />

« route des Balkans » draine des flux plus<br />

importants que celle de la Méditerranée.<br />

Avec l'arrivée de l'hiver, les réfugiés<br />

seront peut-être moins nombreux, mais la<br />

Turquie abrite 1,7 millions de réfugiés syriens,<br />

et la guerre n’en finit pas de ravager<br />

ce pays. Par J-A. D.<br />

« J'ai Deux Amours… »<br />

SERBIE<br />

Comme ses voisins des Balkans occidentaux<br />

(Albanie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro,<br />

Macédoine), la Serbie est candidate à<br />

l'intégration européenne. Le pays est même<br />

assez bien avancé dans ce long processus,<br />

puisque les négociations ont été ouvertes<br />

en janvier 2014. La question européenne<br />

fait désormais largement consensus en<br />

Serbie, du moins parmi les élites politiques et<br />

économiques : les majorités parlementaires qui<br />

se sont succédées à Belgrade — de centregauche<br />

puis de droite nationaliste — affirment<br />

à l'unisson que l'intégration européenne<br />

représente leur « priorité stratégique ». La<br />

Serbie a réglé, dès la fin des années 2000,<br />

la principale condition posée par Bruxelles,<br />

à savoir une coopération « pleine et entière »<br />

avec la justice internationale et a également<br />

engagé un processus de « normalisation »<br />

de ses relations avec le Kosovo, sans aller<br />

toutefois jusqu'à reconnaître l'indépendance<br />

de son ancienne province. Dans le même<br />

temps, Belgrade entretient des relations<br />

étroites avec Moscou, économiques, militaires<br />

mais surtout politiques. La Serbie a ainsi refusé<br />

d'appliquer les sanctions prises par l'UE contre<br />

la Russie en raison de la crise ukrainienne. Pour<br />

les dirigeants serbes, le maintien de relations<br />

étroites avec Moscou n'est pas incompatible<br />

avec le rapprochement européen. Sur le plan<br />

militaire, Belgrade a opéré un rapprochement<br />

marqué avec l'OTAN, mais sans se porter<br />

candidate à l'adhésion. La Serbie tient<br />

en effet à conserver sa neutralité, et son<br />

armée pratique régulièrement des exercices<br />

communs, tant avec la Russie qu'avec les<br />

armées occidentales. Ce subtil jeu d'équilibre<br />

pourra-t-il longtemps se poursuivre ?<br />

Par Jean-Arnault Dérens<br />

N° 2 / 2015<br />

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