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B<br />
LA PETITE PATRIE<br />
Normand Grégoire et Julie Rocheleau, La Pastèque, 88 p., 26,95$<br />
Depuis que je me suis arrêté à lire les BD de Julie<br />
Rocheleau, je suis vite tombé amoureux de son art! Un<br />
dessin actif, vibrant, aux couleurs vives. Un sens de la<br />
perspective magnifique et un rythme efficace. La petite<br />
patrie, roman de Claude Jasmin scénarisé par Normand<br />
Grégoire, prend, sous ses crayons, son existence propre.<br />
C’est l’enfance dans toute sa splendeur avec sa naïveté,<br />
sa cruauté et son insouciance. En marge, le drame de<br />
la guerre, l’omniprésence de la religion et l’étincelle<br />
encore somnolente de la Révolution tranquille à venir.<br />
Après le succès de la trilogie de « La colère de Fantômas », je suis ravi de<br />
voir le travail de Julie Rocheleau foisonner au Québec. Une artiste qui n’a<br />
pas fini de nous surprendre!<br />
Shannon Desbiens Les Bouquinistes (Chicoutimi)<br />
TOUT VA BIEN ALLER.<br />
C’EST PAS FACILE D’ÊTRE UNE FILLE (T. 2)<br />
Bach, Mécanique générale, 160 p., 19,95$<br />
Apprendre à conduire une voiture manuelle, soutenir<br />
sa meilleure copine en pleine crise identitaire, aimer<br />
sans condition son fiancé qui passe ses journées de<br />
congé à jouer à des jeux vidéo en se goinfrant de Pop-<br />
Tarts et, surtout, organiser son mariage de rêve sans<br />
porter atteinte à sa santé mentale : dans ce deuxième<br />
tome, Bach nous le prouve en grand, ce n’est<br />
fichtrement pas facile d’être une fille! Les fans<br />
de Margaux Motin et Pénélope Bagieu seront<br />
enchantés par les planches humoristiques et ô combien charmantes de<br />
cette bédéiste bien de chez nous. À lire, pour tous ces petits moments<br />
d’autodérision où vous vous direz, en riant : ah, ça, c’est tellement l’histoire<br />
de ma vie!<br />
Kirha Garneau Du soleil (Ottawa)<br />
LES CHOIX DE LA RÉDACTION<br />
L’ÉTÉ DIABOLIK<br />
Alexandre Clérisse et Thierry Smolderen, Dargaud, 168 p., 36,95$<br />
Dans ce nouveau one shot dont l’esthétisme coloré est inspiré des années<br />
60, le duo Clérisse-Smolderen étonne avec un scénario vif et bourré de<br />
revirements. À l’été 1967, Antoine, 15 ans, en verra de toutes les couleurs :<br />
un accident dramatique aura lieu, son père disparaîtra et il fera l’improbable<br />
rencontre avec un agent secret… Tout ça, en deux jours seulement!<br />
LENNON<br />
Foenkinos, Corbeyran et Horne, Marabulles, 156 p., 29,95$<br />
Adapté de l’ouvrage Lennon de Foenkinos (2010, Plon), ce roman graphique<br />
tout de noir et de blanc met de l’avant l’intimité derrière l’homme que fut<br />
Lennon. Alors qu’il s’allonge, pour dix-huit séances et autant de chapitres<br />
de sa vie, sur le divan d’un psychanalyste, Lennon, qui cherche le « mode<br />
d’emploi du bonheur », parle de son enfance, de sa carrière, de ses parents<br />
absents, de ses fils, de violence et de célébrité.<br />
FACTEUR POUR FEMMES<br />
Quella-Guyot et Morice, Bamboo, 112 p., 29,95$<br />
En 1914, une petite île bretonne se vide de ses hommes, tous partis à la<br />
guerre. Tous, sauf un : Maël, le facteur au pied-bot. Les femmes voudront<br />
combler leur désir et, étant le seul homme vigoureux sur l’île, le facteur,<br />
qui lit leurs lettres, n’aura pas à se faire prier pour découvrir leurs secrets<br />
intimes. Mais la guerre n’étant pas éternelle, les hommes reviendront… Une<br />
histoire aussi touchante que dramatique, qui aborde la guerre d’un angle rarement exploité,<br />
dessinée avec adresse et réalisme.<br />
B A N D E D E S S I N É E<br />
JOKER<br />
Benjamin Adam, La Pastèque, 128 p., 21,95$<br />
Une partie de cartes, tous les dimanches, entre deux<br />
frères et leur cousin. Un meurtre, puis un autre. Autour<br />
de ces premières pages se déroule un thriller aux<br />
allures de cathédrale, un jeu de perceptions où les<br />
personnages se multiplient et ajoutent, de leurs points<br />
de vue, des indices aux mystères qui enveloppent<br />
le récit. On suit au fil des jours suivant le drame du<br />
petit Joker, personnage-clé qui se retrouve au centre<br />
des événements. De là, Benjamin Adam nous amène<br />
d’une main de maître d’une conspiration à l’autre : au<br />
cœur d’un journal local, vers le cabinet d’un oculiste, jusque dans le passé<br />
trouble d’une multinationale. Un album qu’on aimerait lire et relire, porté<br />
par une attention chirurgicale aux détails dans le dessin et le texte.<br />
Keven Isabel A à Z (Baie-Comeau)<br />
NIOURK (L’INTÉGRALE)<br />
Olivier Vatine, Ankama, 166 p., 69,95$<br />
Laissez le Petit Enfant noir vous raconter comment il<br />
est devenu Alpha. Comment, sur une planète Terre<br />
postapocalyptique, il fit la rencontre de son ami l’ours.<br />
Comment il découvrit les villes des dieux, l’origine<br />
des poulpes géants et tant d’autres mystères. Olivier<br />
Vatine (Star Wars, Heir to the Empire), directeur<br />
artistique de la collection « Les univers de Stefan<br />
Wul », s’est occupé personnellement de l’adaptation<br />
en bande dessinée du chef-d’œuvre culte de la<br />
science-fiction française, Niourk. Parue en trois<br />
tomes, l’adaptation offre toute la fantaisie et les rebondissements du<br />
roman. Les dessins dynamiques et ô combien efficaces de Vatine sont<br />
aussi mis à l’honneur dans une édition de luxe en noir et blanc.<br />
Thiery Parrot Pantoute (Québec)<br />
BONS BAISERS D’IRAN<br />
Lénaïc Vilain, Vraoum!, 164 p., 37,95$<br />
Ce n’est pas sans penser à Guy Delisle qu’on se plonge dans cette BD en<br />
bichromie (noir et or), véritable carte postale vivante faisant montre du choc<br />
de culture qu’ont vécu Vilain et sa conjointe, lors d’un séjour en Iran. Drôle et<br />
intelligent, ce témoignage est une véritable leçon de géopolitique en terres<br />
perses, où les préjugés sont gentiment écorchés.<br />
LA DEMOISELLE EN BLANC<br />
Dominick Parenteau-Lebeuf et Éléonore Goldberg<br />
Mécanique générale, 304 p., 34,95$<br />
Adapté de la pièce du même nom écrite par Parenteau-Lebeuf et<br />
sélectionné au Prix Société des auteurs et compositeurs dramatiques en<br />
2012, ce grand roman graphique en noir et blanc (Goldberg y excelle)<br />
propose un récit intime. La dame en blanc, c’est une photographie laissée<br />
dans une maison qui sera détruite pour célébrer la chute du mur de Berlin,<br />
une photographie qui traverse le XX e siècle avec son histoire bien à elle.<br />
SOUS LE SOLEIL DE MINUIT. CORTO MALTESE (T. 13)<br />
Juan Díaz Canales et Rubén Pellejero, Casterman, 88 p., 29,95$<br />
Hugo Pratt est mort il y a vingt-cinq ans. Qu’à cela ne tienne, Corto Maltese<br />
reprend tout de même du service grâce à Canales et Pellejero! C’est<br />
dans le Grand Nord canadien, sur les traces de Jack London, qu’on suit<br />
le célèbre marin, alors que l’histoire se déroule en 1915, soit juste après<br />
La ballade de la mer salée. On y retrouve ce même personnage nuancé,<br />
attachant, sarcastique et intelligent. Une BD pour les nostalgiques!<br />
LES LIBRAIRES • FÉVRIER-MARS 2016 • 63