recueil de jurisprudence contentieux du genocide tome iii - ASF
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RP 84/2/2001 JUGEMENT <strong>du</strong> 30/11/2001<br />
RMP 44223/S8/KA TPI BUTARE<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> que la loi soit respectée car il ne comprend pas comment le Tribunal peut prononcer<br />
une peine non prévue par la loi, qu’il reconnaît le caractère extrêmement grave <strong>de</strong>s infractions<br />
commises par NSANGANIRA Eugène, mais qu’il en plai<strong>de</strong> justement coupable et notamment<br />
celle d’avoir tué une vieille dame alors qu’il était en patrouille pendant la journée et que, selon<br />
l’entretien qu’il a eu avec son client, celui-ci a commis ce crime sur ordre <strong>de</strong><br />
NKUNDABAGENZI Alphonse ;<br />
Atten<strong>du</strong> que Maître SAYINZOGA J. Pierre dit que l’action intro<strong>du</strong>ite par le Conseil <strong>de</strong>s parties<br />
civiles sur base <strong>de</strong> l’article 388 <strong>du</strong> Co<strong>de</strong> pénal Livre II est irrégulière en la forme, car il <strong>de</strong>vrait<br />
plutôt porter plainte auprès <strong>du</strong> Ministère Public dont l’inaction pendant une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> 6 mois<br />
pourrait alors ouvrir la voie à la citation directe ;<br />
Atten<strong>du</strong> que Maître NKURIKIYIMFURA Innocent, avocat <strong>de</strong>s partis civiles, dit que l’article 39<br />
<strong>de</strong> la Loi organique n° 08/96 dispose que toutes les formes <strong>de</strong> saisine <strong>de</strong>s juridictions non<br />
contraires aux lois ordinaires <strong>de</strong>meurent d’application en matière <strong>de</strong> génoci<strong>de</strong>, qu'ainsi l'on ne<br />
peut empêcher les parties civiles <strong>de</strong> faire la citation directe et qu’il a d’autres éléments qu’il<br />
souhaite soumettre aux membres <strong>du</strong> siège dans cette affaire ;<br />
Atten<strong>du</strong> que Maître SAYINZOGA J. Pierre, Conseil <strong>de</strong> NTEZIRYAYO Emmanuel, dit qu’ils ne<br />
s’opposent pas à la sanction <strong>de</strong> toutes les infractions qui ont été commises, mais qu’il faut<br />
respecter la procé<strong>du</strong>re ;<br />
Atten<strong>du</strong> que la parole est accordée à l’Officier <strong>du</strong> Ministère Public pour qu’il donne son avis sur<br />
l’inci<strong>de</strong>nt soulevé par l’avocat <strong>de</strong>s parties civiles, qu’il dit que le Ministère Public a libellé huit<br />
(8) préventions après l’instruction préparatoire, mais que l’Officier <strong>du</strong> Ministère Public est<br />
également compétent pour relever d’autres infractions non découvertes auparavant, qu’il<br />
<strong>de</strong>man<strong>de</strong> que cet inci<strong>de</strong>nt soit examiné conformément à la loi et dit que NSANGANIRA Eugène,<br />
en faisant valoir être victime d’injustice <strong>de</strong> la part <strong>de</strong> l’Officier <strong>du</strong> Ministère Public qui le<br />
19<br />
6 ème feuillet.<br />
range dans la première catégorie alors qu’il n’était pas une autorité, fait semblant d’ignorer que<br />
certains prévenus ont acquis une renommée à cause <strong>du</strong> zèle qui les a caractérisés en tuant les<br />
victimes à coups <strong>de</strong> petites houes usagées ;<br />
Atten<strong>du</strong> qu’à la question <strong>de</strong> savoir le but qu’il vise en invoquant <strong>de</strong>vant le Tribunal <strong>de</strong>s<br />
infractions dont celui-ci n’a pas été saisi et s’il souhaite que l’audience soit reportée pour que le<br />
Ministère Public puisse engager <strong>de</strong>s poursuites <strong>du</strong> chef <strong>de</strong>s infractions concernées, Maître<br />
NKURIKIYIMFURA Innocent, avocat <strong>de</strong>s partis civiles, répond que son objectif est la<br />
manifestation <strong>de</strong> la vérité, qu’à celle <strong>de</strong> savoir si le Tribunal peut connaître <strong>de</strong> ces infractions<br />
sans en avoir été saisi il répond qu’il y a lieu <strong>de</strong> voir si les prévenus veulent présenter leurs<br />
moyens <strong>de</strong> défense sur le champ ou à une autre date mais qu’il vaudrait mieux que l’affaire soit<br />
examinée rapi<strong>de</strong>ment ;<br />
Atten<strong>du</strong> qu’après examen <strong>de</strong>s avis respectifs <strong>de</strong> l’avocat <strong>de</strong>s parties civiles en la personne <strong>de</strong><br />
NKURIKIYIMFURA Innocent, <strong>du</strong> Conseil <strong>de</strong> NTEZIRYAYO Emmanuel et <strong>de</strong> l’Officier <strong>du</strong><br />
Ministère Public, le Tribunal constate que la détermination <strong>de</strong> la peine à charge <strong>de</strong><br />
NSANGANIRA Eugène se fera selon le prescrit <strong>de</strong> la loi, spécialement la Loi organique sur<br />
l’organisation <strong>de</strong>s infractions constitutives <strong>du</strong> crime <strong>de</strong> génoci<strong>de</strong>, que l’action relative aux faits<br />
qualifiés <strong>de</strong> nouveaux par NKURIKIYIMFURA Innocent est irrecevable car elle est irrégulière<br />
en la forme dès lors qu’il ne précise pas s’il s’agit d’une exception qui par ailleurs <strong>de</strong>vrait être