artificielle dans les grandes entreprises
Gouvernance-IA-CIGREF-LEXING-2016
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Gouvernance de l'intelligence <strong>artificielle</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>grandes</strong> <strong>entreprises</strong><br />
Enjeux managériaux, juridiques et éthiques<br />
2. L’ETAT DE L’ART<br />
2.1. LE CADRE HISTORIQUE<br />
Il existe de nombreuses définitions de l’intelligence <strong>artificielle</strong>. Il est intéressant de revenir sur ses<br />
origines et son historique, pour comprendre ses premières orientations et ses perspectives pour<br />
l’avenir.<br />
En 1950, Alan Turing imagine, <strong>dans</strong> la revue « Computing machinery and intelligence » 2 , un test<br />
consistant à confronter un ordinateur et un être humain, sans que ce dernier ne sache s'il avait affaire<br />
à une machine ou à un autre être humain. L'idée du test de Turing était que le jour où l'homme ne sera<br />
plus capable de savoir, <strong>dans</strong> une conversation en temps réel non préparée, si son interlocuteur est une<br />
machine ou un être humain, <strong>les</strong> ordinateurs pourront alors être qualifiés d'intelligents.<br />
Alan Turing s’interrogeait donc déjà sur <strong>les</strong> possibilités pour une machine d’imiter une conversation<br />
humaine en créant son « jeu de l’imitation », un test d’intelligence <strong>artificielle</strong>. Il s’agit d’une tentative<br />
de définition d’un standard permettant de qualifier une machine d’intelligente.<br />
Le terme « intelligence <strong>artificielle</strong> » est apparu pour la première fois en 1956 lors d’un séminaire avec<br />
de nombreux chercheurs, organisé par un mathématicien américain, John McCarthy, et dont l’objectif<br />
était de donner une suite à la cybernétique. La démarche initiale consistait à étudier l’intelligence<br />
humaine à partir des machines et plus précisément d’analyser ses fonctions afin de <strong>les</strong> intégrer <strong>dans</strong><br />
un programme pour <strong>les</strong> reproduire.<br />
Lors du congrès de Dartmouth en 1956, Marvin Lee Minsky a donné pour la première fois, une<br />
définition de l’intelligence <strong>artificielle</strong> : « La construction de programmes informatiques qui s’adonnent<br />
à des tâches qui sont, pour l’instant, accomplies de façon plus satisfaisante par des êtres humains car<br />
el<strong>les</strong> demandent des processus mentaux de haut niveau, tels que l’apprentissage perceptuel,<br />
l’organisation de la mémoire et le raisonnement critique ».<br />
De ce congrès est également issue une première définition de la machine intelligente qui se caractérise<br />
comme :<br />
• Une machine capable de reproduire le comportement d’un être humain <strong>dans</strong> un domaine<br />
spécifique ou non ;<br />
• Une machine capable de modéliser le « fonctionnement » d’un être humain.<br />
L’intelligence <strong>artificielle</strong> sera définie en 1990 comme « une discipline étudiant la possibilité de faire<br />
exécuter par l’ordinateur des tâches pour <strong>les</strong>quel<strong>les</strong> l’homme est aujourd’hui meilleur » 3 . D’autres<br />
définitions suivront : Winston évoque « l’étude des mécanismes permettant à un agent de percevoir,<br />
raisonner et agir » 4 , tandis que Nilsson écrira que « l’IA (…) étudie le comportement intelligent <strong>dans</strong><br />
2<br />
A. Turing, « Computing Machinery and Intelligence », Mind, vol. LIX, n°236, 1950.<br />
3<br />
Artificial Intelligence, 1st Edition, Elaine Rich & Kevin Knight, McGraw Hill 1990.<br />
4<br />
Intelligence <strong>artificielle</strong>, Patrick Henry Winston, Interéditions I, 1992.<br />
4<br />
Septembre 2016