artificielle dans les grandes entreprises
Gouvernance-IA-CIGREF-LEXING-2016
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Gouvernance de l'intelligence <strong>artificielle</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> <strong>grandes</strong> <strong>entreprises</strong><br />
Enjeux managériaux, juridiques et éthiques<br />
4.2. LA PROTECTION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PAR LA<br />
PROPRIETE INTELLECTUELLE<br />
La protection des différents composants de la machine, qu’il s’agisse d’un robot ou de tout type d’autre<br />
machine, doit se distinguer de la protection de l’intelligence <strong>artificielle</strong> en tant que telle, qui donne à<br />
la machine une « autonomie », ou une « conscience » pour reprendre l’expression de certains<br />
chercheurs.<br />
4.2.1. La protection de l’innovation par le droit d’auteur<br />
Droit d’auteur. Le concept innovant comportant de l’intelligence <strong>artificielle</strong> doit être protégé en tant<br />
que tel par le droit d’auteur sous réserve de réunir trois conditions cumulatives :<br />
• une forme d’expression ;<br />
• qui soit susceptible d’être qualifiée d’œuvre de l’esprit ;<br />
• et ayant un caractère original.<br />
Les œuvres de l’esprit sont protégeab<strong>les</strong> par le droit d’auteur, quels qu’en soient le genre, la forme<br />
d’expression, le mérite ou la destination.<br />
L’article L. 112-2 13° du Code de la propriété intellectuelle dispose que « <strong>les</strong> logiciels, y compris le<br />
matériel de conception préparatoire » sont protégeab<strong>les</strong> par le droit d’auteur sous réserve de leur<br />
originalité.<br />
Comme toutes <strong>les</strong> œuvres de l’esprit, la protection d’un logiciel par le droit d’auteur est subordonnée<br />
à son originalité qui s’apprécie au regard de « l’apport intellectuel » de l’auteur et de son « effort<br />
personnalisé allant au-delà de la simple mise en œuvre d’une logique automatique et<br />
contraignante » 17 . La matérialisation de cet effort personnalisé réside notamment <strong>dans</strong> une structure<br />
individualisée 18 .<br />
De nombreuses décisions de justice sont intervenues depuis, <strong>les</strong> unes appréciant l’originalité au regard<br />
« des choix créatifs [de l’auteur] caractéristiques de véritab<strong>les</strong> programmes » 19 , <strong>les</strong> autres insistant sur<br />
la preuve d’un « effort créatif portant l’empreinte de la personnalité de leur créateur » 20 .<br />
La titularité des droits d’auteur sur l’œuvre est réglée conformément au droit commun de la propriété<br />
littéraire et artistique qui distingue la propriété du support de l’œuvre, de la propriété intellectuelle<br />
sur cette œuvre.<br />
Aux termes de l’article L. 111-1 du Code de la propriété intellectuelle, c’est l’auteur personne physique<br />
qui a réalisé la création, qui est investi des droits de propriété intellectuelle sur son œuvre.<br />
17<br />
Cass. Ass. Plén. 7-3-1986 n° 83-10477.<br />
18<br />
Cass. Ass. Plén. 7-3-1986 n° 83-10477; Cass. 1e civ. 17-10-2013 n° 11-21641.<br />
19<br />
Cass. 1e civ. 16-4-1991 n° 89-21071.<br />
20<br />
Cass. crim. 27-5-2008 n° 07-87253.<br />
33<br />
Septembre 2016