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Merci ! - La Barque des Enfants

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SUR LES TRACES DES BARQUES :<br />

LE NAUFRAGE DE LA NEPTUNE EN 1881<br />

<strong>La</strong> Neptune, première du nom, dont l'épave a<br />

été retrouvée et qui a fait l'objet d'une campagne<br />

de fouilles archéologiques, a également<br />

été l'objet d'un procès à Genève en 1881. Les<br />

actes du procès apportent un éclairage sur un<br />

nombre important d'éléments et soulèvent certaines<br />

questions.<br />

Le 30 avril 1880, après une longue négociation,<br />

Monsieur Emile Chatelan, négociant à Genève,<br />

et Messieurs Felix Bonnaz et Louis Fornay tous<br />

deux patrons de barques, passent une convention<br />

orale pour la location de la Neptune no 1.<br />

Le prix de la location pour un an est fixé à 1200<br />

francs. L'entretien de la barque pendant l'année<br />

de location ainsi que sa mise en état pour la<br />

navigation sont à la charge <strong>des</strong> locataires.<br />

<strong>La</strong> barque est en mauvais état. Les deux patrons,<br />

de "vieux et habiles marins parfaitement compétents<br />

en cette matière, ont examiné avec soin<br />

le Neptune et ont reconnu la nécessité préalable<br />

de réparation et notamment d'un nouveau calfatage".<br />

Le coût estimé pour les travaux se<br />

monte à 500 francs. En partant de Genève, la<br />

barque est jugée réparable par la plupart <strong>des</strong><br />

témoins auditionnés qui ont déclaré que "la<br />

barque était entièrement en bois de mélèze et<br />

qu'elle n'aurait pas sombré si elle eut été seulement<br />

recalfatée et les joints réparés".<br />

Lors de la location, Monsieur Chatelan exige<br />

que les travaux soient entrepris avant de quitter<br />

Genève. Le garde-port prévient Monsieur<br />

Bonnaz de la nécessité <strong>des</strong> travaux. Le 6 mai,<br />

Messieurs Bonnaz et Fornay procèdent à un<br />

inventaire détaillé de la barque. Ils constatent<br />

qu'une partie <strong>des</strong> cordages doit être également<br />

remplacées. Ils décident de prendre à leur<br />

charge ce remplacement lorsque la barque sera<br />

tirée à terre. En 1877, le kilo de cordage coûte<br />

2,20 francs. A cette date, les locataires prennent<br />

livraison de la barque.<br />

Lors de la conclusion du contrat, les locataires<br />

s'engagent à assurer la barque pour la somme<br />

de 6000 francs. Ce montant correspond à sa<br />

valeur estimée par Monsieur Chatelan. Cette<br />

assurance ne sera pas contractée au motif qu'il<br />

n'existe pas à Genève d'assureur maritime.<br />

21<br />

Avant le départ de Genève, Messieurs Bonnaz et<br />

Fornay se font voler une partie du cordage.<br />

Le 11 mai, la Neptune quitte Genève pour Saint-<br />

Gingolph. Bien que le chantier naval de la<br />

Belotte soit le plus près, les locataires choisissent<br />

de se rendre au chantier de Monsieur Dérivaz<br />

constructeur de bateaux. Ce voyage ne constitue<br />

pas une imprudence pour la justice.<br />

<strong>La</strong> cale du chantier Dérivaz à Saint-Gingolph<br />

Une fois arrivée à Saint-Gingolph, la barque est<br />

tirée hors de l'eau pour permettre à Monsieur<br />

Dérivaz d'inspecter la coque avant d'effectuer<br />

les réparations nécessaires. Toujours selon les<br />

locataires, Monsieur Dérivaz refuse d'entreprendre<br />

les travaux de réparation car il juge<br />

qu'il n'est pas possible de remettre la barque en<br />

état. Il faut noter que les actes du procès ne<br />

permettent pas d'affirmer si Monsieur Dérivaz a<br />

pris part au procès à Genève.<br />

Le 17 mai, la Neptune est remise à l'eau pour<br />

être ramenée à Genève. Elle est conduite dans le<br />

port <strong>des</strong> "Noirettes". Messieurs Bonnaz et<br />

Fornay amarrent solidement la barque au large<br />

sur ses fers. Une forte bise se lève, l'eau s'infiltre<br />

par le fond et son niveau monte rapidement. Le<br />

18 mai 1880 la barque coule à pic dans l'anse <strong>des</strong><br />

Noirettes. Messieurs Bonnaz et Fornay qui au<br />

péril de leur vie sont restés à bord, arrivent à<br />

rejoindre la rive à la nage.<br />

Après le naufrage, une bagarre juridique entre<br />

les deux parties s'engage avec une première<br />

audience le 20 juin 1880. Le propriétaire veut

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