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Journal ASMAC No 2 - Avril 2014

Pestalozzi 2.0 - Pneumologie/Pédiatrie / Brochure "Profession et famille"

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POINTE DE MIRE<br />

Bien plus qu’une politique<br />

du rafistolage<br />

La Suisse s’engage dans le cadre de la coopération au développement de multiples manières dans le<br />

domaine de la santé. Outre l’aide en cas de catastrophes humanitaires, la mise en place de services<br />

de santé viables est prioritaire. Le travail décentralisé ainsi que l’assistance aux patientes et patients<br />

vers plus d’autodétermination sont des piliers importants.<br />

Debora Kern, Health Policy Advisor, Direction du développement et de la coopération (DDC)<br />

Salima a 17 ans. Elle est la mère d’un garçon<br />

d’une année. Elle vit seule avec son fils<br />

près de Dodoma, la capitale de la Tanzanie.<br />

Salima a abandonné l’école à cause de<br />

la grossesse. On estime que près de 16<br />

millions de filles âgées de 16 à 19 ans ont<br />

un enfant, 90% d’entre-elles sont alors déjà<br />

mariées. Les fistules, les enfants mort-nés<br />

et les avortements précaires marquent souvent<br />

le destin de ces adolescentes.<br />

Anvar a 5 ans. Il vit dans un petit hameau<br />

du Khatlon Oblast au Tadjikistan et a une<br />

peur terrible des chiens. Cette peur est<br />

légitime. La rage est une cause de décès<br />

récurrente dans cette province. Le plus<br />

souvent, elle est transmise par les animaux<br />

domestiques ou sauvages. Et il est<br />

impossible d’obtenir un vaccin dans tout<br />

le pays. Dans le monde entier, ce sont plus<br />

de 60 000 personnes qui meurent chaque<br />

année de la rage – plus de la moitié sont<br />

des enfants.<br />

Batouma a 50 ans. Elle est Touareg originaire<br />

de Kidal à l’extrême nord du Mali.<br />

Elle souffre de diabète de type II. A Kidal,<br />

le personnel médical et les installations<br />

pour prendre en charge les patients de<br />

manière adéquate font cruellement défaut.<br />

Batouma est trop pauvre pour se<br />

déplacer plus au sud où l’approvisionnement<br />

est meilleur. Elle devrait changer son<br />

alimentation et bouger plus, ou prendre<br />

régulièrement de l’insuline. D’après des<br />

estimations de l’OMS, 347 millions de<br />

personnes souffrent de diabète dans le<br />

monde entier, 80% des personnes concernées<br />

vivent dans des pays en développement<br />

ou émergents. En 2030, le diabète<br />

occupera le 7 e rang parmi les causes de<br />

décès globales.<br />

Les individus qui se cachent<br />

derrière les chiffres<br />

<strong>No</strong>us donnons ici un visage à trois personnes.<br />

Elles sont représentatives des millions<br />

d’êtres humains qui disparaissent<br />

souvent derrière les chiffres ou qui ne sont<br />

pas perçus par l’opinion mondiale. Leurs<br />

destins montrent qu’une bonne santé est<br />

autant une condition qu’un résultat et un<br />

indicateur des trois dimensions du développement<br />

durable (social, économie et<br />

environnement).<br />

Comment réagit l’aide au développement<br />

suisse à cette situation? La Direction du<br />

développement et de la coopération, DDC,<br />

a le mandat légal de réduire la pauvreté<br />

et d’atténuer les souffrances (loi sur la<br />

coopération au développement 1976). Avec<br />

le crédit-cadre actuel, le Parlement a<br />

donné à la DDC le mandat pour les années<br />

2013 à 2016 d’aborder non seulement<br />

l’aide humanitaire, mais également les<br />

risques globaux. Pour le secteur de la<br />

santé, cela signifie en premier lieu d’atténuer<br />

les catastrophes humanitaires provoquées<br />

par des évènements naturels ou<br />

la guerre. Concrètement, il s’agit de sauver<br />

des vies humaines, de prodiguer des soins<br />

médicaux et de lancer des programmes de<br />

prévention. Pour y parvenir, l’aide humanitaire<br />

dispose de différents instruments.<br />

D’une part, il existe le Corps suisse d’aide<br />

humanitaire pour des engagements immédiats,<br />

doté du groupe spécialisé santé.<br />

Ce dernier a été engagé à Haïti après le<br />

tremblement de terre. En outre, l’aide<br />

humanitaire soutient aussi les acteurs<br />

comme le CICR, les organisations de<br />

l’ONU ou des ONG spécialisées comme<br />

MSF. C’est actuellement le cas en Syrie.<br />

Dans la coopération au développement<br />

et la coopération avec les<br />

Etats d’Europe de l’Est, les pays partenaires<br />

sont soutenus dans leurs efforts<br />

pour aménager le système de santé de<br />

manière à ce que toute la population ait<br />

un accès à des soins médicaux de qualité.<br />

Suivant l’état des systèmes de santé respectifs,<br />

les programmes de la DDC mettent<br />

des accents différents.<br />

Dans la coopération globale, la<br />

Suisse influence le dialogue politique glo-<br />

34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>

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