Journal ASMAC No 2 - Avril 2014
Pestalozzi 2.0 - Pneumologie/Pédiatrie / Brochure "Profession et famille"
Pestalozzi 2.0 - Pneumologie/Pédiatrie / Brochure "Profession et famille"
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SOMMAIRE<br />
Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />
EDITORIAL<br />
5 Une aide nécessaire<br />
Politique<br />
6 Le 9 février et la politique<br />
de la santé<br />
8 Exploiter le potentiel disponible<br />
Formation postgraduéé /<br />
Conditions de travail<br />
10 Le dilemme du feed-back<br />
12 Apprendre à lire:<br />
La probabilité des chances<br />
manquées<br />
13 Les mesures favorables à la famille<br />
s’avèrent payantes – pas seulement<br />
pour les médecins, mais aussi pour<br />
l’hôpital!<br />
point de mire<br />
24 «<strong>No</strong>us voulons nous rendre<br />
inutiles»<br />
28 La passion du détail<br />
30 Médecin en cas de catastrophe<br />
33 De l’insuline pour vivre<br />
34 Bien plus qu’une politique<br />
du rafistolage<br />
36 Un engagement passionné<br />
Perspectives<br />
38 Série disciplines médicales: Actualités<br />
en pneumologie – L’asthme bronchique<br />
42 Aus der «Praxis» – Gruppenpraxis für<br />
Kinder und Jugendliche, Bürgerspital,<br />
Solothurn: Jugendliche in der «Walk-in<br />
Praxis»<br />
49 Un regard ancien vers l’intérieur<br />
asmac<br />
14 Section de Berne<br />
14 Section des Grisons<br />
16 Section de Soleure<br />
18 Section Tessin<br />
19 Section Suisse Centrale<br />
21 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />
22 <strong>ASMAC</strong>-Inside<br />
Mediservice VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
51 Boîte aux lettres<br />
52 Portrait de notre partenaire: Sanitas<br />
53 Les fenêtres oscillo-battantes<br />
attirent les voleurs<br />
57 Où êtes-vous imposable?<br />
58 Impressum<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
3
éditorial<br />
Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
Une aide nécessaire<br />
Un cavalier rouge, un cavalier noir et un cavalier blafard<br />
incarnent depuis le Haut Moyen Age les plus grandes plaies de<br />
l’humanité. Ils symbolisent la guerre, la faim et les épidémies.<br />
Pour ce qui est de la signification du quatrième cavalier de<br />
l’Apocalypse, le cavalier blanc, les savants se disputent jusqu’à<br />
ce jour. Ce qui est par contre sûr, c’est que d’autres menaces<br />
sont venues s’ajouter récemment. Le Global Risk Report <strong>2014</strong><br />
du World Economic Forum considère actuellement les risques<br />
fiscaux et financiers comme les plus importants. Ceux-ci sont<br />
suivis du chômage structurel ou du sous-emploi, ainsi que de<br />
la pénurie d’eau. Les «caractéristiques» des cavaliers de l’Apocalypse<br />
modernes ne se distinguent finalement que peu de<br />
celles de leurs prédécesseurs. Seule différence: les guerres, la<br />
faim et les épidémies peuvent maintenant toucher le monde<br />
entier. Avec tous ces scénarios catastrophe, on oublie parfois<br />
que dans le monde entier, il y a des personnes qui viennent en<br />
aide aux autres, et cela de différentes manières. Dans notre<br />
Point de mire, nous voulons présenter quelques formes modernes<br />
d’aide. Ce qui frappe, c’est qu’il s’agit moins de bienfaisance,<br />
mais plus d’apporter une aide pour un développement<br />
autonome. Des chirurgiens cardiaques suisses forment<br />
des collègues en Europe de l’Est et en Asie, une agence de<br />
placement mise sur les aptitudes spécifiques des autistes, un<br />
restaurant propose des postes de travail pour ceux qui n’arrivent<br />
pas (encore) à accéder au monde du travail normal.<br />
<strong>No</strong>us abordons aussi l’aide médicale au sens plus traditionnel,<br />
que ce soit pour des missions après des catastrophes ou dans<br />
le cadre de l’aide au développement suisse. De plus, nous présentons<br />
un petit projet qui s’occupe des diabétiques en Europe<br />
de l’Est.<br />
Dans la partie Politique, nous analysons les résultats de la<br />
votation du 9 février <strong>2014</strong> et portons notre regard sur la prochaine<br />
votation: cette fois, il s’agit du contre-projet à l’initiative<br />
«Oui à la médecine de famille». Par ailleurs, nous traitons de<br />
la compatibilité entre vie de famille et profession. L’<strong>ASMAC</strong> a<br />
résumé les résultats de son étude consacrée à ce sujet et présente<br />
une brochure. Elle illustre que les mesures favorables à la famille<br />
s’avèrent payantes pour l’employeur, aussi du point de<br />
vue économique. La brochure sera envoyée aux services du<br />
personnel des hôpitaux suisses ainsi qu’aux principaux acteurs<br />
du domaine de la santé. Vous trouverez de plus amples informations<br />
sur la brochure ainsi que le lien pour la télécharger<br />
à la rubrique Formation postgraduée/Conditions de travail.<br />
Dans la même rubrique, tous ceux qui attendent d’un feedback<br />
plus qu’un «c’est ok, continue comme ça» y trouveront<br />
leur bonheur. Comment et quand doit-on évaluer notre travail?<br />
Comment formule-t-on une critique de manière à motiver son<br />
vis-à-vis? Vous trouverez des réponses à ces questions dans<br />
l’article consacré au feed-back.<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
5
Politique<br />
Politique de la santé<br />
Le 9 février <strong>2014</strong> et la politique<br />
de la santé<br />
Le 9 février, un changement d’orientation a été décidé: le rejet clair de l’initiative «Financer l’avortement<br />
est une affaire privée» est réjouissant. L’acceptation de l’initiative «Contre l’immigration<br />
de masse» va par contre encore nous occuper longtemps. Prochainement, nous allons voter sur<br />
le contre-projet à l’initiative «Oui à la médecine de famille». Ce dernier s’accompagne hélas d’une<br />
adaptation malheureuse de la structure tarifaire TARMED.<br />
Nico van der Heiden, responsable politique et communication de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Pour ce qui concerne la question du financement<br />
futur des avortements, le résultat<br />
n’a rien de surprenant: une majorité<br />
nette de 70% des votants a heureusement<br />
rejeté l’initiative «Financer l’avortement<br />
est une affaire privée». Le Comité<br />
directeur de l’<strong>ASMAC</strong> s’était penché sur<br />
l’initiative et l’avait rejetée à l’unanimité.<br />
L’initiative qui voulait que les avortements<br />
ne soient plus pris en charge par l’assurance<br />
de base, mais financés par les<br />
femmes touchées, était considérée comme<br />
une attaque dirigée contre le catalogue<br />
des prestations de l’assurance de base. De<br />
plus, caela présentait le risque d’une médecine<br />
à deux vitesses: les femmes pouvant<br />
se «payer» un avortement le faisant<br />
effectuer de manière professionnelle. Les<br />
autres ne disposant pas des moyens financiers<br />
nécessaires étant éventuellement<br />
contraintes de procéder à une interruption<br />
de grossesse non défendable du point de<br />
vue médical ou de mener la grossesse non<br />
désirée à terme. <strong>No</strong>us sommes reconnaissants<br />
qu’une nette majorité des citoyens<br />
ait soutenu le régime des délais et le financement<br />
par l’assurance de base.<br />
Le oui à l’initiative contre<br />
l’immigration de masse<br />
L’initiative contre l’immigration de masse<br />
a quant à elle créé le suspens. Spéculer<br />
après coup sur le pour et le contre à l’initiative<br />
contre l’immigration de masse ne<br />
nous fera pas avancer. Le 9 février <strong>2014</strong>, le<br />
souverain a décidé, même si c’est à une<br />
courte majorité, de limiter à nouveau<br />
l’immigration. Le nouvel article constitutionnel<br />
demande un contingentement de<br />
l’immigration, ce qui remet en question<br />
la libre circulation des personnes avec<br />
l’UE. Le Conseil fédéral et le Parlement<br />
disposent maintenant de trois ans pour<br />
mettre en œuvre l’initiative. L’<strong>ASMAC</strong> va<br />
se pencher sur les possibles conséquences<br />
de l’initiative contre l’immigration de<br />
masse. Car suivant l’aménagement de sa<br />
mise en œuvre, les répercussions se feront<br />
nettement sentir dans les hôpitaux.<br />
La Conférence des directrices et directeurs<br />
cantonaux de la santé a déjà réagi<br />
et mis en garde contre une pénurie de<br />
main-d’œuvre dans le domaine de la<br />
santé. A l’heure actuelle, de nombreux<br />
points concernant la mise en œuvre de<br />
l’initiative doivent encore être éclaircis.<br />
On ne peut donc que spéculer sur les<br />
répercussions concrètes, excepté sur<br />
celles qui sont entrées en vigueur immédiatement,<br />
comme p. ex. l’exclusion du<br />
programme d’échange pour étudiants<br />
Erasmus+. L’<strong>ASMAC</strong> fera tout son possible<br />
pour obtenir une mise en œuvre de<br />
l’initiative qui soit supportable pour ses<br />
membres et pour le système de santé.<br />
Votation sur la médecine<br />
de famille<br />
Déjà le 18 mai <strong>2014</strong>, les citoyens seront<br />
appelés à voter sur la prochaine question<br />
de politique de la santé: le contre-projet à<br />
l’initiative «Oui à la médecine de famille».<br />
Le Conseil national et celui des Etats ont<br />
pu se mettre d’accord sur un contre-projet.<br />
Le Conseiller fédéral Alain Berset a préparé<br />
le terrain pour une amélioration de<br />
la rémunération des médecins de famille<br />
et le retrait de l’initiative avec son Masterplan<br />
«Médecine de famille et médecine de<br />
base». Comme il est prévu d’inscrire le<br />
contre-projet directement dans la Constitution<br />
fédérale, ce dernier doit de toute<br />
manière être soumis à votation. Il ne faut<br />
pas s’attendre à une forte opposition au<br />
contre-projet: seule l’UDC a voté contre au<br />
Parlement. Mais jusqu’ici, le parti agrarien<br />
ne semble pas vouloir s’engager dans la<br />
campagne de votation. On peut donc partir<br />
du principe que l’article constitutionnel<br />
sera adopté. Le Comité directeur et le Comité<br />
central de l’<strong>ASMAC</strong> ont décidé d’accorder<br />
la liberté de vote. A notre avis, les avantages<br />
et les inconvénients du contre-projet<br />
se compensent. Alors que l’<strong>ASMAC</strong> approuve<br />
en principe une amélioration de la<br />
rémunération de la médecine de famille,<br />
elle émet aussi certaines réserves:<br />
• Le fait de mentionner un groupe de<br />
médecins spécifique dans la Constitution<br />
est problématique.<br />
• Il fallait régler l’accès à une offre de<br />
soins médicaux complète et pas seulement<br />
l’accès à la médecine de base.<br />
Adaptation malheureuse<br />
de la structure tarifaire<br />
TARMED<br />
L’<strong>ASMAC</strong> est mécontente de l’adaptation<br />
des structures tarifaires de l’assurancemaladie<br />
décidées dans le cadre du Masterplan<br />
«Médecine de famille et médecine<br />
de base». Le Conseil fédéral veut augmenter<br />
la rémunération des médecins de premier<br />
recours de 200 millions de francs.<br />
Jusqu’ici, pas de problème. Il veut toutefois<br />
atteindre cet objectif avec un supplément<br />
sur la taxe de base pour les cinq premières<br />
minutes de la consultation chez le médecin<br />
de premier recours. <strong>No</strong>us considérons<br />
ce supplément comme problématique. En<br />
effet, cela incite à traiter le plus grand<br />
nombre possible de patients. Les médecins<br />
de premier recours qui souhaitent prendre<br />
du temps pour leurs patients profitent<br />
moins du supplément.<br />
6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
Politique<br />
Le Conseiller fédéral Berset a clairement<br />
déclaré dès le début qu’il ne mettrait en<br />
œuvre cette amélioration pour les médecins<br />
de premier recours que si la neutralité des<br />
coûts était respectée. Les 200 millions<br />
doivent donc être économisés ailleurs. Au<br />
lieu de discuter dans le cadre d’une révision<br />
globale de TARMED des positions qui sont<br />
effectivement surévaluées en raison du progrès<br />
technique, le Conseil fédéral veut réduire<br />
de manière linéaire de 9% la rémunération<br />
de la plupart des prestations techniques.<br />
Cette coupe générale n’est pas justifiée<br />
du point de vue médical.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> s’inquiète de voir que la moitié<br />
du montant économisé (100 millions) le<br />
sera au détriment des hôpitaux. Les hôpitaux<br />
sont explicitement exclus de l’amélioration<br />
de la médecine de premier recours<br />
dans le projet d’ordonnance, alors<br />
qu’ils assurent une grande partie des<br />
prestations de la médecine de premier<br />
recours. De plus, les policliniques et les<br />
services ambulatoires des hôpitaux fournissent<br />
des prestations importantes dans<br />
le domaine de la formation médicale postgraduée<br />
qui, en cas de suppression, ne<br />
peuvent pas être compensées par les cabinets<br />
médicaux. Les 100 millions de francs<br />
de charge supplémentaire par année<br />
peuvent actuellement difficilement être<br />
assumés par les hôpitaux. Les économies<br />
seront donc sans aucun doute aussi réalisées<br />
au détriment du personnel déjà fortement<br />
mis à contribution. Cela fait des<br />
années que nous rendons attentif à la<br />
violation de la loi sur le travail chez les<br />
médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />
Des mesures d’économie supplémentaires<br />
mettent en péril l’objectif d’atteindre,<br />
notamment pour le bien des patients,<br />
des conditions de travail conformes<br />
à la loi.<br />
<strong>No</strong>us avons par ailleurs signalé dans<br />
notre prise de position qu’en moyenne<br />
39% des coûts qui sont rémunérés par la<br />
prestation technique sont des salaires du<br />
personnel non médical. La coupe linéaire<br />
de 9% dans les prestations techniques<br />
va donc plutôt conduire à une<br />
réduction des salaires des employés dans<br />
les cabinets médicaux et les hôpitaux<br />
qu’à un déplacement du revenu des spécialistes<br />
vers celui des médecins de premier<br />
recours.<br />
C’est pourquoi l’<strong>ASMAC</strong> rejette, de concert<br />
avec H+ et la FMH, l’adaptation de la<br />
structure tarifaire. Le Conseil fédéral veut<br />
toutefois user de sa compétence subsidiaire<br />
concernant les tarifs TARMED. Il<br />
reste à voir si c’est juridiquement défendable.<br />
Cela signifie donc que le Conseil<br />
fédéral peut dans un premier temps décider<br />
lui-même de cette adaptation. Comme<br />
il est soumis à de fortes pressions d’améliorer<br />
la rémunération des médecins de<br />
premier recours, il est peu probable que<br />
nos critiques soient entendues. ■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
7
Politique<br />
Le principal en un clin d'œil<br />
Exploiter le potentiel disponible<br />
A la fin de l’année dernière, j’ai rencontré<br />
un ancien collègue lors d’une manifestation<br />
de formation postgraduée. Fraîchement<br />
diplômés, nous avions fait nos premières<br />
expériences comme médecins-assistants<br />
et – probablement comme tous les<br />
autres dans notre situation – espéré le<br />
moins d’incidents possible pendant le service<br />
de nuit. Entre-temps, nous avons tous<br />
les deux acquis un titre de spécialiste. Mon<br />
collègue a fait connaissance de sa femme<br />
au travail qui a également obtenu son titre<br />
de spécialiste. Elle a récemment mis au<br />
monde un fils en bonne santé. Jusqu’ici,<br />
cela n’a rien d’inhabituel.<br />
Ce qui est par contre inhabituel, c’est qu’ils<br />
aient décidé de quitter la Suisse en raison<br />
de leur situation familiale. En effet, ils ont<br />
trouvé des conditions de travail mieux<br />
adaptées à leur vie de famille à l’étranger.<br />
Ils attachent une grande importance à<br />
pouvoir exercer leur profession dans un<br />
environnement dans lequel la vie privée a<br />
sa place, les postes à temps partiel existent<br />
aussi pour les médecins et les familles<br />
bénéficient d’un soutien.<br />
Des conditions de travail qui permettent<br />
aux deux parents de trouver satisfaction<br />
au travail et d’être là pour leurs enfants<br />
n’existent hélas guère à l’heure actuelle<br />
en Suisse. Les postes à temps partiel pour<br />
les médecins-assistant(e)s ne sont encore<br />
que trop rarement proposés. Réussir en<br />
tant que médecin-assistante un retour au<br />
travail avec un faible taux d’occupation<br />
après le congé maternité est très difficile.<br />
Ces femmes retournant au travail seraient<br />
pourtant les collaboratrices idéales. Elles<br />
connaissent les collègues et l’hôpital. Elles<br />
n’ont pas besoin d’être initiées au travail,<br />
elles connaissent les déroulements et ne<br />
génèrent aucun frais de recrutement.<br />
Pour ce qui est de la prise en charge des<br />
petits enfants, de nombreux employeurs<br />
dans le domaine de la santé sont encore à<br />
un stade embryonnaire. Beaucoup de<br />
crèches ont des heures d’ouverture incompatibles<br />
avec les horaires de travail à<br />
l’hôpital. Il serait pourtant possible d’offrir<br />
une place de travail attrayante aux employés<br />
(pas seulement aux médecins!) en<br />
réalisant des projets novateurs et en créant<br />
ainsi une situation à l’avantage de tous. A<br />
l’époque de la pénurie de médecins, les<br />
hôpitaux novateurs possèdent de cette<br />
façon un avantage concurrentiel décisif.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> soutient les conditions de travail<br />
favorables à la famille et présente dans sa<br />
nouvelle brochure «Profession et famille»<br />
les avantages de postes à temps partiel<br />
pour les médecins avec famille et en particulier<br />
aussi pour les hôpitaux. Vous trouverez<br />
de plus amples informations sur la<br />
brochure à la rubrique Formation postgraduée/Conditions<br />
de travail. Si vous<br />
avez des questions ou besoin d’un soutien,<br />
adressez-vous aux représentants de votre<br />
section ou au secrétariat central. ■<br />
Daniel Schröpfer,<br />
président de l’<strong>ASMAC</strong><br />
8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
formation continue / conditions du travail<br />
Le dilemme du feed-back<br />
Le feed-back est considéré comme l’un des principaux facteurs d’un apprentissage réussi. Pourtant,<br />
les feed-back ne sont pas toujours favorables à l’apprentissage. Cet article aborde le problème<br />
de la lacune de feed-back et présente des concepts sur la manière dont le feed-back peut être<br />
aménagé plus efficacement par celui qui le donne.<br />
Sonja Trüstedt, direction du ressort Formation postgraduée <strong>ASMAC</strong><br />
Dans son article «Le principal en un clin<br />
d’œil» paru dans le <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> 6/13,<br />
Ryan Tandjung a décrit de manière claire<br />
le sentiment de ceux qui reçoivent un<br />
feed-back. Une phrase du genre «Je crois<br />
que tu fais bien ton travail.» ne remplit<br />
d’aucune façon ses attentes concernant un<br />
feed-back sur sa prestation de travail.<br />
Il n’est hélas pas le seul à avoir fait de telles<br />
expériences. Dans le monde entier et dans<br />
toutes les branches, les personnes qui reçoivent<br />
un feed-back sont souvent mécontentes<br />
de ce dernier. Elles critiquent notamment<br />
le manque d’utilité de l’information<br />
et souhaitent un feed-back plus<br />
fréquent. Dans le domaine de la gestion,<br />
on connaît des sondages qui montrent que<br />
55% de tous les employés considèrent leur<br />
dernière évaluation comme inéquitable<br />
ou inexacte. Mais les évaluateurs non plus<br />
ne sont pas satisfaits. Beaucoup d’évaluateurs<br />
pensent donner bien assez souvent<br />
un feed-back. A cela s’ajoute qu’ils sont<br />
frustrés que les résultats de leur activité<br />
d’évaluation ne soient qu’occasionnellement<br />
et irrégulièrement mis en œuvre par<br />
le destinataire du feed-back. Les deux<br />
parties ont donc une perception différente<br />
de la situation. La prise de conscience de<br />
cette lacune de feed-back par les évalués<br />
et les évaluateurs est un premier pas vers<br />
une bonne culture du feed-back.<br />
La définition du feed-back<br />
Malgré une recherche multidisciplinaire<br />
mondiale, il n’existe pas encore de standard<br />
permettant de surmonter les multiples<br />
désaccords. Même pour le terme<br />
«feed-back», il n’existe pas de définition<br />
uniforme. En 2008, Van de Ridde et al. se<br />
sont mis au travail et ont extrait à partir<br />
d’environ 160 définitions la définition sur<br />
laquelle se fonde cet article:<br />
«Feedback is specific information about<br />
the comparison between a trainee’s observed<br />
performance and a standard, given<br />
with the intent to improve the trainee’s<br />
performance.»<br />
Un feed-back efficace<br />
De nombreuses études analysent comment<br />
un feed-back peut être donné de<br />
manière efficace. Ce savoir est souvent<br />
déjà enseigné pendant la première année<br />
d’études de médecine. Un feed-back<br />
efficace doit être neutre sur le plan affectif,<br />
spécifique sur la base de données<br />
objectivables comme des rapports de<br />
sortie et orienté sur des connaissances,<br />
des comportements ou des tâches variables,<br />
mais jamais sur la personne,<br />
c’est-à-dire le destinataire du feed-back.<br />
Il ne doit pas être dirigé contre la volonté<br />
du destinataire du feed-back, se rapporter<br />
à des évènements récents et en<br />
principe renforcer un comportement<br />
positif. La méthode dite du sandwich est<br />
actuellement très en vogue pour le feedback.<br />
Il s’agit alors de donner d’abord<br />
un feed-back positif confirmant le comportement,<br />
ensuite un feed-back correctif<br />
et pour finir de nouveau une évaluation<br />
positive encourageante.<br />
Ou la méthode ECO qui permet de guider<br />
l’entretien selon les mots «Emotion-<br />
Content-Objectives ECO» (Sentiment-<br />
Contenu-Objectifs): créer une base de<br />
confiance et exprimer des émotions, ensuite<br />
mener une discussion détaillée du<br />
contenu du feed-back et pour finir, élaborer<br />
ensemble les objectifs d’apprentissage<br />
et définir les étapes nécessaires pour y<br />
parvenir.<br />
<strong>No</strong>tre quotidien ne nous permet pas toujours<br />
d’établir les conditions idéales pour<br />
un feed-back.<br />
10 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
formation continue / conditions du travail<br />
Le manque de temps<br />
Les bons apprenants, ce que tous les étudiants<br />
en médecine sont par définition,<br />
supportent relativement bien un certain<br />
retard. Il existe des indicateurs qui<br />
montrent qu’un feed-back immédiat est<br />
plus important pour les aptitudes manuelles<br />
que pour le savoir. Pour les aptitudes<br />
manuelles, il faut toutefois choisir<br />
entre les inconvénients d’une interruption<br />
de l’acte et l’urgence de la correction. Si le<br />
feed-back n’est pas donné tout de suite, il<br />
est recommandé de se focaliser sur au<br />
maximum trois étapes d’amélioration.<br />
<strong>No</strong>us travaillons tous dans un environnement<br />
hautement complexe. La critique doit<br />
donc toujours inclure le cadre de l’acte à<br />
améliorer. Un rendu narratif des deux parties<br />
peut à lui seul déjà mettre en évidence<br />
les lacunes dans la perception ou l’analyse<br />
de la situation qui a conduit à l’erreur. Ce<br />
n’est pas pour rien que nous apprenons<br />
aussi sur la base de présentations de cas<br />
dans des revues spécialisées.<br />
Un feed-back rapide est important. Cela ne<br />
doit cependant pas se faire au détriment<br />
de la qualité. (Citation: D.Poppen, HBM,<br />
<strong>2014</strong>) En principe, il est recommandé de<br />
plutôt attendre et donner un feed-back<br />
structuré que de le donner en passant.<br />
Conclusion<br />
La situation de feed-back est perçue différemment<br />
par l’évaluateur et l’évalué. Ceux qui<br />
reçoivent le feed-back le considèrent souvent<br />
comme inexact ou creux. Les évaluateurs<br />
croient souvent qu’ils donnent de bons feedback<br />
et sont déçus quand leur critique n’est<br />
pas immédiatement mise en œuvre.<br />
Il existe différents instruments pour un<br />
feed-back efficace qui peuvent être employés<br />
suivant la situation. Dans ce<br />
contexte, l’exigence d’un feed-back immédiat<br />
est la moins importante.<br />
Vous pouvez obtenir d’autres informations<br />
et sources en me contactant: vsaobasel.<br />
sonja@gmail.com.<br />
Dans le cadre de mon travail de master<br />
pour le MAS en Medical Education consacré<br />
à la question de savoir si un feed-back<br />
multi-rater spécifique encourage le développement<br />
de l’apprentissage chez les<br />
médecins-assistant(e)s, j’ai abordé au<br />
cours des trois dernières années les thèmes<br />
du feed-back et de l’apprentissage. ■
formation continue / conditions du travail<br />
A B C D E F ...<br />
a b c d e f ...<br />
Apprendre à lire<br />
La probabilité des chances<br />
manquées<br />
Lukas Staub, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />
La probabilité et la chance (en anglais<br />
Odds) sont étroitement liées et des<br />
termes souvent utilisés en médecine. Ils<br />
contiennent les mêmes informations,<br />
mais les expriment différemment.<br />
La probabilité est la part de personnes<br />
qui présente une certaine particularité<br />
comme par exemple un test positif ou une<br />
maladie. Une étude transversale pourrait<br />
par exemple montrer que sur 9866<br />
hommes âgés de 45 ans souffrant de douleurs<br />
thoraciques, 4538 souffrent d’une<br />
maladie coronarienne. La probabilité est<br />
donc 4538/9866=0,46 ou 46%.<br />
La chance (Odds) indique pour sa part<br />
le rapport de deux probabilités l’une par<br />
rapport à l’autre: la probabilité de l’évènement<br />
par rapport à la probabilité que<br />
<strong>No</strong>us pouvons intervertir les deux termes par des formules simples:<br />
Chance =<br />
Probalité =<br />
l’évènement ne se produise pas (1 moins<br />
la probabilité). Dans l’exemple susmentionné,<br />
la chance (Odds) de souffrir d’une<br />
maladie coronarienne serait donc de 0,46/<br />
(1-0,46), c’est-à-dire 0,85.<br />
Probalibité de l’évènement<br />
(1 – Probalité de l’évènement)<br />
Odds<br />
(1 + Odds)<br />
Les différentes significations des deux<br />
termes nous sont familières dans notre<br />
langage quotidien. Ainsi, nous pouvons<br />
dire que la chance d’obtenir un 6 en lançant<br />
un dé est de 1/5 (c’est-à-dire que soit<br />
on obtient un 6 ou un des 5 autres<br />
chiffres). La probabilité d’obtenir un 6 est<br />
cependant de 1/6 ou 16,7%. Dans les<br />
études médicales, notamment dans les<br />
études cas-témoins, nous rencontrons<br />
normalement le rapport des chances<br />
(Odds Ratio), c’est-à-dire le quotient de<br />
deux chances. Ce point nous intéressera<br />
dans le prochain article. ■<br />
Feedback-Pool<br />
Une contribution modeste, mais<br />
utile pour une formation postgraduée<br />
et continue de bonne<br />
qualité<br />
Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />
et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />
l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />
le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />
à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />
Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />
Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />
e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />
Ton expérience compte!<br />
Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />
de la formation postgraduée dans les établissements de<br />
formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />
représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />
correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />
et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />
vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />
les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />
d’un feed-back constructif et positif.<br />
Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />
accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />
s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />
formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />
asmac.ch).<br />
12 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
formation continue / conditions du travail<br />
Les mesures favorables à la<br />
famille s’avèrent payantes –<br />
pas seulement pour les médecins,<br />
mais aussi pour l’hôpital!<br />
La brochure «Mesures favorables à la famille dans les hôpitaux» est disponible depuis janvier <strong>2014</strong><br />
en trois langues (allemand, français et italien). Elle est conviviale et résume sur douze pages les<br />
principales conclusions de l’étude du même nom que l’institut Prognos a réalisée sur mandat de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>. La principale conclusion est étonnamment simple: les mesures favorables à la famille<br />
s’avèrent payantes du point de vue économique!<br />
Simone Burkhard Schneider, responsable de projet<br />
Pourquoi? Parce que:<br />
• elles permettent de prévenir des fluctuations<br />
inutiles et coûteuses. L’hôpital économise<br />
environ 63 000 francs chaque<br />
fois qu’il évite la démission d’un chef de<br />
clinique pour des raisons familiales;<br />
• les médecins peuvent travailler à temps<br />
partiel, une condition pour eux d’accepter<br />
le poste ou de le conserver après<br />
une maternité;<br />
• cela permet d’économiser des frais de<br />
réinsertion après une absence pour<br />
cause de grossesse;<br />
• cela renforce le lien avec les collaborateurs;<br />
• cela renforce la qualité et l’efficacité des<br />
processus de travail à l’hôpital si les<br />
collaborateurs sont moins stressés;<br />
• l’hôpital dispose d’un avantage concurrentiel<br />
décisif grâce à son image positive.<br />
La brochure décrit les mesures envisageables<br />
et les effets que l’on peut ainsi<br />
obtenir (y compris des exemples dits de<br />
meilleure pratique de certains hôpitaux<br />
ou cliniques).<br />
L’<strong>ASMAC</strong> a envoyé la brochure avec une<br />
lettre aux services du personnel des hôpitaux<br />
suisses. Dans les plus grands hôpitaux,<br />
la brochure a aussi été envoyée à la<br />
direction.<br />
De plus, la brochure a été envoyée à d’autres<br />
acteurs du domaine de la santé: OFSP, directeurs<br />
cantonaux de la santé, associations<br />
partenaires et partis politiques.<br />
Au vu de la pénurie générale de médecins<br />
et de l’augmentation, observée depuis<br />
longtemps, de la part de femmes dans le<br />
corps médical, les mesures favorables à<br />
la famille deviennent de plus en plus<br />
importantes pour les hôpitaux. L’<strong>ASMAC</strong><br />
est convaincue que la mise en place de<br />
conditions de travail favorables à la famille<br />
dans les hôpitaux contribue de<br />
façon essentielle à assurer les soins à la<br />
population.<br />
La brochure ainsi que l’étude peuvent être<br />
téléchargées sur notre site Internet www2.<br />
asmac.ch à la rubrique «Profession de<br />
médecin & famille/vie privée». ■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
13
asmac<br />
Section de Berne<br />
Un peu plus de<br />
salaire et un jour<br />
de vacances supplémentaire<br />
dans<br />
les hôpitaux<br />
soumis à la CCT<br />
Le personnel des hôpitaux soumis<br />
à la CCT dans le canton de Berne<br />
profite d’une faible augmentation<br />
de la masse salariale de 0,7%. De<br />
plus, les employés âgés de moins<br />
de 44 ans reçoivent un jour de<br />
vacances supplémentaire. L’ensemble<br />
du personnel a désormais<br />
cinq semaines de vacances.<br />
Les négociations salariales des partenaires<br />
sociaux de la convention collective de travail<br />
pour le personnel des hôpitaux bernois<br />
(CCT) se sont cette année aussi déroulées<br />
dans un contexte difficile. Lors des négociations<br />
entre l’association patronale diespitäler.be<br />
et les caisses-maladie, le prix de<br />
base pour <strong>2014</strong> a une nouvelle fois été revu<br />
à la baisse. En même temps, le canton de<br />
Berne a procédé à des suppressions dans les<br />
prestations d’intérêt général dans le cadre<br />
de l’examen des offres et structures (EOS).<br />
Les associations du personnel ASI, SSP et<br />
<strong>ASMAC</strong> considèrent malgré tout qu’il est<br />
urgent que les salaires soient revus à la<br />
hausse afin d’envoyer un signal positif sur<br />
le marché du travail. Elles demandent par<br />
ailleurs une augmentation et un élargissement<br />
(à toutes les professions, indépendamment<br />
de la classe de salaire) des<br />
suppléments pour travail de nuit et du<br />
week-end ainsi que des jours de vacances<br />
pour les collaborateurs plus âgés.<br />
D’après la décision salariale, les salaires<br />
seront augmentés de manière individuelle<br />
en fonction de l’entretien de collaboration<br />
dans un système d’échelons, sauf chez les<br />
médecins-assistant(e)s qui bénéficieront<br />
toujours encore de l’augmentation salariale<br />
fixe. 0,2% de la masse salariale est à disposition<br />
pour compenser le jour de vacances<br />
supplémentaire et pour créer de nouveaux<br />
postes. <strong>No</strong>us recommandons de rendre attentif<br />
à cette offre si l’effectif en personnel<br />
devait être insuffisant en raison du jour de<br />
vacances supplémentaire. Les chef(fe)s de<br />
clinique sont les seuls à ne pas recevoir le<br />
jour de vacances supplémentaire, vu qu’ils<br />
ont déjà deux semaines de vacances de plus<br />
que les autres (art. 11.3 CCT). D’après la<br />
décision salariale, il est prévu que les partenaires<br />
sociaux négocient la question des<br />
suppléments pour travail de nuit et du weekend<br />
dans le courant de l’année <strong>2014</strong>.<br />
Hôpital de l’Ile<br />
L’Hôpital de l’Ile n’applique pas la décision<br />
des hôpitaux soumis à la CCT. Il accorde<br />
aussi 0,7% de la masse salariale pour des<br />
augmentations individuelles par échelons,<br />
mais l’Hôpital de l’Ile n’accorde pas de<br />
jours de vacances supplémentaires. On<br />
nous a expliqué que pour le personnel, le<br />
problème le plus urgent n’était pas les<br />
jours de vacances supplémentaires, mais<br />
les salaires.<br />
Psychiatrie<br />
Comme déjà mentionné dans le dernier<br />
numéro du <strong>Journal</strong>, ce sont les décisions<br />
salariales cantonales qui s’appliquent<br />
dans les cliniques psychiatriques, comme<br />
ces dernières font partie de l’administration<br />
cantonale. Elles disposent donc de<br />
1,5% pour l’augmentation par échelon.<br />
Dans le canton et ainsi dans les services<br />
psychiatriques, la 5 e semaine de vacances<br />
a déjà été mise en œuvre en 2013.<br />
OEA<br />
Le canton de Berne a mis en vigueur la<br />
nouvelle ordonnance d’application relative<br />
à la clause du besoin (OEA). Les médecins<br />
des disciplines suivantes ne sont pas<br />
soumis à la clause du besoin<br />
a) médecine interne générale<br />
b) pédiatrie<br />
c) psychiatrie et psychothérapie d’enfants<br />
et d’adolescents<br />
d) médecins ayant le titre de formation<br />
postgraduée unique de médecin praticien/médecin<br />
praticienne.<br />
Bien évidemment que dans le canton de<br />
Berne aussi, tous les médecins qui ont<br />
travaillé pendant au moins trois ans<br />
dans un établissement de formation<br />
postgraduée suisse reconnu ne sont pas<br />
soumis à la clause du besoin. ■<br />
A ne pas manquer!<br />
Assemblée générale<br />
<strong>2014</strong><br />
Jeudi 24 avril <strong>2014</strong> à 19h00 au restaurant<br />
«Tramdepot» à Berne.<br />
Programme:<br />
18h30 apéro<br />
19h00 assemblée générale<br />
20h30 souper et tombola<br />
Vous trouverez des informations détaillées<br />
sur l’ordre du jour et l’inscription<br />
dans l’invitation écrite envoyée à<br />
tous les membres ou sur www.vsaobern.ch.<br />
Section des grisons<br />
Rapport annuel<br />
2013<br />
En 2013, l’<strong>ASMAC</strong> GR s’est focalisée sur les<br />
thèmes de politique professionnelle ainsi<br />
que l’établissement de contacts au niveau<br />
cantonal.<br />
Durant le premier semestre, une délégation<br />
du comité de la section a été reçue par le<br />
conseiller d’Etat Christian Rathgeb (département<br />
de la justice, de la sécurité et de la<br />
santé), à qui nous avons eu l’occasion de<br />
nous présenter et de faire part de nos besoins.<br />
Christian Rathgeb s’est montré très<br />
intéressé. Une discussion concrète au sujet<br />
de nos tâches et des revendications vis-à-vis<br />
du département de la santé a d’ailleurs déjà<br />
eu lieu. Une autre rencontre s’est déroulée<br />
en septembre avec l’inspectorat cantonal<br />
du travail (KIGA). Le directeur de l’inspectorat<br />
ainsi que l’inspecteur du travail responsable<br />
des hôpitaux y ont participé. Tous<br />
deux sont très intéressés à collaborer avec<br />
l’<strong>ASMAC</strong>. Ainsi, ils nous ont encouragés à<br />
annoncer les irrégularités constatées en ce<br />
qui concerne les conditions de travail dans<br />
le canton.<br />
14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
asmac<br />
Le nouveau comité: (de g. à d.) Katharina Mischler, Patrizia Kündig,<br />
Roberta Fahrner, Raphaela Hausammann. Il manque: Dorothea Kübitz<br />
et Samuel Nadig (directeur de la section)<br />
Suite aux difficultés rencontrées durant la<br />
saison d’hiver 2012/2013 dans le service de<br />
chirurgie de l’Hôpital de Samedan pour les<br />
conditions de travail et le non-respect des<br />
dispositions en la matière, l’<strong>ASMAC</strong> GR était<br />
déjà intervenue l’année dernière pour discuter<br />
avec les responsables à Samedan et<br />
pour exiger des changements. Cet automne,<br />
un nouvel entretien a eu lieu avec le médecin-chef<br />
du service de chirurgie et le CEO<br />
de l’hôpital. La situation s’est alors présentée<br />
sous un jour nettement meilleur. Le nombre<br />
de postes a été augmenté de deux postes à<br />
plein temps, le déroulement de la journée<br />
des médecins-assistant(e)s est bien structuré,<br />
de plus, des concepts de formation<br />
postgraduée ainsi que des instructions de<br />
travail écrites ont été créés pour les nouveaux<br />
médecins-assistant(e)s. Le médecinchef<br />
de la chirurgie ne ménage pas ses efforts<br />
pour optimiser les conditions de travail<br />
pour les médecins-assistant(e)s.<br />
<strong>No</strong>us considérons cela comme un succès,<br />
mais nous allons continuer d’observer la<br />
situation.<br />
Deux fois par année, les représentants de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> GR participent à la rencontre des<br />
associations professionnelles et syndicats<br />
avec la direction et le service du personnel<br />
de l’hôpital cantonal des Grisons (KSGR).<br />
L’année dernière, nous avons pu y renforcer<br />
notre position comme partenaire sérieux<br />
et obtenir certains aménagements<br />
de la loi sur le travail à l’hôpital cantonal.<br />
D’autres revendications n’ont toutefois pas<br />
encore été mises en œuvre.<br />
Un sujet encore en discussion est la<br />
consultation relative au nouveau règlement<br />
pour les chef(fe)s de clinique à<br />
l’Hôpital cantonal des Grisons. <strong>No</strong>us ne<br />
voulions pas décider de notre propre chef<br />
et avons appelé les chef(fe)s de clinique à<br />
nous faire part de leur avis. En outre, une<br />
séance d’information a eu lieu à l’hôpital<br />
cantonal.<br />
L’<strong>ASMAC</strong> GR a constaté que le règlement<br />
prévoit toujours encore une compensation<br />
des heures supplémentaires par les fonds<br />
du pool. Cette pratique est illégale comme<br />
le montre un arrêt du Tribunal fédéral<br />
dans un cas similaire dans le canton de<br />
Zurich. L’<strong>ASMAC</strong> GR a clairement communiqué<br />
cela à la direction du KSGR.<br />
<strong>No</strong>us attendons maintenant sa réaction et<br />
définirons la marche à suivre en fonction<br />
de la décision prise.<br />
Les rencontres semestrielles des représentants<br />
hospitaliers se sont déjà institutionnalisées.<br />
La première rencontre s’est déroulée<br />
à Scuol, la deuxième à Coire. Ces rencontres<br />
ont une nouvelle fois été l’occasion d’un<br />
échange animé entre les participants. Il est<br />
prévu qu’elles se poursuivent en <strong>2014</strong> dans<br />
le même cadre.<br />
Sur le plan national, nous avons participé<br />
aux deux séances du Comité central et à<br />
la rencontre des présidents et juristes de<br />
l’<strong>ASMAC</strong> CH à Berne. L’échange avec l’association<br />
suisse est très motivant. <strong>No</strong>us<br />
pouvons profiter d’idées et de propositions<br />
existantes.<br />
<strong>No</strong>us n’avons participé que de manière<br />
limitée à la campagne nationale consacrée<br />
aux conditions de travail dans les<br />
hôpitaux «Hôpitaux hors-la-loi», étant<br />
donné que nous avons avant tout tenté<br />
d’établir un dialogue avec les partenaires<br />
dans le canton.<br />
Dans le cadre de la campagne, nous avons<br />
toutefois adressé une lettre au conseiller<br />
d’Etat Hansjörg Trachsel (département de<br />
l’économie et des affaires sociales) pour le<br />
rendre attentif aux conditions de travail<br />
en partie mauvaises des médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique dans<br />
le canton. La réaction a été d’organiser la<br />
rencontre avec l’inspectorat du travail<br />
dont nous avons déjà parlé plus haut.<br />
En janvier, le comité a élaboré un document<br />
stratégique dans lequel sont définies<br />
les tâches de l’<strong>ASMAC</strong> GR ainsi que la structure<br />
de la section. <strong>No</strong>us avons fixé sept objectifs<br />
que nous voulons atteindre sur le<br />
long terme. De plus, nous avons formulé des<br />
objectifs concrets pour l’année en cours.<br />
Le but de ce document stratégique est<br />
d’une part d’informer les membres et les<br />
partenaires de négociation de la raison<br />
d’être de l’<strong>ASMAC</strong> GR. D’autre part, il sert<br />
d’instrument de travail pour le comité et<br />
sera révisé chaque année.<br />
Le 13 février <strong>2014</strong> s’est tenue l’assemblée<br />
générale ordinaire de l’<strong>ASMAC</strong> GR à l’Hôpital<br />
cantonal à Coire. Cette fois avec une<br />
première: l’assemblée a été retransmise<br />
avec succès par vidéoconférence à l’Hôpital<br />
de Samedan. Outre l’ordre du jour<br />
habituel, notre juriste et directeur Samuel<br />
Nadig a informé les participants sur le<br />
thème des certificats de travail.<br />
En <strong>2014</strong>, le comité connaîtra de nouveau<br />
certains changements. Eva Geisler, Stefan<br />
Greuter, Daniel Tuchscherer et Anja Gajewski<br />
démissionnent de leurs fonctions<br />
pour des raisons professionnelles. Avec<br />
Patrizia Kündig, nous disposons déjà<br />
d’une bonne candidate motivée pour la<br />
présidence. Elle occupait jusqu’ici la fonction<br />
de vice-présidente. Par ailleurs, nous<br />
avons eu le plaisir d’accueillir Dorothea<br />
Kübitz et Raphaela Hausammann comme<br />
nouveaux membres du comité.<br />
Pour moi, l’année dernière passée au<br />
comité de l’<strong>ASMAC</strong> GR a été très productive<br />
et stimulante. <strong>No</strong>us sommes un jeune<br />
comité et pouvons certainement encore<br />
apprendre beaucoup de choses. Mais nous<br />
avons aussi fait l’expérience que nous<br />
pouvions ouvrir de nombreuses portes<br />
dans le canton, y obtenir quelque chose<br />
et y être pris au sérieux. C’est motivant<br />
pour l’avenir.<br />
J’adresse mes vifs remerciements à toutes<br />
celles et ceux qui ont contribué au développement<br />
positif de l’<strong>ASMAC</strong> GR. Je souhaite<br />
au nouveau comité beaucoup de<br />
succès, d’expériences positives et de plaisir<br />
dans l’accomplissement de ses tâches.■<br />
Anja Gajewski, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> GR<br />
jusqu’en février <strong>2014</strong><br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
15
asmac<br />
Section de Soleure<br />
Négociations<br />
couronnées de<br />
succès<br />
L’assemblée générale de la section s’est<br />
tenue en janvier au Bürgerspital de Soleure.<br />
Outre les membres du comité, certains<br />
membres de l’<strong>ASMAC</strong> travaillant au<br />
Bürgerspital (BSS) étaient présents. La<br />
discussion avec ces derniers a été animée.<br />
Par ailleurs, la mise en œuvre de la loi sur<br />
le travail et de la CCT rencontre toujours<br />
encore des difficultés au BSS. Mais des<br />
négociations concrètes et constructives<br />
sont en cours.<br />
Tous les membres actuels du comité candidats<br />
à leur propre succession ont été<br />
confirmés dans leurs fonctions. <strong>No</strong>us<br />
cherchons toujours de nouveaux membres<br />
intéressés. Ils sont les bienvenus.<br />
A côté des affaires quotidiennes, la section<br />
est toujours encore occupée par la mise en<br />
œuvre de la réglementation de la CCT.<br />
Celle-ci prévoit pour tous les chef(fe)s de<br />
clinique un jour de congé supplémentaire<br />
pour chaque jour férié et du week-end<br />
travaillé. En particulier la mise en œuvre<br />
de ce droit pour les médecins travaillant à<br />
temps partiel était un point controversé.<br />
Au terme des négociations avec l’<strong>ASMAC</strong>,<br />
la SoH a envoyé en février un guide à tous<br />
les médecins-chef(fe)s de la SoH. Celui-ci<br />
stipule expressément:<br />
«Tous les collaborateurs à temps partiel<br />
qui bénéficient d’un ou de plusieurs jours<br />
de congé fixes par semaine pour réduire<br />
leur temps de travail ont droit, en plus de<br />
ces jours de congé, à un jour de congé<br />
supplémentaire pour chaque samedi, dimanche<br />
ou jour férié travaillé.»<br />
Cette constatation explicite est nouvelle.<br />
D’après ce courrier, la réglementation doit<br />
être appliquée depuis le 1er janvier <strong>2014</strong>.<br />
<strong>No</strong>us avons informé tous les chef(fe)s de<br />
clinique de la SoH. Ils sont invités à s’annoncer<br />
chez nous s’ils rencontrent des<br />
difficultés dans l’application.<br />
<strong>No</strong>us sommes d’avis que la manière de<br />
gérer le passé n’est toujours pas clarifiée.<br />
<strong>No</strong>us allons donc devoir poursuivre les<br />
négociations dans ce domaine. Au moins,<br />
la manière de procéder est clairement réglée<br />
depuis le début de cette année. <strong>No</strong>us<br />
sommes confiants de parvenir à un résultat<br />
acceptable, comme cela a déjà été le cas par<br />
le passé lors des négociations avec la SoH,<br />
menées dans un esprit de respect mutuel.<br />
D’autres affaires concernaient les négociations<br />
sur la manière correcte de gérer les<br />
services de piquet pour lesquels le délai<br />
d’intervention est inférieur à 30 minutes.<br />
Dans ce cas, 10%du temps de piquet sans<br />
engagement doit compter comme temps<br />
de travail. La mise en œuvre rétroactive de<br />
cette ordonnance relative à la loi sur le<br />
travail, que nous avons pu imposer par la<br />
négociation, a rapporté des paiements<br />
supplémentaires non négligeables à certains<br />
collègues.<br />
L’amélioration de l’assurance-maladie<br />
d’indemnités journalières pour les employés<br />
avec contrat à durée déterminée a pu<br />
être mise en œuvre avec le soutien des<br />
autres associations du personnel. Elles ont<br />
activement soutenu cette revendication de<br />
l’<strong>ASMAC</strong>. Ce problème concerne avant tout<br />
les médecins avec leurs rapports de travail<br />
qui sont souvent à durée déterminée. Une<br />
fois de plus, nous constatons qu’une représentation<br />
commune des employés ne peut<br />
qu’être à l’avantage des médecins employés.<br />
<strong>No</strong>us nous répétons encore, mais les<br />
membres actifs intéressés par le travail du<br />
comité font toujours cruellement défaut.<br />
<strong>No</strong>us avons besoin de votre soutien. C’est<br />
pourquoi nous allons organiser une rencontre<br />
des assistant(e)s à Olten au printemps.<br />
Pour ce faire, nous allons prendre<br />
contact avec les porte-parole des<br />
assistant(e)s à l’hôpital cantonal. <strong>No</strong>us<br />
espérons accueillir un grand nombre de<br />
participants pour une discussion animée.<br />
<strong>No</strong>us sommes toujours ouverts à toutes les<br />
revendications concernant les conditions<br />
de travail et de formation postgraduée et<br />
apprécions l’échange avec vous ■<br />
Felix Kurth,<br />
président de la section de Soleure<br />
Vous cherchez une place<br />
de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />
Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />
apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />
suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />
de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />
la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />
16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
asmac<br />
Section Tessin<br />
Vieux<br />
problèmes –<br />
nouvelle équipe<br />
Par sa situation géographique unique, le<br />
canton du Tessin se distingue par des particularités<br />
culturelles et politiques. Au<br />
cours des dernières années, le département<br />
de la santé publique a commencé à<br />
assécher financièrement les hôpitaux des<br />
zones périphériques (Faido et Acquarossa)<br />
et à investir dans les hôpitaux des centres<br />
urbains (Lugano, Bellinzone, Locarno,<br />
Mendrisio). Malgré la possibilité de centraliser<br />
les ressources, le projet d’un seul<br />
hôpital cantonal n’a pas abouti en raison<br />
du manque de volonté politique. L’actuel<br />
système hospitalier multisites tessinois ne<br />
garantit souvent pas une formation postgraduée<br />
de médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique de qualité comparable<br />
au reste de la Suisse. Hormis le fait<br />
qu’elle manque souvent de structure et de<br />
protocoles, la formation postgraduée<br />
peine à être complète puisque de nombreuses<br />
disciplines sont dispersées dans les<br />
différents hôpitaux du canton et qu’il<br />
n’existe pas de système de rotation des<br />
médecins leur permettant de compléter<br />
leur expérience moyennant une charge de<br />
travail raisonnable. Ces circonstances ne<br />
favorisent pas le retour des jeunes médecins<br />
tessinois partis étudier et travailler au<br />
nord des Alpes, et bien entendu, n’améliorent<br />
pas l’attractivité du Tessin pour les<br />
autres médecins suisses.<br />
En raison du manque de jeunes médecins<br />
tessinois, ou suisses, il faut engager des<br />
médecins venant d’Italie ou d’ailleurs.<br />
Outre les aspects positifs qu’offre cette<br />
présence multiculturelle, multiethnique<br />
et hétérogénéité, les inconvénients qu’elle<br />
entraîne ne peuvent être ignorés. Il s’agit<br />
notamment du risque de dumping salarial<br />
et de restrictions en termes de droit du<br />
travail. En effet, la différence de salaire<br />
incite les médecins étrangers à accepter<br />
des conditions de travail non conformes<br />
aux réglementations que leurs collègues<br />
suisses n’accepteraient jamais.<br />
Rassembler la médecine de pointe sous un<br />
même toit permettrait de respecter la<br />
convention collective de travail et garantirait<br />
une médecine hautement spécialisée,<br />
une meilleure organisation du travail<br />
et une formation postgraduée optimale.<br />
Le tout en réalisant des économies. Ce<br />
scénario pourrait être réalisé en parallèle<br />
au projet universitaire tessinois de master<br />
en médecine qui devrait voir le jour d’ici<br />
quelques années, avec pour but de pallier<br />
aux lacunes structurelles dans la médecine<br />
et dans la formation postgraduée. Ce<br />
master en médecine nécessitera, outre les<br />
investissements et la structure universitaire,<br />
des structures hospitalières cantonales<br />
améliorées.<br />
<strong>No</strong>uveau comité<br />
C’est dans ce cadre cantonal si particulier<br />
que s’inscrit notre activité de défense des<br />
intérêts des médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique. L’<strong>ASMAC</strong>T, section<br />
tessinoise de l’<strong>ASMAC</strong>, a récemment renouvelé<br />
son comité directeur. Par ce changement<br />
de génération, on a voulu redonner<br />
de l’élan à l’association. <strong>No</strong>tre section<br />
se bat depuis des années pour être reconnue<br />
par la direction de l’Ente Ospidaliero<br />
Cantonale comme interlocuteur privilégié<br />
pour les questions concernant les médecins<br />
assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />
D’après un sondage récent, les médecins<br />
travaillent régulièrement plus que les 50<br />
heures hebdomadaires prévues dans leur<br />
contrat. Dans certains cas, c’est même la<br />
loi fédérale sur le travail qui n’est ni appliquée,<br />
ni respectée. La sécurité du patient,<br />
la première valeur à défendre, ne dépend<br />
pas uniquement de la structure hospitalière<br />
ou de la compétence du médecin,<br />
mais aussi des conditions de travail dans<br />
lesquelles celui-ci exerce son art, de sa<br />
santé, de son énergie, de sa fatigue et<br />
aussi de la formation continue qu’il peut<br />
suivre sur son lieu de travail.<br />
Améliorer la formation postgraduée des<br />
médecins et défendre leurs intérêts professionnels,<br />
moraux et économiques en<br />
Suisse et en particulier au Tessin, voilà les<br />
objectifs que l’<strong>ASMAC</strong>T entend poursuivre<br />
aussi à l’avenir.<br />
■<br />
D r méd. <strong>No</strong>rman Horat<br />
Vice-président <strong>ASMAC</strong>T<br />
De gauche à droite, debout:<br />
Fabio Lanzi, Nicola Ferrari, Marina<br />
Pietra Ponti, Iris Hausmann<br />
De gauche à droite, premier plan:<br />
Simone Ghisla, Vito Fariello, Bruno<br />
Minotti, <strong>No</strong>rman Horat<br />
18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
asmac<br />
Section Suisse centrale<br />
Mieux vaut tard<br />
que jamais<br />
Chez moi, les premiers crocus et violettes<br />
apparaissent sur le balcon. Toute la maison<br />
tremble jusqu’au 6 e étage au passage<br />
des «Guggenmusigen». Un signe manifeste<br />
que le printemps arrive. Il vient<br />
chaque année, aussi longtemps que je<br />
puisse m’en souvenir, sans que je doive ou<br />
puisse faire quelque chose. Mais quand en<br />
automne, je plante quelques oignons dans<br />
la terre, je peux me réjouir au printemps<br />
d’avoir quelques tulipes et narcisses chez<br />
moi. Et parfois, elles me surprennent<br />
même encore un ou deux ans plus tard.<br />
Pourquoi j’écris cela?<br />
C’est la troisième fois que je vis l’introduction<br />
de la loi sur le travail. La première fois,<br />
alors que j’étais jeune médecin-assistante<br />
dans le canton de Berne, ce fut une avancée<br />
obtenue de haute lutte par mes collègues<br />
plus âgés. Passer de 100 heures par<br />
semaine à officiellement 50, quelle fabuleuse<br />
amélioration! La deuxième fois,<br />
c’était à Soleure, suivi peu après d’une CCT.<br />
Et maintenant, dix ans plus tard, je le vis<br />
à Lucerne comme cheffe de clinique (qui<br />
ose encore dire de nous Bernois que nous<br />
sommes lents?). Les arguments pour et<br />
contre sont à chaque fois restés les mêmes<br />
de toutes parts, ce qui n’est pas vraiment<br />
une surprise. On nous dit que le carcan de<br />
la loi sur le travail ne peut pas simplement<br />
être adapté à nos conditions de travail, nos<br />
désirs et nos besoins. De l’autre côté, il était<br />
temps que les chef(fe)s de clinique lucernois<br />
puissent enfin aussi exiger une limitation<br />
du temps de travail. Dans un récent<br />
arrêt, le tribunal cantonal a déclaré que la<br />
loi sur le travail (depuis 2008…) s’appliquait<br />
à tous les non-cadres du LUKS (Hôpital<br />
cantonal de Lucerne).<br />
Comme le printemps, la loi sur le travail<br />
va aussi arriver pour les chef(fe)s de clinique<br />
de l’hôpital cantonal. Si nous participons<br />
activement à la discussion, aux<br />
négociations et à la mise en œuvre, nous<br />
avons la possibilité d’aménager le processus<br />
selon nos attentes. Ce n’est qu’en plantant<br />
nous-mêmes nos fleurs que nous<br />
saurons ce qui poussera au printemps et<br />
si les couleurs nous plairont. Ne laissons<br />
pas s’écouler les saisons sans réagir, mais<br />
participons à leur aménagement! <strong>No</strong>us<br />
allons très prochainement organiser une<br />
réunion de tous les chef(fe)s de clinique<br />
pour consigner nos besoins et nous préparer<br />
aux négociations. Je me réjouis.<br />
Que faisons-nous en Suisse centrale<br />
quand ce n’est pas le carnaval?<br />
––<br />
Le 18 février, nous avons tenu notre<br />
assemblée générale. Christin Sibert est<br />
retournée à Hambourg et a donc hélas<br />
quitté le comité. Tous les autres<br />
membres du comité étaient heureusement<br />
candidats à leur propre succession.<br />
De plus, Ivo Fähnle est venu nous<br />
rejoindre. Le comité est donc actuellement<br />
composé de Sebastian Thormann<br />
(LUKS Wolhusen), Anne Dietrich, Gitta<br />
Hornke, Theresa Hidalgo Staub, Ivo<br />
Fähnle (tous LUKS Lucerne), Gert<br />
Printzen, Eric Vultier (juriste), et moimême.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir<br />
d’autres collègues, en particulier<br />
en provenance des autres cantons.<br />
Les personnes intéressées sont cordialement<br />
invitées à contacter un membre<br />
du comité!<br />
––<br />
Comme presque tous les cantons, le canton<br />
de Schwyz s’est aussi vu imposer<br />
d’importantes mesures d’économie.<br />
<strong>No</strong>us sommes heureusement parvenus à<br />
empêcher la division par deux (!) des<br />
contributions de formation pour les sousassistant(e)s<br />
et médecins-assistant(e)s<br />
versées par le canton aux hôpitaux dans<br />
le budget <strong>2014</strong>. Les personnes intéressées<br />
peuvent consulter le procès-verbal de la<br />
séance du Grand Conseil de novembre<br />
2013 sur Internet (www.sz.ch). <strong>No</strong>us resterons<br />
attentifs à l’évolution de la situation<br />
au cours des prochaines années,<br />
également dans les autres cantons.<br />
––<br />
Les mesures d’économie sont aussi un<br />
sujet récurrent dans le canton de Lucerne.<br />
<strong>No</strong>us entretenons des contacts<br />
étroits avec les autres associations professionnelles<br />
dans le canton de Lucerne.<br />
Ce n’est qu’en regroupant nos forces que<br />
nous serons entendus!<br />
––<br />
Dans le canton de Nidwald, nous avons<br />
pu négocier avec succès de nouveaux<br />
contrats pour les chef(fe)s de clinique<br />
(en respectant la LTr).<br />
Je vous souhaite un magnifique printemps!<br />
■<br />
Cordialement, Regula Wiesmann,<br />
présidente de la section <strong>ASMAC</strong><br />
Suisse centrale<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
19
asmac<br />
Valentine Gétaz Kunz, juriste de la section Valais<br />
Occupations multiples<br />
Je travaille dans un hôpital<br />
comme médecin-assistant<br />
à 100%. Parallèlement à<br />
cette activité, je souhaiterais<br />
effectuer, environ<br />
deux fois par mois, des<br />
gardes rémunérées de<br />
24 heures qui me seraient<br />
utiles pour ma formation<br />
postgraduée. Lors de ces<br />
gardes, je dois rester<br />
24 heures dans l’institution,<br />
prêt à intervenir.<br />
1) Suis-je soumis à la loi<br />
sur le travail (LTr) pour le<br />
cumul de ces activités?<br />
2) Si oui, puis-je demander<br />
une «dérogation» à mon<br />
employeur pour cette<br />
activité annexe qui, par<br />
ailleurs, me permettra<br />
d’achever ma formation<br />
de médecin urgentiste?<br />
Vous envisagez d’avoir deux emplois, ce<br />
qu’on appelle des occupations multiples.<br />
Cette situation pose effectivement un problème<br />
sous l’angle de la LTr, ce d’autant<br />
plus qu’on peut aisément imaginer que<br />
votre premier emploi exige de vous, en<br />
général, jusqu’à 50 heures de travail hebdomadaire.<br />
Le fait d’avoir deux emplois est en principe<br />
licite du point de vue de la LTr. Les<br />
dispositions de la LTr en matière de durée<br />
du travail et de repos ne doivent toutefois<br />
pas être enfreintes du fait de ces deux<br />
emplois et doivent être appliquées sur la<br />
totalité des heures cumulées pour la globalité<br />
des différents emplois. La responsabilité<br />
du respect des prescriptions de la<br />
LTr incombe en principe à l’employeur,<br />
et non à l’employé. Cependant, il arrive<br />
que l’employeur ignore l’existence de<br />
l’activité annexe de son employé, de sorte<br />
qu’il n’est pas en mesure d’assumer cette<br />
responsabilité.<br />
Conformément à l’art. 321a al. 3 CO, «le<br />
travailleur ne doit pas accomplir du travail<br />
rémunéré pour un tiers dans la mesure<br />
où il lèse son devoir de fidélité et,<br />
notamment, fait concurrence à l’employeur».<br />
Le devoir de fidélité impose<br />
ainsi à l’employé un devoir de communication<br />
et d’information.<br />
Vous êtes donc tenu d’informer votre premier<br />
employeur de votre intention de<br />
prendre un deuxième emploi. Vous devez<br />
lui donner toutes les informations qui<br />
influent sur la durée du travail et du repos,<br />
comme par exemple le fait que les gardes<br />
envisagées impliqueraient une présence<br />
de 24 heures consécutives. Votre employeur<br />
peut s’opposer à ces occupations<br />
multiples si le respect de la LTr en serait<br />
compromis.<br />
En cas d’occupations multiples et de manière<br />
générale, les règles suivantes s’appliquent:<br />
– Si la durée maximale de travail hebdomadaire<br />
(50 heures) est dépassée chez<br />
votre premier employeur, il en est totalement<br />
responsable. Vous ne pouvez<br />
travailler pour votre second employeur.<br />
– Si la limite hebdomadaire est atteinte<br />
dans votre premier emploi, mais non<br />
dépassée, votre premier employeur<br />
devrait vous interdire de travailler pour<br />
le deuxième employeur.<br />
– Si la limite hebdomadaire n’est dépassée<br />
que par le cumul des deux emplois,<br />
le second employeur sera seul responsable<br />
d’un éventuel dépassement.<br />
Dans votre cas, si vous souhaitez effectuer<br />
ne serait-ce qu’une garde de 24 heures<br />
dans une semaine, cela impliquerait que<br />
votre premier employeur ne vous occupe<br />
que 26 heures, faute de quoi la durée<br />
maximale de travail hebdomadaire serait<br />
dépassée. Il semble peu probable que votre<br />
planning vous offre des semaines de<br />
26 heures. De plus, se poserait également<br />
la question du respect des périodes de repos<br />
légales après 24 heures de travail<br />
consécutives.<br />
Ainsi, les deux emplois paraissent difficilement<br />
cumulables. La seule solution envisageable<br />
consisterait à réduire votre taux<br />
d’occupation chez votre premier employeur<br />
pour pouvoir exercer votre second<br />
emploi tout en respectant les dispositions<br />
de la LTr. Il s’agirait d’une modification<br />
de votre contrat de travail, qui impliquerait<br />
l’accord des deux parties.. ■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
21
asmac<br />
-Inside<br />
Nico van der<br />
Heiden<br />
Lieu de domicile: Lucerne<br />
A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: février 2013<br />
Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: responsable<br />
politique et communication<br />
L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots:<br />
jeune, engagée, motivée<br />
Après avoir travaillé comme informaticien<br />
auxiliaire, porteur de journaux, téléphoniste,<br />
gestionnaire de crédits, maître de<br />
golf et d’école secondaire et collaborateur<br />
scientifique, son chemin l’a logiquement<br />
conduit à l’<strong>ASMAC</strong>. Depuis tout juste une<br />
année, Nico y exerce la fonction de responsable<br />
de la politique et de la communication.<br />
Il a acquis l’expérience nécessaire<br />
pour ce poste par sa précédente activité de<br />
collaborateur scientifique au Centre pour<br />
la démocratie d’Aarau et à l’Institut des<br />
sciences politiques de l’Université de Zurich,<br />
où il a participé à plusieurs évaluations<br />
de politique de la santé. Sa thèse de<br />
sciences politiques était par contre consacrée<br />
à la politique étrangère des villes et<br />
n’avait donc rien à voir avec son travail<br />
actuel. C’est pourtant exactement pour<br />
cette raison qu’il aime son travail à l’AS-<br />
MAC: toujours à la recherche de défis, il<br />
trouvait la complexité du système de<br />
santé suisse fascinante. Et même après<br />
une année, il avoue n’avoir toujours pas<br />
compris tous les mécanismes (de financement)<br />
de la LAMal. Il apprécie aussi de<br />
pouvoir de nouveau plus souvent utiliser<br />
son français. Ce qui lui fait moins plaisir,<br />
ce sont les conditions de travail des<br />
membres de l’<strong>ASMAC</strong>: il n’a aucune compréhension<br />
pour des durées de travail<br />
hebdomadaires de plus de 60 heures et ses<br />
contacts privés avec les collègues médecins<br />
sont entre-temps devenus sporadiques,<br />
comme ils n’ont pour ainsi dire<br />
jamais le temps de prendre une bière après<br />
le travail. C’est pourquoi il apprécie particulièrement<br />
la partie syndicale du travail<br />
de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />
Nico a pris ses fonctions à l’<strong>ASMAC</strong> durant<br />
une période agitée. La campagne natio-<br />
COACHING<br />
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médecin & famille /vie privée<br />
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maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />
solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />
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22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
asmac<br />
nale «Hôpitaux hors-la-loi» en était à ses<br />
débuts et les Chambres fédérales débattaient<br />
de la nouvelle clause du besoin. Il<br />
a été surpris positivement par la qualité<br />
des discussions au Comité directeur où les<br />
sujets politiques sont débattus de manière<br />
controversée, mais dans un esprit de respect<br />
mutuel.<br />
La politique de la santé reste en mouvement<br />
constant. La liste des sujets qu’il a<br />
déjà pu aborder est longue: caisse unique,<br />
clause de sauvegarde, Tarmed, Tarpsy,<br />
DRG, transplantations d’organes, vaccinations<br />
contre la grippe, statistique des médecins.<br />
Comme Nico adore les défis et un<br />
travail varié, son plus grand désir n’a donc<br />
rien de surprenant: il espère que ça va<br />
continuer ainsi avec de nombreux thèmes<br />
passionnants de politique de la santé!<br />
Personne ne s’étonnera donc que dans ses<br />
loisirs, Nico fait … de la politique. Son<br />
attention se porte toutefois sur la politique<br />
des transports régionale. Il siège au Parlement<br />
de la ville de Lucerne et officie<br />
comme coprésident de Pro Velo Luzern. Il<br />
entreprend donc souvent de grands tours<br />
à vélo à travers l’Europe avec son amie<br />
pendant ses vacances, comme par exemple<br />
l’année dernière de Flensburg à Stralsund.<br />
Cette année, il a prévu de poursuivre de<br />
Stralsund à Gdansk. De plus, il court après<br />
les balles depuis sa plus tendre enfance.<br />
Au début au tennis, ensuite longtemps au<br />
golf et depuis quelques années, il se bat<br />
régulièrement avec son équipe, le Squash<br />
Club Lucerne, contre la relégation en 2e<br />
ligue. En été, il aime faire du jogging le<br />
long des rivières et des lacs. L’année dernière,<br />
il a pour la première fois participé<br />
au Grand Prix de Berne, ce qui lui a permis<br />
de découvrir la ville dans laquelle il<br />
travaille maintenant.<br />
■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
23
«<strong>No</strong>us voulons nous rendre<br />
inutiles»<br />
Pascal Berdat est médecin-chef du service de cardio-chirurgie à la Klinik im Park à Zurich. Plusieurs<br />
fois par année, il se rend, entre autres, en Erythrée et au Vietnam pour opérer sur place et former<br />
des chirurgiens indigènes. Par rapport à ce que nous connaissons dans nos contrées, les conditions<br />
sur place sont inimaginables. C’est précisément pour cette raison qu’il considère ces missions comme<br />
très enrichissantes, tant sur le plan personnel que professionnel.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>, s’est entretenue avec le PD Dr Pascal Berdat, cardio-chirurgien.<br />
Photos: Marco Zanoni<br />
Vous êtes cardio-chirurgien et<br />
médecin-chef dans une clinique<br />
privée. En même temps, vous effectuez<br />
plusieurs fois par année<br />
des missions humanitaires. Pour<br />
cela, vous sacrifiez vos loisirs<br />
et acceptez des pertes de revenu.<br />
Etes-vous un philanthrope?<br />
Pascal Berdat: (rit) oui et non. En<br />
Suisse, nous sommes d’une manière<br />
générale très privilégiés, dans mon cas je<br />
dirais même extrêmement privilégié. Au<br />
lieu de jouer au golf, je partage mes<br />
connaissances et peux ainsi venir en aide<br />
à mes semblables. Je ne suis d’ailleurs<br />
pas un cas isolé. Entre-temps, ce sont<br />
environ 35 médecins et plus de 100 autres<br />
personnes qui travaillent régulièrement<br />
pour notre fondation à l’étranger.<br />
Comment en êtes-vous arrivé<br />
à ces missions à l’étranger?<br />
Cela fait longtemps que j’opère dans<br />
d’autres pays, en partie dans le cadre de<br />
projets de recherche et de développement.<br />
En 2007, je suis entré en contact avec le<br />
professeur Robert Vogt qui travaille aussi<br />
à la Klinik im Park à Zurich. Il s’engageait<br />
déjà depuis de nombreuses années dans<br />
différents pays et avait fondé en 2006 à<br />
Zurich l’EurAsia Heart Foundation. Au fil<br />
des années, Paul Vogt a développé la fondation<br />
pour en faire une organisation<br />
multidisciplinaire active dans de nombreux<br />
pays. Moi, je suis en particulier<br />
responsable de l’Erythrée et du Vietnam.<br />
Pourquoi a-t-on choisi<br />
l’Erythrée?<br />
Quand j’étais chef du service de cardiochirurgie<br />
pédiatrique à l’Hôpital de l’Ile,<br />
nous avons été contactés par une fondation<br />
allemande. Ils voulaient savoir si quelqu’un<br />
parmi nous serait disposé à participer à<br />
une mission en Erythrée. Après le retour<br />
24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
de mission d’une cardio-technicienne, qui<br />
était enthousiasmée par cette mission,<br />
nous avons décidé de créer notre propre<br />
équipe. Deux ans plus tard, une délégation<br />
suisse d’environ 20 personnes s’est rendue<br />
pour la première fois en Erythrée. Aujourd’hui,<br />
ce projet est géré par l’EurAsia<br />
Heart Foundation. Chaque année, nous<br />
passons deux semaines sur place et opérons<br />
du cœur environ 25 enfants. <strong>No</strong>us<br />
alternons nos missions avec deux équipes<br />
italiennes et une équipe allemande. Cela<br />
permet d’assurer une présence en Erythrée<br />
environ tous les trois mois.<br />
Comment travaillez-vous<br />
au Vietnam?<br />
Déjà avant la création officielle de notre<br />
fondation, nous avions reçu des demandes<br />
en provenance du Vietnam. On nous a demandé<br />
d’aider à former les chirurgiens<br />
cardiaques indigènes et toutes les équipes<br />
nécessaires. Depuis 2002, nous soutenons<br />
le développement de la chirurgie cardiaque<br />
dans le principal hôpital de Saïgon. Et depuis<br />
2010, je suis aussi professeur à la plus<br />
grande haute école de médecine à Saïgon.<br />
De plus, nous construisons un centre de<br />
chirurgie cardiaque dans une capitale provinciale.<br />
Cette province compte 8 à 9 millions<br />
d’habitants et n’avait jusqu’ici pas de<br />
service de chirurgie cardiaque.<br />
Quelles différences importantes<br />
constatez-vous entre ces deux<br />
pays?<br />
L’Erythrée est atypique pour notre fondation<br />
dans la mesure où il n’existe pas<br />
d’équipe locale avec laquelle nous pouvons<br />
collaborer. En effet, notre fondation<br />
poursuit l’objectif de former les spécialistes<br />
indigènes pour les amener à un niveau<br />
de connaissances et d’aptitudes rendant<br />
notre engagement superflu. L’hôpital<br />
ne dispose que d’une policlinique cardiologique<br />
pédiatrique dont la cardiologue<br />
assure une très bonne prise en charge<br />
avant et après les interventions, d’un<br />
chirurgien général que nous formons progressivement<br />
en chirurgie cardiaque<br />
ainsi que de plusieurs infirmières qui<br />
complètent notre équipe.<br />
Au Vietnam, il existera bientôt des équipes<br />
locales à Saïgon et dans l’hôpital de province.<br />
Leur état des connaissances est<br />
toutefois souvent très limité, la même<br />
chose vaut pour les aptitudes manuelles.<br />
Beaucoup de ces chirurgiens sont des<br />
autodidactes qui ont eux-mêmes appris<br />
les techniques d’opération – avec pour<br />
conséquence de mauvais résultats. <strong>No</strong>tre<br />
tâche est donc de former les spécialistes<br />
dans les techniques opératoires, mais<br />
aussi dans le domaine du diagnostic.<br />
D’importantes lacunes persistent dans les<br />
deux domaines.<br />
Renoncez-vous à la formation<br />
pré- et postgraduée en Erythrée?<br />
<strong>No</strong>n, j’ai proposé il y a quelques années<br />
de réaliser aussi ici de l’enseignement. La<br />
mise en œuvre reste cependant difficile.<br />
En Asie, les gens sont avides de savoir et<br />
apprennent très vite. En Erythrée, les<br />
instructions ne sont parfois pas respectées,<br />
même après plusieurs interventions.<br />
C’est surtout notre personnel infirmier<br />
qui en souffre. Une opération peut bien<br />
se passer, mais ensuite, ce sont parfois<br />
des complications qui surviennent à<br />
cause d’une négligence. Au vu de la situation<br />
politique, un développement sur<br />
le long terme n’est pas assuré. Ainsi,<br />
notre fondation a formé un cardio-technicien<br />
au cours des dernières années qui<br />
a soudain disparu. Fort heureusement,<br />
nous n’avons pas de problèmes de sécurité.<br />
Même les membres féminins de<br />
notre équipe peuvent se rendre à pied à<br />
notre hôtel la nuit.<br />
Quels autres obstacles<br />
rencontrez-vous?<br />
En Erythrée, nous avons souvent des problèmes<br />
avec l’approvisionnement en eau<br />
et en électricité. <strong>No</strong>us essayons certes<br />
d’assurer nous-mêmes notre approvisionnement,<br />
mais cela n’est pas toujours<br />
Biographie express<br />
Pascal Berdat (né en 1964) a étudié la médecine à<br />
Berne, passé en 1990 son examen fédéral et ensuite<br />
effectué sa formation de spécialiste en chirurgie cardiaque<br />
à Zurich, Berne et Paris. En dernier, il a dirigé<br />
le service de chirurgie cardiaque pédiatrique à la clinique<br />
de chirurgie cardiovasculaire de l’Hôpital de l’Ile<br />
à Berne. Depuis 2007, il travaille à la Hirslanden Klinik<br />
im Park à Zurich. Pascal Berdat est marié et père de<br />
deux enfants.<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
25
POINTE DE MIRE<br />
EurAsia Heart Foundation<br />
EurAsia Heart est une fondation à Zurich qui se focalise<br />
sur la cardiologie et la chirurgie cardiovasculaire chez<br />
les enfants, les adolescents et les adultes. Les membres<br />
d’EurAsia Heart voyagent dans des pays en développement<br />
et y travaillent bénévolement avec des collègues<br />
locaux. L’objectif est de leur apprendre à maîtriser le<br />
diagnostic, le traitement et la prévention des maladies<br />
cardiovasculaires à un niveau suffisant. Le principe<br />
d’EurAsia Heart est d’apporter une assistance. Les équipes<br />
locales sur place travaillent de manière autonome, mais<br />
peuvent faire appel aux collaborateurs d’EurAsia Heart<br />
pour améliorer leurs aptitudes, pour résoudre leurs problèmes<br />
et pour discuter de tous les sujets pertinents dont<br />
ils ont besoin pour améliorer le traitement de leurs patients.<br />
EurAsia Heart est la seule fondation au monde à<br />
proposer ce transfert direct de savoir, d’expérience et<br />
d’aptitudes, ce qui explique les nombreuses demandes de<br />
soutien de nombreux pays de l’Europe de l’Est, d’Asie et<br />
aussi d’Afrique. EurAsia Heart s’engage principalement<br />
en Russie, en Ouzbékistan, en Ukraine, au Myanmar, en<br />
Chine, en Erythrée et au Vietnam. Les personnes intéressées<br />
sont les bienvenues. www.eurasiaheart.comerte sind<br />
herzlich willkommen. www.eurasiaheart.com.<br />
facile. Les équipes italiennes ont mis en<br />
place un laboratoire de cathétérisme qui<br />
n’a jusqu’ici pas pu être utilisé en raison<br />
des variations dans l’ampérage. Quand les<br />
équipes étrangères sont absentes, il y a<br />
toujours le risque que nos appareils soient<br />
mal entretenus ou utilisés et endommagés<br />
par des tiers. Au Vietnam par contre,<br />
d’importants efforts sont entrepris pour<br />
renforcer et moderniser le système de<br />
santé. A Saïgon par exemple, ce sont actuellement<br />
six hôpitaux de respectivement<br />
1000 lits qui sont en construction. De plus,<br />
tous les anciens hôpitaux sont raccordés<br />
à leur propre station d’épuration.<br />
Comment sélectionnez-vous<br />
les patients?<br />
En Erythrée, la cardiologue examine les<br />
enfants sur place, établit une liste et nous<br />
transmet les données médicales. <strong>No</strong>us<br />
préparons ensuite le matériel nécessaire.<br />
A l’hôpital même, nous procédons encore<br />
une fois à un triage, suivant l’urgence de<br />
l’intervention, les perspectives de succès et<br />
le suivi postopératoire nécessaire. <strong>No</strong>us<br />
n’opérons pas les enfants dont le suivi<br />
postopératoire à long terme n’est pas assuré.<br />
Les enfants souffrent bien sûr de<br />
multiples maladies en raison des conditions<br />
de vie difficiles. Ils sont donc «requinqués»<br />
avant l’opération et traités aux<br />
antibiotiques.<br />
Qui finance ces missions?<br />
<strong>No</strong>tre fondation finance le transport et<br />
l’hébergement des équipes. Une mission<br />
en Erythrée avec une équipe de 20 personnes<br />
coûte en moyenne 45 000 francs.<br />
Si l’on répartit cette somme sur les 25<br />
opérations effectuées par mission, c’est<br />
très avantageux. Si l’on transportait ne<br />
serait-ce qu’un seul enfant pour une opération<br />
en Suisse, on atteindrait vite un<br />
montant de 100 000 francs. Comme tous<br />
les collaborateurs de notre fondation travaillent<br />
bénévolement, chaque franc de<br />
don revient directement aux missions.<br />
Et qui paie les appareils,<br />
le matériel, etc.?<br />
<strong>No</strong>us le récoltons dans les cliniques ou<br />
le recevons de l’industrie, en particulier<br />
pour l’Erythrée. <strong>No</strong>s partenaires au Vietnam<br />
établissent une liste de leurs desiderata.<br />
<strong>No</strong>us nous chargeons ensuite<br />
d’établir les contacts nécessaires. Beaucoup<br />
de choses qui finiraient chez nous<br />
à la poubelle peuvent encore être utilisées<br />
et rendent encore longtemps de<br />
précieux services dans ces pays. Au Vietnam,<br />
mais aussi en Ukraine ou en Russie,<br />
les patients doivent payer les implants<br />
de leur propre poche. A cela<br />
s’ajoutent les «honoraires» qui doivent<br />
directement être payés au médecin, au<br />
personnel soignant, à l’administration,<br />
etc. Il est très difficile de combattre cette<br />
forme de corruption. Au Vietnam, les<br />
dépenses pour les traitements médicaux<br />
sont la principale cause des faillites privées.<br />
Votre travail est certes utile<br />
pour l’individu, mais globalement<br />
ce n’est qu’une goutte<br />
d’eau dans l’océan. Dans quels<br />
domaines constatez-vous des<br />
améliorations?<br />
Je vois des progrès, mais ils sont encore<br />
insuffisants. Je constate des améliorations<br />
significatives dans le domaine de la prévention<br />
ou de la gynécologie et de l’obstétrique.<br />
Dans ma discipline, les choses évoluent plus<br />
lentement, notamment parce qu’il s’agit<br />
d’une matière complexe. Il faut établir des<br />
équipes de différents spécialistes au fil du<br />
temps. S’il y a par exemple des lacunes en<br />
médecine intensive ou anesthésie, la<br />
chirurgie ne sert pas à grand-chose. En<br />
Asie, on devrait pouvoir se passer de nos<br />
services en moyenne après cinq ans, en<br />
Erythrée, cela prendra certainement plus<br />
de temps. <strong>No</strong>s hôpitaux partenaires en Russie<br />
ou dans les pays asiatiques reçoivent<br />
davantage de soutien étatique grâce à la<br />
coopération avec notre fondation.<br />
Retirez-vous aussi un bénéfice<br />
personnel de vos missions?<br />
Sans aucun doute. Quand on s’y est mis<br />
une fois, on recommence toujours de nouveau.<br />
Je reçois énormément en retour sur<br />
le plan personnel, des patients et des collègues<br />
indigènes. C’est très satisfaisant de<br />
constater comment ils évoluent et s’améliorent<br />
constamment. On fait connaissance<br />
des pays et de leurs habitants d’une<br />
façon très particulière. Sur le plan médical,<br />
c’est également très instructif. <strong>No</strong>us<br />
sommes souvent confrontés à des affections<br />
qu’on ne connaît presque plus sous<br />
nos latitudes, comme par exemple les<br />
valvulopathies rhumatismales. La même<br />
chose vaut pour les malformations cardiaques<br />
congénitales. Ici, ces cas auraient<br />
été diagnostiqués et traités depuis longtemps.<br />
En Erythrée, nous voyons les stades<br />
tardifs avec toutes leurs conséquences. Les<br />
contacts et relations avec les patients perdurent<br />
souvent de longues années. Je vois<br />
donc avec joie comme les enfants que j’ai<br />
opérés deviennent des adultes. ■<br />
26 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
La passion du détail<br />
Une précision extrême, une concentration élevée, une excellente mémoire, de la ténacité, un<br />
travail structuré – les autistes possèdent toutes ces qualités dans une mesure nettement<br />
supérieure à la moyenne. Cela permet de les positionner sur le marché du travail. Depuis 2012,<br />
Specialisterne Schweiz AG engage de manière ciblée des autistes, notamment dans l’informatique<br />
et dans le domaine du backoffice.<br />
Samuel Mathys, collaborateur Specialisterne Schweiz AG<br />
En s’intéressant de plus près au sujet,<br />
Thorkil Sonne a rapidement constaté que<br />
son fils autiste n’aurait guère de perspectives<br />
dans le monde du travail. En tout cas<br />
pas pour un travail tenant compte de sa<br />
situation spécifique. Ainsi, ce Danois a<br />
abandonné son travail dans la branche<br />
informatique et fondé en 2004 l’entreprise<br />
à but social Specialisterne (signifie en<br />
danois: les spécialistes). L’idée de Thorkil<br />
Sonne a eu du succès: aujourd’hui, Specialisterne<br />
existe dans neuf pays. Depuis<br />
2011 aussi en Suisse, comme entreprise<br />
indépendante sous licence de la Specialist<br />
People Foundation. La Specialisterne<br />
Schweiz AG a son siège à Zollikofen<br />
(Berne).<br />
Mettre à profit les capacités<br />
Fidèle à l’idée de Thorkil Sonne, Specialisterne<br />
Schweiz AG veut donner un accès<br />
au travail et à la formation aux personnes<br />
atteintes d’autisme. <strong>No</strong>us ne voulons cependant<br />
pas simplement offrir n’importe<br />
quelle occupation aux autistes. <strong>No</strong>tre objectif<br />
est de nous positionner sous l’angle<br />
de la diversité, de montrer que la différence<br />
s’accompagne de qualités particulières<br />
et de mettre à profit cette diversité<br />
sociale de manière constructive. Les autistes<br />
sont notamment capables de faire<br />
preuve d’une précision élevée, d’une capacité<br />
de concentration et de retenir des informations<br />
supérieure à la moyenne, de<br />
ténacité et de travailler de manière structurée.<br />
Ils reconnaissent des schémas ou<br />
des données dans les textes souvent bien<br />
plus vite que d’autres. Pour la recherche<br />
d’erreurs dans un code source informatique<br />
ou dans des comptes, ils surclassent<br />
par conséquent généralement les collaborateurs<br />
«normaux».<br />
Les personnes atteintes d’autisme sont<br />
donc particulièrement aptes à travailler<br />
dans nos domaines d’activité du backoffice<br />
et de l’informatique que nous avons<br />
continuellement élargis au cours des deux<br />
dernières années. <strong>No</strong>us n’employons donc<br />
pas des auxiliaires bon marché, mais –<br />
comme le nom le dit – des spécialistes.<br />
Dans le domaine d’activité du backoffce,<br />
nous travaillons actuellement sur mandat<br />
pour plusieurs clients. <strong>No</strong>us pouvons<br />
ainsi tenir la comptabilité d’organisations<br />
comme la fondation autismuslink et<br />
l’association faîtière autisme suisse. De<br />
plus, une crèche nous a confié sa comptabilité.<br />
<strong>No</strong>us exploitions les boutiques en<br />
ligne de plusieurs entreprises. Par ailleurs,<br />
nous effectuons des travaux de traduction<br />
allemand/français pour différents clients.<br />
L’informatique, une vraie<br />
opportunité<br />
<strong>No</strong>tre offre dans le domaine informatique<br />
comprend aujourd’hui des prestations de<br />
service professionnelles dans le domaine<br />
des tests de logiciel, de la gestion des données<br />
(migration de données, contrôle des<br />
données) et du développement du web. Ici<br />
aussi, nous avons pu acquérir plusieurs<br />
clients dans la région de Berne et dans<br />
celle de Zurich. <strong>No</strong>tamment deux gros<br />
clients, le fabricant de logiciel SAP et Siemens<br />
SA.<br />
Les tests de logiciel sont une activité qui<br />
convient particulièrement bien aux autistes.<br />
Car il s’agit de trouver le plus d’erreurs<br />
et défauts possible dans un laps de<br />
temps réduit. Développer de nouvelles<br />
applications et adapter des applications<br />
existantes sont aussi des tâches adaptées<br />
aux aptitudes particulières des autistes<br />
souffrant du syndrome d’Asperger. En effet,<br />
ces derniers possèdent une capacité de<br />
réflexion logique et abstraite/de concentration<br />
élevée. Il n’est donc pas étonnant<br />
que Gerhard Gaudard, lui-même atteint<br />
du syndrome d’Asperger, ait fortement<br />
contribué à la mise en place de notre domaine<br />
d’activité informatique. Ses expériences<br />
dans le monde du travail «normal»<br />
ne sont pas totalement atypiques.<br />
Comme le déclarait cet ingénieur informatique<br />
dans une interview avec le<br />
«Tages-Anzeiger», il était considéré<br />
comme un «drôle de coco» qui a souvent<br />
changé d’emploi après son apprentissage.<br />
Pour que des personnes atteintes d’autisme<br />
se sentent bien au travail, il n’est<br />
cependant pas nécessaire de procéder à de<br />
grands changements. Il est important que<br />
le supérieur hiérarchique soit au courant<br />
du handicap et que certains obstacles<br />
soient préventivement éliminés. Des locaux<br />
étriqués, des postes de travail mobiles,<br />
de l’agitation, trop de tâches différentes<br />
en même temps et une pression trop<br />
forte peuvent se transformer en difficulté<br />
majeure pour les autistes.<br />
Un pas dans le monde<br />
du travail<br />
Les évaluations et les entraînements sont<br />
devenus un autre pilier important de notre<br />
activité au cours des derniers mois. <strong>No</strong>us<br />
les réalisons en étroite collaboration avec<br />
la fondation autismuslink, qui a fondé<br />
notre entreprise. autismuslink offre aux<br />
personnes souffrant d’autisme diverses<br />
prestations de service, notamment dans le<br />
domaine de l’intégration professionnelle.<br />
Outre le coaching et l’exercice des compétences<br />
sociales, cela comprend notamment<br />
les évaluations professionnelles et les<br />
entraînements au travail qu’autismuslink<br />
réalise en collaboration avec les offices AI<br />
cantonaux. Pour profiter du savoir-faire<br />
mutuel et mettre à profit des synergies,<br />
notre entreprise effectue des évaluations<br />
professionnelles et des entraînements au<br />
travail dans les domaines informatique et<br />
commercial chez les clients d’autismuslink.<br />
Cela nous permet d’évaluer les compétences,<br />
les besoins et les intérêts et, dans<br />
le cadre d’évaluations professionnelles, de<br />
déterminer en collaboration avec autismuslink,<br />
si une formation dans le do-<br />
28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
Le spécialiste de l’informatique Gerhard Gaudard<br />
maine commercial ou informatique peut<br />
être envisagée.<br />
<strong>No</strong>us recrutons d’ailleurs la plupart des collaborateurs<br />
grâce à ces évaluations, à condition<br />
que le profil corresponde aux exigences<br />
de nos champs d’activité. Cela nous a déjà<br />
permis de recruter un certain nombre<br />
d’excellents informaticiens, mais aussi des<br />
personnes avec une formation commerciale<br />
ou un diplôme universitaire dans le domaine<br />
des sciences sociales ou juridique.<br />
Ces évaluations montrent bien à quel point<br />
les difficultés et les restrictions spécifiques<br />
sont très variables et individuelles. On trouve<br />
ainsi des personnes qui ne supportent ni<br />
lumière ni bruit, alors que d’autres ont besoin<br />
d’une place de travail clairement structurée<br />
et d’instructions claires.<br />
<strong>No</strong>tre expérience au quotidien ne confirme<br />
en aucune façon le préjugé selon lequel les<br />
collaborateurs autistes sont d’une manière<br />
générale incapables de travailler en équipe<br />
ou des individualistes. La plupart considèrent<br />
certes le travail dans de grandes<br />
équipes comme une contrainte et préfèrent<br />
un travail autonome. Dans notre entreprise,<br />
nous réalisons cependant de nombreux<br />
mandats en équipe avec succès.<br />
Déjà l’été dernier, nous avons pu démarrer<br />
notre filière de formation avec trois apprentis<br />
informaticiens CFC avec orientation<br />
développement d’application. Cet<br />
apprentissage, que nous proposons aussi<br />
en collaboration avec autismuslink, est<br />
adapté aux besoins spécifiques de personnes<br />
atteintes d’autisme.<br />
Intégration<br />
et partici pation<br />
Pour toutes nos activités, nous nous focalisons<br />
sur l’intégration des personnes atteintes<br />
d’autisme dans le marché du travail<br />
et donc sur leur égalité de participation<br />
à la vie sociale. Pour ce faire, nous<br />
voulons poursuivre le développement de<br />
ces domaines. <strong>No</strong>tre objectif est d’employer<br />
environ 50 personnes atteintes d’autisme<br />
d’ici cinq ans. Pour y parvenir, nous voulons<br />
gagner de nouveaux clients et<br />
conclure d’autres partenariats.<br />
Vous trouverez des informations détaillées<br />
concernant notre entreprise et nos prestations<br />
de service sur notre site web (www.<br />
specialisterne.ch). Le site web de la fondation<br />
autismuslink (www.autimuslink.ch)<br />
fournit aussi des faits et chiffres relatifs à<br />
leurs prestations de service ainsi qu’au<br />
sujet de l’autisme.<br />
■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
29
POINTE DE MIRE<br />
Médecin en cas de catastrophe<br />
Même si l’humanité est souvent frappée par des catastrophes naturelles, le tsunami en 2004 et le<br />
tremblement de terre à Haïti en 2010 restent gravés dans nos mémoires de par leur ampleur.<br />
L’auteur s’est retrouvé sur place dans les deux cas. En plein milieu de la misère et de la souffrance, il<br />
a appris comment les sauveteurs de différentes nations pouvaient collaborer de manière efficace<br />
pour venir en aide aux victimes.<br />
Rolf A. Streuli, MACP, FRCP, resp. suppl. Groupe spécialisé Médecine du Corps suisse d’aide humanitaire (DDC, DFAE)<br />
Le 27 décembre 2004, les premières dépêches<br />
sur un effroyable tremblement de<br />
terre survenu sur la côte ouest de Sumatra,<br />
provoquant un tsunami d’une ampleur<br />
encore jamais vue, commençaient à tomber.<br />
En tant que membre du Corps suisse<br />
d’aide humanitaire (CSA), j’ai tout de suite<br />
réalisé que je devais m’attendre à un appel<br />
de la centrale à Köniz me demandant si je<br />
serais disponible pour engagement. La<br />
demande ne s’est pas fait attendre et j’ai<br />
été convoqué pour le briefing et la remise<br />
du matériel au dépôt à Wabern. Il me fallait<br />
bien sûr, avant toute chose, régler ma<br />
suppléance à l’hôpital. Le CSA avait décidé,<br />
dans un premier temps, d’envoyer à Banda<br />
Aceh une équipe d’intervention d’urgence<br />
composée d’un spécialiste de l’eau,<br />
de trois logisticiens et d’un médecin pour<br />
déterminer les besoins sur place.<br />
En autostop vers la misère<br />
Chargés avec tout ce qui est indispensable<br />
pour vivre dans une région dont l’infrastructure<br />
a été détruite, nous avons embarqué<br />
le 30 décembre à Kloten dans l’avion<br />
pour Singapour, où nous sommes arrivés<br />
le lendemain matin. Ensuite, nous avons<br />
immédiatement poursuivi notre voyage<br />
jusqu’à Medan, la capitale de Sumatra du<br />
<strong>No</strong>rd. Depuis là, un énorme avion de<br />
transport de type «Hercules», de l’armée<br />
de l’air australienne, nous a emportés<br />
jusqu’à Banda Aceh, à la pointe nord de<br />
l’île. Déjà à l’approche, nous avons découvert<br />
les incroyables destructions dans la<br />
grande ville d’environ 400 000 habitants.<br />
En autostop, nous avons finalement atteint<br />
tard le soir l’hôpital militaire encore<br />
partiellement intact mis en service par<br />
l’armée australienne aux abords de la<br />
ville. Les Australiens ont été très accueillants<br />
et nous ont attribué des civières pour<br />
la nuit dans une grande tente. <strong>No</strong>us nous<br />
sommes vite endormis sous nos moustiquaires.<br />
Le lendemain, nous avons commencé par<br />
dresser une liste de tous les médicaments,<br />
instruments et du matériel médical nécessaires.<br />
Les collègues australiens avaient<br />
déjà une certaine vue d’ensemble et m’ont<br />
présenté leur catalogue des exigences que<br />
j’ai, après révision, immédiatement transmis<br />
par téléphone à la centrale à Berne.<br />
Fractures et pneumonies<br />
Après avoir accompli ce travail, je me suis<br />
mis à la disposition de l’équipe australienne<br />
qui était composée d’un chirurgien<br />
et d’un anesthésiste. La grande majorité<br />
des patients qui affluaient en masse dans<br />
les quelques hôpitaux encore en état de<br />
fonctionner avait des fractures – souvent<br />
ouvertes – des extrémités inférieures avec<br />
des blessures purulentes des parties<br />
molles, provoquées par des débris charriés<br />
par le tsunami. Il y avait aussi beaucoup<br />
de patients qui souffraient en plus de<br />
pneumonies d’aspiration et crachaient de<br />
la glaire putride de couleur noire. Plus<br />
tard, cette maladie a été désignée par le<br />
Center for Disease Control and Prevention<br />
(CDC) à Atlanta comme la «Tsunami related<br />
aspiration pneumonia». Elle était<br />
causée par des bactéries à Gram négatifs<br />
endémiques en Asie du Sud-Est. Comme<br />
il n’était possible d’effectuer ni des examens<br />
radiologiques ni de laboratoire,<br />
nous avons été obligés de nous appuyer sur<br />
un diagnostic avec les yeux, le nez, les<br />
mains et le stéthoscope. Des schémas<br />
posologiques compliqués pour les médicaments<br />
étaient dès le début condamnés<br />
à l’échec, comme le dossier médical se<br />
limitait à un bout de papier. Dans cette<br />
situation, l’antibiotique idéal était donc la<br />
ceftriaxone pouvant être appliquée une<br />
fois par jour à une dose de 2 g. En cas de<br />
suspicion clinique d’une infection anaé-<br />
Illustration 1: Clinique pédiatrique dans des tentes dans l’enceinte de<br />
l’Hôpital universitaire de Port-au-Prince, Haïti. L’espace disponible était<br />
fortement restreint en raison du grand nombre de petits patients et de<br />
leurs mères!<br />
30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
robe en dessous du diaphragme, nous<br />
complétions le traitement avec du métronidazole<br />
(3 × 500 mg). Les patients avec<br />
une respiration spastique souffrant d’une<br />
pneumonie d’aspiration devaient inhaler<br />
du salbutamol. L’instruction des patients,<br />
en particulier des enfants, n’était pas facile,<br />
en raison des difficultés linguistiques.<br />
<strong>No</strong>us avons pu remédier à ce problème en<br />
bricolant des espaceurs avec des bouteilles<br />
en PET. La règle la plus importante de la<br />
médecine en cas de catastrophe est le<br />
vieux principe anglais: «Keep it simple!»<br />
Les fractures et les plaies étaient abondamment<br />
débridées et stabilisées à l’aide<br />
d’un fixateur externe ou d’un plâtre. Hélas,<br />
beaucoup d’extrémités, notamment<br />
les jambes, étaient dans un état si lamentable<br />
qu’une amputation était inévitable.<br />
La population au nord de Sumatra est<br />
musulmane et l’islam exige qu’après la<br />
mort, l’individu se présente à Allah en<br />
étant intact. C’est pourquoi la plupart des<br />
patients refusaient l’intervention ou donnaient<br />
leur consentement alors qu’il était<br />
déjà trop tard. La communication avec les<br />
patients et leurs proches s’effectuait avec<br />
l’assistance d’interprètes ou par des signes<br />
universels. <strong>No</strong>us, occidentaux, étions très<br />
impressionnés par les victimes qui acceptaient<br />
cette horrible catastrophe naturelle<br />
comme la volonté d’Allah et qui considéraient<br />
comme un signe divin que la plupart<br />
des mosquées n’avaient pas été détruites;<br />
elles étaient toutes de construction<br />
solide.<br />
des fosses communes, sans identification<br />
ADN – on ne faisait cela que pour les<br />
quelques touristes occidentaux morts en<br />
Thaïlande. Ces impressions psychiques et<br />
olfactives écrasantes rongeaient la capacité<br />
de résistances des sauveteurs, en particulier<br />
parce que le flux des patients était<br />
ininterrompu et que chacun pensait pouvoir<br />
se passer de sommeil. Le médecin<br />
devait donc toujours de nouveau ordonner<br />
aux sauveteurs d’aller dormir.<br />
Protection militaire<br />
Presque exactement cinq ans après le tsunami<br />
de Sumatra, le CSA devait une nouvelle<br />
fois partir pour une mission d’envergure.<br />
Cette fois pour Haïti, où le 12 janvier<br />
2010, un tremblement de terre détruisit<br />
presque entièrement la capitale Port-au-<br />
Prince et ses environs. Avec 220 000 morts<br />
et des dégâts matériels incommensurables.<br />
Le CSA avait pour tâche d’exploiter<br />
les cliniques d’obstétrique, de gynécologie<br />
et de pédiatrie dans des tentes (illustration<br />
1) à l’Hôpital universitaire de Port-au-<br />
Prince fortement endommagé. On recruta<br />
des spécialistes dans toute la Suisse. Ils<br />
venaient pour une mission de trois semaines<br />
(en général sept médecins et sept<br />
infirmières/infirmiers). Ici aussi, les<br />
conditions étaient difficiles. D’une part en<br />
raison du climat tropical, des incroyables<br />
destructions dans cette ville avant si élégante<br />
et des innombrables cadavres qui<br />
jonchaient les routes. La situation sécuritaire<br />
imprévisible, en raison de l’évasion<br />
de criminels des prisons détruites, représentait<br />
une difficulté supplémentaire à<br />
Haïti. L’hôpital universitaire devait ainsi<br />
être protégé par une compagnie de fusiliers<br />
américains.<br />
Apprendre des indigènes<br />
L’éventail des pathologies ressemblait à<br />
celui de Banda Aceh – fractures des extrémités<br />
(illustration 2) avec plaies des par-<br />
Une assistance pour<br />
les sauveteurs<br />
Parmi les tâches médicales lors d’une telle<br />
mission compte aussi l’observation et, si<br />
nécessaire, le conseil et la prise en charge<br />
des autres membres de l’équipe. Car le<br />
travail est particulièrement éprouvant, pas<br />
seulement à cause de la misère omniprésente,<br />
mais aussi en raison de l’environnement<br />
apocalyptique. A Banda Aceh,<br />
trois à quatre répliques sismiques violentes<br />
secouaient la ville quotidiennement,<br />
ce qui pour nous, qui n’étions pas<br />
du tout habitués à cela, nous effrayait à<br />
chaque fois. La température était tropicale<br />
et humide avec des orages intermittents.<br />
L’air était saturé d’odeurs de cadavre et<br />
toute la région était parsemée de milliers<br />
de morts de couleur jaunâtre et boursoufflés.<br />
L’armée indonésienne se chargeait<br />
progressivement de tous les enterrer dans<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
31
POINTE DE MIRE<br />
Illustration 2: Visite postopératoire après stabilisation d’une fracture de la jambe avec<br />
fixateur externe.<br />
ties molles infectées, mais aussi syndromes<br />
d’écrasement chez les personnes prises sous<br />
les décombres. Comme il n’y avait pas eu<br />
de tsunami, il n’y avait pas de pneumonies<br />
d’aspiration. Les cas de tétanos étaient par<br />
contre fréquents, la population d’Haïti<br />
n’étant majoritairement pas vaccinée. Les<br />
chances de survie de ces patients étaient<br />
minimales dans les conditions régnant ici.<br />
Aux soins intensifs, que l’équipe suisse avait<br />
dû reprendre après quelques semaines,<br />
nous n’avions pas comme chez nous une<br />
majorité de patients souffrant de problèmes<br />
coronaires, mais de graves cas de septicémie,<br />
de méningite, de complications obstétriques,<br />
de malaria et de tuberculose. <strong>No</strong>us<br />
avons vu plusieurs cas de perforation intestinale<br />
à la suite d’un typhus abdominal non<br />
traité, du jamais vu pour des médecins<br />
occidentaux! Les quelques collègues haïtiens<br />
encore engagés nous ont expliqué ces<br />
cas. Un bel exemple qui montre comme il<br />
est important d’apprendre des indigènes<br />
lors de telles missions.<br />
A Haïti, nous disposions d’un simple laboratoire<br />
et d’un équipement radiologique<br />
rudimentaire. Les collègues américains<br />
de la Harvard University nous<br />
aidaient avec leur appareil à ultrasons<br />
portable.<br />
A Haïti aussi, nous avons dû faire face au<br />
problème de l’amputation. On a ainsi<br />
reproché à certaines ONG d’avoir un peu<br />
trop vite utilisé la scie. Les équipes du<br />
CSA ont cependant effectué ce genre<br />
d’intervention, qui peut avoir de lourdes<br />
conséquences notamment chez les adolescents<br />
dans un pays en développement,<br />
avec la plus grande retenue. Là où c’était<br />
nécessaire, nous avons demandé un deuxième<br />
avis, p. ex. chez les chirurgiens<br />
militaires israéliens voisins.<br />
Les missions de secours en cas de catastrophe<br />
sont une expérience marquante<br />
pour chaque médecin. Une certaine<br />
expérience professionnelle est une<br />
condition indispensable pour réussir<br />
une mission; les médecins fraîchement<br />
diplômés n’ont pas encore suffisamment<br />
de routine. Il faut aussi être robuste,<br />
sur le plan physique et psychique,<br />
et capable de travailler très étroitement<br />
avec des personnes de cultures très différentes<br />
tout en faisant preuve de diplomatie.<br />
L’excellente et efficace collaboration<br />
des sauveteurs venus des quatre<br />
coins du monde aider dans l’enfer de<br />
Banda Aceh et Haïti reste un des plus<br />
beaux souvenirs – nous sommes capables<br />
de grandes choses, si nous le<br />
voulons!<br />
■<br />
Contact: r.streuli@besonet.ch<br />
32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
De l’insuline pour vivre<br />
Ce qui finit ici souvent dans la poubelle peut sauver des vies ailleurs. Par exemple de l’insuline et<br />
les moyens auxiliaires pour diabétiques. En Europe de l’Est et dans les pays en développement, ces<br />
produits sont souvent rares ou doivent être payés par les patients eux-mêmes. Pour beaucoup, une<br />
charge difficilement supportable. L’association «Insulin-zum-Leben» (de l’insuline pour vivre) apporte<br />
son assistance. Depuis peu, une filiale suisse a ouvert ses portes.<br />
Prof. (UKR) Dr (RUS) méd. dipl. Natalija Mayer<br />
Après avoir travaillé pendant plus de dix<br />
ans comme diabétologue, je me suis engagée<br />
à titre bénévole pour l’association<br />
«Insulin-zum-Leben» en Allemagne en<br />
tant que partenaire pour l’organisation<br />
mondiale «Insulin for Life». L’organisation<br />
«Insulin for Life» accompagne<br />
actuellement avec ses dix organisations<br />
nationales des<br />
projets dans plus de<br />
70 pays. Cela fait<br />
maintenant près<br />
de trois ans que je<br />
me suis installée<br />
à Lucerne. Avec<br />
quelques autres<br />
personnes partageant<br />
les mêmes<br />
idées, j’ai fondé l’association<br />
«Insulin-zum-<br />
Leben Schweiz e.V.». «Insulin-zum-Leben<br />
Schweiz» est<br />
une association d’utilité publique.<br />
Elle a ainsi pu obtenir une exonération<br />
fiscale du département des finances du<br />
canton de Lucerne. <strong>No</strong>tre association récolte<br />
de l’insuline non utilisée, des bandelettes<br />
de test et d’autres moyens auxiliaires.<br />
Elle envoie ensuite cette aide aux<br />
médecins qui ont besoin d’une assistance<br />
et aux organisations du diabète reconnues.<br />
Autant dans les pays en développement<br />
qu’en Europe de l’Est, nous pouvons<br />
sauver des vies avec ce qui n’est plus utilisé<br />
dans notre société du superflu. <strong>No</strong>us<br />
contrôlons sévèrement l’envoi et l’utilisation<br />
ciblée pour exclure tout abus.<br />
Projet-pilote en Bulgarie<br />
<strong>No</strong>tre premier projet-pilote est consacré à<br />
la Bulgarie. Tous les diabétiques reçoivent<br />
des médicaments et de l’insuline, mais à<br />
part 100 (!) bandelettes de test par année,<br />
aucun autre moyen auxiliaire. Tous les<br />
appareils de mesure, bandelettes de test<br />
supplémentaires ou autres moyens auxiliaires<br />
doivent être payés par les patients<br />
eux-mêmes. Avec un revenu familial<br />
moyen de CHF 450.– par mois, il ne reste<br />
en général pas d’argent pour s’acheter les<br />
moyens auxiliaires nécessaires. L’association<br />
du diabète bulgare dispose au total de<br />
sept bureaux régionaux et vend les moyens<br />
auxiliaires au prix coûtant. Malgré cela,<br />
plus de 70 pourcent des diabétiques ne<br />
peuvent pas se les payer. <strong>No</strong>us avons donc<br />
décidé de soutenir l’association du diabète<br />
bulgare. <strong>No</strong>us mettons à leur disposition<br />
des moyens auxiliaires en tout genre. De<br />
plus, nous établissons du matériel de formation<br />
et assurons la formation des médecins<br />
et des conseillers en diabète. Pour finir,<br />
nous équipons les bureaux régionaux<br />
avec du matériel informatique moderne.<br />
<strong>No</strong>us assurons personnellement la vérification<br />
détaillée de l’attribution correcte des<br />
dons. Dans le cadre d’une conférence<br />
consacrée au diabète chez les enfants et<br />
adolescents à Plovdiv/Bulgarie en novembre<br />
2013, nous avons pu remettre un<br />
premier don important. Le matériel informatique<br />
est également déjà arrivé en Bulgarie.<br />
Quatre visites sur place sont prévues<br />
pendant l’année en cours.<br />
A la fin de l’année, nous étions en<br />
Ukraine. Lors de diverses rencontres avec<br />
la société du diabète ukrainienne et le<br />
Prof. Volodymyr Pan’kiv, responsable du<br />
Ukraine Center of Endocrinology, nous<br />
avons décidé de leur apporter notre soutien<br />
en tant que partenaire. Dans<br />
le courant de cette année,<br />
nous allons convenir de<br />
trois à quatre rendezvous.<br />
Outre les paquets<br />
de dons,<br />
nous allons également<br />
prendre<br />
en charge des<br />
mesures de formation<br />
pour les<br />
médecins et le personnel<br />
médical. Les<br />
diabétologues ukrainiens<br />
aimeraient bien<br />
que plusieurs médecins aient<br />
la possibilité d’effectuer des stages de<br />
quelques semaines dans des hôpitaux<br />
suisses. <strong>No</strong>us allons prendre contact avec<br />
le comité de la SSED et discuter des possibilités.<br />
Distribuer l’information<br />
Pour renforcer la notoriété de notre<br />
projet, nous aimerions pouvoir le présenter<br />
lors de manifestations des médecins<br />
de famille et d’autres spécialistes.<br />
<strong>No</strong>us sommes donc ouverts à toute<br />
invitation. <strong>No</strong>tre principale revendication<br />
est de motiver tous les médecins de<br />
famille et médecins spécialistes, cliniques<br />
et établissements pour diabétiques<br />
à remettre notre prospectus aux<br />
patients. Vous pouvez commander des<br />
dépliants sur www.insulin-zum-leben.ch.<br />
Vous y trouverez également toutes les<br />
informations sur la manière dont vous<br />
pouvez soutenir les projets et sur les<br />
moyens auxiliaires dont nous avons<br />
besoin.<br />
■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
33
POINTE DE MIRE<br />
Bien plus qu’une politique<br />
du rafistolage<br />
La Suisse s’engage dans le cadre de la coopération au développement de multiples manières dans le<br />
domaine de la santé. Outre l’aide en cas de catastrophes humanitaires, la mise en place de services<br />
de santé viables est prioritaire. Le travail décentralisé ainsi que l’assistance aux patientes et patients<br />
vers plus d’autodétermination sont des piliers importants.<br />
Debora Kern, Health Policy Advisor, Direction du développement et de la coopération (DDC)<br />
Salima a 17 ans. Elle est la mère d’un garçon<br />
d’une année. Elle vit seule avec son fils<br />
près de Dodoma, la capitale de la Tanzanie.<br />
Salima a abandonné l’école à cause de<br />
la grossesse. On estime que près de 16<br />
millions de filles âgées de 16 à 19 ans ont<br />
un enfant, 90% d’entre-elles sont alors déjà<br />
mariées. Les fistules, les enfants mort-nés<br />
et les avortements précaires marquent souvent<br />
le destin de ces adolescentes.<br />
Anvar a 5 ans. Il vit dans un petit hameau<br />
du Khatlon Oblast au Tadjikistan et a une<br />
peur terrible des chiens. Cette peur est<br />
légitime. La rage est une cause de décès<br />
récurrente dans cette province. Le plus<br />
souvent, elle est transmise par les animaux<br />
domestiques ou sauvages. Et il est<br />
impossible d’obtenir un vaccin dans tout<br />
le pays. Dans le monde entier, ce sont plus<br />
de 60 000 personnes qui meurent chaque<br />
année de la rage – plus de la moitié sont<br />
des enfants.<br />
Batouma a 50 ans. Elle est Touareg originaire<br />
de Kidal à l’extrême nord du Mali.<br />
Elle souffre de diabète de type II. A Kidal,<br />
le personnel médical et les installations<br />
pour prendre en charge les patients de<br />
manière adéquate font cruellement défaut.<br />
Batouma est trop pauvre pour se<br />
déplacer plus au sud où l’approvisionnement<br />
est meilleur. Elle devrait changer son<br />
alimentation et bouger plus, ou prendre<br />
régulièrement de l’insuline. D’après des<br />
estimations de l’OMS, 347 millions de<br />
personnes souffrent de diabète dans le<br />
monde entier, 80% des personnes concernées<br />
vivent dans des pays en développement<br />
ou émergents. En 2030, le diabète<br />
occupera le 7 e rang parmi les causes de<br />
décès globales.<br />
Les individus qui se cachent<br />
derrière les chiffres<br />
<strong>No</strong>us donnons ici un visage à trois personnes.<br />
Elles sont représentatives des millions<br />
d’êtres humains qui disparaissent<br />
souvent derrière les chiffres ou qui ne sont<br />
pas perçus par l’opinion mondiale. Leurs<br />
destins montrent qu’une bonne santé est<br />
autant une condition qu’un résultat et un<br />
indicateur des trois dimensions du développement<br />
durable (social, économie et<br />
environnement).<br />
Comment réagit l’aide au développement<br />
suisse à cette situation? La Direction du<br />
développement et de la coopération, DDC,<br />
a le mandat légal de réduire la pauvreté<br />
et d’atténuer les souffrances (loi sur la<br />
coopération au développement 1976). Avec<br />
le crédit-cadre actuel, le Parlement a<br />
donné à la DDC le mandat pour les années<br />
2013 à 2016 d’aborder non seulement<br />
l’aide humanitaire, mais également les<br />
risques globaux. Pour le secteur de la<br />
santé, cela signifie en premier lieu d’atténuer<br />
les catastrophes humanitaires provoquées<br />
par des évènements naturels ou<br />
la guerre. Concrètement, il s’agit de sauver<br />
des vies humaines, de prodiguer des soins<br />
médicaux et de lancer des programmes de<br />
prévention. Pour y parvenir, l’aide humanitaire<br />
dispose de différents instruments.<br />
D’une part, il existe le Corps suisse d’aide<br />
humanitaire pour des engagements immédiats,<br />
doté du groupe spécialisé santé.<br />
Ce dernier a été engagé à Haïti après le<br />
tremblement de terre. En outre, l’aide<br />
humanitaire soutient aussi les acteurs<br />
comme le CICR, les organisations de<br />
l’ONU ou des ONG spécialisées comme<br />
MSF. C’est actuellement le cas en Syrie.<br />
Dans la coopération au développement<br />
et la coopération avec les<br />
Etats d’Europe de l’Est, les pays partenaires<br />
sont soutenus dans leurs efforts<br />
pour aménager le système de santé de<br />
manière à ce que toute la population ait<br />
un accès à des soins médicaux de qualité.<br />
Suivant l’état des systèmes de santé respectifs,<br />
les programmes de la DDC mettent<br />
des accents différents.<br />
Dans la coopération globale, la<br />
Suisse influence le dialogue politique glo-<br />
34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
bal dans certains domaines spécifiques.<br />
L’objectif étant en particulier de reprendre<br />
des thèmes globaux pour lesquels la<br />
Suisse présente des avantages comparatifs.<br />
La malaria est un exemple de ce type<br />
de coopération. Avec le Swiss TPH (Institut<br />
Tropical et de Santé Publique Suisse), la<br />
Suisse dispose non seulement d’un des<br />
instituts de recherche à la pointe dans ce<br />
domaine, mais héberge aussi les groupes<br />
pharmaceutiques Mepha Acino et <strong>No</strong>vartis<br />
qui sont très actifs dans la recherche sur<br />
la malaria ainsi que Syngenta dans le<br />
domaine des insecticides. De plus, les<br />
principales fondations qui s’engagent<br />
dans le domaine du développement des<br />
médicaments et des moyens diagnostiques<br />
contre la malaria ont leur siège à Genève.<br />
Dans le domaine de la malaria, la Suisse<br />
a donc un certain poids, elle est écoutée<br />
parce qu’elle influence le dialogue politique<br />
global de manière crédible et en<br />
s’appuyant sur les faits.<br />
Fixer les priorités<br />
La politique de la santé de la DDC comprend<br />
tous les domaines et tous les pays<br />
– de l’Albanie au Myanmar, en passant<br />
par la Tanzanie, le Zimbabwe ou le Kirghizstan.<br />
Il n’est donc pas étonnant<br />
qu’elle doive disposer d’une assise relativement<br />
large. Malgré tout, la Suisse se<br />
démarque par certaines caractéristiques<br />
dans les pays, mais aussi dans le dialogue<br />
politique global. Les thèmes prioritaires<br />
sont:<br />
• la réduction des maladies transmissibles<br />
et non transmissibles;<br />
• l’amélioration de la santé et des droits<br />
des mères, des nouveau-nés et des enfants<br />
y compris la santé sexuelle et reproductive;<br />
• le renforcement des systèmes de santé<br />
avec pour objectif d’établir une couverture<br />
universelle, c’est-à-dire l’Universal<br />
Health Coverage.<br />
Dans la coopération au développement à<br />
l’est et au sud, la DDC essaie de tenir<br />
compte des systèmes de santé locaux.<br />
Qu’est-ce que cela signifie concrètement?<br />
Tous les pays partenaires disposent de<br />
leur propre stratégie de santé, certains<br />
même de projets de réforme. La Suisse, en<br />
tant que bailleur de fonds officiel, s’y<br />
adapte et cherche – en accord avec le<br />
ministère de la santé, mais aussi avec les<br />
autres partenaires multi- et bilatéraux<br />
– une division du travail appropriée. La<br />
Suisse se caractérise par son travail à<br />
différents niveaux: ainsi, la DDC s’est spécialisée<br />
dans la plupart des pays sur les<br />
réformes et les améliorations au niveau<br />
décentralisé où elle réalise d’ailleurs ses<br />
propres projets. Il s’agit par exemple au<br />
Rwanda et au Burundi du niveau des<br />
districts, au Tadjikistan du niveau dit des<br />
rayons. Les expériences qu’elle fait dans<br />
ce cadre sont prises en compte dans le<br />
dialogue politique national et parfois<br />
aussi international. <strong>No</strong>us considérons ces<br />
échanges dits micro-macro comme élémentaires,<br />
notamment aussi pour combattre<br />
la corruption. De plus, ce système<br />
permet de contrôler dans quelle mesure<br />
le gouvernement central permet effectivement<br />
à l’aide d’arriver jusqu’aux populations<br />
nécessiteuses. Certes, les gouvernements<br />
doivent en premier lieu rendre<br />
des comptes à leurs citoyens et à leurs<br />
parlements, mais il est très utile dans un<br />
dialogue politique de pouvoir citer des<br />
exemples concrets de problèmes ou les<br />
raisons pour la lenteur des réformes. De<br />
plus, la Suisse teste au niveau décentralisé<br />
des réformes et innovations qui, si<br />
elles ont du succès, peuvent ensuite être<br />
reproduites au niveau national ou même<br />
être déclarées comme faisant partie de la<br />
politique sanitaire.<br />
L’autodétermination pour<br />
objectif<br />
Revenons-en à Salima, Anvar et Batouma.<br />
Ces trois destins mettent en évidence un<br />
développement plus récent dans nos efforts:<br />
ils montrent que la division entre<br />
maladies du bien-être et maladies de la<br />
pauvreté n’a plus de sens. Déjà aujourd’hui,<br />
80% de toutes les personnes qui<br />
meurent en raison de maladies dites non<br />
transmissibles vivent dans des pays en<br />
développement ou émergents (OMS 2010).<br />
Malgré cela, les maladies transmissibles<br />
et périnatales dominent encore dans la<br />
plupart des pays africains. <strong>No</strong>us avons<br />
donc actuellement une double difficulté<br />
dont l’étendue et les coûts augmentent<br />
rapidement. Comme les budgets de la<br />
santé de la plupart des pays en développement<br />
sont déjà aujourd’hui largement<br />
inférieurs au niveau minimum défini par<br />
l’OMS de USD 45.– par tête, des soins de<br />
base de qualité resteront à l’avenir aussi<br />
inaccessibles à beaucoup. Il faut donc non<br />
seulement entreprendre des efforts pour la<br />
promotion de la santé et la prévention,<br />
mais également dans la formation, l’égalité<br />
des sexes, l’alimentation et le commerce<br />
pour parvenir à maîtriser les coûts<br />
de la santé globaux. Car Salima, Anvar et<br />
Batouma aussi doivent à l’avenir avoir<br />
accès à des soins de base.<br />
Cela ne suffit cependant pas. C’est pourquoi<br />
la Suisse a fixé comme troisième<br />
priorité le renforcement du système. <strong>No</strong>us<br />
considérons cela comme un processus<br />
global: de la promotion de la santé en<br />
passant par les soins, les questions de<br />
l’accès et celles de la gouvernance et de<br />
l’empowerment. <strong>No</strong>us ne pouvons pas<br />
uniquement nous focaliser sur l’offre,<br />
mais devons autant tenir compte de la<br />
demande. Cela signifie que les êtres humains,<br />
qui bénéficient d’une prestation en<br />
tant que patient ou proche, ne doivent pas<br />
être perçus comme des «objets» passifs,<br />
mais comme des «clients» actifs, responsables<br />
et exigeants. Ils doivent ainsi non<br />
seulement assumer une part de responsabilité<br />
pour leur santé, mais aussi remettre<br />
en question la qualité et influencer le<br />
système par des mécanismes de contrôle<br />
et de réaction. L’objectif serait d’avoir des<br />
patients émancipés!<br />
■<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
35
POINTE DE MIRE<br />
Un engagement passionné<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>. Photos: Fabian Biasio.<br />
IAux premières heures de l’après-midi, le<br />
calme est revenu au «café sowieso». L’assaut<br />
de midi est passé. Des personnes d’un<br />
certain âge boivent un café, papotent ou<br />
lisent le journal. A la table voisine, une<br />
femme joue à un jeu de société avec sa<br />
fille. Une partie du personnel est en pause,<br />
une autre nettoie les toilettes ou repasse le<br />
linge de table dans l’arrière-boutique.<br />
Seule la cuisine reste en activité. Une soirée<br />
pour 70 personnes est en préparation.<br />
Un restaurant tout à fait normal au centre<br />
de la ville de Lucerne pourrait-on croire.<br />
Mais le «café sowieso» est un peu différent.<br />
Il offre une place de formation ou de<br />
travail aux personnes souffrant de difficultés<br />
d’apprentissage ou d’un léger handicap<br />
mental. Dans cet établissement<br />
travaillent des personnes qui n’arrivent<br />
pas ou pas encore à accéder au marché du<br />
travail primaire. Au «café sowieso», elles<br />
sont encadrées et formées selon leurs aptitudes.<br />
A la cuisine et dans le service, les<br />
employés qui disposent d’une formation<br />
supplémentaire assument cette tâche en<br />
plus de leur travail. Celui qui a l’impression<br />
que le travail ici est plus facile que<br />
dans un restaurant «normal» se trompe<br />
lourdement. Pour réussir le grand écart<br />
entre heures de présence, encadrement et<br />
restaurant fonctionnant, il faut des ressources<br />
supplémentaires en tout genre.<br />
Ainsi, on évalue déjà au préalable très<br />
exactement qui sera engagé. Le «café<br />
sowieso» n’est pas un atelier protégé. Les<br />
personnes qui travaillent ici doivent dis-<br />
36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
POINTE DE MIRE<br />
poser de certaines aptitudes. Celles avec<br />
un handicap doivent dans une certaine<br />
mesure faire preuve d’autonomie et de<br />
flexibilité. Elles doivent aussi être résistantes<br />
au stress, fiables et endurantes pour<br />
réussir dans un tel établissement. Les<br />
tâches doivent pouvoir être accomplies de<br />
manière autonome, après instruction correspondante.<br />
Les 40 à 50 menus de midi<br />
doivent rapidement être servis. Et lors d’un<br />
banquet, tous les convives doivent si possible<br />
recevoir leur entrée en même temps.<br />
Car une chose est claire au «café sowieso»:<br />
le client ne doit pas remarquer de différence,<br />
mais doit venir pour la bonne qualité<br />
du restaurant. Les ambitions de la<br />
cuisine vont dans ce sens. Tout est préparé<br />
avec des produits frais. Il y a chaque<br />
jour quelque chose de nouveau au menu.<br />
Les collaborateurs du «café sowieso» sont<br />
formés dans la mesure du possible, p. ex.<br />
en œnologie, ou ils apprennent à se rendre<br />
à la bibliothèque pour y emprunter un<br />
livre consacré à un sujet culinaire. Actuellement,<br />
les employés de cuisine qui savent<br />
lire sont instruits pour être capables de<br />
cuisiner des plats simples d’après une recette.<br />
Au «café sowieso», on mise sur les<br />
points forts de chacun et essaie ainsi de<br />
compenser les faiblesses. Une femme<br />
n’arrive pas à additionner deux plus deux,<br />
mais elle fait preuve d’une grande précision<br />
et corrige la plus petite faute. Même<br />
le persil qui manque sur la salade<br />
n’échappe pas à son regard. Si elles sont<br />
engagées à bon escient, ces personnes<br />
sont, malgré leur handicap, un plus pour<br />
l’entreprise. Du plaisir à travailler, la disposition<br />
à s’engager et de la fiabilité, une<br />
amabilité marquée vis-à-vis du client<br />
ainsi qu’un certain calme et de la sérénité<br />
caractérisent les collaborateurs du<br />
«café sowieso». Ou comme le dit la responsable<br />
Irma Metz: «<strong>No</strong>us nous engageons<br />
tous avec passion.» ■<br />
Stiftung café sowieso, Wesemlinrain 3<br />
a, 6006 Lucerne. Ouvert du lundi au<br />
vendredi de 7 h 45 à 18 h 00. Ouverture<br />
sur demande pour des événements<br />
spéciaux. www.cafesowieso.ch<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
37
PerspeCTIVES<br />
Série disciplines médicales: Actualités en pneumologie<br />
L’asthme bronchique<br />
Près de 7% de la population adulte en Suisse souffre d’asthme bronchique. Grâce aux corticostéroïdes<br />
inhalés, la plupart des patients peuvent être traités facilement et efficacement. Toutefois, le diagnostic<br />
représente parfois déjà un défi et chez une majorité des personnes touchées, la fonction pulmonaire<br />
ne peut pas être normalisée, malgré le traitement.<br />
Jörg D. Leuppi, professeur de médecine interne, Université de Bâle, médecin-chef, clinique universitaire de médecine,<br />
Hôpital cantonal de Bâle-Campagne, Liestal<br />
L’asthme bronchique se manifeste souvent<br />
par des épisodes répétés d’obstruction<br />
bronchique qui se normalisent spontanément<br />
ou sous traitement médicamenteux,<br />
par une hyperréactivité bronchique ainsi<br />
qu’une inflammation chronique des voies<br />
respiratoires. D’après l’étude de cohorte<br />
«SAPALDIA» («Swiss Cohort Study on Air<br />
Pollution And Lung and Heart Diseases in<br />
Adults») réalisée auprès de la population<br />
suisse, environ 5 à 7% des adultes souffrent<br />
d’asthme bronchique (3). La grande majorité<br />
des patients peut être traitée facilement<br />
et de manière efficace. Il existe<br />
toutefois une petite partie des personnes<br />
touchées dont l’asthme ne peut pas être<br />
contrôlé, respectivement leur fonction pulmonaire<br />
être normalisée, malgré un traitement<br />
approprié. Les corticostéroïdes<br />
inhalés constituent le traitement de base.<br />
Depuis son introduction à la fin des années<br />
1960/début des années 1970, la morbidité<br />
et la mortalité de cette maladie ont<br />
été sensiblement améliorées (1).<br />
Anamnèse détaillée<br />
Les symptômes typiques sont une soudaine<br />
détresse respiratoire, un sentiment d’oppression<br />
thoracique, une toux et un sifflement<br />
dans la poitrine (1, 6). Les troubles surviennent<br />
souvent la nuit ou tôt le matin. Ils<br />
peuvent être suivis d’intervalles sans aucun<br />
symptôme. Lors de l’anamnèse, il faut questionner<br />
le patient sur les facteurs déclenchants.<br />
L’effort physique, l’air froid, un environnement<br />
poussiéreux ou des infections<br />
virales peuvent souvent être des déclencheurs.<br />
Les médicaments peuvent aussi<br />
provoquer des crises d’asthme (en particulier<br />
les bêtabloquants, l’aspirine et d’autres<br />
antirhumatismaux non stéroïdiens [AINS]).<br />
Un examen allergologique ultérieur peut<br />
s’avérer utile pour prévenir les allergènes ou<br />
procéder à une éventuelle désensibilisation.<br />
Il faut également éclaircir si le patient présente<br />
des comorbidités comme une rhinite<br />
ou une sinusite chronique (post-nasal drip<br />
ou upper-airway-cough-Syndrom) ou un<br />
reflux gastro-œsophagien (RGO). Ces maladies<br />
peuvent aggraver l’asthme et doivent<br />
également être traitées. Un autre point à ne<br />
pas sous-estimer est le fait qu’un tiers des<br />
asthmatiques sont des fumeurs (7, 8). Pour<br />
évaluer la gravité, il faut se renseigner sur<br />
la fréquence des symptômes, mais aussi sur<br />
les symptômes nocturnes ou les restrictions<br />
au quotidien (cf. tableau 1). L’évaluation de<br />
l’anamnèse devient plus difficile si le patient<br />
ne présente pas tous les symptômes ou qu’ils<br />
n’apparaissent pas sous leur forme typique.<br />
Il n’est pas rare que l’asthme se manifeste<br />
par exemple par une toux chronique<br />
comme unique symptôme (10). Dans ces<br />
situations, il peut parfois être difficile de<br />
distinguer l’asthme des autres affections<br />
pulmonaires ou cardiaques.<br />
Examen physique<br />
Lors de l’examen physique, les signes d’une<br />
obstruction des voies respiratoires peuvent<br />
apparaître. Lors de l’auscultation pulmonaire,<br />
le patient peut présenter des bruits<br />
continus (sibilances, sifflements, bourdonnements)<br />
ainsi qu’une expiration prolongée.<br />
En cas d’obstruction grave, on peut<br />
aussi constater un faible bruit respiratoire<br />
(silent chest). Dans l’intervalle, il se peut que<br />
les signes pathologiques soient imperceptibles<br />
et que le patient présente un état physique<br />
totalement normal. (4).<br />
Examen de la fonction<br />
pulmonaire avec test de<br />
réversibilité<br />
La réalisation d’une spirométrie avec<br />
représentation de la courbe débit/volume<br />
fait partie du diagnostic de l’asthme<br />
bronchique. Elle permet d’opérer une<br />
distinction par rapport à d’autres maladies<br />
pulmonaires (p. ex. troubles restrictifs<br />
de la fonction pulmonaire) et sert<br />
aussi à déterminer le degré de sévérité,<br />
respectivement à évaluer le contrôle de<br />
l’asthme selon les directives GINA (1). Si<br />
une obstruction est diagnostiquée, la spirométrie<br />
doit être répétée après inhalation<br />
d’un bronchodilatateur à courte<br />
action pour documenter au moins une<br />
réversibilité partielle (c’est-à-dire une<br />
amélioration du volume expiratoire<br />
maximum à la première seconde [VEMS]<br />
et/ou de la capacité vitale forcée d’au<br />
moins 200 ml et de plus de 12% de la<br />
valeur initiale). Si le tableau clinique<br />
correspond et qu’une obstruction réversible<br />
ou partielle a été constatée lors de la<br />
spirométrie, le diagnostic de l’asthme<br />
peut être considéré comme assuré (1–5).<br />
Le test de provocation<br />
bronchique<br />
En cas de suspicion clinique d’asthme, mais<br />
de spirométrie normale, il est recommandé<br />
de procéder à un test de provocation bronchique<br />
(p. ex. méthacholine, mannitol ou<br />
effort physique) pour prouver l’hyperréactivité<br />
bronchique. Les tests de provocation<br />
bronchique sont sensibles en cas d’asthme<br />
bronchique. Cela signifie que si le test de<br />
provocation bronchique est négatif chez des<br />
patients qui ne sont pas déjà sous traitement<br />
antiasthmatique, il est très invraisemblable<br />
que ces derniers souffrent d’asthme bronchique<br />
(1, 11, 12). La spécificité d’un test<br />
positif est par contre limitée, étant donné<br />
que le test de provocation bronchique peut<br />
aussi produire un résultat positif pour<br />
d’autres maladies (p. ex. rhinite allergique,<br />
BPCO, fibrose kystique) (1, 11, 12). Chez les<br />
patients qui sont déjà sous médicaments<br />
antiasthmatiques et qui présentent donc<br />
une spirométrie normale, il est plus difficile<br />
d’établir un diagnostic sûr. Dans cette situation,<br />
la même étude recommande d’effec-<br />
38 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
PERSPECTIVES<br />
tuer un test de provocation à la méthacholine<br />
et, si celui-ci est négatif, de réduire<br />
progressivement la médication antiasthmatique<br />
tout en répétant le test de provocation<br />
après deux à trois semaines. Si une<br />
hyperréactivité bronchique apparaît alors<br />
durant cette période, la présence de l’asthme<br />
peut être considérée comme prouvée. Si les<br />
médicaments peuvent être entièrement<br />
arrêtés sans qu’une obstruction n’apparaisse,<br />
l’asthme peut dans une très large<br />
mesure être exclu (5, 13).<br />
Débit expiratoire<br />
de pointe (DEP)<br />
Mesurer un seul DEP ne convient pas pour<br />
diagnostiquer l’asthme, étant donné que la<br />
mesure du DEP dépend fortement de la<br />
collaboration du patient (observance, technique).<br />
Il vaut donc mieux procéder à un<br />
test de la fonction pulmonaire pour diagnostiquer<br />
l’asthme.<br />
Monoxyde d’azote (NO)<br />
dans l’air expiré<br />
L’importance du monoxyde d’azote (NO)<br />
dans l’air expiré comme biomarqueur non<br />
invasif pour diagnostiquer l’asthme reste<br />
encore controversée. Un taux de NO élevé<br />
dans l’air expiré corrèle cependant avec une<br />
inflammation de la muqueuse bronchique<br />
dominée par les granulocytes éosinophiles<br />
et indique donc une réponse aux stéroïdes.<br />
La mesure n’est pas invasive et peut être<br />
effectuée et répétée facilement. Un taux de<br />
NO nettement plus élevé indique cependant<br />
un asthme. Chez certains patients, la mesure<br />
du NO pour diagnostiquer et gérer<br />
l’asthme peut donc s’avérer utile (14, 16).<br />
Classification de l’asthme<br />
L’asthme est actuellement classé selon les<br />
directives GINA (Global Initiative for<br />
Asthma [1]) en asthme contrôlé, partiellement<br />
contrôlé et incontrôlé. Cette nouvelle<br />
classification s’appuie sur des critères<br />
cliniques simples, l’utilisation de médicaments<br />
d’urgence ainsi que des paramètres<br />
de la fonction pulmonaire (tableau 1). Il<br />
s’agit alors non seulement d’évaluer le<br />
contrôle de l’asthme lors du diagnostic,<br />
mais de répéter l’évaluation du contrôle de<br />
l’asthme au fil du temps et d’adapter le<br />
traitement en conséquence (intensification,<br />
réduction).<br />
Traitement médicamenteux<br />
Le traitement de l’asthme peut être accentué<br />
ou réduit à travers plusieurs<br />
étapes thérapeutiques. Le degré du<br />
contrôle de l’asthme détermine alors la<br />
marche à suivre. L’objectif thérapeutique<br />
est d’atteindre un bon contrôle de<br />
l’asthme sur une période prolongée. Si<br />
un asthme est contrôlé pendant plus de<br />
trois mois sous le traitement actuel, on<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
39
PerspeCTIVES<br />
Contrôlé Prtiellement contrôlé Incontrôlé<br />
Symptômes de jour < 2x / semaine > 2x / semaine 3<br />
Limitation<br />
de l’activité<br />
<strong>No</strong>n<br />
peut tenter de réduire le traitement<br />
jusqu’à l’échelon thérapeutique le plus<br />
bas possible (Step-down). En cas<br />
d’asthme incontrôlé, l’échelon thérapeutique<br />
doit être relevé (Step-up).<br />
Echelon thérapeutique 1: médication<br />
de secours/d’urgence uniquement<br />
Le traitement de l’asthme comprend chez<br />
tous les patients un bêta-2-sympathomimétique<br />
(SABA) comme médication<br />
d’urgence ou de secours. Chez les patients<br />
qui ne souffrent que rarement de troubles<br />
ou pour prévenir les rares symptômes dus<br />
à l’effort, l’usage unique d’un tel médicament<br />
de secours peut être envisagé. Si ces<br />
médicaments d’urgence doivent être pris<br />
plus souvent (> 2× par semaine), il faut<br />
renforcer le traitement (échelon 2). Le<br />
traitement unique avec un bêta-2-sympathomimétique<br />
à longue durée d’action<br />
(LABA), y compris ceux avec une action<br />
rapide comme le formotérol, ne doit pas<br />
être appliqué, étant donné qu’une monothérapie<br />
avec bêta-2-sympathomimétique<br />
à longue durée d’action peut provoquer<br />
une détérioration du contrôle de l’asthme<br />
et qu’elle a été associée à une mortalité<br />
accrue des patients (1, 4, 17, 18).<br />
Echelon thérapeutique 2: en plus:<br />
traitement de base avec corticostéroïde<br />
inhalé<br />
Tous les patients qui utilisent leur médicament<br />
d’urgence plus de deux fois par semaine<br />
ont besoin d’un traitement anti-inflammatoire<br />
en complément. Ce dernier est<br />
généralement composé d’un corticostéroïde<br />
inhalé. Chez les patients souffrant d’un<br />
asthme léger persistant, un stéroïde inhalé<br />
à faible dose suffit comme traitement de<br />
Qui<br />
Symptômes nocturne <strong>No</strong>n Qui<br />
Utilisation du SABA < 2x / semaine > 2x / semaine<br />
Fonction pulmonaire <strong>No</strong>rmal < 80%<br />
Exacerbations Aucune 1 / année<br />
Illustration 1: Degré du contrôle de l’asthme sous traitement<br />
Caractöristiques<br />
de la catégorie<br />
«Partiellement<br />
contrôlé» en l’espace<br />
d’une semaine<br />
base. Celui-ci entraîne une réduction du<br />
nombre d’exacerbations et des symptômes<br />
de l’asthme.<br />
Echelon thérapeutique 3 à 4: en<br />
plus: bêta-2-sympathomimétiques<br />
à longue durée d’action et augmentation<br />
de la dose de corticostéroïde<br />
inhalé<br />
Chez les patients qui présentent encore des<br />
symptômes sous corticostéroïde inhalé,<br />
l’association avec un bêta-2-sympathomimétique<br />
à longue durée d’action s’accompagne<br />
d’une atténuation supplémentaire<br />
des symptômes. On peut également augmenter<br />
la dose du corticostéroïde inhalé (1,<br />
19, 20). Comme alternative à la prescription<br />
de deux préparations, les corticostéroïdes<br />
inhalés peuvent être administrés avec les<br />
bêta-2-sympathomimétiques sous forme<br />
combinée. Les combinaisons fluticasone/<br />
salmétérol (Seretide ® ) et budésonide/formotérol<br />
(Symbicort ® , Vannair ) sont disponibles.<br />
Echelon thérapeutique 5: options<br />
supplémentaires<br />
Si un contrôle de l’asthme adéquat ne peut<br />
pas être obtenu avec les échelons thérapeutiques<br />
1 à 4, il est recommandé de procéder<br />
à une évaluation par le spécialiste et de vérifier<br />
le diagnostic. L’utilisation de corticostéroïdes<br />
oraux reste réservée aux asthmatiques<br />
gravement atteints, respectivement<br />
aux exacerbations graves. Leur usage doit<br />
si possible être limité dans le temps en raison<br />
des effets secondaires. Le traitement<br />
avec un anticorps monoclonal anti-IgE<br />
(omalizumab, Xolair ® ) est aussi limité à<br />
un petit sous-groupe d’asthmatiques allergiques.<br />
L’indication pour le traitement doit<br />
être établie par le spécialiste.<br />
Traitement non médicamenteux<br />
La formation des patients, notamment la<br />
formation dans la technique d’inhalation<br />
représente un des principaux éléments d’une<br />
thérapie de l’asthme réalisée avec succès (25,<br />
26). Ces formations sont très efficaces et<br />
avantageuses. Les formations pour patients<br />
sont proposées plusieurs fois par année par<br />
les ligues pulmonaires cantonales ou le<br />
Centre d’Allergie Suisse (aha). ■<br />
Contact: joerg.leuppi@ksbl.ch<br />
Références<br />
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Global strategy for asthma management and<br />
prevention. Updated 2012 [http://www.ginasthma.org]<br />
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40 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
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PerspeCTIVES<br />
Aus der «Praxis» *<br />
Gruppenpraxis für Kinder und Jugendliche, Bürgerspital, Solothurn<br />
Jugendliche in der «Walk-in Praxis»<br />
Adolescents in the Walk-in Clinic<br />
Thomas Baumann<br />
Theorie<br />
«Pubertät ist dann, wenn die Eltern<br />
schwierig werden», wird salopp gesagt.<br />
«Der Eros macht die Kindheit kaputt»<br />
(B. Sichtermann, Frühlingserwachen).<br />
Mit dem Beginn der Pubertät verändert<br />
sich auch die Funktion des Kinder- und<br />
Jugendarztes. Die Jugendlichen lösen sich<br />
von der Elterngeneration, zu der auch der<br />
Kinder- und Jugendarzt gehört, zu dem<br />
das Kind jahrelang – vielleicht auch gegen<br />
seinen erklärten Willen – gehen<br />
musste. Für den Jugendlichen ist der Kinder-<br />
und Jugendarzt somit nicht nur eine<br />
Art «Verbündeter der Eltern», sondern<br />
dieser steht dem Jugendlichen oft eher<br />
verunsichert gegenüber. Zudem muss er<br />
das Vertrauen des Jugendlichen oft erst<br />
gewinnen und verdienen. Wie steht er gegenüber<br />
der Information an die Eltern? Ist<br />
er verschwiegen? Es tut also <strong>No</strong>t, die eigene<br />
Rolle als Kinderarzt neu zu definieren.<br />
Jugendliche Kleider, ein poppiges Wartezimmer<br />
mit Stereoanlage, MP3-Player<br />
und ein von stillenden Müttern mit ihren<br />
Säuglingen getrennter Warteraum, sind<br />
da nur Äusserlichkeiten. Adoleszente Jugendliche<br />
sind eine unter sich, aber auch<br />
Frühe Adoleszenz Mittlere Adoleszenz Späte Adoleszenz<br />
Alter (Jahre) • 10–13 • 14–16 • 17–20 und älter<br />
Somatisch<br />
Körperbefinden<br />
Sexualität<br />
Kognition und<br />
Moral<br />
Unabhängigkeit<br />
Gleichaltrige<br />
• Beginn Pubertät: • Wachstumsspurt,<br />
• sekundäre Geschlechtsmerkmale,<br />
und Körperzusammen-<br />
veränderte Körperform<br />
• rasches Wachstum setzung, Akne, Geruch,<br />
Menarche, Spermarche<br />
• Beschäftigung mit sich<br />
selbst und pubertären<br />
Veränderungen<br />
• sexuelles Interesse<br />
übersteigt sexuelle<br />
Aktivität<br />
• konkrete Operationen,<br />
konventionelle Moral<br />
• weniger interessiert an<br />
Aktivitäten der Eltern<br />
• Orientierung in<br />
gleichgeschlechtlichen<br />
Gruppen<br />
• Langsameres Wachstum,<br />
Körperreife<br />
beendet<br />
• Akzeptanz des veränderten<br />
Aussehens, Sorge tären Veränderungen<br />
• Akzeptanz der puber<br />
um Attraktivität<br />
• vermehrter sexueller<br />
Drang, Experimentieren,<br />
Fragen der sexuellen<br />
Orientierung<br />
• Konsolidierung<br />
der sexuellen<br />
Identifikation<br />
• abstraktes Denken, • Idealismus/<br />
Hinterfragen der Absolutismus<br />
konventionellen Moral,<br />
• mit sich selbst beschäftigt<br />
• Streben nach elter licher<br />
Akzeptanz von mehr<br />
Unabhängigkeit<br />
• Konformität mit Gleichaltrigen,<br />
Experimentieren<br />
von risikoreichem<br />
Verhalten<br />
Tab. 1: Biopsychosoziale Entwicklung von Jugendlichen [9]<br />
• Wiederakzeptieren von<br />
elterlichen Wertvorstellungen<br />
und<br />
Ratschlägen<br />
• Gleichaltrigen-Gruppen<br />
weniger wichtig<br />
• intime Beziehungen<br />
für die Erwachsenen, erstaunlich unbekannte<br />
Bevölkerungsgruppe!<br />
Die Adoleszenz beginnt mit der Pubertät<br />
und gilt als beendet, wenn ein vollständiger<br />
oder zumindest weitreichender Grad<br />
an Autonomie erreicht ist, was üblicherweise<br />
mit finanzieller Selbstständigkeit<br />
gleichgesetzt werden kann. Lange Ausbildungen<br />
schieben diesen Zeitpunkt immer<br />
weiter hinaus. Die Jugend ist eine Lebensphase<br />
mit speziellen Anforderungen<br />
(Tab. 1).<br />
Gehen Jugendliche überhaupt zum Arzt<br />
und wenn ja, freiwillig? Einer Schweizer<br />
Umfrage zufolge gehen sie häufiger als<br />
angenommen. Über 75–78% gaben an,<br />
im letzten Jahr mindestens einmal beim<br />
Arzt gewesen zu sein. Wenn ein Jugendlicher<br />
mit einem somatischen Leiden zum<br />
Arzt kommt, muss er körperlich untersucht<br />
werden, auch wenn der Arzt davon<br />
ausgehen mag, nichts Auffälliges zu finden.<br />
Was aber auffällig bzw. nicht normal<br />
ist, definiert der Jugendliche. Und in diesem<br />
Alter ist für ihn vieles «nicht normal».<br />
Der Arzt kann hier mit «normalizing<br />
statements» viel Sicherheit vermitteln.<br />
Zudem dient die Untersuchung auch<br />
dazu, die Arztrolle und die Beziehung zu<br />
definieren.<br />
Der Beziehungsaspekt zwischen Arzt und<br />
Jugendlichem muss nicht nur eine neue<br />
äusserliche Form, sondern auch einen<br />
neuen, ehrlichen und direkten Inhalt bekommen<br />
(von der Triade zur Diade). Bei<br />
einem jugendlichen Patienten fragt sich<br />
der Arzt oft erst einmal, ob er ihn mit<br />
«Du» oder «Sie» anreden soll. Unsicherheit<br />
besteht auch immer wieder bei der<br />
Frage, ob die Eltern bei der Konsultation<br />
zugegen sein sollen. Um die Vertraulichkeit<br />
zwischen Arzt und Patient zu gewähr-<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Praxis» (2013; 102 (18): 1129-1135). VSAO-<br />
Mitglieder können die «Praxis» zu äusserst<br />
günstigen Konditionen abonnieren. Details s.<br />
unter www.verlag-hanshuber.com/vsao.<br />
42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
PERSPECTIVES<br />
leisten, gleichzeitig aber Loyalitätskonflikte<br />
in der Familie zu vermeiden, kann<br />
die Konsultation mit einem gemeinsamen<br />
Gespräch beginnen. Dabei werden gemeinsam<br />
die zu besprechenden Fragen<br />
aufgelistet. Anschliessend werden, nach<br />
Rückversicherung beim Jugendlichen, die<br />
Eltern gebeten, das Sprechzimmer zu verlassen.<br />
Häufig sind die Jugendlichen initial<br />
verunsichert, sie sind zum ersten Mal<br />
allein mit «ihrem Arzt». In der Regel<br />
möchte der Jugendliche, ausgesprochen<br />
oder nicht, vom Arzt dabei bestätigt werden,<br />
dass er «völlig normal» ist. Der<br />
Wunsch, so zu sein wie die Gleichaltrigen,<br />
ist zentral und kann vom Arzt kaum genug<br />
beachtet werden!<br />
Es kann aber durchaus auch sinnvoll sein,<br />
die Eltern immer dabei zu haben. Die Interaktion<br />
mit allen Beteiligten und das<br />
aktive Herausschälen von versteckten<br />
Konflikten, ein systemischer Ansatz, kann<br />
viel in Bewegung bringen. Es muss vom<br />
Arzt situativ entscheiden werden, welchen<br />
Weg er gehen will.<br />
Themen wie Drogen, Alkohol und Sex<br />
haben einen hohen Stellenwert, werden<br />
anlässlich des Arztbesuches aber kaum<br />
angesprochen und bedürfen des dafür<br />
nötigen gegenseitigen Vertrauensverhältnisses.<br />
Dafür werden öfters andere Beschwerden<br />
auf Anfrage genannt (in der<br />
Reihenfolge ihres Auftretens): Müdigkeit,<br />
Schlafstörungen, Kopfschmerzen, Bauchschmerzen,<br />
dermatologische Probleme,<br />
Atembeschwerden, Beinschmerzen, Gewichtsprobleme<br />
und Sehstörungen.<br />
Schlafstörungen können biologisch begründet<br />
sein, da sich der Schlafrhythmus<br />
in der Adoleszenz ändert und die Schlafdauer<br />
sinkt. Dennoch sollten Schlafstörungen<br />
ernst genommen werden, da sie<br />
zu Unfällen, Schulversagen und Verhaltensauffälligkeiten<br />
führen, bzw. ein Symptom<br />
einer depressiven Entwicklung sein<br />
können. Etwa 40% der Jugendlichen befinden<br />
sich, zumindest zeitweise, in einer<br />
depressiven Stimmung, aber die wenigsten<br />
sprechen mit dem Arzt darüber. Weitere<br />
Hinweise sind funktionelle Beschwerden<br />
und Schulabsenzen. Letztere müssen<br />
den Arzt hellhörig machen. Schulabsenzen<br />
haben oft weniger mit den schulischen<br />
Leistungen zu tun, sondern damit,<br />
dass ein Jugendlicher von seiner peer<br />
group (Gruppe Gleichaltriger) ausgeschlossen<br />
wird. Mobbing ist ein eminent<br />
wichtiges Thema bei Jugendlichen und<br />
darf nicht unterschätzt werden. Oft ist es<br />
aber sehr schwierig, das Thema beim Jugendlichen<br />
zu Sprache zu bringen, da er<br />
sich mitschuldig fühlt oder/und in einem<br />
Loyalitätskonflikt mit seinen Mitschülern<br />
steckt. Depressive Stimmungen oder Depressionen<br />
führen oft zu «Selbstbehandlungen»,<br />
so auch zu Drogenkonsum.<br />
Mittels Drogen glauben sie sich von Ihren<br />
Problemen ablenken zu können. Dies sind<br />
aber auch (appellative) Alarmsymptome,<br />
die der Arzt kennen sollte. Risikoverhalten<br />
ist typisch für dieses Alter und hilft den<br />
Jugendlichen, eigene Grenzen und seine<br />
Identität zu finden. Überstandene Gefahren<br />
steigern das Selbstwertgefühl und die<br />
Stellung im sozialen Kontext der peer<br />
group. Um Neues kennenzulernen wie<br />
z. B. gelegentlich mit Freunden einen<br />
Rausch «auszuprobieren», wäre der Begriff<br />
Experimentierverhalten wohl passender<br />
als Risikoverhalten. Andererseits<br />
sind überangepasste Jugendliche ohne<br />
Risikoverhalten auch nicht wünschenswert,<br />
denn sie können in dieser Lebensphase<br />
ungemein wichtige Erfahrungen<br />
nicht machen, die ihnen im späteren Leben<br />
sicher fehlen werden! Zu all diesen<br />
Themen kann/muss der Arzt eine eigene<br />
Meinung haben und die, so denke ich,<br />
auch den Jugendlichen gegenüber klar<br />
kommunizieren. Der Jugendliche hat es<br />
verdient, einen Gesprächspartner zu haben,<br />
der Stellung nimmt!<br />
Mit Jugendlichen, die im Rahmen der<br />
schulärztlichen individuellen Schulabgangsuntersuchung<br />
oder der Vorsorgeuntersuchung<br />
in die Praxis kommen, können<br />
die vorgängig verteilten Fragebögen<br />
(s. Vorsorgemanual der SGP/Atlas der<br />
Entwicklungsdiagnostik, Thieme) gemeinsam<br />
mit dem Jugendlichen besprochen<br />
werden. Sie ermöglichen es, gezielt<br />
auf offene Fragen des Jugendlichen einzugehen<br />
und sind, da Jugendliche oft<br />
nicht gerne über gewisse Themen sprechen,<br />
ein sehr hilfreiches Mittel. Eine<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
43
PerspeCTIVES<br />
Zuhause<br />
Ausbildung<br />
Aktivitäten<br />
und Peers<br />
Medikamente<br />
und Drogen<br />
Sexualität<br />
Suizidalität<br />
und Depression<br />
Tab. 2: HEADSS-Screening [9]<br />
• Wo und mit wem wohnst du zusammen?<br />
• Wie kommst du mit deinen Geschwistern/Eltern aus?<br />
• Wie werden Meinungsverschiedenheiten ausgetragen?<br />
• Wem kannst du deine Sorgen anvertrauen?<br />
• Hast du kürzlich gezügelt?<br />
• Was magst du/magst du nicht an der Schule?<br />
• Wie kommst du mit den Lehrern/Mitschülern aus?<br />
• Welche Schulfächer magst du am liebsten/wenigsten?<br />
• Wie sind deine Schulleistungen? Besserung oder Verschlechterung in<br />
letzter Zeit?<br />
• Wie verbringst du die Zeit nach der Schule / am Wochenende?<br />
• Was sind deine Hobbys?<br />
• Treibst du regelmässig Sport?<br />
• Wie viel Zeit verbringst du mit TV-Schauen und Computerspielen?<br />
• Hast du Freunde, denen du vertrauen kannst?<br />
• Viele Jugendliche haben mal eine Zigarette probiert oder rauchen regelmässig,<br />
wie ist das bei deinen Freunden?<br />
• Hast du selbst schon Zigaretten geraucht?<br />
• Falls ja, hast du schon daran gedacht, mit dem Rauchen aufzuhören?<br />
• Wie oft und bei welcher Gelegenheit (z. B. mit Freunden oder allein) trinkst<br />
du Alkohol?<br />
• Hast du schon einmal Marihuana und/oder andere Drogen konsumiert?<br />
• Nimmst du gelegentlich oder regelmässig Medikamente ein?<br />
• Warst du schon einmal verliebt? Falls ja, in wen?<br />
• Hast du momentan einen Freund/eine Freundin?<br />
• Ein Teil der Jugendlichen ist sexuell aktiv: Hast du schon eine sexuelle<br />
Beziehung mit einem Freund/einer Freundin gehabt?<br />
• Hat dich jemals jemand so behandelt/berührt, dass es dir unangenehm war?<br />
• Wie ist es dir in den letzten Wochen gegangen?<br />
• Fühlst du dich oft traurig, schlecht gelaunt, interessenlos, innerlich leer, hoffnungslos?<br />
• Hattest du jemals Gedanken, dass du dir etwas antun/nicht mehr leben<br />
möchtest?<br />
• Falls ja, wann letztmals? Hast du dir überlegt, was du dir antun würdest<br />
und wie?<br />
• Falls ja, hast du jemals zuvor versucht, dir das Leben zu nehmen?<br />
weitere Unterstützungsmöglichkeit kann<br />
nach eingehender Abklärung die mehr<br />
oder weniger eltern unabhängige Beratung<br />
in der Berufswahl sein.<br />
Nicht vergessen werden darf in dieser Periode<br />
die oft unfreiwillige Sexualisierung<br />
im Leben des Heranwachsenden. Es ist oft<br />
erschreckend, wie die Jugendlichen – trotz<br />
aufgeklärter Eltern, Schule, Film und Internet<br />
– noch heute riesige Wissenslücken<br />
im Bereich der Aufklärung haben. Gerade<br />
Jugendliche in höheren Schulen stellen<br />
dabei eine besondere Risikogruppe dar.<br />
Das Wissen wird in der Regel von den<br />
Gleichaltrigen (peer group) vermittelt, die<br />
auch nicht besser informiert sind. Der Kinder-<br />
und Jugendarzt soll/kann sich auch<br />
dieser Fragen ehrlich und offen annehmen,<br />
entsprechende Ausbildung, und Interesse<br />
am Thema und Erfahrung vorausgesetzt.<br />
Buchempfehlungen und Vermittlung<br />
von Informationsressourcen werden<br />
vom Jugendlichen sicher begrüsst. Ob er sie<br />
dann auch nutzt, ist eine andere Frage.<br />
Eine Interview-Technik für die Beurteilung<br />
der psychosozialen Entwicklung von<br />
Jugendlichen ist das HEADSS-Screening<br />
von Goldenring und Cohen. Das HEADSS-<br />
Screening (Tab. 2) beginnt mit weniger<br />
persönlichen Fragen nach der Familie,<br />
Ausbildung, Freizeitaktivitäten und dem<br />
Kontakt zu Gleichaltrigen. Dann folgen<br />
persönlichere Themen wie Substanzmissbrauch,<br />
Sexualität, Depression usw.<br />
Das Patientengeheimnis ist ein zentrales<br />
Element für den Aufbau einer vertrauensvollen<br />
Arzt-Patienten-Beziehung. Jugendliche<br />
sind eher bereit, mit Ärzten über<br />
persönliche Angelegenheiten zu sprechen,<br />
wenn ihnen die Wahrung des Patientengeheimnisses<br />
auch gegenüber den Eltern<br />
zugesichert wird. Wenn Ärzte aber nicht<br />
über die Wahrung des Patientengeheimnisses<br />
sprechen, können die Jugendlichen<br />
nicht wissen, ob der Arzt dieses tatsächlich<br />
wahren wird. Grundsätzlich sollte dieser<br />
aber nur die Wahrung des eingeschränkten<br />
Patientengeheimnisses zusichern<br />
(ärztliche Schweigepflicht) – unter der<br />
Voraussetzung, dass keine ernsthafte<br />
Selbst- und/oder Fremdgefährdung vorliegt.<br />
Voraussetzung für das Recht einer<br />
minderjährigen Person auf die Wahrung<br />
des Patientengeheimnisses, sowie auf die<br />
selbständige Entscheidung über medizinische<br />
Massnahmen ist deren Urteilsfähigkeit.<br />
Diese ist gegeben, wenn die jugendliche<br />
Person eine genügende kognitive<br />
und emotionale Reife erreicht hat, um<br />
den Zweck die Wirkung, sowie die Nebenwirkungen<br />
einer Behandlung, wie auch<br />
die Folgen einer ausbleibenden Behandlung<br />
zu verstehen. Die Urteilsfähigkeit<br />
muss vom Arzt beim gleichen jugendlichen<br />
Patienten für jede Situation neu<br />
beurteilt und schriftlich dokumentiert<br />
werden. Als Faustregel kann davon ausgegangen<br />
werden, dass bei unter 12-Jährigen<br />
die Urteilsfähigkeit nicht gegeben ist,<br />
sie bei 12- bis 16-Jährigen individuell bestimmt<br />
werden muss, während sie bei über<br />
16-Jährigen in der Regel angenommen<br />
werden darf.<br />
Ja – und dann wäre da noch die «Pubertätskrise»,<br />
die sicherlich auch eine «Elternkrise»<br />
ist. Die Krise kann aber auch<br />
als eine Chance angesehen werden, sofern<br />
die Beteiligten sie einigermassen überstehen.<br />
Eine Chance für den Jugendlichen,<br />
sich loszulösen und neu zu orientieren;<br />
für die Eltern – sofern sie die Loslösung<br />
gut verarbeiten –, ihrer Beziehung eine<br />
neue Ausrichtung zu geben.<br />
Der Jugendliche dankt diese Offenheit,<br />
Ehrlichkeit und Empathie – vielleicht<br />
gerade auch auf diesem Gebiet – mit einer<br />
neuen emanzipierteren Beziehung, von<br />
der sich dann beide Teile (Jugendlicher<br />
und Kinder- und Jugendarzt) erfolgreich<br />
lösen. Das während vieler Jahre begleitete<br />
Kind kann nun in die Erwachsenenwelt<br />
44 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
PERSPECTIVES<br />
(und zu «richtigen Ärzten») entlassen<br />
werden (Transition).<br />
Praxis<br />
Der Jugendliche in der Sprechstunde des<br />
Kinderarztes ist in der Regel eher eine<br />
Seltenheit. Ist der Kinderarzt schon länger<br />
praktizierend, fallen ihm einige zu, die<br />
den Schritt in die Transition zum «richtigen<br />
Arzt» nicht wagen, oder vom auch<br />
narzisstisch veranlagten Kinderarzt aktiv<br />
davor bewahrt werden. Die Schwelle, in die<br />
Kinderarztpraxis zu gehen, ist auch für<br />
den Jugendlichen hoch: Er versteht sich<br />
als Erwachsener und findet sich nicht immer<br />
zwischen Plüschtieren und schreienden<br />
Säuglingen zurecht. Oft findet auch<br />
der Kinderarzt nicht den Weg aus der<br />
Triade und glaubt, ohne Beisein der Mutter<br />
nicht zielgerichtet arbeiten zu können.<br />
Oder er schwankt im Umgang mit dem<br />
Jugendlichen zwischen kumpelhafter Anbiederung<br />
und autoritärem Gehabe. Was<br />
auch immer die Gründe dafür sind, sie<br />
wurden anderorts schon ausführlicher<br />
behandelt: Jugendliche sind in pädiatrischen<br />
Praxen eher Mangelware. Nun<br />
kommen sie seit einigen Monaten deutlich<br />
häufiger in unsere Praxis. Und das hat,<br />
glaube ich, eine einfache Erklärung: Wir<br />
haben die Eintrittsschwelle deutlich gesenkt,<br />
wir haben eine «Walk-in Praxis»<br />
realisiert. Aber das hat eine Geschichte:<br />
Wir hatten genug. Genug von den hunderten<br />
Telefonanrufen, den oft frustranen<br />
Versuchen unserer Praxisassistentinnen,<br />
den aus der Sicht der besorgten Eltern<br />
dringlichen, aus unserer eher unerheblichen<br />
Konsultationsgrund als das verständlich<br />
zu machen, was er ist: unerheblich<br />
und für eine Konsultation nicht dringlich<br />
genug. Meist scheiterten sie. Auch die ausführlichsten<br />
Beratungen, anlässlich derer<br />
unsere Praxisassistentinnen ihr ganzes<br />
Wissen einsetzten, vermochten die letzten<br />
Zweifel der besorgten Eltern nicht zu beseitigten.<br />
Sie brachten letztlich dann doch<br />
ihr Kind in die Praxis, damit der Arzt Gewissheit<br />
geben konnte. Bei durchschnittlich<br />
hundert Konsulta tio nen pro Tag<br />
macht das sicher hundert Telefonanrufe.<br />
Eine, ja zwei Praxisassistentinnen waren<br />
dauernd am Telefonieren, die Leitungen<br />
waren besetzt, die Eltern kamen nicht<br />
durch und die <strong>No</strong>tfallpatienten mussten<br />
zudem zwischen die regulären Konsultationen<br />
reingepresst werden: Alle waren<br />
unzufrieden. Es musste etwas geschehen!<br />
Wir richteten eine «Walk-in Praxis» in<br />
unserer Gruppenpraxis ein.<br />
Neu können sich nun die Eltern und natürlich<br />
die Jugendlichen, direkt ohne Anmeldung<br />
zwischen 9 und 19 Uhr in der<br />
«Walk-in Praxis» einfinden. Kein Telefonieren<br />
nötig! Sie müssen nicht aggravieren<br />
bzw. ihre Krankheit als schlimmer<br />
beschreiben, als sie ist, um doch noch in<br />
die <strong>No</strong>tfallsprechstunde zu kommen. Es<br />
erübrigt sich auch, ihre Geschichte mehrmals<br />
erzählen zu müssen. Auch müssen<br />
sie den Praxisassistentinnen keine Geschichte<br />
mehr auftischen, die vielleicht<br />
nur am Rande mit dem Konsultationsgrund<br />
(hidden agenda) zu tun hat, was<br />
gerade den Jugendlichen, die sich schwer<br />
tun, zur Sache zu kommen, sehr entgegenkommt.<br />
Einer aus unserem Ärzteteam<br />
hat «<strong>No</strong>tfalldienst» und nimmt sich den<br />
Klienten an. Das führt oft zu erzwungenem<br />
Arztwechsel, was aber für beide Seiten<br />
auch Vorteile bietet. Da wir eine gemeinsame<br />
Krankengeschichte führen,<br />
kann der «Neue» die Krankengeschichte<br />
vielleicht mit anderen Augen sehen und<br />
oft neue Aspekte und Lösungen anbieten,<br />
die beiden Parteien dienen.<br />
Dank der «Walk-in» Sprechstunde kommen,<br />
so haben wir den Eindruck, deutlich<br />
mehr Jugendliche in unsere Praxis. Aus<br />
welchen Gründen? Hier die zehn häufigsten,<br />
sozusagen die «zehn S» der praktischen<br />
Adoleszentenmedizin:<br />
Stress<br />
Viele Jugendliche erleiden Stress. Sie kommen<br />
kaum wegen dem «Stress» in der<br />
Familie – deshalb kommt in der Regel die<br />
Mutter, wenn es hochkommt auch der<br />
Vater. Stress in der Familie geht, so denken<br />
wohl die Jugendlichen, den Kinderarzt<br />
nichts an. Stress, den sie beschäftigt, haben<br />
sie z. B. in der Schule. Sie erfüllen die<br />
in sie gesteckten Erwartungen nicht, erhalten<br />
schlechte <strong>No</strong>ten. Des Weiteren ist<br />
Stress mit den Mitschülern und Mobbing<br />
ein Thema. Letzteres wird selten direkt<br />
geäussert und muss oft «ausgegraben»<br />
werden. Häufig mündet der Stress in somatoforme<br />
(funktionelle) Störungen, die<br />
dem Arzt als vordergründiger Konsultationsgrund<br />
angeboten werden.<br />
Der Kinderarzt versucht mit guten Ratschlägen<br />
wie «it takes two to tango» die<br />
Situation durch Erklärung und Verständnis<br />
zu deeskalieren. Oft kommt es zu so<br />
genannten runden Tischen an denen, aus<br />
der Sicht des Jugendlichen, meist wenig<br />
demokratisch, oft nur ovale (nicht für alle<br />
gleich «rund») Lösungen gefunden werden.<br />
Es ist dann nicht immer leicht, für<br />
den Jugendlichen in die Bresche zu springen.<br />
Auch der Zeitaufwand ist erheblich,<br />
manchmal aber auch lohnend.<br />
Schwäche<br />
Jugendliche schlafen viel und mehr als<br />
Erwachsene. Zudem verschiebt sich ihr<br />
Schlaf-Wach-Rhythmus, sie werden zu<br />
Nachtmenschen und haben wenig Lust,<br />
morgens aufzustehen. Alles ist bei ihnen<br />
im Umbau: vor allem das Gehirn sowie<br />
auch die Säfte (gem. mittelalterlicher Säftelehre).<br />
Dazu haben sie oft Schul stoff zu<br />
verarbeiten, der wenig oder gar nichts mit<br />
ihrer aktuellen Lebenserfahrung zu tun<br />
hat und der für sie nur einen Sinn zu haben<br />
scheint: nämlich daran zu scheitern.<br />
Viele Kinderärzte, vor allem aber Ärzte, die<br />
neben medizinischen auch grosse pekuniäre<br />
Interessen haben, verordnen grosszügig<br />
Medikationen wie z. B. Eiseninfusio<br />
nen, Omega-Fettsäuren, Vitamin-D-<br />
Supplementierung oder etwas «Ganzheitliches».<br />
Hält man sich an die <strong>No</strong>rmwerte<br />
des Kindesalters, sind Interventionen nur<br />
in ganz wenigen Situationen angebracht.<br />
Jugendliche sollen ernst genommen werden<br />
und «Zahnen» nicht mehr. Sie brauchen<br />
also auch kein «Zahngel», sondern<br />
Unterstützung, empathische Zuwendung<br />
und Auseinandersetzung. Das ist eine aufwändige<br />
aber dankbarere Aufgabe.<br />
Sex<br />
Jugendliche, vor allem Mädchen, kommen,<br />
weil sie die «Pille danach» brauchen.<br />
Burschen scheint dies auch heute<br />
noch wenig anzugehen. Einige Mädchen<br />
kommen häufig, andere nur einmal. Je<br />
ferner die ethnische Herkunft ist, desto<br />
heikler sind die Gespräche, die nicht mahnend,<br />
sondern erklärend sind. Wir hören<br />
manchmal Dinge, die wir nicht unbedingt<br />
hören möchten. Zuweilen sind dann weitere<br />
zeitaufwendige Massnahmen angezeigt,<br />
um die Jugendlichen vor oft irrationalen<br />
Vorwürfen zu schützen. Manchmal<br />
können wir helfen, oft nicht. Wer kommt<br />
schon gegen tradierte Meinungen an? In<br />
jedem Fall gilt es zu eruieren, wie gross<br />
das Wissen des Jugendlichen im Bereich<br />
der Aufklärung ist. Oft ist es erschreckend<br />
wenig. Eine prophylaktische Abgabe von<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
45
PerspeCTIVES<br />
Antikonzeptiva ist zu besprechen. Eine<br />
gynäkologische Untersuchung ist in diesem<br />
Alter dazu nicht nötig, aber eine<br />
Nachfrage/Abklärung bezüglich Thromboembolierisiko.<br />
Der Einbezug der Eltern<br />
(Arztgeheimnis) muss mit dem Jugendlichen<br />
angesprochen werden.<br />
Somatoformes<br />
Konflikte, die der Jugendliche nicht lösen<br />
kann, double binds (Doppelbindungen),<br />
Versagerängste, Überforderungen usw.<br />
führen oft zu somatoformen Beschwerden.<br />
Es gilt, nach Ausschluss somatischer Ursachen,<br />
die wahren Ursachen zu ergründen.<br />
Oft muss sich der Arzt dabei erst das<br />
Vertrauen erarbeiten. Das «Enttarnen»<br />
eines Symptoms kann für den Patienten<br />
auch zum Verlust eines Schutzes bedeuten.<br />
Nur systemische Arbeit erlaubt hier,<br />
Ursache und Wirkung zu differenzieren<br />
und gezielte Massnahmen einleiten zu<br />
können. Das Delegieren an Psychiatrische<br />
Dienste oder eine Psychologin sind nicht<br />
immer zielführend. Oft verweigern die<br />
Jugendlichen die Überweisung: «Ich bin<br />
doch nicht psychisch krank!» Kinderärzte<br />
tun also gut daran, nicht nur als Weiterweiser<br />
zu fungieren, sondern auch<br />
«einzusteigen». «Sein» Jugendlicher wird<br />
es ihm dankbar sein!<br />
Schmerz<br />
Jugendliche zu behandeln, heisst viel<br />
Traumatologie zu betreiben. Bei gröberen<br />
Verletzungen bedeutet das Gipsen, Redressieren<br />
usw. Leichte chronische Sportverletzungen<br />
betreffen häufig Tendinosen, Paratendinosen,<br />
Einlagen und Trainingsberatung.<br />
Aber auch seltene Pathologien wie<br />
Pertes, Epiophysiolyse oder andere seltenere<br />
Erkrankungen kommen vor. Schmerzen<br />
sind aber auch ein Appell an den Arzt.<br />
Schmerz kann ein mehr oder weniger<br />
tauglicher Schutz vor Überforderung, vor<br />
zu grossen Ansprüchen an sich selbst oder<br />
vor «Heli koptereltern» (überfürsorglich,<br />
ständig um das Kind schwirrend) sein.<br />
Gerade chronischer, kaum objektivierbarer<br />
Schmerz bedarf einer spezifischen<br />
Exploration und Interven tion.<br />
Schwänzen<br />
Schule macht nicht allen immer Spass.<br />
Insbesondere nicht den Knaben. Manchmal<br />
sind die Gründe für ein Arztzeugnis<br />
einsichtig, oft aber nicht. Der Arzt ist zwischen<br />
Wohltätigkeit, Verständnis und<br />
Korruption hin- und hergerissen. Sehr oft<br />
aber verbergen sich hinter Absentismus<br />
schwere, ernstzunehmende Ursachen wie<br />
eine depressive Entwicklung. Zumindest<br />
ein HEADSS-Screening (Tab. 2) muss<br />
obligat durchgeführt werden, bevor wir die<br />
Unterschrift unter das Arztzeugnis setzen.<br />
Dies erst recht, wenn die Anfrage wiederholt<br />
vom Jugendlichen kommt. Eine Auseinandersetzung<br />
mit den Eltern am runden<br />
Tisch, manchmal auch der Schule, ist<br />
oft hilfreich.<br />
Key messages<br />
• Von der Triade (Mutter-Kind-Arzt) wechselt die Beziehung zur Diade (Jugendlicher-Arzt).<br />
• In die Beziehungsfalle «der Arzt wird zum Sprachrohr der Eltern» darf niemals getreten werden!<br />
• Ein systemischer Ansatz in der Analyse der Probleme und der eingeleiteten Massnahmen ist in der<br />
Regel erfolgsversprechender als eine individuelle Intervention.<br />
• Jugendliche brauchen nur in absoluten Ausnahmefällen spezielle Diäten, Medikamente, Infusionen,<br />
meist reichen empathische Zuwendung und ärztliche Beratung.<br />
Lernfragen<br />
1. Das Arztgeheimnis bzw. dass der Arzt gegenüber den Eltern «dicht hält», … (Einfachauswahl,<br />
1 richtige Antwort)<br />
a) ist dem Jugendlichen selbstverständlich.<br />
b) ist dem Jugendlichen unbekannt.<br />
c) muss aktiv angesprochen werden.<br />
d) erwarten die Eltern immer.<br />
e) ist unerheblich.<br />
2. Depressive Entwicklungen bei Jugendlichen sind … (Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />
a) selten.<br />
b) kein Thema für den Kinderarzt.<br />
c) werden überbewertet.<br />
d) verstecken sich in der Regel hinter somatoformen Beschwerden.<br />
e) müssen labortechnisch abgeklärt werden.<br />
3. Der Aufklärungsstand der Jugendlichen … (Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />
a) ist hervorragend.<br />
b) muss aktiv erfragt werden.<br />
c) ist irrelevant.<br />
d) wird durch die Eltern gewährleistet.<br />
e) ist zuverlässig.<br />
Schönheit<br />
Jugendliche sind heute, vielleicht auch<br />
früher, sehr schön zurechtgemacht. Äusserlichkeiten<br />
gehören zentral zum heutigen<br />
Leben. Stunden werden wahrscheinlich<br />
aufgewendet, um diesen vergänglichen<br />
Zustand zu erreichen und zu halten.<br />
Oft hat man den Verdacht, dass Äusserlichkeiten<br />
wichtiger sind als die inneren<br />
Werte. Jugendliche haben «plötzlich» eine<br />
entstellende Akne, die sofort verschwinden<br />
muss. Während der Jugendliche für die<br />
Schönheit vor dem Spiegel viel Zeit aufwenden<br />
kann, soll es beim Arzt jedoch<br />
immer schnell gehen. Wenn der Arzt allerdings<br />
eine Behandlung initiiert, muss<br />
sie auch konsequent durchgezogen werden.<br />
Da wiederum hapert es dann oft.<br />
Nachkontrollen sind unabdingbar um<br />
«Spezialistenshopping» vorzubeugen.<br />
Sucht<br />
Drogensucht aber auch Spielsucht, Computersucht,<br />
Fernsehsucht usw. sind aktuelle<br />
Themen. Moderne Medien beherrschen<br />
das Leben des Jugendlichen, oft<br />
auch das der Erwachsenen. Da Jugendliche<br />
bei Vorwürfen an sie zu Recht die<br />
Sucht der Eltern ins Spiel bringen, ist es<br />
oft nicht einfach, eine Lösung zu finden.<br />
Es gibt Kriterien für Sucht: Vereinnah-<br />
46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
PERSPECTIVES<br />
mung; Entzugserscheinungen, wenn das<br />
Ausleben verunmöglicht wird; Toleranzentwicklung<br />
bzw. der Drang, immer mehr<br />
Zeit mit Spielen zu verbringen; gescheiterte<br />
Versuche zur Kontrolle der Nutzung;<br />
Verlust von anderen Interessen, früheren<br />
Hobbys und Beschäftigungen, Linderung<br />
negativer Gefühle mit der Sucht; Täuschung<br />
von Familienangehörigen, Therapeuten<br />
und anderer bezüglich der Nutzungsdauer;<br />
Gefährdung oder Verlust<br />
wichtiger Beziehungen, Jobs, Ausbildungen<br />
oder Karrierechancen als Folge der<br />
Sucht. Man kann Fragen stellen, um das<br />
Suchtrisiko abzuschätzen:<br />
• Ist ein Leistungsabfall in der Schule/<br />
Lehre zu beobachten?<br />
• Wirkt der Jugendliche häufig müde und<br />
übernächtigt?<br />
• Reagiert er gereizt, wenn er nicht an<br />
den Computer/Fernseher kann?<br />
• Werden frühere Interessen, Kontakte<br />
vernachlässigt?<br />
• Hält die exzessive Mediennutzung über<br />
längere Zeit an?<br />
• Wie ist der Jugendliche sozial eingebunden?<br />
Da Computerspiele zu Flow-Erlebnissen<br />
führen, sind dies ernstzunehmende, starke<br />
Motivationen, dem Suchtverhalten nicht<br />
zu widerstehen. Oft sind mit Internetspielen<br />
grosse Kosten verbunden, die eine zusätzliches<br />
Problem für den Jugendlichen<br />
darstellen und unbedingt angesprochen<br />
werden müssen. Es macht keinen Sinn,<br />
mit Jugendlichen allein zu arbeiten, wenn<br />
es die Familiendynamik ist, die sie hinter<br />
ihren Bildschirmen verharren lässt. Um<br />
die Sucht aufrechterhaltende Dynamik zu<br />
verstehen und verändern zu können, ist es<br />
unumgänglich, das ganze Familiensystem<br />
Zusammenfassung<br />
Jugendliche sind eine medizinisch unterversorgte Altersgruppe.<br />
Sind befinden sich in der Transition vom Kinderarzt<br />
weg zum Hausarzt. Sie sind häufig vom Ersten<br />
nicht ganz gelöst, geschweige bei Letzterem angekommen.<br />
In diesem Artikel wird eine sehr kurze Zusammenfassung<br />
alterstypischer Probleme und Fragestellungen<br />
mit den praktischen Erfahrungen, speziell der den Jugendlichen<br />
entgegenkommenden «Walk-in Praxis» ergänzt.<br />
Schlüsselwörter: Jugendliche – Walk-in Praxis –<br />
typische Beschwerden – Rolle des Arztes<br />
mit einzubeziehen. Sucht ist kein individuelles<br />
Problem des Jugendlichen, sondern<br />
kann nur aus seinem Kontext verstanden<br />
und angegangen werden! Friedensdiktat<br />
löst keine Probleme.<br />
Stimulanzien<br />
Viele Jugendliche erhalten – indiziert oder<br />
nicht – Stimulanzien. Es empfiehlt sich,<br />
aktiv danach zu fragen! Unter Umständen<br />
macht es auch Sinn, die Indikation zu<br />
überprüfen und Therapiepausen einzulegen,<br />
um die Wirkung zu überprüfen. Der<br />
Arzt muss die häufigsten Nebenwirkungen<br />
der Medikamente berücksichtigen (Appetitmangel,<br />
mangelhafte Gewichtsentwicklung,<br />
Einschlafstörungen und Reduktion<br />
der Schlafdauer). Manchmal auch Kopfschmerzen.<br />
Sehr oft meinen Jugendliche,<br />
ohne Stimulanzien die an sie gesetzten<br />
Erwartungen in der Schule nicht erfüllen<br />
zu können. Das ist ein Alarmsymptom<br />
und muss aufgearbeitet, bzw. objektiviert<br />
werden.<br />
Suizid<br />
Für die Depression bei Kindern und Jugendlichen<br />
wird häufig fälschlicherweise<br />
die Pubertät verantwortlich gemacht. Depressionen<br />
treten jedoch bereits im Kindesalter<br />
auf und gehen oft mit Schulschwierigkeiten<br />
einher. Neben den anamnestischen<br />
Hinweisen des sozialen Rückzugs<br />
und der Isolation, sowie der<br />
Antriebslosigkeit und dem Gefühl, allem<br />
ausgeliefert zu sein, werden häufig funktionelle<br />
Störungen geschildert (Bauchund<br />
Kopfschmerzen, Verdauungs- und<br />
Schlafstörungen). Im direkten Kontakt<br />
fällt die eingeschränkte Mimik und Gestik<br />
auf und Aussagen wie: «Ich habe niemanden,<br />
der mich mag.»<br />
Bei Nichterfassen einer Depression besteht<br />
die Gefahr einer suizidalen Entwicklung,<br />
vor allem in der Adoleszenz. Komorbide<br />
Teilleistungsstörungen mit den damit zusammenhängenden<br />
Leistungseinbussen<br />
können eine depressive Verstimmung akzentuieren.<br />
Suizid ist, nach Unfällen, die<br />
zweithäufigste Todesursache bei Jugendlichen<br />
und jungen Erwachsenen. Pro<br />
Woche suizidieren sich etwa zwei junge<br />
Menschen in der Schweiz!<br />
Eine kompetente Exploration und Behandlung<br />
ist in diesem Fall angezeigt. Es<br />
lohnt sich, mit dem Jugendlichen die Beziehung<br />
zu intensivieren und allenfalls<br />
schriftlich einen «<strong>No</strong>tfallvertrag» abzuschliessen,<br />
die diesen verpflichtet, z. B.<br />
sich beim Kinderarzt zu melden, bevor<br />
er …<br />
Manchmal zeigen Kinder und Jugendliche<br />
unspezifische Symptome und Verhaltensweisen,<br />
die schlecht einzuschätzen sind.<br />
Hat das Kind etwas oder nicht? Dazu gibt<br />
es auch Fragebogen für Eltern und Jugendliche.<br />
Bei den «zehn S» hätten durchaus noch<br />
andere Begriffe eine Berechtigung, berücksichtigt<br />
zu werden: Saufen, Schüchternheit<br />
und Tics, Spezialernährung zum<br />
Muskelaufbau (Anabolika), Spezialdiäten<br />
zum Gewichtsverlust (Anorexie) und Sexualaufklärung.<br />
Sie sehen, in der Praxis<br />
für Jugendliche haben es die «S» in sich.<br />
Wir denken, durch die Einrichtung einer<br />
«Walk-in Klinik» die Schwelle für die Jugendlichen<br />
zu ihrem Vorteil gesenkt zu<br />
haben. Die Adoleszenten sind in der Pädiatrischen<br />
Praxis das «Sahnehäubchen»<br />
im kinderärztlichen Alltag. Diese Zeilen<br />
möchten Mut machen, sich den Problemen<br />
dieser Altersgruppe engagiert anzunehmen.<br />
Sie haben oft niemand anderen,<br />
der ihnen zuhört. Kurse und Weiterbildungen<br />
zu diesem Thema können dem<br />
Arzt helfen, seine Unsicherheiten anzugehen,<br />
um sich dieser Altersgruppe kompetenter<br />
anzunehmen. Die Adoleszenten<br />
haben es verdient, und werden es ihm mit<br />
einer wertvollen Beziehung danken! ■<br />
Korrespondenzadresse<br />
Dr. med. Thomas Baumann<br />
Kinderarzt & Entwicklungspädiater<br />
Gruppenpraxis für Kinder und<br />
Jugendliche<br />
Bürgerspital<br />
4500 Solothurn<br />
tombaum@gawnet.ch<br />
Interessenskonflikt: Der Autor erklärt,<br />
dass kein Interessenskonflikt besteht.<br />
Manuskriptdaten eingereicht: 1.5.2013, revidierte<br />
Fassung angenommen: 20.6.2013.<br />
Bibliographie<br />
1. Baumann T: Atlas der Entwicklungsdiagnostik.<br />
3. Aufl. Stuttgart; Thieme-Verlag: 2013.<br />
2. Baumann T, Alber R: Schulschwierigkeiten.<br />
Bern; Hans Huber Verlag: 2011.<br />
3. Dörr H-G, Rascher W: Jugendmedizin. München:<br />
Urban & Fischer, 2002.<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
47
PerspeCTIVES<br />
4. Greydanus D, Patel D: Dilip R: Essential Adolescent<br />
Medicine (Essentials of Pediatrics).<br />
New York: Mcgraw Hill Medical, 2008.<br />
5. Goldenring JM, Cohen E: Getting into adolescent<br />
heads. Contemp. Pediatr 1988; 5: 75–90.<br />
6. Rasmussen P, Gillberg C: AD(H)D, hyperkinetic<br />
disorders, DAMP, and related behaviour<br />
disorders. In Withmore K: A neurodevelopmental<br />
Approch to specific learning disorders.<br />
London: MacKeith Press, 1999.<br />
7. Slap G: Adolescent Medicine: Requisites (Requisites<br />
in Pediatrics). Philadelphia: CV Mosby<br />
Co., 2008.<br />
8. Stier B, Weissenrieder N: Jugendmedizin. Heidelberg:<br />
Springer, 2006.<br />
9. Rutishauser C, Navratil F: Zwischen Pädiatrie<br />
und Erwachsenenmedizin – ärztliche Betreuung<br />
Jugendlicher in der Schweiz. Schweiz<br />
Med Forum 2004; 4:1159–1565.<br />
Antworten zu den Lernfragen<br />
1. Antwort c) ist richtig.<br />
2. Antwort d) ist richtig.<br />
3. Antwort b) ist richtig.<br />
48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
PERSPECTIVES<br />
L’objet choisi<br />
Un regard ancien vers l’intérieur<br />
Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />
Le Musée de la main à Lausanne présente<br />
dans un diaporama confectionné pour le<br />
500e anniversaire d’André Vésale un<br />
exemple impressionnant de l’art ancien de<br />
la dissection.<br />
En 1543, André Vésale créa avec son ouvrage<br />
De humani corporis fabrica certes<br />
l’atlas anatomique le plus connu de tous<br />
les temps, mais pas le premier. D’après les<br />
connaissances actuelles, cet honneur revient<br />
à Guido da Vigevano de Padoue, un<br />
médecin et inventeur. Contrairement à<br />
une idée largement répandue, les dissections<br />
du corps humain avaient déjà lieu<br />
au Moyen Age. Dans un premier temps<br />
pour des raisons légales en cas de décès<br />
d’origine douteuse, depuis la première<br />
moitié du XIVe siècle aussi pour la formation<br />
en anatomie.<br />
En 1345, Vigevano rédigea un ouvrage<br />
illustré sur l’anatomie confectionné sur du<br />
vélum, un papier parchemin obtenu à<br />
partir de peau de veau, dont les couleurs<br />
sont restées jusqu’à ce jour très lumineuses.<br />
Le deuxième personnage caractérisé<br />
par des lettres rouges représente un<br />
médecin effectuant une dissection de<br />
corps humain. Son regard sérieux se porte<br />
d’abord sur le visage du mort pendant qu’il<br />
ceinture le cadavre en position débout et<br />
qu’il ouvre la cavité abdominale à l’aide<br />
d’un instrument. Le commentaire en latin<br />
explique les organes selon Galien, qui<br />
devenu un dogme, a marqué la médecine<br />
occidentale bien au-delà du Moyen Age.<br />
Bien que Vésale ait pu démentir certaines<br />
suppositions erronées de Galien 200 ans<br />
plus tard, sa célèbre fabrica présente malgré<br />
tout des traces de cette tradition de<br />
pensée. <br />
■<br />
Ouverture de l’abdomen, Ms 334/569 fig. 2 du Liber notabilium Philippi Septimi,<br />
francorum regis, a libris Galieni extractus de Guido da Vigevano, 1345.<br />
© Wellcome Library, London<br />
Anatomies. De Vésale Au Virtuel<br />
Musée de la Main<br />
Rue du Bugnon 21<br />
1011 Lausanne<br />
13.2.–17.8.<strong>2014</strong><br />
www.verdan.ch/verdan-home.htm<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
49
PerspeCTIVES<br />
compendium.ch: aide à la<br />
décision clinique étendue pour<br />
les médecins-assistant(e)s<br />
Base de données de référence centrale, complète et à jour sur les médicaments, compendium.ch est la<br />
seule ressource en ligne en son genre à être gérée par une équipe de rédaction spécialisée. A compter<br />
du 20 mars <strong>2014</strong>, Documed étendra son offre d’informations cliniquement et économiquement<br />
pertinentes, permettant l’inclusion de contenus spécifiques pour les hôpitaux ou sociétés de médecins.<br />
Comme en attestent les enquêtes auprès<br />
des utilisateurs, les besoins des spécialistes<br />
sont en train d’évoluer du fait de la complexité<br />
croissante des traitements. Ainsi, le<br />
choix des médicaments devient plus difficile<br />
car le nombre de produits pris en parallèle<br />
par les patients ne cesse d’augmenter.<br />
Or, les professionnels de la santé n’ont<br />
souvent pas le temps de consulter l’information<br />
professionnelle approuvée par les<br />
autorités, qui couvre plusieurs pages. Au<br />
quotidien, la solution qui a fait ses preuves<br />
consiste en un accès rapide à des informations<br />
succinctes rédigées par des professionnels<br />
(infos compactes) et reliées à des<br />
données pertinentes de nature clinique et<br />
économique.<br />
compendium.ch fournit l’aide désirée, soutenant<br />
les professionnels de la santé dans<br />
la prise de décisions complexes sur les<br />
médicaments. La base de données affiche<br />
les éventuels risques spécifiques au patient<br />
du traitement médicamenteux sélectionné<br />
et présente des alternatives possibles.<br />
swiss-rx-login<br />
Pour accéder à www.compendium.ch, les membres du<br />
personnel hospitalier doivent, à compter du 20 mars <strong>2014</strong>,<br />
s’inscrire une fois avec le login rx de la fondation refdata.<br />
Celui-ci se compose d’un nom d’utilisateur/adresse<br />
e-mail/GLN et du mot de passe.<br />
– Les médecins-assistant(e)s et médecins, comme tous<br />
les membres des professions médicales universitaires,<br />
peuvent utiliser le mot de passe existant ou se connecter<br />
directement via https://swiss-rx-login.ch.<br />
– Les membres du personnel d’un hôpital ou d’un home<br />
médicalisé s’inscrivent avec leur GLN ou l’adresse e-<br />
mail confirmée de leur institution.<br />
– Le personnel hospitalier ou d’établissements médicosociaux<br />
s’identifie avec son GLN ou l’adresse e-mail<br />
validée de son institution.<br />
Toutes les étapes de connexion sont décrites sur https://<br />
swiss-rx-login.ch.<br />
Epaulée par un service informatique,<br />
Documed a constitué une équipe de rédaction<br />
formée de spécialistes en médecine<br />
et pharmacie. Ces derniers organisent<br />
les informations existantes et les relient<br />
ensuite à d’autres renseignements pertinents<br />
sur le plan clinique. Les infos compactes<br />
des médicaments rédigées par ces<br />
scientifiques constituent la clé de voûte de<br />
l’offre d’informations. Elles contiennent<br />
toutes les données cliniques et économiques<br />
pertinentes, telles que les limitations<br />
de remboursement par les caissesmaladie<br />
ou les quotes-parts. Grâce aux<br />
photos de produit d’Identa, la prise du<br />
médicament peut être préparée en bonne<br />
et due forme. Enfin, la base de données<br />
des interactions et les indications relatives<br />
aux posologies pédiatriques, mises à disposition<br />
par l’Hôpital pour enfants de<br />
Zurich, contribuent à accroître la sécurité<br />
en matière de décision.<br />
Dès le 20 mars: élargissement des<br />
fonctionnalités et du contenu, avec<br />
une protection par mot de passe<br />
Les modifications de données ayant trait à<br />
la sécurité et les nouvelles autorisations de<br />
produits apparaissent déjà à la page d’accueil.<br />
Outre le masque de recherche convivial<br />
comportant différentes options (recherche<br />
Google), la classification thérapeutique<br />
éprouvée conduit directement à une<br />
présélection de médicaments en fonction<br />
du patient. Les informations patients sont<br />
désormais incluses en italien également.<br />
Les sociétés de médecins, hôpitaux, homes<br />
et fabricants de médicaments ont la possibilité<br />
de télécharger sur compendium.ch<br />
des contenus professionnels ou spécifiques<br />
à des groupes cibles. Des indications d’un<br />
intérêt particulier pour les médecinsassistant(e)s<br />
et les médecins, telles que des<br />
listes hospitalières ou des informations sur<br />
l’utilisation d’un produit, peuvent ainsi<br />
être intégrées. La base de données des<br />
interactions et les indications posologiques<br />
off-label de l’Hôpital pour enfants<br />
de Zurich contribuent à accroître la sécurité<br />
en matière de décision.<br />
Conformément aux prescriptions légales<br />
ou aux souhaits des auteurs, l’accès aux<br />
offres d’informations de compendium.ch<br />
qui vont au-delà des informations professionnelles<br />
approuvées est réservé aux professionnels<br />
de la santé. Ces informations<br />
doivent désormais être protégées par mot<br />
de passe, mais l’inscription n’est nécessaire<br />
qu’une seule fois (voir l’encadré).<br />
Les fonctions de base, telles que la recherche<br />
de produits et l’affichage des informations<br />
professionnelles et patients,<br />
restent utilisables sans mot de passe.<br />
Sécurité de la médication: une<br />
tâche commune des entreprises<br />
pharmaceutiques et des médecins<br />
traitants<br />
Une grande majorité des entreprises pharmaceutiques<br />
ainsi que d’innombrables<br />
hôpitaux et professionnels de la santé<br />
soutiennent activement la préparation et<br />
l’élargissement des informations professionnelles<br />
et patients sur compendium.ch.<br />
Toutes les parties prenantes reconnaissent<br />
l’importance de la contribution apportée<br />
à la sécurité de la médication par compendium.ch,<br />
en sa qualité de plate-forme<br />
d’information complète, à jour et gérée<br />
par des rédacteurs qualifiés.<br />
Questions<br />
Matthias Sonnenschein, responsable<br />
Business Development, Document & e-<br />
mediat SA, Tél. 058 851 21 25/Portable<br />
079 252 65 20 matthias.sonnenschein@<br />
documed.ch<br />
DOCUMED ET E-MEDIAT, DES ENTRE-<br />
PRISES DU GROUPE GALENICA<br />
50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
mediservice Vsao-asmac<br />
BOÎTE<br />
AUX LETTRES<br />
Isabel Saidi,<br />
conseillère en assurances MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
J’aimerais m’acheter un vélo électrique. Y a-t-il du point de vue juridique<br />
une différence par rapport à un vélo normal? Et qu’en est-il de<br />
l’assurance?<br />
Contrairement à d’autres pays européens, en Suisse, les vélos électriques sont considérés<br />
comme des cyclomoteurs. En outre, on distingue entre cyclomoteurs légers et cyclomoteurs.<br />
Cette distinction se répercute sur les dispositions légales. En principe, l’âge minimal<br />
est de 14 ans. De plus, les vélos électriques doivent emprunter les pistes cyclables. Si<br />
les routes sont interdites aux cyclomoteurs, elles peuvent malgré tout être empruntées,<br />
toutefois avec le moteur déclenché (cyclomoteur).<br />
• Cyclomoteur léger: Les vélos électriques dont la puissance maximale du moteur ne<br />
dépasse pas 500 W et la vitesse maximale de 25 km/h tombent dans cette catégorie.<br />
Ils sont soumis aux mêmes dispositions que celles applicables pour les vélos classiques.<br />
Comme depuis 2012, les vélos n’ont plus besoin de vignette, les dommages envers les<br />
tiers sont couverts par l’assurance responsabilité civile privée. Les personnes qui circulent<br />
sur un vélo électrique «léger» doivent donc disposer d’une assurance responsabilité<br />
civile qui couvre les accidents de vélo.<br />
• Cyclomoteur: Les vélos électriques de cette catégorie affichent une puissance du<br />
moteur de 500 à 1000 W et atteignent une vitesse maximale de 45 km/h. Pour être<br />
autorisé à conduire de tels véhicules, il faut être titulaire du permis de catégorie M,<br />
d’une plaque d’immatriculation ainsi que d’une vignette. Par ailleurs, il faut conclure<br />
une assurance responsabilité civile annuelle pour le cyclomoteur. Vous pouvez soit<br />
adhérer à l’assurance collective cantonale ou à une assurance privée ou d’association.<br />
La vignette valable atteste de l’existence de l’assurance responsabilité civile. Lors de<br />
l’achat, les commerces spécialisés remettent généralement la plaque d’immatriculation<br />
et la vignette. Le permis de conduire est établi par l’office de la circulation routière<br />
cantonal sur la base d’un examen théorique. Il n’y a pas d’examen pratique. Le port<br />
du casque est obligatoire pour les cyclomoteurs, alors qu’il n’est que recommandé<br />
pour les cyclomoteurs légers.<br />
Vous avez encore des questions? Appelez-nous au numéro 031 350 44 22 ou<br />
envoyez-nous un e-mail à info@mediservice-asmac.ch.<br />
A la recherche de l’emploi idéal?<br />
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MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
• 031 350 44 22 – nous sommes là pour vous.<br />
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• www.carrieremedicale.ch – la plate forme de carrière<br />
avec aides à la décision.<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
51
mediservice VSAO-asmac<br />
PORTRAIT DE NOTRE PARTENAIRE:<br />
Sanitas. Pour la vie.<br />
Parce que dans la vie les besoins changent,<br />
Sanitas vous propose des produits adaptés<br />
à chaque situation. Avec une offre<br />
moderne en solutions d’assurance qui<br />
garantissent protection et sécurité toute<br />
une vie durant.<br />
Figurant parmi les assurances-maladie leaders<br />
sur le marché suisse, Sanitas propose, pour<br />
chaque situation de vie, le produit adéquat et<br />
des solutions d’assurance modernes pour les<br />
assurances de base et complémentaires.<br />
Qu’elle réponde aux exigences élevées des<br />
assurés Preference, aux attentes de qualité des<br />
clients Original ou aux besoins peu compliqués<br />
via l’offre Compact: Sanitas reste, en tant que<br />
partenaire sur le long terme, un assureur<br />
flexible et innovant qui développe ses prestations<br />
en phase avec son temps.<br />
Une réussite pérenne depuis plus de 55 ans<br />
Fondé en 1958, le groupe Sanitas figure,<br />
avec quelque 800 000 assurés, env. 700 collaborateurs<br />
dans toutes les régions linguistiques<br />
ainsi qu’un volume de primes de<br />
2,5 milliards de francs, parmi les assureurs<br />
maladie leaders sur le marché suisse. Sous<br />
les marques Sanitas, Wincare et Compact,<br />
Sanitas assure ses clients via les modèles<br />
d’assurance adaptés à chaque situation de<br />
vie contre les conséquences financières<br />
d’une maladie ou d’un accident ainsi qu’en<br />
cas de grossesse. Vous trouverez de plus<br />
amples informations sur le site Internet de<br />
Sanitas (www.sanitas.com/Corporate) ou<br />
dans notre rapport de gestion (www.report.<br />
sanitas.com).<br />
Les solutions d’assurance-maladie de Sanitas offrent protection et sécurité<br />
toute une vie durant.<br />
De réelles possibilités de choix dans l’assurance<br />
de base<br />
Chez Sanitas, les clients disposent, déjà dans<br />
l’assurance de base, d’une grande liberté de<br />
choix. Le modèle standard Basic leur permet<br />
ainsi de choisir librement leur fournisseur de<br />
prestations. Par ailleurs, Sanitas propose au<br />
total quatre modèles d’assurance différents<br />
accompagnés de séduisants rabais sur les<br />
primes. Avec le modèle CareMed, les clients<br />
choisissent eux-mêmes leur médecin de famille.<br />
Avec CallMed, vous bénéficiez, pour<br />
toute question relative à la santé, d’une assistance<br />
téléphonique par des médecins du<br />
centre télémédical. Avec le modèle NetMed,<br />
la première consultation ainsi que la coordination<br />
du traitement sont effectuées par un<br />
médecin membre d’un réseau de médecins ou<br />
exerçant dans un cabinet de groupe. Enfin,<br />
avec Compact One, les clients s’engagent à<br />
demander tout d’abord conseil par téléphone.<br />
Toutefois, en contrepartie, ils bénéficient<br />
d’attrayantes prestations complémentaires<br />
pour les familles (p. ex. hotline pédiatrique<br />
gratuite).<br />
Les assurances complémentaires ambulatoires<br />
comblent les lacunes<br />
Les assurances complémentaires ambulatoires<br />
de Sanitas aident à combler les lacunes de<br />
l’assurance de base. Avec Sanitas, vous êtes<br />
intégralement assurés, toute votre vie durant:<br />
avec l’assurance complémentaire intelligente<br />
Classic, les célibataires et les couples sont<br />
idéalement couverts. Family est l’assurance<br />
complémentaire destinée aux familles, avec un<br />
compte de prestations au choix, et Jump représente<br />
l’assurance complémentaire futée pour<br />
les jeunes adultes (de 19 à 25 ans).<br />
Assurances complémentaires d’hospitalisation<br />
séduisantes<br />
Sanitas propose à ses clients différentes assurances<br />
complémentaires d’hospitalisation qui<br />
les couvrent également en cas d’urgence à<br />
l’étranger. Avec une assurance d’hospitalisation<br />
en division commune, vous choisissez<br />
librement l’établissement parmi tous les hôpitaux<br />
de soins aigus de Suisse reconnus par<br />
Sanitas et bénéficiez d’une couverture intégrale<br />
pour les traitements d’urgence stationnaires<br />
à l’étranger. Grâce aux solutions en<br />
division demi-privée ou privée, les clients<br />
profitent d’une couverture de haut niveau en<br />
cas d’hospitalisation ou d’urgence en Suisse<br />
comme à l’étranger, tout en bénéficiant d’un<br />
accès privilégié au savoir des spécialistes et<br />
à la médecine de pointe.<br />
■<br />
52 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
mediservice Vsao-asmac<br />
Les fenêtres oscillo-battantes<br />
attirent les voleurs<br />
En Suisse, un cambriolage se produit toutes les huit minutes, et la tendance est à la hausse. Les<br />
immeubles collectifs sont la cible préférée des cambrioleurs. Et dans la plupart des cas, ils entrent<br />
par les fenêtres et les portes. Chaque cambriolage est une expérience traumatique. Ce qui est particulièrement<br />
contrariant, c’est quand on constate que certaines valeurs ne sont pas remboursées<br />
par l’assurance.<br />
Barbara Reber, Marketing/Communication, MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>, en collaboration avec Zurich Connect<br />
C’est vite arrivé! Pressé le matin, on ne<br />
veut pas arriver en retard au travail, on<br />
oublie de fermer la fenêtre entrouverte de<br />
la salle de bain. Le soir, c’est la mauvaise<br />
surprise: des voleurs en ont profité pour<br />
pénétrer dans le domicile et emporter les<br />
objets de valeur. Comme c’est rageant! Et<br />
ce qui est encore plus rageant, c’est que<br />
précisément dans ce cas, les valeurs pécuniaires<br />
ne sont pas assurées.<br />
Quand il y a usage<br />
de la force<br />
La plupart des assurances inventaire du<br />
ménage assurent à la fois les dommages<br />
par vol au domicile avec effraction par la<br />
force et ce qu’on désigne comme les<br />
«dommages par vol simple» après effraction<br />
mais sans usage de la force. Les fenêtres<br />
mises en position inclinée sont des<br />
cibles appréciées des voleurs, celles-ci offrant<br />
peu de résistance et pouvant être<br />
ouvertes pour ainsi dire sans bruit. La<br />
dextérité utilisée n’est pas assimilée à<br />
l’usage de la force au sens du contrat<br />
d’assurance. L’indemnisation de l’assurance<br />
dans de tels cas s’effectue alors dans<br />
les limites de la couverture pour vol<br />
simple. Cependant, dans ce cas, les valeurs<br />
pécuniaires ne sont pas assurées. En revanche,<br />
les bijoux sont la plupart du temps<br />
assurés pour un montant limité.<br />
Il est donc recommandé de fermer fenêtres<br />
et portes, même en cas de courtes absences<br />
et, en règle générale, de conserver le moins<br />
possible de numéraire ou autres valeurs<br />
pécuniaires à son domicile.<br />
Vérifier la somme<br />
d’assurance<br />
Et qu’en est-il de l’inventaire du ménage?<br />
Il est généralement assuré à sa valeur à<br />
neuf. Cela signifie qu’en cas de sinistre, le<br />
prix estimé correspondra au prix que vous<br />
devriez aujourd’hui payer pour l’acquisition<br />
d’un objet équivalent. Il est cependant<br />
utile de vérifier de temps à autre la somme<br />
d’assurance: être trop couvert coûte cher<br />
mais ne pas être suffisamment couvert<br />
peut l’être aussi! Si l’inventaire du ménage<br />
est sous-assuré à 50% et si l’ordinateur<br />
portable d’une valeur de 2000 francs est<br />
volé dans l’appartement, seule la moitié de<br />
la valeur effective sera remboursée. Une<br />
somme d’assurance idoine évite bien des<br />
soucis en cas de sinistre et notamment les<br />
conséquences financières à supporter soimême<br />
en cas de sous-assurance.<br />
Un entretien avec votre expert en assurances<br />
ne manquera pas d’être utile. ■<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et Zurich<br />
Connect collaborent avec succès depuis<br />
de nombreuses années. Vous trouverez<br />
toutes les informations sur les<br />
offres de Zurich Connect à l’adresse<br />
www.zurichconnect.ch/partnerfirmen.<br />
Vous pourrez y calculer votre prime<br />
individuelle et établir votre offre personnalisée.<br />
Pour ce faire, vous aurez<br />
besoin des données de connexion suivantes:<br />
login: asmac, mot de passe:<br />
docteur. Vous pouvez aussi demander<br />
une offre sans engagement au 0848<br />
890 190. Ce numéro est exclusivement<br />
réservé aux membres de MEDISER-<br />
VICE <strong>ASMAC</strong>. Bien évidemment que<br />
vous pouvez aussi adresser toutes vos<br />
questions à MEDISERVICE VSAO-AS-<br />
MAC: par téléphone au numéro 031<br />
350 44 22 ou par e-mail info@mediservice-asmac.ch.<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
53
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54 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
Publireportage<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
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55
Publireportage<br />
56 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>
mediservice Vsao-asmac<br />
Où êtes-vous imposable?<br />
Où et quand doit-on déclarer quoi? Ces questions sont récurrentes et il n’est pas rare que<br />
pour l’expert aussi, la réponse ne soit pas toujours claire. J’aimerais vous présenter ci-après<br />
les principales règles en la matière.<br />
Werner A. Räber<br />
Le domicile fiscal d’une personne est à<br />
l’endroit où elle séjourne avec l’intention<br />
de s’établir durablement. Le domicile fiscal<br />
des personnes qui séjournent alternativement<br />
en différents lieux se trouve à<br />
l’endroit où leurs attaches économiques et<br />
personnelles sont les plus fortes. S’il s’agit<br />
d’une famille, le lieu de domicile de la<br />
famille est presque toujours aussi considéré<br />
comme domicile fiscal. Le domicile<br />
fiscal des personnes célibataires qui séjournent<br />
à proximité de leur lieu de travail<br />
en semaine et chez leurs parents le weekend<br />
peut rester au lieu d’établissement<br />
parental, à moins qu’elles n’aient plus de<br />
30 ans, qu’elles vivent en concubinage à<br />
leur lieu de séjour à la semaine ou qu’elles<br />
séjournent là depuis plus de cinq ans.<br />
Dans ce cas, on admet en général que le<br />
centre de leurs intérêts vitaux se trouve là<br />
où elles séjournent la semaine à proximité<br />
de leur lieu de travail.<br />
toutefois pris en compte que pour déterminer<br />
le taux d’imposition.<br />
Le moment de l’imposition est déterminé<br />
selon le principe d’entrée. Si par exemple<br />
le bonus 2013 est versé en mai <strong>2014</strong>, il ne<br />
figurera qu’en <strong>2014</strong> sur le certificat de<br />
salaire. Si toutefois le bénéficiaire du bonus<br />
est déjà parti à l’étranger avant le<br />
versement, la Suisse conserve le droit<br />
d’imposition et le bonus est frappé de<br />
l’impôt à la source.<br />
■<br />
Le droit fiscal suisse se base normalement<br />
sur le principe de résidence. Le salarié doit<br />
donc déclarer la totalité de son revenu de<br />
l’activité lucrative au lieu de domicile et<br />
non pas au lieu de travail. Seule exception<br />
qui déroge à ce principe: si un accord de<br />
double imposition s’applique pour des<br />
rapports transfrontaliers et que ce dernier<br />
fixe une autre règle. Tous les revenus des<br />
biens mobiliers, notamment les intérêts et<br />
dividendes d’avoirs d’épargne et de titres,<br />
mais aussi les dividendes de participations<br />
dans une Sàrl ou une SA sont imposés au<br />
lieu de domicile. Dans ce contexte, le fait<br />
que ces avoirs soient déposés dans une<br />
banque en Suisse ou n’importe où ailleurs<br />
à l’étranger ou que le siège de la société<br />
distributrice soit à l’étranger ne joue pas<br />
de rôle. Pour les revenus de l’étranger, une<br />
double imposition (partielle) n’est pas<br />
exclue, notamment si aucun accord de<br />
double imposition ne s’applique.<br />
Si vous vous êtes installé dans un autre<br />
canton l’année dernière, vous êtes assujetti<br />
à l’impôt pour l’année entière dans le<br />
canton où vous étiez domicilié au 31 décembre<br />
de l’année fiscale. La même règle<br />
s’applique dans la plupart des cantons en<br />
cas de changement de commune de domicile<br />
dans le canton. Quelques cantons<br />
appliquent d’autres règles, comme p. ex.<br />
le canton de Zurich où la date de référence<br />
est fixée au 1er janvier. Une autre exception<br />
vaut pour le retrait de fonds de prévoyance.<br />
Ceux-ci sont soumis au droit<br />
d’imposition au lieu de domicile au moment<br />
du versement.<br />
Si une personne exploite sa propre entreprise,<br />
le lieu d’imposition est fixé suivant<br />
la forme juridique. Une entreprise individuelle<br />
déclare la totalité du bénéfice au<br />
siège social. Pour les sociétés en nom collectif,<br />
le salaire est imposé au lieu de domicile,<br />
le bénéfice au siège social. Les SA<br />
et Sàrl déclarent le bénéfice de l’entreprise<br />
au siège social. Le salaire et les dividendes<br />
du propriétaire sont par contre imposés à<br />
son lieu de domicile.<br />
Pour les biens immobiliers, c’est en général<br />
le principe du lieu qui s’applique. Cela<br />
vaut pour l’impôt sur le revenu et sur la<br />
fortune ainsi que pour l’impôt sur les<br />
donations et les successions. Les biens<br />
immobiliers situés à l’étranger doivent<br />
également être déclarés en Suisse. Le revenu<br />
et la fortune en résultant ne sont<br />
N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />
57
Impressum<br />
adresses de contact des sections<br />
N o 2 • 33 e année • <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />
Bahnhofplatz 10 A, case postale 7255, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />
journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />
www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef/ca),<br />
Christiane Arnold (cra), Franziska Arnold (fa),<br />
Jan Vontobel (jv), Sophie Yammine (sy), Lukas Staub (ls)<br />
BL/BS<br />
BE<br />
FR<br />
VSAO Sektion beider Basel,<br />
Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />
Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />
Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
VSAO Sektion Bern, Geschäftsführerin: Rosmarie Glauser, Fürsprecherin,<br />
Schwarztorstrasse 22, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />
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ASMAF Section Fribourg, case postale, 1708 Fribourg,<br />
webmaster@asmaf.ch, www.asmaf.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
Comité directeur<br />
Daniel Schröpfer, président<br />
Ryan Tandjung, vice-président<br />
Christoph Bosshard, Cyrill Bühlmann, Marie-Claire<br />
Desax, Guillaume Favre, Lars Frauchiger, Gert<br />
Printzen, Miodrag Savic, Urs Sieber, Hervé Spechbach,<br />
Raphael Stolz, Sonja Trüstedt, Marino Urbinelli,<br />
Felix Widmer (swimsa)<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, Geschäftsstelle: case postale 697, 7002 Chur,<br />
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<strong>ASMAC</strong> Section Jura, Dr méd. Carlos Munoz,<br />
chemin des Vauches 7, 2900 Porrentruy, téléphone 032 465 65 65,<br />
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Impression et expédition<br />
Stämpfli Publikationen AG<br />
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Maquette: Tom Wegner<br />
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Tirage<br />
21 361 exemplaires imprimés<br />
20 680 exemplaires certifiés REMP, base 2013<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 3/<strong>2014</strong> paraîtra en juin <strong>2014</strong>.<br />
Sujet: Troupeau, Rudel, Flock<br />
© 2013 by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
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SO<br />
TI<br />
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VD<br />
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VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
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<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica<br />
Ticinesi, Avv. Marina Pietra Ponti, Viale S. Franscini 17,<br />
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58 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>