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Journal ASMAC No 2 - Avril 2014

Pestalozzi 2.0 - Pneumologie/Pédiatrie / Brochure "Profession et famille"

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SOMMAIRE<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

EDITORIAL<br />

5 Une aide nécessaire<br />

Politique<br />

6 Le 9 février et la politique<br />

de la santé<br />

8 Exploiter le potentiel disponible<br />

Formation postgraduéé /<br />

Conditions de travail<br />

10 Le dilemme du feed-back<br />

12 Apprendre à lire:<br />

La probabilité des chances<br />

manquées<br />

13 Les mesures favorables à la famille<br />

s’avèrent payantes – pas seulement<br />

pour les médecins, mais aussi pour<br />

l’hôpital!<br />

point de mire<br />

24 «<strong>No</strong>us voulons nous rendre<br />

inutiles»<br />

28 La passion du détail<br />

30 Médecin en cas de catastrophe<br />

33 De l’insuline pour vivre<br />

34 Bien plus qu’une politique<br />

du rafistolage<br />

36 Un engagement passionné<br />

Perspectives<br />

38 Série disciplines médicales: Actualités<br />

en pneumologie – L’asthme bronchique<br />

42 Aus der «Praxis» – Gruppenpraxis für<br />

Kinder und Jugendliche, Bürgerspital,<br />

Solothurn: Jugendliche in der «Walk-in<br />

Praxis»<br />

49 Un regard ancien vers l’intérieur<br />

asmac<br />

14 Section de Berne<br />

14 Section des Grisons<br />

16 Section de Soleure<br />

18 Section Tessin<br />

19 Section Suisse Centrale<br />

21 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

22 <strong>ASMAC</strong>-Inside<br />

Mediservice VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

51 Boîte aux lettres<br />

52 Portrait de notre partenaire: Sanitas<br />

53 Les fenêtres oscillo-battantes<br />

attirent les voleurs<br />

57 Où êtes-vous imposable?<br />

58 Impressum<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

3


éditorial<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Une aide nécessaire<br />

Un cavalier rouge, un cavalier noir et un cavalier blafard<br />

incarnent depuis le Haut Moyen Age les plus grandes plaies de<br />

l’humanité. Ils symbolisent la guerre, la faim et les épidémies.<br />

Pour ce qui est de la signification du quatrième cavalier de<br />

l’Apocalypse, le cavalier blanc, les savants se disputent jusqu’à<br />

ce jour. Ce qui est par contre sûr, c’est que d’autres menaces<br />

sont venues s’ajouter récemment. Le Global Risk Report <strong>2014</strong><br />

du World Economic Forum considère actuellement les risques<br />

fiscaux et financiers comme les plus importants. Ceux-ci sont<br />

suivis du chômage structurel ou du sous-emploi, ainsi que de<br />

la pénurie d’eau. Les «caractéristiques» des cavaliers de l’Apocalypse<br />

modernes ne se distinguent finalement que peu de<br />

celles de leurs prédécesseurs. Seule différence: les guerres, la<br />

faim et les épidémies peuvent maintenant toucher le monde<br />

entier. Avec tous ces scénarios catastrophe, on oublie parfois<br />

que dans le monde entier, il y a des personnes qui viennent en<br />

aide aux autres, et cela de différentes manières. Dans notre<br />

Point de mire, nous voulons présenter quelques formes modernes<br />

d’aide. Ce qui frappe, c’est qu’il s’agit moins de bienfaisance,<br />

mais plus d’apporter une aide pour un développement<br />

autonome. Des chirurgiens cardiaques suisses forment<br />

des collègues en Europe de l’Est et en Asie, une agence de<br />

placement mise sur les aptitudes spécifiques des autistes, un<br />

restaurant propose des postes de travail pour ceux qui n’arrivent<br />

pas (encore) à accéder au monde du travail normal.<br />

<strong>No</strong>us abordons aussi l’aide médicale au sens plus traditionnel,<br />

que ce soit pour des missions après des catastrophes ou dans<br />

le cadre de l’aide au développement suisse. De plus, nous présentons<br />

un petit projet qui s’occupe des diabétiques en Europe<br />

de l’Est.<br />

Dans la partie Politique, nous analysons les résultats de la<br />

votation du 9 février <strong>2014</strong> et portons notre regard sur la prochaine<br />

votation: cette fois, il s’agit du contre-projet à l’initiative<br />

«Oui à la médecine de famille». Par ailleurs, nous traitons de<br />

la compatibilité entre vie de famille et profession. L’<strong>ASMAC</strong> a<br />

résumé les résultats de son étude consacrée à ce sujet et présente<br />

une brochure. Elle illustre que les mesures favorables à la famille<br />

s’avèrent payantes pour l’employeur, aussi du point de<br />

vue économique. La brochure sera envoyée aux services du<br />

personnel des hôpitaux suisses ainsi qu’aux principaux acteurs<br />

du domaine de la santé. Vous trouverez de plus amples informations<br />

sur la brochure ainsi que le lien pour la télécharger<br />

à la rubrique Formation postgraduée/Conditions de travail.<br />

Dans la même rubrique, tous ceux qui attendent d’un feedback<br />

plus qu’un «c’est ok, continue comme ça» y trouveront<br />

leur bonheur. Comment et quand doit-on évaluer notre travail?<br />

Comment formule-t-on une critique de manière à motiver son<br />

vis-à-vis? Vous trouverez des réponses à ces questions dans<br />

l’article consacré au feed-back.<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

5


Politique<br />

Politique de la santé<br />

Le 9 février <strong>2014</strong> et la politique<br />

de la santé<br />

Le 9 février, un changement d’orientation a été décidé: le rejet clair de l’initiative «Financer l’avortement<br />

est une affaire privée» est réjouissant. L’acceptation de l’initiative «Contre l’immigration<br />

de masse» va par contre encore nous occuper longtemps. Prochainement, nous allons voter sur<br />

le contre-projet à l’initiative «Oui à la médecine de famille». Ce dernier s’accompagne hélas d’une<br />

adaptation malheureuse de la structure tarifaire TARMED.<br />

Nico van der Heiden, responsable politique et communication de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Pour ce qui concerne la question du financement<br />

futur des avortements, le résultat<br />

n’a rien de surprenant: une majorité<br />

nette de 70% des votants a heureusement<br />

rejeté l’initiative «Financer l’avortement<br />

est une affaire privée». Le Comité<br />

directeur de l’<strong>ASMAC</strong> s’était penché sur<br />

l’initiative et l’avait rejetée à l’unanimité.<br />

L’initiative qui voulait que les avortements<br />

ne soient plus pris en charge par l’assurance<br />

de base, mais financés par les<br />

femmes touchées, était considérée comme<br />

une attaque dirigée contre le catalogue<br />

des prestations de l’assurance de base. De<br />

plus, caela présentait le risque d’une médecine<br />

à deux vitesses: les femmes pouvant<br />

se «payer» un avortement le faisant<br />

effectuer de manière professionnelle. Les<br />

autres ne disposant pas des moyens financiers<br />

nécessaires étant éventuellement<br />

contraintes de procéder à une interruption<br />

de grossesse non défendable du point de<br />

vue médical ou de mener la grossesse non<br />

désirée à terme. <strong>No</strong>us sommes reconnaissants<br />

qu’une nette majorité des citoyens<br />

ait soutenu le régime des délais et le financement<br />

par l’assurance de base.<br />

Le oui à l’initiative contre<br />

l’immigration de masse<br />

L’initiative contre l’immigration de masse<br />

a quant à elle créé le suspens. Spéculer<br />

après coup sur le pour et le contre à l’initiative<br />

contre l’immigration de masse ne<br />

nous fera pas avancer. Le 9 février <strong>2014</strong>, le<br />

souverain a décidé, même si c’est à une<br />

courte majorité, de limiter à nouveau<br />

l’immigration. Le nouvel article constitutionnel<br />

demande un contingentement de<br />

l’immigration, ce qui remet en question<br />

la libre circulation des personnes avec<br />

l’UE. Le Conseil fédéral et le Parlement<br />

disposent maintenant de trois ans pour<br />

mettre en œuvre l’initiative. L’<strong>ASMAC</strong> va<br />

se pencher sur les possibles conséquences<br />

de l’initiative contre l’immigration de<br />

masse. Car suivant l’aménagement de sa<br />

mise en œuvre, les répercussions se feront<br />

nettement sentir dans les hôpitaux.<br />

La Conférence des directrices et directeurs<br />

cantonaux de la santé a déjà réagi<br />

et mis en garde contre une pénurie de<br />

main-d’œuvre dans le domaine de la<br />

santé. A l’heure actuelle, de nombreux<br />

points concernant la mise en œuvre de<br />

l’initiative doivent encore être éclaircis.<br />

On ne peut donc que spéculer sur les<br />

répercussions concrètes, excepté sur<br />

celles qui sont entrées en vigueur immédiatement,<br />

comme p. ex. l’exclusion du<br />

programme d’échange pour étudiants<br />

Erasmus+. L’<strong>ASMAC</strong> fera tout son possible<br />

pour obtenir une mise en œuvre de<br />

l’initiative qui soit supportable pour ses<br />

membres et pour le système de santé.<br />

Votation sur la médecine<br />

de famille<br />

Déjà le 18 mai <strong>2014</strong>, les citoyens seront<br />

appelés à voter sur la prochaine question<br />

de politique de la santé: le contre-projet à<br />

l’initiative «Oui à la médecine de famille».<br />

Le Conseil national et celui des Etats ont<br />

pu se mettre d’accord sur un contre-projet.<br />

Le Conseiller fédéral Alain Berset a préparé<br />

le terrain pour une amélioration de<br />

la rémunération des médecins de famille<br />

et le retrait de l’initiative avec son Masterplan<br />

«Médecine de famille et médecine de<br />

base». Comme il est prévu d’inscrire le<br />

contre-projet directement dans la Constitution<br />

fédérale, ce dernier doit de toute<br />

manière être soumis à votation. Il ne faut<br />

pas s’attendre à une forte opposition au<br />

contre-projet: seule l’UDC a voté contre au<br />

Parlement. Mais jusqu’ici, le parti agrarien<br />

ne semble pas vouloir s’engager dans la<br />

campagne de votation. On peut donc partir<br />

du principe que l’article constitutionnel<br />

sera adopté. Le Comité directeur et le Comité<br />

central de l’<strong>ASMAC</strong> ont décidé d’accorder<br />

la liberté de vote. A notre avis, les avantages<br />

et les inconvénients du contre-projet<br />

se compensent. Alors que l’<strong>ASMAC</strong> approuve<br />

en principe une amélioration de la<br />

rémunération de la médecine de famille,<br />

elle émet aussi certaines réserves:<br />

• Le fait de mentionner un groupe de<br />

médecins spécifique dans la Constitution<br />

est problématique.<br />

• Il fallait régler l’accès à une offre de<br />

soins médicaux complète et pas seulement<br />

l’accès à la médecine de base.<br />

Adaptation malheureuse<br />

de la structure tarifaire<br />

TARMED<br />

L’<strong>ASMAC</strong> est mécontente de l’adaptation<br />

des structures tarifaires de l’assurancemaladie<br />

décidées dans le cadre du Masterplan<br />

«Médecine de famille et médecine<br />

de base». Le Conseil fédéral veut augmenter<br />

la rémunération des médecins de premier<br />

recours de 200 millions de francs.<br />

Jusqu’ici, pas de problème. Il veut toutefois<br />

atteindre cet objectif avec un supplément<br />

sur la taxe de base pour les cinq premières<br />

minutes de la consultation chez le médecin<br />

de premier recours. <strong>No</strong>us considérons<br />

ce supplément comme problématique. En<br />

effet, cela incite à traiter le plus grand<br />

nombre possible de patients. Les médecins<br />

de premier recours qui souhaitent prendre<br />

du temps pour leurs patients profitent<br />

moins du supplément.<br />

6 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


Politique<br />

Le Conseiller fédéral Berset a clairement<br />

déclaré dès le début qu’il ne mettrait en<br />

œuvre cette amélioration pour les médecins<br />

de premier recours que si la neutralité des<br />

coûts était respectée. Les 200 millions<br />

doivent donc être économisés ailleurs. Au<br />

lieu de discuter dans le cadre d’une révision<br />

globale de TARMED des positions qui sont<br />

effectivement surévaluées en raison du progrès<br />

technique, le Conseil fédéral veut réduire<br />

de manière linéaire de 9% la rémunération<br />

de la plupart des prestations techniques.<br />

Cette coupe générale n’est pas justifiée<br />

du point de vue médical.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> s’inquiète de voir que la moitié<br />

du montant économisé (100 millions) le<br />

sera au détriment des hôpitaux. Les hôpitaux<br />

sont explicitement exclus de l’amélioration<br />

de la médecine de premier recours<br />

dans le projet d’ordonnance, alors<br />

qu’ils assurent une grande partie des<br />

prestations de la médecine de premier<br />

recours. De plus, les policliniques et les<br />

services ambulatoires des hôpitaux fournissent<br />

des prestations importantes dans<br />

le domaine de la formation médicale postgraduée<br />

qui, en cas de suppression, ne<br />

peuvent pas être compensées par les cabinets<br />

médicaux. Les 100 millions de francs<br />

de charge supplémentaire par année<br />

peuvent actuellement difficilement être<br />

assumés par les hôpitaux. Les économies<br />

seront donc sans aucun doute aussi réalisées<br />

au détriment du personnel déjà fortement<br />

mis à contribution. Cela fait des<br />

années que nous rendons attentif à la<br />

violation de la loi sur le travail chez les<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />

Des mesures d’économie supplémentaires<br />

mettent en péril l’objectif d’atteindre,<br />

notamment pour le bien des patients,<br />

des conditions de travail conformes<br />

à la loi.<br />

<strong>No</strong>us avons par ailleurs signalé dans<br />

notre prise de position qu’en moyenne<br />

39% des coûts qui sont rémunérés par la<br />

prestation technique sont des salaires du<br />

personnel non médical. La coupe linéaire<br />

de 9% dans les prestations techniques<br />

va donc plutôt conduire à une<br />

réduction des salaires des employés dans<br />

les cabinets médicaux et les hôpitaux<br />

qu’à un déplacement du revenu des spécialistes<br />

vers celui des médecins de premier<br />

recours.<br />

C’est pourquoi l’<strong>ASMAC</strong> rejette, de concert<br />

avec H+ et la FMH, l’adaptation de la<br />

structure tarifaire. Le Conseil fédéral veut<br />

toutefois user de sa compétence subsidiaire<br />

concernant les tarifs TARMED. Il<br />

reste à voir si c’est juridiquement défendable.<br />

Cela signifie donc que le Conseil<br />

fédéral peut dans un premier temps décider<br />

lui-même de cette adaptation. Comme<br />

il est soumis à de fortes pressions d’améliorer<br />

la rémunération des médecins de<br />

premier recours, il est peu probable que<br />

nos critiques soient entendues. ■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

7


Politique<br />

Le principal en un clin d'œil<br />

Exploiter le potentiel disponible<br />

A la fin de l’année dernière, j’ai rencontré<br />

un ancien collègue lors d’une manifestation<br />

de formation postgraduée. Fraîchement<br />

diplômés, nous avions fait nos premières<br />

expériences comme médecins-assistants<br />

et – probablement comme tous les<br />

autres dans notre situation – espéré le<br />

moins d’incidents possible pendant le service<br />

de nuit. Entre-temps, nous avons tous<br />

les deux acquis un titre de spécialiste. Mon<br />

collègue a fait connaissance de sa femme<br />

au travail qui a également obtenu son titre<br />

de spécialiste. Elle a récemment mis au<br />

monde un fils en bonne santé. Jusqu’ici,<br />

cela n’a rien d’inhabituel.<br />

Ce qui est par contre inhabituel, c’est qu’ils<br />

aient décidé de quitter la Suisse en raison<br />

de leur situation familiale. En effet, ils ont<br />

trouvé des conditions de travail mieux<br />

adaptées à leur vie de famille à l’étranger.<br />

Ils attachent une grande importance à<br />

pouvoir exercer leur profession dans un<br />

environnement dans lequel la vie privée a<br />

sa place, les postes à temps partiel existent<br />

aussi pour les médecins et les familles<br />

bénéficient d’un soutien.<br />

Des conditions de travail qui permettent<br />

aux deux parents de trouver satisfaction<br />

au travail et d’être là pour leurs enfants<br />

n’existent hélas guère à l’heure actuelle<br />

en Suisse. Les postes à temps partiel pour<br />

les médecins-assistant(e)s ne sont encore<br />

que trop rarement proposés. Réussir en<br />

tant que médecin-assistante un retour au<br />

travail avec un faible taux d’occupation<br />

après le congé maternité est très difficile.<br />

Ces femmes retournant au travail seraient<br />

pourtant les collaboratrices idéales. Elles<br />

connaissent les collègues et l’hôpital. Elles<br />

n’ont pas besoin d’être initiées au travail,<br />

elles connaissent les déroulements et ne<br />

génèrent aucun frais de recrutement.<br />

Pour ce qui est de la prise en charge des<br />

petits enfants, de nombreux employeurs<br />

dans le domaine de la santé sont encore à<br />

un stade embryonnaire. Beaucoup de<br />

crèches ont des heures d’ouverture incompatibles<br />

avec les horaires de travail à<br />

l’hôpital. Il serait pourtant possible d’offrir<br />

une place de travail attrayante aux employés<br />

(pas seulement aux médecins!) en<br />

réalisant des projets novateurs et en créant<br />

ainsi une situation à l’avantage de tous. A<br />

l’époque de la pénurie de médecins, les<br />

hôpitaux novateurs possèdent de cette<br />

façon un avantage concurrentiel décisif.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> soutient les conditions de travail<br />

favorables à la famille et présente dans sa<br />

nouvelle brochure «Profession et famille»<br />

les avantages de postes à temps partiel<br />

pour les médecins avec famille et en particulier<br />

aussi pour les hôpitaux. Vous trouverez<br />

de plus amples informations sur la<br />

brochure à la rubrique Formation postgraduée/Conditions<br />

de travail. Si vous<br />

avez des questions ou besoin d’un soutien,<br />

adressez-vous aux représentants de votre<br />

section ou au secrétariat central. ■<br />

Daniel Schröpfer,<br />

président de l’<strong>ASMAC</strong><br />

8 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


formation continue / conditions du travail<br />

Le dilemme du feed-back<br />

Le feed-back est considéré comme l’un des principaux facteurs d’un apprentissage réussi. Pourtant,<br />

les feed-back ne sont pas toujours favorables à l’apprentissage. Cet article aborde le problème<br />

de la lacune de feed-back et présente des concepts sur la manière dont le feed-back peut être<br />

aménagé plus efficacement par celui qui le donne.<br />

Sonja Trüstedt, direction du ressort Formation postgraduée <strong>ASMAC</strong><br />

Dans son article «Le principal en un clin<br />

d’œil» paru dans le <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong> 6/13,<br />

Ryan Tandjung a décrit de manière claire<br />

le sentiment de ceux qui reçoivent un<br />

feed-back. Une phrase du genre «Je crois<br />

que tu fais bien ton travail.» ne remplit<br />

d’aucune façon ses attentes concernant un<br />

feed-back sur sa prestation de travail.<br />

Il n’est hélas pas le seul à avoir fait de telles<br />

expériences. Dans le monde entier et dans<br />

toutes les branches, les personnes qui reçoivent<br />

un feed-back sont souvent mécontentes<br />

de ce dernier. Elles critiquent notamment<br />

le manque d’utilité de l’information<br />

et souhaitent un feed-back plus<br />

fréquent. Dans le domaine de la gestion,<br />

on connaît des sondages qui montrent que<br />

55% de tous les employés considèrent leur<br />

dernière évaluation comme inéquitable<br />

ou inexacte. Mais les évaluateurs non plus<br />

ne sont pas satisfaits. Beaucoup d’évaluateurs<br />

pensent donner bien assez souvent<br />

un feed-back. A cela s’ajoute qu’ils sont<br />

frustrés que les résultats de leur activité<br />

d’évaluation ne soient qu’occasionnellement<br />

et irrégulièrement mis en œuvre par<br />

le destinataire du feed-back. Les deux<br />

parties ont donc une perception différente<br />

de la situation. La prise de conscience de<br />

cette lacune de feed-back par les évalués<br />

et les évaluateurs est un premier pas vers<br />

une bonne culture du feed-back.<br />

La définition du feed-back<br />

Malgré une recherche multidisciplinaire<br />

mondiale, il n’existe pas encore de standard<br />

permettant de surmonter les multiples<br />

désaccords. Même pour le terme<br />

«feed-back», il n’existe pas de définition<br />

uniforme. En 2008, Van de Ridde et al. se<br />

sont mis au travail et ont extrait à partir<br />

d’environ 160 définitions la définition sur<br />

laquelle se fonde cet article:<br />

«Feedback is specific information about<br />

the comparison between a trainee’s observed<br />

performance and a standard, given<br />

with the intent to improve the trainee’s<br />

performance.»<br />

Un feed-back efficace<br />

De nombreuses études analysent comment<br />

un feed-back peut être donné de<br />

manière efficace. Ce savoir est souvent<br />

déjà enseigné pendant la première année<br />

d’études de médecine. Un feed-back<br />

efficace doit être neutre sur le plan affectif,<br />

spécifique sur la base de données<br />

objectivables comme des rapports de<br />

sortie et orienté sur des connaissances,<br />

des comportements ou des tâches variables,<br />

mais jamais sur la personne,<br />

c’est-à-dire le destinataire du feed-back.<br />

Il ne doit pas être dirigé contre la volonté<br />

du destinataire du feed-back, se rapporter<br />

à des évènements récents et en<br />

principe renforcer un comportement<br />

positif. La méthode dite du sandwich est<br />

actuellement très en vogue pour le feedback.<br />

Il s’agit alors de donner d’abord<br />

un feed-back positif confirmant le comportement,<br />

ensuite un feed-back correctif<br />

et pour finir de nouveau une évaluation<br />

positive encourageante.<br />

Ou la méthode ECO qui permet de guider<br />

l’entretien selon les mots «Emotion-<br />

Content-Objectives ECO» (Sentiment-<br />

Contenu-Objectifs): créer une base de<br />

confiance et exprimer des émotions, ensuite<br />

mener une discussion détaillée du<br />

contenu du feed-back et pour finir, élaborer<br />

ensemble les objectifs d’apprentissage<br />

et définir les étapes nécessaires pour y<br />

parvenir.<br />

<strong>No</strong>tre quotidien ne nous permet pas toujours<br />

d’établir les conditions idéales pour<br />

un feed-back.<br />

10 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


formation continue / conditions du travail<br />

Le manque de temps<br />

Les bons apprenants, ce que tous les étudiants<br />

en médecine sont par définition,<br />

supportent relativement bien un certain<br />

retard. Il existe des indicateurs qui<br />

montrent qu’un feed-back immédiat est<br />

plus important pour les aptitudes manuelles<br />

que pour le savoir. Pour les aptitudes<br />

manuelles, il faut toutefois choisir<br />

entre les inconvénients d’une interruption<br />

de l’acte et l’urgence de la correction. Si le<br />

feed-back n’est pas donné tout de suite, il<br />

est recommandé de se focaliser sur au<br />

maximum trois étapes d’amélioration.<br />

<strong>No</strong>us travaillons tous dans un environnement<br />

hautement complexe. La critique doit<br />

donc toujours inclure le cadre de l’acte à<br />

améliorer. Un rendu narratif des deux parties<br />

peut à lui seul déjà mettre en évidence<br />

les lacunes dans la perception ou l’analyse<br />

de la situation qui a conduit à l’erreur. Ce<br />

n’est pas pour rien que nous apprenons<br />

aussi sur la base de présentations de cas<br />

dans des revues spécialisées.<br />

Un feed-back rapide est important. Cela ne<br />

doit cependant pas se faire au détriment<br />

de la qualité. (Citation: D.Poppen, HBM,<br />

<strong>2014</strong>) En principe, il est recommandé de<br />

plutôt attendre et donner un feed-back<br />

structuré que de le donner en passant.<br />

Conclusion<br />

La situation de feed-back est perçue différemment<br />

par l’évaluateur et l’évalué. Ceux qui<br />

reçoivent le feed-back le considèrent souvent<br />

comme inexact ou creux. Les évaluateurs<br />

croient souvent qu’ils donnent de bons feedback<br />

et sont déçus quand leur critique n’est<br />

pas immédiatement mise en œuvre.<br />

Il existe différents instruments pour un<br />

feed-back efficace qui peuvent être employés<br />

suivant la situation. Dans ce<br />

contexte, l’exigence d’un feed-back immédiat<br />

est la moins importante.<br />

Vous pouvez obtenir d’autres informations<br />

et sources en me contactant: vsaobasel.<br />

sonja@gmail.com.<br />

Dans le cadre de mon travail de master<br />

pour le MAS en Medical Education consacré<br />

à la question de savoir si un feed-back<br />

multi-rater spécifique encourage le développement<br />

de l’apprentissage chez les<br />

médecins-assistant(e)s, j’ai abordé au<br />

cours des trois dernières années les thèmes<br />

du feed-back et de l’apprentissage. ■


formation continue / conditions du travail<br />

A B C D E F ...<br />

a b c d e f ...<br />

Apprendre à lire<br />

La probabilité des chances<br />

manquées<br />

Lukas Staub, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

La probabilité et la chance (en anglais<br />

Odds) sont étroitement liées et des<br />

termes souvent utilisés en médecine. Ils<br />

contiennent les mêmes informations,<br />

mais les expriment différemment.<br />

La probabilité est la part de personnes<br />

qui présente une certaine particularité<br />

comme par exemple un test positif ou une<br />

maladie. Une étude transversale pourrait<br />

par exemple montrer que sur 9866<br />

hommes âgés de 45 ans souffrant de douleurs<br />

thoraciques, 4538 souffrent d’une<br />

maladie coronarienne. La probabilité est<br />

donc 4538/9866=0,46 ou 46%.<br />

La chance (Odds) indique pour sa part<br />

le rapport de deux probabilités l’une par<br />

rapport à l’autre: la probabilité de l’évènement<br />

par rapport à la probabilité que<br />

<strong>No</strong>us pouvons intervertir les deux termes par des formules simples:<br />

Chance =<br />

Probalité =<br />

l’évènement ne se produise pas (1 moins<br />

la probabilité). Dans l’exemple susmentionné,<br />

la chance (Odds) de souffrir d’une<br />

maladie coronarienne serait donc de 0,46/<br />

(1-0,46), c’est-à-dire 0,85.<br />

Probalibité de l’évènement<br />

(1 – Probalité de l’évènement)<br />

Odds<br />

(1 + Odds)<br />

Les différentes significations des deux<br />

termes nous sont familières dans notre<br />

langage quotidien. Ainsi, nous pouvons<br />

dire que la chance d’obtenir un 6 en lançant<br />

un dé est de 1/5 (c’est-à-dire que soit<br />

on obtient un 6 ou un des 5 autres<br />

chiffres). La probabilité d’obtenir un 6 est<br />

cependant de 1/6 ou 16,7%. Dans les<br />

études médicales, notamment dans les<br />

études cas-témoins, nous rencontrons<br />

normalement le rapport des chances<br />

(Odds Ratio), c’est-à-dire le quotient de<br />

deux chances. Ce point nous intéressera<br />

dans le prochain article. ■<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation postgraduée<br />

et continue de bonne<br />

qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch<br />

Ton expérience compte!<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feed-back constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />

asmac.ch).<br />

12 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


formation continue / conditions du travail<br />

Les mesures favorables à la<br />

famille s’avèrent payantes –<br />

pas seulement pour les médecins,<br />

mais aussi pour l’hôpital!<br />

La brochure «Mesures favorables à la famille dans les hôpitaux» est disponible depuis janvier <strong>2014</strong><br />

en trois langues (allemand, français et italien). Elle est conviviale et résume sur douze pages les<br />

principales conclusions de l’étude du même nom que l’institut Prognos a réalisée sur mandat de<br />

l’<strong>ASMAC</strong>. La principale conclusion est étonnamment simple: les mesures favorables à la famille<br />

s’avèrent payantes du point de vue économique!<br />

Simone Burkhard Schneider, responsable de projet<br />

Pourquoi? Parce que:<br />

• elles permettent de prévenir des fluctuations<br />

inutiles et coûteuses. L’hôpital économise<br />

environ 63 000 francs chaque<br />

fois qu’il évite la démission d’un chef de<br />

clinique pour des raisons familiales;<br />

• les médecins peuvent travailler à temps<br />

partiel, une condition pour eux d’accepter<br />

le poste ou de le conserver après<br />

une maternité;<br />

• cela permet d’économiser des frais de<br />

réinsertion après une absence pour<br />

cause de grossesse;<br />

• cela renforce le lien avec les collaborateurs;<br />

• cela renforce la qualité et l’efficacité des<br />

processus de travail à l’hôpital si les<br />

collaborateurs sont moins stressés;<br />

• l’hôpital dispose d’un avantage concurrentiel<br />

décisif grâce à son image positive.<br />

La brochure décrit les mesures envisageables<br />

et les effets que l’on peut ainsi<br />

obtenir (y compris des exemples dits de<br />

meilleure pratique de certains hôpitaux<br />

ou cliniques).<br />

L’<strong>ASMAC</strong> a envoyé la brochure avec une<br />

lettre aux services du personnel des hôpitaux<br />

suisses. Dans les plus grands hôpitaux,<br />

la brochure a aussi été envoyée à la<br />

direction.<br />

De plus, la brochure a été envoyée à d’autres<br />

acteurs du domaine de la santé: OFSP, directeurs<br />

cantonaux de la santé, associations<br />

partenaires et partis politiques.<br />

Au vu de la pénurie générale de médecins<br />

et de l’augmentation, observée depuis<br />

longtemps, de la part de femmes dans le<br />

corps médical, les mesures favorables à<br />

la famille deviennent de plus en plus<br />

importantes pour les hôpitaux. L’<strong>ASMAC</strong><br />

est convaincue que la mise en place de<br />

conditions de travail favorables à la famille<br />

dans les hôpitaux contribue de<br />

façon essentielle à assurer les soins à la<br />

population.<br />

La brochure ainsi que l’étude peuvent être<br />

téléchargées sur notre site Internet www2.<br />

asmac.ch à la rubrique «Profession de<br />

médecin & famille/vie privée». ■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

13


asmac<br />

Section de Berne<br />

Un peu plus de<br />

salaire et un jour<br />

de vacances supplémentaire<br />

dans<br />

les hôpitaux<br />

soumis à la CCT<br />

Le personnel des hôpitaux soumis<br />

à la CCT dans le canton de Berne<br />

profite d’une faible augmentation<br />

de la masse salariale de 0,7%. De<br />

plus, les employés âgés de moins<br />

de 44 ans reçoivent un jour de<br />

vacances supplémentaire. L’ensemble<br />

du personnel a désormais<br />

cinq semaines de vacances.<br />

Les négociations salariales des partenaires<br />

sociaux de la convention collective de travail<br />

pour le personnel des hôpitaux bernois<br />

(CCT) se sont cette année aussi déroulées<br />

dans un contexte difficile. Lors des négociations<br />

entre l’association patronale diespitäler.be<br />

et les caisses-maladie, le prix de<br />

base pour <strong>2014</strong> a une nouvelle fois été revu<br />

à la baisse. En même temps, le canton de<br />

Berne a procédé à des suppressions dans les<br />

prestations d’intérêt général dans le cadre<br />

de l’examen des offres et structures (EOS).<br />

Les associations du personnel ASI, SSP et<br />

<strong>ASMAC</strong> considèrent malgré tout qu’il est<br />

urgent que les salaires soient revus à la<br />

hausse afin d’envoyer un signal positif sur<br />

le marché du travail. Elles demandent par<br />

ailleurs une augmentation et un élargissement<br />

(à toutes les professions, indépendamment<br />

de la classe de salaire) des<br />

suppléments pour travail de nuit et du<br />

week-end ainsi que des jours de vacances<br />

pour les collaborateurs plus âgés.<br />

D’après la décision salariale, les salaires<br />

seront augmentés de manière individuelle<br />

en fonction de l’entretien de collaboration<br />

dans un système d’échelons, sauf chez les<br />

médecins-assistant(e)s qui bénéficieront<br />

toujours encore de l’augmentation salariale<br />

fixe. 0,2% de la masse salariale est à disposition<br />

pour compenser le jour de vacances<br />

supplémentaire et pour créer de nouveaux<br />

postes. <strong>No</strong>us recommandons de rendre attentif<br />

à cette offre si l’effectif en personnel<br />

devait être insuffisant en raison du jour de<br />

vacances supplémentaire. Les chef(fe)s de<br />

clinique sont les seuls à ne pas recevoir le<br />

jour de vacances supplémentaire, vu qu’ils<br />

ont déjà deux semaines de vacances de plus<br />

que les autres (art. 11.3 CCT). D’après la<br />

décision salariale, il est prévu que les partenaires<br />

sociaux négocient la question des<br />

suppléments pour travail de nuit et du weekend<br />

dans le courant de l’année <strong>2014</strong>.<br />

Hôpital de l’Ile<br />

L’Hôpital de l’Ile n’applique pas la décision<br />

des hôpitaux soumis à la CCT. Il accorde<br />

aussi 0,7% de la masse salariale pour des<br />

augmentations individuelles par échelons,<br />

mais l’Hôpital de l’Ile n’accorde pas de<br />

jours de vacances supplémentaires. On<br />

nous a expliqué que pour le personnel, le<br />

problème le plus urgent n’était pas les<br />

jours de vacances supplémentaires, mais<br />

les salaires.<br />

Psychiatrie<br />

Comme déjà mentionné dans le dernier<br />

numéro du <strong>Journal</strong>, ce sont les décisions<br />

salariales cantonales qui s’appliquent<br />

dans les cliniques psychiatriques, comme<br />

ces dernières font partie de l’administration<br />

cantonale. Elles disposent donc de<br />

1,5% pour l’augmentation par échelon.<br />

Dans le canton et ainsi dans les services<br />

psychiatriques, la 5 e semaine de vacances<br />

a déjà été mise en œuvre en 2013.<br />

OEA<br />

Le canton de Berne a mis en vigueur la<br />

nouvelle ordonnance d’application relative<br />

à la clause du besoin (OEA). Les médecins<br />

des disciplines suivantes ne sont pas<br />

soumis à la clause du besoin<br />

a) médecine interne générale<br />

b) pédiatrie<br />

c) psychiatrie et psychothérapie d’enfants<br />

et d’adolescents<br />

d) médecins ayant le titre de formation<br />

postgraduée unique de médecin praticien/médecin<br />

praticienne.<br />

Bien évidemment que dans le canton de<br />

Berne aussi, tous les médecins qui ont<br />

travaillé pendant au moins trois ans<br />

dans un établissement de formation<br />

postgraduée suisse reconnu ne sont pas<br />

soumis à la clause du besoin. ■<br />

A ne pas manquer!<br />

Assemblée générale<br />

<strong>2014</strong><br />

Jeudi 24 avril <strong>2014</strong> à 19h00 au restaurant<br />

«Tramdepot» à Berne.<br />

Programme:<br />

18h30 apéro<br />

19h00 assemblée générale<br />

20h30 souper et tombola<br />

Vous trouverez des informations détaillées<br />

sur l’ordre du jour et l’inscription<br />

dans l’invitation écrite envoyée à<br />

tous les membres ou sur www.vsaobern.ch.<br />

Section des grisons<br />

Rapport annuel<br />

2013<br />

En 2013, l’<strong>ASMAC</strong> GR s’est focalisée sur les<br />

thèmes de politique professionnelle ainsi<br />

que l’établissement de contacts au niveau<br />

cantonal.<br />

Durant le premier semestre, une délégation<br />

du comité de la section a été reçue par le<br />

conseiller d’Etat Christian Rathgeb (département<br />

de la justice, de la sécurité et de la<br />

santé), à qui nous avons eu l’occasion de<br />

nous présenter et de faire part de nos besoins.<br />

Christian Rathgeb s’est montré très<br />

intéressé. Une discussion concrète au sujet<br />

de nos tâches et des revendications vis-à-vis<br />

du département de la santé a d’ailleurs déjà<br />

eu lieu. Une autre rencontre s’est déroulée<br />

en septembre avec l’inspectorat cantonal<br />

du travail (KIGA). Le directeur de l’inspectorat<br />

ainsi que l’inspecteur du travail responsable<br />

des hôpitaux y ont participé. Tous<br />

deux sont très intéressés à collaborer avec<br />

l’<strong>ASMAC</strong>. Ainsi, ils nous ont encouragés à<br />

annoncer les irrégularités constatées en ce<br />

qui concerne les conditions de travail dans<br />

le canton.<br />

14 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


asmac<br />

Le nouveau comité: (de g. à d.) Katharina Mischler, Patrizia Kündig,<br />

Roberta Fahrner, Raphaela Hausammann. Il manque: Dorothea Kübitz<br />

et Samuel Nadig (directeur de la section)<br />

Suite aux difficultés rencontrées durant la<br />

saison d’hiver 2012/2013 dans le service de<br />

chirurgie de l’Hôpital de Samedan pour les<br />

conditions de travail et le non-respect des<br />

dispositions en la matière, l’<strong>ASMAC</strong> GR était<br />

déjà intervenue l’année dernière pour discuter<br />

avec les responsables à Samedan et<br />

pour exiger des changements. Cet automne,<br />

un nouvel entretien a eu lieu avec le médecin-chef<br />

du service de chirurgie et le CEO<br />

de l’hôpital. La situation s’est alors présentée<br />

sous un jour nettement meilleur. Le nombre<br />

de postes a été augmenté de deux postes à<br />

plein temps, le déroulement de la journée<br />

des médecins-assistant(e)s est bien structuré,<br />

de plus, des concepts de formation<br />

postgraduée ainsi que des instructions de<br />

travail écrites ont été créés pour les nouveaux<br />

médecins-assistant(e)s. Le médecinchef<br />

de la chirurgie ne ménage pas ses efforts<br />

pour optimiser les conditions de travail<br />

pour les médecins-assistant(e)s.<br />

<strong>No</strong>us considérons cela comme un succès,<br />

mais nous allons continuer d’observer la<br />

situation.<br />

Deux fois par année, les représentants de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> GR participent à la rencontre des<br />

associations professionnelles et syndicats<br />

avec la direction et le service du personnel<br />

de l’hôpital cantonal des Grisons (KSGR).<br />

L’année dernière, nous avons pu y renforcer<br />

notre position comme partenaire sérieux<br />

et obtenir certains aménagements<br />

de la loi sur le travail à l’hôpital cantonal.<br />

D’autres revendications n’ont toutefois pas<br />

encore été mises en œuvre.<br />

Un sujet encore en discussion est la<br />

consultation relative au nouveau règlement<br />

pour les chef(fe)s de clinique à<br />

l’Hôpital cantonal des Grisons. <strong>No</strong>us ne<br />

voulions pas décider de notre propre chef<br />

et avons appelé les chef(fe)s de clinique à<br />

nous faire part de leur avis. En outre, une<br />

séance d’information a eu lieu à l’hôpital<br />

cantonal.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> GR a constaté que le règlement<br />

prévoit toujours encore une compensation<br />

des heures supplémentaires par les fonds<br />

du pool. Cette pratique est illégale comme<br />

le montre un arrêt du Tribunal fédéral<br />

dans un cas similaire dans le canton de<br />

Zurich. L’<strong>ASMAC</strong> GR a clairement communiqué<br />

cela à la direction du KSGR.<br />

<strong>No</strong>us attendons maintenant sa réaction et<br />

définirons la marche à suivre en fonction<br />

de la décision prise.<br />

Les rencontres semestrielles des représentants<br />

hospitaliers se sont déjà institutionnalisées.<br />

La première rencontre s’est déroulée<br />

à Scuol, la deuxième à Coire. Ces rencontres<br />

ont une nouvelle fois été l’occasion d’un<br />

échange animé entre les participants. Il est<br />

prévu qu’elles se poursuivent en <strong>2014</strong> dans<br />

le même cadre.<br />

Sur le plan national, nous avons participé<br />

aux deux séances du Comité central et à<br />

la rencontre des présidents et juristes de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> CH à Berne. L’échange avec l’association<br />

suisse est très motivant. <strong>No</strong>us<br />

pouvons profiter d’idées et de propositions<br />

existantes.<br />

<strong>No</strong>us n’avons participé que de manière<br />

limitée à la campagne nationale consacrée<br />

aux conditions de travail dans les<br />

hôpitaux «Hôpitaux hors-la-loi», étant<br />

donné que nous avons avant tout tenté<br />

d’établir un dialogue avec les partenaires<br />

dans le canton.<br />

Dans le cadre de la campagne, nous avons<br />

toutefois adressé une lettre au conseiller<br />

d’Etat Hansjörg Trachsel (département de<br />

l’économie et des affaires sociales) pour le<br />

rendre attentif aux conditions de travail<br />

en partie mauvaises des médecinsassistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique dans<br />

le canton. La réaction a été d’organiser la<br />

rencontre avec l’inspectorat du travail<br />

dont nous avons déjà parlé plus haut.<br />

En janvier, le comité a élaboré un document<br />

stratégique dans lequel sont définies<br />

les tâches de l’<strong>ASMAC</strong> GR ainsi que la structure<br />

de la section. <strong>No</strong>us avons fixé sept objectifs<br />

que nous voulons atteindre sur le<br />

long terme. De plus, nous avons formulé des<br />

objectifs concrets pour l’année en cours.<br />

Le but de ce document stratégique est<br />

d’une part d’informer les membres et les<br />

partenaires de négociation de la raison<br />

d’être de l’<strong>ASMAC</strong> GR. D’autre part, il sert<br />

d’instrument de travail pour le comité et<br />

sera révisé chaque année.<br />

Le 13 février <strong>2014</strong> s’est tenue l’assemblée<br />

générale ordinaire de l’<strong>ASMAC</strong> GR à l’Hôpital<br />

cantonal à Coire. Cette fois avec une<br />

première: l’assemblée a été retransmise<br />

avec succès par vidéoconférence à l’Hôpital<br />

de Samedan. Outre l’ordre du jour<br />

habituel, notre juriste et directeur Samuel<br />

Nadig a informé les participants sur le<br />

thème des certificats de travail.<br />

En <strong>2014</strong>, le comité connaîtra de nouveau<br />

certains changements. Eva Geisler, Stefan<br />

Greuter, Daniel Tuchscherer et Anja Gajewski<br />

démissionnent de leurs fonctions<br />

pour des raisons professionnelles. Avec<br />

Patrizia Kündig, nous disposons déjà<br />

d’une bonne candidate motivée pour la<br />

présidence. Elle occupait jusqu’ici la fonction<br />

de vice-présidente. Par ailleurs, nous<br />

avons eu le plaisir d’accueillir Dorothea<br />

Kübitz et Raphaela Hausammann comme<br />

nouveaux membres du comité.<br />

Pour moi, l’année dernière passée au<br />

comité de l’<strong>ASMAC</strong> GR a été très productive<br />

et stimulante. <strong>No</strong>us sommes un jeune<br />

comité et pouvons certainement encore<br />

apprendre beaucoup de choses. Mais nous<br />

avons aussi fait l’expérience que nous<br />

pouvions ouvrir de nombreuses portes<br />

dans le canton, y obtenir quelque chose<br />

et y être pris au sérieux. C’est motivant<br />

pour l’avenir.<br />

J’adresse mes vifs remerciements à toutes<br />

celles et ceux qui ont contribué au développement<br />

positif de l’<strong>ASMAC</strong> GR. Je souhaite<br />

au nouveau comité beaucoup de<br />

succès, d’expériences positives et de plaisir<br />

dans l’accomplissement de ses tâches.■<br />

Anja Gajewski, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> GR<br />

jusqu’en février <strong>2014</strong><br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

15


asmac<br />

Section de Soleure<br />

Négociations<br />

couronnées de<br />

succès<br />

L’assemblée générale de la section s’est<br />

tenue en janvier au Bürgerspital de Soleure.<br />

Outre les membres du comité, certains<br />

membres de l’<strong>ASMAC</strong> travaillant au<br />

Bürgerspital (BSS) étaient présents. La<br />

discussion avec ces derniers a été animée.<br />

Par ailleurs, la mise en œuvre de la loi sur<br />

le travail et de la CCT rencontre toujours<br />

encore des difficultés au BSS. Mais des<br />

négociations concrètes et constructives<br />

sont en cours.<br />

Tous les membres actuels du comité candidats<br />

à leur propre succession ont été<br />

confirmés dans leurs fonctions. <strong>No</strong>us<br />

cherchons toujours de nouveaux membres<br />

intéressés. Ils sont les bienvenus.<br />

A côté des affaires quotidiennes, la section<br />

est toujours encore occupée par la mise en<br />

œuvre de la réglementation de la CCT.<br />

Celle-ci prévoit pour tous les chef(fe)s de<br />

clinique un jour de congé supplémentaire<br />

pour chaque jour férié et du week-end<br />

travaillé. En particulier la mise en œuvre<br />

de ce droit pour les médecins travaillant à<br />

temps partiel était un point controversé.<br />

Au terme des négociations avec l’<strong>ASMAC</strong>,<br />

la SoH a envoyé en février un guide à tous<br />

les médecins-chef(fe)s de la SoH. Celui-ci<br />

stipule expressément:<br />

«Tous les collaborateurs à temps partiel<br />

qui bénéficient d’un ou de plusieurs jours<br />

de congé fixes par semaine pour réduire<br />

leur temps de travail ont droit, en plus de<br />

ces jours de congé, à un jour de congé<br />

supplémentaire pour chaque samedi, dimanche<br />

ou jour férié travaillé.»<br />

Cette constatation explicite est nouvelle.<br />

D’après ce courrier, la réglementation doit<br />

être appliquée depuis le 1er janvier <strong>2014</strong>.<br />

<strong>No</strong>us avons informé tous les chef(fe)s de<br />

clinique de la SoH. Ils sont invités à s’annoncer<br />

chez nous s’ils rencontrent des<br />

difficultés dans l’application.<br />

<strong>No</strong>us sommes d’avis que la manière de<br />

gérer le passé n’est toujours pas clarifiée.<br />

<strong>No</strong>us allons donc devoir poursuivre les<br />

négociations dans ce domaine. Au moins,<br />

la manière de procéder est clairement réglée<br />

depuis le début de cette année. <strong>No</strong>us<br />

sommes confiants de parvenir à un résultat<br />

acceptable, comme cela a déjà été le cas par<br />

le passé lors des négociations avec la SoH,<br />

menées dans un esprit de respect mutuel.<br />

D’autres affaires concernaient les négociations<br />

sur la manière correcte de gérer les<br />

services de piquet pour lesquels le délai<br />

d’intervention est inférieur à 30 minutes.<br />

Dans ce cas, 10%du temps de piquet sans<br />

engagement doit compter comme temps<br />

de travail. La mise en œuvre rétroactive de<br />

cette ordonnance relative à la loi sur le<br />

travail, que nous avons pu imposer par la<br />

négociation, a rapporté des paiements<br />

supplémentaires non négligeables à certains<br />

collègues.<br />

L’amélioration de l’assurance-maladie<br />

d’indemnités journalières pour les employés<br />

avec contrat à durée déterminée a pu<br />

être mise en œuvre avec le soutien des<br />

autres associations du personnel. Elles ont<br />

activement soutenu cette revendication de<br />

l’<strong>ASMAC</strong>. Ce problème concerne avant tout<br />

les médecins avec leurs rapports de travail<br />

qui sont souvent à durée déterminée. Une<br />

fois de plus, nous constatons qu’une représentation<br />

commune des employés ne peut<br />

qu’être à l’avantage des médecins employés.<br />

<strong>No</strong>us nous répétons encore, mais les<br />

membres actifs intéressés par le travail du<br />

comité font toujours cruellement défaut.<br />

<strong>No</strong>us avons besoin de votre soutien. C’est<br />

pourquoi nous allons organiser une rencontre<br />

des assistant(e)s à Olten au printemps.<br />

Pour ce faire, nous allons prendre<br />

contact avec les porte-parole des<br />

assistant(e)s à l’hôpital cantonal. <strong>No</strong>us<br />

espérons accueillir un grand nombre de<br />

participants pour une discussion animée.<br />

<strong>No</strong>us sommes toujours ouverts à toutes les<br />

revendications concernant les conditions<br />

de travail et de formation postgraduée et<br />

apprécions l’échange avec vous ■<br />

Felix Kurth,<br />

président de la section de Soleure<br />

Vous cherchez une place<br />

de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

16 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


asmac<br />

Section Tessin<br />

Vieux<br />

problèmes –<br />

nouvelle équipe<br />

Par sa situation géographique unique, le<br />

canton du Tessin se distingue par des particularités<br />

culturelles et politiques. Au<br />

cours des dernières années, le département<br />

de la santé publique a commencé à<br />

assécher financièrement les hôpitaux des<br />

zones périphériques (Faido et Acquarossa)<br />

et à investir dans les hôpitaux des centres<br />

urbains (Lugano, Bellinzone, Locarno,<br />

Mendrisio). Malgré la possibilité de centraliser<br />

les ressources, le projet d’un seul<br />

hôpital cantonal n’a pas abouti en raison<br />

du manque de volonté politique. L’actuel<br />

système hospitalier multisites tessinois ne<br />

garantit souvent pas une formation postgraduée<br />

de médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique de qualité comparable<br />

au reste de la Suisse. Hormis le fait<br />

qu’elle manque souvent de structure et de<br />

protocoles, la formation postgraduée<br />

peine à être complète puisque de nombreuses<br />

disciplines sont dispersées dans les<br />

différents hôpitaux du canton et qu’il<br />

n’existe pas de système de rotation des<br />

médecins leur permettant de compléter<br />

leur expérience moyennant une charge de<br />

travail raisonnable. Ces circonstances ne<br />

favorisent pas le retour des jeunes médecins<br />

tessinois partis étudier et travailler au<br />

nord des Alpes, et bien entendu, n’améliorent<br />

pas l’attractivité du Tessin pour les<br />

autres médecins suisses.<br />

En raison du manque de jeunes médecins<br />

tessinois, ou suisses, il faut engager des<br />

médecins venant d’Italie ou d’ailleurs.<br />

Outre les aspects positifs qu’offre cette<br />

présence multiculturelle, multiethnique<br />

et hétérogénéité, les inconvénients qu’elle<br />

entraîne ne peuvent être ignorés. Il s’agit<br />

notamment du risque de dumping salarial<br />

et de restrictions en termes de droit du<br />

travail. En effet, la différence de salaire<br />

incite les médecins étrangers à accepter<br />

des conditions de travail non conformes<br />

aux réglementations que leurs collègues<br />

suisses n’accepteraient jamais.<br />

Rassembler la médecine de pointe sous un<br />

même toit permettrait de respecter la<br />

convention collective de travail et garantirait<br />

une médecine hautement spécialisée,<br />

une meilleure organisation du travail<br />

et une formation postgraduée optimale.<br />

Le tout en réalisant des économies. Ce<br />

scénario pourrait être réalisé en parallèle<br />

au projet universitaire tessinois de master<br />

en médecine qui devrait voir le jour d’ici<br />

quelques années, avec pour but de pallier<br />

aux lacunes structurelles dans la médecine<br />

et dans la formation postgraduée. Ce<br />

master en médecine nécessitera, outre les<br />

investissements et la structure universitaire,<br />

des structures hospitalières cantonales<br />

améliorées.<br />

<strong>No</strong>uveau comité<br />

C’est dans ce cadre cantonal si particulier<br />

que s’inscrit notre activité de défense des<br />

intérêts des médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique. L’<strong>ASMAC</strong>T, section<br />

tessinoise de l’<strong>ASMAC</strong>, a récemment renouvelé<br />

son comité directeur. Par ce changement<br />

de génération, on a voulu redonner<br />

de l’élan à l’association. <strong>No</strong>tre section<br />

se bat depuis des années pour être reconnue<br />

par la direction de l’Ente Ospidaliero<br />

Cantonale comme interlocuteur privilégié<br />

pour les questions concernant les médecins<br />

assistant(e)s et chef(fe)s de clinique.<br />

D’après un sondage récent, les médecins<br />

travaillent régulièrement plus que les 50<br />

heures hebdomadaires prévues dans leur<br />

contrat. Dans certains cas, c’est même la<br />

loi fédérale sur le travail qui n’est ni appliquée,<br />

ni respectée. La sécurité du patient,<br />

la première valeur à défendre, ne dépend<br />

pas uniquement de la structure hospitalière<br />

ou de la compétence du médecin,<br />

mais aussi des conditions de travail dans<br />

lesquelles celui-ci exerce son art, de sa<br />

santé, de son énergie, de sa fatigue et<br />

aussi de la formation continue qu’il peut<br />

suivre sur son lieu de travail.<br />

Améliorer la formation postgraduée des<br />

médecins et défendre leurs intérêts professionnels,<br />

moraux et économiques en<br />

Suisse et en particulier au Tessin, voilà les<br />

objectifs que l’<strong>ASMAC</strong>T entend poursuivre<br />

aussi à l’avenir.<br />

■<br />

D r méd. <strong>No</strong>rman Horat<br />

Vice-président <strong>ASMAC</strong>T<br />

De gauche à droite, debout:<br />

Fabio Lanzi, Nicola Ferrari, Marina<br />

Pietra Ponti, Iris Hausmann<br />

De gauche à droite, premier plan:<br />

Simone Ghisla, Vito Fariello, Bruno<br />

Minotti, <strong>No</strong>rman Horat<br />

18 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


asmac<br />

Section Suisse centrale<br />

Mieux vaut tard<br />

que jamais<br />

Chez moi, les premiers crocus et violettes<br />

apparaissent sur le balcon. Toute la maison<br />

tremble jusqu’au 6 e étage au passage<br />

des «Guggenmusigen». Un signe manifeste<br />

que le printemps arrive. Il vient<br />

chaque année, aussi longtemps que je<br />

puisse m’en souvenir, sans que je doive ou<br />

puisse faire quelque chose. Mais quand en<br />

automne, je plante quelques oignons dans<br />

la terre, je peux me réjouir au printemps<br />

d’avoir quelques tulipes et narcisses chez<br />

moi. Et parfois, elles me surprennent<br />

même encore un ou deux ans plus tard.<br />

Pourquoi j’écris cela?<br />

C’est la troisième fois que je vis l’introduction<br />

de la loi sur le travail. La première fois,<br />

alors que j’étais jeune médecin-assistante<br />

dans le canton de Berne, ce fut une avancée<br />

obtenue de haute lutte par mes collègues<br />

plus âgés. Passer de 100 heures par<br />

semaine à officiellement 50, quelle fabuleuse<br />

amélioration! La deuxième fois,<br />

c’était à Soleure, suivi peu après d’une CCT.<br />

Et maintenant, dix ans plus tard, je le vis<br />

à Lucerne comme cheffe de clinique (qui<br />

ose encore dire de nous Bernois que nous<br />

sommes lents?). Les arguments pour et<br />

contre sont à chaque fois restés les mêmes<br />

de toutes parts, ce qui n’est pas vraiment<br />

une surprise. On nous dit que le carcan de<br />

la loi sur le travail ne peut pas simplement<br />

être adapté à nos conditions de travail, nos<br />

désirs et nos besoins. De l’autre côté, il était<br />

temps que les chef(fe)s de clinique lucernois<br />

puissent enfin aussi exiger une limitation<br />

du temps de travail. Dans un récent<br />

arrêt, le tribunal cantonal a déclaré que la<br />

loi sur le travail (depuis 2008…) s’appliquait<br />

à tous les non-cadres du LUKS (Hôpital<br />

cantonal de Lucerne).<br />

Comme le printemps, la loi sur le travail<br />

va aussi arriver pour les chef(fe)s de clinique<br />

de l’hôpital cantonal. Si nous participons<br />

activement à la discussion, aux<br />

négociations et à la mise en œuvre, nous<br />

avons la possibilité d’aménager le processus<br />

selon nos attentes. Ce n’est qu’en plantant<br />

nous-mêmes nos fleurs que nous<br />

saurons ce qui poussera au printemps et<br />

si les couleurs nous plairont. Ne laissons<br />

pas s’écouler les saisons sans réagir, mais<br />

participons à leur aménagement! <strong>No</strong>us<br />

allons très prochainement organiser une<br />

réunion de tous les chef(fe)s de clinique<br />

pour consigner nos besoins et nous préparer<br />

aux négociations. Je me réjouis.<br />

Que faisons-nous en Suisse centrale<br />

quand ce n’est pas le carnaval?<br />

––<br />

Le 18 février, nous avons tenu notre<br />

assemblée générale. Christin Sibert est<br />

retournée à Hambourg et a donc hélas<br />

quitté le comité. Tous les autres<br />

membres du comité étaient heureusement<br />

candidats à leur propre succession.<br />

De plus, Ivo Fähnle est venu nous<br />

rejoindre. Le comité est donc actuellement<br />

composé de Sebastian Thormann<br />

(LUKS Wolhusen), Anne Dietrich, Gitta<br />

Hornke, Theresa Hidalgo Staub, Ivo<br />

Fähnle (tous LUKS Lucerne), Gert<br />

Printzen, Eric Vultier (juriste), et moimême.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir<br />

d’autres collègues, en particulier<br />

en provenance des autres cantons.<br />

Les personnes intéressées sont cordialement<br />

invitées à contacter un membre<br />

du comité!<br />

––<br />

Comme presque tous les cantons, le canton<br />

de Schwyz s’est aussi vu imposer<br />

d’importantes mesures d’économie.<br />

<strong>No</strong>us sommes heureusement parvenus à<br />

empêcher la division par deux (!) des<br />

contributions de formation pour les sousassistant(e)s<br />

et médecins-assistant(e)s<br />

versées par le canton aux hôpitaux dans<br />

le budget <strong>2014</strong>. Les personnes intéressées<br />

peuvent consulter le procès-verbal de la<br />

séance du Grand Conseil de novembre<br />

2013 sur Internet (www.sz.ch). <strong>No</strong>us resterons<br />

attentifs à l’évolution de la situation<br />

au cours des prochaines années,<br />

également dans les autres cantons.<br />

––<br />

Les mesures d’économie sont aussi un<br />

sujet récurrent dans le canton de Lucerne.<br />

<strong>No</strong>us entretenons des contacts<br />

étroits avec les autres associations professionnelles<br />

dans le canton de Lucerne.<br />

Ce n’est qu’en regroupant nos forces que<br />

nous serons entendus!<br />

––<br />

Dans le canton de Nidwald, nous avons<br />

pu négocier avec succès de nouveaux<br />

contrats pour les chef(fe)s de clinique<br />

(en respectant la LTr).<br />

Je vous souhaite un magnifique printemps!<br />

■<br />

Cordialement, Regula Wiesmann,<br />

présidente de la section <strong>ASMAC</strong><br />

Suisse centrale<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

19


asmac<br />

Valentine Gétaz Kunz, juriste de la section Valais<br />

Occupations multiples<br />

Je travaille dans un hôpital<br />

comme médecin-assistant<br />

à 100%. Parallèlement à<br />

cette activité, je souhaiterais<br />

effectuer, environ<br />

deux fois par mois, des<br />

gardes rémunérées de<br />

24 heures qui me seraient<br />

utiles pour ma formation<br />

postgraduée. Lors de ces<br />

gardes, je dois rester<br />

24 heures dans l’institution,<br />

prêt à intervenir.<br />

1) Suis-je soumis à la loi<br />

sur le travail (LTr) pour le<br />

cumul de ces activités?<br />

2) Si oui, puis-je demander<br />

une «dérogation» à mon<br />

employeur pour cette<br />

activité annexe qui, par<br />

ailleurs, me permettra<br />

d’achever ma formation<br />

de médecin urgentiste?<br />

Vous envisagez d’avoir deux emplois, ce<br />

qu’on appelle des occupations multiples.<br />

Cette situation pose effectivement un problème<br />

sous l’angle de la LTr, ce d’autant<br />

plus qu’on peut aisément imaginer que<br />

votre premier emploi exige de vous, en<br />

général, jusqu’à 50 heures de travail hebdomadaire.<br />

Le fait d’avoir deux emplois est en principe<br />

licite du point de vue de la LTr. Les<br />

dispositions de la LTr en matière de durée<br />

du travail et de repos ne doivent toutefois<br />

pas être enfreintes du fait de ces deux<br />

emplois et doivent être appliquées sur la<br />

totalité des heures cumulées pour la globalité<br />

des différents emplois. La responsabilité<br />

du respect des prescriptions de la<br />

LTr incombe en principe à l’employeur,<br />

et non à l’employé. Cependant, il arrive<br />

que l’employeur ignore l’existence de<br />

l’activité annexe de son employé, de sorte<br />

qu’il n’est pas en mesure d’assumer cette<br />

responsabilité.<br />

Conformément à l’art. 321a al. 3 CO, «le<br />

travailleur ne doit pas accomplir du travail<br />

rémunéré pour un tiers dans la mesure<br />

où il lèse son devoir de fidélité et,<br />

notamment, fait concurrence à l’employeur».<br />

Le devoir de fidélité impose<br />

ainsi à l’employé un devoir de communication<br />

et d’information.<br />

Vous êtes donc tenu d’informer votre premier<br />

employeur de votre intention de<br />

prendre un deuxième emploi. Vous devez<br />

lui donner toutes les informations qui<br />

influent sur la durée du travail et du repos,<br />

comme par exemple le fait que les gardes<br />

envisagées impliqueraient une présence<br />

de 24 heures consécutives. Votre employeur<br />

peut s’opposer à ces occupations<br />

multiples si le respect de la LTr en serait<br />

compromis.<br />

En cas d’occupations multiples et de manière<br />

générale, les règles suivantes s’appliquent:<br />

– Si la durée maximale de travail hebdomadaire<br />

(50 heures) est dépassée chez<br />

votre premier employeur, il en est totalement<br />

responsable. Vous ne pouvez<br />

travailler pour votre second employeur.<br />

– Si la limite hebdomadaire est atteinte<br />

dans votre premier emploi, mais non<br />

dépassée, votre premier employeur<br />

devrait vous interdire de travailler pour<br />

le deuxième employeur.<br />

– Si la limite hebdomadaire n’est dépassée<br />

que par le cumul des deux emplois,<br />

le second employeur sera seul responsable<br />

d’un éventuel dépassement.<br />

Dans votre cas, si vous souhaitez effectuer<br />

ne serait-ce qu’une garde de 24 heures<br />

dans une semaine, cela impliquerait que<br />

votre premier employeur ne vous occupe<br />

que 26 heures, faute de quoi la durée<br />

maximale de travail hebdomadaire serait<br />

dépassée. Il semble peu probable que votre<br />

planning vous offre des semaines de<br />

26 heures. De plus, se poserait également<br />

la question du respect des périodes de repos<br />

légales après 24 heures de travail<br />

consécutives.<br />

Ainsi, les deux emplois paraissent difficilement<br />

cumulables. La seule solution envisageable<br />

consisterait à réduire votre taux<br />

d’occupation chez votre premier employeur<br />

pour pouvoir exercer votre second<br />

emploi tout en respectant les dispositions<br />

de la LTr. Il s’agirait d’une modification<br />

de votre contrat de travail, qui impliquerait<br />

l’accord des deux parties.. ■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

21


asmac<br />

-Inside<br />

Nico van der<br />

Heiden<br />

Lieu de domicile: Lucerne<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis: février 2013<br />

Fonction à l’<strong>ASMAC</strong>: responsable<br />

politique et communication<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots:<br />

jeune, engagée, motivée<br />

Après avoir travaillé comme informaticien<br />

auxiliaire, porteur de journaux, téléphoniste,<br />

gestionnaire de crédits, maître de<br />

golf et d’école secondaire et collaborateur<br />

scientifique, son chemin l’a logiquement<br />

conduit à l’<strong>ASMAC</strong>. Depuis tout juste une<br />

année, Nico y exerce la fonction de responsable<br />

de la politique et de la communication.<br />

Il a acquis l’expérience nécessaire<br />

pour ce poste par sa précédente activité de<br />

collaborateur scientifique au Centre pour<br />

la démocratie d’Aarau et à l’Institut des<br />

sciences politiques de l’Université de Zurich,<br />

où il a participé à plusieurs évaluations<br />

de politique de la santé. Sa thèse de<br />

sciences politiques était par contre consacrée<br />

à la politique étrangère des villes et<br />

n’avait donc rien à voir avec son travail<br />

actuel. C’est pourtant exactement pour<br />

cette raison qu’il aime son travail à l’AS-<br />

MAC: toujours à la recherche de défis, il<br />

trouvait la complexité du système de<br />

santé suisse fascinante. Et même après<br />

une année, il avoue n’avoir toujours pas<br />

compris tous les mécanismes (de financement)<br />

de la LAMal. Il apprécie aussi de<br />

pouvoir de nouveau plus souvent utiliser<br />

son français. Ce qui lui fait moins plaisir,<br />

ce sont les conditions de travail des<br />

membres de l’<strong>ASMAC</strong>: il n’a aucune compréhension<br />

pour des durées de travail<br />

hebdomadaires de plus de 60 heures et ses<br />

contacts privés avec les collègues médecins<br />

sont entre-temps devenus sporadiques,<br />

comme ils n’ont pour ainsi dire<br />

jamais le temps de prendre une bière après<br />

le travail. C’est pourquoi il apprécie particulièrement<br />

la partie syndicale du travail<br />

de l’<strong>ASMAC</strong>.<br />

Nico a pris ses fonctions à l’<strong>ASMAC</strong> durant<br />

une période agitée. La campagne natio-<br />

COACHING<br />

Profession de<br />

médecin & famille /vie privée<br />

Conseil téléphonique:<br />

044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />

Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />

maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />

solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />

est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />

notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />

22 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


asmac<br />

nale «Hôpitaux hors-la-loi» en était à ses<br />

débuts et les Chambres fédérales débattaient<br />

de la nouvelle clause du besoin. Il<br />

a été surpris positivement par la qualité<br />

des discussions au Comité directeur où les<br />

sujets politiques sont débattus de manière<br />

controversée, mais dans un esprit de respect<br />

mutuel.<br />

La politique de la santé reste en mouvement<br />

constant. La liste des sujets qu’il a<br />

déjà pu aborder est longue: caisse unique,<br />

clause de sauvegarde, Tarmed, Tarpsy,<br />

DRG, transplantations d’organes, vaccinations<br />

contre la grippe, statistique des médecins.<br />

Comme Nico adore les défis et un<br />

travail varié, son plus grand désir n’a donc<br />

rien de surprenant: il espère que ça va<br />

continuer ainsi avec de nombreux thèmes<br />

passionnants de politique de la santé!<br />

Personne ne s’étonnera donc que dans ses<br />

loisirs, Nico fait … de la politique. Son<br />

attention se porte toutefois sur la politique<br />

des transports régionale. Il siège au Parlement<br />

de la ville de Lucerne et officie<br />

comme coprésident de Pro Velo Luzern. Il<br />

entreprend donc souvent de grands tours<br />

à vélo à travers l’Europe avec son amie<br />

pendant ses vacances, comme par exemple<br />

l’année dernière de Flensburg à Stralsund.<br />

Cette année, il a prévu de poursuivre de<br />

Stralsund à Gdansk. De plus, il court après<br />

les balles depuis sa plus tendre enfance.<br />

Au début au tennis, ensuite longtemps au<br />

golf et depuis quelques années, il se bat<br />

régulièrement avec son équipe, le Squash<br />

Club Lucerne, contre la relégation en 2e<br />

ligue. En été, il aime faire du jogging le<br />

long des rivières et des lacs. L’année dernière,<br />

il a pour la première fois participé<br />

au Grand Prix de Berne, ce qui lui a permis<br />

de découvrir la ville dans laquelle il<br />

travaille maintenant.<br />

■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

23


«<strong>No</strong>us voulons nous rendre<br />

inutiles»<br />

Pascal Berdat est médecin-chef du service de cardio-chirurgie à la Klinik im Park à Zurich. Plusieurs<br />

fois par année, il se rend, entre autres, en Erythrée et au Vietnam pour opérer sur place et former<br />

des chirurgiens indigènes. Par rapport à ce que nous connaissons dans nos contrées, les conditions<br />

sur place sont inimaginables. C’est précisément pour cette raison qu’il considère ces missions comme<br />

très enrichissantes, tant sur le plan personnel que professionnel.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>, s’est entretenue avec le PD Dr Pascal Berdat, cardio-chirurgien.<br />

Photos: Marco Zanoni<br />

Vous êtes cardio-chirurgien et<br />

médecin-chef dans une clinique<br />

privée. En même temps, vous effectuez<br />

plusieurs fois par année<br />

des missions humanitaires. Pour<br />

cela, vous sacrifiez vos loisirs<br />

et acceptez des pertes de revenu.<br />

Etes-vous un philanthrope?<br />

Pascal Berdat: (rit) oui et non. En<br />

Suisse, nous sommes d’une manière<br />

générale très privilégiés, dans mon cas je<br />

dirais même extrêmement privilégié. Au<br />

lieu de jouer au golf, je partage mes<br />

connaissances et peux ainsi venir en aide<br />

à mes semblables. Je ne suis d’ailleurs<br />

pas un cas isolé. Entre-temps, ce sont<br />

environ 35 médecins et plus de 100 autres<br />

personnes qui travaillent régulièrement<br />

pour notre fondation à l’étranger.<br />

Comment en êtes-vous arrivé<br />

à ces missions à l’étranger?<br />

Cela fait longtemps que j’opère dans<br />

d’autres pays, en partie dans le cadre de<br />

projets de recherche et de développement.<br />

En 2007, je suis entré en contact avec le<br />

professeur Robert Vogt qui travaille aussi<br />

à la Klinik im Park à Zurich. Il s’engageait<br />

déjà depuis de nombreuses années dans<br />

différents pays et avait fondé en 2006 à<br />

Zurich l’EurAsia Heart Foundation. Au fil<br />

des années, Paul Vogt a développé la fondation<br />

pour en faire une organisation<br />

multidisciplinaire active dans de nombreux<br />

pays. Moi, je suis en particulier<br />

responsable de l’Erythrée et du Vietnam.<br />

Pourquoi a-t-on choisi<br />

l’Erythrée?<br />

Quand j’étais chef du service de cardiochirurgie<br />

pédiatrique à l’Hôpital de l’Ile,<br />

nous avons été contactés par une fondation<br />

allemande. Ils voulaient savoir si quelqu’un<br />

parmi nous serait disposé à participer à<br />

une mission en Erythrée. Après le retour<br />

24 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

de mission d’une cardio-technicienne, qui<br />

était enthousiasmée par cette mission,<br />

nous avons décidé de créer notre propre<br />

équipe. Deux ans plus tard, une délégation<br />

suisse d’environ 20 personnes s’est rendue<br />

pour la première fois en Erythrée. Aujourd’hui,<br />

ce projet est géré par l’EurAsia<br />

Heart Foundation. Chaque année, nous<br />

passons deux semaines sur place et opérons<br />

du cœur environ 25 enfants. <strong>No</strong>us<br />

alternons nos missions avec deux équipes<br />

italiennes et une équipe allemande. Cela<br />

permet d’assurer une présence en Erythrée<br />

environ tous les trois mois.<br />

Comment travaillez-vous<br />

au Vietnam?<br />

Déjà avant la création officielle de notre<br />

fondation, nous avions reçu des demandes<br />

en provenance du Vietnam. On nous a demandé<br />

d’aider à former les chirurgiens<br />

cardiaques indigènes et toutes les équipes<br />

nécessaires. Depuis 2002, nous soutenons<br />

le développement de la chirurgie cardiaque<br />

dans le principal hôpital de Saïgon. Et depuis<br />

2010, je suis aussi professeur à la plus<br />

grande haute école de médecine à Saïgon.<br />

De plus, nous construisons un centre de<br />

chirurgie cardiaque dans une capitale provinciale.<br />

Cette province compte 8 à 9 millions<br />

d’habitants et n’avait jusqu’ici pas de<br />

service de chirurgie cardiaque.<br />

Quelles différences importantes<br />

constatez-vous entre ces deux<br />

pays?<br />

L’Erythrée est atypique pour notre fondation<br />

dans la mesure où il n’existe pas<br />

d’équipe locale avec laquelle nous pouvons<br />

collaborer. En effet, notre fondation<br />

poursuit l’objectif de former les spécialistes<br />

indigènes pour les amener à un niveau<br />

de connaissances et d’aptitudes rendant<br />

notre engagement superflu. L’hôpital<br />

ne dispose que d’une policlinique cardiologique<br />

pédiatrique dont la cardiologue<br />

assure une très bonne prise en charge<br />

avant et après les interventions, d’un<br />

chirurgien général que nous formons progressivement<br />

en chirurgie cardiaque<br />

ainsi que de plusieurs infirmières qui<br />

complètent notre équipe.<br />

Au Vietnam, il existera bientôt des équipes<br />

locales à Saïgon et dans l’hôpital de province.<br />

Leur état des connaissances est<br />

toutefois souvent très limité, la même<br />

chose vaut pour les aptitudes manuelles.<br />

Beaucoup de ces chirurgiens sont des<br />

autodidactes qui ont eux-mêmes appris<br />

les techniques d’opération – avec pour<br />

conséquence de mauvais résultats. <strong>No</strong>tre<br />

tâche est donc de former les spécialistes<br />

dans les techniques opératoires, mais<br />

aussi dans le domaine du diagnostic.<br />

D’importantes lacunes persistent dans les<br />

deux domaines.<br />

Renoncez-vous à la formation<br />

pré- et postgraduée en Erythrée?<br />

<strong>No</strong>n, j’ai proposé il y a quelques années<br />

de réaliser aussi ici de l’enseignement. La<br />

mise en œuvre reste cependant difficile.<br />

En Asie, les gens sont avides de savoir et<br />

apprennent très vite. En Erythrée, les<br />

instructions ne sont parfois pas respectées,<br />

même après plusieurs interventions.<br />

C’est surtout notre personnel infirmier<br />

qui en souffre. Une opération peut bien<br />

se passer, mais ensuite, ce sont parfois<br />

des complications qui surviennent à<br />

cause d’une négligence. Au vu de la situation<br />

politique, un développement sur<br />

le long terme n’est pas assuré. Ainsi,<br />

notre fondation a formé un cardio-technicien<br />

au cours des dernières années qui<br />

a soudain disparu. Fort heureusement,<br />

nous n’avons pas de problèmes de sécurité.<br />

Même les membres féminins de<br />

notre équipe peuvent se rendre à pied à<br />

notre hôtel la nuit.<br />

Quels autres obstacles<br />

rencontrez-vous?<br />

En Erythrée, nous avons souvent des problèmes<br />

avec l’approvisionnement en eau<br />

et en électricité. <strong>No</strong>us essayons certes<br />

d’assurer nous-mêmes notre approvisionnement,<br />

mais cela n’est pas toujours<br />

Biographie express<br />

Pascal Berdat (né en 1964) a étudié la médecine à<br />

Berne, passé en 1990 son examen fédéral et ensuite<br />

effectué sa formation de spécialiste en chirurgie cardiaque<br />

à Zurich, Berne et Paris. En dernier, il a dirigé<br />

le service de chirurgie cardiaque pédiatrique à la clinique<br />

de chirurgie cardiovasculaire de l’Hôpital de l’Ile<br />

à Berne. Depuis 2007, il travaille à la Hirslanden Klinik<br />

im Park à Zurich. Pascal Berdat est marié et père de<br />

deux enfants.<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

25


POINTE DE MIRE<br />

EurAsia Heart Foundation<br />

EurAsia Heart est une fondation à Zurich qui se focalise<br />

sur la cardiologie et la chirurgie cardiovasculaire chez<br />

les enfants, les adolescents et les adultes. Les membres<br />

d’EurAsia Heart voyagent dans des pays en développement<br />

et y travaillent bénévolement avec des collègues<br />

locaux. L’objectif est de leur apprendre à maîtriser le<br />

diagnostic, le traitement et la prévention des maladies<br />

cardiovasculaires à un niveau suffisant. Le principe<br />

d’EurAsia Heart est d’apporter une assistance. Les équipes<br />

locales sur place travaillent de manière autonome, mais<br />

peuvent faire appel aux collaborateurs d’EurAsia Heart<br />

pour améliorer leurs aptitudes, pour résoudre leurs problèmes<br />

et pour discuter de tous les sujets pertinents dont<br />

ils ont besoin pour améliorer le traitement de leurs patients.<br />

EurAsia Heart est la seule fondation au monde à<br />

proposer ce transfert direct de savoir, d’expérience et<br />

d’aptitudes, ce qui explique les nombreuses demandes de<br />

soutien de nombreux pays de l’Europe de l’Est, d’Asie et<br />

aussi d’Afrique. EurAsia Heart s’engage principalement<br />

en Russie, en Ouzbékistan, en Ukraine, au Myanmar, en<br />

Chine, en Erythrée et au Vietnam. Les personnes intéressées<br />

sont les bienvenues. www.eurasiaheart.comerte sind<br />

herzlich willkommen. www.eurasiaheart.com.<br />

facile. Les équipes italiennes ont mis en<br />

place un laboratoire de cathétérisme qui<br />

n’a jusqu’ici pas pu être utilisé en raison<br />

des variations dans l’ampérage. Quand les<br />

équipes étrangères sont absentes, il y a<br />

toujours le risque que nos appareils soient<br />

mal entretenus ou utilisés et endommagés<br />

par des tiers. Au Vietnam par contre,<br />

d’importants efforts sont entrepris pour<br />

renforcer et moderniser le système de<br />

santé. A Saïgon par exemple, ce sont actuellement<br />

six hôpitaux de respectivement<br />

1000 lits qui sont en construction. De plus,<br />

tous les anciens hôpitaux sont raccordés<br />

à leur propre station d’épuration.<br />

Comment sélectionnez-vous<br />

les patients?<br />

En Erythrée, la cardiologue examine les<br />

enfants sur place, établit une liste et nous<br />

transmet les données médicales. <strong>No</strong>us<br />

préparons ensuite le matériel nécessaire.<br />

A l’hôpital même, nous procédons encore<br />

une fois à un triage, suivant l’urgence de<br />

l’intervention, les perspectives de succès et<br />

le suivi postopératoire nécessaire. <strong>No</strong>us<br />

n’opérons pas les enfants dont le suivi<br />

postopératoire à long terme n’est pas assuré.<br />

Les enfants souffrent bien sûr de<br />

multiples maladies en raison des conditions<br />

de vie difficiles. Ils sont donc «requinqués»<br />

avant l’opération et traités aux<br />

antibiotiques.<br />

Qui finance ces missions?<br />

<strong>No</strong>tre fondation finance le transport et<br />

l’hébergement des équipes. Une mission<br />

en Erythrée avec une équipe de 20 personnes<br />

coûte en moyenne 45 000 francs.<br />

Si l’on répartit cette somme sur les 25<br />

opérations effectuées par mission, c’est<br />

très avantageux. Si l’on transportait ne<br />

serait-ce qu’un seul enfant pour une opération<br />

en Suisse, on atteindrait vite un<br />

montant de 100 000 francs. Comme tous<br />

les collaborateurs de notre fondation travaillent<br />

bénévolement, chaque franc de<br />

don revient directement aux missions.<br />

Et qui paie les appareils,<br />

le matériel, etc.?<br />

<strong>No</strong>us le récoltons dans les cliniques ou<br />

le recevons de l’industrie, en particulier<br />

pour l’Erythrée. <strong>No</strong>s partenaires au Vietnam<br />

établissent une liste de leurs desiderata.<br />

<strong>No</strong>us nous chargeons ensuite<br />

d’établir les contacts nécessaires. Beaucoup<br />

de choses qui finiraient chez nous<br />

à la poubelle peuvent encore être utilisées<br />

et rendent encore longtemps de<br />

précieux services dans ces pays. Au Vietnam,<br />

mais aussi en Ukraine ou en Russie,<br />

les patients doivent payer les implants<br />

de leur propre poche. A cela<br />

s’ajoutent les «honoraires» qui doivent<br />

directement être payés au médecin, au<br />

personnel soignant, à l’administration,<br />

etc. Il est très difficile de combattre cette<br />

forme de corruption. Au Vietnam, les<br />

dépenses pour les traitements médicaux<br />

sont la principale cause des faillites privées.<br />

Votre travail est certes utile<br />

pour l’individu, mais globalement<br />

ce n’est qu’une goutte<br />

d’eau dans l’océan. Dans quels<br />

domaines constatez-vous des<br />

améliorations?<br />

Je vois des progrès, mais ils sont encore<br />

insuffisants. Je constate des améliorations<br />

significatives dans le domaine de la prévention<br />

ou de la gynécologie et de l’obstétrique.<br />

Dans ma discipline, les choses évoluent plus<br />

lentement, notamment parce qu’il s’agit<br />

d’une matière complexe. Il faut établir des<br />

équipes de différents spécialistes au fil du<br />

temps. S’il y a par exemple des lacunes en<br />

médecine intensive ou anesthésie, la<br />

chirurgie ne sert pas à grand-chose. En<br />

Asie, on devrait pouvoir se passer de nos<br />

services en moyenne après cinq ans, en<br />

Erythrée, cela prendra certainement plus<br />

de temps. <strong>No</strong>s hôpitaux partenaires en Russie<br />

ou dans les pays asiatiques reçoivent<br />

davantage de soutien étatique grâce à la<br />

coopération avec notre fondation.<br />

Retirez-vous aussi un bénéfice<br />

personnel de vos missions?<br />

Sans aucun doute. Quand on s’y est mis<br />

une fois, on recommence toujours de nouveau.<br />

Je reçois énormément en retour sur<br />

le plan personnel, des patients et des collègues<br />

indigènes. C’est très satisfaisant de<br />

constater comment ils évoluent et s’améliorent<br />

constamment. On fait connaissance<br />

des pays et de leurs habitants d’une<br />

façon très particulière. Sur le plan médical,<br />

c’est également très instructif. <strong>No</strong>us<br />

sommes souvent confrontés à des affections<br />

qu’on ne connaît presque plus sous<br />

nos latitudes, comme par exemple les<br />

valvulopathies rhumatismales. La même<br />

chose vaut pour les malformations cardiaques<br />

congénitales. Ici, ces cas auraient<br />

été diagnostiqués et traités depuis longtemps.<br />

En Erythrée, nous voyons les stades<br />

tardifs avec toutes leurs conséquences. Les<br />

contacts et relations avec les patients perdurent<br />

souvent de longues années. Je vois<br />

donc avec joie comme les enfants que j’ai<br />

opérés deviennent des adultes. ■<br />

26 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

La passion du détail<br />

Une précision extrême, une concentration élevée, une excellente mémoire, de la ténacité, un<br />

travail structuré – les autistes possèdent toutes ces qualités dans une mesure nettement<br />

supérieure à la moyenne. Cela permet de les positionner sur le marché du travail. Depuis 2012,<br />

Specialisterne Schweiz AG engage de manière ciblée des autistes, notamment dans l’informatique<br />

et dans le domaine du backoffice.<br />

Samuel Mathys, collaborateur Specialisterne Schweiz AG<br />

En s’intéressant de plus près au sujet,<br />

Thorkil Sonne a rapidement constaté que<br />

son fils autiste n’aurait guère de perspectives<br />

dans le monde du travail. En tout cas<br />

pas pour un travail tenant compte de sa<br />

situation spécifique. Ainsi, ce Danois a<br />

abandonné son travail dans la branche<br />

informatique et fondé en 2004 l’entreprise<br />

à but social Specialisterne (signifie en<br />

danois: les spécialistes). L’idée de Thorkil<br />

Sonne a eu du succès: aujourd’hui, Specialisterne<br />

existe dans neuf pays. Depuis<br />

2011 aussi en Suisse, comme entreprise<br />

indépendante sous licence de la Specialist<br />

People Foundation. La Specialisterne<br />

Schweiz AG a son siège à Zollikofen<br />

(Berne).<br />

Mettre à profit les capacités<br />

Fidèle à l’idée de Thorkil Sonne, Specialisterne<br />

Schweiz AG veut donner un accès<br />

au travail et à la formation aux personnes<br />

atteintes d’autisme. <strong>No</strong>us ne voulons cependant<br />

pas simplement offrir n’importe<br />

quelle occupation aux autistes. <strong>No</strong>tre objectif<br />

est de nous positionner sous l’angle<br />

de la diversité, de montrer que la différence<br />

s’accompagne de qualités particulières<br />

et de mettre à profit cette diversité<br />

sociale de manière constructive. Les autistes<br />

sont notamment capables de faire<br />

preuve d’une précision élevée, d’une capacité<br />

de concentration et de retenir des informations<br />

supérieure à la moyenne, de<br />

ténacité et de travailler de manière structurée.<br />

Ils reconnaissent des schémas ou<br />

des données dans les textes souvent bien<br />

plus vite que d’autres. Pour la recherche<br />

d’erreurs dans un code source informatique<br />

ou dans des comptes, ils surclassent<br />

par conséquent généralement les collaborateurs<br />

«normaux».<br />

Les personnes atteintes d’autisme sont<br />

donc particulièrement aptes à travailler<br />

dans nos domaines d’activité du backoffice<br />

et de l’informatique que nous avons<br />

continuellement élargis au cours des deux<br />

dernières années. <strong>No</strong>us n’employons donc<br />

pas des auxiliaires bon marché, mais –<br />

comme le nom le dit – des spécialistes.<br />

Dans le domaine d’activité du backoffce,<br />

nous travaillons actuellement sur mandat<br />

pour plusieurs clients. <strong>No</strong>us pouvons<br />

ainsi tenir la comptabilité d’organisations<br />

comme la fondation autismuslink et<br />

l’association faîtière autisme suisse. De<br />

plus, une crèche nous a confié sa comptabilité.<br />

<strong>No</strong>us exploitions les boutiques en<br />

ligne de plusieurs entreprises. Par ailleurs,<br />

nous effectuons des travaux de traduction<br />

allemand/français pour différents clients.<br />

L’informatique, une vraie<br />

opportunité<br />

<strong>No</strong>tre offre dans le domaine informatique<br />

comprend aujourd’hui des prestations de<br />

service professionnelles dans le domaine<br />

des tests de logiciel, de la gestion des données<br />

(migration de données, contrôle des<br />

données) et du développement du web. Ici<br />

aussi, nous avons pu acquérir plusieurs<br />

clients dans la région de Berne et dans<br />

celle de Zurich. <strong>No</strong>tamment deux gros<br />

clients, le fabricant de logiciel SAP et Siemens<br />

SA.<br />

Les tests de logiciel sont une activité qui<br />

convient particulièrement bien aux autistes.<br />

Car il s’agit de trouver le plus d’erreurs<br />

et défauts possible dans un laps de<br />

temps réduit. Développer de nouvelles<br />

applications et adapter des applications<br />

existantes sont aussi des tâches adaptées<br />

aux aptitudes particulières des autistes<br />

souffrant du syndrome d’Asperger. En effet,<br />

ces derniers possèdent une capacité de<br />

réflexion logique et abstraite/de concentration<br />

élevée. Il n’est donc pas étonnant<br />

que Gerhard Gaudard, lui-même atteint<br />

du syndrome d’Asperger, ait fortement<br />

contribué à la mise en place de notre domaine<br />

d’activité informatique. Ses expériences<br />

dans le monde du travail «normal»<br />

ne sont pas totalement atypiques.<br />

Comme le déclarait cet ingénieur informatique<br />

dans une interview avec le<br />

«Tages-Anzeiger», il était considéré<br />

comme un «drôle de coco» qui a souvent<br />

changé d’emploi après son apprentissage.<br />

Pour que des personnes atteintes d’autisme<br />

se sentent bien au travail, il n’est<br />

cependant pas nécessaire de procéder à de<br />

grands changements. Il est important que<br />

le supérieur hiérarchique soit au courant<br />

du handicap et que certains obstacles<br />

soient préventivement éliminés. Des locaux<br />

étriqués, des postes de travail mobiles,<br />

de l’agitation, trop de tâches différentes<br />

en même temps et une pression trop<br />

forte peuvent se transformer en difficulté<br />

majeure pour les autistes.<br />

Un pas dans le monde<br />

du travail<br />

Les évaluations et les entraînements sont<br />

devenus un autre pilier important de notre<br />

activité au cours des derniers mois. <strong>No</strong>us<br />

les réalisons en étroite collaboration avec<br />

la fondation autismuslink, qui a fondé<br />

notre entreprise. autismuslink offre aux<br />

personnes souffrant d’autisme diverses<br />

prestations de service, notamment dans le<br />

domaine de l’intégration professionnelle.<br />

Outre le coaching et l’exercice des compétences<br />

sociales, cela comprend notamment<br />

les évaluations professionnelles et les<br />

entraînements au travail qu’autismuslink<br />

réalise en collaboration avec les offices AI<br />

cantonaux. Pour profiter du savoir-faire<br />

mutuel et mettre à profit des synergies,<br />

notre entreprise effectue des évaluations<br />

professionnelles et des entraînements au<br />

travail dans les domaines informatique et<br />

commercial chez les clients d’autismuslink.<br />

Cela nous permet d’évaluer les compétences,<br />

les besoins et les intérêts et, dans<br />

le cadre d’évaluations professionnelles, de<br />

déterminer en collaboration avec autismuslink,<br />

si une formation dans le do-<br />

28 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


Le spécialiste de l’informatique Gerhard Gaudard<br />

maine commercial ou informatique peut<br />

être envisagée.<br />

<strong>No</strong>us recrutons d’ailleurs la plupart des collaborateurs<br />

grâce à ces évaluations, à condition<br />

que le profil corresponde aux exigences<br />

de nos champs d’activité. Cela nous a déjà<br />

permis de recruter un certain nombre<br />

d’excellents informaticiens, mais aussi des<br />

personnes avec une formation commerciale<br />

ou un diplôme universitaire dans le domaine<br />

des sciences sociales ou juridique.<br />

Ces évaluations montrent bien à quel point<br />

les difficultés et les restrictions spécifiques<br />

sont très variables et individuelles. On trouve<br />

ainsi des personnes qui ne supportent ni<br />

lumière ni bruit, alors que d’autres ont besoin<br />

d’une place de travail clairement structurée<br />

et d’instructions claires.<br />

<strong>No</strong>tre expérience au quotidien ne confirme<br />

en aucune façon le préjugé selon lequel les<br />

collaborateurs autistes sont d’une manière<br />

générale incapables de travailler en équipe<br />

ou des individualistes. La plupart considèrent<br />

certes le travail dans de grandes<br />

équipes comme une contrainte et préfèrent<br />

un travail autonome. Dans notre entreprise,<br />

nous réalisons cependant de nombreux<br />

mandats en équipe avec succès.<br />

Déjà l’été dernier, nous avons pu démarrer<br />

notre filière de formation avec trois apprentis<br />

informaticiens CFC avec orientation<br />

développement d’application. Cet<br />

apprentissage, que nous proposons aussi<br />

en collaboration avec autismuslink, est<br />

adapté aux besoins spécifiques de personnes<br />

atteintes d’autisme.<br />

Intégration<br />

et partici pation<br />

Pour toutes nos activités, nous nous focalisons<br />

sur l’intégration des personnes atteintes<br />

d’autisme dans le marché du travail<br />

et donc sur leur égalité de participation<br />

à la vie sociale. Pour ce faire, nous<br />

voulons poursuivre le développement de<br />

ces domaines. <strong>No</strong>tre objectif est d’employer<br />

environ 50 personnes atteintes d’autisme<br />

d’ici cinq ans. Pour y parvenir, nous voulons<br />

gagner de nouveaux clients et<br />

conclure d’autres partenariats.<br />

Vous trouverez des informations détaillées<br />

concernant notre entreprise et nos prestations<br />

de service sur notre site web (www.<br />

specialisterne.ch). Le site web de la fondation<br />

autismuslink (www.autimuslink.ch)<br />

fournit aussi des faits et chiffres relatifs à<br />

leurs prestations de service ainsi qu’au<br />

sujet de l’autisme.<br />

■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

29


POINTE DE MIRE<br />

Médecin en cas de catastrophe<br />

Même si l’humanité est souvent frappée par des catastrophes naturelles, le tsunami en 2004 et le<br />

tremblement de terre à Haïti en 2010 restent gravés dans nos mémoires de par leur ampleur.<br />

L’auteur s’est retrouvé sur place dans les deux cas. En plein milieu de la misère et de la souffrance, il<br />

a appris comment les sauveteurs de différentes nations pouvaient collaborer de manière efficace<br />

pour venir en aide aux victimes.<br />

Rolf A. Streuli, MACP, FRCP, resp. suppl. Groupe spécialisé Médecine du Corps suisse d’aide humanitaire (DDC, DFAE)<br />

Le 27 décembre 2004, les premières dépêches<br />

sur un effroyable tremblement de<br />

terre survenu sur la côte ouest de Sumatra,<br />

provoquant un tsunami d’une ampleur<br />

encore jamais vue, commençaient à tomber.<br />

En tant que membre du Corps suisse<br />

d’aide humanitaire (CSA), j’ai tout de suite<br />

réalisé que je devais m’attendre à un appel<br />

de la centrale à Köniz me demandant si je<br />

serais disponible pour engagement. La<br />

demande ne s’est pas fait attendre et j’ai<br />

été convoqué pour le briefing et la remise<br />

du matériel au dépôt à Wabern. Il me fallait<br />

bien sûr, avant toute chose, régler ma<br />

suppléance à l’hôpital. Le CSA avait décidé,<br />

dans un premier temps, d’envoyer à Banda<br />

Aceh une équipe d’intervention d’urgence<br />

composée d’un spécialiste de l’eau,<br />

de trois logisticiens et d’un médecin pour<br />

déterminer les besoins sur place.<br />

En autostop vers la misère<br />

Chargés avec tout ce qui est indispensable<br />

pour vivre dans une région dont l’infrastructure<br />

a été détruite, nous avons embarqué<br />

le 30 décembre à Kloten dans l’avion<br />

pour Singapour, où nous sommes arrivés<br />

le lendemain matin. Ensuite, nous avons<br />

immédiatement poursuivi notre voyage<br />

jusqu’à Medan, la capitale de Sumatra du<br />

<strong>No</strong>rd. Depuis là, un énorme avion de<br />

transport de type «Hercules», de l’armée<br />

de l’air australienne, nous a emportés<br />

jusqu’à Banda Aceh, à la pointe nord de<br />

l’île. Déjà à l’approche, nous avons découvert<br />

les incroyables destructions dans la<br />

grande ville d’environ 400 000 habitants.<br />

En autostop, nous avons finalement atteint<br />

tard le soir l’hôpital militaire encore<br />

partiellement intact mis en service par<br />

l’armée australienne aux abords de la<br />

ville. Les Australiens ont été très accueillants<br />

et nous ont attribué des civières pour<br />

la nuit dans une grande tente. <strong>No</strong>us nous<br />

sommes vite endormis sous nos moustiquaires.<br />

Le lendemain, nous avons commencé par<br />

dresser une liste de tous les médicaments,<br />

instruments et du matériel médical nécessaires.<br />

Les collègues australiens avaient<br />

déjà une certaine vue d’ensemble et m’ont<br />

présenté leur catalogue des exigences que<br />

j’ai, après révision, immédiatement transmis<br />

par téléphone à la centrale à Berne.<br />

Fractures et pneumonies<br />

Après avoir accompli ce travail, je me suis<br />

mis à la disposition de l’équipe australienne<br />

qui était composée d’un chirurgien<br />

et d’un anesthésiste. La grande majorité<br />

des patients qui affluaient en masse dans<br />

les quelques hôpitaux encore en état de<br />

fonctionner avait des fractures – souvent<br />

ouvertes – des extrémités inférieures avec<br />

des blessures purulentes des parties<br />

molles, provoquées par des débris charriés<br />

par le tsunami. Il y avait aussi beaucoup<br />

de patients qui souffraient en plus de<br />

pneumonies d’aspiration et crachaient de<br />

la glaire putride de couleur noire. Plus<br />

tard, cette maladie a été désignée par le<br />

Center for Disease Control and Prevention<br />

(CDC) à Atlanta comme la «Tsunami related<br />

aspiration pneumonia». Elle était<br />

causée par des bactéries à Gram négatifs<br />

endémiques en Asie du Sud-Est. Comme<br />

il n’était possible d’effectuer ni des examens<br />

radiologiques ni de laboratoire,<br />

nous avons été obligés de nous appuyer sur<br />

un diagnostic avec les yeux, le nez, les<br />

mains et le stéthoscope. Des schémas<br />

posologiques compliqués pour les médicaments<br />

étaient dès le début condamnés<br />

à l’échec, comme le dossier médical se<br />

limitait à un bout de papier. Dans cette<br />

situation, l’antibiotique idéal était donc la<br />

ceftriaxone pouvant être appliquée une<br />

fois par jour à une dose de 2 g. En cas de<br />

suspicion clinique d’une infection anaé-<br />

Illustration 1: Clinique pédiatrique dans des tentes dans l’enceinte de<br />

l’Hôpital universitaire de Port-au-Prince, Haïti. L’espace disponible était<br />

fortement restreint en raison du grand nombre de petits patients et de<br />

leurs mères!<br />

30 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

robe en dessous du diaphragme, nous<br />

complétions le traitement avec du métronidazole<br />

(3 × 500 mg). Les patients avec<br />

une respiration spastique souffrant d’une<br />

pneumonie d’aspiration devaient inhaler<br />

du salbutamol. L’instruction des patients,<br />

en particulier des enfants, n’était pas facile,<br />

en raison des difficultés linguistiques.<br />

<strong>No</strong>us avons pu remédier à ce problème en<br />

bricolant des espaceurs avec des bouteilles<br />

en PET. La règle la plus importante de la<br />

médecine en cas de catastrophe est le<br />

vieux principe anglais: «Keep it simple!»<br />

Les fractures et les plaies étaient abondamment<br />

débridées et stabilisées à l’aide<br />

d’un fixateur externe ou d’un plâtre. Hélas,<br />

beaucoup d’extrémités, notamment<br />

les jambes, étaient dans un état si lamentable<br />

qu’une amputation était inévitable.<br />

La population au nord de Sumatra est<br />

musulmane et l’islam exige qu’après la<br />

mort, l’individu se présente à Allah en<br />

étant intact. C’est pourquoi la plupart des<br />

patients refusaient l’intervention ou donnaient<br />

leur consentement alors qu’il était<br />

déjà trop tard. La communication avec les<br />

patients et leurs proches s’effectuait avec<br />

l’assistance d’interprètes ou par des signes<br />

universels. <strong>No</strong>us, occidentaux, étions très<br />

impressionnés par les victimes qui acceptaient<br />

cette horrible catastrophe naturelle<br />

comme la volonté d’Allah et qui considéraient<br />

comme un signe divin que la plupart<br />

des mosquées n’avaient pas été détruites;<br />

elles étaient toutes de construction<br />

solide.<br />

des fosses communes, sans identification<br />

ADN – on ne faisait cela que pour les<br />

quelques touristes occidentaux morts en<br />

Thaïlande. Ces impressions psychiques et<br />

olfactives écrasantes rongeaient la capacité<br />

de résistances des sauveteurs, en particulier<br />

parce que le flux des patients était<br />

ininterrompu et que chacun pensait pouvoir<br />

se passer de sommeil. Le médecin<br />

devait donc toujours de nouveau ordonner<br />

aux sauveteurs d’aller dormir.<br />

Protection militaire<br />

Presque exactement cinq ans après le tsunami<br />

de Sumatra, le CSA devait une nouvelle<br />

fois partir pour une mission d’envergure.<br />

Cette fois pour Haïti, où le 12 janvier<br />

2010, un tremblement de terre détruisit<br />

presque entièrement la capitale Port-au-<br />

Prince et ses environs. Avec 220 000 morts<br />

et des dégâts matériels incommensurables.<br />

Le CSA avait pour tâche d’exploiter<br />

les cliniques d’obstétrique, de gynécologie<br />

et de pédiatrie dans des tentes (illustration<br />

1) à l’Hôpital universitaire de Port-au-<br />

Prince fortement endommagé. On recruta<br />

des spécialistes dans toute la Suisse. Ils<br />

venaient pour une mission de trois semaines<br />

(en général sept médecins et sept<br />

infirmières/infirmiers). Ici aussi, les<br />

conditions étaient difficiles. D’une part en<br />

raison du climat tropical, des incroyables<br />

destructions dans cette ville avant si élégante<br />

et des innombrables cadavres qui<br />

jonchaient les routes. La situation sécuritaire<br />

imprévisible, en raison de l’évasion<br />

de criminels des prisons détruites, représentait<br />

une difficulté supplémentaire à<br />

Haïti. L’hôpital universitaire devait ainsi<br />

être protégé par une compagnie de fusiliers<br />

américains.<br />

Apprendre des indigènes<br />

L’éventail des pathologies ressemblait à<br />

celui de Banda Aceh – fractures des extrémités<br />

(illustration 2) avec plaies des par-<br />

Une assistance pour<br />

les sauveteurs<br />

Parmi les tâches médicales lors d’une telle<br />

mission compte aussi l’observation et, si<br />

nécessaire, le conseil et la prise en charge<br />

des autres membres de l’équipe. Car le<br />

travail est particulièrement éprouvant, pas<br />

seulement à cause de la misère omniprésente,<br />

mais aussi en raison de l’environnement<br />

apocalyptique. A Banda Aceh,<br />

trois à quatre répliques sismiques violentes<br />

secouaient la ville quotidiennement,<br />

ce qui pour nous, qui n’étions pas<br />

du tout habitués à cela, nous effrayait à<br />

chaque fois. La température était tropicale<br />

et humide avec des orages intermittents.<br />

L’air était saturé d’odeurs de cadavre et<br />

toute la région était parsemée de milliers<br />

de morts de couleur jaunâtre et boursoufflés.<br />

L’armée indonésienne se chargeait<br />

progressivement de tous les enterrer dans<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

31


POINTE DE MIRE<br />

Illustration 2: Visite postopératoire après stabilisation d’une fracture de la jambe avec<br />

fixateur externe.<br />

ties molles infectées, mais aussi syndromes<br />

d’écrasement chez les personnes prises sous<br />

les décombres. Comme il n’y avait pas eu<br />

de tsunami, il n’y avait pas de pneumonies<br />

d’aspiration. Les cas de tétanos étaient par<br />

contre fréquents, la population d’Haïti<br />

n’étant majoritairement pas vaccinée. Les<br />

chances de survie de ces patients étaient<br />

minimales dans les conditions régnant ici.<br />

Aux soins intensifs, que l’équipe suisse avait<br />

dû reprendre après quelques semaines,<br />

nous n’avions pas comme chez nous une<br />

majorité de patients souffrant de problèmes<br />

coronaires, mais de graves cas de septicémie,<br />

de méningite, de complications obstétriques,<br />

de malaria et de tuberculose. <strong>No</strong>us<br />

avons vu plusieurs cas de perforation intestinale<br />

à la suite d’un typhus abdominal non<br />

traité, du jamais vu pour des médecins<br />

occidentaux! Les quelques collègues haïtiens<br />

encore engagés nous ont expliqué ces<br />

cas. Un bel exemple qui montre comme il<br />

est important d’apprendre des indigènes<br />

lors de telles missions.<br />

A Haïti, nous disposions d’un simple laboratoire<br />

et d’un équipement radiologique<br />

rudimentaire. Les collègues américains<br />

de la Harvard University nous<br />

aidaient avec leur appareil à ultrasons<br />

portable.<br />

A Haïti aussi, nous avons dû faire face au<br />

problème de l’amputation. On a ainsi<br />

reproché à certaines ONG d’avoir un peu<br />

trop vite utilisé la scie. Les équipes du<br />

CSA ont cependant effectué ce genre<br />

d’intervention, qui peut avoir de lourdes<br />

conséquences notamment chez les adolescents<br />

dans un pays en développement,<br />

avec la plus grande retenue. Là où c’était<br />

nécessaire, nous avons demandé un deuxième<br />

avis, p. ex. chez les chirurgiens<br />

militaires israéliens voisins.<br />

Les missions de secours en cas de catastrophe<br />

sont une expérience marquante<br />

pour chaque médecin. Une certaine<br />

expérience professionnelle est une<br />

condition indispensable pour réussir<br />

une mission; les médecins fraîchement<br />

diplômés n’ont pas encore suffisamment<br />

de routine. Il faut aussi être robuste,<br />

sur le plan physique et psychique,<br />

et capable de travailler très étroitement<br />

avec des personnes de cultures très différentes<br />

tout en faisant preuve de diplomatie.<br />

L’excellente et efficace collaboration<br />

des sauveteurs venus des quatre<br />

coins du monde aider dans l’enfer de<br />

Banda Aceh et Haïti reste un des plus<br />

beaux souvenirs – nous sommes capables<br />

de grandes choses, si nous le<br />

voulons!<br />

■<br />

Contact: r.streuli@besonet.ch<br />

32 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

De l’insuline pour vivre<br />

Ce qui finit ici souvent dans la poubelle peut sauver des vies ailleurs. Par exemple de l’insuline et<br />

les moyens auxiliaires pour diabétiques. En Europe de l’Est et dans les pays en développement, ces<br />

produits sont souvent rares ou doivent être payés par les patients eux-mêmes. Pour beaucoup, une<br />

charge difficilement supportable. L’association «Insulin-zum-Leben» (de l’insuline pour vivre) apporte<br />

son assistance. Depuis peu, une filiale suisse a ouvert ses portes.<br />

Prof. (UKR) Dr (RUS) méd. dipl. Natalija Mayer<br />

Après avoir travaillé pendant plus de dix<br />

ans comme diabétologue, je me suis engagée<br />

à titre bénévole pour l’association<br />

«Insulin-zum-Leben» en Allemagne en<br />

tant que partenaire pour l’organisation<br />

mondiale «Insulin for Life». L’organisation<br />

«Insulin for Life» accompagne<br />

actuellement avec ses dix organisations<br />

nationales des<br />

projets dans plus de<br />

70 pays. Cela fait<br />

maintenant près<br />

de trois ans que je<br />

me suis installée<br />

à Lucerne. Avec<br />

quelques autres<br />

personnes partageant<br />

les mêmes<br />

idées, j’ai fondé l’association<br />

«Insulin-zum-<br />

Leben Schweiz e.V.». «Insulin-zum-Leben<br />

Schweiz» est<br />

une association d’utilité publique.<br />

Elle a ainsi pu obtenir une exonération<br />

fiscale du département des finances du<br />

canton de Lucerne. <strong>No</strong>tre association récolte<br />

de l’insuline non utilisée, des bandelettes<br />

de test et d’autres moyens auxiliaires.<br />

Elle envoie ensuite cette aide aux<br />

médecins qui ont besoin d’une assistance<br />

et aux organisations du diabète reconnues.<br />

Autant dans les pays en développement<br />

qu’en Europe de l’Est, nous pouvons<br />

sauver des vies avec ce qui n’est plus utilisé<br />

dans notre société du superflu. <strong>No</strong>us<br />

contrôlons sévèrement l’envoi et l’utilisation<br />

ciblée pour exclure tout abus.<br />

Projet-pilote en Bulgarie<br />

<strong>No</strong>tre premier projet-pilote est consacré à<br />

la Bulgarie. Tous les diabétiques reçoivent<br />

des médicaments et de l’insuline, mais à<br />

part 100 (!) bandelettes de test par année,<br />

aucun autre moyen auxiliaire. Tous les<br />

appareils de mesure, bandelettes de test<br />

supplémentaires ou autres moyens auxiliaires<br />

doivent être payés par les patients<br />

eux-mêmes. Avec un revenu familial<br />

moyen de CHF 450.– par mois, il ne reste<br />

en général pas d’argent pour s’acheter les<br />

moyens auxiliaires nécessaires. L’association<br />

du diabète bulgare dispose au total de<br />

sept bureaux régionaux et vend les moyens<br />

auxiliaires au prix coûtant. Malgré cela,<br />

plus de 70 pourcent des diabétiques ne<br />

peuvent pas se les payer. <strong>No</strong>us avons donc<br />

décidé de soutenir l’association du diabète<br />

bulgare. <strong>No</strong>us mettons à leur disposition<br />

des moyens auxiliaires en tout genre. De<br />

plus, nous établissons du matériel de formation<br />

et assurons la formation des médecins<br />

et des conseillers en diabète. Pour finir,<br />

nous équipons les bureaux régionaux<br />

avec du matériel informatique moderne.<br />

<strong>No</strong>us assurons personnellement la vérification<br />

détaillée de l’attribution correcte des<br />

dons. Dans le cadre d’une conférence<br />

consacrée au diabète chez les enfants et<br />

adolescents à Plovdiv/Bulgarie en novembre<br />

2013, nous avons pu remettre un<br />

premier don important. Le matériel informatique<br />

est également déjà arrivé en Bulgarie.<br />

Quatre visites sur place sont prévues<br />

pendant l’année en cours.<br />

A la fin de l’année, nous étions en<br />

Ukraine. Lors de diverses rencontres avec<br />

la société du diabète ukrainienne et le<br />

Prof. Volodymyr Pan’kiv, responsable du<br />

Ukraine Center of Endocrinology, nous<br />

avons décidé de leur apporter notre soutien<br />

en tant que partenaire. Dans<br />

le courant de cette année,<br />

nous allons convenir de<br />

trois à quatre rendezvous.<br />

Outre les paquets<br />

de dons,<br />

nous allons également<br />

prendre<br />

en charge des<br />

mesures de formation<br />

pour les<br />

médecins et le personnel<br />

médical. Les<br />

diabétologues ukrainiens<br />

aimeraient bien<br />

que plusieurs médecins aient<br />

la possibilité d’effectuer des stages de<br />

quelques semaines dans des hôpitaux<br />

suisses. <strong>No</strong>us allons prendre contact avec<br />

le comité de la SSED et discuter des possibilités.<br />

Distribuer l’information<br />

Pour renforcer la notoriété de notre<br />

projet, nous aimerions pouvoir le présenter<br />

lors de manifestations des médecins<br />

de famille et d’autres spécialistes.<br />

<strong>No</strong>us sommes donc ouverts à toute<br />

invitation. <strong>No</strong>tre principale revendication<br />

est de motiver tous les médecins de<br />

famille et médecins spécialistes, cliniques<br />

et établissements pour diabétiques<br />

à remettre notre prospectus aux<br />

patients. Vous pouvez commander des<br />

dépliants sur www.insulin-zum-leben.ch.<br />

Vous y trouverez également toutes les<br />

informations sur la manière dont vous<br />

pouvez soutenir les projets et sur les<br />

moyens auxiliaires dont nous avons<br />

besoin.<br />

■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

33


POINTE DE MIRE<br />

Bien plus qu’une politique<br />

du rafistolage<br />

La Suisse s’engage dans le cadre de la coopération au développement de multiples manières dans le<br />

domaine de la santé. Outre l’aide en cas de catastrophes humanitaires, la mise en place de services<br />

de santé viables est prioritaire. Le travail décentralisé ainsi que l’assistance aux patientes et patients<br />

vers plus d’autodétermination sont des piliers importants.<br />

Debora Kern, Health Policy Advisor, Direction du développement et de la coopération (DDC)<br />

Salima a 17 ans. Elle est la mère d’un garçon<br />

d’une année. Elle vit seule avec son fils<br />

près de Dodoma, la capitale de la Tanzanie.<br />

Salima a abandonné l’école à cause de<br />

la grossesse. On estime que près de 16<br />

millions de filles âgées de 16 à 19 ans ont<br />

un enfant, 90% d’entre-elles sont alors déjà<br />

mariées. Les fistules, les enfants mort-nés<br />

et les avortements précaires marquent souvent<br />

le destin de ces adolescentes.<br />

Anvar a 5 ans. Il vit dans un petit hameau<br />

du Khatlon Oblast au Tadjikistan et a une<br />

peur terrible des chiens. Cette peur est<br />

légitime. La rage est une cause de décès<br />

récurrente dans cette province. Le plus<br />

souvent, elle est transmise par les animaux<br />

domestiques ou sauvages. Et il est<br />

impossible d’obtenir un vaccin dans tout<br />

le pays. Dans le monde entier, ce sont plus<br />

de 60 000 personnes qui meurent chaque<br />

année de la rage – plus de la moitié sont<br />

des enfants.<br />

Batouma a 50 ans. Elle est Touareg originaire<br />

de Kidal à l’extrême nord du Mali.<br />

Elle souffre de diabète de type II. A Kidal,<br />

le personnel médical et les installations<br />

pour prendre en charge les patients de<br />

manière adéquate font cruellement défaut.<br />

Batouma est trop pauvre pour se<br />

déplacer plus au sud où l’approvisionnement<br />

est meilleur. Elle devrait changer son<br />

alimentation et bouger plus, ou prendre<br />

régulièrement de l’insuline. D’après des<br />

estimations de l’OMS, 347 millions de<br />

personnes souffrent de diabète dans le<br />

monde entier, 80% des personnes concernées<br />

vivent dans des pays en développement<br />

ou émergents. En 2030, le diabète<br />

occupera le 7 e rang parmi les causes de<br />

décès globales.<br />

Les individus qui se cachent<br />

derrière les chiffres<br />

<strong>No</strong>us donnons ici un visage à trois personnes.<br />

Elles sont représentatives des millions<br />

d’êtres humains qui disparaissent<br />

souvent derrière les chiffres ou qui ne sont<br />

pas perçus par l’opinion mondiale. Leurs<br />

destins montrent qu’une bonne santé est<br />

autant une condition qu’un résultat et un<br />

indicateur des trois dimensions du développement<br />

durable (social, économie et<br />

environnement).<br />

Comment réagit l’aide au développement<br />

suisse à cette situation? La Direction du<br />

développement et de la coopération, DDC,<br />

a le mandat légal de réduire la pauvreté<br />

et d’atténuer les souffrances (loi sur la<br />

coopération au développement 1976). Avec<br />

le crédit-cadre actuel, le Parlement a<br />

donné à la DDC le mandat pour les années<br />

2013 à 2016 d’aborder non seulement<br />

l’aide humanitaire, mais également les<br />

risques globaux. Pour le secteur de la<br />

santé, cela signifie en premier lieu d’atténuer<br />

les catastrophes humanitaires provoquées<br />

par des évènements naturels ou<br />

la guerre. Concrètement, il s’agit de sauver<br />

des vies humaines, de prodiguer des soins<br />

médicaux et de lancer des programmes de<br />

prévention. Pour y parvenir, l’aide humanitaire<br />

dispose de différents instruments.<br />

D’une part, il existe le Corps suisse d’aide<br />

humanitaire pour des engagements immédiats,<br />

doté du groupe spécialisé santé.<br />

Ce dernier a été engagé à Haïti après le<br />

tremblement de terre. En outre, l’aide<br />

humanitaire soutient aussi les acteurs<br />

comme le CICR, les organisations de<br />

l’ONU ou des ONG spécialisées comme<br />

MSF. C’est actuellement le cas en Syrie.<br />

Dans la coopération au développement<br />

et la coopération avec les<br />

Etats d’Europe de l’Est, les pays partenaires<br />

sont soutenus dans leurs efforts<br />

pour aménager le système de santé de<br />

manière à ce que toute la population ait<br />

un accès à des soins médicaux de qualité.<br />

Suivant l’état des systèmes de santé respectifs,<br />

les programmes de la DDC mettent<br />

des accents différents.<br />

Dans la coopération globale, la<br />

Suisse influence le dialogue politique glo-<br />

34 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

bal dans certains domaines spécifiques.<br />

L’objectif étant en particulier de reprendre<br />

des thèmes globaux pour lesquels la<br />

Suisse présente des avantages comparatifs.<br />

La malaria est un exemple de ce type<br />

de coopération. Avec le Swiss TPH (Institut<br />

Tropical et de Santé Publique Suisse), la<br />

Suisse dispose non seulement d’un des<br />

instituts de recherche à la pointe dans ce<br />

domaine, mais héberge aussi les groupes<br />

pharmaceutiques Mepha Acino et <strong>No</strong>vartis<br />

qui sont très actifs dans la recherche sur<br />

la malaria ainsi que Syngenta dans le<br />

domaine des insecticides. De plus, les<br />

principales fondations qui s’engagent<br />

dans le domaine du développement des<br />

médicaments et des moyens diagnostiques<br />

contre la malaria ont leur siège à Genève.<br />

Dans le domaine de la malaria, la Suisse<br />

a donc un certain poids, elle est écoutée<br />

parce qu’elle influence le dialogue politique<br />

global de manière crédible et en<br />

s’appuyant sur les faits.<br />

Fixer les priorités<br />

La politique de la santé de la DDC comprend<br />

tous les domaines et tous les pays<br />

– de l’Albanie au Myanmar, en passant<br />

par la Tanzanie, le Zimbabwe ou le Kirghizstan.<br />

Il n’est donc pas étonnant<br />

qu’elle doive disposer d’une assise relativement<br />

large. Malgré tout, la Suisse se<br />

démarque par certaines caractéristiques<br />

dans les pays, mais aussi dans le dialogue<br />

politique global. Les thèmes prioritaires<br />

sont:<br />

• la réduction des maladies transmissibles<br />

et non transmissibles;<br />

• l’amélioration de la santé et des droits<br />

des mères, des nouveau-nés et des enfants<br />

y compris la santé sexuelle et reproductive;<br />

• le renforcement des systèmes de santé<br />

avec pour objectif d’établir une couverture<br />

universelle, c’est-à-dire l’Universal<br />

Health Coverage.<br />

Dans la coopération au développement à<br />

l’est et au sud, la DDC essaie de tenir<br />

compte des systèmes de santé locaux.<br />

Qu’est-ce que cela signifie concrètement?<br />

Tous les pays partenaires disposent de<br />

leur propre stratégie de santé, certains<br />

même de projets de réforme. La Suisse, en<br />

tant que bailleur de fonds officiel, s’y<br />

adapte et cherche – en accord avec le<br />

ministère de la santé, mais aussi avec les<br />

autres partenaires multi- et bilatéraux<br />

– une division du travail appropriée. La<br />

Suisse se caractérise par son travail à<br />

différents niveaux: ainsi, la DDC s’est spécialisée<br />

dans la plupart des pays sur les<br />

réformes et les améliorations au niveau<br />

décentralisé où elle réalise d’ailleurs ses<br />

propres projets. Il s’agit par exemple au<br />

Rwanda et au Burundi du niveau des<br />

districts, au Tadjikistan du niveau dit des<br />

rayons. Les expériences qu’elle fait dans<br />

ce cadre sont prises en compte dans le<br />

dialogue politique national et parfois<br />

aussi international. <strong>No</strong>us considérons ces<br />

échanges dits micro-macro comme élémentaires,<br />

notamment aussi pour combattre<br />

la corruption. De plus, ce système<br />

permet de contrôler dans quelle mesure<br />

le gouvernement central permet effectivement<br />

à l’aide d’arriver jusqu’aux populations<br />

nécessiteuses. Certes, les gouvernements<br />

doivent en premier lieu rendre<br />

des comptes à leurs citoyens et à leurs<br />

parlements, mais il est très utile dans un<br />

dialogue politique de pouvoir citer des<br />

exemples concrets de problèmes ou les<br />

raisons pour la lenteur des réformes. De<br />

plus, la Suisse teste au niveau décentralisé<br />

des réformes et innovations qui, si<br />

elles ont du succès, peuvent ensuite être<br />

reproduites au niveau national ou même<br />

être déclarées comme faisant partie de la<br />

politique sanitaire.<br />

L’autodétermination pour<br />

objectif<br />

Revenons-en à Salima, Anvar et Batouma.<br />

Ces trois destins mettent en évidence un<br />

développement plus récent dans nos efforts:<br />

ils montrent que la division entre<br />

maladies du bien-être et maladies de la<br />

pauvreté n’a plus de sens. Déjà aujourd’hui,<br />

80% de toutes les personnes qui<br />

meurent en raison de maladies dites non<br />

transmissibles vivent dans des pays en<br />

développement ou émergents (OMS 2010).<br />

Malgré cela, les maladies transmissibles<br />

et périnatales dominent encore dans la<br />

plupart des pays africains. <strong>No</strong>us avons<br />

donc actuellement une double difficulté<br />

dont l’étendue et les coûts augmentent<br />

rapidement. Comme les budgets de la<br />

santé de la plupart des pays en développement<br />

sont déjà aujourd’hui largement<br />

inférieurs au niveau minimum défini par<br />

l’OMS de USD 45.– par tête, des soins de<br />

base de qualité resteront à l’avenir aussi<br />

inaccessibles à beaucoup. Il faut donc non<br />

seulement entreprendre des efforts pour la<br />

promotion de la santé et la prévention,<br />

mais également dans la formation, l’égalité<br />

des sexes, l’alimentation et le commerce<br />

pour parvenir à maîtriser les coûts<br />

de la santé globaux. Car Salima, Anvar et<br />

Batouma aussi doivent à l’avenir avoir<br />

accès à des soins de base.<br />

Cela ne suffit cependant pas. C’est pourquoi<br />

la Suisse a fixé comme troisième<br />

priorité le renforcement du système. <strong>No</strong>us<br />

considérons cela comme un processus<br />

global: de la promotion de la santé en<br />

passant par les soins, les questions de<br />

l’accès et celles de la gouvernance et de<br />

l’empowerment. <strong>No</strong>us ne pouvons pas<br />

uniquement nous focaliser sur l’offre,<br />

mais devons autant tenir compte de la<br />

demande. Cela signifie que les êtres humains,<br />

qui bénéficient d’une prestation en<br />

tant que patient ou proche, ne doivent pas<br />

être perçus comme des «objets» passifs,<br />

mais comme des «clients» actifs, responsables<br />

et exigeants. Ils doivent ainsi non<br />

seulement assumer une part de responsabilité<br />

pour leur santé, mais aussi remettre<br />

en question la qualité et influencer le<br />

système par des mécanismes de contrôle<br />

et de réaction. L’objectif serait d’avoir des<br />

patients émancipés!<br />

■<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

35


POINTE DE MIRE<br />

Un engagement passionné<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>ASMAC</strong>. Photos: Fabian Biasio.<br />

IAux premières heures de l’après-midi, le<br />

calme est revenu au «café sowieso». L’assaut<br />

de midi est passé. Des personnes d’un<br />

certain âge boivent un café, papotent ou<br />

lisent le journal. A la table voisine, une<br />

femme joue à un jeu de société avec sa<br />

fille. Une partie du personnel est en pause,<br />

une autre nettoie les toilettes ou repasse le<br />

linge de table dans l’arrière-boutique.<br />

Seule la cuisine reste en activité. Une soirée<br />

pour 70 personnes est en préparation.<br />

Un restaurant tout à fait normal au centre<br />

de la ville de Lucerne pourrait-on croire.<br />

Mais le «café sowieso» est un peu différent.<br />

Il offre une place de formation ou de<br />

travail aux personnes souffrant de difficultés<br />

d’apprentissage ou d’un léger handicap<br />

mental. Dans cet établissement<br />

travaillent des personnes qui n’arrivent<br />

pas ou pas encore à accéder au marché du<br />

travail primaire. Au «café sowieso», elles<br />

sont encadrées et formées selon leurs aptitudes.<br />

A la cuisine et dans le service, les<br />

employés qui disposent d’une formation<br />

supplémentaire assument cette tâche en<br />

plus de leur travail. Celui qui a l’impression<br />

que le travail ici est plus facile que<br />

dans un restaurant «normal» se trompe<br />

lourdement. Pour réussir le grand écart<br />

entre heures de présence, encadrement et<br />

restaurant fonctionnant, il faut des ressources<br />

supplémentaires en tout genre.<br />

Ainsi, on évalue déjà au préalable très<br />

exactement qui sera engagé. Le «café<br />

sowieso» n’est pas un atelier protégé. Les<br />

personnes qui travaillent ici doivent dis-<br />

36 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


POINTE DE MIRE<br />

poser de certaines aptitudes. Celles avec<br />

un handicap doivent dans une certaine<br />

mesure faire preuve d’autonomie et de<br />

flexibilité. Elles doivent aussi être résistantes<br />

au stress, fiables et endurantes pour<br />

réussir dans un tel établissement. Les<br />

tâches doivent pouvoir être accomplies de<br />

manière autonome, après instruction correspondante.<br />

Les 40 à 50 menus de midi<br />

doivent rapidement être servis. Et lors d’un<br />

banquet, tous les convives doivent si possible<br />

recevoir leur entrée en même temps.<br />

Car une chose est claire au «café sowieso»:<br />

le client ne doit pas remarquer de différence,<br />

mais doit venir pour la bonne qualité<br />

du restaurant. Les ambitions de la<br />

cuisine vont dans ce sens. Tout est préparé<br />

avec des produits frais. Il y a chaque<br />

jour quelque chose de nouveau au menu.<br />

Les collaborateurs du «café sowieso» sont<br />

formés dans la mesure du possible, p. ex.<br />

en œnologie, ou ils apprennent à se rendre<br />

à la bibliothèque pour y emprunter un<br />

livre consacré à un sujet culinaire. Actuellement,<br />

les employés de cuisine qui savent<br />

lire sont instruits pour être capables de<br />

cuisiner des plats simples d’après une recette.<br />

Au «café sowieso», on mise sur les<br />

points forts de chacun et essaie ainsi de<br />

compenser les faiblesses. Une femme<br />

n’arrive pas à additionner deux plus deux,<br />

mais elle fait preuve d’une grande précision<br />

et corrige la plus petite faute. Même<br />

le persil qui manque sur la salade<br />

n’échappe pas à son regard. Si elles sont<br />

engagées à bon escient, ces personnes<br />

sont, malgré leur handicap, un plus pour<br />

l’entreprise. Du plaisir à travailler, la disposition<br />

à s’engager et de la fiabilité, une<br />

amabilité marquée vis-à-vis du client<br />

ainsi qu’un certain calme et de la sérénité<br />

caractérisent les collaborateurs du<br />

«café sowieso». Ou comme le dit la responsable<br />

Irma Metz: «<strong>No</strong>us nous engageons<br />

tous avec passion.» ■<br />

Stiftung café sowieso, Wesemlinrain 3<br />

a, 6006 Lucerne. Ouvert du lundi au<br />

vendredi de 7 h 45 à 18 h 00. Ouverture<br />

sur demande pour des événements<br />

spéciaux. www.cafesowieso.ch<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

37


PerspeCTIVES<br />

Série disciplines médicales: Actualités en pneumologie<br />

L’asthme bronchique<br />

Près de 7% de la population adulte en Suisse souffre d’asthme bronchique. Grâce aux corticostéroïdes<br />

inhalés, la plupart des patients peuvent être traités facilement et efficacement. Toutefois, le diagnostic<br />

représente parfois déjà un défi et chez une majorité des personnes touchées, la fonction pulmonaire<br />

ne peut pas être normalisée, malgré le traitement.<br />

Jörg D. Leuppi, professeur de médecine interne, Université de Bâle, médecin-chef, clinique universitaire de médecine,<br />

Hôpital cantonal de Bâle-Campagne, Liestal<br />

L’asthme bronchique se manifeste souvent<br />

par des épisodes répétés d’obstruction<br />

bronchique qui se normalisent spontanément<br />

ou sous traitement médicamenteux,<br />

par une hyperréactivité bronchique ainsi<br />

qu’une inflammation chronique des voies<br />

respiratoires. D’après l’étude de cohorte<br />

«SAPALDIA» («Swiss Cohort Study on Air<br />

Pollution And Lung and Heart Diseases in<br />

Adults») réalisée auprès de la population<br />

suisse, environ 5 à 7% des adultes souffrent<br />

d’asthme bronchique (3). La grande majorité<br />

des patients peut être traitée facilement<br />

et de manière efficace. Il existe<br />

toutefois une petite partie des personnes<br />

touchées dont l’asthme ne peut pas être<br />

contrôlé, respectivement leur fonction pulmonaire<br />

être normalisée, malgré un traitement<br />

approprié. Les corticostéroïdes<br />

inhalés constituent le traitement de base.<br />

Depuis son introduction à la fin des années<br />

1960/début des années 1970, la morbidité<br />

et la mortalité de cette maladie ont<br />

été sensiblement améliorées (1).<br />

Anamnèse détaillée<br />

Les symptômes typiques sont une soudaine<br />

détresse respiratoire, un sentiment d’oppression<br />

thoracique, une toux et un sifflement<br />

dans la poitrine (1, 6). Les troubles surviennent<br />

souvent la nuit ou tôt le matin. Ils<br />

peuvent être suivis d’intervalles sans aucun<br />

symptôme. Lors de l’anamnèse, il faut questionner<br />

le patient sur les facteurs déclenchants.<br />

L’effort physique, l’air froid, un environnement<br />

poussiéreux ou des infections<br />

virales peuvent souvent être des déclencheurs.<br />

Les médicaments peuvent aussi<br />

provoquer des crises d’asthme (en particulier<br />

les bêtabloquants, l’aspirine et d’autres<br />

antirhumatismaux non stéroïdiens [AINS]).<br />

Un examen allergologique ultérieur peut<br />

s’avérer utile pour prévenir les allergènes ou<br />

procéder à une éventuelle désensibilisation.<br />

Il faut également éclaircir si le patient présente<br />

des comorbidités comme une rhinite<br />

ou une sinusite chronique (post-nasal drip<br />

ou upper-airway-cough-Syndrom) ou un<br />

reflux gastro-œsophagien (RGO). Ces maladies<br />

peuvent aggraver l’asthme et doivent<br />

également être traitées. Un autre point à ne<br />

pas sous-estimer est le fait qu’un tiers des<br />

asthmatiques sont des fumeurs (7, 8). Pour<br />

évaluer la gravité, il faut se renseigner sur<br />

la fréquence des symptômes, mais aussi sur<br />

les symptômes nocturnes ou les restrictions<br />

au quotidien (cf. tableau 1). L’évaluation de<br />

l’anamnèse devient plus difficile si le patient<br />

ne présente pas tous les symptômes ou qu’ils<br />

n’apparaissent pas sous leur forme typique.<br />

Il n’est pas rare que l’asthme se manifeste<br />

par exemple par une toux chronique<br />

comme unique symptôme (10). Dans ces<br />

situations, il peut parfois être difficile de<br />

distinguer l’asthme des autres affections<br />

pulmonaires ou cardiaques.<br />

Examen physique<br />

Lors de l’examen physique, les signes d’une<br />

obstruction des voies respiratoires peuvent<br />

apparaître. Lors de l’auscultation pulmonaire,<br />

le patient peut présenter des bruits<br />

continus (sibilances, sifflements, bourdonnements)<br />

ainsi qu’une expiration prolongée.<br />

En cas d’obstruction grave, on peut<br />

aussi constater un faible bruit respiratoire<br />

(silent chest). Dans l’intervalle, il se peut que<br />

les signes pathologiques soient imperceptibles<br />

et que le patient présente un état physique<br />

totalement normal. (4).<br />

Examen de la fonction<br />

pulmonaire avec test de<br />

réversibilité<br />

La réalisation d’une spirométrie avec<br />

représentation de la courbe débit/volume<br />

fait partie du diagnostic de l’asthme<br />

bronchique. Elle permet d’opérer une<br />

distinction par rapport à d’autres maladies<br />

pulmonaires (p. ex. troubles restrictifs<br />

de la fonction pulmonaire) et sert<br />

aussi à déterminer le degré de sévérité,<br />

respectivement à évaluer le contrôle de<br />

l’asthme selon les directives GINA (1). Si<br />

une obstruction est diagnostiquée, la spirométrie<br />

doit être répétée après inhalation<br />

d’un bronchodilatateur à courte<br />

action pour documenter au moins une<br />

réversibilité partielle (c’est-à-dire une<br />

amélioration du volume expiratoire<br />

maximum à la première seconde [VEMS]<br />

et/ou de la capacité vitale forcée d’au<br />

moins 200 ml et de plus de 12% de la<br />

valeur initiale). Si le tableau clinique<br />

correspond et qu’une obstruction réversible<br />

ou partielle a été constatée lors de la<br />

spirométrie, le diagnostic de l’asthme<br />

peut être considéré comme assuré (1–5).<br />

Le test de provocation<br />

bronchique<br />

En cas de suspicion clinique d’asthme, mais<br />

de spirométrie normale, il est recommandé<br />

de procéder à un test de provocation bronchique<br />

(p. ex. méthacholine, mannitol ou<br />

effort physique) pour prouver l’hyperréactivité<br />

bronchique. Les tests de provocation<br />

bronchique sont sensibles en cas d’asthme<br />

bronchique. Cela signifie que si le test de<br />

provocation bronchique est négatif chez des<br />

patients qui ne sont pas déjà sous traitement<br />

antiasthmatique, il est très invraisemblable<br />

que ces derniers souffrent d’asthme bronchique<br />

(1, 11, 12). La spécificité d’un test<br />

positif est par contre limitée, étant donné<br />

que le test de provocation bronchique peut<br />

aussi produire un résultat positif pour<br />

d’autres maladies (p. ex. rhinite allergique,<br />

BPCO, fibrose kystique) (1, 11, 12). Chez les<br />

patients qui sont déjà sous médicaments<br />

antiasthmatiques et qui présentent donc<br />

une spirométrie normale, il est plus difficile<br />

d’établir un diagnostic sûr. Dans cette situation,<br />

la même étude recommande d’effec-<br />

38 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

tuer un test de provocation à la méthacholine<br />

et, si celui-ci est négatif, de réduire<br />

progressivement la médication antiasthmatique<br />

tout en répétant le test de provocation<br />

après deux à trois semaines. Si une<br />

hyperréactivité bronchique apparaît alors<br />

durant cette période, la présence de l’asthme<br />

peut être considérée comme prouvée. Si les<br />

médicaments peuvent être entièrement<br />

arrêtés sans qu’une obstruction n’apparaisse,<br />

l’asthme peut dans une très large<br />

mesure être exclu (5, 13).<br />

Débit expiratoire<br />

de pointe (DEP)<br />

Mesurer un seul DEP ne convient pas pour<br />

diagnostiquer l’asthme, étant donné que la<br />

mesure du DEP dépend fortement de la<br />

collaboration du patient (observance, technique).<br />

Il vaut donc mieux procéder à un<br />

test de la fonction pulmonaire pour diagnostiquer<br />

l’asthme.<br />

Monoxyde d’azote (NO)<br />

dans l’air expiré<br />

L’importance du monoxyde d’azote (NO)<br />

dans l’air expiré comme biomarqueur non<br />

invasif pour diagnostiquer l’asthme reste<br />

encore controversée. Un taux de NO élevé<br />

dans l’air expiré corrèle cependant avec une<br />

inflammation de la muqueuse bronchique<br />

dominée par les granulocytes éosinophiles<br />

et indique donc une réponse aux stéroïdes.<br />

La mesure n’est pas invasive et peut être<br />

effectuée et répétée facilement. Un taux de<br />

NO nettement plus élevé indique cependant<br />

un asthme. Chez certains patients, la mesure<br />

du NO pour diagnostiquer et gérer<br />

l’asthme peut donc s’avérer utile (14, 16).<br />

Classification de l’asthme<br />

L’asthme est actuellement classé selon les<br />

directives GINA (Global Initiative for<br />

Asthma [1]) en asthme contrôlé, partiellement<br />

contrôlé et incontrôlé. Cette nouvelle<br />

classification s’appuie sur des critères<br />

cliniques simples, l’utilisation de médicaments<br />

d’urgence ainsi que des paramètres<br />

de la fonction pulmonaire (tableau 1). Il<br />

s’agit alors non seulement d’évaluer le<br />

contrôle de l’asthme lors du diagnostic,<br />

mais de répéter l’évaluation du contrôle de<br />

l’asthme au fil du temps et d’adapter le<br />

traitement en conséquence (intensification,<br />

réduction).<br />

Traitement médicamenteux<br />

Le traitement de l’asthme peut être accentué<br />

ou réduit à travers plusieurs<br />

étapes thérapeutiques. Le degré du<br />

contrôle de l’asthme détermine alors la<br />

marche à suivre. L’objectif thérapeutique<br />

est d’atteindre un bon contrôle de<br />

l’asthme sur une période prolongée. Si<br />

un asthme est contrôlé pendant plus de<br />

trois mois sous le traitement actuel, on<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

39


PerspeCTIVES<br />

Contrôlé Prtiellement contrôlé Incontrôlé<br />

Symptômes de jour < 2x / semaine > 2x / semaine 3<br />

Limitation<br />

de l’activité<br />

<strong>No</strong>n<br />

peut tenter de réduire le traitement<br />

jusqu’à l’échelon thérapeutique le plus<br />

bas possible (Step-down). En cas<br />

d’asthme incontrôlé, l’échelon thérapeutique<br />

doit être relevé (Step-up).<br />

Echelon thérapeutique 1: médication<br />

de secours/d’urgence uniquement<br />

Le traitement de l’asthme comprend chez<br />

tous les patients un bêta-2-sympathomimétique<br />

(SABA) comme médication<br />

d’urgence ou de secours. Chez les patients<br />

qui ne souffrent que rarement de troubles<br />

ou pour prévenir les rares symptômes dus<br />

à l’effort, l’usage unique d’un tel médicament<br />

de secours peut être envisagé. Si ces<br />

médicaments d’urgence doivent être pris<br />

plus souvent (> 2× par semaine), il faut<br />

renforcer le traitement (échelon 2). Le<br />

traitement unique avec un bêta-2-sympathomimétique<br />

à longue durée d’action<br />

(LABA), y compris ceux avec une action<br />

rapide comme le formotérol, ne doit pas<br />

être appliqué, étant donné qu’une monothérapie<br />

avec bêta-2-sympathomimétique<br />

à longue durée d’action peut provoquer<br />

une détérioration du contrôle de l’asthme<br />

et qu’elle a été associée à une mortalité<br />

accrue des patients (1, 4, 17, 18).<br />

Echelon thérapeutique 2: en plus:<br />

traitement de base avec corticostéroïde<br />

inhalé<br />

Tous les patients qui utilisent leur médicament<br />

d’urgence plus de deux fois par semaine<br />

ont besoin d’un traitement anti-inflammatoire<br />

en complément. Ce dernier est<br />

généralement composé d’un corticostéroïde<br />

inhalé. Chez les patients souffrant d’un<br />

asthme léger persistant, un stéroïde inhalé<br />

à faible dose suffit comme traitement de<br />

Qui<br />

Symptômes nocturne <strong>No</strong>n Qui<br />

Utilisation du SABA < 2x / semaine > 2x / semaine<br />

Fonction pulmonaire <strong>No</strong>rmal < 80%<br />

Exacerbations Aucune 1 / année<br />

Illustration 1: Degré du contrôle de l’asthme sous traitement<br />

Caractöristiques<br />

de la catégorie<br />

«Partiellement<br />

contrôlé» en l’espace<br />

d’une semaine<br />

base. Celui-ci entraîne une réduction du<br />

nombre d’exacerbations et des symptômes<br />

de l’asthme.<br />

Echelon thérapeutique 3 à 4: en<br />

plus: bêta-2-sympathomimétiques<br />

à longue durée d’action et augmentation<br />

de la dose de corticostéroïde<br />

inhalé<br />

Chez les patients qui présentent encore des<br />

symptômes sous corticostéroïde inhalé,<br />

l’association avec un bêta-2-sympathomimétique<br />

à longue durée d’action s’accompagne<br />

d’une atténuation supplémentaire<br />

des symptômes. On peut également augmenter<br />

la dose du corticostéroïde inhalé (1,<br />

19, 20). Comme alternative à la prescription<br />

de deux préparations, les corticostéroïdes<br />

inhalés peuvent être administrés avec les<br />

bêta-2-sympathomimétiques sous forme<br />

combinée. Les combinaisons fluticasone/<br />

salmétérol (Seretide ® ) et budésonide/formotérol<br />

(Symbicort ® , Vannair ) sont disponibles.<br />

Echelon thérapeutique 5: options<br />

supplémentaires<br />

Si un contrôle de l’asthme adéquat ne peut<br />

pas être obtenu avec les échelons thérapeutiques<br />

1 à 4, il est recommandé de procéder<br />

à une évaluation par le spécialiste et de vérifier<br />

le diagnostic. L’utilisation de corticostéroïdes<br />

oraux reste réservée aux asthmatiques<br />

gravement atteints, respectivement<br />

aux exacerbations graves. Leur usage doit<br />

si possible être limité dans le temps en raison<br />

des effets secondaires. Le traitement<br />

avec un anticorps monoclonal anti-IgE<br />

(omalizumab, Xolair ® ) est aussi limité à<br />

un petit sous-groupe d’asthmatiques allergiques.<br />

L’indication pour le traitement doit<br />

être établie par le spécialiste.<br />

Traitement non médicamenteux<br />

La formation des patients, notamment la<br />

formation dans la technique d’inhalation<br />

représente un des principaux éléments d’une<br />

thérapie de l’asthme réalisée avec succès (25,<br />

26). Ces formations sont très efficaces et<br />

avantageuses. Les formations pour patients<br />

sont proposées plusieurs fois par année par<br />

les ligues pulmonaires cantonales ou le<br />

Centre d’Allergie Suisse (aha). ■<br />

Contact: joerg.leuppi@ksbl.ch<br />

Références<br />

1. Global Initiative for Asthma (GINA) report.<br />

Global strategy for asthma management and<br />

prevention. Updated 2012 [http://www.ginasthma.org]<br />

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Perruchoud AP, Domenighetti G, Medici T,<br />

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Monn C, Bolognini G, Bongard JP, Brändli<br />

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JM, Villiger B, Zellweger JP. Long-term ambient<br />

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Team. Am J Respir Crit Care Med. 1999 Apr;<br />

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Program. Expert Panel Report 3: Guidelines<br />

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Available from: http://www.nhlbi.nih.<br />

gov/guidelines/asthma/asthsumm.pdf Full<br />

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PN, Wildhaber JH, Spertini F: Asthma control<br />

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8. Taegtmeyer AB, Steurer-Stey C, Spertini F et<br />

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the Swiss LARA (Link Allergic Rhinitis in<br />

Asthma) survey. Curr Med Res Opin 2009;<br />

25: 1073–1080.<br />

9. Sistek D, Tschopp JM, Schindler C et al.: Clinical<br />

diagnosis of current asthma: predictive<br />

value of respiratory symptoms in the SAPAL-<br />

DIA study. Swiss Study on Air Pollution and<br />

Lung Diseases in Adults. Eur Respir J 2001;<br />

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10. Dicpinigaitis PV: Chronic cough due to<br />

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40 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

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12. Leuppi JD. Bronchoprovocation tests in<br />

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13. Aaron SD, Vandemheen KL, Boulet LP et al.:<br />

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15. Barnes PJ, Dweik RA, Gelb AF et al.: Exhaled<br />

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propionate/salmeterol combination<br />

provides more effective asthma control than<br />

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PerspeCTIVES<br />

Aus der «Praxis» *<br />

Gruppenpraxis für Kinder und Jugendliche, Bürgerspital, Solothurn<br />

Jugendliche in der «Walk-in Praxis»<br />

Adolescents in the Walk-in Clinic<br />

Thomas Baumann<br />

Theorie<br />

«Pubertät ist dann, wenn die Eltern<br />

schwierig werden», wird salopp gesagt.<br />

«Der Eros macht die Kindheit kaputt»<br />

(B. Sichtermann, Frühlingserwachen).<br />

Mit dem Beginn der Pubertät verändert<br />

sich auch die Funktion des Kinder- und<br />

Jugendarztes. Die Jugendlichen lösen sich<br />

von der Elterngeneration, zu der auch der<br />

Kinder- und Jugendarzt gehört, zu dem<br />

das Kind jahrelang – vielleicht auch gegen<br />

seinen erklärten Willen – gehen<br />

musste. Für den Jugendlichen ist der Kinder-<br />

und Jugendarzt somit nicht nur eine<br />

Art «Verbündeter der Eltern», sondern<br />

dieser steht dem Jugendlichen oft eher<br />

verunsichert gegenüber. Zudem muss er<br />

das Vertrauen des Jugendlichen oft erst<br />

gewinnen und verdienen. Wie steht er gegenüber<br />

der Information an die Eltern? Ist<br />

er verschwiegen? Es tut also <strong>No</strong>t, die eigene<br />

Rolle als Kinderarzt neu zu definieren.<br />

Jugendliche Kleider, ein poppiges Wartezimmer<br />

mit Stereoanlage, MP3-Player<br />

und ein von stillenden Müttern mit ihren<br />

Säuglingen getrennter Warteraum, sind<br />

da nur Äusserlichkeiten. Adoleszente Jugendliche<br />

sind eine unter sich, aber auch<br />

Frühe Adoleszenz Mittlere Adoleszenz Späte Adoleszenz<br />

Alter (Jahre) • 10–13 • 14–16 • 17–20 und älter<br />

Somatisch<br />

Körperbefinden<br />

Sexualität<br />

Kognition und<br />

Moral<br />

Unabhängigkeit<br />

Gleichaltrige<br />

• Beginn Pubertät: • Wachstumsspurt,<br />

• sekundäre Geschlechtsmerkmale,<br />

und Körperzusammen-<br />

veränderte Körperform<br />

• rasches Wachstum setzung, Akne, Geruch,<br />

Menarche, Spermarche<br />

• Beschäftigung mit sich<br />

selbst und pubertären<br />

Veränderungen<br />

• sexuelles Interesse<br />

übersteigt sexuelle<br />

Aktivität<br />

• konkrete Operationen,<br />

konventionelle Moral<br />

• weniger interessiert an<br />

Aktivitäten der Eltern<br />

• Orientierung in<br />

gleichgeschlechtlichen<br />

Gruppen<br />

• Langsameres Wachstum,<br />

Körperreife<br />

beendet<br />

• Akzeptanz des veränderten<br />

Aussehens, Sorge tären Veränderungen<br />

• Akzeptanz der puber­<br />

um Attraktivität<br />

• vermehrter sexueller<br />

Drang, Experimentieren,<br />

Fragen der sexuellen<br />

Orientierung<br />

• Konsolidierung<br />

der sexuellen<br />

Identifikation<br />

• abstraktes Denken, • Idealismus/<br />

Hinterfragen der Absolutismus<br />

konventionellen Moral,<br />

• mit sich selbst beschäftigt<br />

• Streben nach elter licher<br />

Akzeptanz von mehr<br />

Unabhängigkeit<br />

• Konformität mit Gleichaltrigen,<br />

Experimentieren<br />

von risikoreichem<br />

Verhalten<br />

Tab. 1: Biopsychosoziale Entwicklung von Jugendlichen [9]<br />

• Wiederakzeptieren von<br />

elterlichen Wertvorstellungen<br />

und<br />

Ratschlägen<br />

• Gleichaltrigen-Gruppen<br />

weniger wichtig<br />

• intime Beziehungen<br />

für die Erwachsenen, erstaunlich unbekannte<br />

Bevölkerungsgruppe!<br />

Die Adoleszenz beginnt mit der Pubertät<br />

und gilt als beendet, wenn ein vollständiger<br />

oder zumindest weitreichender Grad<br />

an Autonomie erreicht ist, was üblicherweise<br />

mit finanzieller Selbstständigkeit<br />

gleichgesetzt werden kann. Lange Ausbildungen<br />

schieben diesen Zeitpunkt immer<br />

weiter hinaus. Die Jugend ist eine Lebensphase<br />

mit speziellen Anforderungen<br />

(Tab. 1).<br />

Gehen Jugendliche überhaupt zum Arzt<br />

und wenn ja, freiwillig? Einer Schweizer<br />

Umfrage zufolge gehen sie häufiger als<br />

angenommen. Über 75–78% gaben an,<br />

im letzten Jahr mindestens einmal beim<br />

Arzt gewesen zu sein. Wenn ein Jugendlicher<br />

mit einem somatischen Leiden zum<br />

Arzt kommt, muss er körperlich untersucht<br />

werden, auch wenn der Arzt davon<br />

ausgehen mag, nichts Auffälliges zu finden.<br />

Was aber auffällig bzw. nicht normal<br />

ist, definiert der Jugendliche. Und in diesem<br />

Alter ist für ihn vieles «nicht normal».<br />

Der Arzt kann hier mit «normalizing<br />

statements» viel Sicherheit vermitteln.<br />

Zudem dient die Untersuchung auch<br />

dazu, die Arztrolle und die Beziehung zu<br />

definieren.<br />

Der Beziehungsaspekt zwischen Arzt und<br />

Jugendlichem muss nicht nur eine neue<br />

äusserliche Form, sondern auch einen<br />

neuen, ehrlichen und direkten Inhalt bekommen<br />

(von der Triade zur Diade). Bei<br />

einem jugendlichen Patienten fragt sich<br />

der Arzt oft erst einmal, ob er ihn mit<br />

«Du» oder «Sie» anreden soll. Unsicherheit<br />

besteht auch immer wieder bei der<br />

Frage, ob die Eltern bei der Konsultation<br />

zugegen sein sollen. Um die Vertraulichkeit<br />

zwischen Arzt und Patient zu gewähr-<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />

«Praxis» (2013; 102 (18): 1129-1135). VSAO-<br />

Mitglieder können die «Praxis» zu äusserst<br />

günstigen Konditionen abonnieren. Details s.<br />

unter www.verlag-hanshuber.com/vsao.<br />

42 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

leisten, gleichzeitig aber Loyalitätskonflikte<br />

in der Familie zu vermeiden, kann<br />

die Konsultation mit einem gemeinsamen<br />

Gespräch beginnen. Dabei werden gemeinsam<br />

die zu besprechenden Fragen<br />

aufgelistet. Anschliessend werden, nach<br />

Rückversicherung beim Jugendlichen, die<br />

Eltern gebeten, das Sprechzimmer zu verlassen.<br />

Häufig sind die Jugendlichen initial<br />

verunsichert, sie sind zum ersten Mal<br />

allein mit «ihrem Arzt». In der Regel<br />

möchte der Jugendliche, ausgesprochen<br />

oder nicht, vom Arzt dabei bestätigt werden,<br />

dass er «völlig normal» ist. Der<br />

Wunsch, so zu sein wie die Gleichaltrigen,<br />

ist zentral und kann vom Arzt kaum genug<br />

beachtet werden!<br />

Es kann aber durchaus auch sinnvoll sein,<br />

die Eltern immer dabei zu haben. Die Interaktion<br />

mit allen Beteiligten und das<br />

aktive Herausschälen von versteckten<br />

Konflikten, ein systemischer Ansatz, kann<br />

viel in Bewegung bringen. Es muss vom<br />

Arzt situativ entscheiden werden, welchen<br />

Weg er gehen will.<br />

Themen wie Drogen, Alkohol und Sex<br />

haben einen hohen Stellenwert, werden<br />

anlässlich des Arztbesuches aber kaum<br />

angesprochen und bedürfen des dafür<br />

nötigen gegenseitigen Vertrauensverhältnisses.<br />

Dafür werden öfters andere Beschwerden<br />

auf Anfrage genannt (in der<br />

Reihenfolge ihres Auftretens): Müdigkeit,<br />

Schlafstörungen, Kopfschmerzen, Bauchschmerzen,<br />

dermatologische Probleme,<br />

Atembeschwerden, Beinschmerzen, Gewichtsprobleme<br />

und Sehstörungen.<br />

Schlafstörungen können biologisch begründet<br />

sein, da sich der Schlafrhythmus<br />

in der Adoleszenz ändert und die Schlafdauer<br />

sinkt. Dennoch sollten Schlafstörungen<br />

ernst genommen werden, da sie<br />

zu Unfällen, Schulversagen und Verhaltensauffälligkeiten<br />

führen, bzw. ein Symptom<br />

einer depressiven Entwicklung sein<br />

können. Etwa 40% der Jugendlichen befinden<br />

sich, zumindest zeitweise, in einer<br />

depressiven Stimmung, aber die wenigsten<br />

sprechen mit dem Arzt darüber. Weitere<br />

Hinweise sind funktionelle Beschwerden<br />

und Schulabsenzen. Letztere müssen<br />

den Arzt hellhörig machen. Schulabsenzen<br />

haben oft weniger mit den schulischen<br />

Leistungen zu tun, sondern damit,<br />

dass ein Jugendlicher von seiner peer<br />

group (Gruppe Gleichaltriger) ausgeschlossen<br />

wird. Mobbing ist ein eminent<br />

wichtiges Thema bei Jugendlichen und<br />

darf nicht unterschätzt werden. Oft ist es<br />

aber sehr schwierig, das Thema beim Jugendlichen<br />

zu Sprache zu bringen, da er<br />

sich mitschuldig fühlt oder/und in einem<br />

Loyalitätskonflikt mit seinen Mitschülern<br />

steckt. Depressive Stimmungen oder Depressionen<br />

führen oft zu «Selbstbehandlungen»,<br />

so auch zu Drogenkonsum.<br />

Mittels Drogen glauben sie sich von Ihren<br />

Problemen ablenken zu können. Dies sind<br />

aber auch (appellative) Alarmsymptome,<br />

die der Arzt kennen sollte. Risikoverhalten<br />

ist typisch für dieses Alter und hilft den<br />

Jugendlichen, eigene Grenzen und seine<br />

Identität zu finden. Überstandene Gefahren<br />

steigern das Selbstwertgefühl und die<br />

Stellung im sozialen Kontext der peer<br />

group. Um Neues kennenzulernen wie<br />

z. B. gelegentlich mit Freunden einen<br />

Rausch «auszuprobieren», wäre der Begriff<br />

Experimentierverhalten wohl passender<br />

als Risikoverhalten. Andererseits<br />

sind überangepasste Jugendliche ohne<br />

Risikoverhalten auch nicht wünschenswert,<br />

denn sie können in dieser Lebensphase<br />

ungemein wichtige Erfahrungen<br />

nicht machen, die ihnen im späteren Leben<br />

sicher fehlen werden! Zu all diesen<br />

Themen kann/muss der Arzt eine eigene<br />

Meinung haben und die, so denke ich,<br />

auch den Jugendlichen gegenüber klar<br />

kommunizieren. Der Jugendliche hat es<br />

verdient, einen Gesprächspartner zu haben,<br />

der Stellung nimmt!<br />

Mit Jugendlichen, die im Rahmen der<br />

schulärztlichen individuellen Schulabgangsuntersuchung<br />

oder der Vorsorgeuntersuchung<br />

in die Praxis kommen, können<br />

die vorgängig verteilten Fragebögen<br />

(s. Vorsorgemanual der SGP/Atlas der<br />

Entwicklungsdiagnostik, Thieme) gemeinsam<br />

mit dem Jugendlichen besprochen<br />

werden. Sie ermöglichen es, gezielt<br />

auf offene Fragen des Jugendlichen einzugehen<br />

und sind, da Jugendliche oft<br />

nicht gerne über gewisse Themen sprechen,<br />

ein sehr hilfreiches Mittel. Eine<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

43


PerspeCTIVES<br />

Zuhause<br />

Ausbildung<br />

Aktivitäten<br />

und Peers<br />

Medikamente<br />

und Drogen<br />

Sexualität<br />

Suizidalität<br />

und Depression<br />

Tab. 2: HEADSS-Screening [9]<br />

• Wo und mit wem wohnst du zusammen?<br />

• Wie kommst du mit deinen Geschwistern/Eltern aus?<br />

• Wie werden Meinungsverschiedenheiten ausgetragen?<br />

• Wem kannst du deine Sorgen anvertrauen?<br />

• Hast du kürzlich gezügelt?<br />

• Was magst du/magst du nicht an der Schule?<br />

• Wie kommst du mit den Lehrern/Mitschülern aus?<br />

• Welche Schulfächer magst du am liebsten/wenigsten?<br />

• Wie sind deine Schulleistungen? Besserung oder Verschlechterung in<br />

letzter Zeit?<br />

• Wie verbringst du die Zeit nach der Schule / am Wochenende?<br />

• Was sind deine Hobbys?<br />

• Treibst du regelmässig Sport?<br />

• Wie viel Zeit verbringst du mit TV-Schauen und Computerspielen?<br />

• Hast du Freunde, denen du vertrauen kannst?<br />

• Viele Jugendliche haben mal eine Zigarette probiert oder rauchen regelmässig,<br />

wie ist das bei deinen Freunden?<br />

• Hast du selbst schon Zigaretten geraucht?<br />

• Falls ja, hast du schon daran gedacht, mit dem Rauchen aufzuhören?<br />

• Wie oft und bei welcher Gelegenheit (z. B. mit Freunden oder allein) trinkst<br />

du Alkohol?<br />

• Hast du schon einmal Marihuana und/oder andere Drogen konsumiert?<br />

• Nimmst du gelegentlich oder regelmässig Medikamente ein?<br />

• Warst du schon einmal verliebt? Falls ja, in wen?<br />

• Hast du momentan einen Freund/eine Freundin?<br />

• Ein Teil der Jugendlichen ist sexuell aktiv: Hast du schon eine sexuelle<br />

Beziehung mit einem Freund/einer Freundin gehabt?<br />

• Hat dich jemals jemand so behandelt/berührt, dass es dir unangenehm war?<br />

• Wie ist es dir in den letzten Wochen gegangen?<br />

• Fühlst du dich oft traurig, schlecht gelaunt, interessenlos, innerlich leer, hoffnungslos?<br />

• Hattest du jemals Gedanken, dass du dir etwas antun/nicht mehr leben<br />

möchtest?<br />

• Falls ja, wann letztmals? Hast du dir überlegt, was du dir antun würdest<br />

und wie?<br />

• Falls ja, hast du jemals zuvor versucht, dir das Leben zu nehmen?<br />

weitere Unterstützungsmöglichkeit kann<br />

nach eingehender Abklärung die mehr<br />

oder weniger eltern unabhängige Beratung<br />

in der Berufswahl sein.<br />

Nicht vergessen werden darf in dieser Periode<br />

die oft unfreiwillige Sexualisierung<br />

im Leben des Heranwachsenden. Es ist oft<br />

erschreckend, wie die Jugendlichen – trotz<br />

aufgeklärter Eltern, Schule, Film und Internet<br />

– noch heute riesige Wissenslücken<br />

im Bereich der Aufklärung haben. Gerade<br />

Jugendliche in höheren Schulen stellen<br />

dabei eine besondere Risikogruppe dar.<br />

Das Wissen wird in der Regel von den<br />

Gleichaltrigen (peer group) vermittelt, die<br />

auch nicht besser informiert sind. Der Kinder-<br />

und Jugendarzt soll/kann sich auch<br />

dieser Fragen ehrlich und offen annehmen,<br />

entsprechende Ausbildung, und Interesse<br />

am Thema und Erfahrung vorausgesetzt.<br />

Buchempfehlungen und Vermittlung<br />

von Informationsressourcen werden<br />

vom Jugendlichen sicher begrüsst. Ob er sie<br />

dann auch nutzt, ist eine andere Frage.<br />

Eine Interview-Technik für die Beurteilung<br />

der psychosozialen Entwicklung von<br />

Jugendlichen ist das HEADSS-Screening<br />

von Goldenring und Cohen. Das HEADSS-<br />

Screening (Tab. 2) beginnt mit weniger<br />

persönlichen Fragen nach der Familie,<br />

Ausbildung, Freizeitaktivitäten und dem<br />

Kontakt zu Gleichaltrigen. Dann folgen<br />

persönlichere Themen wie Substanzmissbrauch,<br />

Sexualität, Depression usw.<br />

Das Patientengeheimnis ist ein zentrales<br />

Element für den Aufbau einer vertrauensvollen<br />

Arzt-Patienten-Beziehung. Jugendliche<br />

sind eher bereit, mit Ärzten über<br />

persönliche Angelegenheiten zu sprechen,<br />

wenn ihnen die Wahrung des Patientengeheimnisses<br />

auch gegenüber den Eltern<br />

zugesichert wird. Wenn Ärzte aber nicht<br />

über die Wahrung des Patientengeheimnisses<br />

sprechen, können die Jugendlichen<br />

nicht wissen, ob der Arzt dieses tatsächlich<br />

wahren wird. Grundsätzlich sollte dieser<br />

aber nur die Wahrung des eingeschränkten<br />

Patientengeheimnisses zusichern<br />

(ärztliche Schweigepflicht) – unter der<br />

Voraussetzung, dass keine ernsthafte<br />

Selbst- und/oder Fremdgefährdung vorliegt.<br />

Voraussetzung für das Recht einer<br />

minderjährigen Person auf die Wahrung<br />

des Patientengeheimnisses, sowie auf die<br />

selbständige Entscheidung über medizinische<br />

Massnahmen ist deren Urteilsfähigkeit.<br />

Diese ist gegeben, wenn die jugendliche<br />

Person eine genügende kognitive<br />

und emotionale Reife erreicht hat, um<br />

den Zweck die Wirkung, sowie die Nebenwirkungen<br />

einer Behandlung, wie auch<br />

die Folgen einer ausbleibenden Behandlung<br />

zu verstehen. Die Urteilsfähigkeit<br />

muss vom Arzt beim gleichen jugendlichen<br />

Patienten für jede Situation neu<br />

beurteilt und schriftlich dokumentiert<br />

werden. Als Faustregel kann davon ausgegangen<br />

werden, dass bei unter 12-Jährigen<br />

die Urteilsfähigkeit nicht gegeben ist,<br />

sie bei 12- bis 16-Jährigen individuell bestimmt<br />

werden muss, während sie bei über<br />

16-Jährigen in der Regel angenommen<br />

werden darf.<br />

Ja – und dann wäre da noch die «Pubertätskrise»,<br />

die sicherlich auch eine «Elternkrise»<br />

ist. Die Krise kann aber auch<br />

als eine Chance angesehen werden, sofern<br />

die Beteiligten sie einigermassen überstehen.<br />

Eine Chance für den Jugendlichen,<br />

sich loszulösen und neu zu orientieren;<br />

für die Eltern – sofern sie die Loslösung<br />

gut verarbeiten –, ihrer Beziehung eine<br />

neue Ausrichtung zu geben.<br />

Der Jugendliche dankt diese Offenheit,<br />

Ehrlichkeit und Empathie – vielleicht<br />

gerade auch auf diesem Gebiet – mit einer<br />

neuen emanzipierteren Beziehung, von<br />

der sich dann beide Teile (Jugendlicher<br />

und Kinder- und Jugendarzt) erfolgreich<br />

lösen. Das während vieler Jahre begleitete<br />

Kind kann nun in die Erwachsenenwelt<br />

44 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

(und zu «richtigen Ärzten») entlassen<br />

werden (Transition).<br />

Praxis<br />

Der Jugendliche in der Sprechstunde des<br />

Kinderarztes ist in der Regel eher eine<br />

Seltenheit. Ist der Kinderarzt schon länger<br />

praktizierend, fallen ihm einige zu, die<br />

den Schritt in die Transition zum «richtigen<br />

Arzt» nicht wagen, oder vom auch<br />

narzisstisch veranlagten Kinderarzt aktiv<br />

davor bewahrt werden. Die Schwelle, in die<br />

Kinderarztpraxis zu gehen, ist auch für<br />

den Jugendlichen hoch: Er versteht sich<br />

als Erwachsener und findet sich nicht immer<br />

zwischen Plüschtieren und schreienden<br />

Säuglingen zurecht. Oft findet auch<br />

der Kinderarzt nicht den Weg aus der<br />

Triade und glaubt, ohne Beisein der Mutter<br />

nicht zielgerichtet arbeiten zu können.<br />

Oder er schwankt im Umgang mit dem<br />

Jugendlichen zwischen kumpelhafter Anbiederung<br />

und autoritärem Gehabe. Was<br />

auch immer die Gründe dafür sind, sie<br />

wurden anderorts schon ausführlicher<br />

behandelt: Jugendliche sind in pädiatrischen<br />

Praxen eher Mangelware. Nun<br />

kommen sie seit einigen Monaten deutlich<br />

häufiger in unsere Praxis. Und das hat,<br />

glaube ich, eine einfache Erklärung: Wir<br />

haben die Eintrittsschwelle deutlich gesenkt,<br />

wir haben eine «Walk-in Praxis»<br />

realisiert. Aber das hat eine Geschichte:<br />

Wir hatten genug. Genug von den hunderten<br />

Telefonanrufen, den oft frustranen<br />

Versuchen unserer Praxisassistentinnen,<br />

den aus der Sicht der besorgten Eltern<br />

dringlichen, aus unserer eher unerheblichen<br />

Konsultationsgrund als das verständlich<br />

zu machen, was er ist: unerheblich<br />

und für eine Konsultation nicht dringlich<br />

genug. Meist scheiterten sie. Auch die ausführlichsten<br />

Beratungen, anlässlich derer<br />

unsere Praxisassistentinnen ihr ganzes<br />

Wissen einsetzten, vermochten die letzten<br />

Zweifel der besorgten Eltern nicht zu beseitigten.<br />

Sie brachten letztlich dann doch<br />

ihr Kind in die Praxis, damit der Arzt Gewissheit<br />

geben konnte. Bei durchschnittlich<br />

hundert Konsulta tio nen pro Tag<br />

macht das sicher hundert Telefonanrufe.<br />

Eine, ja zwei Praxisassistentinnen waren<br />

dauernd am Telefonieren, die Leitungen<br />

waren besetzt, die Eltern kamen nicht<br />

durch und die <strong>No</strong>tfallpatienten mussten<br />

zudem zwischen die regulären Konsultationen<br />

reingepresst werden: Alle waren<br />

unzufrieden. Es musste etwas geschehen!<br />

Wir richteten eine «Walk-in Praxis» in<br />

unserer Gruppenpraxis ein.<br />

Neu können sich nun die Eltern und natürlich<br />

die Jugendlichen, direkt ohne Anmeldung<br />

zwischen 9 und 19 Uhr in der<br />

«Walk-in Praxis» einfinden. Kein Telefonieren<br />

nötig! Sie müssen nicht aggravieren<br />

bzw. ihre Krankheit als schlimmer<br />

beschreiben, als sie ist, um doch noch in<br />

die <strong>No</strong>tfallsprechstunde zu kommen. Es<br />

erübrigt sich auch, ihre Geschichte mehrmals<br />

erzählen zu müssen. Auch müssen<br />

sie den Praxisassistentinnen keine Geschichte<br />

mehr auftischen, die vielleicht<br />

nur am Rande mit dem Konsultationsgrund<br />

(hidden agenda) zu tun hat, was<br />

gerade den Jugendlichen, die sich schwer<br />

tun, zur Sache zu kommen, sehr entgegenkommt.<br />

Einer aus unserem Ärzteteam<br />

hat «<strong>No</strong>tfalldienst» und nimmt sich den<br />

Klienten an. Das führt oft zu erzwungenem<br />

Arztwechsel, was aber für beide Seiten<br />

auch Vorteile bietet. Da wir eine gemeinsame<br />

Krankengeschichte führen,<br />

kann der «Neue» die Krankengeschichte<br />

vielleicht mit anderen Augen sehen und<br />

oft neue Aspekte und Lösungen anbieten,<br />

die beiden Parteien dienen.<br />

Dank der «Walk-in» Sprechstunde kommen,<br />

so haben wir den Eindruck, deutlich<br />

mehr Jugendliche in unsere Praxis. Aus<br />

welchen Gründen? Hier die zehn häufigsten,<br />

sozusagen die «zehn S» der praktischen<br />

Adoleszentenmedizin:<br />

Stress<br />

Viele Jugendliche erleiden Stress. Sie kommen<br />

kaum wegen dem «Stress» in der<br />

Familie – deshalb kommt in der Regel die<br />

Mutter, wenn es hochkommt auch der<br />

Vater. Stress in der Familie geht, so denken<br />

wohl die Jugendlichen, den Kinderarzt<br />

nichts an. Stress, den sie beschäftigt, haben<br />

sie z. B. in der Schule. Sie erfüllen die<br />

in sie gesteckten Erwartungen nicht, erhalten<br />

schlechte <strong>No</strong>ten. Des Weiteren ist<br />

Stress mit den Mitschülern und Mobbing<br />

ein Thema. Letzteres wird selten direkt<br />

geäussert und muss oft «ausgegraben»<br />

werden. Häufig mündet der Stress in somatoforme<br />

(funktionelle) Störungen, die<br />

dem Arzt als vordergründiger Konsultationsgrund<br />

angeboten werden.<br />

Der Kinderarzt versucht mit guten Ratschlägen<br />

wie «it takes two to tango» die<br />

Situation durch Erklärung und Verständnis<br />

zu deeskalieren. Oft kommt es zu so<br />

genannten runden Tischen an denen, aus<br />

der Sicht des Jugendlichen, meist wenig<br />

demokratisch, oft nur ovale (nicht für alle<br />

gleich «rund») Lösungen gefunden werden.<br />

Es ist dann nicht immer leicht, für<br />

den Jugendlichen in die Bresche zu springen.<br />

Auch der Zeitaufwand ist erheblich,<br />

manchmal aber auch lohnend.<br />

Schwäche<br />

Jugendliche schlafen viel und mehr als<br />

Erwachsene. Zudem verschiebt sich ihr<br />

Schlaf-Wach-Rhythmus, sie werden zu<br />

Nachtmenschen und haben wenig Lust,<br />

morgens aufzustehen. Alles ist bei ihnen<br />

im Umbau: vor allem das Gehirn sowie<br />

auch die Säfte (gem. mittelalterlicher Säftelehre).<br />

Dazu haben sie oft Schul stoff zu<br />

verarbeiten, der wenig oder gar nichts mit<br />

ihrer aktuellen Lebenserfahrung zu tun<br />

hat und der für sie nur einen Sinn zu haben<br />

scheint: nämlich daran zu scheitern.<br />

Viele Kinderärzte, vor allem aber Ärzte, die<br />

neben medizinischen auch grosse pekuniäre<br />

Interessen haben, verordnen grosszügig<br />

Medikationen wie z. B. Eiseninfusio<br />

nen, Omega-Fettsäuren, Vitamin-D-<br />

Supplementierung oder etwas «Ganzheitliches».<br />

Hält man sich an die <strong>No</strong>rmwerte<br />

des Kindesalters, sind Interventionen nur<br />

in ganz wenigen Situationen angebracht.<br />

Jugendliche sollen ernst genommen werden<br />

und «Zahnen» nicht mehr. Sie brauchen<br />

also auch kein «Zahngel», sondern<br />

Unterstützung, empathische Zuwendung<br />

und Auseinandersetzung. Das ist eine aufwändige<br />

aber dankbarere Aufgabe.<br />

Sex<br />

Jugendliche, vor allem Mädchen, kommen,<br />

weil sie die «Pille danach» brauchen.<br />

Burschen scheint dies auch heute<br />

noch wenig anzugehen. Einige Mädchen<br />

kommen häufig, andere nur einmal. Je<br />

ferner die ethnische Herkunft ist, desto<br />

heikler sind die Gespräche, die nicht mahnend,<br />

sondern erklärend sind. Wir hören<br />

manchmal Dinge, die wir nicht unbedingt<br />

hören möchten. Zuweilen sind dann weitere<br />

zeitaufwendige Massnahmen angezeigt,<br />

um die Jugendlichen vor oft irrationalen<br />

Vorwürfen zu schützen. Manchmal<br />

können wir helfen, oft nicht. Wer kommt<br />

schon gegen tradierte Meinungen an? In<br />

jedem Fall gilt es zu eruieren, wie gross<br />

das Wissen des Jugendlichen im Bereich<br />

der Aufklärung ist. Oft ist es erschreckend<br />

wenig. Eine prophylaktische Abgabe von<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

45


PerspeCTIVES<br />

Antikonzeptiva ist zu besprechen. Eine<br />

gynäkologische Untersuchung ist in diesem<br />

Alter dazu nicht nötig, aber eine<br />

Nachfrage/Abklärung bezüglich Thromboembolierisiko.<br />

Der Einbezug der Eltern<br />

(Arztgeheimnis) muss mit dem Jugendlichen<br />

angesprochen werden.<br />

Somatoformes<br />

Konflikte, die der Jugendliche nicht lösen<br />

kann, double binds (Doppelbindungen),<br />

Versagerängste, Überforderungen usw.<br />

führen oft zu somatoformen Beschwerden.<br />

Es gilt, nach Ausschluss somatischer Ursachen,<br />

die wahren Ursachen zu ergründen.<br />

Oft muss sich der Arzt dabei erst das<br />

Vertrauen erarbeiten. Das «Enttarnen»<br />

eines Symptoms kann für den Patienten<br />

auch zum Verlust eines Schutzes bedeuten.<br />

Nur systemische Arbeit erlaubt hier,<br />

Ursache und Wirkung zu differenzieren<br />

und gezielte Massnahmen einleiten zu<br />

können. Das Delegieren an Psychiatrische<br />

Dienste oder eine Psychologin sind nicht<br />

immer zielführend. Oft verweigern die<br />

Jugendlichen die Überweisung: «Ich bin<br />

doch nicht psychisch krank!» Kinderärzte<br />

tun also gut daran, nicht nur als Weiterweiser<br />

zu fungieren, sondern auch<br />

«einzusteigen». «Sein» Jugendlicher wird<br />

es ihm dankbar sein!<br />

Schmerz<br />

Jugendliche zu behandeln, heisst viel<br />

Traumatologie zu betreiben. Bei gröberen<br />

Verletzungen bedeutet das Gipsen, Redressieren<br />

usw. Leichte chronische Sportverletzungen<br />

betreffen häufig Tendinosen, Paratendinosen,<br />

Einlagen und Trainingsberatung.<br />

Aber auch seltene Pathologien wie<br />

Pertes, Epiophysiolyse oder andere seltenere<br />

Erkrankungen kommen vor. Schmerzen<br />

sind aber auch ein Appell an den Arzt.<br />

Schmerz kann ein mehr oder weniger<br />

tauglicher Schutz vor Überforderung, vor<br />

zu grossen Ansprüchen an sich selbst oder<br />

vor «Heli koptereltern» (überfürsorglich,<br />

ständig um das Kind schwirrend) sein.<br />

Gerade chronischer, kaum objektivierbarer<br />

Schmerz bedarf einer spezifischen<br />

Exploration und Interven tion.<br />

Schwänzen<br />

Schule macht nicht allen immer Spass.<br />

Insbesondere nicht den Knaben. Manchmal<br />

sind die Gründe für ein Arztzeugnis<br />

einsichtig, oft aber nicht. Der Arzt ist zwischen<br />

Wohltätigkeit, Verständnis und<br />

Korruption hin- und hergerissen. Sehr oft<br />

aber verbergen sich hinter Absentismus<br />

schwere, ernstzunehmende Ursachen wie<br />

eine depressive Entwicklung. Zumindest<br />

ein HEADSS-Screening (Tab. 2) muss<br />

obligat durchgeführt werden, bevor wir die<br />

Unterschrift unter das Arztzeugnis setzen.<br />

Dies erst recht, wenn die Anfrage wiederholt<br />

vom Jugendlichen kommt. Eine Auseinandersetzung<br />

mit den Eltern am runden<br />

Tisch, manchmal auch der Schule, ist<br />

oft hilfreich.<br />

Key messages<br />

• Von der Triade (Mutter-Kind-Arzt) wechselt die Beziehung zur Diade (Jugendlicher-Arzt).<br />

• In die Beziehungsfalle «der Arzt wird zum Sprachrohr der Eltern» darf niemals getreten werden!<br />

• Ein systemischer Ansatz in der Analyse der Probleme und der eingeleiteten Massnahmen ist in der<br />

Regel erfolgsversprechender als eine individuelle Intervention.<br />

• Jugendliche brauchen nur in absoluten Ausnahmefällen spezielle Diäten, Medikamente, Infusionen,<br />

meist reichen empathische Zuwendung und ärztliche Beratung.<br />

Lernfragen<br />

1. Das Arztgeheimnis bzw. dass der Arzt gegenüber den Eltern «dicht hält», … (Einfachauswahl,<br />

1 richtige Antwort)<br />

a) ist dem Jugendlichen selbstverständlich.<br />

b) ist dem Jugendlichen unbekannt.<br />

c) muss aktiv angesprochen werden.<br />

d) erwarten die Eltern immer.<br />

e) ist unerheblich.<br />

2. Depressive Entwicklungen bei Jugendlichen sind … (Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />

a) selten.<br />

b) kein Thema für den Kinderarzt.<br />

c) werden überbewertet.<br />

d) verstecken sich in der Regel hinter somatoformen Beschwerden.<br />

e) müssen labortechnisch abgeklärt werden.<br />

3. Der Aufklärungsstand der Jugendlichen … (Einfachauswahl, 1 richtige Antwort)<br />

a) ist hervorragend.<br />

b) muss aktiv erfragt werden.<br />

c) ist irrelevant.<br />

d) wird durch die Eltern gewährleistet.<br />

e) ist zuverlässig.<br />

Schönheit<br />

Jugendliche sind heute, vielleicht auch<br />

früher, sehr schön zurechtgemacht. Äusserlichkeiten<br />

gehören zentral zum heutigen<br />

Leben. Stunden werden wahrscheinlich<br />

aufgewendet, um diesen vergänglichen<br />

Zustand zu erreichen und zu halten.<br />

Oft hat man den Verdacht, dass Äusserlichkeiten<br />

wichtiger sind als die inneren<br />

Werte. Jugendliche haben «plötzlich» eine<br />

entstellende Akne, die sofort verschwinden<br />

muss. Während der Jugendliche für die<br />

Schönheit vor dem Spiegel viel Zeit aufwenden<br />

kann, soll es beim Arzt jedoch<br />

immer schnell gehen. Wenn der Arzt allerdings<br />

eine Behandlung initiiert, muss<br />

sie auch konsequent durchgezogen werden.<br />

Da wiederum hapert es dann oft.<br />

Nachkontrollen sind unabdingbar um<br />

«Spezialistenshopping» vorzubeugen.<br />

Sucht<br />

Drogensucht aber auch Spielsucht, Computersucht,<br />

Fernsehsucht usw. sind aktuelle<br />

Themen. Moderne Medien beherrschen<br />

das Leben des Jugendlichen, oft<br />

auch das der Erwachsenen. Da Jugendliche<br />

bei Vorwürfen an sie zu Recht die<br />

Sucht der Eltern ins Spiel bringen, ist es<br />

oft nicht einfach, eine Lösung zu finden.<br />

Es gibt Kriterien für Sucht: Vereinnah-<br />

46 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

mung; Entzugserscheinungen, wenn das<br />

Ausleben verunmöglicht wird; Toleranzentwicklung<br />

bzw. der Drang, immer mehr<br />

Zeit mit Spielen zu verbringen; gescheiterte<br />

Versuche zur Kontrolle der Nutzung;<br />

Verlust von anderen Interessen, früheren<br />

Hobbys und Beschäftigungen, Linderung<br />

negativer Gefühle mit der Sucht; Täuschung<br />

von Familienangehörigen, Therapeuten<br />

und anderer bezüglich der Nutzungsdauer;<br />

Gefährdung oder Verlust<br />

wichtiger Beziehungen, Jobs, Ausbildungen<br />

oder Karrierechancen als Folge der<br />

Sucht. Man kann Fragen stellen, um das<br />

Suchtrisiko abzuschätzen:<br />

• Ist ein Leistungsabfall in der Schule/<br />

Lehre zu beobachten?<br />

• Wirkt der Jugendliche häufig müde und<br />

übernächtigt?<br />

• Reagiert er gereizt, wenn er nicht an<br />

den Computer/Fernseher kann?<br />

• Werden frühere Interessen, Kontakte<br />

vernachlässigt?<br />

• Hält die exzessive Mediennutzung über<br />

längere Zeit an?<br />

• Wie ist der Jugendliche sozial eingebunden?<br />

Da Computerspiele zu Flow-Erlebnissen<br />

führen, sind dies ernstzunehmende, starke<br />

Motivationen, dem Suchtverhalten nicht<br />

zu widerstehen. Oft sind mit Internetspielen<br />

grosse Kosten verbunden, die eine zusätzliches<br />

Problem für den Jugendlichen<br />

darstellen und unbedingt angesprochen<br />

werden müssen. Es macht keinen Sinn,<br />

mit Jugendlichen allein zu arbeiten, wenn<br />

es die Familiendynamik ist, die sie hinter<br />

ihren Bildschirmen verharren lässt. Um<br />

die Sucht aufrechterhaltende Dynamik zu<br />

verstehen und verändern zu können, ist es<br />

unumgänglich, das ganze Familiensystem<br />

Zusammenfassung<br />

Jugendliche sind eine medizinisch unterversorgte Altersgruppe.<br />

Sind befinden sich in der Transition vom Kinderarzt<br />

weg zum Hausarzt. Sie sind häufig vom Ersten<br />

nicht ganz gelöst, geschweige bei Letzterem angekommen.<br />

In diesem Artikel wird eine sehr kurze Zusammenfassung<br />

alterstypischer Probleme und Fragestellungen<br />

mit den praktischen Erfahrungen, speziell der den Jugendlichen<br />

entgegenkommenden «Walk-in Praxis» ergänzt.<br />

Schlüsselwörter: Jugendliche – Walk-in Praxis –<br />

typische Beschwerden – Rolle des Arztes<br />

mit einzubeziehen. Sucht ist kein individuelles<br />

Problem des Jugendlichen, sondern<br />

kann nur aus seinem Kontext verstanden<br />

und angegangen werden! Friedensdiktat<br />

löst keine Probleme.<br />

Stimulanzien<br />

Viele Jugendliche erhalten – indiziert oder<br />

nicht – Stimulanzien. Es empfiehlt sich,<br />

aktiv danach zu fragen! Unter Umständen<br />

macht es auch Sinn, die Indikation zu<br />

überprüfen und Therapiepausen einzulegen,<br />

um die Wirkung zu überprüfen. Der<br />

Arzt muss die häufigsten Nebenwirkungen<br />

der Medikamente berücksichtigen (Appetitmangel,<br />

mangelhafte Gewichtsentwicklung,<br />

Einschlafstörungen und Reduktion<br />

der Schlafdauer). Manchmal auch Kopfschmerzen.<br />

Sehr oft meinen Jugendliche,<br />

ohne Stimulanzien die an sie gesetzten<br />

Erwartungen in der Schule nicht erfüllen<br />

zu können. Das ist ein Alarmsymptom<br />

und muss aufgearbeitet, bzw. objektiviert<br />

werden.<br />

Suizid<br />

Für die Depression bei Kindern und Jugendlichen<br />

wird häufig fälschlicherweise<br />

die Pubertät verantwortlich gemacht. Depressionen<br />

treten jedoch bereits im Kindesalter<br />

auf und gehen oft mit Schulschwierigkeiten<br />

einher. Neben den anamnestischen<br />

Hinweisen des sozialen Rückzugs<br />

und der Isolation, sowie der<br />

Antriebslosigkeit und dem Gefühl, allem<br />

ausgeliefert zu sein, werden häufig funktionelle<br />

Störungen geschildert (Bauchund<br />

Kopfschmerzen, Verdauungs- und<br />

Schlafstörungen). Im direkten Kontakt<br />

fällt die eingeschränkte Mimik und Gestik<br />

auf und Aussagen wie: «Ich habe niemanden,<br />

der mich mag.»<br />

Bei Nichterfassen einer Depression besteht<br />

die Gefahr einer suizidalen Entwicklung,<br />

vor allem in der Adoleszenz. Komorbide<br />

Teilleistungsstörungen mit den damit zusammenhängenden<br />

Leistungseinbussen<br />

können eine depressive Verstimmung akzentuieren.<br />

Suizid ist, nach Unfällen, die<br />

zweithäufigste Todesursache bei Jugendlichen<br />

und jungen Erwachsenen. Pro<br />

Woche suizidieren sich etwa zwei junge<br />

Menschen in der Schweiz!<br />

Eine kompetente Exploration und Behandlung<br />

ist in diesem Fall angezeigt. Es<br />

lohnt sich, mit dem Jugendlichen die Beziehung<br />

zu intensivieren und allenfalls<br />

schriftlich einen «<strong>No</strong>tfallvertrag» abzuschliessen,<br />

die diesen verpflichtet, z. B.<br />

sich beim Kinderarzt zu melden, bevor<br />

er …<br />

Manchmal zeigen Kinder und Jugendliche<br />

unspezifische Symptome und Verhaltensweisen,<br />

die schlecht einzuschätzen sind.<br />

Hat das Kind etwas oder nicht? Dazu gibt<br />

es auch Fragebogen für Eltern und Jugendliche.<br />

Bei den «zehn S» hätten durchaus noch<br />

andere Begriffe eine Berechtigung, berücksichtigt<br />

zu werden: Saufen, Schüchternheit<br />

und Tics, Spezialernährung zum<br />

Muskelaufbau (Anabolika), Spezialdiäten<br />

zum Gewichtsverlust (Anorexie) und Sexualaufklärung.<br />

Sie sehen, in der Praxis<br />

für Jugendliche haben es die «S» in sich.<br />

Wir denken, durch die Einrichtung einer<br />

«Walk-in Klinik» die Schwelle für die Jugendlichen<br />

zu ihrem Vorteil gesenkt zu<br />

haben. Die Adoleszenten sind in der Pädiatrischen<br />

Praxis das «Sahnehäubchen»<br />

im kinderärztlichen Alltag. Diese Zeilen<br />

möchten Mut machen, sich den Problemen<br />

dieser Altersgruppe engagiert anzunehmen.<br />

Sie haben oft niemand anderen,<br />

der ihnen zuhört. Kurse und Weiterbildungen<br />

zu diesem Thema können dem<br />

Arzt helfen, seine Unsicherheiten anzugehen,<br />

um sich dieser Altersgruppe kompetenter<br />

anzunehmen. Die Adoleszenten<br />

haben es verdient, und werden es ihm mit<br />

einer wertvollen Beziehung danken! ■<br />

Korrespondenzadresse<br />

Dr. med. Thomas Baumann<br />

Kinderarzt & Entwicklungspädiater<br />

Gruppenpraxis für Kinder und<br />

Jugendliche<br />

Bürgerspital<br />

4500 Solothurn<br />

tombaum@gawnet.ch<br />

Interessenskonflikt: Der Autor erklärt,<br />

dass kein Interessenskonflikt besteht.<br />

Manuskriptdaten eingereicht: 1.5.2013, revidierte<br />

Fassung angenommen: 20.6.2013.<br />

Bibliographie<br />

1. Baumann T: Atlas der Entwicklungsdiagnostik.<br />

3. Aufl. Stuttgart; Thieme-Verlag: 2013.<br />

2. Baumann T, Alber R: Schulschwierigkeiten.<br />

Bern; Hans Huber Verlag: 2011.<br />

3. Dörr H-G, Rascher W: Jugendmedizin. München:<br />

Urban & Fischer, 2002.<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

47


PerspeCTIVES<br />

4. Greydanus D, Patel D: Dilip R: Essential Adolescent<br />

Medicine (Essentials of Pediatrics).<br />

New York: Mcgraw Hill Medical, 2008.<br />

5. Goldenring JM, Cohen E: Getting into adolescent<br />

heads. Contemp. Pediatr 1988; 5: 75–90.<br />

6. Rasmussen P, Gillberg C: AD(H)D, hyperkinetic<br />

disorders, DAMP, and related behaviour<br />

disorders. In Withmore K: A neurodevelopmental<br />

Approch to specific learning disorders.<br />

London: MacKeith Press, 1999.<br />

7. Slap G: Adolescent Medicine: Requisites (Requisites<br />

in Pediatrics). Philadelphia: CV Mosby<br />

Co., 2008.<br />

8. Stier B, Weissenrieder N: Jugendmedizin. Heidelberg:<br />

Springer, 2006.<br />

9. Rutishauser C, Navratil F: Zwischen Pädiatrie<br />

und Erwachsenenmedizin – ärztliche Betreuung<br />

Jugendlicher in der Schweiz. Schweiz<br />

Med Forum 2004; 4:1159–1565.<br />

Antworten zu den Lernfragen<br />

1. Antwort c) ist richtig.<br />

2. Antwort d) ist richtig.<br />

3. Antwort b) ist richtig.<br />

48 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


PERSPECTIVES<br />

L’objet choisi<br />

Un regard ancien vers l’intérieur<br />

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />

Le Musée de la main à Lausanne présente<br />

dans un diaporama confectionné pour le<br />

500e anniversaire d’André Vésale un<br />

exemple impressionnant de l’art ancien de<br />

la dissection.<br />

En 1543, André Vésale créa avec son ouvrage<br />

De humani corporis fabrica certes<br />

l’atlas anatomique le plus connu de tous<br />

les temps, mais pas le premier. D’après les<br />

connaissances actuelles, cet honneur revient<br />

à Guido da Vigevano de Padoue, un<br />

médecin et inventeur. Contrairement à<br />

une idée largement répandue, les dissections<br />

du corps humain avaient déjà lieu<br />

au Moyen Age. Dans un premier temps<br />

pour des raisons légales en cas de décès<br />

d’origine douteuse, depuis la première<br />

moitié du XIVe siècle aussi pour la formation<br />

en anatomie.<br />

En 1345, Vigevano rédigea un ouvrage<br />

illustré sur l’anatomie confectionné sur du<br />

vélum, un papier parchemin obtenu à<br />

partir de peau de veau, dont les couleurs<br />

sont restées jusqu’à ce jour très lumineuses.<br />

Le deuxième personnage caractérisé<br />

par des lettres rouges représente un<br />

médecin effectuant une dissection de<br />

corps humain. Son regard sérieux se porte<br />

d’abord sur le visage du mort pendant qu’il<br />

ceinture le cadavre en position débout et<br />

qu’il ouvre la cavité abdominale à l’aide<br />

d’un instrument. Le commentaire en latin<br />

explique les organes selon Galien, qui<br />

devenu un dogme, a marqué la médecine<br />

occidentale bien au-delà du Moyen Age.<br />

Bien que Vésale ait pu démentir certaines<br />

suppositions erronées de Galien 200 ans<br />

plus tard, sa célèbre fabrica présente malgré<br />

tout des traces de cette tradition de<br />

pensée. <br />

■<br />

Ouverture de l’abdomen, Ms 334/569 fig. 2 du Liber notabilium Philippi Septimi,<br />

francorum regis, a libris Galieni extractus de Guido da Vigevano, 1345.<br />

© Wellcome Library, London<br />

Anatomies. De Vésale Au Virtuel<br />

Musée de la Main<br />

Rue du Bugnon 21<br />

1011 Lausanne<br />

13.2.–17.8.<strong>2014</strong><br />

www.verdan.ch/verdan-home.htm<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

49


PerspeCTIVES<br />

compendium.ch: aide à la<br />

décision clinique étendue pour<br />

les médecins-assistant(e)s<br />

Base de données de référence centrale, complète et à jour sur les médicaments, compendium.ch est la<br />

seule ressource en ligne en son genre à être gérée par une équipe de rédaction spécialisée. A compter<br />

du 20 mars <strong>2014</strong>, Documed étendra son offre d’informations cliniquement et économiquement<br />

pertinentes, permettant l’inclusion de contenus spécifiques pour les hôpitaux ou sociétés de médecins.<br />

Comme en attestent les enquêtes auprès<br />

des utilisateurs, les besoins des spécialistes<br />

sont en train d’évoluer du fait de la complexité<br />

croissante des traitements. Ainsi, le<br />

choix des médicaments devient plus difficile<br />

car le nombre de produits pris en parallèle<br />

par les patients ne cesse d’augmenter.<br />

Or, les professionnels de la santé n’ont<br />

souvent pas le temps de consulter l’information<br />

professionnelle approuvée par les<br />

autorités, qui couvre plusieurs pages. Au<br />

quotidien, la solution qui a fait ses preuves<br />

consiste en un accès rapide à des informations<br />

succinctes rédigées par des professionnels<br />

(infos compactes) et reliées à des<br />

données pertinentes de nature clinique et<br />

économique.<br />

compendium.ch fournit l’aide désirée, soutenant<br />

les professionnels de la santé dans<br />

la prise de décisions complexes sur les<br />

médicaments. La base de données affiche<br />

les éventuels risques spécifiques au patient<br />

du traitement médicamenteux sélectionné<br />

et présente des alternatives possibles.<br />

swiss-rx-login<br />

Pour accéder à www.compendium.ch, les membres du<br />

personnel hospitalier doivent, à compter du 20 mars <strong>2014</strong>,<br />

s’inscrire une fois avec le login rx de la fondation refdata.<br />

Celui-ci se compose d’un nom d’utilisateur/adresse<br />

e-mail/GLN et du mot de passe.<br />

– Les médecins-assistant(e)s et médecins, comme tous<br />

les membres des professions médicales universitaires,<br />

peuvent utiliser le mot de passe existant ou se connecter<br />

directement via https://swiss-rx-login.ch.<br />

– Les membres du personnel d’un hôpital ou d’un home<br />

médicalisé s’inscrivent avec leur GLN ou l’adresse e-<br />

mail confirmée de leur institution.<br />

– Le personnel hospitalier ou d’établissements médicosociaux<br />

s’identifie avec son GLN ou l’adresse e-mail<br />

validée de son institution.<br />

Toutes les étapes de connexion sont décrites sur https://<br />

swiss-rx-login.ch.<br />

Epaulée par un service informatique,<br />

Documed a constitué une équipe de rédaction<br />

formée de spécialistes en médecine<br />

et pharmacie. Ces derniers organisent<br />

les informations existantes et les relient<br />

ensuite à d’autres renseignements pertinents<br />

sur le plan clinique. Les infos compactes<br />

des médicaments rédigées par ces<br />

scientifiques constituent la clé de voûte de<br />

l’offre d’informations. Elles contiennent<br />

toutes les données cliniques et économiques<br />

pertinentes, telles que les limitations<br />

de remboursement par les caissesmaladie<br />

ou les quotes-parts. Grâce aux<br />

photos de produit d’Identa, la prise du<br />

médicament peut être préparée en bonne<br />

et due forme. Enfin, la base de données<br />

des interactions et les indications relatives<br />

aux posologies pédiatriques, mises à disposition<br />

par l’Hôpital pour enfants de<br />

Zurich, contribuent à accroître la sécurité<br />

en matière de décision.<br />

Dès le 20 mars: élargissement des<br />

fonctionnalités et du contenu, avec<br />

une protection par mot de passe<br />

Les modifications de données ayant trait à<br />

la sécurité et les nouvelles autorisations de<br />

produits apparaissent déjà à la page d’accueil.<br />

Outre le masque de recherche convivial<br />

comportant différentes options (recherche<br />

Google), la classification thérapeutique<br />

éprouvée conduit directement à une<br />

présélection de médicaments en fonction<br />

du patient. Les informations patients sont<br />

désormais incluses en italien également.<br />

Les sociétés de médecins, hôpitaux, homes<br />

et fabricants de médicaments ont la possibilité<br />

de télécharger sur compendium.ch<br />

des contenus professionnels ou spécifiques<br />

à des groupes cibles. Des indications d’un<br />

intérêt particulier pour les médecinsassistant(e)s<br />

et les médecins, telles que des<br />

listes hospitalières ou des informations sur<br />

l’utilisation d’un produit, peuvent ainsi<br />

être intégrées. La base de données des<br />

interactions et les indications posologiques<br />

off-label de l’Hôpital pour enfants<br />

de Zurich contribuent à accroître la sécurité<br />

en matière de décision.<br />

Conformément aux prescriptions légales<br />

ou aux souhaits des auteurs, l’accès aux<br />

offres d’informations de compendium.ch<br />

qui vont au-delà des informations professionnelles<br />

approuvées est réservé aux professionnels<br />

de la santé. Ces informations<br />

doivent désormais être protégées par mot<br />

de passe, mais l’inscription n’est nécessaire<br />

qu’une seule fois (voir l’encadré).<br />

Les fonctions de base, telles que la recherche<br />

de produits et l’affichage des informations<br />

professionnelles et patients,<br />

restent utilisables sans mot de passe.<br />

Sécurité de la médication: une<br />

tâche commune des entreprises<br />

pharmaceutiques et des médecins<br />

traitants<br />

Une grande majorité des entreprises pharmaceutiques<br />

ainsi que d’innombrables<br />

hôpitaux et professionnels de la santé<br />

soutiennent activement la préparation et<br />

l’élargissement des informations professionnelles<br />

et patients sur compendium.ch.<br />

Toutes les parties prenantes reconnaissent<br />

l’importance de la contribution apportée<br />

à la sécurité de la médication par compendium.ch,<br />

en sa qualité de plate-forme<br />

d’information complète, à jour et gérée<br />

par des rédacteurs qualifiés.<br />

Questions<br />

Matthias Sonnenschein, responsable<br />

Business Development, Document & e-<br />

mediat SA, Tél. 058 851 21 25/Portable<br />

079 252 65 20 matthias.sonnenschein@<br />

documed.ch<br />

DOCUMED ET E-MEDIAT, DES ENTRE-<br />

PRISES DU GROUPE GALENICA<br />

50 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


mediservice Vsao-asmac<br />

BOÎTE<br />

AUX LETTRES<br />

Isabel Saidi,<br />

conseillère en assurances MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

J’aimerais m’acheter un vélo électrique. Y a-t-il du point de vue juridique<br />

une différence par rapport à un vélo normal? Et qu’en est-il de<br />

l’assurance?<br />

Contrairement à d’autres pays européens, en Suisse, les vélos électriques sont considérés<br />

comme des cyclomoteurs. En outre, on distingue entre cyclomoteurs légers et cyclomoteurs.<br />

Cette distinction se répercute sur les dispositions légales. En principe, l’âge minimal<br />

est de 14 ans. De plus, les vélos électriques doivent emprunter les pistes cyclables. Si<br />

les routes sont interdites aux cyclomoteurs, elles peuvent malgré tout être empruntées,<br />

toutefois avec le moteur déclenché (cyclomoteur).<br />

• Cyclomoteur léger: Les vélos électriques dont la puissance maximale du moteur ne<br />

dépasse pas 500 W et la vitesse maximale de 25 km/h tombent dans cette catégorie.<br />

Ils sont soumis aux mêmes dispositions que celles applicables pour les vélos classiques.<br />

Comme depuis 2012, les vélos n’ont plus besoin de vignette, les dommages envers les<br />

tiers sont couverts par l’assurance responsabilité civile privée. Les personnes qui circulent<br />

sur un vélo électrique «léger» doivent donc disposer d’une assurance responsabilité<br />

civile qui couvre les accidents de vélo.<br />

• Cyclomoteur: Les vélos électriques de cette catégorie affichent une puissance du<br />

moteur de 500 à 1000 W et atteignent une vitesse maximale de 45 km/h. Pour être<br />

autorisé à conduire de tels véhicules, il faut être titulaire du permis de catégorie M,<br />

d’une plaque d’immatriculation ainsi que d’une vignette. Par ailleurs, il faut conclure<br />

une assurance responsabilité civile annuelle pour le cyclomoteur. Vous pouvez soit<br />

adhérer à l’assurance collective cantonale ou à une assurance privée ou d’association.<br />

La vignette valable atteste de l’existence de l’assurance responsabilité civile. Lors de<br />

l’achat, les commerces spécialisés remettent généralement la plaque d’immatriculation<br />

et la vignette. Le permis de conduire est établi par l’office de la circulation routière<br />

cantonal sur la base d’un examen théorique. Il n’y a pas d’examen pratique. Le port<br />

du casque est obligatoire pour les cyclomoteurs, alors qu’il n’est que recommandé<br />

pour les cyclomoteurs légers.<br />

Vous avez encore des questions? Appelez-nous au numéro 031 350 44 22 ou<br />

envoyez-nous un e-mail à info@mediservice-asmac.ch.<br />

A la recherche de l’emploi idéal?<br />

Trouvez votre bonheur sur<br />

la bourse de l’emploi en ligne<br />

www.jobmed.ch<br />

Assurance de personnes<br />

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assurance de patrimoine<br />

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Conseil en prévoyance /<br />

en gestion financière<br />

Solutions exclusives pour les membres<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

• 031 350 44 22 – nous sommes là pour vous.<br />

• www.mediservice-asmac.ch – pour en savoir davantage.<br />

• www.carrieremedicale.ch – la plate forme de carrière<br />

avec aides à la décision.<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

51


mediservice VSAO-asmac<br />

PORTRAIT DE NOTRE PARTENAIRE:<br />

Sanitas. Pour la vie.<br />

Parce que dans la vie les besoins changent,<br />

Sanitas vous propose des produits adaptés<br />

à chaque situation. Avec une offre<br />

moderne en solutions d’assurance qui<br />

garantissent protection et sécurité toute<br />

une vie durant.<br />

Figurant parmi les assurances-maladie leaders<br />

sur le marché suisse, Sanitas propose, pour<br />

chaque situation de vie, le produit adéquat et<br />

des solutions d’assurance modernes pour les<br />

assurances de base et complémentaires.<br />

Qu’elle réponde aux exigences élevées des<br />

assurés Preference, aux attentes de qualité des<br />

clients Original ou aux besoins peu compliqués<br />

via l’offre Compact: Sanitas reste, en tant que<br />

partenaire sur le long terme, un assureur<br />

flexible et innovant qui développe ses prestations<br />

en phase avec son temps.<br />

Une réussite pérenne depuis plus de 55 ans<br />

Fondé en 1958, le groupe Sanitas figure,<br />

avec quelque 800 000 assurés, env. 700 collaborateurs<br />

dans toutes les régions linguistiques<br />

ainsi qu’un volume de primes de<br />

2,5 milliards de francs, parmi les assureurs<br />

maladie leaders sur le marché suisse. Sous<br />

les marques Sanitas, Wincare et Compact,<br />

Sanitas assure ses clients via les modèles<br />

d’assurance adaptés à chaque situation de<br />

vie contre les conséquences financières<br />

d’une maladie ou d’un accident ainsi qu’en<br />

cas de grossesse. Vous trouverez de plus<br />

amples informations sur le site Internet de<br />

Sanitas (www.sanitas.com/Corporate) ou<br />

dans notre rapport de gestion (www.report.<br />

sanitas.com).<br />

Les solutions d’assurance-maladie de Sanitas offrent protection et sécurité<br />

toute une vie durant.<br />

De réelles possibilités de choix dans l’assurance<br />

de base<br />

Chez Sanitas, les clients disposent, déjà dans<br />

l’assurance de base, d’une grande liberté de<br />

choix. Le modèle standard Basic leur permet<br />

ainsi de choisir librement leur fournisseur de<br />

prestations. Par ailleurs, Sanitas propose au<br />

total quatre modèles d’assurance différents<br />

accompagnés de séduisants rabais sur les<br />

primes. Avec le modèle CareMed, les clients<br />

choisissent eux-mêmes leur médecin de famille.<br />

Avec CallMed, vous bénéficiez, pour<br />

toute question relative à la santé, d’une assistance<br />

téléphonique par des médecins du<br />

centre télémédical. Avec le modèle NetMed,<br />

la première consultation ainsi que la coordination<br />

du traitement sont effectuées par un<br />

médecin membre d’un réseau de médecins ou<br />

exerçant dans un cabinet de groupe. Enfin,<br />

avec Compact One, les clients s’engagent à<br />

demander tout d’abord conseil par téléphone.<br />

Toutefois, en contrepartie, ils bénéficient<br />

d’attrayantes prestations complémentaires<br />

pour les familles (p. ex. hotline pédiatrique<br />

gratuite).<br />

Les assurances complémentaires ambulatoires<br />

comblent les lacunes<br />

Les assurances complémentaires ambulatoires<br />

de Sanitas aident à combler les lacunes de<br />

l’assurance de base. Avec Sanitas, vous êtes<br />

intégralement assurés, toute votre vie durant:<br />

avec l’assurance complémentaire intelligente<br />

Classic, les célibataires et les couples sont<br />

idéalement couverts. Family est l’assurance<br />

complémentaire destinée aux familles, avec un<br />

compte de prestations au choix, et Jump représente<br />

l’assurance complémentaire futée pour<br />

les jeunes adultes (de 19 à 25 ans).<br />

Assurances complémentaires d’hospitalisation<br />

séduisantes<br />

Sanitas propose à ses clients différentes assurances<br />

complémentaires d’hospitalisation qui<br />

les couvrent également en cas d’urgence à<br />

l’étranger. Avec une assurance d’hospitalisation<br />

en division commune, vous choisissez<br />

librement l’établissement parmi tous les hôpitaux<br />

de soins aigus de Suisse reconnus par<br />

Sanitas et bénéficiez d’une couverture intégrale<br />

pour les traitements d’urgence stationnaires<br />

à l’étranger. Grâce aux solutions en<br />

division demi-privée ou privée, les clients<br />

profitent d’une couverture de haut niveau en<br />

cas d’hospitalisation ou d’urgence en Suisse<br />

comme à l’étranger, tout en bénéficiant d’un<br />

accès privilégié au savoir des spécialistes et<br />

à la médecine de pointe.<br />

■<br />

52 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


mediservice Vsao-asmac<br />

Les fenêtres oscillo-battantes<br />

attirent les voleurs<br />

En Suisse, un cambriolage se produit toutes les huit minutes, et la tendance est à la hausse. Les<br />

immeubles collectifs sont la cible préférée des cambrioleurs. Et dans la plupart des cas, ils entrent<br />

par les fenêtres et les portes. Chaque cambriolage est une expérience traumatique. Ce qui est particulièrement<br />

contrariant, c’est quand on constate que certaines valeurs ne sont pas remboursées<br />

par l’assurance.<br />

Barbara Reber, Marketing/Communication, MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong>, en collaboration avec Zurich Connect<br />

C’est vite arrivé! Pressé le matin, on ne<br />

veut pas arriver en retard au travail, on<br />

oublie de fermer la fenêtre entrouverte de<br />

la salle de bain. Le soir, c’est la mauvaise<br />

surprise: des voleurs en ont profité pour<br />

pénétrer dans le domicile et emporter les<br />

objets de valeur. Comme c’est rageant! Et<br />

ce qui est encore plus rageant, c’est que<br />

précisément dans ce cas, les valeurs pécuniaires<br />

ne sont pas assurées.<br />

Quand il y a usage<br />

de la force<br />

La plupart des assurances inventaire du<br />

ménage assurent à la fois les dommages<br />

par vol au domicile avec effraction par la<br />

force et ce qu’on désigne comme les<br />

«dommages par vol simple» après effraction<br />

mais sans usage de la force. Les fenêtres<br />

mises en position inclinée sont des<br />

cibles appréciées des voleurs, celles-ci offrant<br />

peu de résistance et pouvant être<br />

ouvertes pour ainsi dire sans bruit. La<br />

dextérité utilisée n’est pas assimilée à<br />

l’usage de la force au sens du contrat<br />

d’assurance. L’indemnisation de l’assurance<br />

dans de tels cas s’effectue alors dans<br />

les limites de la couverture pour vol<br />

simple. Cependant, dans ce cas, les valeurs<br />

pécuniaires ne sont pas assurées. En revanche,<br />

les bijoux sont la plupart du temps<br />

assurés pour un montant limité.<br />

Il est donc recommandé de fermer fenêtres<br />

et portes, même en cas de courtes absences<br />

et, en règle générale, de conserver le moins<br />

possible de numéraire ou autres valeurs<br />

pécuniaires à son domicile.<br />

Vérifier la somme<br />

d’assurance<br />

Et qu’en est-il de l’inventaire du ménage?<br />

Il est généralement assuré à sa valeur à<br />

neuf. Cela signifie qu’en cas de sinistre, le<br />

prix estimé correspondra au prix que vous<br />

devriez aujourd’hui payer pour l’acquisition<br />

d’un objet équivalent. Il est cependant<br />

utile de vérifier de temps à autre la somme<br />

d’assurance: être trop couvert coûte cher<br />

mais ne pas être suffisamment couvert<br />

peut l’être aussi! Si l’inventaire du ménage<br />

est sous-assuré à 50% et si l’ordinateur<br />

portable d’une valeur de 2000 francs est<br />

volé dans l’appartement, seule la moitié de<br />

la valeur effective sera remboursée. Une<br />

somme d’assurance idoine évite bien des<br />

soucis en cas de sinistre et notamment les<br />

conséquences financières à supporter soimême<br />

en cas de sous-assurance.<br />

Un entretien avec votre expert en assurances<br />

ne manquera pas d’être utile. ■<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et Zurich<br />

Connect collaborent avec succès depuis<br />

de nombreuses années. Vous trouverez<br />

toutes les informations sur les<br />

offres de Zurich Connect à l’adresse<br />

www.zurichconnect.ch/partnerfirmen.<br />

Vous pourrez y calculer votre prime<br />

individuelle et établir votre offre personnalisée.<br />

Pour ce faire, vous aurez<br />

besoin des données de connexion suivantes:<br />

login: asmac, mot de passe:<br />

docteur. Vous pouvez aussi demander<br />

une offre sans engagement au 0848<br />

890 190. Ce numéro est exclusivement<br />

réservé aux membres de MEDISER-<br />

VICE <strong>ASMAC</strong>. Bien évidemment que<br />

vous pouvez aussi adresser toutes vos<br />

questions à MEDISERVICE VSAO-AS-<br />

MAC: par téléphone au numéro 031<br />

350 44 22 ou par e-mail info@mediservice-asmac.ch.<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

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Publireportage<br />

54 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


Publireportage<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

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Publireportage<br />

56 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>


mediservice Vsao-asmac<br />

Où êtes-vous imposable?<br />

Où et quand doit-on déclarer quoi? Ces questions sont récurrentes et il n’est pas rare que<br />

pour l’expert aussi, la réponse ne soit pas toujours claire. J’aimerais vous présenter ci-après<br />

les principales règles en la matière.<br />

Werner A. Räber<br />

Le domicile fiscal d’une personne est à<br />

l’endroit où elle séjourne avec l’intention<br />

de s’établir durablement. Le domicile fiscal<br />

des personnes qui séjournent alternativement<br />

en différents lieux se trouve à<br />

l’endroit où leurs attaches économiques et<br />

personnelles sont les plus fortes. S’il s’agit<br />

d’une famille, le lieu de domicile de la<br />

famille est presque toujours aussi considéré<br />

comme domicile fiscal. Le domicile<br />

fiscal des personnes célibataires qui séjournent<br />

à proximité de leur lieu de travail<br />

en semaine et chez leurs parents le weekend<br />

peut rester au lieu d’établissement<br />

parental, à moins qu’elles n’aient plus de<br />

30 ans, qu’elles vivent en concubinage à<br />

leur lieu de séjour à la semaine ou qu’elles<br />

séjournent là depuis plus de cinq ans.<br />

Dans ce cas, on admet en général que le<br />

centre de leurs intérêts vitaux se trouve là<br />

où elles séjournent la semaine à proximité<br />

de leur lieu de travail.<br />

toutefois pris en compte que pour déterminer<br />

le taux d’imposition.<br />

Le moment de l’imposition est déterminé<br />

selon le principe d’entrée. Si par exemple<br />

le bonus 2013 est versé en mai <strong>2014</strong>, il ne<br />

figurera qu’en <strong>2014</strong> sur le certificat de<br />

salaire. Si toutefois le bénéficiaire du bonus<br />

est déjà parti à l’étranger avant le<br />

versement, la Suisse conserve le droit<br />

d’imposition et le bonus est frappé de<br />

l’impôt à la source.<br />

■<br />

Le droit fiscal suisse se base normalement<br />

sur le principe de résidence. Le salarié doit<br />

donc déclarer la totalité de son revenu de<br />

l’activité lucrative au lieu de domicile et<br />

non pas au lieu de travail. Seule exception<br />

qui déroge à ce principe: si un accord de<br />

double imposition s’applique pour des<br />

rapports transfrontaliers et que ce dernier<br />

fixe une autre règle. Tous les revenus des<br />

biens mobiliers, notamment les intérêts et<br />

dividendes d’avoirs d’épargne et de titres,<br />

mais aussi les dividendes de participations<br />

dans une Sàrl ou une SA sont imposés au<br />

lieu de domicile. Dans ce contexte, le fait<br />

que ces avoirs soient déposés dans une<br />

banque en Suisse ou n’importe où ailleurs<br />

à l’étranger ou que le siège de la société<br />

distributrice soit à l’étranger ne joue pas<br />

de rôle. Pour les revenus de l’étranger, une<br />

double imposition (partielle) n’est pas<br />

exclue, notamment si aucun accord de<br />

double imposition ne s’applique.<br />

Si vous vous êtes installé dans un autre<br />

canton l’année dernière, vous êtes assujetti<br />

à l’impôt pour l’année entière dans le<br />

canton où vous étiez domicilié au 31 décembre<br />

de l’année fiscale. La même règle<br />

s’applique dans la plupart des cantons en<br />

cas de changement de commune de domicile<br />

dans le canton. Quelques cantons<br />

appliquent d’autres règles, comme p. ex.<br />

le canton de Zurich où la date de référence<br />

est fixée au 1er janvier. Une autre exception<br />

vaut pour le retrait de fonds de prévoyance.<br />

Ceux-ci sont soumis au droit<br />

d’imposition au lieu de domicile au moment<br />

du versement.<br />

Si une personne exploite sa propre entreprise,<br />

le lieu d’imposition est fixé suivant<br />

la forme juridique. Une entreprise individuelle<br />

déclare la totalité du bénéfice au<br />

siège social. Pour les sociétés en nom collectif,<br />

le salaire est imposé au lieu de domicile,<br />

le bénéfice au siège social. Les SA<br />

et Sàrl déclarent le bénéfice de l’entreprise<br />

au siège social. Le salaire et les dividendes<br />

du propriétaire sont par contre imposés à<br />

son lieu de domicile.<br />

Pour les biens immobiliers, c’est en général<br />

le principe du lieu qui s’applique. Cela<br />

vaut pour l’impôt sur le revenu et sur la<br />

fortune ainsi que pour l’impôt sur les<br />

donations et les successions. Les biens<br />

immobiliers situés à l’étranger doivent<br />

également être déclarés en Suisse. Le revenu<br />

et la fortune en résultant ne sont<br />

N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong><br />

57


Impressum<br />

adresses de contact des sections<br />

N o 2 • 33 e année • <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10 A, case postale 7255, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef/ca),<br />

Christiane Arnold (cra), Franziska Arnold (fa),<br />

Jan Vontobel (jv), Sophie Yammine (sy), Lukas Staub (ls)<br />

BL/BS<br />

BE<br />

FR<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />

Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

VSAO Sektion Bern, Geschäftsführerin: Rosmarie Glauser, Fürsprecherin,<br />

Schwarztorstrasse 22, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />

fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

ASMAF Section Fribourg, case postale, 1708 Fribourg,<br />

webmaster@asmaf.ch, www.asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

Comité directeur<br />

Daniel Schröpfer, président<br />

Ryan Tandjung, vice-président<br />

Christoph Bosshard, Cyrill Bühlmann, Marie-Claire<br />

Desax, Guillaume Favre, Lars Frauchiger, Gert<br />

Printzen, Miodrag Savic, Urs Sieber, Hervé Spechbach,<br />

Raphael Stolz, Sonja Trüstedt, Marino Urbinelli,<br />

Felix Widmer (swimsa)<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, Geschäftsstelle: case postale 697, 7002 Chur,<br />

téléphone 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Section Jura, Dr méd. Carlos Munoz,<br />

chemin des Vauches 7, 2900 Porrentruy, téléphone 032 465 65 65,<br />

cfmunoz@bluewin.ch<br />

amine@asmac.ch<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli Publikationen AG<br />

Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette: Tom Wegner<br />

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Axel Springer Schweiz AG, Fachmedien<br />

Förrlibuckstrasse 70, case postale, 8021 Zurich<br />

Téléphone 043 444 51 02, fax 043 444 51 01<br />

vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

21 361 exemplaires imprimés<br />

20 680 exemplaires certifiés REMP, base 2013<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 3/<strong>2014</strong> paraîtra en juin <strong>2014</strong>.<br />

Sujet: Troupeau, Rudel, Flock<br />

© 2013 by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica<br />

Ticinesi, Avv. Marina Pietra Ponti, Viale S. Franscini 17,<br />

6904 Lugano, telefono 091 922 95 22, fax 091 923 61 71,<br />

pietraponti@ticino.com<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

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ASMAVAL, Jessika Mermoud, rte de Chippis 55a, 1950 Sion,<br />

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Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

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de l’association média suisses<br />

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Zürcher Spitalärzte und Spitalärztinnen VSAO, Dr. R. M. Reck,<br />

Bahnhofstrasse 3, 8610 Uster, téléphone 044 941 46 78, fax 044 941 46 67,<br />

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58 VSAO JOURNAL <strong>ASMAC</strong> N O 2 <strong>Avril</strong> <strong>2014</strong>

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