Production Maintenance n°55
Converger vers la maintenance du futur
Converger vers la maintenance du futur
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
PréVention Des risQues<br />
« Nous luttons avant tout contre l’idée<br />
que l’EPI supprime tout danger »<br />
Le principal danger d’un gant universel<br />
résiderait dans le sentiment de surprotection<br />
de gaz sans se pincer les doigts, des opérations désormais automatisées<br />
à Nanterre via un bras de robot. « Il existe plus de dix<br />
sortes de gants portés sur le site. La problématique réside dans le<br />
fait qu’il n’y a pas de gant universel, ni en mesure de répondre à<br />
tous les risques ». Une problématique mais pas nécessairement<br />
un problème car, comme le précise Fabien Surmont, le principal<br />
danger d’un gant universel résiderait dans le sentiment de<br />
surprotection qui pourrait progressivement animer les opérateurs,<br />
et par là même oublier pour quels risques l’équipement les<br />
protège. Mais on n’en est pas là et pour l’heure, lorsque l’on porte<br />
un gant protégeant des produits chimiques, il ne va pas nécessairement<br />
pouvoir être utilisé pour faire de la manutention.<br />
revenir sur les règles établies<br />
En matière de bonnes pratiques et de conseils d’utilisation, il<br />
est un point à ne pas négliger dans le choix des gants de protection,<br />
celui du confort ; « trop souvent mis de côté, ce critère est<br />
pourtant primordial à la fois pour une utilisation effective et<br />
systématique de l’équipement mais aussi pour la bonne mise en<br />
œuvre des opérations. C’est pourquoi après avoir présélectionné<br />
plusieurs modèles, en réponse au niveau de protection souhaité,<br />
on implique directement le personnel en lui faisant tester les gants<br />
afin de recueillir leurs remarques après huit heures d’utilisation ».<br />
Une fois les équipements adoptés, il est de mise de ne pas laisser<br />
les imperfections de l’EPI envahir le quotidien des opérateurs<br />
; « si l’on s’aperçoit qu’un modèle de gants présente après<br />
coup des problèmes, il ne faut pas hésiter à revenir sur ce choix.<br />
L’idée est d’inciter les utilisateurs à nous faire part de toutes leurs<br />
remarques même si celles-ci doivent remettre en question les<br />
règles établies », insiste Fabien Surmont. L’utilisateur doit absolument<br />
se sentir libre de ses choix et de changer d’EPI quand<br />
il en ressent le besoin. Enfin, en matière de port de l’EPI en<br />
lui-même, chez Shell, les gants sont en libre-service. L’idée :<br />
ne pas être économe en équipement de protection, en changer<br />
avant l’usure ; « nous assurons une fréquence de remplacement<br />
pour être sûrs que l’EPI remplit bien sa fonction. Aussi, nous<br />
formons le personnel afin de reconnaître les niveaux d’usure des<br />
EPI et à quel moment ils doivent être remplacés ».<br />
La culture HSE s’illustre à merveille lorsque les opérateurs ne<br />
se posent plus la question de savoir quoi porter en fonction de<br />
l’endroit où ils se trouvent et des tâches qu’ils ont à réaliser. Car<br />
comme le rappelle Fabien Surmont, « les nouveaux process ou<br />
techniques de management, au même titre que les solutions techniques,<br />
y compris les plus innovantes en la matière, ne régleront<br />
plus rien tant qu’un travail de fond n’aura pas été effectué sur<br />
les comportements humains ». Car c’est bien à ce niveau que se<br />
situe le plus vaste chantier pour une entreprise en matière de<br />
santé et de sécurité. ●<br />
Olivier Guillon<br />
Le secteur des lubrifiants est exposé à des risques<br />
toxiques liés à la manipulation d’additifs<br />
94 Iproduction maintenance • <strong>n°55</strong> • novembre-Décembre 2016