23.08.2017 Views

JOURNAL ASMAC - No 4 août 2017

Identité Maladies des voies respiratoires/BPCO Plus de médecine, moins de bureaucratie!

Identité
Maladies des voies respiratoires/BPCO
Plus de médecine, moins de bureaucratie!

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>No</strong> 4 <strong>août</strong> <strong>2017</strong><br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

<strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

Identité<br />

• Maladies des voies respiratoires/BPCO<br />

• Plus de médecine, moins de bureaucratie!


Une adminis tration<br />

toUte en harmonie<br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

perspectives<br />

Saisie et facturation des prestations, dossier médical informatisé,<br />

agenda … des logiciels compatibles et des synergies optimales<br />

contribuent à une administration performante et harmonieuse au sein<br />

du cabinet. N’hésitez plus à consulter la Caisse des Médecins.<br />

La Caisse des Médecins : une coopérative à vos côtés<br />

Conseils + services + logiciels + formation =<br />

Caisse des Médecins<br />

Caisse des Médecins<br />

Société coopérative . Romandie<br />

Chemin du Curé-Desclouds 1 . 1226 Thônex<br />

Tél. 022 869 46 30 . Fax 022 869 45 07<br />

www.caisse-des-medecins.ch<br />

romandie@caisse-des-medecins.ch<br />

publix.ch


Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

SOMMAIRE<br />

Page de couverture: aebi, grafik & illustration, berne<br />

EDITORIAL<br />

5 De nous à moi<br />

POLITIQUE<br />

7 Politique de la santé: Plus de médecine<br />

et moins de bureaucratie!<br />

9 L’essentiel en bref:<br />

Ce que l’on pense des médecins<br />

FORMATION POSTGRADUÉE /<br />

CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

10 « Ne vous laissez pas décourager »<br />

12 Une Rose pour Coire<br />

<strong>ASMAC</strong><br />

14 4 e édition de l’<strong>ASMAC</strong> Alumni<br />

16 Section Berne<br />

16 Section Zurich<br />

18 Conseil juridique <strong>ASMAC</strong><br />

20 VSAO-<strong>ASMAC</strong> Inside<br />

POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

23 Du soi au moi<br />

26 La gestion de l’identité, une tâche<br />

essentielle<br />

29 De drôles d’oiseaux et d’autres bestioles<br />

31 Au-delà des axiomes traditionnels<br />

33 Une contrainte plutôt qu’une prise en<br />

charge<br />

35 L’identité passe par l’estomac<br />

37 Une affinité pour la technique<br />

40 A propos de la reconnaissance<br />

des visages<br />

PERSPECTIVES<br />

42 Série disciplines médicales –<br />

Actualités en ORL – Ronflements et<br />

apnée obstructive du sommeil: Plus<br />

qu’un simple bruit de fond nocturne<br />

45 Aus der «Therapeutischen Umschau»:<br />

COPD oder Asthma? Unterschiede<br />

und Gemeinsamkeiten in Abklärung<br />

und Diagnostik<br />

49 Plus d’organes pour les transplantations<br />

50 L’objet choisi: Le monde à l’envers<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

51 Boîte aux lettres<br />

54 Impressum<br />

Geborgenheit<br />

CH-3860 Meiringen<br />

Telefon +41 33 972 81 11<br />

www.privatklinik-meiringen.ch<br />

Ein Unternehmen der Michel Gruppe<br />

Ärztliche Leitung:<br />

Prof. Dr. med. Thomas J. Müller<br />

Wo Patienten auch Gäste sind.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

3


STS 0292<br />

LE<br />

VIGARO<br />

262<br />

/ 07.<strong>2017</strong><br />

Plus qu’une newsletter pour la médecine de laboratoire<br />

Dr méd. Edouard H. Viollier, FMH Médecine interne<br />

Dominic Viollier, lic. oec. HSG<br />

<strong>No</strong>tifications push<br />

Pour les urgences et les résultats critiques<br />

Prémisse<br />

Il y a souvent des situations où une transmission des résultats de laboratoire dans les plus<br />

brefs délais est vitale. Lors de ces situations critiques, l’App mobile de Viollier vous informe par<br />

des notifications push anonymisées. Avec un clic sur la notification, le rapport correspondant<br />

s’ouvre immédiatement dans l’App. L’App mobile permet, en outre, l’accès à tous les résultats<br />

de laboratoire générés depuis 1997.<br />

Urgence<br />

Pour toute demande en urgence, une notification<br />

push est immédiatement envoyée au<br />

prescripteur dès qu’un premier résultat est<br />

disponible.<br />

Résultats<br />

critiques<br />

Immédiatement<br />

informé<br />

Lorsqu’un résultat d’analyse pathologique<br />

est classé comme étant critique (‘Critical<br />

value’), il y a une suspicion que le patient se<br />

trouve potentiellement dans une situation<br />

grave engageant son pronostic vital, ce qui<br />

exige une intervention clinique immédiate.<br />

C’est pourquoi, une notification push est<br />

envoyée pour tout résultat critique.<br />

Lundi 19 juin<br />

VIOLLIER<br />

maintenant<br />

F. G., 03.11.1972,<br />

Résultat pour les demandes urgentes<br />

Faire glisser pour en afficher plus<br />

VIOLLIER<br />

maintenant<br />

R. M., 19.04.1952,<br />

Troponine I: 2’416 ng/L | Référence < 40 ng/L<br />

Faire glisser pour en afficher plus<br />

Procédure<br />

Activez les notifications push dans les<br />

paramètres de l’App mobile Viollier de<br />

votre téléphone ou tablette.<br />

Disponibilité<br />

Appuyez pour déverrouiller<br />

Information<br />

Cathrin Oude Holtkamp, cheffe de projet ICT<br />

Ilan Stark, chef de projet ICT<br />

Dr rer. nat. Jürgen Carlsen, chef de projet ICT<br />

Olivier Kobel, Ingénieur dipl. ETS en informatique, responsable du département ICT<br />

Dominic Viollier, lic. oec. HSG, responsable du département Business Development<br />

Rédaction<br />

Dr méd. Maurice Redondo, FMH Hématologie, Spécialiste FAMH en médecine de laboratoire, responsable du département Production Ouest


ÉDITORIAL<br />

Photo: Severin <strong>No</strong>vacki<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong><br />

De nous à moi<br />

Le 31 octobre 1517, Martin Luther publia ses 95 thèses, sans<br />

imaginer que cela déclencherait la Réforme protestante. Au<br />

sud des Alpes, un courant de pensée avait déjà été entamé au<br />

milieu du 14 e siècle pour atteindre son apogée à l’époque de<br />

Luther: la Renaissance. Les deux courants avaient pour point<br />

commun le nouveau regard porté sur l’individu. Au Moyen<br />

Age, l’homme se définissait en premier lieu par son appartenance<br />

à une collectivité, à une structure sociale rigide et sa<br />

soumission à une religiosité omniprésente. La transformation<br />

vers un monde anthropocentrique s’effectuait insidieusement,<br />

mais inexorablement. D’importantes personnalités du monde<br />

artistique remplacèrent des artisans sans nom, l’individu gagna<br />

progressivement en autonomie par rapport à la collectivité.<br />

Dans notre société moderne du «selfie», le moi se considère<br />

comme le centre de l’attention incontesté.<br />

<strong>No</strong>tre Point de mire aborde différentes identités, humaines,<br />

animales ou alimentaires. <strong>No</strong>us parlons de systèmes de sécurité,<br />

de pédiatrie du développement, de variance sexuelle ou<br />

de gestion de l’identité. Une seule chose est sûre: au cours des<br />

500 dernières années, nous avons non seulement évolué du<br />

nous au moi, mais parfois aussi vers le moi multiple.<br />

«Plus de médecine, moins de bureaucratie»: c’est le titre de la<br />

nouvelle campagne de l’<strong>ASMAC</strong> dont l’objectif est de rendre<br />

visibles les innombrables tâches administratives des médecins<br />

hospitaliers. Au lieu de se consacrer à leur métier, nos membres<br />

passent beaucoup trop de leur temps de travail à accomplir des<br />

tâches qui pourraient aussi être assumées par d’autres professions.<br />

Dans un premier temps, ce sont les directions et services<br />

du personnel des hôpitaux qui sont interpellés à ce sujet. Un<br />

jeu de l’échelle sert d’outil de travail. Il illustre la situation<br />

actuelle: deux pas en avant, six en arrière. Une forme simplifiée<br />

du jeu est d’ailleurs jointe à ce numéro du Journal. La<br />

campagne est présentée plus en détail dans la partie Politique.<br />

Vous y trouverez également des informations sur les développements<br />

actuels concernant le pilotage des admissions.<br />

Il faut l’avouer, il n’est pas facile, mais possible d’effectuer sa<br />

formation postgraduée à temps partiel. Anna Meister est cheffe<br />

de clinique et va prochainement terminer sa formation postgraduée.<br />

Dans notre interview, cette mère de trois enfants nous<br />

montre comment elle coordonne ses obligations professionnelles<br />

et familiales et où se situent les obstacles, mais aussi les<br />

avantages. Vous lirez son bilan et quels conseils elle donne à<br />

la rubrique Formation postgraduée/conditions de travail.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

5


Jetzt Offerte anfordern<br />

www.ametiq.com/windows<br />

siMed – Krankengeschichte. Ganz einfach.<br />

siMed ist das integrierte Praxisinformationssystem<br />

für anspruchsvolle und erfolgreiche Ärzte.<br />

siMed – die beliebteste Krankengeschichte.<br />

Jetzt auch auf Windows.<br />

amétiq ag<br />

bahnhofstrasse 1, 8808 pfäffikon sz<br />

sales@ametiq.com, 055 420 46 00<br />

Gagnez un STROMER ST2<br />

sponsorisé de<br />

www.stromerbike.com<br />

…et d'autres prix attractifs!<br />

Profitez des avantages de ces sociétés<br />

coopératives de prévoyance professionnelles !<br />

2 partenaires performants au service des médecins et des étudiants en médecine<br />

www.cmms.ch<br />

www.va-cooperative.ch<br />

6 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POLITIQUE<br />

POLITIQUE DE LA SANTÉ<br />

Plus de médecine et moins<br />

de bureaucratie!<br />

Aujourd’hui, les médecins hospitaliers peuvent consacrer à peine un tiers de leur temps de travail<br />

aux malades . Ils passent une grande partie de la journée à accomplir des tâches administratives.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> dit stop à cette tendance. Par une campagne de sensibilisation, elle veut non seulement<br />

mettre en avant le problème, mais aussi proposer des solutions concrètes.<br />

Marcel Marti, responsable politique et communication/directeur adjoint de l’<strong>ASMAC</strong><br />

La (sur-)charge des médecins à l’hôpital est<br />

hélas un sujet récurrent. D’après la récente<br />

enquête de l’<strong>ASMAC</strong> (plus de détails à ce<br />

sujet dans le Journal n° 3/<strong>2017</strong>), ses<br />

membres engagés à plein temps travaillent<br />

actuellement jusqu’à 56 heures par semaine.<br />

C’est-à-dire environ 10% de plus que<br />

la limite légale. Une étude du CHUV à Lausanne<br />

montre aussi que seul un tiers du<br />

temps de travail bénéficie directement aux<br />

patientes et patients .<br />

Organiser plutôt que<br />

soigner?<br />

Les médecins hospitaliers sont non seulement<br />

soumis à un stress considérable, mais<br />

ils le sont souvent au mauvais endroit. Les<br />

raisons à cela sont évidentes, si l’on consulte<br />

les résultats d’un autre sondage de l’association<br />

(plus de détails sur http://www2.<br />

vsao.ch/content/default.asp?txtParentID=<br />

452&txtCatID=624&news=&txtLangID=<br />

2). En effet, il en ressort que différentes<br />

tâches médicales pourraient être déléguées<br />

à d’autres services, p. ex. l’échange administratif<br />

avec les caisses-maladie/assurances<br />

ou le codage des prestations. 80%<br />

des sondés sont de cet avis. Même neuf<br />

participants sur dix étaient d’avis que<br />

d’autres professions dans l’hôpital pourraient<br />

se charger d’obtenir des informations<br />

externes (résultats de laboratoire, rapports<br />

préliminaires, etc.) ou organiser le suivi (p.<br />

ex. planification des soins à domicile, service<br />

de repas, inscription au home). Plus de<br />

60% des sondés ont estimé qu’il serait possible<br />

d’économiser quatre à six heures ou<br />

plus par semaine s’ils étaient libérés de<br />

toutes les tâches pouvant être déléguées à<br />

des tiers.<br />

Développer des idées par<br />

le jeu<br />

L’<strong>ASMAC</strong> ne pose pas seulement des questions.<br />

Elle agit aussi. Pour stopper cette<br />

tendance et l’inverser, elle lance sous le titre<br />

de «Plus de médecins et moins de bureaucratie!»<br />

la première partie d’une campagne<br />

de sensibilisation. Elle s’adresse en premier<br />

lieu aux directions et services du personnel<br />

des hôpitaux. Il s’agit d’une part du jeu de<br />

l’échelle qui est joint à ce numéro du Journal<br />

(voir au verso du magazine). Il illustre<br />

avec une pincée d’humour les obstacles<br />

bureaucratiques qu’affrontent les jeunes<br />

médecins pour arriver au chevet du malade.<br />

Le jeu peut être commandé au secrétariat<br />

central dans une vraie boîte de jeux<br />

avec des pions et dés de qualité.<br />

D’autre part, une brochure présente les solutions<br />

possibles pour réduire la part des<br />

tâches administratives des médecins, au<br />

bénéfice direct des patients.<br />

L’exemple de l’Ile<br />

L’Hôpital de l’Ile à Berne met déjà en œuvre<br />

de nouvelles idées. La clinique universitaire<br />

de médecine interne générale a réalisé un<br />

projet-pilote de février à juillet 2016. L’objectif<br />

était d’évaluer le rapport coûts/bénéfice<br />

de l’engagement de personnel non<br />

médical pour décharger les médecins-assistant(e)s.<br />

Pour ce faire, le poste de coordinatrice<br />

des soins a été créé. Le test a produit<br />

des résultats réjouissants: moins de travail<br />

administratif pour les médecins, plus d’efficacité<br />

et probablement moins de coûts. En<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

7


POLITIQUE<br />

conséquence, la clinique universitaire prévoit<br />

d’introduire des coordinatrices des<br />

soins dans tous les services et d’analyser<br />

systématiquement les répercussions sur la<br />

satisfaction au travail, les coûts et l’efficacité.<br />

Un exemple qui pourrait faire<br />

école.<br />

■<br />

1 gfs.bern, Begleituntersuchung Swiss DRG, ST<br />

Reha, TARPSY im Auftrag der FMH, Juni–August<br />

2015<br />

2 Wenger et al. (<strong>2017</strong>): Allocation of internal<br />

medicine resident time in a swiss hospital: A<br />

time and motion study of day and evening<br />

shifts. Annals of Internal Medicine<br />

3 Maria M. Wertli; Thomas Beck; Kristina<br />

Tänzler; Manuela Steinacher; Martin Perrig;<br />

Drahomir Aujesky: «Care-Koordinatorin:<br />

Resultate einer Pilotstudie». Bulletin des<br />

médecins suisses, <strong>2017</strong>; 98(20): 661–664.<br />

Pilotage des admissions: la consultation<br />

est en cours<br />

Le Conseil fédéral a mis en consultation jusqu’au 25 octobre <strong>2017</strong> sa proposition pour<br />

un pilotage des admissions définitif. Le projet s’appuie sur un concept à trois niveaux.<br />

Il veut augmenter la qualité et l’économicité pour l’admission des fournisseurs de<br />

prestations ambulatoires à pratiquer à la charge de l’assurance obligatoire des soins.<br />

De plus, la Confédération veut mettre à disposition des cantons un outil efficace pour<br />

endiguer les coûts dans le secteur ambulatoire.<br />

Dans le passé, l’<strong>ASMAC</strong> et la FMH ont exigé que la procédure d’admission soit pilotée<br />

par la qualité et formulé trois propositions dans ce sens: premièrement, effectuer la<br />

formation postgraduée de trois ans pour être admis dans la discipline souhaitée.<br />

Deuxièmement, l’attestation de formation continue doit, contrairement à la réglementation<br />

actuelle, être fournie périodiquement. Et troisièmement, les médecins<br />

doivent prouver par un examen passé en Suisse qu’ils disposent des compétences<br />

linguistiques suffisantes pour exercer la profession dans leur région.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> examine actuellement sa position sur la base de concept du Conseil fédéral.<br />

Dès qu’une réponse à la consultation aura été rédigée, elle sera publiée sur le site web<br />

de l’association par le biais d’un flash-info.<br />

MÉDECINE<br />

INTERNE GÉNÉRALE<br />

29 novembre – 2 décembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

32 crédits SSMIG pour la formation<br />

continue essentielle MIG<br />

31 janvier – 3 février 2018, Genève<br />

32 h<br />

MÉDECINE INTERNE<br />

7 – 11 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

40 crédits SSMIG pour la formation<br />

continue essentielle MIG<br />

Update Refresher<br />

GYNÉCOLOGIE<br />

7 – 8 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

16 crédits SSGO pour la formation continue<br />

essentielle en gynécologie et obstétrique<br />

PSYCHIATRIE ET<br />

PSYCHOTHÉRAPIE<br />

9 – 11 novembre <strong>2017</strong>, Lausanne<br />

21 crédits SSPP / 24 crédits ASP<br />

Localités<br />

Lausanne: Centre de Congrès Beaulieu<br />

Genève: Forum Genève<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | fax 041 567 29 81<br />

info@fomf.ch | www.fomf.ch


POLITIQUE<br />

L’essentiel en BREF<br />

Ce que l’on pense des médecins<br />

Simone Burkhard Schneider<br />

directrice adjointe/juriste à l’état-major <strong>ASMAC</strong><br />

Cette année aussi, l’institut de recherches<br />

gfs.bern a interrogé la population sur des<br />

sujets actuels de politique de la santé. Les<br />

résultats sont résumés dans le «Moniteur<br />

de la santé <strong>2017</strong>». L’opinion que l’on se fait<br />

des médecins me laisse songeuse. Car elle<br />

n’est pas libre de toute contradiction.<br />

Ainsi, une nette majorité déclare vouloir<br />

maintenir le libre choix du médecin et de<br />

l’hôpital. Au Parlement par contre, il y a<br />

de fortes tendances à vouloir restreindre<br />

cette liberté voire même la supprimer.<br />

Pour y parvenir, les caisses-maladie ne<br />

seraient plus contraintes de conclure des<br />

contrats avec tous les fournisseurs de prestations<br />

– une mesure qui a été ramenée<br />

sur la table dans les discussions sur la<br />

future réglementation de l’admission des<br />

médecins. Ces efforts paraissent d’autant<br />

plus choquants que l’Assemblée fédérale<br />

vient d’approuver un crédit de 100 millions<br />

de francs pour combattre la pénurie<br />

de médecins par la mise à disposition de<br />

places d’études supplémentaires en médecine.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> s’y oppose aussi clairement<br />

que la population l’a fait par le passé par<br />

la voie des urnes.<br />

Une autre question intéressante se rapportait<br />

aux différents acteurs du système de<br />

santé. Alors que la compétence des politiciens<br />

de la santé a baissé, les médecins<br />

sont considérés comme les acteurs les plus<br />

compétents. Cette première place revient<br />

presque chaque année aux médecins. Cela<br />

me réjouit, car depuis un certain temps,<br />

leur image est mise à mal dans les médias.<br />

L’échec de la révision tarifaire lors de<br />

la votation générale de la FMH en est en<br />

grande partie responsable. Depuis lors, les<br />

médecins et leurs sociétés de discipline<br />

donnent l’image d’une profession minée<br />

par les désaccords, notamment en raison<br />

d’intérêts divergents et du peu d’esprit de<br />

compromis dont ils font preuve. On pourrait<br />

alors croire que tous les représentants<br />

de la profession touchent des salaires élevés.<br />

Cela me dérange, car les salaires des<br />

médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

n’entrent pas dans cette catégorie,<br />

notamment en raison des nombreuses<br />

violations de la loi sur le travail et des horaires<br />

interminables. De plus, je connais<br />

suffisamment de membres qui sont classés<br />

trop bas dans l’échelle de salaire de<br />

leur employeur.<br />

Malgré cela, le «Moniteur de la santé gfs»<br />

montre aussi que l’accent est mis sur la<br />

qualité dans le système de santé suisse.<br />

Près de trois quarts des sondés la considèrent<br />

comme inchangée, c’est-à-dire<br />

comme bonne à très bonne. Ils considèrent<br />

que la qualité et la quantité des<br />

prestations de santé sont plus importantes<br />

que le prix (élevé). C’est probablement la<br />

principale raison pourquoi le Suisse<br />

moyen accepte sans broncher l’augmentation<br />

des primes de caisse-maladie tant<br />

critiquée.<br />

Que puis-je en conclure pour l’<strong>ASMAC</strong>? Par<br />

notre engagement pour des horaires de<br />

travail conformes à la loi et la campagne<br />

«Plus de médecine et moins de bureaucratie!»<br />

qui va débuter, nous nous engageons<br />

directement pour la qualité et la compétence<br />

médicale dans les hôpitaux. Aujourd’hui,<br />

trop de médecins passent quotidiennement<br />

trop d’heures à régler des<br />

problèmes administratifs. Dans beaucoup<br />

de cas, cela pourrait être délégué à d’autres<br />

professions. Différents exemples réalisés<br />

avec succès dans des cliniques le montrent.<br />

Les médecins auraient ainsi davantage de<br />

temps pour se concentrer sur le travail<br />

médical au chevet du patient. Souvent, ce<br />

n’est qu’après la fin du service qu’ils<br />

trouvent le temps de rédiger des rapports.<br />

Cela entraîne des heures supplémentaires<br />

qui pourraient être évitées et réduit le<br />

temps de repos et les loisirs bien mérités<br />

après une dure journée de travail. Si l’on<br />

veut maintenir la qualité actuelle et protéger<br />

non seulement les médecins, mais<br />

aussi les patients, il est urgent d’entreprendre<br />

quelque chose contre la bureaucratie<br />

excessive dans les hôpitaux.<br />

Quoi qu’il se passe: nous restons à<br />

l’affût.<br />

■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

9


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

« Ne vous laissez pas décourager »<br />

La formation postgraduée à temps partiel est un défi. Mais, même avec une famille, il est possible<br />

de parcourir le chemin pour obtenir le titre de spécialiste. Cela implique une bonne organisation,<br />

le soutien de son entourage, la compréhension de son employeur et parfois de l’endurance. Anna<br />

Meister est cheffe de clinique, mère de trois enfants et va prochainement terminer sa formation<br />

postgraduée.<br />

L’interview écrite avec le D r Anna Meister a été menée par Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du Journal <strong>ASMAC</strong>.<br />

Dans quelle phase de votre<br />

formation postgraduée vous<br />

trouvez-vous actuellement?<br />

Anna Meister: Fin <strong>2017</strong>, je vais obtenir<br />

le titre de spécialiste en médecine interne<br />

générale.<br />

Pourquoi travaillez-vous à<br />

temps partiel?<br />

Je travaille à temps partiel depuis la naissance<br />

de mon premier enfant en 2011,<br />

pour avoir du temps à consacrer à ma<br />

famille. Mon mari et moi avions dès le<br />

début convenu de réduire chacun notre<br />

taux d’occupation à l’arrivée du premier<br />

enfant.<br />

Quel est votre taux d’occupation<br />

actuel?<br />

Actuellement, je travaille à 80% comme<br />

cheffe de clinique en médecine interne/au<br />

centre des urgences à l’Hôpital régional de<br />

Langenthal.<br />

Avez-vous travaillé à temps<br />

partiel pendant toute votre<br />

formation postgraduée accomplie<br />

jusqu’ici?<br />

<strong>No</strong>n. J’ai commencé ma formation<br />

postgraduée par un engagement à plein<br />

temps en chirurgie. Après trois ans et demi<br />

en chirurgie, j’ai accouché de mon premier<br />

enfant. Déjà avant la naissance,<br />

j’avais décidé de changer de discipline.<br />

Après sept mois à la maison, j’ai accepté<br />

un poste à 60% en anesthésie dans un<br />

hôpital régional. Grâce aux horaires de<br />

travail très réglementés et à l’absence de<br />

services de nuit et du week-end, le retour<br />

au travail a été aisé après le premier congé<br />

maternité. Mon mari a également réduit<br />

son engagement à 80%. Comme le travail<br />

était facile à organiser à côté de la vie de<br />

famille, j’ai augmenté mon taux d’occupation<br />

à 80% après six mois. J’ai pu continuer<br />

ainsi jusqu’à la naissance de notre<br />

deuxième enfant. Ensuite, je suis retournée<br />

travailler à 100% en médecine ambulatoire.<br />

Dans ce contexte, la courte distance<br />

pour me rendre au travail, la proximité<br />

de la crèche et la flexibilité de mon<br />

employeur ont été des facteurs décisifs.<br />

Après six mois, j’ai réduit mon taux d’occupation<br />

à 60% pour disposer de plus de<br />

temps avec mes enfants. Ensuite, mon<br />

mari et moi avons permuté les rôles: il est<br />

resté à plein temps à la maison et moi, j’ai<br />

repris un poste à 100% en médecine<br />

stationnaire. Ce fut un changement important<br />

pour tous, mais après quelques<br />

semaines, tout le monde s’était habitué à<br />

la nouvelle situation. Un engagement à<br />

plein temps avec des services était toutefois<br />

difficile à gérer pour la famille, même si<br />

mon mari était à la maison. Les longues<br />

journées, les nombreuses heures supplémentaires<br />

et l’absence d’espoir que la<br />

situation ne s’améliore n’étaient plus supportables<br />

pour notre famille. Après la<br />

naissance de notre troisième enfant, je<br />

suis retournée travailler à 100% à mon<br />

poste après un congé maternité de sept<br />

mois. Mon mari travaillait en même<br />

temps à 80%. Cette configuration était<br />

totalement incompatible avec la vie<br />

de famille. Après trois mois, j’étais<br />

finalment contente de passer à un engagement<br />

à 60% comme cheffe de clinique.<br />

Actuellement, je suis repassée à 80% pour<br />

obtenir plus rapidement le titre de spécialiste.<br />

Comment vous organisez-vous?<br />

D’abord, nous avons organisé la prise en<br />

charge des enfants avec une crèche. <strong>No</strong>us<br />

étions très satisfaits, mais les heures d’ouverture<br />

fixes n’étaient souvent pas compatibles<br />

avec mes heures de travail. Heureusement<br />

que mon mari était plus flexible à<br />

ce niveau-là. Et parfois, ce sont mes parents<br />

qui ont été récupérer les enfants à la<br />

crèche. Après la naissance de notre troisième<br />

enfant et le début du jardin d’enfants<br />

du plus âgé, la crèche n’était plus une<br />

option valable pour nous. Pour le plus âgé,<br />

les journées auraient été trop longues avec<br />

l’école de jour avant et après le jardin d’enfants.<br />

Après une longue recherche, nous<br />

avons trouvé une très bonne nounou qui<br />

s’occupe des enfants chez nous. C’est un<br />

énorme soulagement. Comme ça, les enfants<br />

ne doivent pas aller à la crèche à 7 h<br />

du matin et le soir, on s’économise tout le<br />

stress pour récupérer les enfants. Avec trois<br />

enfants, il n’y a pas de différence du point<br />

de vue financier par rapport à une prise<br />

en charge dans une crèche.<br />

Quels sont les principaux<br />

défis?<br />

Le principal défi a été la recherche<br />

d’emploi. J’ai vécu plusieurs entretiens<br />

d’embauche où il était très clair qu’aucun<br />

temps partiel (pas non plus à 80%) n’était<br />

accordé pour un poste d’assistant. <strong>No</strong>tamment<br />

les postes en médecine stationnaire<br />

ne sont que rarement à temps partiel. La<br />

planification du curriculum devient plus<br />

difficile. Et à un moment donné, on est<br />

restreint dans son choix en raison de l’ancrage<br />

géographique de la famille.<br />

Les cliniques dans lesquelles la CCT avec<br />

la semaine de 50 heures, etc. n’est pas<br />

respectée sont particulièrement probléma-<br />

10 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

tiques, étant donné que de telles conditions<br />

de travail ne sont que difficilement<br />

compatibles avec la vie de famille ou alors<br />

seulement à un prix élevé, au détriment<br />

de la famille. Les collègues sans obligations<br />

familiales se montrent parfois peu<br />

compréhensifs, ce qui ne facilite pas les<br />

choses.<br />

Et quels sont les avantages?<br />

Pour moi, les avantages du travail à temps<br />

partiel l’emportent clairement. J’ai du<br />

temps pour ma famille et je me sens plus<br />

équilibrée. Depuis lors, j’éprouve aussi une<br />

plus grande satisfaction dans l’exercice de<br />

ma profession.<br />

Pour l’employeur aussi, cela présente de<br />

nombreux avantages:<br />

• Les personnes avec un engagement à<br />

temps partiel peuvent dépanner et remplacer<br />

quelqu’un en cas de besoin.<br />

• Les engagements à temps partiel permettent<br />

aux pères et mères de rester<br />

dans la profession après la naissance<br />

d’un enfant et de l’exercer avec satisfaction.<br />

• Différents taux d’occupation (50%,<br />

60%, 80%) augmentent finalement la<br />

flexibilité de la clinique, même si la<br />

planification est plus fastidieuse.<br />

• Une clinique qui permet à ses collaborateurs<br />

de travailler à temps partiel est<br />

un employeur attractif qui attire les<br />

bons éléments.<br />

Que conseillez-vous à<br />

quelqu’un qui souhaite également<br />

accomplir sa formation<br />

postgraduée à temps partiel?<br />

• Une bonne planification de la formation<br />

postgraduée constitue un point<br />

essentiel. Les années qui ne peuvent<br />

que difficilement être effectuées à<br />

temps partiel doivent être accomplies<br />

en priorité, afin de permettre plus de<br />

flexibilité ensuite lorsqu’on a des obligations<br />

familiales. Les années A<br />

tombent en général dans cette catégorie.<br />

• Informez-vous à temps sur vos droits,<br />

notamment concernant la maternité,<br />

la grossesse, l’allaitement, etc. Vous<br />

pouvez le faire auprès de l’<strong>ASMAC</strong>, parmi<br />

vos collègues qui se sont retrouvées<br />

dans la même situation ou au service<br />

de conseil UND.<br />

• Il faut une grande flexibilité, tant de la<br />

part de l’employeur que de sa propre<br />

famille et de l’employé.<br />

• Une bonne prise en charge des enfants<br />

avec une solution de rechange (si les<br />

enfants sont malades) est indispensable.<br />

Le chemin est parfois cahoteux et l’on doit<br />

régulièrement faire face à une certaine<br />

incompréhension. Mais ne vous laissez<br />

pas décourager: plus le nombre de celles<br />

qui emprunteront cette voie sera grand,<br />

plus elle sera aisée.<br />

■<br />

Feedback-Pool<br />

Une contribution modeste, mais<br />

utile pour une formation<br />

post-graduée et continue de<br />

bonne qualité<br />

Pour une activité ayant trait à la formation médicale postgraduée<br />

et continue, il est très utile de pouvoir sonder régulièrement<br />

l’avis des membres sur un sujet précis. C’est pour ça que<br />

le Feedback-Pool a été mis en place. Faites partie et permettez<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> d’élargir quelque peu son horizon dans le ressort<br />

Formation postgraduée et d’appuyer plus largement ses réflexions.<br />

Plus d’informations sur www.asmac.ch et inscription par<br />

e-mail à l’adresse bertschi@asmac.ch.<br />

Ton expérience compte!<br />

Les visites sont un instrument pour vérifier et garantir la qualité<br />

de la formation postgraduée dans les établissements de<br />

formation postgraduée. Une équipe de visiteurs composée de<br />

représentants de l’ISFM, de la société de discipline médicale<br />

correspondante et de l’<strong>ASMAC</strong>, visitent une clinique; le concept<br />

et les conditions de formation postgraduée peuvent ainsi être<br />

vérifiés sur place. L’objectif est de détecter et de mettre à profit<br />

les éventuels potentiels d’amélioration, le tout dans le sens<br />

d’un feed-back constructif et positif.<br />

Les médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique qui souhaitent<br />

accompagner des visites pour l’<strong>ASMAC</strong> sont priés de<br />

s’annoncer chez Béatrice Bertschi, notre gestionnaire pour la<br />

formation postgraduée et les visites à l’<strong>ASMAC</strong> (bertschi@<br />

asmac.ch).<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

11


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Une Rose pour Coire<br />

L’<strong>ASMAC</strong> décerne la Rose d’hôpital 2016 à la direction de l’Hôpital cantonal des Grisons à Coire<br />

pour une initiative exceptionnelle dans le domaine des conditions de travail. Le prix récompense les<br />

solutions progressistes de l’hôpital dans les domaines de la planification de carrière, des mesures<br />

favorables à la famille, du temps partiel et du retour au travail.<br />

Lisa Loretan Krummen, assistante de projets politique et communication <strong>ASMAC</strong><br />

Photo: Hôpital cantonal des Grisons<br />

Déjà pour la quatrième fois, l’<strong>ASMAC</strong> a pu<br />

récompenser un hôpital ou une clinique<br />

pour une initiative exceptionnelle. En 2014,<br />

la première Rose d’hôpital avait été décernée<br />

à l’Hôpital cantonal de St-Gall pour son<br />

engagement dans la formation médicale<br />

postgraduée. La deuxième était allée au<br />

Service de médecine de premier recours des<br />

Hôpitaux Universitaires de Genève pour ses<br />

prestations dans le domaine des conditions<br />

de travail et l’année dernière, elle a récompensé<br />

des prestations particulières dans le<br />

domaine de l’indemnité maternité. Lors de<br />

sa séance de printemps de cette année, le<br />

Comité central de l’<strong>ASMAC</strong> a décidé d’attribuer<br />

la Rose d’hôpital à la direction de l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons.<br />

Ce dernier veut être perçu comme un employeur<br />

attractif. Cet objectif n’est pas seulement<br />

inscrit dans la stratégie d’entreprise:<br />

depuis début 2016, l’hôpital entreprend des<br />

efforts concrets dans ce sens.<br />

Pour en arriver à cette décision stratégique,<br />

un groupe de travail hétérogène de l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons composé de collaborateurs<br />

a préalablement analysé différents<br />

thèmes: travail à temps partiel, planification<br />

de carrière, enseignement moderne, compatibilité<br />

entre famille et profession et retour<br />

à la profession de médecin. Le groupe a<br />

ensuite élaboré des propositions d’avenir<br />

qu’il a présentées à la direction fin 2015. Les<br />

propositions ont été approuvées et sont actuellement<br />

mises en œuvre (voir encadré).<br />

<strong>No</strong>minations pour la Rose<br />

d’hôpital <strong>ASMAC</strong><br />

L’<strong>ASMAC</strong> décerne chaque année la Rose d’hôpital à un<br />

hôpital, une clinique ou un établissement de formation<br />

postgraduée. La condition est qu’une institution contribue<br />

avec un projet ou une initiative exceptionnelle à<br />

l’amélioration des conditions de travail des médecins ou<br />

de la formation médicale postgraduée. Les sections de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> peuvent nominer les projets qu’ils considèrent<br />

comme dignes de récompense. Le Comité central<br />

décide ensuite au printemps de la remise de la Rose<br />

d’hôpital.<br />

Arnold Bachmann, président de la direction, Hôpital cantonal des Grisons<br />

Daniel Schröpfer, président de l’<strong>ASMAC</strong> Suisse<br />

Patrizia Kündig, présidente de l’<strong>ASMAC</strong> Grisons<br />

12 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


FORMATION POSTGRADUÉE / CONDITIONS DE TRAVAIL<br />

Mesure stratégique 1:<br />

Planification de carrière structurée à tous les niveaux hiérarchiques, indépendamment du taux<br />

d’occupation. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 2:<br />

Le travail à temps partiel est encouragé dans tous les services, notamment lors de la mise au concours<br />

de postes. Des modèles de travail flexibles et adaptés à la famille sont mis en œuvre dans le cadre des<br />

possibilités locales. Etat actuel: mise en œuvre en cours dans les services avec l’aide du service du<br />

personnel.<br />

Mesure stratégique 3:<br />

Le retour à l’activité d’anciennes collaboratrices après la grossesse est une priorité et est expressément<br />

encouragé. Le plan de carrière et le retour au travail sont établis et planifiés avant le congé maternité.<br />

Etat actuel: mise en œuvre individuelle en cours dans les services.<br />

Mesure stratégique 4:<br />

Les formations continues indépendantes du lieu et de l’heure sont à la disposition de tous les collaborateurs<br />

sous forme électronique. Etat actuel: la mise en place d’une bibliothèque de formation continue<br />

électronique est activement soutenue.<br />

Mesure stratégique 5:<br />

L’hôpital met à disposition de tous les collaborateurs intéressés des possibilités de prise en charge extrafamiliale.<br />

Si nécessaire, le nombre de places de crèches est augmenté. Etat actuel: le nombre de<br />

places de crèches a été augmenté. De plus, une extension de la prise en charge des enfants est évaluée.<br />

Des travaux sont également en cours pour créer un système incitatif pour la crèche, afin d’octroyer le<br />

plus grand nombre possible de places aux collaborateurs de l’hôpital.<br />

Mesure stratégique 6:<br />

Réglementation particulière concernant les places de stationnement pour les collaborateurs avec enfants<br />

en bas âge pour faciliter la prise en charge externe des enfants. Etat actuel: mise en œuvre terminée.<br />

Mesure stratégique 7:<br />

L’Hôpital cantonal des Grisons soutient les parents avec un congé parental surobligatoire. Pour les<br />

mères, l’Hôpital cantonal des Grisons assume 90 % des frais de salaire (minimum légal 80 %) pendant<br />

le congé maternité. Il peut déjà être entamé 14 jours avant la date de naissance prévue. Pour les pères,<br />

le congé payé a été prolongé de 3 à 5 jours (= 1 semaine). Etat actuel: mise en œuvre et ancrage dans<br />

le nouveau règlement du personnel terminés.<br />

Le président de l’<strong>ASMAC</strong> Daniel Schröpfer<br />

espère que d’autres hôpitaux et cliniques<br />

suivront l’exemple: «Il reste encore beaucoup<br />

à faire dans les domaines de la mise<br />

en œuvre de la loi sur le travail et des offres<br />

novatrices pour les collaborateurs», a-t-il<br />

déclaré lors de la remise du prix début<br />

juillet à Coire.<br />

Patrizia Kündig, présidente de la section<br />

<strong>ASMAC</strong> des Grisons et membre du groupe de<br />

travail, a pour sa part souligné l’importance<br />

de la bonne collaboration et du respect<br />

mutuel à l’hôpital. Arnold Bachmann, président<br />

de la direction, s’est réjoui que l’Hôpital<br />

cantonal des Grisons ait obtenu cette<br />

récompense et puisse, grâce aux sept mesures,<br />

se positionner en tant qu’employeur<br />

attractif.<br />

■<br />

<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à une bourse de l‘emploi en ligne et au marché des cabinets Praxsuisse. En tant<br />

que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à des congrès de<br />

carrière et à des séminaires de très haut niveau. www.mediservice-asmac.ch<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

13


4 e édition de l’<strong>ASMAC</strong> Alumni<br />

Une fois de plus, les anciens de l’<strong>ASMAC</strong> se sont retrouvés en juin avec l’équipe dirigeante actuelle<br />

pour un échange animé dans un cadre décontracté. L’importante participation, les débats intéressants,<br />

la bonne ambiance et le plaisir de revoir l’un ou l’autre visage connu nous confortent dans<br />

notre idée d’organiser une telle manifestation.<br />

Simon Stettler, directeur de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Avouons que l’idée n’est pas nouvelle. Sur<br />

Wikipédia, les références remontent<br />

jusqu’à l’époque romaine. Et le concept est<br />

finalement plutôt banal. «Les manifestations<br />

et organisations Alumni s’efforcent<br />

de maintenir les relations entre<br />

anciens élèves, étudiants, etc. Généralement,<br />

cela s’effectue par les réseaux<br />

Alumni qui organisent régulièrement<br />

des journées Alumni. Les réseaux<br />

gèrent leur propre marketing avec pour<br />

objectif de recruter d’anciens élèves,<br />

étudiants, etc.» 1<br />

La définition de Wikipédia est conforme à<br />

la pratique de l’<strong>ASMAC</strong>. L’intervalle régulier<br />

est d’une année, la journée Alumni est<br />

en fait une soirée et le marketing reste<br />

modeste. Mais pour le reste, la définition<br />

correspond tout à fait. En tant qu’association<br />

des médecins-assistant(e)s et chef(fe)<br />

s de clinique, nous sommes en quelque<br />

sorte une «association de passage». En<br />

général, les gens s’engagent à l’<strong>ASMAC</strong> vers<br />

la fin de leurs études ou pendant la formation<br />

postgraduée, la majorité dans les<br />

sections, certains sur le plan national.<br />

Indépendamment de l’orientation de la<br />

carrière des jeunes médecins, ils arrivent<br />

tôt ou tard au point où ils ne sont plus les<br />

représentants typiques des médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique. Leurs<br />

priorités évoluent. Ils investissent leur<br />

temps précieux différemment. Ils laissent<br />

la place à la relève, aux jeunes médecins.<br />

Beaucoup de ces anciens membres actifs<br />

de l’<strong>ASMAC</strong> restent engagés dans différentes<br />

fonctions du système de santé. Le<br />

plus souvent, leur position sur certains<br />

thèmes de l’<strong>ASMAC</strong> évolue, du moins partiellement.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> défend des positions et idées<br />

claires dans ses sujets phare et nous nous<br />

efforçons continuellement de les étayer<br />

largement parmi nos membres actifs et<br />

nos sections. Dans ce contexte, il peut être<br />

enrichissant de se faire tendre un miroir.<br />

Et qui saurait mieux le faire que les<br />

«<strong>ASMAC</strong> Alumni»: des médecins qui<br />

connaissent l’<strong>ASMAC</strong> et ses revendications<br />

de par leur propre expérience, mais qui se<br />

trouvent maintenant à un point totalement<br />

différent de leur carrière profession-<br />

14 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

nelle. D’après mon expérience, le lien,<br />

mais également la compréhension pour<br />

les revendications des jeunes médecins<br />

restent forts chez nos Alumni.<br />

Et si cet échange se déroule par une belle<br />

soirée d’été sur la terrasse du restaurant<br />

panoramique de l’Hôpital de l’Ile avec un<br />

bon repas et quasiment «entre amis»,<br />

l’événement est d’autant plus convivial et<br />

enrichissant pour tous les participants. Je<br />

me réjouis d’ores et déjà pour la prochaine<br />

rencontre avec nos <strong>ASMAC</strong> Alumni. ■<br />

1 Wikipedia (allemand)<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

15


<strong>ASMAC</strong><br />

SECTION BERNE<br />

Service d’enregistrement<br />

en<br />

cas de violations<br />

de la loi<br />

sur le travail<br />

Des violations graves de la loi sur le travail<br />

nous sont régulièrement annoncées et<br />

décrites. Ces violations peuvent non seulement<br />

être annoncées au supérieur hiérarchique<br />

ou à l’<strong>ASMAC</strong>, mais également<br />

directement au service d’enregistrement<br />

de l’inspectorat cantonal du travail:<br />

http://www.vol.be.ch/vol/fr/index/arbeit/<br />

arbeitnehmerschutz/gesundheitsschutz.<br />

html<br />

Vous pouvez aussi atteindre le service<br />

compétent directement par e-mail:<br />

info.sga@vol.be.ch<br />

Toutes les communications sont traitées<br />

de manière strictement confidentielle.<br />

Programme<br />

d’allègement<br />

2018<br />

Le 30 juin <strong>2017</strong>, le Gouvernement bernois<br />

a présenté son programme d’allègement<br />

2018. Les mesures prévues se traduiront<br />

par des allègements annuels allant de 88<br />

millions de francs (en 2018) à 185 millions<br />

de francs (en 2021). Le gouvernement<br />

veut notamment réduire de 10 millions<br />

de francs par an les indemnités<br />

versées aux hôpitaux inscrits sur la liste<br />

des hôpitaux, de 1,8 million les contributions<br />

aux services de secours et de 10% par<br />

année les achats de prestations dans les<br />

soins psychiatriques ambulatoires, ce qui<br />

devrait s’accompagner d’économies de 5<br />

millions de francs. L’<strong>ASMAC</strong> craint une<br />

détérioration de la qualité et des prestations<br />

et critique les mesures prévues.<br />

En septembre, une manifestation se déroulera<br />

sur la place de l’Hôtel de ville à<br />

Berne avec d’autres organisations pour<br />

exprimer notre mécontentement par<br />

rapport aux mesures prévues. Vous trouverez<br />

de plus amples informations à ce<br />

sujet en temps voulu sur notre site<br />

www.vsao-bern.ch.<br />

■<br />

Janine Junker, avocate, codirectrice<br />

de la section Berne<br />

SECTION ZURICH<br />

L’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

s’est soumise à<br />

un atelier<br />

consacré à la<br />

planification<br />

des services<br />

Les faits:<br />

• Les hôpitaux se plaignent que la durée<br />

hebdomadaire de travail de 50 heures<br />

ne peut souvent pas être respectée, ce<br />

qui les oblige à enfreindre la loi.<br />

• Le sondage auprès de membres de l’AS-<br />

MAC Suisse réalisé au début <strong>2017</strong> a<br />

montré que la charge de travail des<br />

médecins a même encore augmenté au<br />

cours des trois dernières années. Entretemps,<br />

plus de la moitié des sondés<br />

travaillent plus de 50 heures par semaine.<br />

• Les personnes interrogées souhaitent<br />

une semaine de 45 heures, ce qui dépasse<br />

toujours encore les 42 heures<br />

habituelles.<br />

• Un sondage en ligne de l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

réalisé en mars <strong>2017</strong> a toutefois aussi<br />

montré que malgré cela, de nombreux<br />

membres souhaitent une flexibilisation<br />

de la loi sur le travail, sans pour autant<br />

renoncer aux progrès de la loi sur le<br />

travail.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> Zurich veut comprendre pourquoi<br />

les hôpitaux ne peuvent ou ne veulent<br />

pas respecter les dispositions de la loi sur<br />

le travail. Comme l’association considère<br />

que la planification des services et le respect<br />

de la loi sur le travail sont essentiels<br />

à de bonnes conditions de travail, il est<br />

impératif de comprendre le fonctionnement<br />

de la planification des services, difficultés<br />

et limites incluses.<br />

C’est pourquoi la direction de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Zurich s’est retrouvée le 21 juin <strong>2017</strong> pour<br />

un atelier avec le spécialiste de la<br />

planification des services de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Suisse, Philipp Rahm. Le comité de la<br />

société des médecins-chef(fe)s du canton<br />

de Zurich était également invité à cette<br />

rencontre.<br />

Sur la base d’une analyse concrète des<br />

horaires de service d’un médecin-chef<br />

participant à l’atelier, l’expert a pu présenter<br />

de façon claire et compréhensible que<br />

même une bonne planification des services<br />

peut être optimisée. Souvent, il ne<br />

faut que peu de choses pour obtenir une<br />

amélioration.<br />

Les médecins-chef(fe)s présents ont été<br />

très impressionnés par la compétence du<br />

conseiller en matière de planification des<br />

services de l’<strong>ASMAC</strong>. Ils envisagent d’organiser<br />

un atelier similaire pour les<br />

membres de la société des médecins-chef(fe)s.<br />

Cela permettrait de montrer<br />

aux responsables de cliniques que la<br />

planification des services demeure de<br />

leur responsabilité et qu’ils ont tout intérêt<br />

à optimiser la planification pour<br />

pouvoir se positionner comme employeur<br />

attractif. A l’heure actuelle, la réalité<br />

est hélas bien différente. La planification<br />

des services est souvent déléguée à<br />

d’autres ou parfois même imposée<br />

à des « volontaires». Et la tâche n’est hélas<br />

pas toujours attribuée à des collaborateurs<br />

disposant des compétences<br />

nécessaires.<br />

16 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

<strong>No</strong>us invitons donc nos membres à rendre<br />

les supérieurs hiérarchiques, les planificateurs<br />

des services et les services du personnel<br />

attentifs au conseil gratuit en<br />

matière de planification des services de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Suisse. En effet, un examen approfondi<br />

au moyen d’une analyse systématique<br />

et complète met presque toujours<br />

en évidence un potentiel d’amélioration.<br />

L’éventuelle mise en œuvre des résultats<br />

est ensuite laissée à la libre appréciation<br />

de la clinique.<br />

Pour l’<strong>ASMAC</strong> Zurich, l’atelier a une fois<br />

de plus confirmé que le désir d’une flexibilisation<br />

des dispositions de la loi sur le<br />

travail varie fortement d’une discipline à<br />

l’autre et suivant la taille d’une clinique.<br />

<strong>No</strong>us restons à l’affût et nous engageons<br />

pour vos intérêts auprès des administrateurs<br />

et directeurs de cliniques. Pour ce<br />

faire, nous avons besoin de votre soutien,<br />

qu’il soit anonyme, discret ou officiel.<br />

<strong>No</strong>us nous engageons avec plaisir pour<br />

vous revendications.<br />

■<br />

Susanne Hasse, directrice,<br />

et Jana Siroka, présidente de<br />

l’<strong>ASMAC</strong> Zurich<br />

Jusqu’à 25 %<br />

de remise pour<br />

les membres de<br />

MEDISERVICE.<br />

MÉDECIN-ASSISTANT OU CHEF DE CLINIQUE<br />

Dans tous les cas, nous vous apportons plus. Grâce au partenariat conclu entre<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> et SWICA ainsi qu’au système de bonus BENEVITA, vous<br />

bénéficiez non seulement d’une grande sécurité financière, mais également d’une qualité<br />

de service hors pair et d’avantages collectifs attrayants. Contactez-nous pour WEIL examiner GESUNDHEIT<br />

votre couverture d’assurance. Téléphone 0800 80 90 80 oder swica.ch/fr/mediservice ALLES IST<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

17


<strong>ASMAC</strong><br />

Sandra P. Leemann,<br />

juriste des sections Argovie, Soleure,<br />

St-Gall-Appenzell, Thurgovie<br />

et Suisse centrale<br />

Je suis médecin-assistante<br />

dans un hôpital cantonal.<br />

Mon contrat de travail<br />

prévoit une durée de travail<br />

normale de 46 heures par<br />

semaine. Malgré cela, le<br />

décompte des heures et la<br />

planification s’appuient sur<br />

une semaine de 50 heures.<br />

Par conséquent, il résulte<br />

des heures manquantes sur<br />

mon compte lorsque je<br />

travaille moins que les 50<br />

heures planifiées et fixées<br />

dans le système de saisie<br />

des heures.<br />

Mon employeur peut-il exiger<br />

que j’effectue plus que<br />

la durée de travail normale<br />

convenue dans le contrat?<br />

Suis-je contrainte d’effectuer<br />

en permanence des<br />

heures supplémentaires?<br />

Les heures entre 46 et 50<br />

heures sont-elles effectivement<br />

considérées comme<br />

des heures manquantes?<br />

Les heures supplémentaires<br />

effectuées doiventelles<br />

être indemnisées?<br />

En principe, lorsqu’un contrat de travail<br />

prévoit une semaine de 46 heures, l’employé<br />

est en premier lieu tenu de remplir<br />

ses obligations contractuelles, c’est-à-dire<br />

d’effectuer le volume de travail convenu.<br />

Pour les heures entre 46 et 50 heures, il<br />

s’agit d’heures supplémentaires. A ne pas<br />

confondre avec le travail supplémentaire.<br />

Le travail supplémentaire comprend les<br />

heures de travail dépassant la limite légale<br />

de la durée de travail selon la loi sur le<br />

travail (50 h/semaine). D’après l’art. 321c<br />

CO, l’employé est tenu d’effectuer des<br />

heures supplémentaires par rapport à la<br />

durée de travail convenue. Pour cela, les<br />

conditions suivantes de l’art. 321c al. 1 CO<br />

doivent être remplies: nécessité, pas de<br />

surmenage physique et psychique du travailleur,<br />

exigences raisonnables, respect<br />

des dispositions de la loi sur le travail (LTr)<br />

concernant la durée du travail et du repos.<br />

Les heures supplémentaires doivent être<br />

de nature temporaire. Si elles perdurent,<br />

l’exigibilité baisse, d’une part en raison de<br />

la contrainte permanente pour l’employé,<br />

d’autre part parce qu’il faut alors prendre<br />

d’autres mesures organisationnelles telles<br />

que l’engagement de collaborateurs supplémentaires<br />

(STREIFF/VON KAENEL/<br />

RUDOLPH, Arbeitsvertrag, 7. Aufl., Art.<br />

321c N 2).<br />

Par ailleurs, le CO prévoit que l’employeur<br />

peut, avec l’accord du travailleur, compenser<br />

les heures de travail supplémentaires<br />

par un congé d’une durée au moins<br />

égale, qui doit être accordé au cours d’une<br />

période appropriée. Si les heures de travail<br />

supplémentaires ne peuvent pas être compensées<br />

par un congé et sauf clause<br />

contraire d’un accord écrit, l’employeur a<br />

l’obligation de verser le salaire normal<br />

majoré d’un quart. L’employeur et l’employé<br />

peuvent cependant déroger à cette<br />

disposition légale sur accord écrit et même<br />

convenir que les heures de travail supplémentaires<br />

sont déjà entièrement indemnisées<br />

par le salaire convenu. Un tel renoncement<br />

n’est toutefois admissible que<br />

pour des heures supplémentaires qui seront<br />

effectuées à l’avenir. Un renoncement<br />

par l’employé selon l’art. 341 CO est toutefois<br />

exclu. Dans l’ATF 4C.407/2004 du 7<br />

janvier 2005 E 3.1, le Tribunal fédéral a<br />

décidé que l’exigence de la forme écrite<br />

était remplie aussi lorsque la clause d’exclusion<br />

des heures supplémentaires est<br />

seulement contenue dans les conditions<br />

d’engagement générales non signées, à<br />

Agence matrimoniale<br />

Service Personalisé. Compétent. Sérieux<br />

Kathrin Grüneis se réjouira de vous rencontrer.<br />

Löwenstrasse 25, 8001 Zürich<br />

044 534 19 50<br />

18 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


<strong>ASMAC</strong><br />

condition que les conditions d’engagement<br />

soient déclarées applicables dans le<br />

contrat de travail signé.<br />

Il est par contre totalement exclu de renoncer<br />

à l’indemnisation du travail supplémentaire.<br />

L’art. 13 LTr prévoit que<br />

l’employeur doit verser un supplément de<br />

salaire d’au moins 25% pour le travail<br />

supplémentaire ou, si l’employé y consent,<br />

le compenser par un congé de même durée.<br />

De plus, le travail supplémentaire<br />

pour l’employé ne doit pas dépasser deux<br />

heures par jour et 140 heures par année<br />

civile.<br />

Comme déjà indiqué plus haut, les<br />

heures entre 46 et 50 heures sont des<br />

heures supplémentaires. Le contrat de<br />

travail fixe une durée de travail de 46<br />

heures par semaine. Il résulte donc des<br />

heures manquantes si la prestation de<br />

travail est inférieure à 46 heures hebdomadaires.<br />

Si par contre, les heures effectuées<br />

dépassent la limite de 46 heures<br />

hebdomadaires, il ne peut en aucun cas<br />

en résulter des heures manquantes,<br />

même si la planification des services se<br />

fonde, contrairement à la durée de travail<br />

contractuelle de 46 heures hebdomadaires,<br />

sur une semaine de 50 heures. Il<br />

est également problématique que l’employeur<br />

exige en permanence des heures<br />

supplémentaires (la planification des<br />

services et la saisie du temps de travail se<br />

fonde sur 50 heures hebdomadaires). Par<br />

conséquent, plus cet état de fait se prolonge,<br />

moins il peut exiger de l’employé<br />

qu’il effectue ses heures. Il serait dès lors<br />

plus judicieux pour l’employeur d’engager<br />

davantage de personnel afin de réduire<br />

la charge de travail de chacun et<br />

d’éviter de dépasser la durée de travail<br />

contractuelle.<br />

■<br />

Vous cherchez une place<br />

de crèche – l’<strong>ASMAC</strong> vous apporte son soutien<br />

Si vous cherchez une place de crèche pour votre enfant, n’oubliez pas que depuis 2011, votre association vous<br />

apporte son soutien pour cette tâche importante. Une demande au moyen du formulaire en ligne auprès de l’<strong>ASMAC</strong><br />

suffit, et vous recevrez des informations relatives à des places disponibles dans la région de votre choix ainsi que les données<br />

de contact correspondantes des crèches. Vous trouverez d’autres informations importantes et le formulaire dans<br />

la nouvelle rubrique Profession de médecin et famille sur le site web de l’<strong>ASMAC</strong> www.asmac.ch.<br />

COACHING<br />

Profession de<br />

médecin & famille /vie privée<br />

Conseil téléphonique:<br />

044 462 71 23 • info@und-online.ch<br />

Comment puis-je concilier famille, loisirs et profession? Comment puis-je reprendre mon travail après mon congé<br />

maternité? Comment puis-je surmonter les défis quotidiens? L’<strong>ASMAC</strong> propose à ses membres les réponses et<br />

solutions à ces questions, et à bien d’autres encore, dans le cadre d’un coaching gratuit. Le conseil téléphonique<br />

est assuré par le Bureau UND. Vous trouverez plus de détails au sujet de cette offre de conseil de l’<strong>ASMAC</strong> sur<br />

notre site web www2.asmac.ch, dans la rubrique Profession de médecin & famille/vie privée.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

19


<strong>ASMAC</strong><br />

-INSIDE<br />

Verband Schweizerischer Assistenz- und Oberärztinnen und -ärzte<br />

Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Associazione svizzera dei medici assistenti e capiclinica<br />

Bleona Istogu<br />

Lieu de domicile: Ostermundigen<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis <strong>août</strong> 2016<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: flexible,<br />

engagée, orientée vers l’avenir<br />

C’est un peu par hasard que Bleona Istogu<br />

a trouvé une place d’apprentissage à<br />

l’<strong>ASMAC</strong>. Mais elle n’a jamais regretté son<br />

choix. En comparaison à d’autres dans sa<br />

classe, elle a un employeur qui offre une<br />

grande variété de tâches, raconte la future<br />

employée de commerce avec profil E. Bleona<br />

effectue son apprentissage de commerce<br />

à l’<strong>ASMAC</strong> depuis <strong>août</strong> 2016. Deux<br />

jours par semaine, elle suit les cours à<br />

l’école et apprend à s’y retrouver dans la<br />

théorie de son monde professionnel. Les<br />

thèmes principaux dans sa formation sont<br />

par exemple l’économie et la société ou<br />

l’informatique, la communication et l’administration.<br />

Bleona peut ensuite mettre<br />

en pratique ce qu’elle a appris à l’école<br />

pendant les trois jours où elle travaille au<br />

secrétariat central. Elle passe l’essentiel de<br />

son temps au service des membres. Etablir<br />

les mutations, les réductions et les bonifications<br />

pour les factures ou donner des<br />

renseignements par téléphone: tout cela<br />

est bien plus que de la simple routine pour<br />

la jeune femme, c’est un véritable service<br />

aux membres. Elle souligne que c’est précisément<br />

cet aspect du travail qui l’enthousiasme<br />

le plus.<br />

Il n’y a pas que l’<strong>ASMAC</strong> qu’elle considère<br />

comme orientée vers l’avenir, elle aussi a<br />

une idée claire de la suite du programme<br />

après son apprentissage. «Ici en Suisse, il<br />

est tout à fait normal de poursuivre son<br />

parcours avec des études ou de se perfectionner<br />

et de ne pas rester immobile»,<br />

souligne cette Suissesse de naissance<br />

d’origine kosovare. Après la réussite de son<br />

apprentissage, elle souhaite suivre l’école<br />

professionnelle supérieure pour y passer<br />

une maturité avant d’entamer des études<br />

dans le domaine de l’économie ou des<br />

services. «Je pourrai en être fière.» Ses<br />

yeux scintillent lorsqu’elle prononce ces<br />

paroles. De toute évidence, cette pensée<br />

l’accompagne quotidiennement lorsqu’elle<br />

est avec sa famille, le deuxième<br />

centre d’intérêt dans sa vie. Pour elle, le<br />

temps passé avec sa famille est précieux,<br />

car «on ne peut pas le rattraper plus<br />

tard».<br />

■<br />

Marc Oliver Eich<br />

Lieu de domicile: Berne<br />

A l’<strong>ASMAC</strong> depuis avril 2016;<br />

au Comité directeur depuis avril<br />

2016.<br />

Lieu de travail et fonction:<br />

en sixième année d’études de<br />

médecine durant laquelle il<br />

effectue différents stages en<br />

Suisse et à l’étranger.<br />

L’<strong>ASMAC</strong> en trois mots: proactive,<br />

solidaire, connectée<br />

Son attitude prudente l’aide dans sa fonction<br />

au Comité directeur auquel il appartient<br />

depuis avril 2016. Marc fait le lien<br />

entre la Swiss Medical Students’ Association<br />

(swimsa) et l’<strong>ASMAC</strong>. Ses tâches principales<br />

consistent à échanger des informations<br />

(décisions politiques, manifestations,<br />

sponsoring) entre les deux associations.<br />

A l’<strong>ASMAC</strong>, il défend le point de vue<br />

des étudiantes et étudiants en médecine et<br />

participe ainsi à la prise de décision. Il a<br />

adhéré à l’<strong>ASMAC</strong>, parce qu’il la perçoit<br />

comme une association proactive et politiquement<br />

engagée. Une association qui<br />

s’efforce en permanence d’obtenir de meilleures<br />

conditions de travail pour ses<br />

membres. Sa fonction lui permet d’être<br />

engagé à l’<strong>ASMAC</strong> en tant qu’étudiant,<br />

d’assister aux débats et processus politiques<br />

intéressants et de faire part de son<br />

avis de représentant des étudiants. Parfois,<br />

ses collègues étudiants peuvent directement<br />

en profiter et se préparer, grâce aux<br />

informations obtenues, à d’éventuelles<br />

difficultés dans le monde professionnel.<br />

Marc est membre du ressort formation<br />

postgraduée, parce que les thèmes de la<br />

swimsa liés à la formation y trouvent leur<br />

suite logique. Grâce à cette fonction charnière,<br />

il garantit un flux optimal des informations.<br />

Car tant la swimsa que<br />

l’<strong>ASMAC</strong> sont confrontées aux mêmes<br />

changements dans le domaine de la formation<br />

postgraduée, mais dans une perspective<br />

différente. Dans tous ses travaux,<br />

Marc s’engage prioritairement pour des<br />

conditions de travail convenables. Son<br />

principal souhait est d’encourager l’intégration<br />

des collègues francophones et<br />

italophones, étant donné que le Comité<br />

directeur est actuellement principalement<br />

composé de germanophones.<br />

Dans ses loisirs, Marc pratique l’escalade,<br />

la salsa et la self-défense (Ju Jutsu Do).<br />

■<br />

20 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


11. Ausgabe – 11 ème édition<br />

Der Laufbahn-Kongress<br />

für angehende und junge Ärztinnen und Ärzte<br />

Le congrès de carrière<br />

pour les futurs et jeunes médecins<br />

<strong>2017</strong><br />

register now!<br />

shutterstock.com/Alex Malikov<br />

Samstag, 4. <strong>No</strong>vember<br />

Stade de Suisse<br />

Papiermühlestrasse 71 • 3014 Bern<br />

Alle Referate werden<br />

simultan übersetzt (DE/FR)<br />

Samedi, le 4 novembre<br />

Stade de Suisse<br />

Papiermühlestrasse 71 • 3014 Berne<br />

Traduction simultanée<br />

des exposés (ALL./FR.)<br />

esetz ist Gesetz!<br />

ind doch<br />

-republi<br />

Verband<br />

Associ<br />

Ass<br />

Assistenz- und Oberä


MEDIfuture<br />

Sammeln Sie einen Tag lang hilfreiche Informationen<br />

für Ihre berufliche Zukunft. Gewinnen Sie<br />

während den Referaten spannende Einblicke in<br />

den medizinischen Alltag unterschiedlichster<br />

Fachpersonen und erfahren Sie was die Ärzteschaft<br />

aktuell bewegt. Nutzen Sie die Gelegenheit<br />

in der Ausstellung wertvolle Kontakte mit<br />

unseren Sponsoren und Ausstellern zu knüpfen!<br />

MEDIfuture<br />

Récoltez pendant une journée des informations<br />

utiles pour votre avenir professionnel. Assistez<br />

à nos exposés pour en savoir plus sur le travail<br />

quotidien des spécialistes et découvrez les<br />

sujets qui passionnent les médecins aujourd’hui.<br />

Profitez de l’exposition pour nouer des contacts<br />

utiles avec nos sponsors et exposants.<br />

Themen:<br />

Domaines:<br />

Laufbahnplanung<br />

Gesundheitspolitik<br />

Arbeitsplatz Ausland<br />

Arbeitsplatz Praxis<br />

Arbeitsplatz Klinik<br />

Planning de carrière<br />

Politique de santé<br />

Travailler à l’étranger<br />

Travailler en cabinet<br />

Travailler à l’hôpital<br />

www.medifuture.ch


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Du soi au moi<br />

Au cours des quatre à cinq premières années de vie, notre conscience de soi se développe, mais<br />

aussi notre compréhension par rapport aux autres. Lors-qu’un enfant se reconnaît dans le miroir,<br />

il prend conscience de son statut d’individu et peut se démarquer. Ensuite, le savoir concernant<br />

les idées et sen-timents des autres individus se développe progressivement et ainsi la base du<br />

comportement social.<br />

Caroline Benz, cheffe de clinique, responsable de la policlinique de pédiatrie du développement, service de pédiatrie du<br />

développement, Hôpital pédiatrique de Zurich<br />

L’homme est un être social. Différentes<br />

études ont permis de montrer que même<br />

des nourris-sons réagissent avec une certaine<br />

compétence sociale [1, 2]. Une<br />

condition importante au comportement<br />

socialement différencié d’un enfant sont<br />

ses compétences en matière de cognition<br />

sociale. On entend par là d’une part le<br />

développement de l’identité personnelle et<br />

la capacité de prendre conscience de sa<br />

propre condition mentale et motivation<br />

(développement de la personnalité). Et<br />

d’autre part la capacité d’entrer en relation<br />

avec d’autres individus (référence sociale),<br />

de saisir leur point de vue (pensées, sentiments,<br />

comportement et motivation) et<br />

de faire preuve d’empathie.<br />

Illustration 1: Le test du miroir permet de prouver<br />

que l’enfant dispose d’une connaissance de soi [4].<br />

Le développement de la<br />

personnalité<br />

L’image de soi se constitue au travers de<br />

nombreuses phases après la naissance.<br />

Déjà au cours des premiers mois, les enfants<br />

apprennent à connaître leur propre<br />

corps en le touchant et l’observant. L’enfant<br />

fait aussi l’expérience de sa capacité<br />

d’action, il réalise qu’il peut influencer les<br />

choses. Les psychologues du développement<br />

désignent cet état du développement<br />

par le terme anglais «I». Le couple Papoušek<br />

a pu démontrer de manière impressionnante<br />

avec son essai du mobile à<br />

quel point cette expérience précoce d’autoefficacité<br />

est décisive pour le développement<br />

de l’enfant [3]: un mobile est présenté<br />

à un nourrisson de 3 mois. Celui-ci peut<br />

être mis en mouvement par un observateur<br />

ou l’enfant lui-même. Si l’enfant<br />

prend l’initiative, il s’occupera pendant<br />

une durée nettement plus longue que si<br />

c’est l’observateur qui fait bouger le mobile.<br />

L’enfant réalise donc: j’agis – je provoque.<br />

Vers environ 18 mois, «I» devient «Me».<br />

L’enfant découvre maintenant que son<br />

corps consti-tue en quelque sorte un récipient<br />

dans lequel se trouve le «soi». Il réalise<br />

qu’il existe un extérieur ou une<br />

«apparence» et qu’il existe aussi encore<br />

un intérieur. L’indice que cette connaissance<br />

de soi a débuté s’illustre par le fait<br />

que l’enfant se reconnaît dans le miroir.<br />

Le test du miroir permet d’en apporter la<br />

preuve [4]. On dessine un point rouge sur<br />

le front de l’enfant sans qu’il ne le remarque.<br />

Si l’enfant le réalise dans le miroir<br />

et qu’il tente de toucher le point rouge,<br />

cela signifie qu’il s’est reconnu dans le<br />

miroir (illustration 1).<br />

Lorsque cela se produit, généralement<br />

entre 15 et 22 mois, l’enfant commence à<br />

se percevoir en tant qu’individu et à se<br />

démarquer des autres.<br />

Avec l’apparition de la conscience du moi,<br />

les enfants commencent à s’attribuer certaines<br />

caractéristiques et à évaluer leurs<br />

propres performances. Ils sont fiers lorsqu’ils<br />

réussissent quelque chose ou gênés<br />

quand ils pensent avoir échoué. Les premiers<br />

signes d’un esprit de compétition<br />

sont aussi attribués à cet âge. Un enfant<br />

qui ne se reconnaît pas encore dans le<br />

miroir et qui construit une tour avec<br />

d’autres enfants n’attache aucune importance<br />

à qui posera le dernier élément sur<br />

la tour. Mais s’il a développé une idée de<br />

son propre «moi», il voudra absolument<br />

le faire lui-même. Le fait de réaliser d’avoir<br />

une propre volonté et de pouvoir l’imposer<br />

s’illustre finalement dans le comportement<br />

d’opposition de l’enfant.<br />

Avec le début de la conscience du moi, les<br />

enfants commencent par ailleurs à réaliser<br />

qu’ils sont un enfant ou un adulte, un être<br />

humain ou un animal, un garçon ou une<br />

fille. En même temps, ils pensent toutefois<br />

pouvoir le modifier. Ils ne comprennent pas<br />

encore que l’identité d’une personne/d’une<br />

chose demeure constante, même si son<br />

aspect extérieur change. Ain-si, les parents<br />

réagissent avec étonnement et amusement<br />

lorsque le garçon de 3 ans déclare avec<br />

conviction qu’il sera une fois une maman.<br />

Ce n’est que vers 4 ou 5 ans que les enfants<br />

savent que leur sexe reste stable et qu’il ne<br />

dépend pas de l’apparence extérieure [5].<br />

La connaissance de soi et l’autonomie<br />

décrites sont d’ailleurs d’importants jalons<br />

sur le chemin menant à l’empathie.<br />

Le développement de<br />

l’empathie<br />

Déjà le nouveau-né entre en relation avec<br />

son environnement. Il a un authentique<br />

intérêt pour le visage humain et réagit à<br />

la voix humaine et au contact visuel. Vers<br />

la fin de la première année de vie, l’enfant<br />

commence à interagir par des gestes com-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

23


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Illustration 2: Comportement prosocial: Anna aide son jeune frère.<br />

Illustration 3: Paradigme du False Belief «Sally and<br />

Anne». Lorsque l’enfant possède une théorie de l’esprit,<br />

il comprend que Sally cherchera l’ourson dans<br />

la poussette, bien qu’elle sache que l’ourson est en<br />

réalité dans la boîte où Anne l’a déposé<br />

(modèle selon Wimmer et Perner 1983, [7]).<br />

municatifs ou en tendant des objets ou des<br />

jouets à son vis-à-vis. Mais c’est encore<br />

bien plus tôt que l’enfant peut partager les<br />

émotions des autres. La contamination<br />

émotionnelle fournit une indication. En<br />

effet, les bébés se mettent généralement à<br />

pleurer lorsqu’ils entendent d’autres bébés<br />

pleurer. Il s’agit ici en quelque sorte du<br />

fondement de l’empathie, c’est-à-dire le<br />

débordement d’un sentiment d’un individu<br />

à l’autre. A cet âge, les enfants ne<br />

peuvent cependant pas faire la différence<br />

entre leurs propres émotions et celles des<br />

autres. Cela ne débute qu’avec l’éveil de la<br />

connaissance de soi, lorsque l’enfant se<br />

reconnaît dans le miroir. Contrairement<br />

à la simple contamination émotionnelle,<br />

l’enfant sait maintenant que le sentiment<br />

appartient à son vis-à-vis. Malgré cela, il<br />

ressent un malaise personnel et aimerait<br />

changer quelque chose à la situation<br />

de celui qui souffre en le consolant ou<br />

en lui donnant ce qu’il veut. On parle<br />

de comportement d’aide ou prosocial<br />

(Illustration 2).<br />

Différents facteurs déterminent dans une<br />

situation donnée si l’enfant apportera une<br />

aide concrète ou non. Cela peut dépendre de<br />

l’humeur de l’enfant, du coût personnel de<br />

l’aide, des doutes par rapport à ses propres<br />

compétences et finalement, cela dépend de<br />

la confiance que l’enfant a dans la personne<br />

nécessitant de l’aide et de l’importance qu’il<br />

lui accorde. Finalement, les expériences<br />

personnelles faites dans des contextes similaires<br />

jouent un grand rôle [5].<br />

Ces conditions émotionnelles pour l’empathie<br />

sont – à l’âge de 3 ans et demi et 4<br />

ans – complétées par la capacité cognitive<br />

de comprendre, d’évaluer des faits du point<br />

de vue de l’autre et de les prendre en<br />

compte pour une prise de décision. Les<br />

enfants développent la théorie appelée<br />

Theory of Mind (ToM). Ils réalisent qu’ils<br />

savent quelque chose que les autres ne<br />

peuvent pas savoir. La théorie de l’esprit<br />

décrit le processus de l’enfant lui permettant<br />

de reconnaître un type d’état mental<br />

pour lui-même ou pour une autre personne.<br />

Les enfants reconnaissent que<br />

d’autres individus ont leurs propres désirs<br />

et intentions. Mais aussi qu’ils croient à<br />

d’autres choses, possèdent leurs propres<br />

visions, avis et convictions. Cela a pour<br />

conséquence que les enfants peuvent<br />

alors supposer ce que d’autres personnes<br />

pensent ou ressentent [6]. En 1983,<br />

Wimmer et Perner sont parvenus à<br />

décrire par le test de Sally et Anne à quel<br />

moment les enfants atteignent ce niveau<br />

leur permettant de comprendre qu’autrui<br />

possède des états mentaux différents des<br />

siens [7] (Illustration 3).<br />

24 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Cette nouvelle aptitude se répercute aussi<br />

sur le comportement de l’enfant. Il reconnaît<br />

par exemple que mentir signifie dire<br />

quelque chose dont on sait que c’est faux<br />

et qu’une fausse supposition signifie dire<br />

quelque chose que l’on considère être<br />

juste, mais qui est objectivement faux.<br />

Ainsi, la base pour un comportement relationnel<br />

différencié est posée. Il s’agit<br />

ensuite de la compléter au fil des années<br />

au moyen d’expériences sociales et<br />

exemples favorables.<br />

■<br />

Bibliographie<br />

[1] Stern DH. Tagebuch eines Babys. Was ein<br />

Kind sieht, spürt, fühlt, denkt. München/<br />

Zürich: Piper; 2002.<br />

[2] Dornes M. Der kompetente Säugling. Die<br />

präverbale Entwicklung des Menschen.<br />

Frank-furt: Geist und Psyche, Fischer;<br />

2001.<br />

[3] Papoušek H, Papoušek M. Early ontogeny of<br />

human social interaction. In: von Cranach<br />

M, Foppa K, Lepenies W, Ploog D (eds). Human<br />

Ethology. Cambridge: Cambridge University<br />

Press; 1979.<br />

[4] Amsterdam BK. Mirror self image reactions<br />

before two. Developmental Psychology 1972:<br />

297–305.<br />

[5] Bischof-Köhler D. Von Natur aus anders –<br />

Die Psychologie der Geschlechtsunterschiede<br />

Stuttgart: Kohlhammer; 2011.<br />

[6] Steins G, Wicklund RA. Zum Konzept der<br />

Perspektivenübernahme: ein kritischer Ueberblick.<br />

Psychologische Rundschau 1993;<br />

44: 226–239.<br />

[7] Wimmer H, Perner J. Beliefs about beliefs:<br />

representation and constraining function of<br />

wrong beliefs in young children’s understanding<br />

of deception. Cognition 1983; 13:<br />

103–128.<br />

Un engagement<br />

commun<br />

Profitez dès aujourd’hui du ce partenariat.<br />

<strong>No</strong>us nous engageons pour vous à travers<br />

des services d’excellente qualité.<br />

Une proximité rassurante<br />

Des conseils podigués près de chez<br />

vous par votre interlocuteur personnel<br />

Pour les familles<br />

Des prestations spécifiques pour les<br />

familles et des primes attrayantes pour<br />

les enfants<br />

Des services hors pair<br />

Des conseils personnalisés pour une<br />

protection d›assurance sur mesure<br />

Informations supplémentaires:<br />

www.concordia.ch/vsao<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

25


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

La gestion de l’identité,<br />

une tâche essentielle<br />

A l’époque des réseaux sociaux, la question philosophique «Qui suis-je?» doit être formulée<br />

différemment: «Où suis-je qui?» Quelles informations sur ma personne suis-je disposé à partager?<br />

Qui peut savoir quoi sur moi? Une gestion irréfléchie des données personnelles peut avoir des<br />

conséquences fâcheuses. Les systèmes de gestion de l’identité ont pour but d’optimiser l’autoreprésentation.<br />

GDI-Research (Bettina Höchli, Karin Frick, Mirjam Hauser)*<br />

Le monde se diversifie. <strong>No</strong>s identités sociales<br />

aussi. Concilier les différentes identités<br />

sociales représente un énorme défi.<br />

La numérisation et la société des réseaux<br />

rendent la gestion des identités de plus en<br />

plus difficile. Pour le surmonter, le réseau<br />

propose de nouvelles options et outils techniques<br />

et sociaux.<br />

Les conflits de rôle<br />

potentiels augmentent ...<br />

Chaque identité sociale est liée à certaines<br />

normes comportementales. Eu égard aux<br />

nombreuses identités différentes, il est tout<br />

à fait possible que certaines normes comportementales<br />

soient incompatibles. Entre<br />

amis, une bière et une cigarette font partie<br />

de la fête, dans le rôle de mère par contre,<br />

le tabagisme est proscrit.<br />

Si les normes comportementales de différentes<br />

identités sont contradictoires, cela<br />

engendre un conflit de rôles. Dans ce<br />

contexte, ce n’est pas le nombre des identités<br />

sociales qui est déterminant, mais la<br />

compatibilité entre les normes comportementales<br />

qu’elles impliquent. Si un joueur<br />

de baseball veut vivre ouvertement son<br />

homosexualité dans le domaine sportif,<br />

où l’homophobie reste très marquée, il<br />

suffit de deux identités pour déclencher un<br />

conflit.<br />

Concilier les différentes identités sociales<br />

et minimiser le potentiel pour des conflits<br />

de rôles devient un défi de plus en plus<br />

grand. La situation de départ est complexe:<br />

le nombre des relations sociales<br />

augmente (voir illustration 1); les interactions<br />

avec d’autres cultures, nations et<br />

religions sont de plus en plus fréquentes.<br />

Illustration 1: Map of Identities, étude «We-Dentity» de l’Institut Gottlieb Duttweiler, 2015<br />

A cela s’ajoute une volatilité croissante de<br />

nos identités. A chaque changement, les<br />

identités interdépendantes doivent être<br />

réajustées pour réduire le potentiel de<br />

conflit éventuel. La conciliation des identités<br />

se transforme en rocher de Sisyphe<br />

au quotidien.<br />

... et sont plus difficiles<br />

à gérer<br />

La gestion des identités aussi devient plus<br />

fastidieuse: en raison de la transparence<br />

croissante, les différentes identités sociales<br />

d’une personne deviennent plus visibles<br />

pour le public. Garder une identité secrète<br />

ou ne la dévoiler qu’à un cercle de personnes<br />

déterminé devient de plus en plus<br />

difficile.<br />

La transparence accrue s’accompagne<br />

aussi d’une augmentation de la perception<br />

du contrôle social. L’exigence de conformité<br />

augmente et l’écart par rapport aux<br />

normes sociales devient donc plus coûteux<br />

au sens économique. Cela a pour conséquence<br />

que toute volonté de se libérer des<br />

identités sociales existantes est associée à<br />

un énorme effort et à de nombreuses incertitudes.<br />

Un échappatoire possible souvent observé<br />

est la neutralisation des identités. Sur les<br />

réseaux sociaux, on évite les déclarations<br />

spectaculaires qui pourraient être en<br />

contradiction avec une autre identité sociale.<br />

On communique de façon à ne<br />

froisser personne et à plus ou moins éviter<br />

les conflits de rôles. L’identité d’une école<br />

ou d’une entreprise peut être formulée de<br />

manière tellement floue que les normes<br />

auxquelles elle est associée ne dérangeront<br />

ni les élèves, les enseignants ou les<br />

collaborateurs. Cette stratégie ne fonctionne<br />

cependant que jusqu’à un certain<br />

degré: pour appartenir à un groupe, il faut<br />

26 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


MISEZ AUSSI À L’ AVENIR<br />

SUR LA MEILLEURE<br />

PROTECTION.<br />

Aujourd’hui comme<br />

demain, vous avez besoin<br />

de solutions innovantes<br />

pour protéger au mieux<br />

votre voiture. Profitez de<br />

notre assurance auto primée<br />

aux avantages multiples:<br />

votre prime ne subit aucune<br />

augmentation automatique<br />

en cas de sinistre.<br />

Après trois ans sans accident,<br />

vous serez récompensé<br />

par 500 francs suisses de<br />

réduction de franchise.<br />

Les membres de<br />

MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong><br />

profitent des conditions<br />

particulières 1 .<br />

CALCULEZ VOTRE PRIME:<br />

zurich.ch/partenaire<br />

Votre code d’accès: TqYy4Ucx<br />

LAURÉAT DU PRIX<br />

DE L’ INNOVATION 2016<br />

DE L’ ASSURANCE SUISSE<br />

Ausgezeichnet<br />

mit dem<br />

Innovationspreis<br />

der Schweizer<br />

Assekuranz 2016<br />

1<br />

L’offre n’est valable que sur zurich.ch/partenaire ou par téléphone au 0800338833 pour une assurance auto, motocycle, responsabilité civile privée, inventaire du ménage, bâtiment<br />

et assistance.


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Illustration 2: Deux stratégies pour la gestion de l’identité, étude «We-Dentity» de l’Institut<br />

Gottlieb Duttweiler, 2015<br />

un minimum de dénominateurs communs.<br />

Sans cela, la frontière entre les<br />

insiders et outsiders d’un groupe s’estompe,<br />

ce qui rend l’appartenance impossible.<br />

Personne n’échappera donc à la<br />

gestion de l’identité pour concilier différentes<br />

identités avec des normes en partie<br />

contradictoires.<br />

La technologie de la<br />

gestion de l’identité<br />

Il existe deux approches pour la gestion<br />

(numérique) de l’identité (voir illustration<br />

2):<br />

1. éviter et neutraliser les traces de données<br />

pour se protéger contre une discrimination<br />

éventuelle;<br />

2. optimiser les traces de données pour se<br />

profiler et accéder à des privilèges.<br />

La transparence totale sans contrôle des<br />

propres données engendre le client ou le<br />

citoyen transparent qui est totalement livré<br />

à l’arbitraire d’une autorité centrale.<br />

Inversement, celui qui ne dévoile pas son<br />

identité et qui apparaît incognito sur les<br />

réseaux ne récoltera pas de lauriers, ne<br />

pourra pas augmenter sa valeur sur le<br />

réseau et profiter des privilèges associés<br />

à la notoriété publique et au statut plus<br />

élevé.<br />

Au croisement entre l’opacité et la transparence,<br />

une gestion de l’identité efficace<br />

doit en même temps être en mesure de<br />

protéger les données personnelles et d’optimiser<br />

le profil public. Il s’agit en quelque<br />

sorte de combiner les différentes identités<br />

suivant la situation de façon à ce que l’utilisateur<br />

n’en subisse pas les inconvénients,<br />

mais en retire un maximum d’avantages.<br />

Techniquement, cela est déjà possible aujourd’hui<br />

comme le montre l’Identity<br />

Mixer d’IBM: cela permet à chaque utilisateur<br />

de déterminer lui-même quelles<br />

données il souhaite partager avec qui. Le<br />

succès de telles solutions sur le marché<br />

dépendra d’une part de leur facilité d’utilisation<br />

et d’autre part de la pression résultant<br />

de la surveillance.<br />

Jusqu’ici, la plupart des systèmes de gestion<br />

de l’identité se fondent sur le principe<br />

de la minimisation des données, c’est-àdire<br />

que chaque prestataire n’obtient que<br />

les données dont il a impérativement besoin<br />

pour fournir sa prestation: une vidéothèque<br />

a connaissance de l’âge de la<br />

personne, mais pas de sa pointure de<br />

chaussures, de ses allergies alimentaires,<br />

de sa tension artérielle, etc. Le concept<br />

«Anonymous» représente un cas extrême.<br />

Il s’appuie sur le renoncement à une identité<br />

individuelle. Anonymous est un nom<br />

dont n’importe quelle personne peut<br />

s’affubler.<br />

La prochaine génération de systèmes de<br />

gestion de l’identité permettra aux utilisateurs<br />

de déterminer plus facilement différentes<br />

identités, de passer d’une identité à<br />

l’autre et parallèlement d’améliorer sa<br />

propre réputation (par exemple pour optimiser<br />

son profil sur un site de rencontres).<br />

Au même titre que Google ou<br />

Amazon présente à chaque utilisateur<br />

d’autres résultats, produits et prix, chaque<br />

utilisateur pourra à l’avenir présenter une<br />

identité (ou facette de son identité) différente<br />

à chaque prestataire. Le profil Facebook<br />

se présentera alors différemment<br />

pour son chef, sa mère, sa meilleure amie<br />

– en fonction de la proximité relationnelle<br />

de l’autre.<br />

La question de savoir dans quelle mesure<br />

les systèmes de gestion de l’identité seront<br />

acceptés dépendra de notre confiance envers<br />

les institutions qui établissent et<br />

contrôlent les nouvelles cartes d’identité.<br />

Qui contrôle la véracité de mes données?<br />

Qui sauvegarde les données?<br />

Les avantages des systèmes de gestion de<br />

l’identité (meilleure réputation, valeur<br />

accrue sur les réseaux, meilleure connaissance<br />

de soi) l’emporteront à long terme<br />

sur les inconvénients (discrimination,<br />

risque d’un vol de l’identité). On peut donc<br />

s’attendre à ce que dans quelques années,<br />

les systèmes de gestion de l’identité fassent<br />

partie de chaque service et appareil personnel.<br />

Cela modifiera aussi la relation entre l’entreprise<br />

et le client. Si les utilisateurs ne<br />

laissent plus aux prestataires le soin de<br />

gérer leur identité sans conditions et qu’ils<br />

emploient davantage des outils comme<br />

l’Identity-Mixer, les systèmes de gestion<br />

des relations avec la clientèle (Customer-Relationship-Management,<br />

CRM)<br />

seront obsolètes. Si Amazon, Google ou<br />

Apple ne me reconnaissent plus comme<br />

client, parce que je change d’identité à<br />

chaque achat, ils doivent développer de<br />

nouveaux concepts pour davantage<br />

s’orienter selon la situation actuelle d’une<br />

certaine personne (ou historique de la<br />

personne). Le CRM devient un SRM –<br />

le Social-Identity-Relationship-Management.<br />

■<br />

* Le texte est un extrait de l’étude «We-Dentity»<br />

(2015) de l’Institut Gottlieb Duttweiler<br />

28 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

De drôles d’oiseaux<br />

et d’autres bestioles<br />

Les animaux possèdent un caractère individuel, comme l’être humain. Et pas seulement les<br />

mammifères. Au zoo, le caractère de l’individu se manifeste évidemment par un comportement<br />

spécifique. Les gardiens connaissent leurs protégés et savent tout de suite comment ils se portent.<br />

Certains animaux présentent d’ailleurs parfois un comportement très particulier.<br />

Robert Zingg, Senior Curator, Zoo de Zurich<br />

L’enclos réservé aux oiseaux est l’habitat<br />

d’un groupe de canards et oies, dont des<br />

oies naines. Une de ces oies naines a<br />

connu une histoire particulière. En 2008,<br />

elle est arrivée à Zurich d’un éleveur privé.<br />

Ici, cette oie très confiante a vite accordé<br />

son attention au gardien responsable,<br />

malgré la présence de congénères dans<br />

l’enclos. Libellée comme femelle à son<br />

arrivée, on découvrit rapidement qu’il<br />

s’agissait en fait d’un jars. On lui donna<br />

donc le nom de Sven. Lorsque le gardien<br />

entrait dans l’enclos, Sven lui faisait la fête<br />

et ne le lâchait pas d’une semelle, veillant<br />

bien à ce que d’autres oiseaux ne s’approchent<br />

pas trop. En été, le gardien avait<br />

l’habitude de faire une petite sieste au bord<br />

de l’enclos, toujours accompagné par Sven<br />

qui s’accordait aussi une pause à ses côtés.<br />

Plusieurs fois, des collègues de travail tentèrent<br />

de jouer un mauvais tour au gardien<br />

pendant sa sieste, mais échouèrent à<br />

chaque fois, car Sven se manifestait immédiatement.<br />

Ce «partenariat» a duré<br />

quelques années, jusqu’à l’arrivée, en<br />

2013, d’une oie naine de Cologne. Elle<br />

s’attira de plus en plus les bonnes grâces<br />

de Sven. Pendant la saison de nidification<br />

2015, il lui accorda toute son attention.<br />

Pour la première fois, ils couvèrent ensemble.<br />

En 2016, ce couple éleva à nouveau<br />

quatre petits. Cette année aussi, ils<br />

sont sur le point de couver. Tout cela pour<br />

le plus grand plaisir du gardien, qui aurait<br />

préféré que Sven accorde dès le départ son<br />

attention à une femelle. Mais Sven n’a pas<br />

complètement oublié son ami gardien, car<br />

il le reconnaît à sa voix et lui répond poliment<br />

en jacassant.<br />

Les manchots royaux<br />

La colonie des manchots royaux compte<br />

18 animaux au Zoo de Zurich. Lorsque ces<br />

oiseaux se dandinent au pas cadencé à<br />

travers le zoo, on ne penserait pas qu’ils<br />

Oies naines (les parents avec un cercle jaune autour des yeux, devant à gauche Sven,<br />

ensuite son oie de Cologne)<br />

présentent d’importantes différences de<br />

caractère. Elles se manifestent notamment<br />

lorsqu’ils reçoivent à manger.<br />

Une dame manchot du nom de Julia, mais<br />

surnommée La Sorcière, exige toute l’attention<br />

pour elle. Si d’autres manchots<br />

sont nourris, elle aime porter une attaque<br />

latérale sur la main nourrissante. Quant<br />

à Carina, elle est très timide et méfiante.<br />

A l’âge de 2 ans, alors que les autres manchots<br />

étaient depuis longtemps autonomes,<br />

elle mendiait de la nourriture<br />

auprès de ses parents. Lorsque nous nourrissons<br />

les manchots, il y a toujours<br />

quelques spectateurs présents. Elle ne<br />

s’approche en aucun cas de ces étrangers<br />

et ne veut pas non plus être nourrie par des<br />

inconnus. Nils est le dernier arrivé de la<br />

colonie. Il vient des Pays-Bas où il a vécu<br />

dans une installation fermée. Dès le début,<br />

Nils s’est montré très ouvert, confiant<br />

et curieux. Lors des promenades hivernales<br />

dans le zoo, il tenait absolument à<br />

découvrir les environs. Parfois, il partait<br />

en explorateur, grimpait sur des tas de<br />

neige ou inspectait en détail les visiteurs<br />

postés au bord du chemin. Une autre<br />

dame manchot est considérée comme<br />

paresseuse. Au lieu d’attraper les poissons<br />

que nous lui offrons, elle se laisse véritablement<br />

bourrer le bec de poissons. La<br />

même chose vaut aussi pour deux manchots<br />

de Humboldt. Alors que d’autres<br />

manchots de Humboldt vont dans l’eau<br />

pendant qu’ils reçoivent leur nourriture et<br />

se battent contre la concurrence pour attraper<br />

des poissons, les deux flemmards<br />

restent à terre et espèrent que le gardien<br />

laissera tomber un poisson ou aura pitié<br />

d’eux et leur tendra un poisson. Si leur<br />

action reste sans résultat, ils plongent<br />

dans le bassin. Car ils savent très bien<br />

nager.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

29


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Troisième variante: lors de travaux de nettoyage<br />

en dehors des heures d’ouverture,<br />

le canard était autrefois sorti de l’enclos et<br />

placé dans la zone réservée aux visiteurs.<br />

Il était tellement fixé sur le gardien, qu’il<br />

n’aurait pas eu l’idée de s’enfuir. Ce canard<br />

s’était aussi attiré le respect des ouvriers<br />

du chantier voisin. Personne n’osait<br />

s’approcher de l’enclos ou y mettre le pied<br />

sans être accompagné par un gardien.<br />

Des colosses sensibles<br />

Les tortues semblent vivre hors du temps<br />

avec leur expression impénétrable. Mais<br />

sous cette dure carapace se cache un être<br />

sensible. <strong>No</strong>s deux tortues géantes des<br />

Galápagos, Nigrita et Jumbo, sont un<br />

couple qui a déjà plusieurs fois assuré sa<br />

descendance. Même en présence d’autres<br />

partenaires potentiels, elles sont toujours<br />

restées fidèles. Elle a plus de 80 ans, lui<br />

environ 55 ans. Ces animaux sont très<br />

attentifs à ce qui se passe dans leur installation.<br />

Ils sont très curieux et aiment tester<br />

de nouveaux objets en les mordant.<br />

Jumbo, le mâle de 200 kilogrammes,<br />

s’occupe régulièrement de la botanique<br />

dans l’installation intérieure et mange les<br />

plantes qu’il arrive tout juste à atteindre<br />

en tendant le cou. Mais il ne fait cela que<br />

si personne ne l’observe. S’il est pris en<br />

flagrant délit et que nous lui témoignons<br />

avec trop d’insistance notre mécontentement,<br />

il se retire – et nous fait probablement<br />

la tête – dans un coin et y reste<br />

longtemps immobile. Mais le jour suivant,<br />

tout est oublié. Aux gardiens qui s’occupent<br />

régulièrement d’eux, les tortues<br />

montrent leurs émotions, parfois elles sont<br />

de bonne humeur et parfois plus mitigées.<br />

A propos, les jeunes tortues ont une passion<br />

très marquée pour les souliers, leur<br />

intérêt portant notamment sur les lacets.<br />

Le Gudrun<br />

Il y a quelques années, la constitution<br />

d’un couple de grues à cou blanc s’est avérée<br />

difficile. Le zoo a importé un mâle<br />

pour la femelle qui vivait déjà au zoo. Mais<br />

peu de temps après, la femelle décéda. Le<br />

mâle se lia d’amitié avec les gardiens, restait<br />

à leur côté et les accompagnait dans<br />

leur travail dans l’enclos que la grue partageait<br />

avec d’autres espèces d’ongulés. Un<br />

gardien baptisa la grue du nom de Gudrun,<br />

parce qu’il avait l’impression qu’il<br />

présentait des traits féminins (de l’extérieur,<br />

il n’est pas possible de distinguer le<br />

sexe de ces animaux). Le Gudrun, une<br />

formule qui soulignait l’incertitude<br />

concernant le sexe de l’animal, resta un<br />

fidèle compagnon des gardiens. Son comportement<br />

ne facilitait pas le choix d’un<br />

partenaire potentiel et nécessitait une<br />

détermination du sexe génétique. Mais un<br />

matin au printemps, l’énigme fut résolue:<br />

Gudrun avait pondu un œuf! Le choix du<br />

nom était donc le bon. Gudrun vit aujourd’hui<br />

avec un mâle dans une autre<br />

institution.<br />

■<br />

Un canard plein d’élan<br />

Les brassemers cendrés sont de grands<br />

canards incapables de voler, mais dotés de<br />

beaucoup de tempérament. Un canard se<br />

démarque particulièrement. Il a grandi<br />

comme «enfant unique», ce qui explique<br />

probablement bien des choses. Il est très<br />

attentif aux gardiens vêtus de bleu. S’ils<br />

entrent dans l’enclos, il arrive immédiatement<br />

et se manifeste en essayant de<br />

mordre les visiteurs. Lorsque les gardiens<br />

sont deux, c’est plus simple: un attire l’attention<br />

de la bête pendant que l’autre<br />

accède à l’enclos sans se faire remarquer.<br />

30 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Au-delà des axiomes traditionnels<br />

La plupart des sociétés sont marquées par un ordre des sexes qui ne connaît que deux catégories:<br />

homme ou femme. La multitude d’expériences quotidiennes font que ce système de pensée binaire<br />

n’est guère remis en question. Malgré cela, le nombre de personnes qui sollicitent une aide médicale<br />

parce qu’elles ne s’identifient pas au sexe qui leur a été attribué à la naissance augmente.<br />

Dr méd. David Garcia, responsable du centre pour la variance du genre, Hôpital universitaire de Bâle<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

Un axiome désigne une proposition indémontrable<br />

utilisée comme fondement<br />

d’un raisonnement ou d’une théorie mathématique.<br />

Les axiomes influencent nos<br />

points de vue et notre comportement dans<br />

les différents systèmes de pensée dans lesquels<br />

nous évoluons quotidiennement.<br />

Dans les sociétés occidentales, certains<br />

axiomes sont discutés ouvertement (p. ex.<br />

l’axiome d’Euclide). Cela permet une discussion<br />

critique des limites des différentes<br />

théories et permet de les développer et/ou<br />

éventuellement de les remplacer. En<br />

même temps, il reste difficile de mener<br />

une discussion ouverte et explicite sur<br />

d’autres axiomes, même au 21e siècle. Ils<br />

possèdent un caractère normatif qui se<br />

fonde sur le fait qu’ils ne requièrent aucune<br />

explication.<br />

Les axiomes du genre appartiennent sans<br />

aucun doute à cette catégorie qui<br />

peut être déduite de la théorie de la<br />

dualité sexuelle (Alltagstheorie der<br />

Zweigeschlechtlichkeit) [1] (voir tableau).<br />

En médecine, par exemple, le fait que le<br />

sexe soit la seule valeur catégorielle et<br />

binaire (homme/femme) de tous les<br />

marqueurs biologiques (poids, tension<br />

artérielle, etc.) n’est guère remis en question.<br />

Malgré l’existence de preuves scientifiques<br />

suffisantes démontrant que la<br />

dualité sexuelle n’est un phénomène ni<br />

ubiquitaire [2], ni atemporel [3]. Le raisonnement<br />

circulaire selon lequel un<br />

homme est un homme parce qu’un pénis<br />

est visible, qui s’est développé pendant la<br />

grossesse, parce qu’un homme est un<br />

homme, n’est pas remis en question.<br />

Comme s’il n’y avait pas suffisamment<br />

de preuves que les caractéristiques extérieures<br />

(p. ex. cheveux blonds) ne corrèlent<br />

pas avec les valeurs intérieures<br />

(p. ex. l’intelligence) d’une personne, on<br />

part du principe que le vagin et le pénis<br />

révèlent toujours la vérité sur l’identité<br />

sexuelle.<br />

L’incongruence du genre<br />

Même si la plupart des gens se retrouvent<br />

dans ces représentations normatives des<br />

genres, il y a un nombre croissant de personnes<br />

qui remettent en question un ou<br />

plusieurs axiomes du genre. Cette situation<br />

se manifeste généralement par une<br />

tension biopsychosociale qui est désignée<br />

comme incongruence du genre (voir illustration).<br />

Beaucoup de ces personnes<br />

pensent ne pas appartenir au sexe qui leur<br />

a été attribué à la naissance sur la base de<br />

leurs caractéristiques physiques. D’autres<br />

remettent moins en question l’équation<br />

Tableau: Axiomes du genre<br />

Transsexualisme<br />

(CIM-10)<br />

entre genre physique et psychique, mais<br />

plutôt l’idée selon laquelle les individus ne<br />

peuvent être classés que dans deux catégories.<br />

<strong>No</strong>mbreux sont ceux qui pensent<br />

que leur identité sexuelle n’est pas<br />

constante dans le temps, mais plutôt<br />

fluide [4]. Pour finir, certains individus<br />

souhaitent une transition sociale alors que<br />

d’autres ne veulent qu’une opération de<br />

réattribution sexuelle. Un troisième<br />

groupe souhaite les deux [5].<br />

Les désignations pour ces phénomènes<br />

identitaires sont tellement individuelles et<br />

1. Il n’existe que deux sexes.<br />

2. Chaque personne n’a qu’un sexe.<br />

3. Le sexe est invariable.<br />

4. Le sexe physique correspond à l’identité sexuelle.<br />

5. Le changement de sexe n’est accepté qu’en tant que rituel temporaire.<br />

6. Les parties génitales sont les indices essentiels du sexe.<br />

7. Chaque personne doit pouvoir être attribuée à un sexe.<br />

8. La dichotomie masculin/féminin est naturelle.<br />

Dysphorie de genre<br />

Incongruence de genre<br />

(CIM-11)<br />

Illustration: Représentation des différents diagnostics trans dans<br />

les différents systèmes diagnostiques<br />

Illustration 1 Représentation des différents diagnostics trans dans les différents<br />

systèmes VSAO diagnostiques <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> 31


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

multiples que la médecine s’est mise d’accord<br />

sur le terme «trans» pour désigner<br />

toutes les personnes présentant une incongruence<br />

du genre. Objectivement, les différentes<br />

attitudes des individus par rapport<br />

aux axiomes du genre n’indiquent pas un<br />

état pathologique. En effet, à ce jour, aucune<br />

étude n’a pu établir un lien direct<br />

entre une incongruence du genre existante<br />

et un état psychopathologique<br />

évident [6]. Dans ce sens, les personnes<br />

trans ne sont pas une erreur du système,<br />

mais plutôt l’expression de la variance du<br />

genre biopsychosociale humaine. C’est<br />

pourquoi dans la proposition actuelle du<br />

CIM-11 qui paraîtra probablement en<br />

2018, l’incongruence du genre n’est plus<br />

considérée comme trouble psychopathologique<br />

au sens du «transsexualisme»<br />

(voir illustration), mais comme un état<br />

influençant la santé sexuelle [7].<br />

Autant les personnes trans remettent en<br />

question les axiomes du genre traditionnels,<br />

autant elles déclenchent des réactions<br />

stigmatisantes qui touchent tous les<br />

domaines de la vie [8]. Les expériences<br />

d’exclusion que ces personnes vivent vont<br />

de leur invisibilité en passant par des injures<br />

jusqu’à une violence mortelle [8]. Il<br />

n’est donc pas surprenant que beaucoup<br />

de personnes trans peuvent – notamment<br />

au début de leur processus de réattribution<br />

sexuelle – présenter un trouble clinique<br />

selon le CIM-5, une dysphorie du genre<br />

(voir illustration) [9]. Les troubles psychiques<br />

associés à la dysphorie du genre<br />

(p. ex. troubles dépressifs, anxieux, de la<br />

dépendance et/ou somatiques [10, 11])<br />

doivent être qualifiés de troubles réactifs<br />

et liés à la stigmatisation et non pas de<br />

pathologies primaires [12].<br />

Si l’on considère les problèmes auxquels<br />

les personnes trans sont confrontées, l’urgence<br />

avec laquelle elles veulent entamer<br />

un processus de réattribution sexuelle<br />

médical et social est compréhensible.<br />

D’après des études à long terme, la transition<br />

est un moyen sûr pour réduire les<br />

états de tension décrits [13, 14]. Les<br />

concepts de traitement modernes [15, 16]<br />

s’écartent des approches paternalistes<br />

d’autrefois en évitant de pathologiser systématiquement<br />

les personnes trans ou de<br />

leur demander d’effectuer un «test du<br />

quotidien». Parallèlement, ils tiennent<br />

compte des répercussions négatives d’un<br />

environnement toujours hostile aux trans<br />

sur la santé des personnes trans et tentent<br />

d’aborder ces problèmes à temps.<br />

Un suivi est nécessaire<br />

Une transition médicale peut être réalisée<br />

par des collègues expérimentés en cabinet<br />

ou dans des centres de référence nationaux<br />

(p. ex. au centre pour la variance du<br />

genre à Bâle). En raison de la complexité<br />

des interventions médicales, de leurs<br />

conséquences psychosociales et psychosexuelles<br />

et des processus de décision<br />

qu’elles impliquent, une collaboration<br />

interdisciplinaire entre les médecins traitants<br />

est recommandée [15, 16]. Beaucoup<br />

de personnes trans profitent d’un accompagnement<br />

psychiatrique et psychothérapeutique<br />

de transition. Il y a cependant<br />

des situations où une telle prise en charge<br />

n’est pas nécessaire ou pas souhaitée.<br />

Contrairement à une opinion très répandue,<br />

les opérations de réattribution<br />

sexuelle ne constituent pas le point final<br />

d’une transition. Souvent, elles ne constituent<br />

même pas l’objectif principal. Le<br />

processus de la réattribution sexuelle reste<br />

un défi à vie. Après la destigmatisation<br />

progressive du traitement interdisciplinaire<br />

de personnes trans, le suivi reste une<br />

tâche essentielle que les systèmes de santé<br />

incluant les personnes trans devront assumer<br />

à l’avenir.<br />

■<br />

Bibliographie<br />

1. Hagemann-White, C., Die Konstrukteure des<br />

Geschlechts auf frischer Tat ertappen? Methodische<br />

Konsequenzen einer theoretischen<br />

Einsicht. Feministische Studien, 1993. 11(2):<br />

p. 68–78.<br />

2. Thomas, W. and S.-E. Jacobs, «… And we<br />

are still here»: From berdache to two-spirit<br />

people. American Indian culture and research<br />

journal, 1999. 23(2): p. 91–107.<br />

3. Wiesner-Hanks, M. E., Gender in History:<br />

New perspectives on the past. 2001, Malden,<br />

MA: Wiley-Blackwell.<br />

4. Richards, C., W. P. Bouman, L. Seal, et al.,<br />

<strong>No</strong>n-binary or genderqueer genders. International<br />

Review of Psychiatry, 2016. 28(1):<br />

p. 95–102.<br />

5. Loos, F. K., A. Köhler, J. Eyssel, et al., Subjektive<br />

Indikatoren des Behandlungserfolges<br />

und Diskriminierungserfahrungen in der<br />

trans* Gesundheitsversorgung. Qualitative<br />

Ergebnisse einer Online-Befragung. Zeitschrift<br />

für Sexualforschung, 2016. 29(3): p.<br />

205–223.<br />

6. Robles, R., A. Fresán, M. E. Medina Mora, et<br />

al., Categories that should be removed from<br />

mental disorders classifications: Perspectives<br />

and rationales of clinicians from eight countries.<br />

Journal of clinical psychology, 2015.<br />

71(3): p. 267–281.<br />

7. Drescher, J., P. Cohen-Kettenis, and S. Winter,<br />

Minding the body: Situating gender identity<br />

diagnoses in the ICD-11. International Review<br />

of Psychiatry, 2012. 24(6): p. 568–577.<br />

8. Fundamental Rights Agency, Being Trans in<br />

the EU. Comparative analysis of EU LGBT<br />

survey data. 2014, Publications Of ce of the<br />

European Union: Luxembourg.<br />

9. American Psychiatric Association, Diagnostic<br />

and statistical manual of mental disorders<br />

(DSM 5). 2013: American Psychiatric<br />

Association.<br />

10. Flentje, A., N. C. Heck, and J. L. Sorensen,<br />

Characteristics of transgender individuals<br />

entering substance abuse treatment. Addictive<br />

behaviors, 2014. 39(5): p. 969–975.<br />

11. Bockting, W.O., M.H. Miner, R.E. Swinburne<br />

Romine, et al., Stigma, mental health, and<br />

resilience in an online sample of the US<br />

transgender population. Am J Public Health,<br />

2013. 103(5): p. 943–51.<br />

12. Hendricks, M. L. and R. J. Testa, A conceptual<br />

framework for clinical work with transgender<br />

and gender nonconforming clients: An<br />

adaptation of the Minority Stress Model.<br />

Professional Psychology: Research and Practice,<br />

2012. 43(5): p. 460–467.<br />

13. Sutcliffe, P. A., S. Dixon, R. L. Akehurst, et<br />

al., Evaluation of surgical procedures for sex<br />

reassignment: a systematic review. Journal<br />

of plastic, reconstructive & aesthetic surgery,<br />

2009. 62(3): p. 294–306.<br />

14. White Hughto, J. M. and S. L. Reisner, A Systematic<br />

Review of the Effects of Hormone<br />

Therapy on Psychological Functioning and<br />

Quality of Life in Transgender Individuals.<br />

Transgender Health, 2016. 1(1): p. 21–31.<br />

15. Garcia Nuñez, D., P. Gross, M. Baeriswyl, et<br />

al., Von der Transsexualität zur Gender-<br />

Dysphorie – Beratungs- und Behandlungsempfehlungen<br />

bei TransPersonen. Swiss<br />

Medical Forum, 2014. 14(19): p. 382–387.<br />

16. Garcia Nuñez, D. and T.O. Nieder, Geschlechtsinkongruenz<br />

und-dysphorie. Gynäkologische<br />

Endokrinologie, <strong>2017</strong>. 15(1): p.<br />

5–13.<br />

32 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Une contrainte plutôt qu’une prise<br />

en charge<br />

Les relations des personnes transsexuelles avec le système de santé sont très difficiles. Pendant la<br />

transition, les institutions médico-psychiatriques sont souvent un facteur de stress plutôt qu’une<br />

aide. Qu’il s’agisse de l’accompagnement psychothérapeutique, de prestations de soins ou séjours<br />

hospitaliers, le système de santé n’est toujours pas préparé aux personnes transsexuelles.<br />

Myshelle Baeriswyl, D r ès lettres, psychologue et sexopédagogue<br />

L’alliance contre nature du droit, de la<br />

médecine, de la psychothérapie, de la psychiatrie<br />

et des personnes transsexuelles<br />

trouve son origine au plus tard dans les<br />

recommandations de soins (Standards of<br />

Care, SOC) publiées en 1979 par l’International<br />

Gender Dysphoria Association. Un<br />

des principaux soucis à l’époque était (et<br />

l’est encore aujourd’hui) de distinguer les<br />

«vrais transsexuels» de ceux qui ne devaient<br />

pas bénéficier de mesures médicales<br />

de ce genre.<br />

Les standards pour le traitement et l’évaluation<br />

de transsexuels («Standards der<br />

Behandlung und Begutachtung von<br />

Transsexuellen», Becker et al., 1997) publiés<br />

par un groupe d’experts allemands<br />

n’y ont rien changé. Ils n’étaient pas orientés<br />

selon les besoins des personnes transsexuelles,<br />

mais servaient en premier lieu<br />

à satisfaire la soif de pouvoir et de contrôle<br />

de la psychiatrie et de la médecine (Hamm<br />

und Sauer, 2014). Dans la septième édition<br />

des SOC, on parle certes d’une approche<br />

flexible pour satisfaire «aux différents<br />

besoins sanitaires des personnes transsexuelles,<br />

transgenres et au sexe non<br />

conforme» (Coleman et al., 2012, p. 2). Les<br />

directives de traitement linéaires habituelles<br />

restent cependant valables, aussi<br />

en Suisse. C’est-à-dire d’abord le diagnostic,<br />

la psychiatrie et l’expérience quotidienne,<br />

ensuite le traitement hormonal et<br />

le changement de prénom (petite solution)<br />

et dans un second temps seulement,<br />

les traitements chirurgicaux et changements<br />

d’état civil (grande solution) (Richter-Appelt<br />

& Nieder, 2014, p. 16).<br />

Les préjugés l’emportent<br />

sur le savoir<br />

Certes, la Suisse n’a pas de loi sur les<br />

transsexuels, ce qui rend l’application de<br />

ces directives moins contraignante, mais<br />

malgré cela, sans diagnostic psychiatrique,<br />

pas de prestations des caisses-maladie,<br />

pas de transition médicale. Le chemin<br />

des personnes transsexuelles dans le<br />

système de santé passe toujours encore par<br />

leur (psycho-)pathologisation. Dans le<br />

système de santé, elles butent sur des compétences<br />

insuffisantes ou inexistantes, des<br />

directives discriminatoires ou des craintes<br />

et incertitudes du personnel médical et<br />

soignant. Quelques exemples:<br />

D’après une étude américaine de 2016,<br />

63% des endocrinologues seraient prêts à<br />

effectuer une thérapie hormonale avec<br />

leurs patient(e)s, mais la moitié d’entre<br />

eux ne connaissent pas les directives de<br />

l’Endocrines Society de 2009. Et seulement<br />

20% se sentent «très à l’aise en discutant<br />

de l’identité sexuelle et/ou de<br />

l’orientation sexuelle» (Irwig, 2016). Seulement<br />

30% des 176 facultés de médecine<br />

américaines et canadiennes abordent le<br />

thème de la transition dans leur cursus,<br />

alors que l’American Medical Association<br />

soutient depuis 2008 le «transition-related<br />

health care» (Obedin-Maliver et al., 2011).<br />

En Suisse, les thèmes ayant trait à la<br />

transsexualité sont inexistants dans les<br />

cursus des institutions de formation médicales,<br />

psychologiques et psychothérapeutiques.<br />

Un grand sondage mené par la Fédération<br />

suisse des gays Pink Cross en collaboration<br />

avec le Centre interdisciplinaire de<br />

compétence de l’âge de la HES Saint-Gall<br />

sur la question «Les structures de soins et<br />

de vieillesse en Suisse sont-elles préparées<br />

à la prise en charge de personnes LGBTI?»<br />

a produit des résultats décevants: autant<br />

dans les établissements médico-sociaux,<br />

les organisations de soins à domicile que<br />

dans la formation infirmière, les thèmes<br />

liés à la transsexualité sont pour ainsi dire<br />

inexistants. A ce jour, les thèmes LGBTI<br />

sont plus ou moins, voire totalement absents<br />

des lignes directrices des établissements<br />

de soins suisses. Le guide «Diversité<br />

dans les établissements médico-sociaux»<br />

de la Croix-Rouge Suisse (CRS) (titre original:<br />

«Diversität in Alters- und Pflegeheimen»)<br />

reste méconnu. Dans les organisations<br />

de soins à domicile, les thèmes<br />

LGBTI sont pris en compte dans les lignes<br />

directrices de la moitié des organisations<br />

ayant répondu sous le titre «Gestion de<br />

la diversité et des différentes formes de<br />

vie». Mais une ligne directrice spécifique<br />

LGBTI fait défaut et il n’y a que quelques<br />

institutions qui disposent d’un code de<br />

conduite correspondant. Dans la formation<br />

infirmière, 21 sur 28 institutions de<br />

formation ont ancré les thèmes LGBTI<br />

sous une forme ou une autre dans l’enseignement,<br />

cela varie toutefois fortement<br />

suivant le niveau de formation. Cette thématique<br />

n’est guère enseignée dans les<br />

formations de courte durée et de base.<br />

Loin de la normalité<br />

Si l’on demande aux personnes transsexuelles<br />

de relater leurs expériences dans<br />

le système de santé, le tableau n’est pas<br />

plus réjouissant. Beaucoup parlent d’attitudes<br />

ou de réactions négatives voire hostiles<br />

du personnel (hospitalier). Souvent,<br />

on leur refuse un titre correct correspondant<br />

à leur identité sexuelle. Souvent, ils<br />

sont appelés par leur ancien nom et de<br />

faux pronoms personnels. Il n’est pas rare<br />

que ces patients soient attribués au faux<br />

service, c’est-à-dire des femmes transsexuelles<br />

chez les hommes et inversement.<br />

Lors de la visite du médecin-chef, il est<br />

souvent indiqué, en présence d’autres patients,<br />

que la personne est transsexuelle,<br />

ce qui équivaut à un outing forcé. Parfois,<br />

il peut aussi se produire, comme l’auteur<br />

l’a personnellement vécu, un véritable<br />

spectacle: le jour de mon entrée à l’hôpital,<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

33


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

la quasi-totalité du personnel soignant et<br />

de nettoyage du service a brièvement rendu<br />

visite à la nouvelle patiente. L’auteur a<br />

même vécu le principe de l’intervention<br />

chirurgicale normative: en 2012, malgré<br />

l’assignation par le médecin traitant, on<br />

lui a refusé une augmentation mammaire<br />

dans un grand hôpital zurichois<br />

avec pour motif: «<strong>No</strong>us ne réalisons pas<br />

d’opération des seins sans opération génitale<br />

simultanée ou préalable.»<br />

Conclusion: les thèmes pertinents de la<br />

transsexualité restent quasi inexistants<br />

dans les cursus de formation médico-psychologiques<br />

et infirmiers en Suisse. Dans<br />

les institutions médicales stationnaires et<br />

ambulatoires, les lignes directrices correspondantes<br />

relatives à la diversité font défaut<br />

et le personnel médical et infirmier<br />

doit encore apprendre à faire preuve de<br />

plus de sensibilité dans sa façon d’aborder<br />

les minorités sexuelles. En Suisse, nous<br />

restons très éloignés de l’objectif d’apporter<br />

un soutien aux personnes transsexuelles<br />

dans leur odyssée à travers le<br />

système de santé plutôt que de les stigmatiser<br />

et discriminer. Et pourtant, après un<br />

séjour prolongé à l’Hôpital Waid à Zurich<br />

pour une perforation de l’appendice, l’auteur<br />

a remercié la médecin responsable du<br />

service pour le traitement exemplaire à<br />

tous points de vue. Cette dernière s’est<br />

montrée très heureuse de ce compliment<br />

et a simplement répondu: «Cela devrait<br />

être la norme!»<br />

■<br />

Bibliographie:<br />

Becker, S., Bosinski, H. G. A., Clement, U., Eicher,<br />

W., Goerlich, T. M., Hartmann, U., Kockott,<br />

G., Langer, D., Preuss, W., F., Schmidt, G.,<br />

Springer, A., & Wille, R. (1997). Standards<br />

der Behand-lung und Begutachtung von<br />

Transsexuellen der Deutschen Gesellschaft<br />

für Sexualforschung, der Akademie für<br />

Sexualmedizin und der Gesellschaft für<br />

Sexualwissenschaft. Zeitschrift für Sexualforschung,<br />

10, 147–156.<br />

Coleman, E., Bockting, W., Botzer, M., Cohen-<br />

Kettenis, P., DeCuypere, G., et al. (2012).<br />

Standards of Care: Versorgungsempfehlungen<br />

für die Gesundheit von transsexuellen,<br />

transgender und geschlechtsnichtkonformen<br />

Personen. Elgin, Ill.: World Professional<br />

Association for Transgender Health.<br />

Hamm, J. A., & Sauer, A. T. (2014). Perspektivenwechsel:<br />

Vorschläge für eine menschenrechts-<br />

und bedürfnisorientierte Trans*-Gesundheitsversorgung.<br />

Zeitschrift für Sexualforschung,<br />

27, 4–30.<br />

Irwig, M. S. (2016) TRANSGENDER CARE BY<br />

ENDOCRINOLOGISTS IN THE UNITED<br />

STATES. Endocrine Practice: July 2016, Vol.<br />

22, <strong>No</strong>. 7, 832–836.<br />

Obedin-Maliver, J., MD, MPH; Goldsmith, E.S.,<br />

BA; Stewart,L., MD (2011). Lesbian, Gay,<br />

Bisexual, and Transgender–Related Content<br />

in Undergraduate Medical Education. JAMA.<br />

2011; 306(9): 971–977. doi:10.1001/<br />

jama.2011.1255<br />

Richter-Appelt, H., & Nieder,Timo. O. (Hrsg.)<br />

(2014). Transgender-Gesundheitsversorgung:<br />

eine kommentierte Herausgabe der<br />

Standards of Care der World Professional<br />

Association for Transgender Health. Gießen:<br />

Psychosozial-Verlag.<br />

Espace publicitaire offert.<br />

Du rire et du rêve pour nos<br />

enfants hospitalisés<br />

Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />

chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />

Merci pour votre soutien.<br />

CCP 10-61645-5<br />

theodora.org<br />

34 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAOJournal_86x133_CH-F-D.indd 2 11.04.17 16:20


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

L’identité passe par l’estomac<br />

Les générations précédentes consacraient un tiers de leur revenu à l’alimentation et craignaient<br />

pour leur approvisionnement. Aujourd’hui, on dispose de quasiment tout en quantité et qualité<br />

suffisantes pour un prix relativement avantageux. Manger fait donc de plus en plus partie du style<br />

de vie individuel et devient une forme d’expression sociale.<br />

Thierry Fuchs, food-stylist et cuisinier international (www.fuchsundcorra.ch)<br />

Aujourd’hui, manger est devenu une question<br />

de style de vie: outre l’aspect pratique<br />

de l’alimentation qui nous maintient en<br />

vie, nous exprimons aussi ce à quoi nous<br />

attachons de l’importance, nous nous<br />

identifions à ce qui reste dans nos assiettes.<br />

La publicité nous apprend l’identité<br />

de nos aliments et mets. Le food-stylist<br />

entre alors en jeu: par son choix des aliments<br />

et sa mise en scène, il crée une<br />

image pour un aliment et même pour des<br />

mets complets.<br />

«Dis-moi ce que tu<br />

manges, je te dirai qui<br />

tu es»<br />

Quand il s’agit de commenter l’alimentation<br />

d’une personne avec diplomatie, on<br />

peut se servir d’un dicton: «L’être humain<br />

est ce qu’il mange.» Une fois exprimé, la<br />

convention veut que l’on passe sans s’attarder<br />

au sujet suivant. En effet, comment<br />

quelque chose d’aussi profane que la<br />

nourriture pourrait-elle nous faire avancer<br />

sur la question de qui nous sommes.<br />

Lorsque le philosophe allemand Ludwig<br />

Feuerbach marqua à l’époque ce dicton,<br />

il le fit dans une dissertation sur la diététique<br />

d’alors. <strong>No</strong>us nous en servons jusqu’à<br />

ce jour lorsqu’il s’agit de questions portant<br />

sur l’alimentation et le bien-être ou la<br />

santé. Car l’interaction de l’alimentation<br />

et de la santé est très simple: la qualité de<br />

ce que nous avalons détermine notre qualité<br />

de vie – voilà.<br />

Du point de vue de l’industrie alimentaire,<br />

les conséquences de cette logique vont<br />

encore bien plus loin. En effet, le choix de<br />

notre alimentation en dit long sur notre<br />

identité, c’est-à-dire sur notre attitude et<br />

position dans notre environnement. Etre<br />

végane n’est pas seulement une décision<br />

privée, mais aussi une invitation adressée<br />

à la société de revoir ses habitudes alimentaires.<br />

Se nourrir avec des produits régionaux<br />

et selon les saisons est un plaidoyer<br />

en faveur de l’environnement et de la<br />

nature. Et le besoin de communication<br />

permet de gagner bien plus d’argent que<br />

la simple sensation de faim.<br />

Aujourd’hui, on nous vend des «superaliments»<br />

sous forme de graines miraculeuses,<br />

pousses exotiques et autres pour<br />

soi-disant renforcer notre vitalité et agilité.<br />

L’alimentation n’est plus seulement un<br />

approvisionnement en énergie pour l’organisme,<br />

mais un style de vie par lequel<br />

nous signalons à notre environnement<br />

quelle attitude alimentaire nous considérons<br />

comme juste, importante et géniale.<br />

L’importance des ingrédients et de la pré-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

35


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

paration marquée par la publicité se répercute<br />

sur notre manière de cuisiner et<br />

d’apprécier la nourriture. Mais au lieu de<br />

nous orienter exclusivement selon la disponibilité<br />

régionale et de saison, nous<br />

voulons notamment manger ce qui souligne<br />

et marque notre individualité.<br />

«On mange avec les<br />

yeux»<br />

Malgré tout l’individualisme, une chose<br />

nous rassemble quand il est question de<br />

manger: personne ne refuse de manger<br />

une assiette pleine de couleurs intenses et<br />

de formes appétissantes. Les superaliments<br />

de la publicité ne sont peut-être pas<br />

ce qu’il y a de meilleur sur le plan de la<br />

valeur nutritionnelle, ni de plus durable,<br />

mais ils sont sans aucun doute superbien<br />

préparés. Qui peut résister à un tel appel?<br />

<strong>No</strong>s mères le savent aussi lorsqu’elles nous<br />

sermonnent: «On mange avec les yeux!»<br />

A la recherche quotidienne du prochain<br />

menu sain et/ou délicieux, les images<br />

opulentes sur les emballages, dans les<br />

revues culinaires ou sur les affiches nous<br />

inspirent. Au regard de ces arrangements<br />

qui nous font saliver, nous constatons que<br />

toute une profession s’est inspirée de la<br />

sagesse de nos mères: le food-stylist compose<br />

avec virtuosité les arrangements qui<br />

suscitent notre intérêt pour le manioc ou<br />

nous font réviser notre refus à vie de manger<br />

des choux de Bruxelles. La publicité<br />

est donc un ingrédient indispensable dans<br />

notre répertoire culinaire. Après l’ère des<br />

plats précuisinés, notre société développe<br />

lentement un goût pour le naturel: les<br />

ingrédients doivent être régionaux, de<br />

saison et si possible non raffinés. L’individualité<br />

signifie aussi dans une certaine<br />

mesure prendre conscience de sa responsabilité<br />

pour l’ensemble, c’est-à-dire pour<br />

la santé du système comme facteur du<br />

bien-être personnel. On constate une prise<br />

de conscience grandissante face aux dangers<br />

liés à la surexploitation de notre planète<br />

et donc à la mise en péril de notre<br />

propre existence, si nous n’observons pas<br />

les particularités régio nales.<br />

La nouvelle identité des aliments dans les<br />

mets est la prise de conscience pour les<br />

particularités de chaque ingrédient sur<br />

une assiette saine et appétissante. Autrefois,<br />

une lasagne n’était pas plus qu’une<br />

lasagne. Aujourd’hui, nous apprécions les<br />

légumes de saison, les pâtes bio et le fromage<br />

de la région qui la composent. <strong>No</strong>us<br />

voulons consommer les saveurs avec<br />

bonne conscience en sachant que nous<br />

rendons service à notre organisme et que<br />

nous sommes en harmonie avec la nature.<br />

«Vive les produits<br />

régionaux»<br />

L’identité de ce que l’on mange est indissociable<br />

de l’identité de ceux qui mangent.<br />

<strong>No</strong>us ne pouvons pas faire autrement que<br />

devenir dans une certaine mesure ce que<br />

nous mâchons et digérons. La tâche<br />

éthique de la publicité est de représenter<br />

le régionalisme et les produits de saison<br />

de façon attirante. Là se situe le principal<br />

défi pour le food-stylist: faire de la modération<br />

la liberté absolue, vêtir la durabilité<br />

de couleurs chatoyantes et rendre sa<br />

saveur attrayante au public. Les superaliments<br />

modernes ne doivent pas nous<br />

transformer en surhommes, mais mobiliser<br />

notre potentiel naturel.<br />

Si nous nous nourrissons de ce qui pousse<br />

dans nos environs, nous ménageons l’environnement,<br />

calmons nos estomacs qui<br />

crient famine avec une alimentation variée<br />

et n’avons même pas besoin de déambuler<br />

pendant des heures devant les étals<br />

de marché pour préparer le menu. Même<br />

sans superforce, il est possible de créer un<br />

menu à trois plats plein de durabilité et de<br />

produits régionaux! <br />

■<br />

Lasagne Caprese<br />

avec mozzarella<br />

di bufala<br />

Préparation environ 50 minutes<br />

Ingrédients:<br />

500 g tomates en grappe<br />

250 g mozzarella di bufala<br />

200 g feuilles de lasagne, faites maison<br />

60 g Sbrinz râpé<br />

20 g purée de tomate<br />

1 gousse d’ail<br />

1 échalote<br />

½ bq. basilic<br />

30 g farine d’épeautre<br />

½ dl eau<br />

4 dl lait cru<br />

30 g beurre de montagne<br />

0,5 l bouillon de légumes<br />

huile de colza<br />

sel et poivre<br />

Préparation:<br />

1. Préchauffer le four à 200 °C (air chaud). Pour<br />

préparer la sauce béchamel, faire fondre le<br />

beurre dans une petite casserole, ajouter la<br />

farine, brièvement faire dorer sans qu’elle<br />

brunisse et ajouter le lait. Faire mijoter à petit<br />

feu pendant 5 minutes en remuant, assaisonner<br />

avec du poivre et du sel. Mélanger le<br />

basilic directement dans la sauce béchamel<br />

refroidie. Bien laver les tomates, en couper<br />

deux en tranches minces. Couper le reste en<br />

quatre et épépiner. Eplucher l’ail et l’échalote,<br />

les couper en morceaux grossiers.<br />

2. Chauffer un peu d’huile d’olive et y faire suer les tomates, l’ail et l’échalote. Ajouter<br />

la purée de tomate, brièvement faire dorer, ajouter le bouillon et faire réduire<br />

3 minutes. Réduire en purée, assaisonner avec sel et poivre.<br />

3. Répartir un peu de sauce tomate et de béchamel sur le fond d’un plat à gratin.<br />

Déposer une première couche de feuilles de lasagne. Ajouter une nouvelle couche<br />

de sauce tomate, une couche de tomates coupées en tranches fines, des feuilles de<br />

basilic, la mozzarella di bufala, la sauce béchamel et ensuite couvrir avec des<br />

feuilles de lasagne. Pour terminer, répartir le reste de la sauce tomate et de béchamel<br />

et saupoudrer avec le Sbrinz râpé. Faire cuire au milieu du four à 200 °C<br />

pendant 30 minutes.<br />

36 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Une affinité pour la technique<br />

Les contrôles d’accès biométriques tels que la reconnaissance par empreinte digitale, de l’iris,<br />

du visage ou vocale n’ont rien de nouveau. Ils se basent essentiellement sur des caractéristiques<br />

audibles et visibles extérieurement. Toutes ces techniques présentent un certain potentiel de<br />

falsification par imitation. Dans le contrôle d’accès biométrique par lecteur des veines de la main,<br />

en revanche, le réseau veineux et le flux sanguin sont les caractéristiques univoques d’identité.<br />

N’étant pas perceptibles par des systèmes optiques, ils sont donc plus difficilement falsifiables.<br />

Christoph Meyer, Marketing Frank Türen AG<br />

Lorsqu’en 1983, le film «James Bond 007<br />

– Jamais plus jamais» passait dans les<br />

cinémas, dans lequel une copie exacte de<br />

l’œil droit du président des Etats-Unis était<br />

fabriquée au moyen d’une simple<br />

transplantation de la cornée pour accéder<br />

à la base de l’OTAN, aucun des spectateurs<br />

ne pouvait imaginer que ce scénario de<br />

science-fiction allait bientôt devenir une<br />

réalité. Les technologies novatrices permettent<br />

aujourd’hui d’identifier les personnes<br />

au moyen de caractéristiques<br />

physiques individuelles – par exemple<br />

pour entrer par une porte dans un bâtiment.<br />

Bien sûr, la porte compte depuis des<br />

siècles parmi les constantes dans la<br />

construction. Et elle a un partenaire fidèle,<br />

la clé, qui nous fait croire que nous<br />

sommes en sécurité – prétendument. Mais<br />

les clés présentent un grand inconvénient:<br />

on peut facilement les perdre, les copier ou<br />

se les faire voler.<br />

Les portes de sécurité à l’épreuve du feu avec scanner du<br />

réseau veineux ont été développées par Frank Türen AG,<br />

Buochs (NW), en collaboration avec BWO Systems AG,<br />

Schenkon (LU). Frank Türen AG compte parmi les développeurs<br />

et producteurs les plus actifs de portes pare-feu.<br />

Avec 120 ans d’expérience dans le travail du bois, Frank<br />

Türen AG s’est spécialisée depuis 1970 sur la fabrication<br />

de portes de sécurité pour les bâtiments privés et publics.<br />

Les mains comme clé<br />

Frank Türen AG a développé en collaboration<br />

avec l’entreprise BWO Systems AG<br />

les premières portes d’accès qui peuvent<br />

être déverrouillées en tendant la main. Le<br />

contrôle d’accès s’effectue en quelques<br />

millisecondes et avec une précision sans<br />

précédent au moyen du capteur intégré<br />

dans la porte ou dans le mur à côté de la<br />

porte. Il reconnaît le motif et le flux veineux<br />

dans la main. Celui qui pense que<br />

n’importe qui peut tendre la main se<br />

trompe. Le secret? Le motif veineux de la<br />

main se distingue chez chaque individu<br />

– des études cliniques l’ont prouvé. Même<br />

des jumeaux monozygotes présentent des<br />

motifs différents. Comme le motif veineux<br />

de la main est caché à l’intérieur du corps,<br />

il ne peut ni être falsifié, ni volé. Certes,<br />

d’autres caractéristiques humaines sont<br />

aussi univoques, mais même l’empreinte<br />

digitale n’est pas à 100% sûre. Une empreinte<br />

digitale sur un verre et un mode<br />

d’emploi pour bricoler une fausse empreinte<br />

digitale trouvé sur Internet suffisent<br />

pour tromper la technique. Le scanner<br />

veineux rend la vie vraiment plus<br />

difficile aux criminels: parmi les systèmes<br />

de reconnaissance biométrique, il s’agit<br />

du système d’accès le plus sûr.<br />

Le scanner veineux intégré dans les portes<br />

n’accorde l’accès qu’aux personnes autorisées<br />

dont le motif veineux a préalablement<br />

été consigné sous forme cryptée.<br />

Cela évite en même temps le problème de<br />

la protection des données, puisque le logiciel<br />

de cryptage est directement intégré<br />

dans le capteur. Il est par ailleurs possible<br />

de piloter certaines portes ou locaux au<br />

moyen d’une gestion horaire avec une<br />

matrice de sécurité supplémentaire.<br />

Motifs veineux univoques<br />

La reconnaissance des veines de la main<br />

s’appuie sur l’effet que les rayons infrarouges<br />

d’une longueur d’onde de 760 nm<br />

sont plus fortement absorbés dans le sang<br />

moins oxygéné des veines que dans les<br />

autres tissus. Le capteur est ensuite capable<br />

de reconnaître la structure veineuse.<br />

Etant donné qu’elle ne change pas au<br />

cours de la vie, le procédé est hautement<br />

fiable. Dix fois plus précis que la reconnaissance<br />

de l’empreinte digitale, même<br />

si la main est sale ou blessée. Autre point<br />

réconfortant: seule la main irriguée passe<br />

le test avec succès.<br />

Pas d’imposition des<br />

mains<br />

La reconnaissance veineuse fonctionne<br />

sans contact au moyen d’un scanner in-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

37


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

frarouge et d’une caméra grand-angle<br />

intégrée. Le scanner reconnaît la main<br />

présentée à une distance de 5 centimètres<br />

en l’espace de quelques millisecondes. La<br />

reconnaissance veineuse se distingue<br />

donc d’autres systèmes d’accès biométriques<br />

également en ce qui concerne<br />

l’hygiène, le confort et l’acceptation des<br />

utilisateurs. Le capteur est tellement petit<br />

qu’il peut être discrètement installé dans<br />

la porte. Il convient donc tant pour des<br />

logements que des locaux commerciaux.<br />

Le lecteur du réseau veineux ne convient<br />

pas seulement pour des portes. Il peut<br />

aussi être installé dans une armoire, un<br />

coffre-fort, une porte de garage ou un<br />

ascenseur. Même dans des ordinateurs<br />

portables, imprimantes, machines à café,<br />

armoires, voitures, bancomat. Le scanner<br />

veineux a déjà été installé partout où la<br />

sécurité joue un rôle décisif. En consignant<br />

des horaires liés à des personnes ou<br />

des groupes, le dispositif de sécurité peut<br />

être affiné à volonté.<br />

Le scanner du réseau<br />

veineux – le principe<br />

1. Motif veineux<br />

DIdentification sans équivoque au moyen<br />

du motif et du flux veineux de la paume<br />

de la main.<br />

Au cœur du système: le capteur<br />

3. Reconnaissance<br />

Vérification et reconnaissance du motif<br />

veineux crypté de la main en l’espace de<br />

quelques millisecondes à l’aide d’un scanner<br />

opérant dans le proche infrarouge.■<br />

2. Capture<br />

Capture initiale unique, au moyen d’un<br />

scanner spécial de la station de base, des<br />

modèles de motif veineux des personnes<br />

autorisées.<br />

Capteur<br />

Reconnaissance veineuse au<br />

moyen d’un scanner infrarouge<br />

proche<br />

Dimensions: 35 × 35 × 27 mm<br />

Caméra grand-angle intégrée<br />

pour la capture du motif veineux<br />

de la main<br />

Logiciel de cryptage intégré dans<br />

le capteur<br />

Communication avec la commande<br />

du capteur via USB<br />

Commande du capteur<br />

Connexion pour lecteur du réseau<br />

veineux<br />

Interfaces pour commandes de<br />

serrures avec contact sec<br />

Interfaces pour entrée/sortie numérique,<br />

Wiegand, RS-485, RS 232<br />

Commande de la réponse optique<br />

et acoustique sur le capteur<br />

Transmission du signal aux<br />

systèmes d’alarme<br />

Possibilités de connexion pour<br />

caméra, contact de sabotage,<br />

haut-parleur, microphone et autres<br />

38 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

Comparaison des technologies biométriques<br />

Facteurs de décision<br />

Veines de<br />

la main<br />

Iris Visage Empreinte<br />

digitale<br />

Sécurité ✓ ✓<br />

Précision<br />

✓<br />

Convivialité ✓ ✓<br />

Applicabilité ✓ ✓<br />

Hygiène ✓ ✓ ✓<br />

Acceptation sociale<br />

✓<br />

Coût avantageux<br />

✓<br />

Résistance à la fraude<br />

Taux de fausses<br />

acceptations<br />

1 : 1 250 000 1 : 1 000 000 1 : 77 1 : 100 000<br />

Taux de faux rejets 1 : 10 000 1 : 10 000 1 : 38 1 : 1 000<br />

Sauerstoff-Nasenbrillen aus Silikon -<br />

lunette à oxygène en silicone<br />

• Komfortabel, kein PVC-Geruch -<br />

confortable, pas d’odeur de plastique<br />

• frei von allergenen- und krebserregenden Stoffen -<br />

exempt de tout produit allergène ou cancérigène<br />

• bleibt weich, auch bei Kälte -<br />

reste souple, même à des températures basses<br />

• Länge 1.2m o. 1.8m, mit geradem o. gebogenem Nasensteg<br />

- longueur 1.2m ou 1.8m avec embout droit ou courbé<br />

Distribution:<br />

JEM Medical GmbH, POB, 4502 Solothurn<br />

Tel 032 623 43 55 Fax 032 622 17 92<br />

e-mail info@jemgmbh.ch web www.copd-info.com<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

39


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

A propos de la reconnaissance<br />

des visages<br />

L’histoire d’Oliver Sacks de l’homme qui prenait sa femme pour un chapeau peut paraître amusante<br />

au premier abord. Pourtant, les troubles neuropsychologiques représentent une grande contrainte<br />

pour la personne concernée et son entourage. Celui qui ne reconnaît plus les visages et donc son<br />

vis-à-vis risque de finir isolé. La même chose vaut pour tous les autres troubles de la perception.<br />

Veit Mylius, chef de clinique du service de neurologie;<br />

Jürg Kesselring, médecin-chef du service de neurologie et neuroréhabilitation des Cliniques Valens<br />

De quelles connaissances devons-nous<br />

disposer d’une chose pour la reconnaître?<br />

La prise de connaissance comprend<br />

d’abord la perception des informations<br />

sensorielles de différentes modalités auxquelles<br />

une signification est ajoutée par la<br />

suite de leur traitement. L’absence de la<br />

première est appelée agnosie visuelle aperceptive,<br />

alors que l’absence de la deuxième<br />

est appelée agnosie visuelle associative, si<br />

les fonctions perceptives élémentaires sont<br />

intactes. Pour ce qui est du système visuel,<br />

nous reconnaissons un objet dans son<br />

environnement avant que le cerveau ne<br />

puisse lui attribuer une signification. Cela<br />

peut par exemple être examiné au moyen<br />

d’un texte difficilement reconnaissable<br />

(test des lettres fragmentées).<br />

Une forme particulière de l’agnosie est le<br />

trouble de la reconnaissance des visages<br />

(prosopagnosie). Oliver Sacks, qui n’arrivait<br />

lui-même plus à reconnaître les visages,<br />

décrivait comment il se reconnaissait<br />

dans le miroir par des caractéristiques<br />

particulières (la barbe grise ou les grandes<br />

oreilles). Une autre forme de l’agnosie qui<br />

est associée à des lésions de l’hémisphère<br />

droit et une négligence, mais qui n’est pas<br />

due à celle-ci, est la perception réduite de<br />

ses propres troubles (anosognosie). Cela<br />

<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />

En tant que membre de MEDISERVICE <strong>ASMAC</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />

un accès exclusif à une bourse de l‘emploi en ligne et au marché des cabinets Praxsuisse. En tant<br />

que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer à des congrès de<br />

carrière et à des séminaires de très haut niveau. www.mediservice-asmac.ch<br />

40 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


POINT DE MIRE ▶ IDENTITÉ<br />

peut entraver le rétablissement des fonctions<br />

de l’hémisphère gauche. Une prosopagnosie<br />

peut être distinguée des autres<br />

troubles de la perception, généralement<br />

aussi localisés dans l’hémisphère droit, et<br />

d’un trouble de la mémoire. Le traitement<br />

spatial (visuoconstruction, test: figure de<br />

Rey) peut être localisé dans le lobe temporal<br />

droit, l’hémiattention (une négligence<br />

du propre corps ou de l’environnement,<br />

p. ex. perception du dessert du voisin<br />

de table ou d’un côté de la route) dans<br />

le lobe temporo-pariétal droit et l’hémianopsie<br />

au niveau occipital. Les troubles de<br />

la mémoire déclarative et procédurale<br />

peuvent également entraver la reconnaissance<br />

des visages. Un autre phénomène se<br />

manifeste aussi souvent pour des troubles<br />

de l’hémisphère droit. La désinhibition de<br />

l’hémisphère gauche peut entraîner une<br />

production verbale accrue voire un comportement<br />

maniaque, ce qui illustre les<br />

connexions interhémisphériques des<br />

deux hémisphères.<br />

<strong>No</strong>rmalement, notre cerveau peut automatiquement<br />

ajouter des caractéristiques<br />

et informations associées. Si les patients<br />

souffrent d’un trouble de la reconnaissance<br />

des visages, ils tentent de s’orienter<br />

sur la base d’autres informations (p. ex.<br />

voix caractéristique). Il se peut même<br />

qu’un patient ne soit plus en mesure d’estimer<br />

l’âge d’une personne. Oliver Sacks<br />

constata par ailleurs la perte des liens<br />

émotionnels de son patient, le Dr P., avec<br />

ses proches et la compensation impressionnante<br />

de sa situation par les odeurs<br />

(p. ex. la rose) ou une représentation musicale<br />

de la situation par une chanson (en<br />

plus de la prosopagnosie, son patient souffrait<br />

d’une agnosie des objets et d’une<br />

négligence). Les troubles de la reconnaissance<br />

des visages jouent aussi un rôle<br />

éminent pour les maladies caractérisées<br />

par un dérangement de l’interaction sociale<br />

telles que l’autisme.<br />

Reconnaître la<br />

prosopagnosie<br />

La prosopagnosie peut également s’accompagner<br />

d’une agnosie topographique<br />

(difficultés d’orientation dans des locaux<br />

connus) aussi localisée au niveau temporo-occipital.<br />

On observe parfois dans ce<br />

contexte également une alexie (agnosie<br />

visuelle pour les lettres) ou l’agnosie des<br />

objets, une alexie isolée pouvant toutefois<br />

aussi être le résidu d’un trouble du langage<br />

résultant d’une lésion dans l’hémisphère<br />

gauche. Lors de l’examen, il s’agit<br />

en premier lieu de contrôler que les fonctions<br />

visuelles sont intactes (pour p. ex.<br />

exclure une hémianopsie) et d’observer et<br />

examiner la perception spatiale (p. ex. lors<br />

de l’habillement) (le phénomène d’extinction<br />

sensitive est p. ex. souvent associé à<br />

une négligence). Le test spécifique de la<br />

prosopagnosie peut s’effectuer à l’aide<br />

d’images de personnalités connues ne<br />

présentant si possible pas de caractéristiques<br />

propres trop marquées. Les lésions<br />

chez les patients souffrant d’une prosopagnosie<br />

sont souvent découvertes dans le<br />

gyrus temporo-occipital à droite. Le gyrus<br />

fusiforme est une région du cerveau essentielle,<br />

mais pas la seule à être impliquée<br />

dans le traitement d’informations<br />

visuelles sur les visages. Ce n’est que par<br />

la contribution de différents modules d’un<br />

réseau que l’analyse d’un visage peut s’effectuer.<br />

Chez les droitiers, les deux hémisphères<br />

peuvent être impliqués. Pour ce qui<br />

concerne la négligence, la dominante<br />

droite peut être expliquée par le fait que le<br />

côté droit assure la perception des deux<br />

côtés, alors que le côté gauche n’est responsable<br />

que de la perception du côté<br />

droit.<br />

Traitement<br />

Au quotidien, on remarque peut-être<br />

qu’une personne rencontre des difficultés<br />

à s’orienter dans un environnement inconnu<br />

ou qu’elle ne reconnaît pas une<br />

personne qu’elle connaît. Récemment, j’ai<br />

rencontré un patient qui cherchait toujours<br />

de nouveau les salles de consultation<br />

(agnosie topographique ou trouble de la<br />

mémoire?). J’ai alors remarqué qu’il ne<br />

me reconnaissait pas, même après m’avoir<br />

demandé plusieurs fois mon nom (prosopagnosie?).<br />

Bien entendu, il peut s’avérer<br />

difficile de reconnaître quelqu’un que l’on<br />

ne connaît pas très bien ou que l’on n’attend<br />

pas dans ce contexte, dans un environnement<br />

différent, portant d’autres vêtements<br />

ou avec une coupe de cheveux<br />

différente. Pour prendre en charge les<br />

patients, nous devons non seulement<br />

connaître leur pathologie, mais aussi<br />

avoir des informations sur leur personnalité<br />

et leur environnement. Ces éléments<br />

sont très importants pour le traitement.<br />

Peut-être que cette possibilité du contact<br />

personnel avec nos patients est l’un des<br />

plus beaux côtés du travail de médecin.<br />

Elle nous permet de faire connaissance<br />

d’individus dans différentes cultures et<br />

contextes sociaux.<br />

Comme introduction à la neuropsychologie,<br />

je recommanderais l’ouvrage «Neurologie<br />

du comportement» d’Armin Schnider<br />

et pour approfondir le sujet, le livre<br />

d’Oliver Sacks «L’homme qui prenait sa<br />

femme pour un chapeau», dans lequel il<br />

décrit au travers de ses patients les troubles<br />

neuropsychologiques tels que la prosopagnosie<br />

à partir d’observations du quotidien.<br />

Dans la pratique, les subtiles différenciations<br />

neuropsychologiques n’aboutissent<br />

souvent que par des contacts de<br />

longue durée avec le patient et les proches<br />

qui sont éventuellement en mesure de<br />

rapporter des anomalies au quotidien ou<br />

des particularités du caractère. Conjointement<br />

avec nos neuropsychologues et<br />

thérapeutes, nous pouvons tenter d’enseigner<br />

aux patients comment compenser et<br />

tenir compte de ces déficits neuropsychologiques,<br />

par exemple dans le cadre de la<br />

réadaptation après un AVC (p. ex. réadaptation<br />

spécifique en cas de négligence ou<br />

d’hémianopsie), pour influencer positivement,<br />

par la prise de conscience de ces<br />

changements, le rapport avec le patient et<br />

le déroulement de la réadaptation. ■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

41


PERSPECTIVES<br />

SÉRIE DISCIPLINES MÉDICALES:<br />

ACTUALITÉS EN ORL – RONFLEMENTS ET APNÉE OBSTRUCTIVE DU SOMMEIL<br />

Plus qu’un simple bruit<br />

de fond nocturne<br />

Au cours des dernières années, le public a témoigné d’un intérêt croissant pour le phénomène du<br />

ronflement. Cette problématique constitue une contrainte majeure, tant pour les personnes<br />

touchées que pour leurs proches. Le ronflement est le principal symptôme d’une apnée obstructive<br />

du sommeil (AOS). Il est donc essentiel de bien conseiller le patient après le diagnostic et de lui<br />

proposer un traitement approprié.<br />

Christoph Knaus, médecin adjoint, ORL Hôpital cantonal de Bâle-Campagne<br />

La classification internationale des<br />

troubles du sommeil [1] distingue, outre<br />

les causes principales, le ronflement<br />

simple de l’apnée obstructive du sommeil.<br />

Selon la définition, le ronflement simple<br />

(ronchopathie) se caractérise par des<br />

bruits inspiratoires. Ils ne sont associés ni<br />

à une insomnie, ni à une hypersomnie.<br />

Les personnes concernées ne risquent<br />

donc pas de subir des conséquences sur<br />

leur santé. La fréquence dépend de l’âge.<br />

Chez les femmes (après la ménopause),<br />

jusqu’à 50% sont touchées, chez les<br />

hommes plus âgés jusqu’à 60% [2, 3].<br />

La transition de la ronchopathie à l’apnée<br />

obstructive du sommeil (AOS) est progressive.<br />

Des ronflements intenses et irréguliers<br />

(avec pauses respiratoires) peuvent<br />

être synonymes d’une AOS. Ils sont caractérisés<br />

par des obstructions répétées des<br />

voies respiratoires supérieures pendant le<br />

sommeil qui se manifestent par des apnées<br />

ou des hypopnées et peuvent provoquer un<br />

bref réveil (arousal). Les personnes touchées<br />

souffrent de somnolence diurne et<br />

Adiposité et syndrome métabolique<br />

Diabète sucré<br />

Maladies cardiovasculaires<br />

Hypertension artérielle<br />

Insuffisance du cœur gauche<br />

Hypertonie pulmonaire<br />

Arythmies<br />

Insuffisance coronarienne, infarctus<br />

du myocarde<br />

Apoplexie<br />

Risque d’accident accru<br />

Somnolence au volant<br />

Chute de performance intellectuelle<br />

Tab. 1: Maladies associées au SAOS<br />

donc d’une entrave considérable de leur<br />

qualité de vie. A cela vient s’ajouter, par<br />

rapport aux personnes en bonne santé, un<br />

risque de morbidité et de mortalité jusqu’à<br />

quatre fois plus élevé [4–7] (Tab. 1).<br />

La prévalence du syndrome d’apnée obstructive<br />

du sommeil touche, d’après la<br />

littérature, 2 à 7% des femmes et 7 à 14%<br />

des hommes [8]. La classification de la<br />

gravité selon l’index d’apnée-hypopnée<br />

(IAH) sert à la quantification (Tab. 2).<br />

Pour l’apnée obstructive du sommeil de<br />

l’enfant, un IAH >1 par heure est déjà<br />

pathologique [3].<br />

Ronchopathie primaire<br />

AOS légère<br />

AOS modérée<br />

AOS sévère<br />

IAH 30/h<br />

Tab. 2: Gravité des AOS selon l’IAH<br />

Diagnostic<br />

Les troubles du sommeil sont en premier<br />

lieu saisis par l’anamnèse et des questionnaires,<br />

comme par exemple l’ESS (Epworth<br />

Sleepiness Scale). L’anamnèse avec le patient<br />

et la personne qui partage son lit permet<br />

d’obtenir des informations sur le ronflement<br />

et ses répercussions [9] (Tab. 3).<br />

En cas de suspicion clinique d’une AOS,<br />

on peut procéder à un dépistage par pulsoxymétrie<br />

nocturne (idéalement par une<br />

mesure nasale du flux). La détection d’une<br />

valeur pathologique (IAH >5/h) doit être<br />

suivie d’autres démarches diagnostiques,<br />

par exemple dans le cadre d’une polygraphie<br />

respiratoire ou d’une manométrie des<br />

voies respiratoires supérieures avec pulsoxymétrie<br />

[9, 10].<br />

La polysomnographie est un autre élément<br />

du diagnostic des troubles respiratoires<br />

du sommeil. Elle permet de distinguer<br />

les troubles du sommeil obstructifs<br />

des problèmes non obstructifs comme p.<br />

ex. les parasomnies, insomnies, hypersomnies<br />

et narcolepsies. Cet examen nocturne<br />

complet se déroule dans un centre<br />

certifié de médecine du sommeil [11].<br />

Pour la suite du diagnostic, il est décisif<br />

de déterminer le lieu de l’obstruction dans<br />

les voies respiratoires supérieures. Il peut<br />

se situer à tous les niveaux des voies respiratoires<br />

supérieures [12, 13] et provoquer<br />

des hypopnées et/ou apnées. Une<br />

résistance accrue des voies respiratoires<br />

supérieures peut notamment résulter en<br />

cas d’adiposité, de congestion nasale, d’hyperplasie<br />

des amygdales et de végétations<br />

adénoïdes, anomalies cranio-faciales,<br />

rétrognathisme, hypothyréose et acromégalie.<br />

Ces indices peuvent être vérifiés plus<br />

en détail par une vidéoendoscopie sous<br />

sommeil induit par médicament. Cela<br />

permet de rendre l’obstruction visible, p.<br />

ex. en cas d’intolérance CPAP, on peut<br />

obtenir d’importantes informations pour<br />

des traitements alternatifs [14].<br />

• Ronflements forts et irréguliers<br />

• Pauses respiratoires<br />

• Réveil nocturne, parfois avec détresse<br />

respiratoire<br />

• Fatigue matinale, céphalées<br />

• Somnolence diurne, tendance à<br />

l’endormissement<br />

• Facteurs déclenchants et facteurs de<br />

risque (alcool, nicotine, entrave dans<br />

la respiration nasale)<br />

Tab. 3: Anamnèse en cas d’AOS<br />

42 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

1. Enregistrement de la position du corps<br />

2. Ronflement (dB)<br />

3. Pléthysmographie respiratoire par inductance<br />

4. Flux nasal<br />

5. Mouvement thoracique<br />

6. Mouvement abdominal<br />

7. Saturation O 2<br />

8. Pouls<br />

Illustration 1: Polygraphie respiratoire<br />

Déviation du<br />

Hyperplasie<br />

septum nasal<br />

des amygdales<br />

Illustration 2: Rétrécissements anatomiques<br />

Traitement<br />

Une stratégie thérapeutique individuelle<br />

doit être établie pour chaque patient.<br />

Quant à savoir si un traitement est nécessaire<br />

et lequel, cela dépend de la gravité<br />

des troubles du sommeil et d’éventuelles<br />

maladies concomitantes et des souffrances<br />

du patient. Le traitement par<br />

CPAP, l’utilisation de gouttières d’avancement<br />

mandibulaire et les mesures chirurgicales<br />

se sont établis comme les principales<br />

options thérapeutiques. Pour améliorer<br />

les résultats, il faut obtenir une réduction<br />

du poids, éviter l’alcool, les<br />

somnifères et les repas tardifs et l’associer<br />

à des exercices de posture [15].<br />

Le traitement par une ventilation nasale<br />

CPAP nocturne est le traitement standard,<br />

Hyperplasie<br />

de la base de la langue<br />

notamment en cas de syndrome d’apnée<br />

obstructive du sommeil grave. Si le patient<br />

ne tolère pas le traitement, ne s’y conforme<br />

pas et/ou présente des obstacles anatomiques,<br />

il est possible de trouver des stratégies<br />

thérapeutiques et diagnostiques<br />

alternatives. Comme les pathologies des<br />

voies respiratoires supérieures augmentent<br />

les pressions de ventilation nécessaires<br />

et provoquent des arrêts du traitement,<br />

il faut qu’un confrère de l’ORL<br />

procède à une appréciation dans ce sens.<br />

Si possible déjà avant la mise en place du<br />

traitement nécessaire.<br />

Les gouttières d’avancement mandibulaire<br />

permettent d’avancer la mâchoire<br />

inférieure pendant le sommeil, ce qui<br />

élargit l’espace oro-pharyngien. Mon expérience<br />

personnelle suggère que l’efficacité<br />

du traitement peut être évaluée par<br />

l’imitation de l’effet de la gouttière en effectuant<br />

la manœuvre d’Esmarch pendant<br />

une vidéoendoscopie sous sommeil<br />

induit par médicament [16]. Si le lieu<br />

principal de l’obstruction se situe au niveau<br />

du palais mou, on peut utiliser un<br />

appareil Velumount ® [17]. L’efficacité des<br />

deux méthodes se fonde sur l’élargissement<br />

du lumen oro-pharyngien et entraîne<br />

une réduction des apnées et hypopnées<br />

ainsi que de la ronchopathie.<br />

Si la polygraphie respiratoire montre une<br />

AOS associée à la position couchée sur le<br />

dos, on peut envisager, comme traitement<br />

alternatif, un entraînement pour ne pas<br />

se trouver en position couchée sur le dos<br />

pendant le sommeil. Pour ce faire, on dispose<br />

de vestes spéciales pour empêcher la<br />

position couchée sur le dos [18] ou comme<br />

nouvelle méthode de traitement NightBalance<br />

® . Un didgeridoo médical est un<br />

moyen pour renforcer la musculature des<br />

voies respiratoires [19].<br />

Outre ces options thérapeutiques conservatrices,<br />

on dispose aussi de diverses mesures<br />

chirurgicales. Elles peuvent permettre,<br />

d’une part, d’augmenter l’acceptation<br />

d’un traitement par CPAP et, d’autre<br />

part, un traitement causal pour les rétrécissements<br />

d’origine anatomique.<br />

En présence d’une déviation du septum<br />

nasal associée à une hyperplasie des cornets<br />

ou d’une polypose naso-sinusienne,<br />

Conservatrices<br />

Chirurgicales<br />

Réduction du poids<br />

Plastie du septum nasal/plastie des cornets<br />

Hygiène du sommeil<br />

Chirurgie des sinus paranasaux<br />

CPAP<br />

Amygdalectomie<br />

Gouttière d’avancement mandibulaire Chirurgie du palais mou<br />

Velumount ®<br />

Résection de la base de la langue<br />

Exercices de positionnement<br />

Ostéotomie de déplacement de la mâchoire<br />

Didgeridoo médical<br />

Stimulation du nerf hypoglosse<br />

Tab. 4: Options thérapeutiques de l’AOS<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

43


PERSPECTIVES<br />

Illustration 3: Le stimulateur du nerf hypoglosse<br />

l’objectif est d’obtenir une amélioration de<br />

la ventilation nasale. Cela permet de réduire<br />

les pressions de ventilation nécessaires<br />

pour le traitement par CPAP [20].<br />

De plus, le traitement se répercute positivement<br />

sur une ronchopathie sans apnées<br />

ou hypopnées. En cas de rétrécissement de<br />

l’oropharynge par une hyperplasie des<br />

amygdales, il est possible de raffermir le<br />

palais mou par une UPPP (Uvulopalatopharyngoplastie)<br />

en combinaison avec<br />

une amygdalectomie. Des études avec un<br />

topodiagnostique du site de l’obstruction<br />

présentent un taux de réussite après six<br />

mois de 50 à 60%. Toutefois, les résultats<br />

à long terme sont inférieurs et varient de<br />

40 à 50 % [9]. En cas d’obstruction rétrolinguale<br />

à cause d’une hypertrophie de la<br />

base de la langue, différents procédés de<br />

réduction, par exemple l’ablation par radiofréquence<br />

ou la résection chirurgicale<br />

des amygdales linguales, ont fait leurs<br />

preuves [21]. Si le site de l’obstruction est<br />

détecté au niveau rétropalatal et rétrolingual,<br />

une procédure associant les méthodes<br />

susmentionnées dans le cadre<br />

d’une chirurgie multiniveaux s’est avérée<br />

efficace [22]. Dans certains cas, une ostéotomie<br />

de déplacement de la mâchoire<br />

supérieure et inférieure par le chirurgien<br />

maxillo-facial a son importance.<br />

La stimulation du nerf hypoglosse est une<br />

nouvelle alternative prometteuse en cas<br />

d’échec de toutes les thérapies présentées<br />

jusqu’ici. En Suisse, les premières implantations<br />

de ce stimulateur ont été réalisées<br />

en collaboration avec le Centre de médecine<br />

du sommeil Barmelweid en 2014<br />

dans notre hôpital. Le principe est présenté<br />

dans l’illustration 3 [24]. Un capteur<br />

positionné dans l’espace intercostal transmet<br />

les changements de pression mesurés<br />

Avec l’aimable autorisation d’Inspire<br />

Medical Systems.<br />

pendant l’inspiration au générateur d’impulsion.<br />

Celui-ci transforme le signal en<br />

impulsion et le transmet à l’électrode<br />

implantée sur le nerf hypoglosse. On obtient<br />

ainsi une protrusion de la musculature<br />

de la langue et du fond de la bouche<br />

en fonction de la respiration (pilotée par<br />

le déclencheur) qui engendre l’ouverture<br />

des voies respiratoires supérieures. ■<br />

Bibliographie<br />

1 American Academy of Sleep Medicine: The<br />

international classification of sleep disorders.<br />

Diagnostic and coding manual. Westchester/IL,<br />

USA: American Academy of Sleep<br />

Medicine, 2nd edition 2005<br />

2 Young T, Skatrud J, Peppard P: Risk factors<br />

for obstructive sleep apnea in adults. JAMA<br />

2004; 291: 2013–6<br />

3 Young T, Palat M, Dempsey J, Skatrud J, Weber<br />

S, Badr S: The occurrence of sleep-disordered<br />

breathing among middle-agedadults.<br />

N Engl J Med 1993; 328: 1230–5<br />

4 Gonçalves SC, Martinez D, Gus M, et al.:<br />

Obstructive sleep apnea and resistant hypertension:<br />

a case-control study. Chest 2007;<br />

132: 1858–62<br />

5 Redline S, Storfer-Isser A, Rosen CL, et al.:<br />

Association between metabolic syndrome and<br />

sleep-disordered breathing in adolescents. Am<br />

J Respir Crit Care Med 2007; 176: 401–8<br />

6 Marin JM, Carrizo SJ, Vicente E, Agusti AG:<br />

Long-term cardiovascular outcomes in men<br />

with obstructive sleep apnoea-hypopnoea<br />

with or without treatment with continuous<br />

positive airway pressure: an observational<br />

study. Lancet 2005; 365: 1046–53<br />

7 Young T, Finn L, Peppard PE, et al.: Sleep<br />

disordered breathing and mortality: eighteen-year<br />

follow-up of the Wisconsin sleep<br />

cohort. Sleep 2008; 31: 1071–8<br />

8 Sommer JU, Heiser C, Gahleitner C, Herr RM,<br />

Hörmann K, Maurer JT, Stuck BA: Tonsillectomy<br />

with uvulo-palatopharyngoplasty in<br />

obstructive sleep apnea – a two-center randomized<br />

controlled trial. Dtsch. Arztebl. Int.<br />

2016; 113: 1-8. DOI: 10.3238/arztebl.2016.0001<br />

9 Stuck BA, Dreher A, et al.: S2k-Leitlinie «Diagnostik<br />

und Therapie des Schnarchens des<br />

Erwachsenen». AWMF online; Reg-Nr.<br />

017/068 2013<br />

10 Tschopp K: Stellenwert der nächtlichen Manometrie<br />

der oberen Luftwege bei<br />

Schnarchen und obstruktiver Schlafapnoe.<br />

HNO kompakt,17. Jahrgang, 6. Heft, 2009<br />

11 Richtlinien der Arbeitsgruppe Schlafapnoe<br />

der Schweizer Gesellschaft für Pneumologie;<br />

www.pneumo.ch<br />

12 Ryan CM, Bradley TD: Pathogenesis of obstructive<br />

sleep apnea. Journal of Applied<br />

Physiology 2005; 99: 2440–50<br />

13 Boudewyns AN, Van de Heyning PH, De<br />

Backer WA: Site of upper airway obstruction<br />

in obstructive apnoea and influence of sleep<br />

stage. Eur Respir J 1997; 10: 2566–72<br />

14 De Vito A, Carrasco Lattas M et al.: European<br />

position paper on drug-induced sedation<br />

endoscopy (DISE); Sleep & breathing (Online),<br />

ISSN. 1522–1709; OCLC. 40109922<br />

15 Loube DI, Gay PC et al.: Indications for positive<br />

airway pressure treatment of adult obstructive<br />

sleep apnea patients. Chest 1999;<br />

115: 863–866<br />

16 Battagel JM, Johal A, Kotecha BT: Sleep nasendoscopy<br />

as a predictor of treatment success in<br />

snorers using mandibular advancement splints.<br />

J Laryngol Otol. 2005 Feb; 119(2): 106–12<br />

17 Tschopp KP, Schauer F, Thomaser EG:<br />

Stellenwert der Gaumenspange Velumount ®<br />

bei Rhonchopathie und obstruktiver Schlafapnoe.<br />

Schweiz Med Forum 2009; 9; (Suppl.<br />

49): 60–62<br />

18 Metz T, Schmidt A: Ergebnisse nach Versorgung<br />

mit einer RLV-Weste bei rückenlageassoziierten<br />

schlafbezogenen Atemstörungen.<br />

Deutsche Gesellschaft für Hals-Nasen-Ohren-Heilkunde,<br />

Kopf- und Hals- Chirurgie.<br />

77. Jahresve6ammlung der Deutschen Gesellschaft<br />

für Hals-Nasen-Ohren-Heilkunde,<br />

Kopf- und Hals-Chirurgie e.V. Mannheim,<br />

24. –28.05.2006. Düsseldorf, Köln: German<br />

Medlcal Science; 2006. Doc 06hnod621<br />

19 Puhan MA, Suarez A et al.: Didgeridoo playing<br />

as alternative treatment for obstructive<br />

sleepapnoeasyndrome: randomised controlled<br />

trial BMJ. 2006 Feb 4; 332(7536): 266–270<br />

20 Hörmann K, Verse T: The surgical treatment<br />

of sleeprelated upper airway obstruction.<br />

Dtsch. Arztebl. Int. 2011; 108(13): 216–21.<br />

DOI: 10.3238/arztebl.2010.0216<br />

21 Verse T, Dreher A et al.: Leitlinie: «HNO-spezifische<br />

Therapie der obstruktiven Schlafapnoe<br />

bei Erwachsenen». AWMF online, <strong>No</strong>vember<br />

2015<br />

22 Tschopp K, Thomaser E, Köhler E: Gibt es<br />

eine operative Alternative zur Maskenbeatmung<br />

beim obstruktiven Schlafapnoesyndrom?<br />

Schweiz Med Forum 2007; 7: 713–717<br />

23 Von Elten A: Effekte der Oberkiefer-Unterkiefer-Umstellungsosteotomie<br />

auf die Funktion<br />

der oberen Atemwege bei Patienten mit obstruktiver<br />

Schlafapnoe. http://archiv.ub.<br />

uni-marburg.de/diss/z2009/0713<br />

24 Tschopp K, Kathami R: Eine Alternative zur<br />

Behandlung des Schlafapnoesyndromes.<br />

Swiss Medical Forum 2015; 15 (37): 817–821<br />

44 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

AUS DER «THERAPEUTISCHEN UMSCHAU» *<br />

COPD oder Asthma?<br />

Unterschiede und Gemeinsamkeiten<br />

in Abklärung und Diagnostik<br />

Die chronisch obstruktive Lungenerkrankung (COPD) und das Asthma bronchiale wei sen Gemeinsamkeiten<br />

in der Symptomatik auf wie z. B. Husten und Atemnot. Die klinische Unterscheidung ist<br />

daher nicht immer leicht, jedoch helfen sowohl die weiterführende Anamnese als auch diagnostische<br />

Tests erheblich bei der Differenzierung. Diese ist überaus wichtig, da sich die therapeutischen<br />

Ansätze der beiden Erkrankungen unterscheiden. Die Spirometrie inklusive Bronchodilatation ist<br />

in vielen Fällen der geeignete Test für die Unterscheidung zwischen Asthma und COPD und kann<br />

auch in der Hausarztpraxis einfach durchgeführt werden. Neben der Spirometrie werden im<br />

folgenden Artikel weitere diagnostische Tests vorgestellt, mit deren Hilfe Merkmale der jeweiligen<br />

Erkrankung objektiviert werden können, die die Unterscheidung erleichtern.<br />

Christian F. Clarenbach, Malcolm Kohler, Klinik für Pneumologie, Universitätsspital Zürich<br />

Einführung<br />

Sowohl die chronisch obstruktive Lungenerkrankung<br />

(COPD) als auch das<br />

Asthma bronchiale können zu Husten und<br />

Dyspnoe führen. Trotz dieser Gemeinsamkeit<br />

in der Symptomatik weisen die<br />

Pathogenese, die Diagnostik und schlussendlich<br />

die Therapie der Erkrankungen<br />

zahlreiche Unterschiede auf. Deshalb ist<br />

es wichtig, zwischen beiden Erkrankungen<br />

differenzieren zu können. Nicht immer<br />

ist dies zweifelsfrei möglich, jedoch<br />

hilft die Anamnese und gezielte weitere<br />

Abklärung bei der Unterscheidung. Diese<br />

wird zunehmend schwieriger. Dies liegt<br />

zum einen daran, dass das Alter in dem<br />

Jugendliche zu rauchen beginnen stetig<br />

gesunken ist, zum anderen wächst die<br />

Anzahl an Allergikern in den westlichen<br />

Ländern, sodass eine Überlappung beider<br />

Krankheitsbilder immer häufiger wird.<br />

Im Folgenden werden die wesentlichen<br />

Punkte in der Abklärung und Diagnostik<br />

von Patienten mit Asthma oder COPD zusammengefasst.<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich in der «Therapeutischen<br />

Umschau» (2014; 71 (5): S. 262-266). MEDI-<br />

SERVICE-VSAO-Mitglieder können die «Therapeutische<br />

Umschau» zu äus serst günstigen Konditionen abonnieren.<br />

Details s. unter www.hogrefe.ch/downloads/vsao.<br />

Anamnese<br />

COPD<br />

Der häufigste Risikofaktor in der Pathogenese<br />

der COPD in der Schweiz ist der<br />

Tabakrauch.<br />

Die COPD ist daher in der Regel eine erworbene<br />

Erkrankung und allfällige<br />

Rauchgewohnheiten sollten bei jedem<br />

Patienten erfragt werden. Jedoch können<br />

auch Nieraucher eine für die COPD typische,<br />

irreversible Atemwegsobstruktion<br />

aufweisen. Weltweit beträgt der geschätzte<br />

Anteil der COPD- Patienten, die nie geraucht<br />

haben, mindestens 25 % [1]; hier<br />

spielen weitere Risikofaktoren, wie beispielsweise<br />

die Verbrennung von Biomasse<br />

zum Heizen oder Kochen in geschlossenen<br />

Räumen, eine wesentliche Rolle.<br />

Dyspnoe tritt bei der COPD schleichend im<br />

mittleren und höheren Alter auf (sehr<br />

selten vor dem 40. Lebensjahr) und wird<br />

oft erst als Symptom wahrgenommen,<br />

wenn lungenfunktionell bereits eine weit<br />

fortgeschrittene Einschränkung besteht.<br />

Der typische Husten bei der COPD ist besonders<br />

morgens akzentuiert und häufig<br />

produktiv.<br />

Die Anzahl an Exazerbationen pro Jahr ist<br />

eine wichtige Kenngrösse, die auch in den<br />

2011 aktualisierten COPD-Leitlinien der<br />

Global Initiative on Obstructive Lung Disease,<br />

(GOLD-guidelines, online verfügbar<br />

unter www.goldcopd.org) berücksichtigt<br />

wird, da ein wesentlicher Effekt von Exazerbationen<br />

auf den Krankheitsverlauf<br />

wiederholt gezeigt werden konnte [2].<br />

Die GOLD-guidelines empfehlen zur Erfassung<br />

der Symptome den COPD-Assessment-(CAT)-Test<br />

(Abb. 1). Dieser umfasst<br />

8 Fragen zum Beschwerdebild des Patienten<br />

und steht online in mehreren Sprachen<br />

zur Verfügung (www.CATestonline.<br />

org). Alternativ kann das Ausmass der<br />

Dyspnoe mit der mMRC-Skala [3] (modifizierte<br />

Medical Research Council Dyspnoeskala)<br />

bestimmt werden (Abb. 2).<br />

Asthma<br />

Im Gegensatz zur COPD treten die Symptome<br />

beim Asthma meist intermittierend<br />

oder anfallsartig auf. Die Symptome können<br />

spontan oder durch die Wirkung von<br />

Medikamenten vollständig abklingen.<br />

Das Alter bei Krankheitsbeginn ist in der<br />

Regel deutlich niedriger und betrifft häufig<br />

das Kindes- und Jugendalter. Beim<br />

Patienten mit Asthma ist der Husten seltener<br />

produktiv und wird oft als nächtlicher<br />

und morgendlicher Reizhusten geschildert.<br />

Personen mit allergischen Erkrankungen<br />

neigen besonders zur Entwicklung<br />

eines Asthmas. Allergische<br />

Rhinitis/Rhinokonjunktivitis und Asthma<br />

treten häufig gemeinsam auf.<br />

Gemäss den GINA-Leitlinien (Global Initiative<br />

for Asthma, www.ginasthma.org)<br />

werden die Symptome anhand von Fragen<br />

erfasst. Diese helfen objektiv festzulegen,<br />

ob ein kontrolliertes, partiell kontrolliertes<br />

oder unkontrolliertes Asthma vorliegt.<br />

Erfragt wird die Häufigkeit der Asthma-<br />

Symptome am Tag, in der Nacht, bei Ak-<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

45


PERSPECTIVES<br />

Ich huste nie<br />

Skala (bitte ankreuzen)<br />

Ich huste immer<br />

Punkte<br />

Ich habe keinerlei Schleim in meiner Brust<br />

Ich spüre keinerlei Engegefühl im Brustbereich<br />

Wenn ich einen flachen Hügel oder eine<br />

Treppe hinauf gehe, gerate ich nicht ausser<br />

Atem<br />

Meine Aktivitäten zuhause sind nicht<br />

eingeschränkt<br />

Ich habe keine Bedenken, trotz meiner<br />

Lungenerkrankung das Haus zu verlassen<br />

Ich schlafe gut<br />

Ich habe viel Energie<br />

Meine Brust ist vollkommen mit<br />

Schleim gefüllt<br />

Ich spüre ein sehr starkes Engegefühl<br />

im Brustbereich<br />

Wenn ich einen flachen Hügel oder<br />

eine Treppe hinaufgehe, gerate ich sehr<br />

ausser Atem.<br />

Meine Aktivitäten zuhause sind sehr<br />

eingeschränkt<br />

Ich habe wegen meiner Lungenerkrankung<br />

grosse Bedenken, das Haus<br />

zu verlassen<br />

Wegen meiner Lungenerkrankung<br />

schlafe ich schlecht<br />

Ich habe überhaupt keine Energie<br />

Gesamtpunktzahl CAT TM (10 und mehr Punkte im CAT TM deuten auf vermehrte Symptombelastung des Patienten hin)<br />

Der CAT-Test ist eine Marke von GlaxoSmithKline UK Ltd.<br />

Abbildung 1: COPD Assessment Test (CATTM)<br />

0 Atemnot bei starker Anstrengung<br />

1 Atemnot beim schnellen Gehen oder beim Bergaufgehen mit leichter Steigung<br />

2 Gehen in der Ebene wegen Atemnot langsamer als Gleichaltrige oder benötigt<br />

bei selbst gewählter Geschwindigkeit Pausen<br />

3 Benötigt eine Pause wegen Atemnot beim Gehen in der Ebene nach ca. 100 m<br />

oder nach einigen Minuten<br />

4 Zu kurzatmig, um das Haus zu verlassen oder sich an- und auszuziehen<br />

Abbildung 2: mMRC-Dyspnoeskala<br />

tivitäten, die Häufigkeit der Anwendung<br />

kurzwirksamer Beta-2-Sympathomimetika,<br />

sowie Einschränkungen des Peak-<br />

Flows oder der Einsekundenkapazität<br />

(FEV1). Die Erfassung der klinischen<br />

Asthma-Kontrolle kann auch leicht mit<br />

Hilfe des Asthma-Kontroll-Tests (www.<br />

asthmacontroltest.com) erfolgen (Abb. 3),<br />

dessen Anwendung in den GINA-Leitlinien<br />

empfohlen wird.<br />

Basisdiagnostik<br />

Lungenfunktion<br />

Zur Basisdiagnostik von COPD und Asthma<br />

gehört in erster Linie die Spirometrie.<br />

Hierbei zeigt eine verminderte Einsekundenkapazität<br />

(FEV1) in Relation zur forcierten<br />

Vitalkapazität (FEV1/FVC < 0.7)<br />

eine obstruktive Ventilationsstörung an.<br />

Die potentielle Reversibilität der obstruktiven<br />

Ventilationsstörung kann mit Hilfe<br />

kurz wirksamer, inhalativer Beta-2-Sympathomimetika<br />

(z. B. Salbutamol) getestet<br />

werden.<br />

Die Diagnose der COPD basiert auf dem<br />

Nachweis einer spirometrisch nicht reversiblen<br />

obstruktiven Ventilationsstörung<br />

(Abb. 4). Hingegen ist eine signifikante<br />

Reversibilität der obstruktiven Ventilationsstörung<br />

(definiert als eine Verbesserung<br />

des FEV1 ≥ 12 % und 200 ml gegenüber<br />

dem Ausgangswert (Abb. 5) diagnostisch<br />

für ein Asthma (GINA-guidelines,<br />

www.ginasthma.org). Es ist jedoch zu<br />

beachten, dass beim Asthma Phasen der<br />

Symptomfreiheit mit einer vollständig<br />

normalen Spirometrie einhergehen können.<br />

Für diese Fälle ist eine erweiterte<br />

Diagnostik mittels Peak-Flow-Protokoll<br />

oder bronchialer Hyperreagibilitätstestung<br />

(meist Metacholin-Test) geeignet.<br />

Die Unterscheidung zwischen Asthma und<br />

COPD anhand der Spirometrie ist nicht<br />

immer eindeutig. So kann auch der Patient<br />

mit schwerem Asthma eine irreversible<br />

obstruktive Ventilationsstörung aufweisen<br />

und nicht wenige Patienten mit<br />

COPD haben eine teilreversible ob struktive<br />

Ventilationsstörung.<br />

Erweiterte Diagnostik<br />

Asthma<br />

Peak-Flow-Test<br />

Mit der Peak-Expiratory-Flow-(PEF-)Messung<br />

wird beim Asthma die höchste Strömungsgeschwindigkeit<br />

während einer<br />

forcierten Ausatmung gemessen, wobei<br />

diese abhängig ist vom Atemwegswiderstand.<br />

Aufgrund der sehr variablen Obstruktion<br />

beim Asthma bronchiale ist die<br />

Schwankung des PEF gross. Diese Variabilität<br />

des PEF bietet die Möglichkeit einer<br />

einfachen Diagnostik oder Therapieüberwachung<br />

auch beim Patienten daheim<br />

oder am Arbeitsplatz. Eine PEF-Tagesvariabilität<br />

von > 20 % ist dabei hinweisend<br />

für ein Asthma bronchiale, auch eine<br />

Verbesserung des PEF um > 60 l/min.<br />

(oder um ≥ 20 % des Ausgangswerts) nach<br />

Inhalation mit einem kurz wirksamen<br />

46 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

Asthma-Kontroll-Test (ACTTM)<br />

1. Wie oft hat Ihr Asthma Sie in den letzten 4 Wochen daran gehindert, bei der Arbeit, in der Schule/im Studium<br />

oder zu Hause so viel zu erledigen wie sonst?<br />

Immer Meistens Manchmal Selten Nie<br />

Punkte<br />

2. Wie oft haben Sie in den letzten 4 Wochen unter Kurzatmigkeit gelitten?<br />

Mehr als 1 Mal<br />

am Tag<br />

1 Mal am Tag 3 bis 6 Mal<br />

pro Woche<br />

1 oder 2 Mal<br />

pro Woche<br />

überhaupt nicht<br />

3. Wie oft sind Sie in den letzten 4 Wochen wegen Ihrer Asthmabeschwerden (pfeifendes Atemgeräusch, Husten,<br />

Kurz atmigkeit, Engegefühl oder Schmerzen in der Brust) nachts wach geworden oder morgens früher als<br />

gewöhnlich aufgewacht?<br />

4 oder mehr Nächte<br />

pro Woche<br />

2 oder 3 Nächte pro<br />

Woche<br />

1 Mal pro Woche 1 oder 2 Mal überhaupt nicht<br />

4. Wie oft haben Sie in den letzten 4 Wochen Ihr <strong>No</strong>tfallmedikament zur Inhalation eingesetzt(z. B. Salbutamol)?<br />

3 Mal am Tag<br />

oder öfter<br />

1 oder 2 Mal<br />

am Tag<br />

2 oder 3 Mal<br />

pro Woche<br />

1 Mal pro Woche<br />

oder weniger<br />

überhaupt nicht<br />

5. Wie gut hatten Sie in den letzten 4 Wochen Ihr Asthma unter Kontrolle?<br />

überhaupt nicht Schlecht Einigermassen Gut Völlig<br />

5 – 19 Punkte: unzureichende Athma-Kontrolle; 20 – 24 Punkte: ausreichende Asthma-Kontrolle; 25 Punkte: vollständige<br />

Asthma-Kontrolle. Der Asthma Control Test ist eine Marke von GlaxoSmithKline UK Ltd.<br />

Abbildung 3: Asthma-Kontroll-Test (ACTTM)<br />

Beta- 2-Sympathomimetikum ist mit der<br />

Diagnose eines Asthmas vereinbar.<br />

Bronchoprovokations-Test<br />

Liegt in der Spirometrie ein <strong>No</strong>rmalbefund<br />

vor, kann der Nachweis einer bronchialen<br />

Hyperreagibilität als typisches Asthma-<br />

Merkmal mit Hilfe eines Bronchoprovokations-Tests<br />

nachgewiesen werden. Meist<br />

wird hierfür Metacholin in stufenweise<br />

steigender Dosierung inhaliert. Kommt es<br />

bereits in geringer Dosierung zur Bronchokonstriktion<br />

(definiert als ein Abfall des<br />

FEV1 > 20 % vom Ausgangswert) liegt ein<br />

hyperreagibles Bronchialsystem vor. Dies<br />

ist typisch bei Patienten mit Asthma bronchiale<br />

und erlaubt bei entsprechenden<br />

Symptomen die Diagnose zu etablieren.<br />

Abbildung 4: Spirometrie bei COPD<br />

Jedoch ist der Test häufig unspezifisch und<br />

bei ca. 1/3 der Personen ohne Asthma<br />

falsch-positiv; im Gegenzug ist bei einem<br />

negativen Bronchoprovokations-Test das<br />

Vorliegen eines Asthma bronchiale höchst<br />

unwahrscheinlich (negativer Vorhersagewert<br />

> 95 %). Das heisst, der Metacholin-<br />

Test ist eine sehr gute Methode Asthma<br />

bronchiale auszuschliessen.<br />

Allergologische Untersuchung<br />

Beim Asthma bronchiale ist die Erkennung<br />

von Allergien ein wesentlicher Bestandteil<br />

der Diagnostik. Erhärtet sich im<br />

Rahmen der Anamnese der Verdacht auf<br />

eine Allergie, sollten ein Prick-Test (Hauttestung)<br />

und gegebenenfalls auch eine<br />

Serologie mit Nachweis spezifischer IgE-<br />

Antikörper erfolgen. Nur im Kontext einer<br />

positiven Anamnese und Testung wird von<br />

einer Allergie gesprochen. Der Prick-Test<br />

zur Identifizierung eines Allergens ist sensitiv<br />

aber wenig spezifisch, d. h. es gibt<br />

häufig falsch-positive Ergebnisse. Wird ein<br />

Antigen durch spezifische IgE erkannt<br />

führt dies zu einer Freisetzung von verschiedenen<br />

Mediatoren aus Mastzellen<br />

und schliesslich zur Bildung einer Quaddel.<br />

Bei nicht konklusiven Hauttests oder<br />

speziellen Fragestellungen kommen serologische<br />

Tests zur Anwendung.<br />

Asthmakontrolle durch die<br />

Bestimmung nichtinvasiver Marker<br />

der asthmatischen Entzündung<br />

Sowohl eine Erhöhung der eosinophilen<br />

Granulozyten im Sputum, als auch eine<br />

erhöhte Stickoxid-(NO-) Konzentration in<br />

der Ausatemluft sind Marker der Atemwegsentzündung<br />

beim Pa tienten mit<br />

Asthma bronchiale. Beide Parameter können<br />

zur Beurteilung der Asthmakontrolle<br />

genutzt werden. So zeigten Therapie-Algorithmen,<br />

die auf eine Verringerung der<br />

Eosinophilen im Sputum oder des NO in<br />

der Aus atmungsluft abzielten, gute Ergebnisse.<br />

Diese nichtinvasiven Marker können<br />

daher als Ergänzung der Lungenfunktionsprüfung<br />

für die Verlaufskontrolle<br />

und zur Beurteilung des Therapieansprechens<br />

eingesetzt werden.<br />

Erweiterte Diagnostik<br />

COPD<br />

Arterielle Blutgasanalyse<br />

Mit Hilfe der arteriellen Blutgasanalyse<br />

können Störungen des Gasaustausches in<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

47


PERSPECTIVES<br />

Klinische Merkmale Asthma bronchiale COPD<br />

Abbildung 5: Spirometrie bei Asthma mit Lungenfunktionswerten<br />

vor und nach Inhalation mit Salbutamol<br />

Atopie/Allergie häufig selten<br />

Alter bei Erstmanifestation Kinder/Jugend < 40 Lj. > 40 Lj. oft > 60 Lj.<br />

Atemnot Anfallsartig Bei Belastung<br />

Atemwegsobstruktion Reversibel Irreversibel<br />

Hyperreagibilität der Atemwege Stark vorhanden Kaum vorhanden<br />

Ansprechen auf Kortikosteroide Regelhaft Gelegentlich<br />

Verlauf Variabel/episodisch Progredient<br />

Abbildung 6: Unterscheidungsmerkmale Asthma und COPD<br />

Zusammenfassung<br />

Neben Unterschieden in der Anamnese ermöglichen in<br />

den meisten Fällen einfache Lungenfunktionstests zwischen<br />

Patienten mit Asthma bronchiale und COPD zu<br />

differenzieren. Klassische Unterscheidungsmerkmale<br />

sind in Abbildung 6 zusammengefasst. Der Grundversorger<br />

kann in der Regel eine obstruktive Ventilationsstörung<br />

nachweisen und die Nachkontrollen (gegebenenfalls<br />

unter Therapie) von Patienten mit COPD oder<br />

Asthma durchführen. Diagnostische Probleme bereiten<br />

Fälle, bei denen die Symptome und die Ergebnisse der<br />

Lungenfunktion nicht in Einklang zu bringen sind. Dies<br />

können Pa tienten mit schwerem Asthma sein, aber auch<br />

langjährige Raucher mit typischer Allergieanamnese.<br />

Bei diagnostischen Unklarheiten und schweren Verläufen<br />

sollten Patienten für weiterführende Untersuchungen<br />

dem Pneumologen überwiesen werden.<br />

Differences and similarities in<br />

the evaluation and diagnostic<br />

workup<br />

Chronic obstructive pulmonary disease (COPD) and<br />

asthma share common clinical characteristics such as<br />

cough and dyspnea. Therefore both diseases are sometimes<br />

difficult to distinguish clinically but extended medical<br />

history and diagnostic tests usually allow their<br />

differentiation. This is important because the therapeutic<br />

approach differs between the two diseases. In many<br />

cases spirometric testing including bronchodilatation is<br />

useful to differentiate between COPD and Asthma and<br />

can also be performed by the general practitioner. Apart<br />

from spirometry, additional diagnostic tests are presented<br />

that facilitate differentiation between COPD and Asthma.<br />

Ruhe und unter Belastung erfasst werden.<br />

Es wird differenziert zwischen respiratorischer<br />

Partialinsuffizienz (Hypoxämie bei<br />

normalem pCO2) und Globalinsuffizienz<br />

(Hypoxämie mit einem erhöhten pCO2).<br />

Anhand der Messwerte wird beim Patienten<br />

mit schwerer COPD die Indikation für<br />

eine Sauerstofftherapie gestellt (Richtlinien<br />

der Schweizerischen Gesellschaft für<br />

Pneumologie, www.pneumo.ch).<br />

6-Minuten Gehtest<br />

Der 6-Minuten Gehtest erfasst standardisiert<br />

die Gehstrecke des Patienten in 6<br />

Minuten und dient als einfach durchzuführender,<br />

semi-quantitativer Test der<br />

Leistungsfähigkeit. Der Test wird ebenerdig<br />

absolviert und der Pa tient ist angehalten<br />

eine möglichst grosse Strecke in dieser<br />

Zeit zurückzulegen, wobei Pausen und<br />

Tempowechsel erlaubt sind, Joggen hingegen<br />

nicht. Mit dies-er einfachen Messtechnik<br />

können Effekte der Krankheitsprogression<br />

auf die Leistungsfähigkeit und<br />

Therapieerfolge gut erfasst werden.<br />

Bodyplethysmographie und Messung<br />

der Diffusionskapazität für CO<br />

Mittels Spirometrie kann die totale Lungenkapazität<br />

nicht gemessen werden, da<br />

das bei maximaler Expiration in der Lunge<br />

verbleibende Residual volumen nicht<br />

erfasst wird. Die Body plethysmographie<br />

bietet jedoch die Möglichkeit das Residualvolumen,<br />

den Atemwegswiderstand und<br />

das Ausmass der Überblähung (Anteil des<br />

Residualvolumens in Bezug auf die totale<br />

Lungenkapazität) zu erfassen. Die Messung<br />

der Diffusionskapazität für CO, ein<br />

Mass für den Gasaustausch durch die alveolo-kapilläre<br />

Membran kann auch hilfreich<br />

sein bei der Differenzierung zwischen<br />

Asthma und COPD. Die Diffusionskapazität<br />

ist in der Regel beim Asthma bronchiale<br />

normal und reduziert beim Patienten<br />

mit COPD und Lungenemphysem. Sowohl<br />

die Bodyplethysmographie als auch die<br />

Messung der Diffusionskapazität helfen die<br />

funktionellen Auswirkungen der COPD,<br />

insbesondere beim Lungenemphysem,<br />

besser abschätzen zu können. ■<br />

Korrespondenzadresse<br />

Dr. med. Christian Clarenbach<br />

Klinik für Pneumologie<br />

UniversitätsSpital Zürich<br />

Rämistrasse 100<br />

8091 Zürich<br />

christian.clarenbach@usz.ch<br />

Literatur<br />

1. Salvi SS, Barnes PJ. Chronic obstructive pulmonary<br />

disease in non-smokers. Lancet<br />

2009; 374: 733 – 43.<br />

2. Suissa S, Dell'Aniello S, Ernst P. Long-term<br />

natural history of chronic obstructive pulmonary<br />

disease: severe exacerbations and mortality.<br />

Thorax 2012; 67: 957 – 63.<br />

3. Bestall JC, Paul EA, Garrod R, Garn ham R,<br />

Jones PW, Wedzicha JA. Usefulness of the Medical<br />

Research Council (MRC) dyspnoea<br />

scale as a measure of disability in patients<br />

with chronic obstructive pulmonary disease.<br />

Thorax 1999; 54: 581 – 6.<br />

48 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PERSPECTIVES<br />

Plus d’organes pour les<br />

transplantations<br />

Dans le monde entier, le nombre de dons d’organe baisse, en Suisse aussi. Il s’agira de l’un des<br />

principaux sujets de discussion lors du «European Day for Organ Donation and Transplantation»<br />

(EODD), qui se déroulera le 9 septembre <strong>2017</strong> sur la place Fédérale à Berne. De quels concepts<br />

disposons-nous pour générer davantage d’organes pour les transplantations?<br />

D r méd. Franz F. Immer, privat-docent, spécialiste en chirurgie cardiaque et vasculaire thoracique FMH et CEO Swisstransplant<br />

La question de savoir comment générer un<br />

plus grand nombre d’organes pour les<br />

transplantations est hautement complexe<br />

et personne n’a de solution toute faite. A<br />

l’instar d’autres domaines du socio-marketing,<br />

qui ne veut pas vendre des produits,<br />

mais obtenir des changements de<br />

comportement, les campagnes d’information<br />

sur le don d’organe tentent d’agir sur<br />

des facteurs sociaux difficilement influençables.<br />

On peut se demander si Internet et<br />

les réseaux sociaux rendent les gens plus<br />

égoïstes et donc moins disposés au don<br />

d’organe. Cela peut être une explication.<br />

Hélas, elle ne nous permet pas d’avancer.<br />

Swisstransplant a donc décidé de ne pas<br />

spéculer, mais de propager cette année son<br />

message sur les réseaux sociaux.<br />

Trois étapes vers le succès<br />

Pour que l’individu puisse se faire une<br />

opinion sur le don d’organe, il faut d’abord<br />

qu’il puisse prendre conscience du<br />

sujet: les campagnes de l’OFSP et de<br />

Swisstransplant consacrées au don d’organe,<br />

les reportages à la télévision et les<br />

articles dans les médias imprimés s’en<br />

chargent. L’objectif est d’inciter la population<br />

à débattre du sujet et à prendre une<br />

décision pour faciliter la tâche aux<br />

proches au moment critique. Pour répondre<br />

aux questions que la population<br />

se pose, Swisstransplant propose des informations<br />

plus détaillées pour approfondir<br />

le sujet. Par exemple avec notre projet<br />

«On se décide» pour les écoles: nous mettons<br />

du matériel d’information à disposition<br />

et avons élaboré des supports de cours<br />

pour les enseignants de biologie, d’allemand,<br />

de philosophie, de psychologie et<br />

de sociologie. Par ailleurs, nous mettons<br />

en relation les écoles avec des personnes<br />

concernées pour des visites et organisons<br />

des manifestations d’information. Par ces<br />

efforts, nous voulons que davantage d’individus<br />

prennent une décision quant au<br />

don d’organe. Cela augmente également<br />

le nombre de donneurs. Pour que ces personnes<br />

ne passent pas inaperçues dans les<br />

hôpitaux et que leur volonté se transforme<br />

en don d’organe, Swisstransplant<br />

a développé le Blended Learning, notre<br />

plate-forme d’apprentissage en trois langues<br />

pour le personnel médical que de<br />

nombreuses sociétés de discipline récompensent<br />

par des crédits. La formation<br />

spécifique n’a pas seulement pour objectif<br />

d’identifier tous les donneurs potentiels en<br />

Suisse dans les services de médecine intensive<br />

et d’urgence. <strong>No</strong>us voulons aussi<br />

que le processus de don puisse dans son<br />

ensemble se dérouler et être accompagné<br />

de façon uniforme et selon des standards<br />

de qualité définis.<br />

Aborder les réticences<br />

de manière ciblée<br />

Grâce à notre travail proche de la pratique,<br />

nous avons directement connaissance des<br />

réticences qui sont encore exprimées par<br />

rapport au don d’organe. <strong>No</strong>us connaissons<br />

aussi les préjugés et opinions erronées<br />

qui demeurent hélas vivaces. Les dissiper<br />

représente une partie importante de notre<br />

travail de communication, un travail de<br />

Sisyphe, car il faut toujours recommencer.<br />

C’est pourquoi nous avons développé un<br />

concept pour les réseaux sociaux nous<br />

permettant de virtualiser notre présence et<br />

nos manifestations d’information: des documentaires<br />

de deux à trois minutes<br />

dressent le portrait de personnalités du don<br />

d’organe: receveurs d’organes, proches de<br />

donneurs, personnes souhaitant donner<br />

leurs organes, responsables médicaux des<br />

réseaux de don suisses, spécialistes en médecine<br />

intensive ainsi qu’une chirurgienne<br />

spécialisée dans la transplantation. Par<br />

exemple les amis Matthias et Gianni qui<br />

se sont rencontrés au travers de leur destin<br />

commun de receveur d’organe. Aujourd’hui,<br />

ils jouent à la pétanque et se<br />

préparent au championnat pour transplantés.<br />

Il y a aussi Michelle, qui est pleine<br />

d’énergie et d’initiative. Personne ne penserait<br />

qu’elle est transplantée du cœur. Ou<br />

Baavalan, qui a été transplantée comme<br />

enfant, qui étudie aujourd’hui la médecine<br />

et qui va se présenter pour un stage chez le<br />

médecin qu’il l’avait suivie à l’époque. Et<br />

Sébastien, moniteur d’auto-école et pilote<br />

de course. Son hobby dangereux et un cas<br />

de maladie dans la famille l’ont motivé à<br />

devenir donneur. Quant à Barbara, elle a<br />

perdu son mari et été contrainte de prendre<br />

elle-même la décision du don d’organe<br />

dans cette situation difficile, parce que la<br />

famille n’avait pas discuté de cette question<br />

du vivant de son mari. Ces histoires émouvantes<br />

montrent qu’il est important de<br />

discuter du don d’organe, de prendre une<br />

décision et ainsi de soulager les proches.<br />

Vous trouverez ces documentaires et toutes<br />

les informations concernant l’EODD sur<br />

www.eodd<strong>2017</strong>.ch. <strong>No</strong>us nous réjouissons<br />

de votre visite.<br />

■<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

49


PERSPECTIVES<br />

L’objet choisi<br />

Le monde à l’envers<br />

Prof. Iris Ritzmann, historienne de la médecine, Zurich<br />

Lorsque la jeune Anna Barbara Erbar se<br />

maria en 1819, le monde devint fou: un<br />

choc provoqué par sa dot, une armoire en<br />

bois massif ornée d’une peinture traditionnelle.<br />

Dans les contes et les histoires, ce sont<br />

généralement les armoires qui permettent<br />

d’accéder à un autre monde. L’armoire<br />

paysanne d’Anna Barbara Erbar aussi<br />

nous donne accès à un univers particulier,<br />

celui de l’humour à l’époque du Biedermeier.<br />

Douze images l’illustrent, toutefois<br />

comme monde à l’envers, comme «mundus<br />

inversus». Ces illustrations s’inscrivent<br />

dans la tradition d’une plainte<br />

morale à propos d’une prétendue dégradation<br />

des mœurs. Il semble très logique<br />

que ce monde à l’envers ait été précisément<br />

placé sur cette armoire: le nouveau<br />

couple doit vivre selon l’ordre établi et le<br />

maintenir dans la prochaine génération.<br />

Comment interpréter de telles illustrations?<br />

Dans ce monde inversé, il s’agit de<br />

pouvoir. Ce monde permet aux faibles et<br />

impuissants d’endosser le rôle des puissants<br />

et régnants. Le monde devient fou si<br />

les valeurs morales ne s’appliquent plus:<br />

la femme laisse son mari filer la laine,<br />

l’enfant berce le grand-père, le paysan cite<br />

le gentilhomme et le patient explique au<br />

médecin quel est le bon remède.<br />

Le malade est drapé dans le lit. D’une<br />

main, il prend le pouls de Monsieur le<br />

docteur, dans l’autre, il tient une matula<br />

et procède à une uroscopie. Il s’agit des<br />

deux actes diagnostiques que l’on retrouve<br />

généralement sur les portraits classiques<br />

de médecins. Le dicton dit «Oui, le malade<br />

prétendit être plus intelligent que le médecin».<br />

Il souligne le message de l’illustration:<br />

le médecin doit statuer sur le patient,<br />

et non l’inverse.<br />

L’humour trouve son fondement à un certain<br />

moment et représente des idées que<br />

les contemporains trouvent absurdes ou<br />

même choquantes, mais très certainement<br />

amusantes. Mais déjà quelques générations<br />

plus tard, ces blagues provoquent<br />

l’incompréhension et parfois<br />

même la honte ou l’indignation. Elles<br />

peuvent cependant aussi servir de porte<br />

magique nous menant dans des époques<br />

et systèmes de valeurs passés. Et qui sait,<br />

peut-être que le monde à l’envers d’autrefois<br />

présente des traces menant à des<br />

confrontations actuelles? ■<br />

Kulturhistorisches<br />

Museum Appenzell<br />

Ausserrhoden<br />

Dans l’ancien hôtel de ville d’Herisau<br />

Heures d’ouverture<br />

Mai à décembre<br />

Mercredi à dimanche, 13h00–17h00<br />

www.museumherisau.ch<br />

Image de la barre latérale droite de<br />

l’armoire paysanne d’Anna Barbara<br />

Erbar, 1819<br />

50 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

BOÎTE<br />

AUX LETTRES<br />

Un collaborateur de mon cabinet a, involontairement et sans s’en<br />

rendre compte, infecté le système IT de l’entreprise lors d’une recherche<br />

sur Internet. Malgré toutes les précautions de sécurité technique,<br />

les données nécessaires au travail ainsi que le système de gestion<br />

des données des patients ont été cryptés et rendus inutilisables.<br />

Quelles sont les prestations fournies par l’assurance?<br />

Dans beaucoup de cabinets, les dossiers «papier» des patients ont été remplacés par un<br />

système de gestion informatisé. C’est extrêmement pratique pour le travail de tous les<br />

jours, mais les effets d’un virus sur ce type de système de gestion peuvent être désastreux.<br />

Ainsi, le cabinet «virtuel» d’aujourd’hui peut être totalement neutralisé par une cyberattaque.<br />

Le traitement des patients devient impossible et les dommages en lien avec<br />

l’atteinte à la protection des données présentent un gros risque.<br />

Les cyberattaques peuvent avoir plusieurs conséquences, par exemple des dommages en<br />

lien avec l’utilisation abusive des données piratées, la perte de données ou des litiges<br />

consécutifs à l’utilisation abusive des cartes de crédit piratées. Il devient essentiel pour<br />

un entrepreneur de protéger ses données digitales ainsi que ses softwares d’une intention<br />

criminelle. Même la meilleure protection n’offre malheureusement pas un taux de sécurité<br />

de 100%. Par conséquent, les cabinets médicaux doivent se prémunir pour les cas<br />

en lien avec une cyberattaque via une assurance spécifique.<br />

Nicole Villiger, personne de contact chez<br />

Helvetia pour MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Pour l’exemple mentionné plus haut, une assurance spécifique interviendrait pour les<br />

frais en lien avec les charges du personnel engagé pour reconstituer les données depuis<br />

le dernier backup. Sont également assurés, les frais résultant du sauvetage partiel des<br />

données et le décryptage ainsi que la saisie manuelle des données par les collaborateurs,<br />

pour autant que l’existence de ces données puisse être prouvée et qu’elles ne puissent<br />

plus être décryptées.<br />

De surcroît, des prétentions en responsabilité civile peuvent être émises suite à une cyberattaque,<br />

par exemple en cas d’infraction à la protection des données ou d’atteinte à<br />

la personnalité. Celui qui conclut une couverture d’assurance Cyber risks doit également<br />

porter son attention sur la présence de ces couvertures ainsi que sur la couverture des<br />

dommages immatériels en lien avec les droits fondamentaux des personnes.<br />

Parallèlement aux frais de reconstitution des données et prétentions en responsabilité<br />

civile, la couverture d’assurance en matière de protection juridique doit également faire<br />

l’objet d’une analyse. Il en va ici de la couverture des frais consécutifs à un litige juridique<br />

avec des victimes d’abus de données piratées sur des cartes (phishing, hacking, skimming),<br />

les frais juridiques résultant du Cybermobbing ou encore les litiges consécutifs à une<br />

infraction aux droits d’auteurs, des noms ou des marques par des tiers sur Internet.<br />

Conseils: A l’aide de mesures de sécurités techniques et organisationnelles, le risque de<br />

dommages «Cyber» peut être considérablement limité. La Centrale d’enregistrement et<br />

d’analyse pour la sûreté de l’information de la confédération MELANI édite des recommandations<br />

pour les PME parmi lesquelles figurent notamment: sauvegarde régulière<br />

des données, installations techniques de protection (firewall, antivirus, filtre SPAM,<br />

programme de protection des accès et codification des réseaux) et règle de comportement<br />

pour le choix de mot de passe. ■<br />

Chez Helvetia, l’assurance Cyber peut être incluse dans la partie assurance technique<br />

de l’assurance commerce PME. Elle offre une protection complète et optimale pour<br />

les domaines de la médecine et de la santé. Les membres de MEDISERVICE profitent<br />

de conditions très avantageuses. Vous êtes intéressé à une solution d’assurance?<br />

Contactez sans attendre votre personne de contact chez MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

par téléphone au numéro 031 350 44 22 ou par courrier électronique à l’adresse:<br />

info@mediservice-asmac.ch.<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

51


PUBLIREPORTAGE<br />

Les Flashlights pour une meilleure<br />

santé en entreprise<br />

Les employés/es en bonne santé sont plus satisfaits, plus performants et génèrent moins de coûts<br />

relatifs aux absences. Les entreprises devraient donc créer les meilleures conditions de travail<br />

possibles pour leur personnel. Avec les Flashlights de Visana, les employeurs disposent de douze<br />

dossiers numériques, visant à soutenir leurs collaboratrices et collaborateurs en relation avec le<br />

thème de la santé psychique.<br />

Une coopération qui a fait ses preuves<br />

Le groupe Visana, un des plus grands<br />

assureurs-maladie et accidents, fait partie<br />

des leaders parmi les fournisseurs du<br />

domaine de l’assurance des indemnités<br />

journalières en cas de maladie et des<br />

assurances-accidents. Il entretient de<br />

longue date une bonne collaboration<br />

avec son partenaire MEDISERVICE VSAO<br />

et présente à ses membres des offres (indemnités<br />

journalières en cas de maladie<br />

et d’accident, assurance-accidents complémentaire,<br />

Case Management, prestations<br />

de service de la Gestion de la santé<br />

en entreprise) à des conditions avantageuses.<br />

www.visana.ch/clientele_entreprises.<br />

Petit investissement en temps – grande utilité. Les Flashlights,<br />

la nouvelle offre pour soutenir les employeurs dans le domaine<br />

de la gestion de la santé en entreprise, satisfont à cette exigence<br />

ambitieuse. Les Flashlights sont de brefs dossiers d’information<br />

numériques, qui aident les collaborateurs/trices à mieux veiller<br />

à leur santé. Temps à investir: de cinq à dix minutes par mois.<br />

Thématiser la santé<br />

Dans de nombreuses entreprises, les maladies psychiques<br />

restent un thème tabou. Et cela malgré leur augmentation<br />

marquante au cours des dernières années, due à des exigences<br />

nettement plus élevées dans le processus du travail: stress, sollicitation<br />

excessive, burn-out (épuisement). Avec les Flashlights,<br />

Visana offre en exclusivité une série de douze dossiers d’information<br />

numériques, avec laquelle les employeurs peuvent thématiser<br />

régulièrement la «santé psychique» au travail.<br />

Ces derniers choisissent les Flashlights adéquats pour leur entreprise<br />

et les mettent à disposition de leurs personnes en<br />

charge de conduite et de leurs autres collaborateurs et collaboratrices,<br />

à intervalles réguliers. Les informations sont préparées<br />

selon des groupes spécifiques et peuvent être diffusées<br />

simplement, par exemple par courriel ou par Intranet, sous des<br />

formes diverses (présentations, documents à imprimer, courts<br />

métrages). Chaque Flashlight contient de brefs conseils indiquant<br />

aux collaborateurs/trices comment aménager leur quotidien<br />

professionnel, de manière à le rendre plus sain.<br />

Offre thématique des Flashlights<br />

Stress<br />

Changements<br />

Résilience<br />

Dépression<br />

Soutien social<br />

Estime<br />

Dire non<br />

Conflits<br />

Santé mentale<br />

Evolution démographique<br />

Respect de soi<br />

Micropauses<br />

Choisissez quels thèmes (3, 6 ou 12) vous voulez mettre à disposition de vos<br />

collaborateurs/trices.<br />

<strong>No</strong>us vous conseillons<br />

Le MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong> se tient volontiers à votre disposition.<br />

Contactez-nous par téléphone au numéro 031 350 44 22<br />

ou par courrier électronique à l’adresse: info@mediservice- asmac.<br />

ch. Pour en apprendre plus, rendez-vous sur www.mediserviceasmac.ch.<br />

52 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


PUBLIREPORTAGE<br />

Le sommeil en point de mire<br />

<strong>No</strong>us dormons près d’un tiers de notre vie. <strong>No</strong>us passons la plupart de notre temps à dormir, et non<br />

pas au travail ou avec notre famille. Pendant cette phase, notre corps n’est pas au repos, il est très<br />

actif et accomplit différents processus importants afin que nous puissions passer sans encombre la<br />

journée suivante.<br />

Pendant notre sommeil, notre corps passe en<br />

quelque sort en mode veille. Le système cardiovasculaire<br />

réduit son régime, l’activité musculaire<br />

et la respiration ralentissent. Grâce à la<br />

recherche moderne sur le sommeil, nous savons<br />

qu’il ne s’agit pas d’un état de repos, mais<br />

d’une phase active de notre vie. Certaines parties<br />

de l’organisme tournent même à plein régime:<br />

le système immunitaire combat les<br />

agents pathogènes et endigue les inflammations,<br />

les muscles sont régénérés et renforcés.<br />

Les conséquences d’un manque de sommeil<br />

Souvent, ce n’est que lorsque l’on souffre de<br />

troubles du sommeil que l’on réalise à quel<br />

point celui-ci est important. En effet, notre<br />

organisme réagit de façon très sensible aux<br />

troubles de son rythme du sommeil «normal».<br />

Capacité de concentration réduite, mauvaise<br />

humeur, maux de tête: un manque de sommeil<br />

ou un sommeil de mauvaise qualité influencent<br />

donc fortement notre quotidien. Le manque<br />

de sommeil se répercute aussi sur le métabolisme.<br />

L’équilibre naturel entre les hormones<br />

qui commandent la sensation de faim et de<br />

satiété est troublé. Celui qui dort moins à plus<br />

la fringale. De plus, le manque de sommeil réduit<br />

fortement la réaction du corps à l’excrétion<br />

d’insuline, ce qui peut à long terme provoquer<br />

une résistance à l’insuline ou, dans le<br />

pire des cas, un diabète de type 2. D’après<br />

l’Office fédéral de la statistique, une personne<br />

sur quatre en Suisse souffre de troubles du<br />

sommeil ou d’un manque de sommeil.<br />

La sieste fait des miracles<br />

Le travail quotidien peut être fatiguant et<br />

stressant – notamment l’après-midi, beaucoup<br />

ressentent une baisse des performances. Une<br />

courte sieste peut contribuer à améliorer la<br />

situation. Le Bureau de prévention des accidents<br />

(bpa) recommande d’effectuer une<br />

sieste en cas de fatigue. Pendant la sieste, on<br />

dort au maximum 15 à 30 minutes. On se<br />

trouve dans un sommeil léger – ce n’est<br />

qu’après une durée prolongée que le corps<br />

passe dans des stades du sommeil plus profonds<br />

qui rendent le réveil plus difficile. Le<br />

mieux est donc de faire sonner son réveil. Le<br />

sommeil de courte durée augmente les performances,<br />

réduit le stress et met de bonne humeur.<br />

L’attention augmente et la mémoire<br />

travaille mieux. La microsieste se répercute<br />

aussi positivement sur la santé et protège notamment<br />

le système cardiovasculaire. Attention:<br />

la sieste ne remplace pas le sommeil nocturne.<br />

Il ne faut donc pas réduire la durée du<br />

sommeil pendant la nuit.<br />

Plate-forme de santé en ligne<br />

Vous trouverez de plus amples informations<br />

sur le thème du sommeil sur la plate-forme de<br />

santé BENEVITA. La plate-forme en ligne gratuite<br />

propose des contenus personnalisés et<br />

intéressants sur l’alimentation, l’activité physique<br />

et le bien-être. Elle encourage les participants<br />

à adopter un style de vie sain.<br />

www.benevita.ch<br />

Rabais de primes exclusifs<br />

En tant que membre de MEDISERVICE, vous<br />

profitez doublement chez SWICA: le rabais<br />

du contrat collectif augmente si vous participez<br />

au programme de bonus BENEVITA.<br />

Grâce à cette combinaison, vous bénéficiez<br />

de remises allant jusqu’à 30% sur les assurances<br />

hospitalisation. SWICA encourage<br />

aussi vos activités dans les domaines du<br />

sport, de l’alimentation et de la détente<br />

avec jusqu’à 800 francs par année. www.<br />

swica.ch/fr/mediservice<br />

N o 4 Août <strong>2017</strong><br />

VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong><br />

53


IMPRESSUM<br />

ADRESSES DE CONTACT DES SECTIONS<br />

N o 4 • 36 e année • Août <strong>2017</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

MEDISERVICE VSAO-<strong>ASMAC</strong><br />

Bahnhofplatz 10A, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88, fax 031 350 44 89<br />

journal@asmac.ch, journal@vsao.ch<br />

www.asmac.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>ASMAC</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Franziska Holzner-Arnold, Kerstin Jost, Lukas Staub,<br />

Denis Uffer, Anna Wang, Sophie Yammine<br />

Comité directeur<br />

Daniel Schröpfer (président), Anja Zyska Cherix<br />

(vice-présidente), Angelo Barrile (vice-président),<br />

<strong>No</strong>ra Bienz, Christoph Bosshard, Michel Clément,<br />

Marc Oliver Eich (swimsa), Karin Etter, Lars<br />

Frauchiger, Marius Grädel-Suter, Dina-Maria Jakob,<br />

Gert Printzen, Miodrag Savic, Hervé Spechbach<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli AG, Wölflistrasse 1, CH-3001 Bern<br />

Téléphone +41 31 300 66 66, info@staempfli.com<br />

www.staempfli.com<br />

Maquette<br />

Tom Wegner<br />

Annonces<br />

Zürichsee Werbe AG, Fachmedien, Markus Haas<br />

Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Telefon 044 928 56 53<br />

E-Mail vsao@fachmedien.ch<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 342<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP 2016:<br />

21 702 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>ASMAC</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 5/<strong>2017</strong> paraîtra en octobre <strong>2017</strong>.<br />

Sujet: Propreté<br />

© <strong>2017</strong> by <strong>ASMAC</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association média suisses<br />

BL/BS<br />

BE<br />

VSAO Sektion beider Basel,<br />

Geschäftsleiterin und Sekretariat: lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin,<br />

Hauptstrasse 104, 4102 Binningen, téléphone 061 421 05 95,<br />

Fax 061 421 25 60, sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

VSAO Sektion Bern, Geschäftsführung: Janine Junker, Gerhard Hauser,<br />

Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, téléphone 031 381 39 39,<br />

fax 031 381 82 41, bern@asmac.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR <strong>ASMAC</strong> section fribourgeoise, Gabriela Kaufmann-Hostettler, Wattenwylweg 21,<br />

3006 Bern, tél. 031 332 41 10, fax 031 332 41 12, info@gkaufmann.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

VSAO Sektion Graubünden, 7000 Chur, Samuel B. Nadig, lic. iur. HSG,<br />

RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, Tel. 078 880 81 64, info@vsao-gr.ch,<br />

www.vsao-gr.ch<br />

<strong>ASMAC</strong> Jura c/o Jonathan Garessus, 6, chemin des Fontaines, 2800 Delémont,<br />

jonathan.garessus@gmail.com<br />

NE <strong>ASMAC</strong> section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat, Rue du Musée 6,<br />

Case postale 2247, 2001 Neuchâtel, tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St.Gallen-Appenzell, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VD<br />

VS<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

<strong>ASMAC</strong>T, Associazione Medici Assistenti e Capiclinica Ticinesi,<br />

Avv. Lorenza Pedrazzini, c/o Ordine dei Medici del Cantone Ticino,<br />

Via Cantonale-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

tél. 091 930 63 00, fax 091 930 63 01, lorenza.pedrazzini@gmail.com<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

téléphone 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH VSAO ZURICH, avocate Susanne Hasse, Rämistrasse 31,<br />

case postale 160, 8024 Zurich, téléphone 044 941 46 78, info@vsao-zh.ch<br />

54 VSAO <strong>JOURNAL</strong> <strong>ASMAC</strong> N o 4 Août <strong>2017</strong>


Jusqu’ici,<br />

nous passions<br />

la majeure<br />

partie de nos<br />

week­ends<br />

sur le canapé.<br />

Il est temps de changer ses habitudes<br />

Appréciez les randonnées grâce à la nouvelle appli Active de Sanitas<br />

sanitas.com/activeapp-fr

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!