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Stratégies

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© Getty Images<br />

Le phénomène est marqué aussi dans le domaine<br />

des jeux et des jouets. « Aujourd’hui, les<br />

enfants veulent bien continuer à jouer avec un<br />

jouet physique, mais il faut une dose de réalité<br />

augmentée, remarque Olivier Denéchère, président<br />

de l’agence Ultimum Adversiting et ancien<br />

responsable directeur de la communication de<br />

Smoby. Ils sont par exemple attirés par un jeu de<br />

construction, mais avec la tablette qui va avec<br />

et qui permet de voir ce qui se construit en réalité<br />

augmentée. » Pour lui, les enfants ont toujours<br />

besoin du « rapport physique et charnel »<br />

avec l’objet, mais le digital vient augmenter les<br />

émotions liées à l’expérience. Et de remarquer<br />

que la force du dernier phénomène des cours de<br />

récréation, la toupie Hand Spinner, ne tient pas<br />

tant à l’objet lui-même qu’aux défis que les gamins<br />

se lancent via vidéos interposées sur les<br />

réseaux sociaux.<br />

Émetteurs<br />

Shirley Curtat, qui a fondé il y a bientôt dix ans<br />

l’agence spécialisée Com' des enfants, estime<br />

elle aussi que la nouvelle génération a<br />

de l’avance sur la précédente. « Avant, la tablette,<br />

c’était vers 7-10 ans, maintenant 40 %<br />

des moins de 2 ans en ont déjà utilisé une, remarque-t-elle.<br />

Les 3-6 ans ont aujourd’hui les<br />

mêmes modes de consommation multimédia<br />

que les 7-12 ans. Ils ont de l’avance sur la manipulation<br />

des outils. Désormais, 40 % des 3-6<br />

ans regardent des vidéos tous les jours. Tous ces<br />

chiffres sont probants, inquiétants peut-être, en<br />

tout cas perturbants. »<br />

Plus agiles, les alpha sont aussi bien plus autonomes<br />

que leurs aînés. Shirley Curtat relève<br />

qu’avant, « l’enfant était relativement<br />

passif devant son poste de télévision » . Maintenant,<br />

« il est demandeur » , c’est-à-dire qu’il ne<br />

se contente plus de ce qu’on lui propose mais<br />

utilise les outils à sa disposition pour aller luimême<br />

composer ses programmes. « Chez les<br />

4-6 ans, 62 % regardent la télévision en direct<br />

mais le même pourcentage utilise aussi la télévision<br />

en replay, après diffusion, pointe la publicitaire.<br />

Cette tendance-là n’existait pas il y a encore<br />

cinq ans. » Pour elle, cela change beaucoup<br />

de choses : « Choisir quand, avec qui et comment<br />

on regarde la télévision rend l’enfant plus autonome.<br />

» Il y a peu, il était admis qu’avant 8 ans,<br />

l’enfant n’avait que peu d’autonomie. C’est fini<br />

aujourd’hui.<br />

Un phénomène auquel « avec peu de moyens,<br />

mais beaucoup de créativité, on s’est adaptés<br />

» , reconnaît Caroline Cochaux, la patronne<br />

de Gulli. Sur les chaînes TV destinées<br />

à la jeunesse, ce sont ainsi parfois les programmes<br />

plébiscités par les enfants sur le Net<br />

qui s’imposent ensuite sur les petites lucarnes.<br />

40%<br />

des enfants âgés<br />

de moins de 2 ans<br />

ont déjà utilisé une<br />

tablette.<br />

31/08/2017 27<br />

STRATÉGIES N° 1914

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