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Délimitation du travail

20 réponses de 3500 employé-e-s de la branche Télécom sur leurs conditions de travail en Suisse

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<strong>Délimitation</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

20 réponses de 3 500 employé-e-s<br />

de la branche Télécom sur leurs<br />

conditions de <strong>travail</strong> en Suisse<br />

Une enquête <strong>du</strong><br />

syndicat syndicom


<strong>Délimitation</strong> <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

20 réponses de 3 500 employé-e-s<br />

de la branche Télécom sur leurs<br />

conditions de <strong>travail</strong> en Suisse


3<br />

Sommaire<br />

4<br />

7<br />

15<br />

23<br />

29<br />

37<br />

43<br />

51<br />

57<br />

65<br />

Préface<br />

L’enquête<br />

Sujets de l‘enquête<br />

Stress au <strong>travail</strong><br />

Intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

Disponibilité permanente<br />

Travail <strong>du</strong>rant le temps libre<br />

Tension psychique<br />

Travail en cas de maladie<br />

Sous-effectifs<br />

Manque de formation


4<br />

Préface<br />

Une enquête fait sensation – il faut agir<br />

à plusieurs niveaux de l’organisation<br />

Pour la première fois, syndicom a réalisé une enquête sur la<br />

«délimitation <strong>du</strong> <strong>travail</strong>». Swisscom, Sunrise, upc cablecom<br />

et Orange l’ont soutenu dans ce processus. Un exemple qui<br />

mériterait d’être suivi dans d’autres branches – dans l’intérêt<br />

d’un partenariat social <strong>du</strong>rable.<br />

Au début 2014, lorsque nous avons commencé notre enquête,<br />

nous avons constaté que ce sujet était dans l’air <strong>du</strong> temps. Car la<br />

question de la disparition progressive des frontières entre vie professionnelle<br />

et privée est récurrente dans le monde professionnel.<br />

Le groupe de <strong>travail</strong> a élaboré et évalué cette enquête avec<br />

beau coup de soin. Je tiens ici à remercier chaleureusement les<br />

employé-e-s des entreprises télécom qui nous ont accompagnés<br />

étroitement pendant tout le processus. Les personnes interrogé-e-s<br />

ont montré beaucoup d’intérêt pour cette enquête. Les quelque<br />

3 500 réponses reçues nous permettent de donner une image<br />

représentative et fondée de la délimitation <strong>du</strong> <strong>travail</strong> dans le<br />

secteur TIC. Enfin, les participant-e-s à l’assemblée qui s’est tenue<br />

fin novembre ont fait preuve d’une grande disponibilité pour<br />

analyser les résultats et discuter de recommandations.<br />

Tous sont unanimes à reconnaître la nécessité de prendre des<br />

mesures. Vous pourrez lire en détail dans cette brochure lesquelles<br />

s’imposent pour le syndicat et les représentations <strong>du</strong> personnel.<br />

Nous espérons aussi sensibiliser les divisions <strong>du</strong> personnel à ce<br />

sujet brûlant. Car une entreprise ne peut être rentable sur le long<br />

terme que si ses employé-e-s restent en bonne santé.


5<br />

Enfin, le législateur est lui aussi sollicité. La Loi sur le <strong>travail</strong><br />

se calque encore sur une logique in<strong>du</strong>strielle. Elle ne répond plus<br />

aux mutations <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> <strong>travail</strong> numérique, où les frontières<br />

entre vie privée et professionnelle tendent à s’estomper. Une<br />

adaptation s’impose donc de toute urgence. Désormais, l’obligation<br />

d’assistance de l’employeur ancrée dans la loi ne doit<br />

pas se limiter à prévenir les seuls risques physiques encourus<br />

par les employé-e-s, mais inclure aussi les risques psychosociaux<br />

auxquels ils sont exposés.<br />

Nous vous souhaitons une bonne et fructueuse lecture!<br />

Giorgio Pardini<br />

Giorgio Pardini,<br />

Responsable <strong>du</strong> secteur Télécom/IT et membre<br />

<strong>du</strong> comité directeur de syndicom


L’enquête<br />

7<br />

Un défi pour les partenaires sociaux<br />

Les structures d’entreprise compliquent<br />

la délimitation entre <strong>travail</strong> et vie privée<br />

Problématique et objectifs visés<br />

Les nouvelles possibilités offertes par le <strong>travail</strong> flexible entraînent<br />

la disparition d’anciennes frontières. La «délimitation <strong>du</strong> monde<br />

<strong>du</strong> <strong>travail</strong>», dont il est question ici, ne fait plus une distinction<br />

claire – comme à l’époque <strong>du</strong> fordisme –, entre <strong>travail</strong> et temps<br />

libre, employeur et main-d’œuvre, entreprise et domicile.<br />

Cette évolution présente des opportunités et des risques pour<br />

les salarié-e-s. L’avantage de s’organiser en toute autonomie<br />

a pour conséquence que tous les domaines de la vie dépendent<br />

des exigences <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> <strong>travail</strong> – ou <strong>du</strong> moins qu’il devient<br />

plus difficile de tracer une frontière entre vie professionnelle<br />

et vie privée. Et la santé en pâtit.<br />

Les frontières tendent à s’estomper tant sur le plan temporel<br />

que spatial. Temporellement, le <strong>travail</strong> est de moins en moins lié<br />

à des horaires de <strong>travail</strong> normaux. Cela présuppose que l’horaire<br />

de <strong>travail</strong> est fondé sur la confiance. Il ne se base plus sur la<br />

présence au bureau, mais sur des exigences de performance.<br />

Spatialement, le <strong>travail</strong> s’est affranchi des limites <strong>du</strong> bureau par<br />

le biais des nouvelles technologies d’information et de communication.<br />

Grâce aux infrastructures offertes par Internet, Intranet,<br />

Web 2.0 ou le «cloud computing», mais aussi aux smartphones,<br />

tablettes et notebooks. Le <strong>travail</strong> mobile implique que l’on peut<br />

fournir des prestations indépendamment de l’espace, mais aussi<br />

<strong>du</strong> temps – donc le soir, les jours de congé et le week-end.


8<br />

Les risques <strong>du</strong> <strong>travail</strong> flexible sont lourds de conséquences. Il est<br />

prouvé que la dilution des frontières entre vie professionnelle<br />

et vie privée demande aux salarié-e-s un effort supplémentaire<br />

pour lâcher prise. D’autre part, cette évolution favorise l’épuisement<br />

émotionnel, l’un des symptômes principaux diagnostiqués<br />

pour le burnout. La possibilité de se régénérer suffisamment<br />

devient ainsi une exigence essentielle pour garantir un rapport<br />

de <strong>travail</strong> <strong>du</strong>rable.<br />

En raison de son affinité avec les nouvelles technologies de<br />

l’information et de la communication, la branche Télécom semble<br />

prédestinée aux formes de <strong>travail</strong> décloisonnées. La gestion des<br />

ressources humaines de ces entreprises devrait donc porter le plus<br />

grand intérêt aux résultats de cette enquête ainsi qu’à syndicom.<br />

Tous ensemble, il nous appartient d’exploiter les opportunités<br />

offertes par les formes de <strong>travail</strong> flexibles et d’endiguer simultanément<br />

les risques considérables qui en découlent.<br />

Processus<br />

C’est avec vingt employé-e-s de la branche Télécom que syndicom<br />

a élaboré les thèses les plus importantes de la «délimitation <strong>du</strong><br />

<strong>travail</strong>». Notre objectif était d’évaluer l’impact des principales<br />

tendances sociales et économiques sur le quotidien professionnel<br />

dans la branche Télécom. La composition <strong>du</strong> groupe de <strong>travail</strong><br />

était représentative: femmes et hommes issus de départements,<br />

d’échelons de fonction et de groupes d’âge différents.<br />

A partir de thèses générales, des questions pertinentes – vingt<br />

en tout – ont été formulées de manière à obtenir, autant que<br />

possible, des réponses objectives, claires et exploitables.<br />

Le questionnaire de l’enquête était téléchargeable sur le site<br />

Internet de syndicom. Les employé-e-s de la branche Télécom ont<br />

pu y répondre par voie électronique et le renvoyer au syndicat.


9<br />

Près de 3 500 employé-e-s ont participé à l’enquête dans les<br />

grandes entreprises Swisscom, upc cablecom, Sunrise et Orange.<br />

Cette large participation assure la représentativité de l’enquête<br />

pour la branche.<br />

Résultats<br />

Toutes les thèses établies par le groupe de <strong>travail</strong> se confirment<br />

dans le sondage – de manière plus ou moins marquée. Comme<br />

les résultats des entreprises ne se différencient guère, les<br />

réponses des sondé-e-s ont pu être résumées, ce qui facilite<br />

la lecture de l’enquête.<br />

De manière générale, le stress, la pression, les sous-effectifs et<br />

les contraintes psychiques ne touchent pas que des minorités,<br />

mais ils sont inhérents aux structures des entreprises. Selon les<br />

employé-e-s, la disparition des frontières entre vie professionnelle<br />

et privée entraîne de nombreux problèmes.<br />

Pour préserver leur capacité de régénération, il est indispensable<br />

de délimiter des frontières spatiales et temporelles. Celles-ci ne<br />

dépendent pas seulement de leur propre comportement, mais<br />

plus encore des structures d’entreprise – notamment par le biais<br />

des formes d’organisation, des processus de <strong>travail</strong>, des instruments<br />

de gestion <strong>du</strong> personnel, ainsi que par la mise en œuvre<br />

de conventions collectives de <strong>travail</strong>.<br />

Développer des structures d’entreprise permettant d’améliorer<br />

la capacité de régénération des employé-e-s devrait être dans<br />

l’intérêt des partenaires sociaux. Car on améliore ainsi non seulement<br />

la qualité de vie des employé-e-s, mais aussi leur capacité<br />

de performance pour l’entreprise, alors que les absences et les<br />

frais de santé diminuent.<br />

Cette enquête démontre qu’il faut prendre des mesures avec les<br />

partenaires sociaux pour éviter que l’absence de frontières entre


10<br />

vie privée et professionnelle péjore la santé et la sphère privée<br />

des employé-e-s.<br />

Mesures recommandées<br />

Les résultats <strong>du</strong> sondage montrent qu’il faut agir à plusieurs<br />

niveaux de l’organisation, afin que les chances offertes par<br />

la délimitation <strong>du</strong> <strong>travail</strong> l’emportent à l’avenir sur les risques.<br />

Voici les recommandations les plus importantes retenues par<br />

le groupe de <strong>travail</strong>:<br />

Concernant le stress au <strong>travail</strong>:<br />

– Les droits de participation des représentations <strong>du</strong> personnel<br />

et des employé-e-s doivent être éten<strong>du</strong>s à tous les processus<br />

de <strong>travail</strong> (quantité, contenu, organisation) et intégrés<br />

dans les conventions collectives de <strong>travail</strong>.<br />

– Les conventions collectives de <strong>travail</strong> doivent accorder aux<br />

employé-e-s plus de temps de récupération – sous forme de<br />

jours de vacances supplémentaires, de congés sabbatiques,<br />

d’absence payées, de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> temps de <strong>travail</strong> ou d’une<br />

<strong>du</strong>rée maximale <strong>du</strong> <strong>travail</strong> hebdomadaire.<br />

– Les facteurs de stress doivent être systématiquement<br />

abordés dans le cadre des entretiens <strong>du</strong> personnel et les<br />

supérieurs hiérarchiques doivent être incités à contribuer<br />

à une ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> stress et de la pression.<br />

Concernant la intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong>:<br />

– Les salaires doivent augmenter. C’est la seule façon de<br />

permettre aux employé-e-s de participer à la plus-value<br />

qu’ils génèrent.<br />

– L’augmentation de la pro<strong>du</strong>ctivité ne doit pas entraîner une<br />

prolongation des horaires de <strong>travail</strong>. Les employé-e-s doivent<br />

saisir leur temps de <strong>travail</strong>, afin que les supérieurs hiérar-


11<br />

chiques puissent exercer leur fonction de contrôle à cet égard.<br />

– Le temps supplémentaire doit être compensé dès que possible.<br />

Concernant le <strong>travail</strong> <strong>du</strong>rant le temps libre:<br />

– Les objectifs de performance fixés doivent pouvoir être atteints<br />

pendant le temps de <strong>travail</strong> – sans requérir des prestations<br />

préalables <strong>du</strong>rant le temps libre.<br />

– Dans leurs lignes directrices, les entreprises doivent définir<br />

clairement sur la séparation entre <strong>travail</strong> et temps libre.<br />

Les régimes d’exception doivent impérativement être discutés<br />

avec les représentations <strong>du</strong> personnel.<br />

Concernant la disponibilité constante:<br />

– Des barrières techniques doivent être intro<strong>du</strong>ites pour que les<br />

e-mails professionnels ne puissent être délivrés que pendant<br />

le temps de <strong>travail</strong> ordinaire des employé-e-s.<br />

– Les horaires de <strong>travail</strong> fondés sur la confiance ne doivent<br />

pas remettre en question la <strong>du</strong>rée maximale de <strong>travail</strong><br />

et la saisie <strong>du</strong> temps. Les réglementations actuelles en<br />

matière d’horaire de <strong>travail</strong> doivent être examinées au vu<br />

de leur efficacité.<br />

Concernant le stress psychique:<br />

– Il faut instaurer un organe de médiation pour les cas de<br />

stress psychique, géré par des représentant-e-s <strong>du</strong> personnel<br />

qui soutiennent les employé-e-s (personnes de confiance).<br />

– Les supérieurs hiérarchiques doivent être formés et suivre des<br />

perfectionnements pour sensibiliser leurs collaborateurs au<br />

stress psychique et aux symptômes des maladies psychiques.<br />

– L’orientation et la mise en œuvre de la gestion de la santé en<br />

entreprise doivent être discutées en détail et redéfinies avec<br />

les partenaires sociaux et les représentations <strong>du</strong> personnel.


12<br />

Concernant la maladie:<br />

– Il est recommandé de lancer une campagne de sensibilisation<br />

pour inciter les personnes malades à rester à la maison, afin<br />

d’éviter de propager des virus dans l’entreprise.<br />

Concernant le manque de personnel:<br />

– Les sous-effectifs doivent être thématisés par les partenaires<br />

sociaux; le problème doit être reconnu et la planification<br />

stratégique en personnel adaptée en conséquence.<br />

– Dans la plupart des entreprises, il faut en principe plus<br />

de personnel pour couvrir le volume de <strong>travail</strong>.<br />

– Les départs doivent être remplacés systématiquement<br />

et il faut garantir des suppléances et des périodes<br />

d’intro<strong>du</strong>ction.<br />

– En cas de suppressions de postes, le volume de <strong>travail</strong><br />

doit être ré<strong>du</strong>it de manière proportionnelle.<br />

Concernant le perfectionnement insuffisant:<br />

– Les entreprises doivent garantir la formation continue<br />

et le perfectionnement. Un droit indivi<strong>du</strong>el doit en découler<br />

dans les conventions collectives.<br />

– Les employé-e-s devraient disposer d’un compte indivi<strong>du</strong>el<br />

épargne formation. Faute d’être utilisé, l’avoir annuel doit<br />

pouvoir être reporté sur l’année suivante.<br />

– La formation et le perfectionnement nécessitent <strong>du</strong> temps<br />

et de la disponibilité, ce qui implique de résoudre les<br />

problèmes de sous-effectifs.<br />

Mettre en œuvre dès que possible ces mesures est dans l’intérêt<br />

des entreprises – notamment des ressources humaines – ainsi<br />

que des employé-e-s et de leur syndicat. Ces mesures sont donc<br />

bénéfiques pour toutes les parties.


Stress au <strong>travail</strong><br />

15<br />

Hypothèse:<br />

Grande responsabilité, influence minime<br />

Toutes branches confon<strong>du</strong>es, il ressort des études sur le stress<br />

que la charge de <strong>travail</strong> est maximale pour les employé-e-s<br />

lorsque l’exigence de performance est élevée et le pouvoir de<br />

codécision faible. De nouveaux instruments de gestion <strong>du</strong><br />

personnel tels que «Performance Dialog» ou «Empowerment»<br />

y contribuent. Ces instruments, qui servent à accroître l’efficience,<br />

transposent la responsabilité opérationnelle sur les<br />

employé-e-s sans qu’ils puissent se prononcer sur la stratégie<br />

ou les objectifs. On peut donc en dé<strong>du</strong>ire que les employés<br />

sont davantage sous pression et se sentent débordés.


16<br />

Résultats:<br />

Une majorité se sent stressée<br />

et sous pression – avec peu de<br />

possibilités d’exprimer son avis<br />

On s’engagera pleinement et<br />

sans frustrations à condition<br />

d’accepter la direction proposée<br />

et son bien-fondé.<br />

Hansruedi Schläppi,<br />

ICT Service Manager, Swisscom


17<br />

Question 01<br />

Sur une échelle de 0 % (pas <strong>du</strong> tout stressé-e) à 100 %<br />

(très stressé-e) – où vous situez-vous?<br />

25 %<br />

20 %<br />

15 %<br />

10 %<br />

5 %<br />

0 %<br />

0 – 10 11 – 20 21 – 30 31 –40 41 – 50 51 – 60 61 – 70 71 – 80 81 – 90 91 –100<br />

Près de 70 % des sondé-e-s se sentent particulièrement stressés au <strong>travail</strong>, alors que<br />

plusieurs d’entre eux évaluent leur niveau de stress entre 80 et 100 % sur l’échelle.<br />

Ceci montre que les employeurs ne sont pas en mesure de protéger leurs employé-e-s<br />

<strong>du</strong> stress.<br />

Ce résultat clair et les déclarations de certains sondé-e-s donnent lieu à d’autres<br />

hypothèses qui sont examinées dans cette étude. On suppose ainsi que le stress est<br />

déclenché ou renforcé par des restructurations répétées, un manque de personnel,<br />

une forte charge de <strong>travail</strong>, de nouvelles tâches pour certains, des processus mal définis,<br />

ainsi qu’une offre de formation et de perfectionnement insuffisante.


18<br />

Question 02<br />

Si vous considérez l’année 2013, à quelle fréquence avez-vous<br />

été mis-e sous pression <strong>du</strong>rant votre <strong>travail</strong>?<br />

sans opinion 1.3 %<br />

jamais 0.8 %<br />

rarement 3.0 %<br />

7.1 % presque toujours<br />

peu souvent 16.8 %<br />

31.8 % très souvent<br />

assez souvent 39.1 %<br />

En 2013, 78 % des sondé-e-s ont été mis sous pression assez souvent, très souvent ou<br />

même presque toujours. La majorité d’entre eux indique que les raisons sont multiples:<br />

objectifs irréalistes, manque de personnel, <strong>travail</strong> toujours plus complexe, supérieurs<br />

hiérarchiques disposant de compétences professionnelles et sociales insuffisantes, bureaucratie<br />

interne floue ou processus vagues. Il est aussi possible que certains salarié-e-s<br />

se fixent des objectifs trop élevés – et se mettent ainsi eux-mêmes sous pression.


19<br />

Question 03<br />

Avez-vous eu voix au chapitre en 2013 concernant votre <strong>travail</strong>?<br />

(quantité, contenu, organisation, etc.)<br />

sans opinion 5.2 %<br />

jamais 5.8 %<br />

4.5 % presque toujours<br />

14.4 % très souvent<br />

rarement 12.4 %<br />

peu souvent 30.6 %<br />

27.1 % assez souvent<br />

En 2013, 46 % des sondé-e-s ont pu donner leur avis assez souvent, très souvent<br />

ou même presque toujours sur la manière dont ils souhaitaient réaliser leur <strong>travail</strong>.<br />

Par ailleurs, près de 49 % des sondé-e-s indiquent qu’ils n’ont jamais exercé,<br />

que peu souvent, voire rarement, une influence sur l’exécution <strong>du</strong> <strong>travail</strong>.<br />

Pour la moitié des employé-e-s, les possibilités de codécision au <strong>travail</strong> sont donc<br />

insuffisantes. Leurs tâches sont déterminées par d’autres – malgré des principes<br />

de direction contraires dans les entreprises. Alors que la responsabilité opérationnelle<br />

est des plus élevée dans de nombreux domaines de <strong>travail</strong> de la branche, cette<br />

ingérence renforce la pression et le stress.


20<br />

Mesures recommandées:<br />

Il faut plus de temps de récupération,<br />

plus de codécision – et plus de sensibilité<br />

Les résultats clairs obtenus nécessitent de prendre plusieurs<br />

mesures pour résoudre le problème:<br />

– Les droits de codécision des représentant-e-s <strong>du</strong> personnel<br />

et des employé-e-s concernant les processus de <strong>travail</strong><br />

(quantité, contenu, organisation) doivent figurer explicitement<br />

dans les conventions collectives de <strong>travail</strong>.<br />

– Les conventions collectives de <strong>travail</strong> doivent accorder<br />

aux employé-e-s plus de temps de récupération – sous forme<br />

de jours de vacances supplémentaires, de congés sabbatiques,<br />

d’absences payées, de ré<strong>du</strong>ction <strong>du</strong> temps de <strong>travail</strong> ou d’une<br />

diminution de la <strong>du</strong>rée maximale de <strong>travail</strong> hebdomadaire.<br />

– Il faut instaurer un dialogue systématique entre les niveaux<br />

d’organisation et les chaînes de plus-value pour détecter<br />

et minimiser les facteurs de stress.<br />

– Lors des rencontres entre partenaires sociaux dans les entreprises,<br />

les représentant-e-s <strong>du</strong> personnel et les syndicats<br />

insistent sur le besoin de ré<strong>du</strong>ire si possible les facteurs<br />

de stress et de pression.<br />

– Des cours de gestion <strong>du</strong> stress devraient être proposés<br />

à tous les collaborateurs et collaboratrices – pour éviter<br />

qu’ils n’abusent eux-mêmes de leurs forces ou ne soient<br />

à la merci des exigences de personnes tierces.<br />

– Les facteurs de stress doivent être abordés systématiquement<br />

dans les entretiens <strong>du</strong> personnel et les supérieurs<br />

hiérarchiques doivent être chargés de contribuer à la diminution<br />

<strong>du</strong> stress et de la pression.


21<br />

Un peu de stress est sain,<br />

dit-on. Mais la coupe est<br />

pleine chez nous.<br />

Martin Pfulg,<br />

Technical Specialist, Swisscom Broadcast


Intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

23<br />

Hypothèse:<br />

En faire toujours plus en moins de temps<br />

Les entreprises font presque tout leur possible pour augmenter<br />

la pro<strong>du</strong>ctivité au <strong>travail</strong> et maximiser ainsi la rentabilité,<br />

afin de satisfaire les actionnaires. Pour atteindre cet objectif,<br />

elles misent sur des mesures de rationalisation, recourent à<br />

de nouvelles technologies, optimisent en permanence les<br />

processus de <strong>travail</strong> et ont des exigences toujours plus élevées<br />

envers leurs employé-e-s. Lesquels doivent être toujours<br />

plus performants et respecter des délais toujours plus serrés<br />

pour atteindre les objectifs. Afin d’augmenter la pro<strong>du</strong>ctivité,<br />

le <strong>travail</strong> est densifié et sa cadence accélérée.


24<br />

Résultats:<br />

Beaucoup de collègues ont l’impression<br />

d’être pris dans un cercle vicieux,<br />

ils ne voient pas d’issue<br />

Tant va la cruche à l‘eau<br />

qu’à la fin elle se casse.<br />

Chih hou Liu,<br />

Professional Scrum Developer, local.ch


25<br />

Question 04<br />

Comparée aux deux dernières années, la charge de <strong>travail</strong>...<br />

ne sais pas / aucune indication 4.4 %<br />

...a nettement diminué 1.4 %<br />

...a légèrement diminué 3.4 %<br />

...est restée<br />

la même 17.1 %<br />

42.9 % ... a nettement<br />

augmenté<br />

...a légèrement<br />

augmenté 30.7 %<br />

L’enquête confirme l’hypothèse: en 2013, près des trois quarts des sondé-e-s ont<br />

accompli plus de <strong>travail</strong> que les années précédentes par unité de temps – la plupart<br />

d’entre eux même beaucoup plus. 17 % déclarent avoir <strong>travail</strong>lé dans la même période<br />

autant que les années précédentes; seuls 5 % ont été moins pro<strong>du</strong>ctifs.<br />

Les réponses montrent que la pro<strong>du</strong>ctivité au <strong>travail</strong> augmente massivement dans les<br />

entreprises interrogées. Il faut partir <strong>du</strong> principe que les améliorations structurelles ne<br />

contribuent pas à elles seules à augmenter simultanément la pro<strong>du</strong>ctivité des employé-e-s.<br />

L’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong> relève aussi la barre des exigences, en épuisant les possibilités<br />

de l’horaire de <strong>travail</strong> fondé sur la confiance. Les employé-e-s doivent de plus en<br />

plus <strong>travail</strong>ler pendant leur temps libre. Et ils doivent se préparer au moins mentalement<br />

aux prochaines tâches pour être d’autant plus pro<strong>du</strong>ctifs <strong>du</strong>rant leur horaire de <strong>travail</strong><br />

officiel. Et pour atteindre ainsi les objectifs ambitieux.


26<br />

Mesures recommandées:<br />

Plus de répit, mais aussi plus de salaire<br />

– Les salaires doivent augmenter. C’est la seule façon de<br />

permettre aux employé-e-s de participer à la plus-value<br />

qu’ils génèrent.<br />

– La <strong>du</strong>rée de récupération doit être prolongée par des jours<br />

de vacances supplémentaires, des congés sabbatiques,<br />

des ré<strong>du</strong>ctions d’horaires de <strong>travail</strong>.<br />

– L’augmentation de la pro<strong>du</strong>ctivité ne doit pas entraîner<br />

une prolongation des horaires de <strong>travail</strong>. Les employé-e-s<br />

doivent saisir leurs heures de <strong>travail</strong>, afin que les supérieurs<br />

hiérarchiques puissent exercer leur fonction de contrôle.<br />

– Le temps supplémentaire doit être compensé dès que possible.<br />

Les objectifs de performance fixés doivent pouvoir être atteints<br />

<strong>du</strong>rant le temps de <strong>travail</strong> ordinaire – sans nécessiter de<br />

prendre de l’avance <strong>du</strong>rant le temps libre.


27<br />

Quelques pour-cent en moins ici,<br />

quelques tâches en plus là: en fin<br />

de compte, la charge de <strong>travail</strong><br />

quotidienne s’en ressent.<br />

Peter Siegrist,<br />

Teamleader Service Center HFC, upc cablecom


Disponibilité permanente<br />

29<br />

Hypothèse:<br />

L’homme moderne flexible doit être<br />

tout le temps disponible<br />

Les modèles de <strong>travail</strong> flexible marquent une césure avec<br />

les modèles traditionnels. La journée classique de huit heures<br />

est révolue. Le temps de <strong>travail</strong> s’indivi<strong>du</strong>alise. Pour abattre<br />

la quantité accrue de <strong>travail</strong>, les employé-e-s <strong>travail</strong>lent plus<br />

que ce qui est convenu dans leur contrat. Dans le cadre de<br />

l’horaire de <strong>travail</strong> fondé sur la confiance, les employé-e-s<br />

doivent adapter leur temps de <strong>travail</strong> indivi<strong>du</strong>el aux besoins<br />

fluctuants des entreprises et <strong>du</strong> marché. D’où leur disponibilité<br />

presque constante pour l’entreprise et les clients.


30<br />

Résultats:<br />

La plupart sont joignables<br />

«volontairement» <strong>du</strong>rant<br />

leur temps libre<br />

Il faut beaucoup de discipline<br />

pour s’empêcher de jeter un<br />

coup d’œil sur l’écran <strong>du</strong> smartphone<br />

avant de se coucher et<br />

avant de se lever le matin.<br />

Jessica Jacomino,<br />

Knowledge Specialist, upc cablecom


31<br />

Question 05<br />

Combien de fois a-t-on atten<strong>du</strong> de vous en 2013 que vous soyez<br />

joignable par courriel ou par téléphone (y c. SMS) en dehors de<br />

votre taux d’occupation normal (excepté les services de piquet)?<br />

jamais 21.0 %<br />

sans opinion 3.1 %<br />

5.8 % presque toujours<br />

10.3 % très souvent<br />

15.0 % assez souvent<br />

rarement 18.8 %<br />

25.9 % peu souvent<br />

En 2013, il a été atten<strong>du</strong> d’env. 31 % des sondé-e-s qu’ils soient joignables assez<br />

souvent, très souvent ou presque toujours en dehors de leur horaire de <strong>travail</strong> normal<br />

pour répondre à des demandes concernant le <strong>travail</strong>. Cette disponibilité a été atten<strong>du</strong>e<br />

peu souvent ou rarement de 45 % des employé-e-s et jamais de 21 %.<br />

Les résultats montrent qu’un empiètement explicite de la vie professionnelle sur<br />

la sphère privée n’est plus tabou depuis longtemps, mais qu’il fait partie <strong>du</strong> quotidien<br />

professionnel pour une partie croissante des employé-e-s. Si presque un tiers des<br />

salarié-e-s doivent être joignables <strong>du</strong>rant leur temps libre pour répondre à des demandes<br />

professionnelles, la pression de groupe et les attentes en termes de disponibilité<br />

augmentent. Ce qui pourrait être particulièrement lourd pour des employé-e-s qui<br />

ont par exemple des enfants à charge en dehors de leur horaire de <strong>travail</strong>.


32<br />

Question 06<br />

Combien de fois avez-vous répon<strong>du</strong> en 2013 à des mails / SMS<br />

ou à des appels professionnels en dehors de votre taux<br />

d’occupation normal, bien qu’on ne vous l’ait pas demandé?<br />

sans opinion 2.2 %<br />

jamais 10.7 %<br />

6.7 % presque toujours<br />

18.2 % très souvent<br />

rarement 15.9 %<br />

peu souvent 24.1 %<br />

22.1 % assez souvent<br />

En 2013, près de 47 % des sondé-e-s ont répon<strong>du</strong> assez souvent, très souvent ou presque<br />

toujours à des questions professionnelles en dehors de leur horaire de <strong>travail</strong> normal, même<br />

si cela n’était pas atten<strong>du</strong> explicitement d’eux. La question reste ouverte de savoir dans quelle<br />

mesure la pression de groupe et de fortes attentes sont responsables de ce comportement.<br />

Le sondage montre que presque la moitié des salarié-e-s se mettent volontairement<br />

à dis position de leur entreprise <strong>du</strong>rant leur temps libre, d’où une ingérence accrue <strong>du</strong><br />

<strong>travail</strong> dans la sphère privée. De nombreux employé-e-s font fi de leur horaire de <strong>travail</strong><br />

régulier. Et comme la flexibilisation <strong>du</strong> temps va de pair avec une densification <strong>du</strong> <strong>travail</strong>,<br />

il est clair qu’elle in<strong>du</strong>it aussi des attentes plus élevées en termes de performance.<br />

La flexibilité en soi pourrait être dans l’intérêt de l’employeur et des salarié-e-s. Mais dans<br />

la pratique, elle se fait sur le dos des employé-e-s.


33<br />

Question 07<br />

En 2013, lorsque vous avez répon<strong>du</strong> en dehors de votre temps<br />

de <strong>travail</strong> à des mails/SMS ou appels professionnels, quelle a été<br />

la réaction de votre supérieur-e hiérarchique?<br />

sans opinion 20.7 %<br />

20.7 % Ce fut apprécié.<br />

Aucune réponse<br />

n’est adéquate.<br />

9.4 %<br />

On m’a avisé de<br />

ne pas le faire<br />

et de me reposer lorsque<br />

je ne <strong>travail</strong>le pas.<br />

5.8 %<br />

1.9 %<br />

Il n’y a eu aucune réaction,<br />

mais je pense qu’elle aurait<br />

été plutôt négative.<br />

41.5 % Il n’y a eu aucune réaction,<br />

mais je pense qu’elle aurait<br />

été plutôt positive.<br />

Bien 20 % des salarié-e-s sont explicitement informés par leurs supérieurs hiérarchiques<br />

que leur disponibilité en dehors des horaires de <strong>travail</strong> est appréciée. 42 % des sondé-e-s<br />

ont l’impression subjective que leurs supérieurs hiérarchiques apprécient qu’ils soient<br />

dis ponibles en dehors des horaires de <strong>travail</strong>. Dans l’ensemble, près de 62 % des salarié-e-s<br />

se voient explicitement ou implicitement encouragés à être si possible joignables pour<br />

répondre à des questions professionnelles.<br />

Le résultat semble sans équivoque – et explique aussi sans doute la présumée disponibilité<br />

«volontaire»: la culture de la performance dans les entreprises de télécommunication<br />

incite les salarié-e-s à vouloir être joignables <strong>du</strong>rant leur temps libre,<br />

même si cela n’est pas expressément exigé d’eux. C’est la seule façon pour eux<br />

de satisfaire aux attentes accrues et aux objectifs de pro<strong>du</strong>ctivité.


34<br />

Mesures recommandées:<br />

Il faut intro<strong>du</strong>ire des barrières techniques<br />

pour les e-mails et prôner une position claire<br />

Au vu des résultats, il faut ré<strong>du</strong>ire les attentes explicites<br />

et implicites en matière de disponibilité, afin d’atténuer<br />

le sentiment de stress et de tension permanente. Les mesures<br />

suivantes s’imposent:<br />

– Les entreprises doivent très clairement reconnaître la nécessité<br />

pour les collaborateurs et collaboratrices de séparer<br />

le <strong>travail</strong> <strong>du</strong> temps libre.<br />

– Les régimes d’exception doivent impérativement être discutés<br />

avec les représentations <strong>du</strong> personnel. Les employé-e-s ne<br />

peuvent généralement pas se permettre de s’opposer seuls<br />

aux exigences liées à la disponibilité, compte tenu de la<br />

pression <strong>du</strong> groupe.<br />

– Des barrières techniques doivent être intro<strong>du</strong>ites, afin<br />

que les e-mails professionnels ne puissent être adressés<br />

aux employé-e-s que <strong>du</strong>rant leur temps de <strong>travail</strong> ordinaire.<br />

– Les employé-e-s qui n’ont pas d’autorisation de <strong>travail</strong><br />

de nuit ou <strong>du</strong> dimanche ne doivent pas avoir accès à l’Intranet<br />

ou au serveur e-mail le soir ou le dimanche.<br />

– L’horaire de <strong>travail</strong> fondé sur la confiance ne doit pas con<strong>du</strong>ire<br />

à une remise en cause de la saisie <strong>du</strong> temps de <strong>travail</strong>.<br />

Les réglementations actuelles liées au temps de <strong>travail</strong> dans<br />

les CCT doivent être examinées au vu <strong>du</strong> leur efficacité.


35<br />

La tentation est très grande<br />

de traiter des mails pendant<br />

son temps libre pour pouvoir<br />

se mettre tout de suite au <strong>travail</strong><br />

une fois arrivé au bureau.<br />

Cornelia Ziehler,<br />

Specialist Business Customers, Sunrise


Travail <strong>du</strong>rant le temps libre<br />

37<br />

Hypothèse:<br />

Le monde <strong>du</strong> <strong>travail</strong> empiète<br />

sur la vie personnelle<br />

Les formes de <strong>travail</strong> flexible et les nouvelles technologies<br />

de communication permettent aux salarié-e-s d’accomplir des<br />

tâches professionnelles également en dehors des locaux de<br />

l’entreprise. Le <strong>travail</strong> s’immisce dans l’espace privé et entrave<br />

ainsi la libre gestion <strong>du</strong> temps à disposition des employé-e-s.<br />

En cas de nécessité, les besoins personnels et familiaux sont<br />

relégués au second plan, après ceux de l’entreprise.


38<br />

Résultats:<br />

Un grand nombre d’employé-e-s<br />

sont prêts à sacrifier leur temps libre


39<br />

Question 08<br />

Combien de fois avez-vous sacrifié en 2013 une partie de votre<br />

temps libre pour vous consacrer à des tâches professionnelles?<br />

sans opinion 2.4 %<br />

jamais 11.0 %<br />

0.8 % presque toujours<br />

10.6 % très souvent<br />

rarement 19.2 %<br />

24.8 % assez souvent<br />

peu souvent 31.2 %<br />

En 2013, 36 % env. des sondé-e-s ont sacrifié souvent, voire très souvent, une partie<br />

de leur temps libre pour accomplir des tâches professionnelles. Le terme «sacrifier» est<br />

très fort, car beaucoup d’employé-e-s qui répondent «volontairement» à des demandes<br />

professionnelles <strong>du</strong>rant leur temps libre n’y voient pas un sacrifice (cf. question 6).<br />

Cette situation confirme que la disponibilité des employé-e-s à répondre à des demandes<br />

professionnelles <strong>du</strong>rant les loisirs est considérée comme normale ici aussi. On peut donc<br />

admettre que les collaborateurs ne sont pas tous conscients de l’ingérence <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

dans la vie privée, parce qu’elle est considérée comme allant de soi. On peut aussi en<br />

dé<strong>du</strong>ire que cette activité spontanée n’est souvent pas saisie comme temps de <strong>travail</strong>.<br />

Par conséquent, l’horaire de <strong>travail</strong> basé sur la confiance profite généralement à l’entreprise<br />

– au détriment des employé-e-s.


40<br />

Mesures recommandées:<br />

L’horaire de <strong>travail</strong> basé sur la<br />

confiance doit être contrôlé<br />

– Les entreprises doivent exiger des supérieurs hiérarchiques,<br />

via des directives, qu’ils imposent une délimitation claire entre<br />

<strong>travail</strong> et temps libre pour les employé-e-s.<br />

– Si les entreprises veulent maintenir l’horaire de <strong>travail</strong><br />

basé sur la confiance, elles doivent garantir qu’il ne soit<br />

pas appliqué au détriment des salarié-e-s.<br />

– Dès leur engagement, les nouveaux employé-e-s doivent être<br />

informés que l’entreprise ne souhaite pas qu’ils <strong>travail</strong>lent<br />

<strong>du</strong>rant leur temps libre, destiné au repos.


41<br />

Dans les situations difficiles,<br />

l’entreprise passe avant les<br />

besoins privés.<br />

Dolkar Hofmann,<br />

Responsable Service Desk INI, Swisscom


Tension psychique<br />

43<br />

Hypothèse:<br />

Difficile de «déconnecter»<br />

<strong>du</strong>rant le temps libre<br />

La densification <strong>du</strong> temps de <strong>travail</strong> et la nécessité d’effectuer<br />

des tâches professionnelles <strong>du</strong>rant le temps libre in<strong>du</strong>isent<br />

une disponibilité permanente de la part des employé-e-s.<br />

Ces derniers ne parviennent plus à se détacher et à se<br />

«déconnecter» mentalement <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. Les soucis professionnels<br />

pèsent sur la vie privée. Le risque de maladies<br />

psychiques comme le burnout augmente.


44<br />

Résultats :<br />

La capacité de performance et la santé<br />

sont mises en danger


45<br />

Question 09<br />

A quelle fréquence avez-vous pensé au <strong>travail</strong> en 2013?<br />

sans opinion 1.8 %<br />

jamais 1.1 %<br />

rarement 8.1 %<br />

6.2 % presque toujours<br />

peu souvent 17.8 %<br />

29.8 % très souvent<br />

assez souvent 35.3 %<br />

Au total, 71 % des sondé-e-s déclarent avoir pensé assez souvent, très souvent ou<br />

presque toujours au <strong>travail</strong> lorsqu’ils étaient à la maison. L’ingérence <strong>du</strong> <strong>travail</strong> dans<br />

la vie privée n’est toutefois pas forcément ressentie comme telle par tous les salarié-e-s.<br />

Pour nombre d’entre eux, le <strong>travail</strong> représente un domaine si important de leur vie qu’ils<br />

y pensent volontiers <strong>du</strong>rant leur temps libre. Pour leur bien-être, la question déterminante<br />

est de savoir si ces pensées sont considérées comme positives ou négatives,<br />

si elles sont plutôt constructives ou pesantes.


46<br />

Question 10<br />

Vous admettez penser au <strong>travail</strong> <strong>du</strong>rant votre temps libre.<br />

Ces pensées vous pèsent-elles?<br />

sans opinions 1.0 %<br />

jamais 6.3 %<br />

3.0 % presque toujours<br />

11.8 % très souvent<br />

rarement 15.4 %<br />

30.5 % assez souvent<br />

peu souvent 32.0 %<br />

Près de 45 % des personnes qui admettent penser au <strong>travail</strong> lorsqu’elles sont à la<br />

maison jugent ces pensées souvent, très souvent ou presque toujours pesantes – cette<br />

proportion correspond à 32 % de l’ensemble des collaborateurs. Tel est donc le pourcentage<br />

d’employé-e-s qui emportent leurs problèmes à la maison et dont la vie privée<br />

est entravée par les soucis professionnels. Ces derniers courent tous un risque plus<br />

ou moins grand de rencontrer des difficultés psychologiques <strong>du</strong>es à leur <strong>travail</strong>, ou<br />

même de développer des maladies psychiques.


47<br />

Question 11<br />

Combien de fois, en 2013, avez-vous eu des difficultés à ne plus<br />

penser au <strong>travail</strong> après l’avoir terminé?<br />

rarement 14.3 %<br />

sans opinion 1.8 %<br />

jamais 4.8 %<br />

5.2 % presque toujours<br />

18.9 % très souvent<br />

peu souvent 25.5 %<br />

29.4 % assez souvent<br />

Quelque 54 % des personnes déclarent avoir eu souvent, très souvent, voire presque<br />

toujours <strong>du</strong> mal à «déconnecter» après le <strong>travail</strong>. En d’autres termes, elles pensent<br />

contre leur volonté à leur <strong>travail</strong> <strong>du</strong>rant leurs loisirs. Même si elles le souhaitent,<br />

elles ne réussissent pas à se détacher mentalement de leur <strong>travail</strong>.<br />

On constate que le stress, la pression et l’intensification <strong>du</strong> <strong>travail</strong> ne sont pas sans<br />

conséquences. Les pensées pesantes qu’ils provoquent empêchent de se détendre<br />

véritablement <strong>du</strong>rant les loisirs.


48<br />

Mesures recommandées:<br />

Recours aux spécialistes de la gestion<br />

de la santé<br />

Les divisions <strong>du</strong> personnel doivent reconnaître le problème<br />

que pose le stress psychologique élevé provoqué par le <strong>travail</strong><br />

et elles doivent y répondre. Il en va non seulement de la santé<br />

des employé-e-s, mais aussi de leur capacité de performance.<br />

Il est donc urgent de prendre des mesures:<br />

– La problématique <strong>du</strong> stress psychologique subi <strong>du</strong>rant<br />

le temps libre doit être mise en corrélation avec la santé<br />

des salarié-e-s. Les spécialistes de la gestion de la santé<br />

(Care Management) doivent évaluer les causes <strong>du</strong> problème<br />

en détail, en collaboration avec les représentations<br />

<strong>du</strong> personnel, et développer des mesures efficaces pour<br />

les éliminer.<br />

– Il faut créer un organe de médiation (Ombudsman) pour<br />

les cas de stress psychique, géré par des représentant-e-s<br />

<strong>du</strong> personnel qui soutiennent les employé-e-s (personnes<br />

de confiance).<br />

– Les supérieurs hiérarchiques doivent être formés et suivre<br />

des perfectionnements pour pouvoir sensibiliser leurs collaborateurs<br />

et collaboratrices aux difficultés psychologiques et<br />

aux symptômes des maladies psychiques.<br />

– Il faut faire prendre conscience aux supérieurs hiérarchiques<br />

de la nécessité de donner l’exemple en matière de délimitation<br />

<strong>du</strong> <strong>travail</strong>. Ils doivent se fixer des limites permettant de<br />

préserver la santé à long terme.


49<br />

Aujourd’hui, le stress psychique<br />

est un gros problème dans les<br />

entreprises de notre branche.<br />

Pascal Wicht,<br />

Spécialiste en télécommunication, cablex


Travail en cas de maladie<br />

51<br />

Hypothèse:<br />

Tomber malade devient un luxe<br />

Les performances et la pro<strong>du</strong>ctivité toujours plus élevées exigées<br />

des collaborateurs et collaboratrices les mettent de plus en<br />

plus sous pression. Ce qui les incite à <strong>travail</strong>ler même lorsqu’ils<br />

sont malades, alors qu’ils devraient rester à la maison. Tomber<br />

malade et s’autoriser à être absent devient un luxe qu’ils n’osent<br />

plus guère s’autoriser. Conséquence: les maladies ne sont pas<br />

correctement soignées, la santé psychique en pâtit et le risque<br />

de contamination sur le lieu de <strong>travail</strong> augmente.


52<br />

Résultats:<br />

Les salarié-e-s préfèrent tirer<br />

sur la corde au détriment<br />

de leur santé


53<br />

Question 12<br />

Combien de fois avez-vous <strong>travail</strong>lé en 2013 dans un état<br />

de santé qui aurait dû vous en empêcher?<br />

jamais 19.4 %<br />

sans opinion 2.0 %<br />

1.0 % presque toujours<br />

6.9 % très souvent<br />

15.6 % assez souvent<br />

rarement 25.2 %<br />

29.9 % peu souvent<br />

23 % env. des salarié-e-s déclarent avoir <strong>travail</strong>lé assez souvent, voire très souvent, alors<br />

qu’ils étaient en fait malades. Si l’on tient compte des employé-e-s qui n’ont pas été<br />

malades <strong>du</strong>rant l’année, cette proportion s’avère d’autant plus importante. 55 % env.<br />

affirment en revanche n’avoir <strong>travail</strong>lé que rarement ou très rarement en étant malades.<br />

L’enquête montre qu’il est pour ainsi dire admis comme étant normal aujourd’hui de<br />

<strong>travail</strong>ler lorsqu’on est malade. Or le risque de propagation de maladies virales s’aggrave,<br />

ce qui n’est pas dans l’intérêt de l’entreprise.<br />

La plupart des entreprises ont des ressources en gestion de la santé, mais dans la<br />

pratique, elles ne protègent pas les employé-e-s contre l’auto-exploitation. Quiconque<br />

demande un entretien à ce sujet fait preuve de faiblesse – et risque d’en être sanctionné.<br />

La crainte de perdre son emploi ou d’obtenir de mauvais résultats dans l’évaluation de ses<br />

performances semble l’emporter sur la nécessité de récupération lorsqu’on est malade.


54<br />

Mesures recommandées:<br />

La gestion de la santé doit être améliorée<br />

– L’orientation et la mise en œuvre de la gestion de la santé<br />

doivent être discutées en détail et redéfinies en collaboration<br />

avec les partenaires sociaux et les représentations<br />

<strong>du</strong> personnel.<br />

– Il est recommandé de mener une campagne de sensibilisation<br />

pour inciter les employé-e-s à rester à domicile lorsqu’ils sont<br />

malades, ne serait-ce que pour éviter de propager des virus<br />

dans l’entreprise.<br />

– Les compétences sociales des supérieurs hiérarchiques doivent<br />

être davantage prises en compte lors de leur engagement<br />

et dans le cadre de leur formation continue.


55<br />

Les personnes malades<br />

abandonnent leurs collègues.<br />

Qui voudrait en assumer la<br />

responsabilité?<br />

Danilo Ravelli,<br />

Electricien de réseau, cablex


Sous-effectifs<br />

57<br />

Hypothèse:<br />

Banalisation <strong>du</strong> manque de personnel<br />

Autrefois, les entreprises veillaient à l’intro<strong>du</strong>ction, à la formation<br />

et à la suppléance de leurs collaborateurs lors de leur engagement.<br />

Dans le cadre des stratégies de maximisation des profits et d’intensification<br />

<strong>du</strong> <strong>travail</strong>, on supprime les suppléances, on ré<strong>du</strong>it<br />

à un minimum les périodes d’intro<strong>du</strong>ction au <strong>travail</strong> et on ne<br />

remplace pas ou que très tardivement les départs des employé-e-s .<br />

Les conséquences, démontrées dans cette enquête, sont multiples:<br />

stress, tension, pression au rendement, surcharge permanente,<br />

accumulation <strong>du</strong> temps supplémentaire ou présentéisme en cas<br />

de maladie.


58<br />

Résultats:<br />

La plupart des divisions sont concernées<br />

Quoi qu’on en dise, il y a trop<br />

de <strong>travail</strong> et pas assez de<br />

personnes pour l’accomplir.<br />

Pascal Bassu,<br />

Process Manager, Swisscom


59<br />

Question 13<br />

En 2013, combien de fois avez-vous <strong>travail</strong>lé plus que le temps<br />

de <strong>travail</strong> convenu?<br />

sans opinion 2.5 %<br />

jamais 1.4 %<br />

rarement 6.5 %<br />

6.3 % presque toujours<br />

peu souvent 22.3 %<br />

28.7 % très souvent<br />

assez souvent 32.3 %<br />

En 2013, 67 % environ des personnes interrogées ont <strong>travail</strong>lé assez souvent, très<br />

souvent ou presque toujours plus que le temps de <strong>travail</strong> journalier convenu. Leur temps<br />

de <strong>travail</strong> est donc calculé de manière trop juste et empiète sur leur temps libre. Il reste<br />

à déterminer si le <strong>travail</strong> supplémentaire quotidien est effectivement comptabilisé ou<br />

s’il est fourni gratuitement.<br />

On constate que la clause centrale des conventions collectives de <strong>travail</strong>, qui prescrit<br />

une moyenne de <strong>travail</strong> journalière de huit heures, n’est pas respectée dans la plupart<br />

des rapports de <strong>travail</strong>. Le temps de <strong>travail</strong> cumulé de l’ensemble des salarié-e-s ne<br />

suffit pas à gérer le volume des tâches.


60<br />

Question 14<br />

Que pensez-vous des déclarations suivantes concernant<br />

l’année 2013?<br />

vrai|plutôt vrai|plutôt faux|tout à fait faux|sans opinion<br />

Il est difficile de compenser les heures supplémentaires et le solde horaire flexible.<br />

25 % 32 % 25 % 10 % 7 %<br />

Si je fais des heures supplémentaires, je peux en principe les compenser dans les trois mois.<br />

16 %<br />

34 % 26 % 15 % 8 %<br />

Pour atteindre mes objectifs, je dois accomplir des heures supplémentaires.<br />

11 %<br />

33 % 30 % 21 % 5 %<br />

Je me sens souvent stressé-e dans mon <strong>travail</strong> si je veux atteindre mes objectifs.<br />

16 % 38 % 29 % 12 %<br />

5 %<br />

0 % 10 % 20 % 30 % 40 % 50 % 60 % 70 % 80 % 90 % 100 %<br />

De nombreux sondé-e-s ne parviennent pas à compenser leurs heures supplémentaires,<br />

ni leur solde horaire flexible en temps utile, sans que le <strong>travail</strong> s’accumule ou que<br />

d’autres doivent s’en charger. En outre, les employé-e-s ne parviennent souvent<br />

à atteindre leurs objectifs qu’au moyen d’heures supplémentaires.<br />

Ces résultats confirment les thèses et les résultats de cette étude. Un autre constat<br />

s’impose: une part considérable des employé-e-s jugent qu’ils ne sont pas en mesure<br />

d’accomplir le <strong>travail</strong> dans le cadre de leur taux d’occupation. Les objectifs de performance<br />

et de rendement atten<strong>du</strong>s dans le cadre <strong>du</strong> <strong>travail</strong> quotidien s’avèrent irréalistes<br />

et donc inacceptables. Beaucoup d’employé-e-s ne parviennent pas à compenser leur<br />

temps supplémentaire dans un délai approprié; ils se retrouvent ainsi dans un cercle<br />

vicieux. Les entreprises de télécommunication violent ainsi les accords sur le temps de<br />

<strong>travail</strong> et leur obligation d’assistance à l’égard des collaborateurs et collaboratrices.


61<br />

Question 15<br />

Avez-vous eu l’impression d’avoir été régulièrement trop<br />

sollicité-e en 2013 pour cause de sous-effectifs?<br />

sans opinion 7.8 %<br />

jamais 2.0 %<br />

rarement 5.2 %<br />

7.5 % presque toujours<br />

21.4 % très souvent<br />

peu souvent 18.3 %<br />

37.9 % assez souvent<br />

Quelque 67 % des personnes ont répon<strong>du</strong> avoir été assez souvent, très souvent ou<br />

presque toujours trop sollicitées. Seuls 2 % des sondé-e-s ont déclaré que ce n’était<br />

jamais le cas. Les manques de personnel sont un fait. En réponse à la question concernant<br />

les raisons des sous-effectifs, les employé-e-s ont coché notamment les réponses<br />

suivantes (dans cet ordre): volume de <strong>travail</strong> très important dû à la répartition <strong>du</strong><br />

<strong>travail</strong> sur moins de collaborateurs; départs non remplacés; pas de création de postes<br />

supplémentaires; difficultés de recrutement; charge de <strong>travail</strong> accrue <strong>du</strong>e à un plus<br />

grand nombre de tâches; suppléances insuffisantes ou planification insuffisante.<br />

Ces réponses reflètent les causes multiples <strong>du</strong> manque d’effectifs et montrent que<br />

les mesures à adopter exigent une planification globale et systématique. On ne peut<br />

pas se contenter de combattre les symptômes.


62<br />

Question 16<br />

Avez-vous eu l’impression qu’il manquait de personnel<br />

dans votre département en 2013?<br />

sans opinion 11.6 %<br />

non 32.7 %<br />

55.8 % oui<br />

Près de 56 % des employé-e-s indiquent que leur département manquait de personnel en<br />

2013. Les sous-effectifs ne sont donc pas un phénomène ponctuel lié à des circonstances<br />

exceptionnelles, mais un problème systématique sciemment toléré par les entreprises<br />

pour maintenir la pro<strong>du</strong>ctivité au plus haut niveau et intensifier le <strong>travail</strong>.


63<br />

Mesures recommandées:<br />

Il faut plus de personnel<br />

Le recours à un nombre insuffisant de personnes pour un volume<br />

trop grand de <strong>travail</strong> peut influencer favorablement les principaux<br />

indicateurs financiers à court terme, mais il nuit à long<br />

terme à la substance de l’entreprise. Or ce sont les employé-e-s<br />

qui forment la substance d’une entreprise. Par conséquent, les<br />

mesures suivantes s’imposent:<br />

– Dans une majorité d’entreprises, des effectifs supplémentaires<br />

sont nécessaires pour pouvoir couvrir le volume de <strong>travail</strong>.<br />

– Les départs doivent être remplacés et les suppléances garanties.<br />

– En cas de ré<strong>du</strong>ctions de postes, le volume de <strong>travail</strong> doit être<br />

ré<strong>du</strong>it de manière proportionnelle.<br />

– Le problème <strong>du</strong> manque de personnel doit être thématisé<br />

et reconnu comme un problème central dans les discussions<br />

entre partenaires sociaux; la planification stratégique en<br />

personnel doit être adaptée en conséquence.<br />

– Il faut étendre l’obligation de saisie <strong>du</strong> temps de <strong>travail</strong> et<br />

limiter le temps supplémentaire en collaboration avec les<br />

représentant-e-s <strong>du</strong> personnel.<br />

– Les violations de la loi sur le <strong>travail</strong> doivent être impérativement<br />

signalées aux supérieurs hiérarchiques, à la division<br />

<strong>du</strong> personnel et aux représentations <strong>du</strong> personnel.


Manque de formation<br />

65<br />

Hypothèse:<br />

Les exigences divergent de la réalité<br />

Les entreprises de télécommunication attendent de leurs<br />

employé-e-s qu’ils se perfectionnent constamment en vue de<br />

relever les nouveaux défis <strong>du</strong> monde <strong>du</strong> <strong>travail</strong>. Cette exigence<br />

en soi louable peine cependant à se concrétiser dans la réalité.<br />

Des employé-e-s sont promus, nommés à d’autres fonctions<br />

ou confrontés à de nouvelles technologies, sans formation<br />

ou perfectionnement adéquats. Les offres de perfectionnement<br />

proposées aux collaborateurs et collaboratrices sont insuffisantes.<br />

Les nobles objectifs prônés en la matière sont de plus en porteà-faux<br />

avec le problème <strong>du</strong> manque de personnel.


66<br />

Résultats :<br />

Il est plus simple de prôner la formation<br />

continue que de la promouvoir<br />

La formation continue<br />

n’est efficace que si elle a<br />

une utilité dans la pratique.<br />

Sinon, elle ne sert à rien.<br />

Sébastien Bourquin,<br />

ICT Trainer, Swisscom


67<br />

Question 17<br />

Combien de fois avez-vous assumé une nouvelle fonction ou<br />

réalisé un nouveau <strong>travail</strong> sans connaissances ad hoc en 2013?<br />

jamais 15.0 %<br />

sans opinion 3.7 %<br />

1.4 % presque toujours<br />

7.5 % très souvent<br />

21.2 % assez souvent<br />

rarement 18.6 %<br />

32.5 % peu souvent<br />

Rien que pour l’année 2013, 30 % env. des sondé-e-s ont été souvent, très souvent,<br />

voire presque toujours confrontés à une nouvelle fonction ou à de nouvelles tâches<br />

sans disposer des connaissances requises. Un tiers environ des employé-e-s n’ont pas<br />

bénéficié de la formation ou <strong>du</strong> perfectionnement nécessaire pour satisfaire aux exigences<br />

atten<strong>du</strong>es. Les lacunes en matière de formation peuvent con<strong>du</strong>ire les personnes<br />

concernées à se sentir débordées.


68<br />

Question 18<br />

Avez-vous suivi au moins un perfectionnement professionnel<br />

en 2013?<br />

sans opinion 2.6 %<br />

non 47.8 %<br />

49.7 % oui<br />

Un peu plus de la moitié des collaborateurs et collaboratrices seulement ont pu suivre<br />

au moins un cours de perfectionnement professionnel en 2013. Cette proportion est<br />

inférieure à la déclaration d’intention explicite de Swisscom, formulée lors des négociations<br />

CCT 2013. Elle est aussi en contradiction avec l’offensive de perfectionnement<br />

annoncée dans la branche.


69<br />

Question 19<br />

Que pensez-vous <strong>du</strong> nombre de cours de perfectionnement<br />

que vous avez suivis en 2013? Leur nombre était…<br />

sans opinion 17.9 %<br />

trop élevé<br />

(il en faudrait moins)<br />

1,2 %<br />

39.1 % trop faible<br />

(il en faudrait plus)<br />

suffisant 41.8 %<br />

Le nombre de cours de perfectionnement était suffisant pour 42 % environ des personnes<br />

interrogées. Pour quelque 39 %, il était au contraire insuffisant. Les stratégies en matière<br />

de perfectionnement semblent donc inconsistantes. Le perfectionnement permanent<br />

prôné par les entreprises et défini dans les objectifs n’est pas assez souvent possible.<br />

Il est frappant de constater que 18 % des sondé-e-s ne se prononcent pas sur cette<br />

question. Ce pourcentage est beaucoup plus élevé qu’ailleurs. Cette indifférence tra<strong>du</strong>it<br />

sans doute une forme d’ambivalence à l’égard <strong>du</strong> perfectionnement. Les commentaires<br />

formulés par certains sondé-e-s permettent d’en entrevoir les causes. Les possibilités<br />

de perfectionnement, bien qu’elles soient saluées, sont aussi perçues comme une<br />

charge supplémentaire, compte tenu de la grande quantité de <strong>travail</strong>.<br />

Pour permettre la mise en œuvre <strong>du</strong> perfectionnement, il faudrait donc résoudre<br />

au préalable le problème des manques de personnel.


70<br />

Question 20<br />

Quel profit avez-vous retiré des cours de perfectionnement<br />

pour votre <strong>travail</strong>?<br />

6.7 % énormément<br />

sans opinion 30.8 %<br />

16.3 % beaucoup<br />

très peu 4.0 %<br />

peu 4.4 %<br />

24.3 % assez<br />

pas mal 13.5 %<br />

Une petite moitié des sondé-e-s jugent que les cours de perfectionnement leur ont été<br />

utiles pour leur <strong>travail</strong>. A noter également que 28 % env. ne s’expriment pas à ce sujet.<br />

Car l’utilité <strong>du</strong> perfectionnement a son revers de la médaille: l’accumulation <strong>du</strong> <strong>travail</strong><br />

<strong>du</strong>rant la fréquentation d’un cours de perfectionnement.<br />

L’utilité plutôt faible attribuée au perfectionnement révèle que les stratégies de formation<br />

et de perfectionnement ne répondent pas suffisamment aux besoins des employé-e-s<br />

dans ce domaine – et qu’elles ne sont pas utilisées de manière assez efficace.


71<br />

Mesures recommandées:<br />

Dégager <strong>du</strong> temps pour<br />

le perfectionnement<br />

– Les entreprises doivent garantir la formation continue<br />

et le perfectionnement. Un droit indivi<strong>du</strong>el à la formation<br />

doit découler des conventions collectives de <strong>travail</strong>.<br />

– Les collaborateurs et collaboratrices doivent obtenir un<br />

compte indivi<strong>du</strong>el épargne formation qui soit à leur libre<br />

disposition. Le solde annuel non utilisé doit pouvoir être<br />

reporté sur l’année suivante.<br />

– Les représentations <strong>du</strong> personnel doivent pouvoir participer<br />

à l’élaboration et à la mise en œuvre des stratégies de<br />

formation et de perfectionnement, afin qu’elles soient mieux<br />

adaptées aux besoins des collaborateurs et collaboratrices.<br />

– Les entreprises doivent tenir compte des exigences de<br />

formation et de perfectionnement dans les profils de postes<br />

et l’état des effectifs. Le temps indispensable à la formation<br />

continue et au perfectionnement ne peut être mis à disposition<br />

qu’en éliminant le problème des manques de personnel.<br />

– Les collaborateurs et collaboratrices appelés à assurer de<br />

nouvelles fonctions doivent acquérir si possible au préalable<br />

les qualifications nécessaires. Les profils de postes doivent<br />

être adaptés en conséquence. Une période d’intro<strong>du</strong>ction<br />

ad hoc doit également être garantie.


Impressum<br />

Editeur<br />

Sondage<br />

Rédaction et Design<br />

Photos<br />

Correction<br />

Tra<strong>du</strong>ction<br />

Impression<br />

Tirage<br />

Syndicat syndicom, Secteur Télécom / IT<br />

Monbijoustrasse 33, 3011 Berne<br />

onlineumfragen.com Sàrl, Alpnach (vers Lucerne)<br />

komform Sàrl, Liebefeld<br />

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Fotolia, Jens Friedrich (portraits)<br />

Marie Chevalley<br />

Alexandrine Bieri, Laurence Strasser<br />

gdz SA, Zurich<br />

16 000 exemplaires<br />

Berne, février 2015


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