2017-11-20_LAPTS_en_revue_decembre_2017

DÉCEMBRE 2017
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Dans un premier temps, la DPJ détermine
les mesures à prendre pour assurer
la protection de l’enfant et aider
les parents à corriger la situation au
moyen d’un plan d’intervention élaboré
par ses intervenant·e·s, de concert
avec la famille. Quand une telle collaboration
est impossible, le recours
au tribunal devient nécessaire. C’est
dans pareil cas que l’avocate arrive
en renfort pour requérir de la Cour
les mesures nécessaires pour assurer
la protection de l’enfant.
intime des gens, dans leur ‘’bulle’’. Il
faut également se garder de les juger.
Il faut se mettre à leur place, comprendre
les choses en fonction de leur
réalité. »
Comme bon nombre des intervenant·
e·s en protection de la jeunesse avec
qui elle collabore régulièrement et qui,
comme elle, sont confronté·e·s à la
difficile misère des enfants, Sandra
partage une même motivation. « C’est
de savoir qu’on peut faire une vraie
Avant la réforme, la plupart
des établissements
fusionnés avaient leur
propre service de contentieux.
Ils sont maintenant
tous regroupés en une
seule et même équipe
juridique multidisciplinaire
(droit de la jeunesse,
droit civil, droit du
travail, droit de la santé,
psychiatrie légale).
Résultats :
Sandra et ses collègues
sont sollicité·e·s par
une clientèle plus large
et plus variée, si bien
que leur champ de
pratique respectif
s’en trouve élargi.
« La plupart du temps, précise Sandra,
l’enfant sera maintenu dans sa famille
avec la mise en place d’un filet de sécurité
supervisé par les autorités du
CISSSO. Le placement en famille d’accueil
n’est pas aussi fréquent que le
donnent à penser les cas qui se retrouvent
dans les médias. Il y a plusieurs
mesures qu’on peut prendre
pour maintenir l’enfant dans son milieu.
Autant que possible, dans son intérêt,
on cherche des solutions non
conflictuelles. »
Outre la maîtrise des règles de droit,
qui est essentielle, la tâche fait appel
à beaucoup de discernement, d’écoute,
d’empathie et d’ouverture d’esprit,
des qualités qui se développent avec
l’expérience. « On ne doit pas appliquer
le droit de la jeunesse de façon
rigide mais humaine, souligne Sandra.
C’est très intrusif, on entre dans la vie
différence dans la vie d’un enfant. Ça
peut parfois prendre des mois, voire
des années, mais rien n’est plus gratifiant
que d’enrayer une situation qui
compromet la sécurité d’un enfant.
C’est pour ça que je continue. »
Et quelle leçon tire-t-elle après toutes
ces années de pratique? « Notre système
de protection a ses limites. En
tant que société, on doit s’interroger.
La maltraitance des enfants existe à
cause d’autres problèmes, comme la
pauvreté ou le manque d’éducation.
Est-ce qu’on leur consacre toute l’attention
et toutes les ressources qu’il
faudrait? » Le nombre de signalements,
en hausse constante ces dernières
années, lui donne raison. Et
nous invite à un sérieux examen de
conscience collectif, au nom des plus
vulnérables d’entre nous : nos enfants.
Être ou ne pas être un
avocat de l’État, telle est
la question pour Sandra
et ses collègues. Le fait
de relever du CISSSO
fait en sorte qu’elles·ils
ne sont pas traité·e·s
comme les avocat·e·s
de la fonction publique
et qu’elles·ils reçoivent
un salaire moindre que
celui de leurs autres
collègues juristes du
gouvernement. Cette
incongruité est pour
elles·eux une revendication
syndicale de
longue date.