2017-11-20_LAPTS_en_revue_decembre_2017

let dernier, Le Journal de Montréal
publiait des données sur le nombre
d’employé·e·s du réseau en arrêt de
maladie pour des raisons psychologiques,
révélant une véritable explosion
de ces cas depuis cinq ans.
Reconnaissant que l’absentéisme est
l’un des principaux facteurs qui contribuent
à son imposant déficit, la direction
du Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux de
l’Estrie – CHUS a annoncé en octobre
dernier la mise en place d’un plan
d’action pour lutter contre le phénomène.
La moitié des 1 500 personnes
en arrêt de travail dans cet établissement
invoquent des motifs d’ordre
psychologique. Et ce n’est qu’un exemple
parmi trop d’autres.
Pour sa part, le ministre Barrette a répondu
en publiant en août 2017 un
guide pour mieux encadrer l’absence
du travail pour des raisons psychologiques.
Le document de plus de 70
pages ne fait en aucun cas mention
de la réforme et de ses effets sur le
personnel du réseau. Il n’est pire aveugle
que celui qui ne veut pas voir, dit
le proverbe.
[...] LA PROTECTRICE DU CITOYEN JUGE NÉCESSAIRE
DE SPÉCIFIER QUE « L’AUGMENTATION DU NOMBRE DE
PERSONNES AIDÉES NE DOIT PAS SE FAIRE AU DÉTRI-
MENT DE L’INTENSITÉ ET DE LA QUALITÉ DES SERVICES
OFFERTS ».
DES CRITIQUES
DE TOUTES PARTS
Le plus récent rapport annuel de la
protectrice du citoyen, rendu public à
la fin septembre, n’a pas dû plaire au
ministre Gaétan Barrette. Si celui de
l’année précédente était déjà sévère
envers les réformes qu’il a implantées
dans le réseau de la santé et des
services sociaux, celui que signe Marie
Rinfret pour 2016-2017 est sans appel,
particulièrement en ce qui a trait
aux services aux personnes âgées :
le nombre de plaintes s’est accru de
30% par rapport aux trois années précédentes,
l’offre de service de soutien
à domicile a diminué dans l’ensemble
du Québec, il y a un manque criant
de places d’hébergement et l’«harmonisation»
des services tend à se traduire
par un nivellement vers le bas.
Observant que de nouvelles balises
limitent le temps consacré aux patients
et rendent difficile l’adaptation
à leurs besoins, la protectrice du citoyen
juge nécessaire de spécifier que
«l’augmentation du nombre de personnes
aidées ne doit pas se faire au
détriment de l’intensité et de la qualité
des services offerts».
Au printemps dernier, la présidentedirectrice
générale de l’Association
des cadres supérieurs de la santé et
des services sociaux (ACSSSS) publiait
une lettre ouverte, qu’elle n’adressait
pas au ministre parce que,
écrivait-elle, il «n’a rien à cirer» des