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Solution Notaire Hebdo - Décembre

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6<br />

Immobilier<br />

Vente immobiliÈre<br />

Le vendeur qui dissimule l’existence d’une cave<br />

remplie d’étais soutenant le séjour commet un dol<br />

Inf. 2<br />

Le revendeur d’une maison dont l’acte d’achat ne mentionne ni l’existence<br />

d’une cave ni la présence d’étais soutenant la dalle du séjour peut agir<br />

contre ses vendeurs sur le fondement de la réticence dolosive après avoir<br />

été condamné à indemniser ses acheteurs.<br />

Cass. 3 e civ. 30-11-2017 n° 15-15.885 F-D<br />

Une maison d’habitation est vendue puis<br />

revendue trois ans après. Les derniers acheteurs<br />

constatent après leur entrée dans les<br />

lieux qu’une trappe, située sous un tapis sur<br />

la terrasse de l’immeuble (sic) devant la<br />

porte fenêtre du salon, donne accès à une<br />

cave dans laquelle des étais soutiennent la<br />

dalle du salon. Une expertise révèle que<br />

l’absence d’entretien des poutres de la dalle<br />

affecte la solidité du sol du séjour. Les acheteurs<br />

assignent les vendeurs, les revendeurs<br />

et les notaires en indemnisation de leur<br />

préjudice. Le revendeur fait valoir qu’il ignorait<br />

l’existence de cette cave et les notaires<br />

indiquent que si le mandat de vente mentionnait<br />

l’existence d’une cave, les vendeurs<br />

avaient déclaré que cette cave était comblée.<br />

Les juges retiennent que le revendeur, qui<br />

n’a pas pu ignorer l’existence de cette trappe<br />

pendant trois ans, a fait preuve d’une réti-<br />

cence dolosive et doit indemniser les acheteurs<br />

du coût des travaux de reprise de la<br />

dalle et de leur préjudice de jouissance.<br />

Les vendeurs initiaux sont condamnés à<br />

indemniser leur acheteur (le revendeur) du<br />

préjudice que lui cause leur réticence dolosive<br />

(égal au montant de sa propre condam-<br />

nation), l’acte de vente ne mentionnant pas<br />

l’existence de la cave et des étais.<br />

La responsabilité des notaires est écartée aux<br />

motifs qu’ils ne pouvaient pas suspecter que<br />

les déclarations des vendeurs étaient destinées<br />

à cacher un élément dépréciant la valeur<br />

du bien et ignoraient l’état réel de la cave.<br />

À noter : La jurisprudence admet depuis longtemps que le dol peut résulter d’une simple réticence, en<br />

l’absence même de tout acte positif (Cass. 3 e civ. 15-1-1971 n° 69-12.180). L’obligation de contracter de<br />

bonne foi impose aux cocontractants de s’informer mutuellement et complètement des caractéristiques<br />

du bien et de l’opération dans sa globalité. Toute omission d’informer son cocontractant peut, si elle<br />

est intentionnelle et déterminante pour la victime, être dolosive.<br />

Le vendeur est tenu d’informer l’acheteur des caractéristiques physiques du bien. Il en est ainsi en cas<br />

de vente d’une maison dont la toiture repose depuis près de 20 ans sur une vingtaine de crics d’automobile<br />

soudés sur les poutres-treillis (Cass. 3 e civ. 4-10-2011 n° 10-25.051 : Sol. Not. 5/11 inf. 132,<br />

rendu sur le fondement du manquement au devoir de loyauté).<br />

Depuis la réforme du droit des contrats, le Code civil consacre la dissimulation intentionnelle comme<br />

élément constitutif du dol (C. civ. art. 1137), reprenant ainsi les solutions dégagées par la jurisprudence<br />

antérieure.<br />

Immobilier<br />

Plus-values immobilières<br />

Exonération de la résidence principale :<br />

vente sous condition suspensive<br />

Inf. 3<br />

En cas de vente d’un bien immobilier conclue sous condition suspensive,<br />

l’affectation du bien à l’habitation principale du cédant s’apprécie à la date<br />

de réalisation de cette condition.<br />

CE 24-11-2017 n° 396209<br />

Les plus-values réalisées lors de la cession<br />

d’un bien immobilier sont exonérées<br />

d’impôt sur le revenu lorsque ce bien<br />

constitue la résidence principale du<br />

cédant au jour de la cession (CGI art. 150 U,<br />

II-1°).<br />

Pour le Conseil d’État, lorsqu’une vente est<br />

assortie d’une condition suspensive, c’est<br />

à la date de sa réalisation et non à la date<br />

SOLUTION NOTAIRE HEBDO 21 décembre 2017 n° 14

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