29.01.2018 Views

rapport_violences_policieres_acat (1)

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

16 RAPPORT D’ENQUÊTE . L’ORDRE ET LA FORCE<br />

Âge des victimes<br />

répertoriées par l’ACAT<br />

- 18 ans : 14<br />

18-24 ans : 20<br />

25-34 ans : 33<br />

36-45 ans : 10<br />

+ 45 ans : 6<br />

Inconnu : 6<br />

34 victimes de moins<br />

de 25 ans répertoriées<br />

par l’ACAT :<br />

5 décès<br />

13 blessures<br />

irréversibles ou<br />

infirmités permanentes<br />

11 blessures graves<br />

sans infirmité<br />

5 blessures moins graves<br />

Ces sources constatent notamment l’augmentation de plaintes pour <strong>violences</strong> policières,<br />

portant pour point de départ des contrôles d’identité et des actes discriminatoires.<br />

D’après les données recueillies par l’ACAT, les membres de minorités visibles représentent<br />

toujours une part importante des personnes victimes. C’est particulièrement le<br />

cas concernant les décès. Sur les 26 décès survenus dans le cadre d’opérations de police<br />

ou de gendarmerie et examinés par l’ACAT, au moins 22 concernaient des personnes<br />

issues de minorités visibles.<br />

UNE MAJORITÉ DE VICTIMES JEUNES<br />

Parmi les 89 situations examinées par l’ACAT de personnes blessées ou tuées depuis<br />

2005 dans le cadre d’interventions des forces de l’ordre, 34 ont moins de 25 ans. Les<br />

trois quarts ont moins de 35 ans.<br />

Les très jeunes enfants ne sont pas épargnés. L’ACAT a ainsi reçu plusieurs témoignages<br />

inquiétants. En juin 2010, un enfant de 13 ans a été menotté et emmené au commissariat<br />

pendant trois heures pour avoir roulé sur la chaussée avec une trottinette motorisée.<br />

L'observatoire des <strong>violences</strong> policières illégitimes des Bouches-du-Rhône (OVPI) questionnait<br />

dans cette affaire la proportionnalité de la mesure et s’interrogeait sur la nécessité<br />

impérieuse de retenir un enfant pendant trois heures au commissariat, « avec port de<br />

menottes, humiliations diverses et interdiction de prévenir un proche » 14 . En octobre 2011,<br />

c’est Nassuir Oili, âgé de 9 ans, qui a perdu un oeil après avoir été atteint par un tir de<br />

flashball à Mayotte, en marge des manifestations « contre la vie chère ». Au cours de la<br />

même manifestation, un enfant âgé de 8 ans a été giflé, traîné dans le sable et a eu les<br />

poignets attachés par des gendarmes. Trois gendarmes ont été poursuivis pour <strong>violences</strong><br />

sur mineur dans cette affaire. Daranka Gimo, 9 ans, a quant à elle été très grièvement<br />

blessée en juin 2011 au cours d’une intervention de police dans une cité de l’Essonne.<br />

Atteinte à la tempe par un tir de lanceur de balles de défense, elle a été plongée trois mois<br />

dans le coma artificiel et en a gardé de graves séquelles.<br />

CAS PARTICULIERS DE PERSONNES SOUFFRANT DE TROUBLES PSYCHIQUES<br />

Parmi les victimes répertoriées figurent par ailleurs des personnes atteintes de troubles<br />

psychiques, souffrant d’autisme ou de schizophrénie, ou qui étaient en état de délire. Au<br />

lieu d’être perçue comme un facteur de vulnérabilité, la maladie mentale semble parfois être<br />

perçue comme un facteur d’agressivité, contre lequel l’usage de la force est démultiplié.<br />

L’ACAT s’inquiète d’un problème de gestion de ce type de situations et s’interroge sur la<br />

formation dispensée aux agents à ce sujet. De tels contextes de vulnérabilité peuvent certes<br />

rendre extrêmement difficile une intervention de police, mais ne peuvent bien souvent être<br />

résolus efficacement par la force, qui peut, au contraire, aggraver les choses.<br />

L’ACAT s’est ainsi intéressée à au moins deux décès de personnes qui souffraient manifestement<br />

de troubles psychiques. En 2011, Serge Partouche, qui souffrait d’autisme,<br />

est décédé à Marseille lors de son interpellation, après que des policiers l’eurent maîtrisé<br />

par un plaquage ventral provoquant son asphyxie. En 2010, Mahamadou Marega,<br />

décrit comme étant en état de délire, est mort lors de son interpellation, après avoir reçu<br />

17 décharges de Taser.<br />

14. Observatoire départemental des Bouches-du-Rhône sur les <strong>violences</strong> policières illégitimes, Rapport d’activité 2010/2011, p. 19

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!