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Essentiel Prépas n°17 - mai 2018 - HD

L'Essentiel Prépas, magazine digital entièrement dédié aux prfesseurs des classes préparatoires économiques et commerciales. Magazine édité par HEADway Advisory.

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D O S S I E R<br />

© Skema<br />

>>> suite de la page 14<br />

moitié qui seront profondément impactés. « Et pour la première<br />

fois dans tous les secteurs à la fois. Notre premier défi collectif<br />

de prendre conscience de l’ampleur de la mutation. La compétition<br />

entre les grandes économies va se jouer sur ce do<strong>mai</strong>ne ;<br />

et nous n’avons pas vocation au low cost ! », insiste la ministre<br />

du travail, Muriel Pénicaud devant les partenaires sociaux réunis<br />

en ce début d’année au congrès de CentreInffo. Car il n’y aura<br />

pas que les chauffeurs routiers qui seront remplacés par des IA à<br />

l’ère de la conduite autonome. Même les professionnels les plus<br />

reconnus aujourd'hui, au premier chef les médecins, sont potentiellement<br />

menacés d’une transformation majeure de leur activité.<br />

Face au monceau de données qui va être traité par les entreprises<br />

médicales, ils risquent en effet de n’être bientôt que de<br />

simples intermédiaires entre celles-ci et leur malade. Comme les<br />

infirmières le sont aujourd'hui avec eux ? « Quand les machines<br />

permettent des diagnostics plus précis que les hu<strong>mai</strong>ns, les<br />

médecins doivent se concentrer sur l’écoute de leurs patients. Et<br />

être formés pour ça », positive le politologue américain et auteur<br />

de l’ouvrage « In Defense of a Liberal Education » Fareed Zakaria<br />

lors du Wise, le congrès consacré chaque année à l’éducation à<br />

Doha. « L’IA professeur peut venir en aide au professeur hu<strong>mai</strong>n<br />

qui ne peut être expert en tout. Les élèves sont de plus en plus<br />

habitués à apprendre avec une IA depuis leur enfance par leurs<br />

jeux », assure Jingfang Hao, fondatrice de l’entreprise chinoise<br />

Skema BS démarre son année par un travail en<br />

commun entre les étudiants de tous ses campus<br />

WePlan et écrivaine. « En utilisant les technologies un professeur<br />

peut enseigner individuellement plutôt qu’à la classe », estime<br />

James Crabtree, professeur à l’université de Singapour. Ce que<br />

défend également Jörg Dräger pour la Fondation Bertelsmann<br />

en estimant que « c’est toute la différence entre une éducation<br />

fondée sur un tableau noir central, que nous avons fini par adopter,<br />

et celle qu’on donnait auparavant à des enfants de tous âges<br />

mêlés dans la même classe qui se for<strong>mai</strong>ent individuellement<br />

avec leur propre cahier de connaissance ».<br />

Autant de questions qui viennent rappeler que le premier<br />

challenge est de répondre à la demande massive d’éducation<br />

dans le monde. « Avec l’hétérogénéité des classes, la nécessité<br />

de psychologues, de matériel, etc. chaque élève coûte 2,5 fois<br />

plus cher à éduquer aux États-Unis qu’il y a trente ans », établit<br />

Jörg Dräger, qui ne voit pas comment on pourrait être « efficace<br />

pour répondre à ces demandes sans un recours massif aux<br />

nouvelles technologies ». Mais faut-il créer ses propres technologies<br />

ou utiliser celles des grands acteurs comme Google, qui<br />

s’améliorent à mesure que de plus en plus d’utilisateurs les<br />

adoptent ? Une question que pose James Crabtree devant le<br />

« coût exorbitant des nouvelles technologies », sans se poser les<br />

questions qu’on se pose souvent en Europe sur l’appropriation<br />

des data par les grands acteurs du web.<br />

>>> suite page 16<br />

→→<br />

Comment former les cadres<br />

qui manquent au numérique ?<br />

Alors que toutes entreprises<br />

sont en pleine mutation<br />

numérique, les entreprises du<br />

secteur, et notamment celles<br />

qui sont regroupées dans leur<br />

syndicat professionnel, le<br />

Syntec Numérique, ne savent<br />

plus comment trouver tous les<br />

cadres dont elles ont besoin.<br />

« Nous créons en moyenne 11 000<br />

emplois nets par an et recrutons<br />

chaque année 40000 cadres<br />

quand l’industrie en recrute<br />

26000, la banque-assurances<br />

13 000 ou encore le commerce<br />

18 000. Le numérique est un<br />

secteur qui tire la croissance de<br />

toute l’économie », assure le<br />

président de Syntec Numérique,<br />

Godefroy de Bentzmann, qui<br />

s’attend à une croissance de<br />

+ 3,6 % en <strong>2018</strong> et revendique<br />

19 000 créations nettes d’emplois<br />

en 2016. « Chaque année il nous<br />

manque 10 000 diplômés dans<br />

la branche, dont une majorité<br />

d’ingénieurs », confirme le<br />

délégué général de l’association<br />

Talents du numérique (ex Pasc@<br />

line) qui réunit entreprises et<br />

établissements du numérique.<br />

Créer des « EdTech » françaises et européennes<br />

Les défis liés au digital devraient idéalement reposer sur le développement<br />

d’« EdTech » françaises. Aujourd'hui, 90 % des investissements<br />

dans le monde viennent des États-Unis et de Chine. « On estime<br />

qu’on y a investi 3,5 milliards d’euros ces trois dernières années sur<br />

un marché de l’éducation de 180 milliards d’euros. C’est à la fois peu<br />

et beaucoup en progression avec des besoins considérables en Chine<br />

– 250 millions de personnes à former – et aux États-Unis le besoin de<br />

produire un enseignement moins coûteux », commente Marie-Christine<br />

Levet, co-fondatrice du premier fond d’investissement européen<br />

dédié à l’éducation et la formation, Educapital. Un sujet tellement<br />

sensible pour Neoma BS qu’elle crée un incubateur d’EdTech « Nous<br />

voulons devenir un lieu d’expérimentation avec un accélérateur d’entreprises<br />

EdTech pour tester les avancées technologiques et les nouvelles<br />

approches pédagogiques. Toutes les composantes de l’apprentissage<br />

peuvent être repensées avec des salles modulables et des espaces de<br />

co-working ouverts vers les start up », explique sa directrice générale,<br />

Delphine Manceau, dont l’école va également devenir éditeurs de cas<br />

virtuels qui seront diffusés, d’ici un an, par la Centrale de cas et de<br />

médias pédagogiques. En tout l’Observatoire des start up de la Ed-<br />

Tech liste aujourd'hui plus de 300 start up en France. « Beaucoup sont<br />

sous financées et vivent d’appels à projets ministériels pour lesquels<br />

elles tordent leur modèle initial », constate Marie-Christine Levet<br />

dont le fonds dispose aujourd'hui de 47 millions d’euros qui vont être<br />

investis dans 15 à 20 sociétés pour « leur assurer de la pérennité et sélectionner<br />

une quinzaine de champions européens pour ne pas laisser<br />

Google et Apple s’emparer de tout le marché… ». n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 MAI <strong>2018</strong> | N°17

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