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Le Chevalier - N°44

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N° 44<br />

12 ème année<br />

<strong>Le</strong> billet<br />

du Procureur<br />

L’abbé Georges Crettol (1912-1971),<br />

aumônier recteur de l’Ecole d’agriculture<br />

de Châteauneuf et Chapelain de l’Ordre<br />

de la Channe de 1964 à sa mort, était<br />

un religieux d’un catholicisme rigoureux<br />

ce qui ne l’empêchait nullement<br />

de s’adonner à un certain humour pince<br />

sans rire. Ainsi avait-il coutume d’affirmer<br />

«Tant que les récoltes sont sous la<br />

protection de la Providence, on n’est pas<br />

tranquille!». Eh oui! la nature est ainsi<br />

faite que malgré tous les progrès de la<br />

science agronomique, il demeure une<br />

grande incertitude quant à la quantité<br />

des fruits qui pourront être récoltés. Ceci<br />

est valable tant pour les pommes que<br />

pour les poires ou que pour les abricots.<br />

Bien entendu, la vigne n’échappe pas à<br />

Quand les cheveux<br />

commencent à blanchir,<br />

laisse la femme<br />

et prends le vin.<br />

(Proverbe français)<br />

cette règle ce qui conduit les vignerons à<br />

vivre continuellement dans l’incertitude:<br />

la récolte d’une année peut être abondante<br />

et suffire amplement à justifier la<br />

mise en oeuvre de quotas de production<br />

alors que l’année suivante cette récolte<br />

ne représentera que le 50 voire le 60%<br />

d’une année «normale». Quelle situation<br />

est la plus favorable pour le vigneron?<br />

Difficile à dire. En effet, d’une part si,<br />

grâce aux limitations de rendements<br />

pour les vins AOC, les récoltes pléthoriques<br />

ne sont plus de mise, il convient<br />

de souligner que l’abondance de biens<br />

peut inciter les encaveurs à multiplier<br />

les actions promotionnelles ou à offrir<br />

d’autres avantages afin de diminuer les<br />

stocks à disposition. D’autre part, les<br />

faibles récoltes ont une influence négative<br />

sur le chiffre d’affaires de l’encaveur<br />

qui, faute de vins, se trouve dans l’obligation<br />

de renoncer à certaines ventes<br />

ce qui incite le client à s’approvisionner<br />

auprès d’un autre commerçant…et un<br />

client non satisfait est un client perdu.<br />

La vendange 2015 n’ayant pas été<br />

abondante, consolons-nous en nous<br />

disant que la qualité du nouveau millésime<br />

est inversement proportionnelle à<br />

sa quantité.<br />

Alors santé et n’oubliez pas: «<strong>Le</strong> bon vin<br />

est ton ami, sois l’ami du bon vin».<br />

Fernand Schalbetter<br />

Procureur de l’Ordre


Du chapitre précédent....<br />

Chapitre de la Chasse<br />

à Haute-Nendaz<br />

2<br />

<strong>Le</strong>s vins du Chapitre<br />

HAUT PATRONAGE<br />

M. Stéphane Grichting<br />

Footballeur international suisse<br />

M. Jacques Cordonier<br />

Chef du Service de la culture du Canton du<br />

Valais<br />

M. Francis Dumas<br />

Président de la commune de Nendaz<br />

CHEVALIER GOURMET<br />

Delphine Arteta, Venthône<br />

JEUNE CHEVALIER<br />

Maxime Bérod, Miège<br />

CHEVALIERS<br />

Jean-Claude Muster, Réchy<br />

Jean-Luc Planchamp, Collombey-Muraz<br />

Roland Steiger, Wohlen<br />

Jean-Charles Zufferey, Neuchâtel<br />

Fotos B. Melon<br />

Petite Arvine de Chamoson, AOC Valais 2014<br />

Jean-Camille Juilland-Favre, Chamoson<br />

Johannisberg Hurlevent, AOC Valais 2014<br />

<strong>Le</strong>s Fils de Charles Favre, Sion<br />

Fendant du Valais, AOC Valais 2014<br />

<strong>Le</strong>s Fils Maye S.A., Riddes<br />

Dôle Blanche, AOC Valais 2014<br />

Robert Gilliard S.A., Sion<br />

Cornalin du Valais, AOC Valais 2014<br />

Imesch vins S.A., Sierre<br />

Humagne Rouge, AOC Valais 2014<br />

La Tornale, Jean-Daniel Favre, Chamoson<br />

Ermitage, Maître de Chais, AOC Valais 2010<br />

Provins Valais, Sion<br />

Cléopâtre, vendanges tardives, AOC Valais 2013<br />

Cave la Romaine, Joël Briguet, Flanthey


... au chapitre suivant<br />

Saint-Maurice et son abbaye<br />

L’Abbaye: historique<br />

L’Abbaye de Saint-Maurice doit son origine<br />

au sanctuaire élevé sur le tombeau de<br />

saint Maurice et de ses 6500 compagnons<br />

martyrs, soldats thébéens morts témoins<br />

de leur foi vers l’an 300.<br />

Vers 380, saint Théodore, dit aussi saint<br />

Théodule, évêque d’Octodure (Martigny)<br />

dépose les reliques des martyrs dans un<br />

sanctuaire au pied de la falaise. <strong>Le</strong> 22 septembre<br />

515, le roi burgonde saint Sigismond<br />

fonde le monastère et inaugure la<br />

«laus perennis», - la louange perpétuelle -,<br />

sur le tombeau des martyrs. <strong>Le</strong> Monastère<br />

d’Agaune ainsi fondé comprend une communauté<br />

de moines préposés à la garde<br />

du sanctuaire et à l’accueil des pèlerins.<br />

Dès l’origine, l’Abbaye possède son baptistère:<br />

des privilèges pontificaux et royaux<br />

la placent sous l’immédiate dépendance<br />

du Siège apostolique donc de Rome. <strong>Le</strong>s<br />

abbés de Saint-Maurice jouissent du<br />

pouvoir temporel, et parfois spirituel, sur<br />

nombre de bourgades et hameaux.<br />

Au cours des siècles, tant la pression des<br />

autorités civiles, que les troubles révolutionnaires,<br />

que les incendies ou que les<br />

éboulement de rochers, n’empêchèrent<br />

l’Abbaye de poursuivre sa mission qui,<br />

ainsi, peut prétendre être le plus ancien<br />

monastère de l’Occident continuellement<br />

habité…et ceci depuis 1500 ans.<br />

Saint-Maurice:<br />

porte d’entrée<br />

du Valais<br />

Habitée dès l’Antiquité, la bourgade de<br />

Saint-Maurice était connue à l’époque romaine<br />

sous le nom d’Agaune (Acaunum).<br />

Lieu du légendaire massacre de la légion<br />

thébaine, elle a pris le nom de son chef,<br />

Maurice, un Noir venu d’Egypte.<br />

Dès avant le VIe siècle, la passe de Saint-<br />

Maurice est défendue par une porte que<br />

doit emprunter la seule route traversant<br />

ce défilé où le Rhône se fraie un passage<br />

entre deux rochers. Un péage y est établi<br />

et on y bâtit un château et, sur le roc voisin,<br />

une tour servant à signaler les convois<br />

de pèlerins.<br />

Depuis le début du XVIIe siècle, la ville<br />

abrite un couvent de frères capucins<br />

venant de Thonon, envoyés par François<br />

de Sales et chargés de repousser le protestantisme<br />

hors du Valais. Ils s’installent<br />

dans un premier temps en dehors de la<br />

ville puis construisent leur propre couvent,<br />

à l’intérieur des murs cette fois, dès 1639.<br />

<strong>Le</strong> 2 janvier 1798, le chargé d’affaires<br />

de la République française arrive à Saint-<br />

Maurice. <strong>Le</strong> 28 janvier, le peuple proclame<br />

son indépendance et plante le premier<br />

arbre de la liberté du Valais.<br />

Actuellement la ville compte 4000 habitants<br />

mais dispose d’infrastructures pour<br />

10’000, ce qui démontre l’esprit d’anticipation<br />

de ses autorités. Notons que depuis<br />

le 1er janvier 2013, la fusion avec la<br />

commune limitrophe de Mex est effective<br />

puisqu’acceptée en votation populaire et<br />

validée par le gouvernement et le parlement<br />

valaisan. Au point de vue touristique,<br />

outre le trésor de l’Abbaye et l’intérêt du<br />

lieu comme étape sur le pèlerinage de<br />

Rome (via Francigena) Saint-Maurice<br />

abrite aussi sa célèbre Grotte aux Fées.<br />

Et c’est dans ce lieu tout imprégné d’histoires<br />

et de trésors d’art que les Officiers<br />

de l’Ordre de la Channe auront le plaisir de<br />

vous accueillir lors du premier Chapitre de<br />

l’année 2016.


Vin du Valais: d’où viens-tu?<br />

4<br />

<strong>Le</strong>s obstacles<br />

des frontières<br />

et du protectionnisme<br />

<strong>Le</strong>s données réunies donnent l’image d’un<br />

commerce peu développé et limité aux<br />

échanges internes à la République du Valais.<br />

La difficulté à disposer de surplus commercialisables<br />

est l’une des raisons de cette situation.<br />

<strong>Le</strong>s obstacles liés aux frontières et aux tendances<br />

protectionnistes en constituent certainement<br />

une autre.<br />

<strong>Le</strong> frein des frontières<br />

Jusqu’en 1475, l’ensemble du Chablais, entre<br />

Saint-Maurice et le Léman, sur les deux rives<br />

du Rhône, était savoyard. Entre 1475 et 1484,<br />

avec la reconquête des territoires à l’ouest de<br />

la Morge de Conthey, et le passage de la rive<br />

droite en mains bernoises, une frontière se met<br />

en place de Saint-Maurice au Léman, marquée<br />

par le Rhône, entre sujets des Valaisans et<br />

sujets de Berne. De ce fait, des péages s’inscrivent<br />

dans les agaceries d’une guerre économique<br />

larvée.<br />

En juin 1525, à Saint-Maurice, ville frontière,<br />

un accord met fin à un conflit entre des communautés<br />

rurales du Mandement d’Aigle et la<br />

Bourgeoisie de Saint-Maurice, à propos d’un<br />

péage sur le vin et d’autres marchandises.<br />

<strong>Le</strong>s représentants d’Yvorne, de Corbeyrier et<br />

de <strong>Le</strong>ysin avancent que «eux comme leurs<br />

ancêtres ont depuis longtemps coutume de<br />

conduire ou de faire conduire leurs vins ou<br />

d’autres denrées qui croissent sur leur terre et<br />

en direction de Martigny et au-delà en passant<br />

par Saint-Maurice; il n’a jamais été question<br />

pour eux d’un péage à Saint-Maurice. Or maintenant,<br />

les hommes de ces communautés sont<br />

contraints de payer à Saint-Maurice 6 deniers<br />

mauriçois par char, pire encore, ce péage ne<br />

coûtait que 2 deniers par char à ceux qui le<br />

devaient. <strong>Le</strong>s représentants de ces communes<br />

supplient qu’on les défende et que leurs droits<br />

et privilèges soient maintenus». <strong>Le</strong>s représentants<br />

de Saint-Maurice répondent que «plusieurs<br />

taxes nouvelles sont maintenant imposées<br />

à Aigle, aux hommes de Saint-Maurice et<br />

du Valais, et ils demandent leur abolition et leur<br />

révocation. Après mûre réflexion, les Valaisans<br />

se déclarent prêts à renoncer à leur péage si<br />

les tracasseries qu’on leur impose à Aigle sont<br />

supprimées». <strong>Le</strong> gouvernement bernois du<br />

Mandement d’Aigle prend acte de ces paroles,<br />

tandis que les représentants d’Yvorne, de Corbeyrier<br />

et de <strong>Le</strong>ysin demandent que leur en soit<br />

donnée une version écrite officielle.<br />

Cette nouvelle frontière ne gêne pas seulement<br />

le commerce du vin. <strong>Le</strong>s gens de Saint-Maurice<br />

et de la rive gauche qui ont des vignes<br />

sur l’autre rive ont maintenant des difficultés<br />

pour ramener leurs vendanges chez eux. En<br />

1824, par exemple, on publie à Saint-Maurice,<br />

Monthey et Massongex une ordonnance par<br />

laquelle le Conseil d’Etat valaisan «ordonne à<br />

toute personne introduisant de la vendange par<br />

le pont de Saint-Maurice d’en déclarer la quantité<br />

au bureau des droits d’entrée».<br />

Protection des produits<br />

locaux<br />

D’autres difficultés découlent des règles destinées<br />

à protéger la production locale contre les<br />

produits venus de l’extérieur. Voici comment, en<br />

1660, la communauté de Martigny justifie sa<br />

décision d’imposer fortement les importations<br />

de vin et d’eau-de-vie: «Puisque, par la grâce<br />

de Dieu, il se fait dans la présente communauté<br />

une suffisante récolte de vin pour la nécessité et<br />

usage du lieu, et que, au désavantage de ceux<br />

qui en ont à vendre, on en introduit quantité, soit<br />

de Saint-Maurice, Fully, Chamoson et autres<br />

lieux», on prélèvera un florin de petit poids sur


chaque setier étranger et on limitera le prix de<br />

vente à un batz et demi le pot. Cette mesure<br />

est à nouveau promulguée en 1780, avec une<br />

explication un peu différente: «Comme par la<br />

grâce de Dieu, il croît une suffisante quantité<br />

de vin et se distille même assez d’eau-de-vie<br />

dans l’endroit, et de si bonne qualité qu’on ne<br />

saurait y importer de meilleur blanc et attendu<br />

surtout qu’il n’y a aucun débit (débouché) ni<br />

dans la plaine, ni du côté de Saint-Maurice et<br />

de Monthey, et que ceux d’Entremont en vont<br />

beaucoup acheter du côté de la Majorie (Ardon-<br />

Chamoson) et de Conthey, ainsi il faut que le vin<br />

de Martigny se boive dans l’endroit même»; il<br />

ne peut donc être question d’importations.<br />

Chasse aux importations<br />

illégales<br />

Au XVIIIe siècle, la communauté de Bagnes<br />

interdit puis taxe la vente dans la vallée de vins<br />

achetés à l’extérieur. <strong>Le</strong>s comptes communaux<br />

offrent durant tout le XVIIIe siècle un regard<br />

complémentaire et très vivant sur les fraudes.<br />

Par exemple, en1715 et 1716, le grand-châtelain<br />

et son tribunal s’occupent d’un particulier<br />

qui importe à Bagnes du vin de Chamoson.<br />

Au début des années 1730, une taxe est<br />

instituée sur les importations et les autorités<br />

locales en afferment la perception pour une<br />

coquette somme. Ainsi, en 1723, le lieutenant<br />

Jean-Pierre Magnin paie 22 florins 6 gros à la<br />

communauté «pour l’amodiation de l’entrée du<br />

vin qu’on va acheter au dehors de la vallée de<br />

Bagnes pour le revendre».<br />

Une exception<br />

haut-valaisanne<br />

De la Morge à Loèche, la république des<br />

VII Dizains abrite de très anciens et respectables<br />

vignobles ; il y en a quelques autres<br />

plus à l’orient, mais, en remontant en amont<br />

de Naters, les conditions écologiques se raréfient<br />

puis interdisent la vigne. <strong>Le</strong>s vignobles en<br />

aval de Loèche ont à abreuver une abondante<br />

population, en plaine et surtout en montagne.<br />

<strong>Le</strong>s vignes plus orientales ne peuvent évidemment<br />

pas satisfaire, de Brigue à Gletsch et dans<br />

l’immense vallée de la Vispa, la demande d’un<br />

vaste territoire habité par une population considérable.<br />

Ces gens ont le choix de se contenter<br />

de lait ou d’eau, ou d’acheter du vin à l’extérieur.<br />

Or leur terre voisine, du côté sud, les vallées<br />

d’Aoste et surtout d’Ossola et d’Antigorio,<br />

auxquelles des cols donnent accès, sont d’importants<br />

centres viticoles.<br />

<strong>Le</strong>s documents du XVIIe siècle révèlent un<br />

assez important trafic de vins de ces trois<br />

vallées en direction de la partie germanique<br />

de la République du Valais. A la fin de 1623,<br />

l’ambassadeur de France auprès de Milan intervient<br />

auprès du gouverneur de cette ville en<br />

faveur des Valaisans, lésés par une interruption<br />

du commerce de vin avec les gens d’Ossola et<br />

d’Antigorio. En effet, dans le cadre de la guerre<br />

du Piémont, Milan interdit d’exporter les vins<br />

produits dans ses territoires. Au-delà des subtilités<br />

diplomatiques dont ce texte est farci, les<br />

arguments de l’ambassadeur montrent bien<br />

la difficulté des Dizains orientaux, ceux qui<br />

confinent avec le Duché milanais: ils «ne<br />

produisent point de vin, non plus que plusieurs<br />

autres cantons de Suisse», ils ont<br />

donc depuis fort longtemps des traités<br />

de commerce avec leurs voisins méridionaux.<br />

Ces Dizains «n’ont besoin du Milanais<br />

que pour la commodité du vin, dont les sujets<br />

d’Ossola, Antigorio et autres regorgent», au<br />

point que les priver de ces marchés extérieurs<br />

serait nuisible à leur propre aisance.<br />

Vins doux étrangers<br />

sous le manteau<br />

<strong>Le</strong>s comptes des familles nobles et patriciennes<br />

révèlent des importations lointaines,<br />

au moins depuis le milieu du XVIIIe siècle. Par<br />

exemple, Charles-Emmanuel de Rivaz paie, le 8<br />

août 1796, 195 florins «pour un tonneau de vin<br />

rouge de France». <strong>Le</strong>s séjours mercenaires ont<br />

sans doute créé des habitudes, qu’on pourrait<br />

documenter plus largement. Cependant, le fait<br />

le plus visible et le plus durable en ce domaine<br />

est l’importation de vin doux provenant du Sud.<br />

<strong>Le</strong>s comptes domestiques de Charles-Joseph<br />

de Rivaz montrent que ces précieux liquides<br />

circulaient ensuite dans le milieu des notables:<br />

peu après 1755, il achète au banneret du Fay<br />

«quatre bouteilles de vin de Chypre à 28 sous<br />

la bouteille» et «sept bouteilles de Malaga à 26<br />

sous» pour une somme totale considérable de<br />

14 livres et 14 sous.<br />

(Extraits de textes provenant de «Histoire de<br />

la Vigne et du Vin du Valais» publiés avec l’aimable<br />

autorisation de Mme Anne-Dominique<br />

Zufferey, directrice du Musée Valaisan de la<br />

Vigne et du Vin)<br />

5


Marché du vin<br />

<strong>Le</strong> vin suisse en 2013 (suite)<br />

6<br />

<strong>Le</strong>s chiffres et commentaires ci-après sont<br />

tirés d’une étude sur le marché du vin en<br />

Suisse réalisée par l’institut M.I.S. Trend<br />

sur mandat de Swiss Wine Promotion auprès<br />

de 3002 personnes âgées de 18 à 74<br />

ans représentatives de la population.<br />

<strong>Le</strong> résultat de ces consultations a ensuite<br />

été comparé à celui de la dernière enquête<br />

en 2008.<br />

Image des vins suisses<br />

en général<br />

et par région<br />

La richesse et la diversité des vins suisses<br />

restent reconnues: 62% estiment «tout<br />

à fait» qu’il y en a beaucoup à découvrir.<br />

L’apport des vignes à la beauté du<br />

paysage est également souligné par une<br />

grande partie des personnes interrogées<br />

(55% «tout à fait d’accord»). <strong>Le</strong> prestige<br />

de certains vins suisses, leur authenticité,<br />

la confiance que l’on a dans le producteur,<br />

tout comme la qualité des étiquettes, le<br />

mariage avec tous les mets, la comparaison<br />

avec les vins étrangers et une gamme<br />

de prix pour toutes les bourses sont également<br />

bien notés.<br />

<strong>Le</strong> jugement devient plus nuancé quant à<br />

la production écologique et à l’originalité<br />

des vins suisses, toutes les deux reconnues<br />

mais souvent avec moins d’emphase<br />

que pour les caractéristiques précédentes.<br />

Et si le vin suisse a toujours les faveurs de<br />

la majorité pour l’apéro, son marketing et<br />

la publicité sont relativement mal jugés<br />

(48% d’avis négatifs).<br />

<strong>Le</strong>s meilleurs<br />

vins suisses<br />

<strong>Le</strong> palmarès des meilleurs vins rouges<br />

suisses continue à être dominé par le<br />

Valais, mentionné par 57% des consommateurs<br />

réguliers, mais il se voit de plus<br />

en plus fortement talonné par le Tessin qui<br />

a constamment progressé depuis 1999:<br />

48% pensent désormais à cette région<br />

pour les meilleurs rouges. <strong>Le</strong> canton de<br />

Vaud maintient sa place sur le podium<br />

mais reste loin derrière, suivi, comme dans<br />

les précédentes études, par les Grisons<br />

qui se rapprochent petit à petit du canton<br />

lémanique.<br />

La lutte entre le canton de Vaud et le Valais<br />

pour le titre du meilleur canton producteur<br />

de vins blancs est toujours serrée<br />

et c’est à nouveau le dernier nommé qui<br />

l’emporte de justesse (55% vs 50%). <strong>Le</strong><br />

troisième placé, Neuchâtel, tire également<br />

son épingle du jeu, mais reste, comme les<br />

autres régions (Genève, Lac de Bienne,<br />

etc.), largement distancé.<br />

Image des vins suisses<br />

par région<br />

Valais: <strong>Le</strong>s vins valaisans continuent à se<br />

distinguer par leur richesse en goût et leur<br />

charme ainsi que par leur fiabilité. On a,<br />

par contre, plus de peine à leur reconnaître<br />

d’être «tendance» et moderne, leur caractère<br />

corsé restant également en retrait.<br />

<strong>Le</strong>s profils d’image sont très semblables<br />

entre les vins rouges et blancs. <strong>Le</strong>s vins<br />

valaisans sont surtout perçus comme de<br />

bonne, voire de grande qualité.<br />

Vaud: <strong>Le</strong>s points forts et faibles ressemblent<br />

beaucoup à ceux analysés pour<br />

le Valais, mais les vins vaudois font preuve,<br />

aux yeux des consommateurs réguliers,<br />

d’un caractère moins affirmé, le niveau de<br />

correspondance de chaque caractéristique<br />

étant en moyenne plus bas. C’est particulièrement<br />

le cas pour les deux derniers


items («à la mode / moderne», «corsé») qui<br />

affichent des résultats nettement moins<br />

favorables. En général, le vin blanc vaudois<br />

s’en sort mieux que le rouge qui accuse<br />

un certain déficit par rapport à la diversité<br />

de l’offre et à sa qualité pour les grandes<br />

occasions. Contrairement au Valais, où un<br />

certain nombre de caractéristiques sont<br />

mieux jugées qu’en 2008, l’image des vins<br />

vaudois reste très stable. L’image moins<br />

précise qu’ont les consommateurs des<br />

vins vaudois se retrouve également dans<br />

les descriptions évoquées spontanément<br />

à leurs égards. Si la distribution relative<br />

des évocations ressemble passablement<br />

à celle observée pour le Valais, chaque<br />

caractéristique récolte quelques pourcents<br />

en moins et la part de ceux qui n’ont pas<br />

d’image précise des vins vaudois grimpe à<br />

un tiers (un quart pour le Valais).<br />

Région de Neuchâtel, Bienne et du Vully<br />

fribourgeois: le profil des vins neuchâtelois<br />

s’est un peu amélioré par rapport à 2008,<br />

surtout pour les blancs mais, dans une<br />

moindre mesure, aussi pour les rouges.<br />

<strong>Le</strong>s premiers sont d’ailleurs toujours un<br />

peu mieux jugés.<br />

Genève: Pour le canton de Genève aussi,<br />

une amélioration des résultats semble se<br />

produire. Celle-ci est particulièrement prononcée<br />

pour les vins rouges de ce canton.<br />

Il faut toutefois remarquer que le nombre<br />

de consommateurs réguliers de vins de<br />

cette région est trop restreint pour être<br />

sûr que cette évolution soit significative.<br />

A noter que sept consommateurs sur dix<br />

(57% pour la région de NE, Bienne et Vully<br />

FR) ne sont pas en mesure de caractériser<br />

spontanément les vins genevois, ce qui<br />

démontre leur manque de notoriété.<br />

Tessin: <strong>Le</strong>s vins rouges tessinois (les<br />

blancs n’étaient pas notés) se distinguent<br />

par leur goût et leur charme et obtiennent<br />

aussi de bonnes notes à propos de leur<br />

fiabilité. Ce dernier point a d’ailleurs connu<br />

une nette amélioration en comparaison<br />

avec les mesures précédentes. Si le côté<br />

tendance ou à la mode, comme pour les<br />

autres régions, ne sort pas vraiment du lot<br />

pour le Tessin, c’est en revanche le seul<br />

canton dont les vins sont perçus comme<br />

assez corsés.<br />

Suisse alémanique: On attribue moins des<br />

goûts caractéristiques aux vins blancs<br />

suisses alémaniques qui sont vus comme<br />

très peu corsés et ayant un peu moins de<br />

goût que ceux des autres régions. L’image<br />

des rouges a fait des progrès sensibles et<br />

se trouve maintenant dans le milieu de terrain<br />

de la comparaison interrégionale.<br />

Publicité<br />

<strong>Le</strong>s consommateurs de vin ayant remarqué<br />

la publicité pour le vin sont plus nombreux<br />

qu’en 2008, mais aussi en comparaison<br />

avec les autres études: presque<br />

sept personnes sur dix disent avoir vu<br />

quelque chose. Si l’impact chez les plus<br />

jeunes (18-29 ans: 58%) est plus faible,<br />

les différences sont tout de même peu importantes.<br />

C’est en Suisse alémanique que<br />

la publicité pour le vin est la plus vue, suivie<br />

de la Suisse romande puis du Tessin.<br />

Il est intéressant de souligner que les résultats<br />

ne changent quasiment pas si l’on<br />

observe l’entier de la population interrogée<br />

ou uniquement les consommateurs réguliers.<br />

En somme, cela signifie que la publicité<br />

touche tout autant les buveurs de vins<br />

affirmés que le grand public.<br />

En tenant compte des personnes ayant<br />

vu de la publicité pour les deux, les vins<br />

suisses sont un peu plus présents dans la<br />

communication perçue par les consommateurs<br />

qu’en 2008. Chez ces derniers,<br />

les répondants ont d’abord remarqué de<br />

la publicité pour les vins suisses en général<br />

(30%), mais également pour le Valais<br />

(25%) et, un peu moins, pour Vaud (13%).<br />

Du côté des vins étrangers, ce sont les<br />

Italiens dont les efforts de marketing sont<br />

les plus visibles, suivis des deux autres<br />

grands pays viticoles européens que sont<br />

l’Espagne et la France.<br />

7


Innovation<br />

Bienvenue aux «Jeunes <strong>Chevalier</strong>s»<br />

8<br />

Selon Eugène Labiche « La jeunesse n’a<br />

qu’un temps» voilà pourquoi s’appuyant<br />

sur cette citation, les Officiers du Conseil<br />

de l’Ordre de la Channe ont mis sur pied<br />

un concept de recrutement auprès des<br />

jeunes en général.<br />

Cette opération a pour but de permettre<br />

aux jeunes hommes et jeunes filles comptant<br />

26 printemps et moins d’adhérer à la<br />

Confrérie et d’ainsi de leur permettre de<br />

faire plus ample connaissance avec le vin,<br />

avec son histoire et le respect qui lui est<br />

dû.<br />

Ainsi ces nouveaux membres, outre le fait<br />

qu’ils porteront le titre et le sautoir jaune<br />

Cette édition du «<strong>Chevalier</strong>» vous est offerte par:<br />

de «Jeune <strong>Chevalier</strong>», se verront offrir de<br />

substantiels avantages financiers soit,<br />

d’une manière générale, une réduction<br />

de 50% sur toutes les prestations de la<br />

confrérie comme, par exemple, sur le<br />

montant de la cotisation annuelle qui, pour<br />

les «Jeunes <strong>Chevalier</strong>s» se montera à 60.-<br />

francs au lieu des 120 francs habituels.<br />

Autre exemple: une intronisation avec<br />

repas s’élèvera à 150 francs et non plus<br />

à 300.-- francs. Bien entendu et toujours<br />

pour les «Jeunes <strong>Chevalier</strong>s», la participation<br />

aux repas des Chapitres de la Confrérie<br />

seront également réduits de 50%.<br />

Dès que le «Jeune <strong>Chevalier</strong>» entrera dans<br />

sa vingt-septième année, il sera automatiquement<br />

élevé à la dignité de «<strong>Chevalier</strong>»<br />

sans devoir se soumettre à une nouvelle<br />

cérémonie d’intronisation mais en perdant<br />

les avantages liés à l’appellation de<br />

«Jeune <strong>Chevalier</strong>».<br />

<strong>Le</strong>s Officiers du Conseil se réjouissent déjà<br />

d’accueillir les candidats «Jeune <strong>Chevalier</strong>»<br />

et, tout en les félicitant pour leur décision,<br />

leur souhaitent la plus cordiale des<br />

bienvenues.<br />

Remarque:<br />

Des formulaires d’adhésion sont disponibles<br />

sur le site internet de la Confrérie<br />

(www.ordre-de-la-channe.ch) ou peuvent<br />

être commandés au secrétariat.<br />

Ordre de la Channe > Case postale 1007 > 1951 Sion ><br />

Tél: 027 323 76 02 / 079 569 23 58<br />

info@ordre-de-la-channe.ch<br />

www.ordre-de-la-channe.ch

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