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N° 52<br />
14 ème année<br />
<strong>Le</strong> billet<br />
du Procureur<br />
Si je tire le bilan des dix ans vécus comme<br />
Procureur de l’Ordre de la Channe, je<br />
constate grâce à mes connaissances<br />
en mathématiques bien au-dessus de la<br />
moyenne, que j’ai écrit 44 billets plus ou<br />
moins consistants, plus ou moins intéressants<br />
(soyons modeste !…).<br />
Arrivé à l’heure de passer la main à de<br />
nouvelles forces, je tiens à vous transmettre,<br />
Mesdames et Messieurs les<br />
membres de la Confrérie, mes remerciements<br />
pour les heureux moments<br />
dont vous m’avez comblé…peut-être<br />
Il vaut mieux emprunter<br />
du vin à sa vigne<br />
qu’à son voisin.<br />
sans le savoir. En effet, un timide sourire,<br />
une sincère poignée de main, une<br />
légère plaisanterie, un bon mot, voilà<br />
des gestes, des paroles, des petits riens<br />
qui ont suffi à me « donner la banane »<br />
et à me motiver à toujours faire mieux<br />
afin de répondre à vos attentes.<br />
Parmi la liste fournie des personnes qui<br />
m’ont appuyé, suivi et aidé sans réserve<br />
durant mes années de « présidence »,<br />
j’éprouve le besoin impératif de mentionner<br />
mes fidèles Officiers car, ils me<br />
rappellent cette vérité primordiale qui<br />
s’énonce ainsi: « Sans ses Officiers, le<br />
Procureur de l’Ordre de la Channe ne<br />
serait que ce qu’il est: peu de chose ! ».<br />
Dans l’impossibilité de m’adresser personnellement<br />
à chacun et à chacune<br />
d’entre vous, Mesdames et Messieurs<br />
les membres de l’Ordre de la Channe,<br />
Mesdames et Messieurs les Officiers, je<br />
vous adresse un grand, un immense<br />
MERCI<br />
Fernand Schalbetter<br />
Procureur de l’Ordre
Du Chapitre précédent<br />
2<br />
60ème anniversaire Chapitre<br />
de la Romandie<br />
<strong>Le</strong> Régent à Crans-Montana<br />
11 novembre 2017<br />
HAUT PATRONAGE<br />
M. Alain Brunier<br />
Directeur Général de l’Ecole Hôtelière<br />
de Genève<br />
M, Francis Matthey<br />
Anc. Conseiller National et Conseiller<br />
d’Etat<br />
M. Philippe Rebord<br />
Commandant en Chef de l’Armée Suisse<br />
M. Daniel Rossellat<br />
Syndic de Nyon<br />
et Directeur du Paléo Festival<br />
M. Jean-François Roth<br />
Président du Conseil de la RTSR<br />
et Président de Suisse Tourisme
... au chapitre suivant<br />
3<br />
<strong>Le</strong>s vins du Chapitre<br />
Châtelaine, vin mousseux, AOC Valais<br />
<strong>Le</strong>s Fils Maye, Riddes<br />
Fendant Sans Culotte, AOC Valais 2016<br />
Charles Bonvin, Sion<br />
Petite Arvine Fully, AOC Valais 2016<br />
Domaines Rouvinez, Sierre<br />
Amigne de Vétroz, AOC Valais 2016<br />
Jean-René Germanier, Vétroz<br />
Johannisberg AOC Valais 2016<br />
Cave St-Philippe, Salgesch<br />
Humagne Rouge, AOC Valais 2016<br />
<strong>Le</strong>ukersonne, Susten<br />
Marsanne Maître de Chais, AOC Valais 2015<br />
Provins, Sion<br />
Grain Noble Malvoisie Flétrie de Vétroz, AOC Valais<br />
2007<br />
Cave des Tilleuls, Vétroz
... au chapitre suivant<br />
Monthey: une histoire mouvementée<br />
4<br />
Si la découverte de tombeaux celtiques, de<br />
vases romains et de médailles à l’effigie<br />
d’Appollon laisse penser à une habitation<br />
remontant à l’Antiquité, ce n’est qu’au XIIe<br />
siècle que le nom du « Montheil » apparaît<br />
dans les chartes. Ce nom serait dérivé du<br />
mont sur lequel fut bâti le Château Vieux<br />
ou « Château de la Motte » et autour duquel<br />
le bourg fut construit. Cet édifice fut<br />
certainement érigé 950 après J.-C. lors<br />
des invasions des Sarrasins et des Hongrois.<br />
A cette époque, Monthey faisait partie<br />
du Vieux Chablais et dès le début du<br />
XIe siècle, cette région formait un comté<br />
du Deuxième Royaume de Bourgogne. A la<br />
suite des franchises accordées surtout en<br />
1352 par le comte « Vert » Amédée VI, la<br />
bourgeoisie fut fondée dans le bourg qui<br />
comptait alors entre 500 et 600 habitants.<br />
Cette situation perdura jusqu’à ce que,<br />
profitant des embarras du duc de Savoie,<br />
Charles-Emmanuel, en guerre contre la<br />
France, les troupes bernoises envahirent<br />
le pays de Vaud durant la première partie<br />
du XVIe siècle. Pour ne pas être envahies<br />
à leur tour par les protestants, les populations<br />
du bailliage du Chablais demandèrent<br />
l’aide des 7 dizains du Valais qui<br />
occupèrent le Chablais en 1536, jusqu’à<br />
la Dranse de Thonon.<br />
<strong>Le</strong> Haut-Valais et la<br />
Confédération suisse<br />
Trente ans plus tard, au Traité de Thonon,<br />
le Valais put conserver le Chablais<br />
jusqu’à St-Gingolph et acquit ainsi ses<br />
dimensions actuelles. Progressivement,<br />
les sept dizains rachetèrent alors les<br />
divers droits aux petits seigneurs locaux,<br />
placèrent à leur place des représentants<br />
hauts-valaisans, mais garantirent les franchises<br />
accordées par les ducs de Savoie.<br />
<strong>Le</strong> Chablais n’avait donc que changé de<br />
maître en remplaçant le duc de Savoie par<br />
l’évêque de Sion. Sous l’administration de<br />
nombreux gouverneurs, la présence hautvalaisanne<br />
devint une véritable occupation<br />
de sorte qu’à la suite de plusieurs abus<br />
d’autorité et après diverses insurrections,<br />
dont l’affaire du Gros Billet et la Conjuration<br />
des Crochets, les 7 dizains promirent<br />
de corriger les injustices les plus manifestes.<br />
En janvier 1798, sous la pression du Directoire<br />
français, le Haut-Valais accorde<br />
l’indépendance au Bas-Valais qui adhère<br />
alors à la République helvétique. <strong>Le</strong> Valais<br />
étant un passage obligé pour intervenir<br />
militairement en Italie contre l’Autriche,<br />
Napoléon voulut annexer le Vieux Pays en<br />
1801. Devant le refus des autorités, l’Ogre<br />
de Corse fit occuper le canton par le général<br />
Turreau qui mit le pays au pillage.<br />
Malgré les conditions terribles imposées<br />
à la population, le Valais ne céda pas de<br />
sorte qu’en 1802, Bonaparte le proclama<br />
indépendant sous le nom de République<br />
Rhodanique. En 1810, le Valais est annexé<br />
à la France et devient le Département du<br />
Simplon puis, en 1815, le canton adhère à<br />
la Confédération helvétique.<br />
D’environ 2700 habitants à la fin du XIXe<br />
siècle, la population de Monthey est passée<br />
à environ 14’000 habitants à la fin du<br />
XXe siècle.<br />
Mauro Capelli<br />
et le Restaurant<br />
du Théâtre<br />
C’est au Restaurant du Théâtre que nous<br />
invitons les membres de l’Ordre de la<br />
Channe et leurs invités à apprécier la cuisine<br />
du Chef Mauro Capelli, distingué de<br />
15 points au Gault-Millau avec l’appréciation<br />
suivante: « Mauro Capelli est un chef à<br />
la sensibilité extraordinaire qui séduit son<br />
public depuis des années. Dans ce bistrot<br />
insolite, mêlant élégance contemporaine<br />
et décontraction urbaine, il poursuit la voie<br />
de l’excellence avec l’aide d’un jeune et<br />
talentueux comparse en cuisine, Ilarion<br />
Colombo Zefinetti. Ensemble, ils font de<br />
petits miracles culinaires «.<br />
Nul doute que le 14 avril, les « petits miracles<br />
culinaires » seront à l’ordre du jour.<br />
Alors, bon appétit et santé!
Vendanges<br />
2017 : Un millésime hors-norme<br />
L’année 2017 a débuté avec le mois<br />
de janvier le plus froid depuis 30 ans. A<br />
l’inverse, le mois de mars fut inhabituellement<br />
chaud. <strong>Le</strong>s températures élevées,<br />
combinées à un bon ensoleillement, ont<br />
contribué au développement précoce de la<br />
végétation. La vigne a débourré avec 10<br />
jours d’avance sur la moyenne décennale.<br />
<strong>Le</strong> mois d’avril a été marqué par des gelées<br />
nocturnes prononcées, dans les nuits<br />
du 19 au 23 avril, provoquant de très gros<br />
dégâts dans le vignoble, vu le développement<br />
avancé de la végétation pour la<br />
période.<br />
<strong>Le</strong> 1er août, un épisode de grêle exceptionnel<br />
par son intensité a frappé localement<br />
le vignoble. <strong>Le</strong>s conditions climatiques<br />
chaudes des autres jours de ce<br />
mois d’août ont été favorables à la production<br />
d’un raisin de haute qualité.<br />
Ouvertes le 11 septembre, les vendanges<br />
se sont déroulées dans de très bonnes<br />
conditions météorologiques, marquées par<br />
une quasi-absence de précipitations (un<br />
quart de la norme décennale pour septembre<br />
et octobre) et se sont achevées en<br />
octobre sous le soleil d’un été indien.<br />
LA PLUS FAIBLE RECOLTE<br />
DEPUIS 50 ANS<br />
Avec 32,8 millions de kilos de raisins, la<br />
récolte 2017 est de 30% inférieure à la<br />
moyenne des dix dernières années et la<br />
plus faible enregistrée depuis 1966.<br />
18.8 millions de kilos de raisins rouges<br />
(57%) et 14.0 millions de kilos de raisins<br />
blancs (43%) ont été encavés.<br />
<strong>Le</strong>s teneurs naturelles en sucre du millésime<br />
2017 sont légèrement supérieures à<br />
la moyenne décennale pour le Chasselas<br />
(81.6 degrés Oechslé) le Pinot Noir (96,7<br />
degrés Oechslé), le Gamay (94,5 degré<br />
Oechslé) et le Sylvaner-Johannisberg<br />
(96,5 degrés Oechslé).<br />
CONCENTRATION ET<br />
FRAICHEUR<br />
<strong>Le</strong>s conditions parfois caniculaires<br />
de l’été en Valais ont permis la production<br />
de raisins sains et de maturité optimale.<br />
<strong>Le</strong>s journées chaudes et les nuits fraiches<br />
de septembre ont préservé le potentiel<br />
aromatique et ont eu aussi l’avantage de<br />
ne pas dégrader l’acidité des raisins. A la<br />
période des vendanges, les baies étaient<br />
petites à cause de l’été chaud et sec. Ce<br />
phénomène a eu pour conséquence une<br />
remarquable concentration des arômes et<br />
de la couleur dans les vins rouges.<br />
5<br />
STATISTIQUES VENDANGES 2017<br />
Vendanges en kilos cépages blancs 14’057’291<br />
Vendanges en kilos cépages rouges 18’794’695<br />
Total des vendanges en kilos 32’851’986<br />
Total des vendanges en litres 26’281’589<br />
Principaux cépages blancs en kilos<br />
Chasselas 6’983’835<br />
Sylvaner/Johannisberg 2’417’334<br />
Spécialités blanches<br />
Petite Arvine 1’434’974<br />
Heida / Païen 904’282<br />
Pinot Gris / Malvoisie 488’263<br />
Ermitage 313’405<br />
Amigne 311’580<br />
Chardonnay 302’761<br />
Muscat 193’488<br />
Sauvignon Blanc 177’852<br />
Pinot Blanc 176’613<br />
Humagne Blanche 165’310<br />
Principaux cépages rouges en kilos<br />
Pinot Noir 9’961’092<br />
Gamay 3’294’456<br />
Spécialités rouges<br />
Syrah 1’279’521<br />
Humagne Rouge 996’062<br />
Merlot 800’204<br />
Cornalin 690’734<br />
Diolinoir 570’214<br />
Gamaret 452’412<br />
Cabernet x Sauvignon 190’585
Vin du Valais: d’où viens-tu?<br />
Aussi, l’interdiction de pâturer faite aux<br />
habitants de Varone, Salgesch, <strong>Le</strong>ns,<br />
Ayent, Grimisuat, Saillon, Saint-Léonard<br />
et de la Contrée de Sierre provoque d’intenses<br />
résistances. Au vu des nombreuses<br />
réclamations reçues, « les communes<br />
désignées sont invitées à transmettre les<br />
motifs d’opposition qu’elles ont formés et<br />
à développer dans les mémoires qu’elles<br />
lui (le Conseil d’Etat de la République<br />
du Valais) adresseront tous les moyens<br />
qu’elles croient avoir pour établir ce droit<br />
de parcours ». Ce courrier est daté du 12<br />
janvier 1823, soit six mois après la notification<br />
de l’interdiction.<br />
La Contrée de Sierre adressera le 14 avril<br />
suivant, c’est-à-dire avec 14 jours de retard<br />
sur le délai fixé par le Conseil d’Etat,<br />
six pages de justifications sur le bien-fondé<br />
et l’ancienneté de ce droit de parcours<br />
sur le territoire de la Contrée.<br />
6<br />
Argument avancé: « le droit des propriétaires<br />
du sol de le grever d’un droit de parcours<br />
ou non. Une servitude réelle admise<br />
par le droit des gens et par le droit civil.<br />
Dans la supposition même que le parcours<br />
des vignes soit abusif est préjudiciable<br />
au fond qui est grevé, il est certainement<br />
pas plus odieux que le droit de poser des<br />
poutres sur le mur du voisin ou de lever un<br />
bâtiment sur celui d’un autre ».<br />
Des animaux<br />
dans les vignes<br />
L’interdiction du droit de parcours du bétail<br />
dans les vignes provoque une levée de<br />
boucliers en 1820. Cette pratique relève<br />
de la survie du troupeau dans certaines<br />
communes.<br />
Cochons, brebis et autres moutons foulant<br />
librement le sol des vignes pour y brouter,<br />
l’évocation a de quoi surprendre. Et pourtant,<br />
avant que l’interdiction précitée ne<br />
vienne mettre fin à cette pratique, le parcours<br />
des animaux dans les vignes était<br />
courant, à tel point que l’arrêté souleva un<br />
tollé parmi ses pratiquants.<br />
Afin de remettre cette coutume dans son<br />
contexte, il est bon de garder en mémoire<br />
que toutes les vignes n’étaient pas forcément<br />
contiguës à une autre propriété viticole.<br />
« On convertissait les champs et prés<br />
en vignes, d’où le résultat que ces vignes,<br />
nouvellement plantées, se trouvaient<br />
entièrement enclavées dans les prés de<br />
manière qu’outre ces vignes neuves sujettes<br />
elles-mêmes ci-devant au parcours,<br />
les prés dont elles étaient entourées ne<br />
pouvaient être pâturés sans les vignes, à<br />
moins que celles-ci soient closes, mais,<br />
étant laissées ouvertes, ont par là-même<br />
été abandonnées au parcours » révèle un<br />
document daté du XIXe siècle et émanant<br />
de la Contrée de Sierre.<br />
Pourtant la pratique évoquée ci-dessus<br />
n’est pas le fruit du hasard, elle relève plutôt<br />
d’une coutume, notamment dans les<br />
villages n’ayant pas beaucoup de territoire<br />
à disposition pour faire paître leur bétail. A<br />
l’image de celui de Grimisuat qui n’a »ni<br />
biens communaux où il puisse paître ses<br />
moutons, que sur les propriétés particulières<br />
après les moissons ».<br />
<strong>Le</strong>s moutons de<br />
Grimisuat savent trier<br />
Autre argument avancé: nécessité fait loi,<br />
du moins à Grimisuat qui argue que « l’interdiction<br />
du parcours des vignes après les<br />
vendanges est une privation de garder des<br />
moutons. De plus, les moutons ne mangent<br />
que les herbes qui ne sont d’aucune utilité,<br />
à savoir celles dont le bois n’est pas<br />
mûr. <strong>Le</strong>s moutons font souvent le profit du<br />
propriétaire de la vigne en ce sens qu’il<br />
arrive fréquemment à ceux qui taillent les<br />
ceps que, par défaut de connaissance, ils<br />
laissent les sarments non mûrs et coupent<br />
le beau ».<br />
La fin du parcours<br />
dans les vignes<br />
Mais finalement, le 12 juillet 1821, la Diète<br />
tranche: »La feuille dont la vigne se dépouille<br />
aux approches des frimas, est un<br />
élément et une substance nutritive pour la<br />
saison qui suit, la Diète prononce et déclare<br />
le parcours dans les vignes suspendu ».<br />
<strong>Le</strong> document officiel est très clair en la<br />
matière: »Veuillez, Monsieur le Président,
7<br />
faire connaître cette disposition de la Diète<br />
aux intéressés de votre louable dizain, dont<br />
il résulte que le parcours dans les vignes<br />
doit cesser au moment où cette résolution<br />
de la Diète sera publiée ». Dernier recours<br />
possible pour les parties concernées: saisir<br />
la justice. Si la légitimité du droit de parcours<br />
était établie, « son rachat sera opéré<br />
d’après le mode prescrit par la loi du 29<br />
mai 1809 et alors l’intérêt du capital du<br />
rachat sera taxé ». <strong>Le</strong>s documents étudiés<br />
ne font pas mention d’une suite juridique.<br />
Malgré la législation très claire de 1821,<br />
la Commune de <strong>Le</strong>ns rappelle encore au<br />
début du XXe siècle, dans le point 5 de son<br />
règlement de police, « que le parcours de<br />
tout bétail est interdit durant<br />
toute l’année sur les vignes, les jardins, les<br />
champs et les prairies artificielles ». Cet<br />
arrêté laisse penser que le parcours du<br />
bétail dans les vignes devait encore avoir<br />
quelques partisans.<br />
Qu’en est-il<br />
aujourd’hui?<br />
Si, officiellement le parcours de tout bétail<br />
dans les vignes a été déclaré non autorisé<br />
depuis presque deux cents ans en Valais,<br />
une tendance inverse commence à se faire<br />
montre actuellement dans certains pays<br />
et régions. Cette nouvelle propension est<br />
encouragée par le fait que de plus en plus<br />
de sols de vignobles sont enherbés.<br />
Si les moutons sont actuellement préférés<br />
aux autres ovins, c’est parce que, bien<br />
qu’herbivores, ils ont une alimentation<br />
assez diversifiée et se nourrissent toute la<br />
journée. Il sont ainsi très utiles pour entretenir<br />
les rangs et les abords de parcelles<br />
car ils engloutissent aussi bien les ronces<br />
que les mauvaises herbes. Cette pratique<br />
limite considérablement l’emploi d’engins<br />
mécaniques ainsi que le herbicides qui<br />
peuvent avoir un effet négatif sur le structure<br />
et la fertilité du sol. Petit bémol: les<br />
moutons sont très voraces et peuvent causer<br />
de gros dégâts dans les vignes s’ils<br />
sont mal encadrés ou lâchés au mauvais<br />
moment. En effet, les feuilles et les bourgeons<br />
de vigne sont très attractifs pour les<br />
brebis. Quant au rendement du « travail »<br />
des moutons, il est satisfaisant puisqu’il<br />
faut 15 jours à un troupeau de 20 têtes<br />
pour « tondre » un hectare de vigne.<br />
En Suisse romande, le pâturage des vignes<br />
a aussi ses adeptes. Ainsi le journal « 24<br />
heures » dans une récente édition et sous<br />
la plume de M. Federico Camponovo,<br />
publie une interview de M. Nicolas Pittet,<br />
un vigneron à Villette, qui a toujours rêvé<br />
de voir des moutons dans ses vignes. <strong>Le</strong><br />
vigneron ne se lasse pas du spectacle<br />
de ses moutons qui arpentent désormais<br />
l’une de ses parcelles. « Ils sont de formidables<br />
tondeuses écologiques et des<br />
fertilisants hors pair, et c’est un bonheur<br />
que de les voir trotter dans les allées. Pour<br />
moi qui aurais aimé être à la fois paysan et<br />
vigneron, c’est une forme de décroissance<br />
bienvenue, un retour aux traditions, à la<br />
vraie vie de la vigne ».<br />
Evidemment, comme la plupart des vignerons<br />
ne sont pas propriétaires de bétail et<br />
tout spécialement de moutons, il convient<br />
de trouver un partenaire désireux de<br />
mettre ses bêtes à disposition durant le<br />
repos de la vigne pendant quatre mois soit<br />
dès novembre et avant le débourrement de<br />
la végétation qui intervient généralement<br />
en avril. Cette collaboration vigneron-éleveur<br />
est profitable d’abord au vigneron<br />
puisque la présence des animaux enrichit<br />
le terrain. Elle l’est aussi pour l’éleveur qui<br />
est assuré que ses bêtes sont bien traitées<br />
et nourries.<br />
Quant à l’utilisation de chevaux de trait<br />
dans les vignes qui remonte au XVIe siècle,<br />
elle se justifie du fait que face au poids des<br />
tracteurs et des chenillards, le labour au<br />
cheval, s’il doit être accompli, présente<br />
l’avantage de beaucoup moins comprimer<br />
la terre - qu’il s’agit de désherber et d’aérer<br />
- et de permettre une meilleure irrigation<br />
par l’eau de pluie. La terre devient plus<br />
meuble et les ceps plus vigoureux.<br />
En outre, le cheval représente un investissement<br />
bien moins onéreux que l’achat<br />
d’un tracteur mais le travail avec le cheval<br />
demande du matériel et un équipement<br />
spécifique. <strong>Le</strong> cheval étant un être vivant<br />
et de surcroît très sensible, le vigneron doit<br />
être en permanence sur ses gardes, faute<br />
de quoi le travail avec un équidé peut se<br />
révéler très dangereux.
TUTTI FRUTTI<br />
8<br />
VISION D’AVENIR<br />
L’avenir est en marche et même il se<br />
profile dans les airs et dans le vignoble.<br />
En effet, le Nouvelliste, sous la plume de<br />
Pascal Guex, nous apprend que la start-up<br />
Agrofly, basée à Granges (Valais) pourra,<br />
dès cette année, « appliquer les bons produits,<br />
au bon moment et au bon endroit »<br />
afin d’aider les vignerons et agriculteurs<br />
à accomplir les opérations d’épandage<br />
avec plus de précision, plus de sécurité et<br />
moins de bruit.<br />
<strong>Le</strong> drone utilisé pour l’épandage, a une<br />
envergure de 2,2 mètres et autorise un<br />
usage adapté à tous types de terrains et<br />
offre un accès aux parchets les plus inaccessibles.<br />
En plus, note l’ingénieur responsable<br />
agronome chez Agrofly, le pulvérisateur<br />
est actionné avec une précision<br />
chirurgicale à la faveur de l’environnement<br />
qui ne souffre plus de dérives de produits<br />
pulvérisés massivement.<br />
Consommation<br />
en baisse<br />
Selon l’Office fédéral de l’agriculture, les<br />
statistiques démontrent une baisse de<br />
9,6 millions de litres (-9,7%) pour les vins<br />
suisses. <strong>Le</strong>s vins étrangers, quant à eux,<br />
ont perdu 316’200 litres (-0,2%) pour<br />
s’établir à 164 millions de litres. La part<br />
de marché des vins suisses a ainsi chuté<br />
pour atteindre 35% de l’ensemble de la<br />
consommation de vins. Quant aux exportations,<br />
très modestes par rapport aux<br />
importations, elles se sont élevées à seulement<br />
1,23 millions de litres.<br />
Cette diminution de la consommation résulte<br />
des trois années de vendanges mitigées<br />
de 2013 à 2015 qui n’ont pas permis<br />
de répondre à la demande. <strong>Le</strong>s stocks ont<br />
ainsi régulièrement baissé mais seront<br />
compensés par la récolte abondante de<br />
2016.<br />
Cette édition du «<strong>Chevalier</strong>» vous est offerte par:<br />
Ordre de la Channe > Case postale 1007 > 1951 Sion ><br />
Tél: 027 398 10 81 / 079 569 23 58<br />
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