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JAD 13

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JAZZ, UNE MUSIQUE<br />

nommée plaisir<br />

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Texte et photo : Stéphane de Laage<br />

En janvier dernier, les villes de New Orleans en Louisiane<br />

et Orléans en France ont signé leur pacte de jumelage.<br />

Un acte fort que les deux villes ont à cœur de forger dans le temps.<br />

Durant l’été, la musique sera elle aussi témoin de<br />

cette alliance entre les deux continents. Le jazz sera ainsi à l’honneur<br />

avec Suck Da Head dans les rues de la ville.<br />

« Suck Da Head », un nom qui claque<br />

comme un coup de cymbale, qui résonne<br />

et dont on se souvient longtemps. Il<br />

suffit de voir ses musiciens déambuler<br />

en formation dans les rues pour avoir<br />

envie de bouger, de battre des mains et<br />

de les suivre. Ils sont profs de musique,<br />

musiciens de scène, de festival ou de<br />

salle, et ils ont en commun la passion du<br />

jazz. « On a créé Suck Da Head il y a six<br />

ou sept ans, se souvient Aloïs. A l’origine<br />

quelques intermittents qui voulaient jouer<br />

ensemble, se faire plaisir et partager ».<br />

Depuis, le groupe tourangeau est devenu<br />

une institution, et la quinzaine de copains<br />

travaille chaque semaine un répertoire<br />

directement importé de Louisiane. La<br />

ville de New Orleans, depuis peu jumelée<br />

avec Orléans, garde toujours en elle<br />

cette fougue musicale. « Après le passage<br />

de l’Ouragan Katrina, de New Orleans à<br />

Lafayette en passant par Baton Rouge, la<br />

musique a raisonné plus que jamais ».<br />

Sous l’aile d’un géant<br />

Le jazz est né au milieu du 18 ème siècle.<br />

A l’époque, les propriétaires terriens,<br />

français, hollandais et irlandais, avaient<br />

compris la nécessité d’autoriser leurs<br />

esclaves à jouer de la musique. Une façon<br />

d’éviter les rébellions. « Ainsi est née cette<br />

musique du cœur, poursuit Sylvain, jouée<br />

à l’occasion des anniversaires, mais aussi<br />

des enterrements. L’orchestre était alors<br />

derrière la famille qui ouvrait le cortège.<br />

On parlait alors de formation musicale de<br />

« second line ». C’est en elles que Suck Da<br />

Head cherche aujourd’hui son inspiration.<br />

Le groupe ne manque pas une occasion<br />

de progresser et suivait en novembre<br />

dernier une master class avec le<br />

célébrissime Kirk Joseph, sousaphoniste<br />

fondateur du Dirty dozen brass band.<br />

« Avec lui, on a travaillé le répertoire<br />

traditionnel, une chance exceptionnelle<br />

dans la vie d’un groupe ». Sylvain, le sax<br />

ténor, est lui, allé aux Etats-Unis faire<br />

le bœuf - le jam comme on dit pour le<br />

bluegrass et le jazz - dans les clubs.<br />

La formation sera en déambulation<br />

dans les rues d’Orléans le 7 juillet.<br />

Tendez l’oreille ! n<br />

Magazine <strong>JAD</strong> / 19

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