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JAZZ, UNE MUSIQUE<br />
nommée plaisir<br />
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Texte et photo : Stéphane de Laage<br />
En janvier dernier, les villes de New Orleans en Louisiane<br />
et Orléans en France ont signé leur pacte de jumelage.<br />
Un acte fort que les deux villes ont à cœur de forger dans le temps.<br />
Durant l’été, la musique sera elle aussi témoin de<br />
cette alliance entre les deux continents. Le jazz sera ainsi à l’honneur<br />
avec Suck Da Head dans les rues de la ville.<br />
« Suck Da Head », un nom qui claque<br />
comme un coup de cymbale, qui résonne<br />
et dont on se souvient longtemps. Il<br />
suffit de voir ses musiciens déambuler<br />
en formation dans les rues pour avoir<br />
envie de bouger, de battre des mains et<br />
de les suivre. Ils sont profs de musique,<br />
musiciens de scène, de festival ou de<br />
salle, et ils ont en commun la passion du<br />
jazz. « On a créé Suck Da Head il y a six<br />
ou sept ans, se souvient Aloïs. A l’origine<br />
quelques intermittents qui voulaient jouer<br />
ensemble, se faire plaisir et partager ».<br />
Depuis, le groupe tourangeau est devenu<br />
une institution, et la quinzaine de copains<br />
travaille chaque semaine un répertoire<br />
directement importé de Louisiane. La<br />
ville de New Orleans, depuis peu jumelée<br />
avec Orléans, garde toujours en elle<br />
cette fougue musicale. « Après le passage<br />
de l’Ouragan Katrina, de New Orleans à<br />
Lafayette en passant par Baton Rouge, la<br />
musique a raisonné plus que jamais ».<br />
Sous l’aile d’un géant<br />
Le jazz est né au milieu du 18 ème siècle.<br />
A l’époque, les propriétaires terriens,<br />
français, hollandais et irlandais, avaient<br />
compris la nécessité d’autoriser leurs<br />
esclaves à jouer de la musique. Une façon<br />
d’éviter les rébellions. « Ainsi est née cette<br />
musique du cœur, poursuit Sylvain, jouée<br />
à l’occasion des anniversaires, mais aussi<br />
des enterrements. L’orchestre était alors<br />
derrière la famille qui ouvrait le cortège.<br />
On parlait alors de formation musicale de<br />
« second line ». C’est en elles que Suck Da<br />
Head cherche aujourd’hui son inspiration.<br />
Le groupe ne manque pas une occasion<br />
de progresser et suivait en novembre<br />
dernier une master class avec le<br />
célébrissime Kirk Joseph, sousaphoniste<br />
fondateur du Dirty dozen brass band.<br />
« Avec lui, on a travaillé le répertoire<br />
traditionnel, une chance exceptionnelle<br />
dans la vie d’un groupe ». Sylvain, le sax<br />
ténor, est lui, allé aux Etats-Unis faire<br />
le bœuf - le jam comme on dit pour le<br />
bluegrass et le jazz - dans les clubs.<br />
La formation sera en déambulation<br />
dans les rues d’Orléans le 7 juillet.<br />
Tendez l’oreille ! n<br />
Magazine <strong>JAD</strong> / 19