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MA SOUPE<br />
aux herbes sauvages<br />
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Texte et portrait : Stéphane de Laage<br />
Cet été, Nathalie Deshayes vous apprend à sélectionner<br />
les végétaux comestibles qui poussent sur les bords de Loire.<br />
Promenade au large des duits ligériens ; soupes et tartes garanties.<br />
On se plaint souvent d’avoir perdu le goût des choses<br />
simples. Et ce n’est pas être Bobo que de vouloir les<br />
retrouver. Nos grand-mères savaient reconnaître et<br />
utiliser à bon escient ces herbes délicieuses qui nous<br />
entourent. Cela commence par quelques plantes dont<br />
on fait les soupes. Mais sauriez-vous différencier une<br />
plante comestible d’une plante ordinaire, voire nocive ?<br />
Si comme moi, vous n’êtes pas spécialiste, vous avez<br />
de fortes chances de vous tromper. Les conséquences<br />
sont rarement dramatiques, mais elles peuvent causer<br />
quelques désagréments. Abuser de l’Oxalis, par<br />
exemple, est parait-il mauvais pour les calculs rénaux.<br />
Alors pourquoi ne pas retrouver le plaisir des choses<br />
simples, comme celui d’une soupe d’orties ? C’est<br />
l’idée de Nathalie Deshayes, restauratrice sur les quais<br />
de Loire. Comme l’association de son mari batelier<br />
Bertrand, elle vous fait dire « Merci la Loire », tant les<br />
berges du fleuve sont riches de plantes et de fleurs<br />
magiques.<br />
Sous les pavés… le goût<br />
La rencontre débute sur les quais de Loire. Entre les pavés,<br />
poussent des herbes que l’on arracherait volontiers. Si<br />
vous saviez… Embarquement sur le grand ponton quai<br />
du Chatelet, pour une promenade en Loire. Quelques<br />
clapotis plus tard, la Stern jette les amarres sur une île<br />
ou sur un quai selon le niveau de l’eau et la météo. Tout<br />
le monde débarque et écoute religieusement Nathalie<br />
qui fait des yeux, un premier tour du propriétaire.<br />
Elle découvre sans peine de la menthe sauvage, du<br />
millepertuis et des pissenlits. Il faut dire que son œil<br />
expert a beaucoup bourlingué. « J’ai un temps vécu en<br />
Auvergne, se souvient-elle. Je partageais la découverte<br />
des plantes aromatiques et médicinales avec un groupe<br />
de passionnés. Chaque mois, nous apportions un<br />
plat confectionné avec des plantes sauvages ».<br />
Cette passion ne l’a pas quitté, elle en fait aujourd’hui<br />
profiter les clients de son restaurant et les amateurs<br />
curieux. La réunion d’apprentis tourne vite à la balade<br />
de copains. Nathalie identifie les plantes, en fait une<br />
description et présente leurs vertus médicinales. Ellemême<br />
curieuse de tout, elle partage volontiers ses<br />
conseils de cuisine, « il faut pour cela savoir cueillir les<br />
plantes pour garder les parties vertueuses ». Observer<br />
et comparer pour comprendre. Nathalie vous dira les<br />
dangers de la cigüe, vous apprendra à distinguer le muguet<br />
(toxique) de l’ail des ours, la gentiane de la vératre, et bien<br />
sûr l'alière, idéale pour le beurre d’ail.<br />
Elle ne manquera pas non plus de vous raconter quelques<br />
anecdotes et des légendes. Elle vous présentera la littérature<br />
qu’il faut connaître, comme l’ouvrage de référence sur le<br />
sujet , publié par l’herboriste François Couplan et le chef<br />
cuisinier Marc Veyrat. n<br />
30 / Magazine <strong>JAD</strong>