20 / Magazine <strong>JAD</strong> JAZZ MANOUCHE, et mon cœur balance
-------------------------------------------------- Texte : Stéphane de Laage L’été fait la part belle à la musique manouche. Différentes formations vont jouer ici et là. L’occasion de reparler de ce génie qu’était Django Reinhardt. Rendez-vous : Les Beaux Jours Manouches seront en concert le 28 juillet à 11h sur le quai du Roi. Dr Swing en concert place de Loire le 7 juillet de 15h à 17h et le <strong>13</strong> juillet en ouverture du feu d’artifice à St Pryvé St Mesmin. Reste l’inspiration. On dit volontiers que 90% du répertoire jazz Manouche, dont Django était à l’origine de la création, est construit sur la base d’un jazz américain repris et adapté. « Il savait en effet jouer sur les changements de rythmiques et d’harmoniques, précise Sébastien qui a beaucoup travaillé le sujet. Gershwin ou Cole Porter comptèrent parmi ses principaux inspirateurs ». Certains spécialistes vont jusqu’à dire que le jazz manouche de Django n’est pas créatif en partition mais en interprétation. Sans doute, mais quel résultat ! Une musique inspirante qui fait danser et bouger, une musique souvent pleine de poésie comme le célèbre « clair de lune ». « Rien de surprenant à cela, poursuit encore Sébastien qui définitivement connait tout de la vie de Django. Dans les années 20, il n’a que onze quand il commence à jouer dans les baloches pour faire danser ». Et l’on reconnaissait déjà la signature du gamin. Dans ces bals et les groupes musette qui l’invitent, il joue des valses à trois temps. Certaines qu’il a écrites d’ailleurs, comme « la valse à Django ». C’est incontestablement son génie mélodique qui fera son succès. Django était le seul guitariste capable de jouer six cordes en quarante cases. Il a de très nombreux adeptes aujourd’hui bien sûr, et quelques descendants reconnus comme Bireli Lagrene ou le Rosenberg trio. Daft-punk manouche, il fallait oser… Sébastien, David, Philippe et Patrick se sont rencontrés il y a un an à peine. Ils sont graphiste, instit., industriel et prof de guitare. Désormais, chaque dernier vendredi du mois, ils font le bœuf au Saint Patrick, un pub en haut de la rue de Bourgogne. Ça swing fort ces soirs là… « On a pas vraiment de partoches, admettent-ils, mais une grosse part d’impro. Chacun a son rôle dans le groupe ». Trois guitares et une contrebasse, tout ce qu’il faut pour faire partir la salle en live. « Les Beaux Jours Manouches » puisent largement dans le registre classique du jazz manouche, mais n’hésitent pas non plus à revisiter Daft-Punk ou Stivie Wonder… du grand art. « On prend un plaisir fou à communiquer de l’émotion et de l’énergie à notre public. On peut reprendre « la pompe » manouche sur à peu près tout ». Et ça marche. Les mariages et les séminaires d’entreprises se les arrachent. Il faut dire que pour l’ambiance, pas besoin de forcer le talent, les premières notes sont gagnantes ! Au point qu’ils ont créé une seconde formation pour varier les styles. « Dr Swing », c’est son nom, compte une clarinette, un banjo, une contrebasse et un Dashboard. Le dixieland et le New Orleans sont alors au rendez-vous. n Magazine <strong>JAD</strong> / 21