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Essentiel Prepas septembre 2018

HEADway Advisory édite chaque mois l'Essentiel Prépas, le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales.

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SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N° 19<br />

ÉCONOMIQUES<br />

& COMMERCIALES<br />

DOSSIER<br />

Sigem <strong>2018</strong> :<br />

ça bouge !<br />

ENTRETIENS<br />

Alain Joyeux<br />

(APHEC)<br />

Patrice Houdayer<br />

(Skema BS)<br />

La Burgundy School of Business dont les nouveaux<br />

locaux ont été inaugurés fin 2017<br />

Anne Zuccarelli<br />

(Edhec BS)<br />

BSB INTÈGRE LE TOP 15 SIGEM<br />

DES GRANDES ÉCOLES<br />

DE MANAGEMENT<br />

bsb-education.com


EDITO<br />

Parcoursup :<br />

les prépas ont<br />

(trop) attendu<br />

Trop long, trop compliqué, trop anxiogène, Parcoursup cristallise de nombreuses<br />

critiques pour sa première année. Le Premier ministre, Edouard Philippe, parle<br />

aujourd’hui d’« ajustements indispensables qui ne doivent pas remettre en compte<br />

la faculté pour les étudiants de pouvoir hésiter ». Et d’insister : « Nous avons remplacé<br />

l’intervention du hasard sinon d’une logique algorithmique par une décision<br />

humaine. L’enjeu n’est pas d’affecter mais d’orienter ». Oui mais que la route a été<br />

longue pour les classes préparatoires…<br />

Le suspense de la rentrée. Devant la menace potentielle d’un report de la rentrée<br />

d’une semaine, le gouvernement a pris la saine décision d’avancer d’une semaine<br />

- au 27 août - la clôture des inscriptions sur Parcoursup pour les filières sélectives.<br />

Les classes préparatoires ont ainsi pu avoir une meilleure visibilité sur leurs effectifs<br />

tout en redoutant des désistements le 3 <strong>septembre</strong>. Selon les premières remontées<br />

les candidats reçus ont quasiment tous respecté leur engagement.<br />

Mais que l’été a été long. Une classe préparatoire de très haut niveau, prise d’habitude<br />

d’assaut, a ainsi pu avoir des places libres quand une autre, moins renommée,<br />

pouvait avoir fait carton plein. Certaines ont également dû accepter des dossiers<br />

qu’elles auraient sans doute refusés les années précédentes et il faudra sans doute<br />

à ses élèves cravacher pour atteindre le niveau.<br />

Prendre son temps. Mais pas trop ! Si tout le monde est d’accord pour demander<br />

une refonte du processus, filières sélectives et universités ne sont pas sur la<br />

même longueur d’ondes. Les premières reviendraient bien à la hiérarchisation des<br />

vœux quand les secondes ne veulent pas en entendre parler. Un consensus devrait<br />

au moins s’établir pour réduire la période pendant laquelle les candidats peuvent<br />

conserver des vœux ouverts. « Je n’ai jamais imaginé qu’un instrument aussi<br />

complexe puisse être parfait du premier coup. Il fonctionne mieux que le système<br />

précédent mais il faut se placer dans des logiques d’amélioration continue », insiste<br />

le Premier ministre tout en affirmant vouloir laisser un « temps d’hésitation ». « C’est<br />

très sain. C’est la preuve que le système repose sur la<br />

volonté d’orientation ».<br />

Ce à quoi le président de l’APHEC, Alain Joyeux (lire son<br />

entretien complet dans ce numéro) répond : « On ne choisit<br />

pas son avenir comme un gâteau dans une pâtisserie.<br />

Quand en juillet on est accepté dans une classe préparatoire,<br />

mais aussi dans une filière universitaire, on a accès<br />

à des listes bibliographiques, à des conseils méthodologiques.<br />

Attendre fin août pour choisir c’est donner l’illusion<br />

de la liberté d’attendre ». n<br />

Olivier Rollot<br />

Rédacteur en chef<br />

Sommaire<br />

SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N° 19<br />

Les ESSENTIEL DU MOIS 4 à 7<br />

ENTRETIEN 8-9<br />

« Il faut absolument<br />

fluidifier<br />

le système »<br />

DOSSIER 10 à 13<br />

Sigem <strong>2018</strong> : ça bouge !<br />

ENTRETIEN 14-15<br />

« Skema est une<br />

business school<br />

globale »<br />

ENTRETIEN 16-17<br />

« Nous devons<br />

«enchanter» l’ensemble<br />

du parcours de<br />

nos étudiants »<br />

Une journée consacrée<br />

au continuum le 19 octobre<br />

HEADway Advisory organise le 19 octobre une journée de travail<br />

consacrée au continuum, au sein des locaux d’ESCP Paris et avec<br />

le soutien de l’APHEC et de l’APLCPGE. Professeurs, proviseurs,<br />

directeurs de Grandes écoles et étudiants de ces mêmes écoles<br />

issus de classes préparatoires vont travailler pendant une journée<br />

à définir comment continuer à avancer sur un continuum qui a vu<br />

cet été ses premières illustrations concrètes. n<br />

REPÈRES 18<br />

Enseignement supérieur et recherche :<br />

les chiffres-clés<br />

"L’<strong>Essentiel</strong> du Sup - Prépas" est une publication du groupe<br />

SAS au capital de 30 000 €, RCS 532989902 00046 Paris |<br />

33 rue d’Amsterdam | 75008 Paris |<br />

Directeur de la publication : Sébastien Vivier-Lirimont |<br />

Rédacteur en chef : Olivier Rollot | o.rollot@headway-advisory.com |<br />

Responsable commerciale : Fanny Bole du Chomont |<br />

f.boleduchomont@headway-advisory.com - 01 71 18 22 62 |<br />

Photo de couverture : BSB<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 2 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


PARIS | NANTES | BEIJING | SHENZHEN<br />

PROGRAMME<br />

GRANDE ÉCOLE<br />

6 e 4 e<br />

CLASSEMENT<br />

SIGEM<br />

INSERTION<br />

PROFESSIONNELLE<br />

DEPUIS 17 ANNÉES<br />

CONSÉCUTIVES<br />

« Parce que l’audace s’affirme avec le savoir, nous développons vos expériences,<br />

Parce que le talent s’exprime grâce à la culture, nous multiplions les influences,<br />

Parce que leadership et responsabilité doivent se faire écho, nous visons plus haut.<br />

Notre vocation ? Vous permettre de développer la vôtre ! »<br />

Nicolas ARNAUD<br />

Directeur Audencia Grande École<br />

audencia.com<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 3 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

ELLES/ILS BOUGENT<br />

Sébastien<br />

Chantelot a rejoint<br />

le 1 er <strong>septembre</strong> le<br />

Groupe Sup de Co<br />

La Rochelle en<br />

qualité de<br />

directeur de l’école<br />

de management (La Rochelle<br />

Business School) et directeur<br />

délégué aux affaires académiques<br />

du groupe. Il succède à Oliver<br />

Guyottot parti pour Toulouse BS en<br />

avril <strong>2018</strong>. Sébastien Chantelot était<br />

directeur de l’ESC Pau depuis<br />

août 2015. Titulaire d’un doctorat<br />

en sciences économiques de<br />

l’Université Toulouse Capitole, sur<br />

le thème de l’innovation, de la<br />

créativité, et des territoires,<br />

Sébastien Chantelot a plus de 15 ans<br />

d’expérience dans l’enseignement<br />

supérieur et la recherche en France<br />

et à l’international.<br />

Rémy Challe a<br />

quitté mi-juillet<br />

son poste de dean<br />

de l’INSEEC<br />

Business School<br />

pour se consacrer à<br />

de « nouveaux<br />

projets professionnels ». Depuis le<br />

1 er juillet il était officiellement<br />

supervisé par Isabelle Barth<br />

nommée directrice de l’école.<br />

Arrivé à l’INSEEC il y a près de<br />

15 ans comme professeur de droit<br />

puis coordinateur de la vie<br />

associative, Rémy Challe avait pris<br />

ces dernières années, différentes<br />

responsabilités, avec la direction<br />

des admissions, puis la direction<br />

des programmes MBA INSEEC à<br />

Paris et enfin la direction de la<br />

grande école. On le connaissait<br />

aussi pour ses facéties sur Facebook<br />

ou Linkedin.<br />

→ La direction générale de<br />

l’INSEEC BS est assurée depuis<br />

le 1 er juillet par Isabelle Barth<br />

avec trois directeurs de campus :<br />

Zouhair Benbrahim à Bordeaux,<br />

Gabriel Guallino à Lyon, un<br />

recrutement étant en cours pour le<br />

campus de Paris.<br />

Elisabeth Crépon a<br />

été élue à la tête de<br />

la Commission des<br />

titres d’ingénieurs<br />

(CTI) et y a<br />

succédé à Laurent<br />

Mahieu le 10 juillet<br />

dernier. Directrice de l’ENSTA<br />

ParisTech, vice-présidente de la<br />

Cdefi (poste dont elle a démissionné<br />

pour se consacrer dorénavant à la<br />

CTI), elle a débuté sa carrière à la<br />

Délégation générale pour<br />

l’armement. En 2012, elle prend la<br />

direction de l’ENSTA ParisTech.<br />

emlyon va-t-elle changer de statut ?<br />

HEC ou ESCP Europe vont s’ouvrir<br />

aux investisseurs privés<br />

Dans un entretien à EducPros le président de la Chambre<br />

de commerce et d’industrie Paris-Ile-de-France, Didier<br />

Kling, explique comment il va ouvrir le capital de ses écoles<br />

à des investisseurs privés ou institutionnels. Une nécessité<br />

alors que cinq de ses écoles, les plus prestigieuses (HEC,<br />

Essec, ESCP Europe, l’Esiee et Ferrandi) ne sont pas à<br />

l’équilibre. Mais doivent l’être rapidement puisque la CCI<br />

réduit peu à peu ses subventions : 30 millions d’euros en<br />

2017-<strong>2018</strong>, 20 millions en <strong>2018</strong>-2019, 10 millions en<br />

2019-2020 et rien à l’horizon 2021-2022. Une baisse qui<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 4 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19<br />

Dans un long article consacré à « la révolution libérale du<br />

docteur Belletante » le site Médiacités Lyon explique<br />

comment l’emlyon s’apprête à s’ouvrir à des investisseurs<br />

privés. « Avant de sortir du giron de la Chambre de<br />

commerce et d’industrie ? » s’interroge le site ? En effet<br />

en avril dernier, la Chambre de commerce et d’industrie de<br />

Lyon a voté en assemblée générale, la création d’une<br />

société holding, la « SA Early Makers group », qui a « vocation<br />

à contrôler l’association sur laquelle repose l’EM<br />

Lyon » selon le site. « Les financements publics, CCI<br />

comprises, sont aujourd’hui à bout de souffle. J’ai besoin<br />

d’un actionnariat qui apporte des fonds propres », argumente<br />

Bernard Belletante. n<br />

→ Toujours selon Médiacités, l’école devrait communiquer<br />

à ce sujet en <strong>septembre</strong>.<br />

sera compensée par une augmentation des droits de scolarité<br />

mais surtout par l’ouverture du capital des écoles qui<br />

vont devenir des filiales chapeautées par un « holding d’enseignement<br />

supérieur dont la chambre restera l’actionnaire<br />

majoritaire ».<br />

De plus une « foncière » regroupera les actifs immobiliers<br />

des écoles. Une création importante pour offrir une « rémunération<br />

plus attractive » aux investisseurs alors que Didier<br />

Kling « refuse d’ouvrir le capital à des fonds d’investissement<br />

ou de pension ». n<br />

Neoma BS lance un cycle de conférences<br />

autour des « humanités »<br />

Neoma BS crée dès cette rentrée un nouveau cours<br />

« Humanités et management », conçu en collaboration avec<br />

des professeurs de classes préparatoires, pour renforcer le<br />

continuum avec la prépa. En parallèle et sous l’impulsion<br />

de son président, Michel-Edouard Leclerc, l’école lance un<br />

cycle de conférences autour des « humanités ».<br />

Ouvertes aux étudiants et au grand public, ces conférences<br />

aborderont la thématique de l’utilité sociale des entreprises.<br />

Michel-Edouard Leclerc a lui-même conçu et organisé ces<br />

conférences au cours desquelles interviendront Emmanuel<br />

Faber (P-DG de Danone et co-créateur de l’Action Tank<br />

Entreprise et pauvreté), Gaspard Koenig (philosophe et<br />

directeur du think-tank Génération Libre) ou encore Louis<br />

Gallois (président de la Fédération nationale des associations<br />

d’accueil et de réinsertion sociale, mais aussi du<br />

Conseil de surveillance de PSA). n


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

Une nouvelle campagne de<br />

communication pour HEC<br />

« Tomorrow is Our Business », HEC présente sa nouvelle signature<br />

qui, pour la première fois, précise aussi qu’HEC Paris est une<br />

L’EM Normandie a inauguré<br />

sa « Social Room »<br />

Implanté sur le campus du Havre, ce nouvel espace appelé<br />

l’Hackuarium vise à « accompagner la montée en puissance de<br />

l’EM Normandie sur les réseaux sociaux ». Forte d’une équipe<br />

digitale de cinq experts, l’EM Normandie compte aujourd’hui plus<br />

de 17 000 fans sur Facebook, 8 500 followers sur Twitter, 20 000<br />

abonnés sur LinkedIn et déploie ses actions sur Snapchat,<br />

YouTube et Instagram. Avec son Hackuarium, l’EM entend<br />

renforcer les échanges en live pour développer ses communautés<br />

de candidats, étudiants, diplômés, entreprises, acteurs de<br />

l’enseignement supérieur, médias, etc. et les engager de façon<br />

pérenne. À cet effet l’Hackuarium est équipé de quatre grands<br />

écrans sur lesquels défilent en temps réel les conversations relatives<br />

à l’EM Normandie, son fil Twitter ainsi que des tableaux de<br />

bord d’analyse et de veille. n<br />

business school. La campagne, conçue et réalisée par BETC, qui<br />

accompagne l’école bénévolement depuis 2012 (sa fondatrice,<br />

Mercedes Erra, est une ancienne d’HEC et a présidé<br />

son association des anciens), s’articule autour d’un<br />

film et d’une série de portraits. On retrouve notamment<br />

Emmanuel Faber, le P-DG de Danone, bien sûr<br />

Mercedes Erra, Fidji Simo, vice-présidente de Facebook<br />

ou encore le P-DG de L’Oréal, Jean-Paul Agon.<br />

La campagne s’affichera au deuxième semestre <strong>2018</strong><br />

sur le campus lors d’événements majeurs (Université<br />

d’été du MEDEF, Welcome Day,…), sur les réseaux<br />

sociaux et en 2019 dans les médias internationaux. n<br />

→ Plus d’informations sur<br />

www.tomorrowisourbusiness.com<br />

ICN passe la certification « Engagé RSE »<br />

de l’AFNOR<br />

ICN est la première école de management française à évaluer<br />

la maturité de ses pratiques économiques, sociales, sociétales<br />

et environnementales via la démarche Engagé RSE d’AFNOR<br />

Certification. Après un audit de 4 jours sur l’ensemble des activités<br />

de l’école, l’école a décroché un score de 415 points et se<br />

→ Un fond vert, des caméras professionnelles, des micros et des<br />

projecteurs y sont également installés pour « créer des contenus<br />

qualitatifs » et renforcer l’attrait des posts sur les réseaux<br />

sociaux.<br />

positionne au niveau 2. Le rapport de diagnostic remis à l’issue<br />

de cette évaluation valorise notamment « l’intégration du développement<br />

durable et de la RSE dans l’ensemble des activités<br />

de l’école et en particulier en termes de pédagogie grâce à un<br />

comité DD/RSE motivé et impliqué ». n<br />

Montpellier BS : près de 260 M€ d’impact<br />

économique<br />

Montpellier Business School a renouvelé l’audit BSIS (Business School<br />

Impact System) afin de mesurer l’impact de son activité sur le territoire<br />

local et régional. Son impact financier a été évalué à 251 millions<br />

d’euros sur la métropole de Montpellier et à 258 millions d’euros sur<br />

la région Occitanie, en hausse de 60 % par rapport à 2014. L’impact<br />

sur le développement des entreprises a également significativement<br />

augmenté avec plus de 490 équivalents temps-pleins mis à disposition<br />

du territoire sous la forme de stages et d’alternance sur l’année 2016-<br />

2017. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 5 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19<br />

EN BREF<br />

→→<br />

Que deviennent<br />

les élèves des<br />

lycées français à<br />

l’étranger ?<br />

En 2016, 15 249<br />

lycéens à travers le<br />

monde ont obtenu le<br />

baccalauréat à l’issue<br />

de leurs études au<br />

sein des établissements<br />

du réseau<br />

AEFE (Agence pour<br />

l’enseignement<br />

français à l’étranger),<br />

dont 9457 étudiants<br />

étrangers. Campus<br />

France publie la<br />

première étude de la<br />

mobilité étudiante<br />

des bacheliers<br />

étrangers issus<br />

de ce réseau. En<br />

2016-2017, 55 % de<br />

ces bacheliers<br />

étrangers ont décidé<br />

de poursuivre leurs<br />

études en mobilité<br />

internationale. La<br />

France reste de<br />

loin la destination<br />

privilégiée : 67 %<br />

des bacheliers<br />

étrangers en mobilité<br />

internationale ont<br />

choisi la France cette<br />

année-là. Dans ce<br />

cadre et pour leur<br />

première année<br />

d’études supérieures,<br />

57 % choisissent<br />

l’université, 14 % une<br />

CPGE, 7,5 % une<br />

école d’ingénieurs,<br />

6 % une école de<br />

commerce, 3 % un<br />

IEP et 2 % une école<br />

d’architecture.<br />

→→<br />

L’X et<br />

CentraleSupélec<br />

ont (enfin) trouvé<br />

leur directeur.<br />

Ce fut un processus<br />

particulièrement<br />

laborieux mais<br />

les deux plus<br />

importantes écoles<br />

d’ingénieurs<br />

françaises, l’École<br />

polytechnique et<br />

CentraleSupélec, ont<br />

fini par trouver leur<br />

directeur au cœur<br />

de l’été : Eric Labaye,<br />

associé sénior au sein<br />

du cabinet McKinsey,<br />

a été choisi pour<br />

l’X et l’ancien<br />

directeur de Mines<br />

ParisTech, Romain<br />

Soubeyran, pour<br />

CentraleSupélec.


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

EN BREF<br />

→→<br />

Bac <strong>2018</strong> : les chiffres.<br />

Avec 88,3 % d’admis, le<br />

bac permet cette année à<br />

675 600 candidats de devenir<br />

bacheliers avec un taux de<br />

réussite global en hausse de<br />

0,4 point par rapport à 2017.<br />

Le pourcentage de bacheliers<br />

dans une génération s’élève<br />

ainsi à 79,9 %, composés<br />

de 42,1 % de bacheliers<br />

généraux, 16,3 % de bacheliers<br />

technologiques et 21,5 % de<br />

bacheliers professionnels.<br />

Le taux de réussite dans les<br />

séries générales s’élève à<br />

91,1 % (+0,4 point). Le nombre<br />

de bacheliers généraux atteint<br />

ainsi les 359 100, soit 21 600 de<br />

plus qu’en 2017 :<br />

• Bac ES : 90,3 % (+1,3 point)<br />

• Bac L : 90,7 % (+0,1 point)<br />

• Bac S : 91,8 % (stable)<br />

Le taux de réussite dans les<br />

séries technologiques s’établit<br />

quant à lui à 88,9 %, en baisse<br />

par rapport à 2017 (-1,6 point).<br />

Enfin le taux de ré ussite du<br />

baccalauréat professionnel<br />

s’établit à 82,6 %. Il gagne<br />

1,1 point par rapport à 2017.<br />

→ Lire la note de la DEPP<br />

consacrée au bac <strong>2018</strong><br />

Audencia et Sciences Po Rennes<br />

proposent un double diplôme<br />

Un « top donateur » pour HEC<br />

Décidément rien n’égale la générosité d’un alumni expatrié<br />

aux Etats-Unis. Hubert Joly, président depuis 2012 de l’enseigne<br />

de vente de produits électroniques américaine Best<br />

Buy (le « Darty » américain, 125 000 employés, 40 milliards<br />

de dollars de CA, qu’il a sauvé de la faillite) et diplômé HEC<br />

1981, est la première personne physique à soutenir une<br />

chaire d’HEC. C’est également le premier à le faire sous la<br />

forme d’un don capitalisé (endowment). Une manière de<br />

financer les chaires très répandue aux États-Unis, mais quasi<br />

inconnue en France, qui permet de financer les travaux de la<br />

chaire à perpétuité.<br />

À travers son engagement de 3,8 M€, Hubert Joly souhaite<br />

soutenir la recherche et l’enseignement d’HEC sur la<br />

Après ses doubles diplômes avec Centrale Nantes et l’Ecole<br />

d’architecture, Audencia en lance un nouveau avec Sciences<br />

Po Rennes. Dix étudiants démarreront ce très sélectif double<br />

diplôme en <strong>septembre</strong> <strong>2018</strong>. Les cinq étudiants de Sciences<br />

Po pourront choisir à Audencia le master en management<br />

(programme Grande école) ou l’un des six mastères<br />

spécialisés.<br />

Les étudiants d’Audencia suivront quant à eux, l’un des<br />

sept masters en sciences politiques de l’école rennaise.<br />

Les étudiants de Sciences Po qui choisiront le programme<br />

Grande École suivront à Audencia un semestre de 2 e année<br />

et une majeure de spécialisation au choix qu’ils compléteront<br />

par un semestre d’études à l’étranger. n<br />

thématique du leadership, avec comme axe prioritaire le<br />

« leadership éclairé basé sur le sens, la vision et l’intégrité ».<br />

Le lancement de la Joly Family Endowed Chair In Purposeful<br />

Leadership est une « première étape pour positionner l'école<br />

comme un centre d'excellence mondialement reconnu pour<br />

l'étude et la diffusion de la quête du sens en entreprise »,<br />

estime le directeur général d’HEC, Peter Todd. n<br />

→ Rodolphe Durand, professeur de stratégie à HEC Paris,<br />

fondateur et directeur académique du centre Société & organisation<br />

(SnO, sera le premier professeur titulaire de la chaire.<br />

→ Lire le portrait qu’en a fait Challenges : Hubert Joly, le<br />

Français que les Américains s'arrachent.<br />

Cap sur la philo à l’ISC<br />

L’ISC Paris introduit à la rentrée <strong>2018</strong> un enseignement philosophique dans ses programmes<br />

bachelor et Grande école. Cette discipline sera enseignée par Claude Obadia, professeur<br />

agrégé de philosophie qui animera également une conférence thématique consacrée à « La<br />

mémoire », thème de l’année en classe préparatoire, le 22 <strong>septembre</strong>. n<br />

L’Essec et CentraleSupélec<br />

lancent un incubateur écolo<br />

Gaïa Entrepreneurs est un incubateur qui s’adresse aux entreprises<br />

et associations qui développent un produit ou service<br />

innovant lié aux transitions écologiques.<br />

« Après l’incubateur thématique Paris Biotech Santé (en partenariat<br />

également avec l’Essec), l’incubateur de l’École, la filière<br />

Centrale-Entrepreneurs et la Fabrique, Gaia Entrepreneurs vient<br />

enrichir l’écosystème animé par CentraleSupélec pour accompagner<br />

les start-up sur la voie de la réussite », note Gilles<br />

Gleyze, directeur général délégué de CentraleSupélec. n<br />

Classement des E-MBA :<br />

l’Essec et l’Edhec<br />

s’imposent pour la France<br />

17 e dans le tout dernier Classement des Executive MBA de<br />

The Economist, l’Essec impose son programme co-brandé<br />

avec Mannheim comme le plus côté en France devant deux de<br />

l’Edhec (20 e ) et d’emlyon (50 e ). Tout en haut du classement Yale<br />

s’impose devant UCLA/NUS et Northwestern.<br />

À noter le très bon classement de l’IMD suisse : 5 e . 7 e Said<br />

s’impose au sein de l’Union européenne pré Brexit et l’Iese (13 e )<br />

en post Brexit. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 6 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


L’ESSENTIEL DU MOIS<br />

Classements thématiques de<br />

Shanghai : comment se comportent<br />

les écoles de management françaises<br />

En plus du classement général publié chaque année mi-août<br />

les experts du Classement de Shanghai ont publié fin juillet<br />

la deuxième édition de leurs classements thématiques. Avec<br />

même une première place pour la France pour l’université de<br />

Montpellier en écologie ! Alors que les universités chinoises<br />

confirment leur progression en s’emparant de la première place<br />

dans neuf disciplines, les universités américaines renforcent<br />

encore leur domination en s’affirmant leaders dans 35 disciplines<br />

sur 54 (32 sur les 52 de l’an dernier). Harvard en tête<br />

avec 17 trophées (15 l’an dernier).<br />

Du côté des écoles de management françaises, l’Insead progresse<br />

cette année de deux places dans la recherche en management.<br />

Dans cette même catégorie, HEC Paris se classe dans la fourchette<br />

76-100, l’Essec en 151-200, Grenoble EM et Paris-Dauphine<br />

en 201-300, Skema BS en 301-400, Audencia, Neoma BS<br />

et Rennes SB en 401-500. Des écoles d’ingénieurs sont également<br />

classées dans cette catégorie : CentraleSupélec, l’Ecole<br />

polytechnique et Grenoble INP se placent dans le groupe des<br />

301-400.<br />

En finance HEC Paris est dans le groupe 51-75 et grimpe ainsi<br />

d’un groupe en un an (elle était en 76-100 en 2017) alors que<br />

l’Edhec fait encore mieux en progressant de deux groupes : elle<br />

atteint cette année le groupe 76-100 quand elle était encore<br />

en 151-200 en 2017. L’Insead est également dans ce groupe.<br />

L’Essec dans le groupe des 101-150. La toujours très surprenante<br />

Ipag dans les 151-200.<br />

En administration des affaires l’Insead se classe 48 e alors qu’HEC<br />

se place dans le groupe 101-150, Kedge BS en 151-200,<br />

l’Essec, Grenoble EM, l’Iéseg, Neoma et Skema en 201-300. n<br />

Quelle équipe de France pour une<br />

Coupe du monde de l’enseignement<br />

supérieur ?<br />

C’est un petit exercice sans prétention auquel nous nous<br />

sommes livrés avant la finale de la Coupe du Monde : constituer<br />

ce que seraient des équipes de France de l’enseignement<br />

supérieur si une Coupe du monde les réunissait. Avec Stéphanie<br />

Ouezman, rédactrice en chef d’« Espace prépas », Nicolas Fellus,<br />

directeur de la rédaction de Studyrama, et Wally Bordas, journaliste<br />

au « Figaro Etudiant » (et grand spécialiste du foot) nous<br />

avons joué les Didier Deschamps pour constituer une équipe des<br />

écoles de management dans l’esprit de la vraie équipe de France<br />

et son organisation en 4-3-2-1 (ce que ne reflète malheureusement<br />

pas l’infographie) :<br />

• ENTRAINEUR : Frank Bournois (ESCP Europe)<br />

• Attaquant de pointe : Loïck Roche (Grenoble EM)<br />

• Milieu offensif droit : Bernard Belletante (emlyon)<br />

• Milieu offensif gauche : Isabelle Barth (Inseec BS)<br />

EQUIPE DE FRANCE DES ECOLES DE MANAGEMENT<br />

Loïck Roche<br />

Isabelle Barth<br />

Bernard Belletante Alice Guilhon Delphine Manceau François Bonvalet<br />

Thomas Froehlicher Bruno Neil Emmanuel Métais Jose Milano<br />

Christophe Germain<br />

Entraineur : Frank Bournois (ESCP Europe)<br />

• Milieu central : Alice Guilhon (Skema BS)<br />

• Milieux défensifs : Delphine Manceau (Skema BS) et<br />

François Bonvalet (Toulouse BS)<br />

• Défenseurs : Thomas Froehlicher (Rennes SB), José Milano<br />

(Kedge BS), Bruno Neil (Sup de Co La Rochelle), Emmanuel<br />

Métais (Edhec)<br />

• Gardien de but : Christophe Germain (Audencia)<br />

EN BREF<br />

→→<br />

Plus de<br />

20 000 nouveaux<br />

professeurs recrutés<br />

Les concours<br />

enseignants <strong>2018</strong> ont<br />

permis de recruter<br />

20 120 professeurs<br />

alors qu’au total, plus<br />

de 187 000 personnes<br />

étaient inscrites<br />

à un concours de<br />

recrutement externe :<br />

• 10 797 candidats<br />

ont été admis<br />

aux concours de<br />

recrutement de<br />

professeurs des<br />

écoles (CRPE<br />

externe, externe<br />

spécial et troisième<br />

concours) le taux<br />

de couverture du<br />

premier degré hors<br />

les deux concours<br />

supplémentaires<br />

passant ainsi à 94 %<br />

de postes pourvus.<br />

• 11 783 candidats<br />

ont été admis au<br />

concours dans<br />

le second degré.<br />

En histoiregéographie,<br />

sciences<br />

économiques et<br />

sociales, sciences de<br />

la vie et de la terre,<br />

physique-chimie et<br />

en documentation,<br />

anglais, lettres<br />

modernes, éducation<br />

musicale et chant<br />

choral tous les<br />

postes ouverts sont<br />

pourvus. Restent<br />

déficitaires les<br />

CAPES externes de<br />

lettres classiques<br />

(80 lauréats pour<br />

183 postes), allemand<br />

(151 lauréats pour<br />

275 postes) et de<br />

mathématiques<br />

(1 068 lauréats pour<br />

1 183 postes).<br />

Quels droits de scolarité cette année<br />

dans les écoles de management ?<br />

Dans son étude École de commerce : Combien coûteront mes<br />

études ? le site Diplomeo montre que cette année c’est ESCP<br />

Europe qui est l’école qui revient le plus cher aux étudiants avec<br />

des droits de scolarité qui atteignent les 47 400 € sur trois ans.<br />

Mais avec une hausse de 41 % en quatre ans c’est Skema qui a<br />

le plus progressé. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 7 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

« Il faut<br />

absolument<br />

fluidifier le<br />

système »<br />

La première année de Parcoursup a été tout sauf un long fleuve tranquille et les classes<br />

préparatoires ont poussé un large soupir de soulagement le 3 <strong>septembre</strong> en recevant,<br />

pour la plupart, des promotions aux effectifs comparables aux autres années. Mais il faut<br />

maintenant améliorer l’outil nous explique le président de l’APHEC, Alain Joyeux, tout en<br />

revenant sur la réforme à venir du bac et la mise en œuvre du continuum.<br />

Olivier Rollot : Depuis le 27 août les inscriptions en<br />

classes préparatoires via Parcoursup sont closes. S’il est<br />

encore trop tôt pour établir un bilan définitif du successeur<br />

d’APB, quel regard portez-vous sur cette première<br />

saison ?<br />

Alain Joyeux : Au sein du groupe amont de la Conférence des<br />

Grandes écoles nous avons pu faire le constat que le remplissage<br />

des classes préparatoires a été très disparate au cours de<br />

l’été sans logique apparente tant géographique que de réputation<br />

des lycées. Des lycées comme Aliénor d’Aquitaine à Poitiers ou<br />

Voltaire à Orléans ont rapidement fait le plein d’élèves quand ce<br />

n’était pas le cas encore deux semaines avant la date butoir pour<br />

Paul-Cézanne à Aix-en-Provence ou Henri-Moissan à Meaux.<br />

Il est probable que dans certains établissements, on n’a pas<br />

sélectionné assez de candidats et que, dès début juillet, on avait<br />

épuisé la liste. Dans les lycées où on est descendu beaucoup<br />

plus bas dans la liste des candidats, il va falloir bien estimer en<br />

<strong>septembre</strong> si tous ceux qui ont été admis ont bien le niveau pour<br />

suivre une CPGE.<br />

O. R : C’est surtout la lenteur du dispositif qui focalise<br />

les critiques sur Parcoursup. Les délais ont d’ailleurs été<br />

finalement avancés d’une semaine pour les filières<br />

sélectives…<br />

A. J : Les listes sont restées bloquées jusqu’à la fin août décourageant<br />

souvent des candidats auxquels la plateforme annonçait<br />

des taux de remplissage de 100 % alors qu’en fait cela cumulait<br />

les « oui » définitifs et les « oui avec autre(s) vœu(x) en attente ».<br />

Ils n’avaient en fait pas de vrai repère quant à leur réel degré de<br />

chance d’intégrer telle ou telle filière.<br />

Parcoursup ont bien prévenu de leur choix, 20 à 30 % ont négligé<br />

de le faire en bloquant ainsi des places. On peut dire que cela<br />

s'est bien passé pour les deux tiers des lycées mais que cela a<br />

été plus compliqué pour les autres. Le lundi de la rentrée soulevait<br />

de nombreuses craintes dans des lycées où on n’était pas<br />

absolument certains que tous les « oui » définitifs seraient bien<br />

là. Les premières remontées partielles de situation montrent que<br />

grosso-modo, à 5 % près, les étudiants annoncés par Parcoursup<br />

étaient bien dans les classes. Cependant, je souhaite qu’on ne<br />

ferme pas de classe préparatoire pour les rentrées 2019 et 2020<br />

si leurs effectifs sont anormalement bas vis-à-vis des années<br />

précédentes en raison du « crash test » de Parcoursup.<br />

O. R : Qu’attendez-vous en priorité du ministère de<br />

l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation<br />

comme amélioration de Parcoursup en 2019 ?<br />

A. J : Aujourd’hui le ministère consulte et nous souhaitons<br />

d’abord qu’il réfléchisse à comment faire avancer plus vite le<br />

processus. Peut-être faut-il recourir à un classement des vœux<br />

dès le deuxième tour. Sans revenir à APB, il faut absolument<br />

fluidifier le système pour que l’essentiel du processus soit achevé<br />

fin juillet.<br />

On ne choisit pas son avenir comme un gâteau dans une pâtisserie.<br />

Quand en juillet on est accepté dans une classe préparatoire,<br />

mais aussi dans une filière universitaire, on a accès à<br />

des listes bibliographiques, à des conseils méthodologiques.<br />

Attendre fin août pour choisir, c’est donner l’illusion de la liberté<br />

d’attendre. Mais quel sens cela a-t-il vraiment ? Au contraire, des<br />

choix tardifs peuvent compliquer le passage dans l’enseignement<br />

supérieur en ne laissant pas le temps de s'y préparer. Sans parler<br />

des problèmes que cela pose quand il faut trouver à se loger en<br />

catastrophe.<br />

Résultat : certains « oui » en attente se sont inscrits ailleurs pour<br />

voir si cela se débloquait. Et si 70 à 80 % de ceux qui quittaient >>> suite page 9<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 8 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

>>> suite de la page 8<br />

O. R : Le deuxième grand dossier sur lequel vous allez devoir<br />

travailler est la réforme du lycée et du bac et ses conséquences sur<br />

les classes préparatoires.<br />

A. J : La question c’est le devenir des filières ECS et ECE sans séries au<br />

bac. Parce qu’il faut éviter à tout prix de réduire notre vivier de recrutement.<br />

Il faut que les écoles de commerce puissent toujours attirer de bons élèves<br />

en maths pour alimenter leurs formations en finance comme leurs doubles<br />

diplômes avec des écoles d'ingénieurs. La réforme ne doit pas fragiliser des<br />

disciplines, des postes ou même des classes. La force des classes préparatoires<br />

est de fournir une diversité de profils aux Grandes écoles.<br />

Pour respecter ces impératifs il est souhaitable de conserver deux parcours<br />

en EC. Nous devons aussi bien pouvoir recevoir des élèves qui ont suivi des<br />

parcours plus axés sur les mathématiques et les sciences que ceux qui ont<br />

choisi une priorité aux sciences humaines dans leurs choix de spécialités au<br />

lycée. En cas de fusion des voies ECE et ECS, le risque serait de ne recruter<br />

que des élèves moyens en tout. On risque d’exclure les très bons scientifiques<br />

et pousser les écoles à les recruter sur des concours spécifiques<br />

dans les seules prépas scientifiques. Ce que font déjà l’Edhec et l’emlyon.<br />

Un grand nombre de classes préparatoires économiques et commerciales<br />

disparaîtraient alors très rapidement.<br />

O. R : Un système d’option ou de parcours ne permettrait-il pas de<br />

différencier les classes préparatoires dans un cadre commun ?<br />

A. J : On ne peut pas augmenter le nombre d’heures de cours. Si on cumule,<br />

ce sera au détriment soit des maths, soit de l’économie, etc. On pourrait<br />

effectivement créer des options mais cela aura un coût. Une option c’est deux<br />

professeurs pour le même nombre d’élèves. Et on a vu que cela ne fonctionnait<br />

pas très bien dans les classes préparatoires littéraires. Cela dit, l’APHEC<br />

est prête à étudier tous les schémas dans la mesure où ils ne fragiliseraient<br />

pas la filière, certaines disciplines et les professeurs concernés.<br />

O. R : Il vous reste trois ans pour arriver à une solution.<br />

A. J : Tout cela sera débattu en commission amont de la Conférence des<br />

Grandes écoles sous la coordination de Jean Bastianelli, le proviseur de<br />

Louis-Le-Grand et président de l’APLCGE. Que ce soit dans nos classes<br />

préparatoires ou dans les classes préparatoires scientifiques, nous devons<br />

être au point pour la rentrée 2021. Il faut donc en débattre sérieusement dès<br />

cette année et arriver à faire des propositions consensuelles au ministère.<br />

O. R : Quel impact cela aura-t-il sur les effectifs de professeurs ?<br />

A. J : On voit déjà dans les lycées que l’absence de l’économie dans le<br />

tronc commun pourrait amener les professeurs de sciences économiques et<br />

sociales à être en sous-service. En classe préparatoire cette année, seulement<br />

sept vrais postes ont été mis au mouvement en histoire-géographie sur<br />

270 dossiers retenus par l’inspection générale pour les classes préparatoires<br />

EC et littéraires réunies. Si demain ne serait-ce que deux heures de cours<br />

sont supprimées, des dizaines de collègues vont se retrouver en sous service.<br />

C’est la même chose pour les sciences économiques. Il est impératif de ne<br />

pas négliger la dimension « ressources humaines » dans le schéma qui sera<br />

retenu.<br />

O. R : Parlons du positif. Le continuum classes préparatoires /<br />

Grandes écoles a bien avancé cette année.<br />

A. J : De plus en plus d’écoles réforment voire refondent leur programme<br />

Grande école dans le sens du continuum en y réintroduisant de la philosophie,<br />

de la géopolitique ou encore de l’économie. Cela nous semble très intéressant<br />

pour mieux tuiler le passage de la classe préparatoire à la Grande<br />

école dans un schéma « 2 + 1 + 2 ».<br />

Par ailleurs nous allons faire le bilan à l’automne des périodes d’immersion<br />

en entreprises ou associations. Une quarantaine de lycées l’ont proposé à<br />

leurs élèves de 1 re année en juin dernier. Certains, comme Bergson à Angers,<br />

Bellepierre à La Réunion, Berthollet à Annecy, en proposaient d’ailleurs déjà<br />

avec succès depuis plusieurs années. Nous collecterons les initiatives qui se<br />

présentent avec différentes formules. À Grenoble, le lycée Champollion s'est<br />

par exemple appuyé sur Grenoble EM. Joffre à Montpellier sur des réseaux d’entrepreneurs.<br />

D’autres sur le Rotary ou des syndicats patronaux.<br />

La durée de l’insertion peut également varier : deux semaines à Janson-de-Sailly<br />

pour une semaine à Montpellier au lycée Joffre. Les premiers retours sont très<br />

positifs.<br />

O. R : Qu’en disent vos élèves ?<br />

A. J : Ils parlent de « bouffée d’oxygène ». Au lycée Joffre de Montpellier nous les<br />

avons aussi bien envoyés chez Dell que dans des start-up ou chez Emmaüs. Le<br />

tout par groupes de deux ou trois. Nous leur avons défini une mission à remplir<br />

comme de réaliser un audit interne quant aux aspirations des salariés, organiser<br />

une réunion du conseil d'administration avec toute la logistique voulue ou encore<br />

réaliser de petites études de marché. Dans les Restos du cœur ils ont participé<br />

aux activités, chez Emmaüs ils ont travaillé à rénover l’image de l’association sur<br />

les réseaux sociaux, etc.<br />

Ils ont ensuite remis un rapport d’étonnement de trois pages - non noté - pour<br />

expliquer ce qu’ils ont apprécié et s'ils se voient travailler là plus tard. En 15 à<br />

20 minutes ils l’ont soutenu devant leurs professeurs et le responsable de leur<br />

immersion dans l’entreprise. Beaucoup nous ont alors dit que, jusque-là, ils ne se<br />

croyaient pas capables de travailler en groupes. Ils ont découvert que non seulement<br />

ils en étaient capables mais aussi que c’était plus efficace. Le « travail en<br />

équipe » n’est ainsi plus une notion abstraite pour eux. Ils ont compris l’importance<br />

du facteur humain. À très court terme, cette prise de conscience leur sera<br />

utile pour mieux organiser un travail plus collaboratif en seconde année de CPGE :<br />

tous les professeurs savent que ce sont les classes où les élèves mutualisent<br />

le mieux une partie de leur travail qui ont les meilleurs résultats aux concours.<br />

Nous espérons maintenant que ces périodes d’immersion vont être proposées aux<br />

élèves d’un plus grand nombre de lycées l’année prochaine.<br />

O. R : Au-delà de la meilleure connaissance des entreprises<br />

qu’attendez-vous de ces périodes d’immersion ?<br />

A. J : Les élèves ont besoin de donner un sens à la prépa. De comprendre pourquoi<br />

ils font tous ces efforts. On leur montre que le monde est complexe. Cette<br />

période d’immersion est aussi un élément d’attractivité pour notre formation. Le<br />

faire en fin de première année c’est intéressant car il n’y a pas encore la pression<br />

immédiate du concours. Cela les fait grandir et les motive pour la suite. Donner un<br />

sens concret n’est pas contradictoire avec l’excellence académique et la réussite<br />

aux concours, bien au contraire. Et cela permet également à tous, quel que soit<br />

leur milieu social, d’avoir une expérience de terrain. En effet, il y a une forte inégalité<br />

entre nos élèves : certains ont des réseaux familiaux qui leur permettent de<br />

vivre des expériences de jobs d’été intéressantes et parfois à l’étranger, d’autres<br />

en sont dépourvus. Avec ces immersions, nous remettons modestement un peu<br />

d’égalité.<br />

O. R : Vous parlez attractivité. Comment en donner plus aux classes<br />

préparatoires dans un environnement de plus en plus concurrentiel ?<br />

A. J : Désormais, seule une minorité de très bons bacheliers, convaincus par<br />

leur famille et leur milieu, se satisfait des promesses traditionnelles d’une CPGE :<br />

beaucoup de travail, d’efforts, d’abnégation et un dépassement de soi-même au<br />

service de son ambition. Mais, et c’est regrettable, ces profils ne suffisent plus,<br />

loin s’en faut, à remplir une promotion car ce discours traditionnel ne suffit plus à<br />

convaincre la majorité des bons potentiels, nous le constatons de plus en plus lors<br />

des journées portes ouvertes ou dans les salons de l’enseignement supérieur. Or,<br />

pour continuer à recruter de bons élèves - et pas seulement de très bons - et leur<br />

faire faire un saut qualitatif, il faut déjà les attirer. Nous sommes dans un environnement<br />

concurrentiel en France et certains bons bacheliers n’hésitent plus à partir<br />

à l’étranger.<br />

À ceux qui, dans leur tour d’ivoire, considèreraient que l’excellence académique<br />

des CPGE nous dispenserait de travailler sur notre attractivité, je les invite à<br />

comparer ces deux chiffres donnés le 31 août dernier par le ministère de l’Enseignement<br />

supérieur : à la rentrée <strong>2018</strong>, il y a 1,3 % d’étudiants en plus en France<br />

par rapport à 2017 alors que le nombre d’élèves inscrits en CPGE baisse lui de<br />

0,3 %. Il n’y a pas péril en la demeure, mais l’immobilisme nous serait progressivement<br />

fatal. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 9 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


D O S S I E R<br />

Audencia BS (ici la conférence de rentrée) fait partie des trois écoles<br />

qui ne recrutent que des élèves issus de prépas en première année<br />

© Audencia BS<br />

Sigem <strong>2018</strong> : ça bouge !<br />

Le Sigem a livré ses résultats le 20 juillet. Une fois n’est pas coutume,<br />

ils comportent leur part d’évolutions. Notre analyse.<br />

out s’est encore bien déroulé cette année avec très exac-<br />

95,9 % des places pourvues et, côté candidats,<br />

«Ttement<br />

96,4 % affectés dans leur vœu 1 ou 2 », se félicite le président<br />

du Sigem, Jean-Christophe Hauguel, qui voit dans le Sigem « un<br />

système dont beaucoup devraient s’inspirer alors que les incertitudes<br />

sont partout ». Et même si la transparence qu’induit son<br />

fonctionnement peu « parfois géner ». Comme l’année dernière,<br />

ce sont huit écoles qui n’ont pas fait le plein. Si six sont les<br />

mêmes, l’EM Normandie et l’ESC Pau ont quitté la zone difficile<br />

où sont entrées l’ICN et surtout Toulouse BS. Une école qui a<br />

toujours eu à se « matcher » avec beaucoup d’autres : Audencia<br />

et Grenoble qui la précèdent classiquement quand Kedge,<br />

Neoma et Skema étaient ses challengers. « Un véritable effet de<br />

ciseaux », commente Jean-Christophe Hauguel.<br />

: Celles qui progressent et les autres<br />

Affichant la plus forte progression Burgundy SB a affecté les trente<br />

places supplémentaires qu’elle offrait cette année, emlyon, Institut<br />

Mines Télécom BS et l’Edhec leurs vingt places supplémentaires,<br />

ESCP Europe quinze, Audencia et Montpellier BS dix, EM<br />

Strasbourg, Rennes SB et l’Essec cinq, etc. Après un petit « coup<br />

de mou » en 2017 (65 affectés pour 80 places) l’EM Normandie<br />

refait le plein cette année avec 80 inscrits. Même bon résultat<br />

du côté de l’ESC La Rochelle à laquelle il manquait deux élèves<br />

l’année dernière. Enfin certes avec 30 places de moins (70 contre<br />

100) l’ESC Pau fait le plein (et progresse même de cinq admis).<br />

Comme l’année dernière, huit écoles n’ont pas affecté toutes<br />

leurs places (plus HEC qui ne le fait jamais faute de « marge de<br />

sécurité » et voit cette année six élèves l’abandonner pour l’Essec<br />

et un pour l’Ensae ParisTech). Dans ce cadre Toulouse BS porte<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 10 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19<br />

une part majeure, l’ICN étant la deuxième école en souffrance du<br />

« top 15 ». Un peu derrière l’Inseec est loin de faire le plein. Si<br />

l’ISC ne le fait pas non plus, elle n’en progresse pas moins. Pas<br />

de mieux au contraire pour l’ISG qui continue à baisser. Quant à<br />

la South Champagne School of Business (SCSB) elle obtient exactement<br />

le même score que l’ESC Troyes en 2017. Enfin, pas plus<br />

que l’année dernière, les deux ex-FBS, l’ESC Clermont et Brest<br />

BS, n’ont affecté toutes leurs places. Mais elles progressent !<br />

: L’analyse école par école<br />

Burgundy BS ou Neoma BS qui rient, Toulouse BS ou l’Inseec<br />

BS qui pleurent, après des années relativement étales le classement<br />

Sigem <strong>2018</strong> est marqué par de vraies évolutions. Qui en<br />

appellent sûrement d’autres dans les années à venir…<br />

Les leaders. Douze écoles composent ce premier groupe<br />

d’écoles habituées à recruter les meilleurs préparationnaires.<br />

• Audencia persiste et signe. Après l’alerte du concours 2016<br />

qui avait vu Grenoble EM revenir dans sa roue, Audencia creuse<br />

depuis l’écart sur sa consœur rhône-alpine en signant cette<br />

année une assez large victoire : 341 préparationnaires l’ont<br />

choisie contre 144 qui ont finalement préféré Grenoble EM (elle<br />

ne s’imposait que sur un score de 258 à 220 en 2017). Celle<br />

qui reste l’une des rares écoles à ne recruter que des élèves<br />

issus de classes préparatoires en première année (dix de plus<br />

cette année) se classe ainsi dans la top 6 pour la dix-septième<br />

année consécutive. Un excellent résultat pour son nouveau<br />

directeur, Christophe Germain.<br />

• Edhec BS se maintient. Très bon « Classement de Shanghai<br />

» en finance ou pas (elle atteint cette année le groupe<br />

>>> suite page 11


suite de la page 10<br />

76-100 quand elle était<br />

encore en 151-200 en<br />

2017), l’Edhec n’en perd<br />

pas moins toujours largement<br />

son match contre<br />

emlyon cette année : seulement<br />

46 reçus à emlyon ont<br />

préféré l’Edhec quand pas<br />

moins de 360 candidats ont<br />

fait le choix contraire (des<br />

motifs de se réjouir quand<br />

même pour l’Edhec : en<br />

2017 ils étaient 41 à avoir<br />

préféré l’Edhec à l’emlyon et<br />

seulement 11 en 2016). Et<br />

les vingt places supplémentaires<br />

qu’elle proposait cette<br />

année ont bien évidemment<br />

trouvé preneur. Un bon vrai<br />

premier cru pour son directeur<br />

général depuis un an,<br />

Emmanuel Métais.<br />

• emlyon recrute toujours<br />

plus. Avec 150 places de<br />

plus proposées aux élèves<br />

de classes préparatoires<br />

depuis 2011 (dont vingt<br />

encore cette année), emlyon<br />

est, avec Rennes SB, l’école<br />

dont les effectifs issus de<br />

prépas ont le plus augmenté<br />

depuis 2011. Le projet<br />

stratégique porté par son<br />

directeur, Bernard Belletante,<br />

comme la perspective d’un<br />

déménagement prochain au<br />

centre de Lyon convainquent<br />

chaque année plus d’élèves<br />

de la rejoindre.<br />

• ESCP Europe se réaffirme. En ouvrant pour la première fois<br />

depuis longtemps des places supplémentaires (15 de plus),<br />

ESCP Europe affirmait de nouveau tout son intérêt pour les<br />

classes préparatoires après avoir surtout fait parler d’elle ces<br />

dernières années en ouvrant un bachelor. Sans surprise elle fait<br />

le plein. En pointe sur le continuum prépas / grandes écoles,<br />

son directeur Frank Bournois, inscrit ainsi son école dans une<br />

perspective de croissance sur ce segment alors qu’elle vient<br />

D O S S I E R<br />

TABLEAU RÉCAPITULATIF PAR ÉCOLE Classés Ayant<br />

Rang<br />

Nombre Marge de<br />

ÉCOLE Candidats Admissibles dont<br />

Classés<br />

liste exprimé<br />

Ayant<br />

Affectés dernier<br />

Rang de places sécurité<br />

complémentaire des vœux<br />

affecté Nombre Marge de<br />

ÉCOLE Candidats Admissibles dont liste exprimé Affectés dernier<br />

AUDENCIA Business School 8 217 3 281 2 300 1 936 485 1822 de places<br />

complémentaire<br />

480 sécurité<br />

des vœux<br />

affecté<br />

5<br />

BREST AUDENCIA Business Business School School 18 618 217 13 448 281 2 162 300 1 936 50 485 11 1822 162 480 30 5<br />

BSB BREST Burgundy Business School School of Business 31 095 618 21 472 448 1 162 304 1 102 50 255 11 1001 162 250 30 5<br />

École BSB Burgundy de Management School de of Business Normandie 3 081 095 2 452 472 1 637 304 1 462 102 255 80 1001 636 250 80 5<br />

École Spéciale de Management Militaire de de Normandie SAINT-CYR 3 197 081 2 101 452 637 51 462 48 39 80 636 42 39 80 05<br />

EDHEC École Spéciale Business Militaire School de SAINT-CYR 7 197 269 2 101 503 1 861 51 1 661 48 525 39 1449 42 520 39 50<br />

EM EDHEC Strasbourg Business Business School School 57 990 269 42 606 503 21 024 861 1 493 661 260 525 1694 1449 255 520 5<br />

emlyon EM Strasbourg business Business school School 75 287 990 24 143 606 12 566 024 1 433 493 525 260 1279 1694 520 255 5<br />

ENS emlyon Paris-Saclay business school 7 937 287 2 335 143 21 1 566 (+1*) 21 1 433 (+1*) 525 3 1279 19 520 8 05<br />

ENSAE Paris-Saclay ParisTech 530 937 197 335 21 (+1*) 88 21 (+1*) 85 12 3 66 19 12 8 0<br />

ESC ENSAE La ParisTech Rochelle 3 530 081 2 197 366 683 88 588 85 110 12 592 66 105 12 50<br />

ESCP La Europe Rochelle 53 999 081 12 360 366 1 683 027 977 588 375 110 966 592 370 105 5<br />

ESSEC ESCP Europe Business School 5 775 999 1 893 360 1 750 027 731 977 400 375 688 966 395 370 5<br />

GRENOBLE ESSEC Business École School de Management 75 839 775 3 893 412 2 750 489 1 731 982 495 400 2267 688 490 395 5<br />

Groupe GRENOBLE ESC École CLERMONT de Management 37 081 839 23 697 412 2 409 489 1 308 982 495 36 2267 405 490 60 5<br />

Groupe ESC PAU CLERMONT 23 018 081 12 819 697 369 409 252 308 75 36 356 405 70 60 5<br />

HEC Groupe Paris ESC PAU 52 151 018 1 741 819 382 369 380 252 373 75 382 356 380 70 05<br />

ICN HEC Business Paris School 25 760 151 2 741 417 1 382 045 809 380 244 373 1044 382 265 380 50<br />

IMT ICN Business - Télécom School école de management 2 709 760 12 830 417 1 808 045 609 809 155 244 1044 595 150 265 5<br />

INSEEC IMT - Télécom Business école School de management 2 575 709 21 155 830 1 808 196 815 609 151 155 1193 595 270 150 5<br />

ISC INSEEC PARIS Business Business School School 32 081 575 2 714 155 1 866 196 602 815 111 151 1193 866 150 270 5<br />

ISG ISC PARIS International Business Business School School 13 761 081 12 488 714 317 866 211 602 111 22 316 866 150 70 5<br />

KEDGE ISG International Business Business School School 71 743 761 51 252 488 3 317 191 2 211 426 575 22 2749 316 570 5<br />

KEDGE Business School BEL-B/L 7 511 743 5 465 252 3 234 191 2 155 426 575 30 2749 181 570 30 05<br />

Montpellier KEDGE Business Business School School BEL-B/L 5 511 990 3 465 835 2 234 108 1 155 560 265 30 1597 181 260 30 50<br />

NEOMA Montpellier Business Business School School 75 743 990 43 434 835 2 560 108 21 148 560 694 265 2032 1597 690 260 45<br />

NEOMA Business School BEL-B/L 7 511 743 4 437 434 2 222 560 2 169 148 694 76 2032 213 690 75 14<br />

RENNES NEOMA Business School of School Business BEL-B/L 5 511 990 3 437 625 2 222 138 1 169 660 310 76 1739 213 305 75 51<br />

SKEMA RENNES Business School of School Business 75 626 990 43 307 625 2 823 138 21 341 660 535 310 1675 1739 530 305 5<br />

SOUTH SKEMA CHAMPAGNE Business School BUSINESS SCHOOL (ex ESC Troyes) 37 081 626 24 736 307 2 426 823 2 262 341 535 24 1675 423 530 55 5<br />

TOULOUSE SOUTH CHAMPAGNE Business BUSINESS School SCHOOL (ex ESC Troyes) 73 206 081 32 102 736 1 426 976 1 262 553 323 24 1969<br />

423<br />

415 55 05<br />

Total TOULOUSE colonne Business School<br />

130 7 452 206 71 3 623 102 36 1 033 976 28 1 830 553 7 323 574 1969 7 415 899 120 0<br />

Candidat<br />

Total colonne<br />

BCE & ECRICOME<br />

130<br />

10 799<br />

452 71<br />

9 821<br />

623 36<br />

8 953<br />

033 28<br />

7 913<br />

830<br />

7 574 7 899 120<br />

Candidat BCE & ECRICOME 10 799 9 821 8 953 7 913<br />

* plus candidat non fonctionarisable<br />

* plus candidat non fonctionarisable<br />

SIGEM <strong>2018</strong><br />

TABLEAU RÉCAPITULATIF SIGEM <strong>2018</strong> PAR ÉCOLE<br />

d’adopter le statut d’EESC (établissement d’enseignement<br />

supérieur consulaire).<br />

• Essec BS négocie la transition. Le départ de Jean-Michel<br />

Blanquer pour le ministère de l’Education a-t-il joué un rôle ? En<br />

tout cas l’Essec voit le mouvement, qui lui permettait de grignoter<br />

chaque année sous sa direction quelques élèves à HEC, arrêté<br />

net. Son nouveau directeur, Vincenzo Esposito Vinzi, doit maintenant<br />

affirmer sa stratégie pour relancer la mécanique.<br />

• Grenoble EM ne franchit pas le cap. C’était le match le plus<br />

regardé depuis des années et non,<br />

>>> suite page 12<br />

La mauvaise année de Toulouse BS<br />

→→<br />

53<br />

53 places supplémentaires<br />

étaient proposées cette<br />

année aux élèves de prépas<br />

pour seulement 25 élèves<br />

de plus ayant « exprimé un<br />

vœu » (7 913 cette année).<br />

En tout ce sont 7574 élèves<br />

qui sont affectés contre 7540<br />

en 2017.<br />

Ce qui marque le plus les esprits cette<br />

année c’est le brusque décrochage de<br />

Toulouse BS : seulement 323 affectés pour<br />

415 places. « Nous avions pris la décision<br />

de maintenir une barre d’admissibilité<br />

assez élevée en sachant que cela<br />

provoquerait une tension mais pas de cette<br />

ampleur », explique le directeur général<br />

de Toulouse BS, François Bonvalet, qui<br />

entendait bien « préserver l’excellence<br />

académique de l’école ».<br />

Autre constat du côté de TBS : « Une<br />

certaine absence médiatique quand<br />

d’autres, Neoma et Skema, ont été très<br />

présentes ». Toulouse BS travaille en<br />

effet depuis plusieurs mois avec toutes<br />

ses équipes pour réaliser un nouveau<br />

plan stratégique. Mais ne pouvait rien<br />

communiquer avant octobre prochain.<br />

François Bonvalet pointe également<br />

une organisation des concours un peu<br />

trop « classique » : « D’autres écoles<br />

sont sûrement meilleures dans<br />

l’organisation des oraux d’admission.<br />

Nous sommes restés une école où le jury<br />

est au centre. Nous ne faisons pas un<br />

"acte de vente" alors que le marché est<br />

hyper concurrentiel ».<br />

Dernière explication, et pas la moindre,<br />

plus qu’aucune autre école, vu son<br />

enclavement géographique, Toulouse BS<br />

a subi des annulations de candidats suite<br />

aux grèves d’Air France et de la SNCF.<br />

Il reste maintenant à rebondir. « Nous<br />

nous mettrons à la rentrée en ordre de<br />

marche pour être en concurrence frontale<br />

avec Audencia et Grenoble EM », promet<br />

François Bonvalet. n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 11 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


École<br />

>>> suite de la page 11<br />

D O S S I E R<br />

décidément, Grenoble EM ne parvient pas à détrôner Audencia<br />

de son inamovible sixième place du « classement Sigem ».<br />

L’école nantaise recreuse même l’écart depuis deux ans. La<br />

tribune Grandes écoles faut-il supprimer les classes préparatoires<br />

? publiée fort peu à propos le 27 juin par un professeur<br />

de GEM et qui a provoqué une bronca au sein des prépas,<br />

a-t-elle joué un rôle ? Quoi qu’il en soit le directeur du groupe,<br />

Loïck Roche, et de la Grande école, Jean-François Fiorina, n’en<br />

ont pas moins encore de la marge sur leurs suivants.<br />

• HEC Paris encore plus leader. Après plusieurs années de<br />

progression, l’Essec ne grignote plus la domination d’HEC.<br />

Cette année ce sont six étudiants reçus dans les deux écoles<br />

qui l’ont finalement choisie après sept en 2017, cinq en 2016,<br />

un seul en 2015 et aucun en 2014. Un reçu à HEC a également<br />

préféré l’Ensae ParisTech. De de quoi conforter le directeur<br />

de son programme Grande école, Eloic Peyrache, dans sa<br />

stratégie « tout pour la prépa » et son choix de leur ouvrir 20<br />

places supplémentaires en 2019.<br />

• Kedge BS : une année de transition. Avec pas moins de<br />

575 élèves recrutés cette année (pas de hausse cette année),<br />

Kedge BS est l’un des deux « poids lourds » en termes de<br />

recrutement avec son partenaire au sein du concours Ecricome<br />

Neoma. Un « paquebot » que son directeur, José Milano, et son<br />

nouveau président, Stanislas de Bentzmann, ont décidé de faire<br />

évoluer en formant à partir de la prochaine rentrée des managers<br />

capables de diriger des projets technologiques. 2017 était<br />

donc une année de transition.<br />

• Neoma BS championne <strong>2018</strong>. En gagnant ses matchs contre<br />

ses trois grands compétiteurs que sont Toulouse BS (169 contre<br />

135), Skema (198 à 171) et Kedge (587 à 84), Neoma BS est la<br />

grande triomphatrice de l’année. Une véritable entrée en fanfare<br />

pour sa directrice depuis un an, Delphine Manceau, et la directrice<br />

du programme Grande école, Sylvie Jean. Sans oublier le<br />

nouveau président particulièrement médiatique qu’est Michel-<br />

Edouard Leclerc. Le tout en augmentant sa barre d’inscription et<br />

en recrutant le plus grand nombre d’élèves des deux concours :<br />

694 cette année comme en 2017. De quoi être couronnée<br />

championne <strong>2018</strong>. Mais gare à la montée de Skema BS…<br />

Affectés<br />

AUDENCIA Business School<br />

BREST Business School<br />

BSB Burgundy School of Business<br />

SIGEM <strong>2018</strong><br />

TABLEAU DES RECOUPEMENTS PAR ÉCOLE<br />

École de Management de Normandie<br />

École Spéciale Militaire de SAINT-CYR<br />

EDHEC Business School<br />

EM Strasbourg Business School<br />

emlyon business school<br />

ENS Paris-Saclay<br />

ENSAE ParisTech<br />

ESC La Rochelle<br />

ESCP Europe<br />

ESSEC Business School<br />

GRENOBLE École de Management<br />

Groupe ESC CLERMONT<br />

• Rennes School of Business à un palier. Si Rennes SB se<br />

maintient dans le premier groupe d’écoles elle ne s’en éloigne<br />

pas moins de Kedge BS alors que l’Institut Mines Télécom BS et<br />

Montpellier BS se rapprochent. Lié par un système d’inscription<br />

commune à Montpellier BS et l’EM Strasbourg, Rennes SB l’emporte<br />

largement sur elles deux : contre Montpellier BS, Rennes<br />

SB l’emporte par 169 contre 58 et encore plus ce à l’EM Strasbourg<br />

: 207 contre 22. Après avoir fait passer ses effectifs issus<br />

de prépas de 220 en 2011 à 310 cette année (cinq de plus)<br />

Rennes SB arrive sans doute à un pallier que son nouveau directeur,<br />

Thomas Froehlicher, va s’employer à lui faire franchir.<br />

• SKEMA Business School toujours plus proche du<br />

Nirvana. Si Neoma continue à l’emporter face à Skema l’écart<br />

se rétrécit avec 198 élèves qui ont choisi la première contre<br />

171 la seconde (ils étaient 240 contre 167 en 2017 et 312<br />

à 158 en 2016). Après avoir terrassé Toulouse BS cette année<br />

son objectif de dépasser Neoma BS en 2019 semble maintenant<br />

accessible. Une consécration qu’attendent sa directrice,<br />

Alice Guilhon, et le directeur du programme Grande école,<br />

Patrice Houdayer (lire son entretien dans ce numéro).<br />

• Sale temps pour Toulouse Business School. Si on<br />

recherche des explications plausibles du côté de TBS (lire l’encadré)<br />

c’est un sentiment d’incompréhension – voire de stupéfaction<br />

– qui prévaut devant les 92 places non pourvues cette<br />

année par l’école. Son directeur, François Bonvalet, promet des<br />

nouveautés et une nouvelle stratégie pour 2019. De quoi lui<br />

faire retrouver sa place ?<br />

Les poursuivantes. Elles rêvent d’intégrer un jour le top des<br />

écoles et connaissent cette année des destins divers. Ce sont les<br />

« poursuivantes »…<br />

• Jusqu’où ira Burgundy SB ? Il y a eu les années Rennes SB,<br />

il y a maintenant les années Burgundy SB. À l’image de son<br />

homologue bretonne, Burgundy SB progresse largement encore<br />

cette année. D’abord en affectant plus de 30 places supplémentaires<br />

(après déjà 40 de plus en 2017), ensuite en gagnant<br />

son match contre l’EM Strasbourg. Cette année ce sont en effet<br />

seulement 80 candidats qui ont préféré >>> suite page 13<br />

AUDENCIA Business School 485 485 3 11 5 22 15 5 1 341 1 8 7 2 213 19 30 235 25 73 184 6 328<br />

BREST Business School 11 11 4 2 1<br />

BSB Burgundy School of Business 255 1 7 255 66 135 63 1 38 27 37 117 97 65 15 20 1 48 2 1 23 5 26 1<br />

École de Management de Normandie 80 4 10 80 11 29 28 10 27 26 28 54 19 1 1<br />

École Spéciale Militaire de SAINT-CYR 39 2 39 1 1 4 1 1 1 1 2 2 2 6<br />

EDHEC Business School 525 403 1 1 525 4 46 1 1 459 1 1 1 113 3 146 24 131 3 226<br />

EM Strasbourg Business School 260 11 80 61 260 66 24 10 33 91 87 49 13 15 2 45 3 2 22 1 31 1<br />

emlyon business school 525 381 5 1 360 2 525 5 414 1 4 3 77 1 4 98 1 5 103 164<br />

ENS Paris-Saclay 3 2 2 3 2 1 1<br />

ENSAE ParisTech 12 5 3 4 12 3 1 5 1 1 1<br />

ESC La Rochelle 110 1 23 48 24 110 30 30 16 28 59 44 9 4 1 10 5 1 4<br />

ESCP Europe 375 144 1 197 1 232 6 375 6 149 1 8 3 20 3 1 14 28<br />

ESSEC Business School 400 90 1 176 238 6 19 250 400 118 6 1 1 4 14 1 5 9<br />

GRENOBLE École de Management 495 133 6 2 1 4 11 2 495 1 1 7 264 10 36 236 13 81 209 5 361<br />

Groupe ESC CLERMONT 36 2 1 5 1 5 36 7 18 7 15 16 5 1<br />

Groupe ESC PAU 75 13 3 9 2 7 9 75 10 5 15 9 4 1 2 1<br />

SOUTH CHAMPAGNE BUSINESS SCHOOL (ex ESC Troyes) 24 1 2 5 4 24 3 6 9 1<br />

HEC Paris 373 27 86 178 10 28 323 277 33 373 2 2 2 2<br />

ICN Business School 244 15 29 49 34 31 48 24 71 244 103 91 48 4 9 6 11<br />

INSEEC Business School 151 6 15 38 10 25 45 30 31 51 151 70 34 11 2<br />

ISC PARIS Business School 111 6 12 24 4 12 28 19 34 35 51 111 36 1 2 7<br />

ISG International Business School 22 3 3 5 4 5 2 10 13 22 1<br />

KEDGE Business School 575 12 104 43 217 45 14 16 19 75 119 40 18 575 258 84 222 40 70 27<br />

KEDGE Business School BEL-B/L 30 1 2 5 1 1 4 4 4 2 30 5 20 5 3 1 4<br />

Montpellier Business School 265 3 80 34 162 56 1 31 21 27 57 83 51 9 24 265 4 2 58 4 33 1<br />

NEOMA Business School 694 6 5 70 16 165 19 24 7 9 7 35 38 19 8 587 244 694 312 198 64 169<br />

NEOMA Business School BEL-B/L 76 10 7 16 3 1 7 11 6 1 57 13 76 19 9 6 8<br />

RENNES School of Business 310 1 22 97 42 1 207 44 1 11 14 12 74 71 42 8 43 2 169 8 2 310 8 50 4<br />

SKEMA Business School 535 7 9 60 19 168 24 20 4 8 8 36 45 22 4 318 10 190 171 12 291 535 56 138<br />

IMT - Télécom école de management 155 5 52 25 70 20 9 6 7 37 68 55 19 15 33 3 1 22 2 155 5<br />

TOULOUSE Business School 323 6 1 27 6 1 37 10 27 2 6 2 14 19 7 3 197 8 93 135 13 124 95 21 323<br />

Total affectés 7 574 1 691 140 953 588 41 1 378 1 562 1 236 20 66 571 959 684 2 090 374 328 389 380 964 1 101 780 280 2 487 145 1 473 1 858 171 1 611 1 548 550 1 806<br />

Non Affectés / Démissionnaires 1 074 131 22 48 48 1 71 132 43 -1 0 21 7 4 177 31 28 34 2 80 92 86 36 262 36 124 174 42 128 127 45 163<br />

Ont intégré ou auraient pu intégrer 8 648 1822 162 1001 636 42 1449 1694 1279 19 66 592 966 688 2267 405 356 423 382 1044 1193 866 316 2749 181 1597 2032 213 1739 1675 595 1969<br />

Groupe ESC PAU<br />

SOUTH CHAMPAGNE BUSINESS<br />

SCHOOL (ex ESC Troyes)<br />

HEC Paris<br />

ICN Business School<br />

INSEEC Business School<br />

ISC PARIS Business School<br />

ISG International Business School<br />

KEDGE Business School<br />

KEDGE Business School BEL-B/L<br />

Montpellier Business School<br />

NEOMA Business School<br />

NEOMA Business School BEL-B/L<br />

RENNES School of Business<br />

SKEMA Business School<br />

IMT - Télécom école de management<br />

TOULOUSE Business School<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 12 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


D O S S I E R<br />

>>> suite de la page 12<br />

se rendre à l’EM Strasbourg qu’à BSB contre 135 qui ont fait<br />

le choix contraire. En 2017 c’étaient 94 élèves reçus à BSB qui<br />

avaient préféré l’EM pour 80 de l’EM qui avaient finalement<br />

choisi BSB. Une vraie revanche pour une école qui avait été<br />

exclue de sa grappe par l’EM Strasbourg en 2012. Une vraie<br />

reconnaissance pour la stratégie mise en œuvre par son directeur,<br />

Stéphan Bourcieu, depuis 2006.<br />

• L’EM Normandie refait le plein. Alors que le Sigem 2017<br />

avait été vécu difficilement (65 affectés pour 80 places) l’EM<br />

Normandie refait le plein cette année avec 80 inscrits. La stratégie<br />

« multisites » (Caen, Le Havre, Oxford, Paris et maintenant<br />

l’Irlande) de son directeur, Jean-Guy Bernard, a convaincu.<br />

• L’EM Strasbourg se fait dépasser. Si elle progresse en recrutant<br />

cinq élèves de plus l’EM Strasbourg n’en souffre pas moins<br />

la comparaison avec une Burgundy SB qu’elle regarda longtemps<br />

de haut et qui lui vole cette année la politesse. À charge<br />

maintenant pour son nouveau directeur, Herbert Castéran, d’aller<br />

chercher une accréditation Equis qui lui manque pour se battre à<br />

armes égales avec sa concurrente bourguignonne.<br />

• Relooking réussi pour l’Institut Mines-Télécom BS. Il<br />

est toujours un peu aléatoire de changer de nom pendant la<br />

période des concours. Rebaptisée en mai Institut Mines-Télécom<br />

BS l’ex Télécom EM n’en réussit pas moins à recruter<br />

vingt élèves de plus. Son directeur, Denis Guibard, va ainsi<br />

pouvoir recevoir des promotions de 155 élèves issus de prépas.<br />

Une belle progression mais qui la laisse toujours à près d’une<br />

centaine de places de l’ICN et tout juste devant l’Inseec en<br />

termes du nombre d’étudiants de prépas recrutés.<br />

• ICN BS marque le pas. Dans les écoles du « top 15 »<br />

l’ICN est la deuxième école en souffrance en n’affectant que<br />

244 des 265 places qu’elle proposait cette année (elle avait<br />

augmenté cette année son recrutement de cinq places).<br />

Toujours accréditée Equis il lui manque l’AACSB pour mieux se<br />

positionner dans les classements. Mais on connaît l’opiniâtreté<br />

de sa directrice, Florence Legros.<br />

• Inseec BS entre deux eaux. Encore une fois cette année l’Inseec<br />

est loin de faire le plein. Mais si l’année dernière l’école<br />

avait néanmoins progressé (16 affectés de plus qu’en 2016) la<br />

chute est brutale cette année avec 57 élèves perdus en 1 an<br />

et seulement 151 affectés pour 270 places (étaient proposées<br />

30 de moins qu’en 2017). C’est dire si sa nouvelle directrice,<br />

Isabelle Barth, va devoir s’investir pour que l’école ne bascule<br />

pas dans la catégorie « challengers » en 2019.<br />

• ISC Paris : le retour ? Si l’ISC ne fait pas toujours pas le plein<br />

(111 affectés pour 150 places) elle n’en progresse pas moins :<br />

elle n’avait reçu que 98 préparationnaires en 2017 (bien<br />

loin des 164 de 2016…). Une douce musique pour son tout<br />

nouveau directeur, Henry Buzy-Cazaux…<br />

• La Rochelle BS. Elle avait manqué de peu le carton plein en<br />

2017 (il lui manquait deux admis) : La Rochelle BS fait le plein cette<br />

année et recevra même cinq élèves de plus en montant à 110<br />

préparationnaires admis. Une belle<br />

deuxième rentrée pour son directeur<br />

depuis un an, Bruno Neil.<br />

• Montpellier BS convainc toujours.<br />

Dix places de plus étaient<br />

proposées cette année dans une<br />

école dont le modèle « tout pour<br />

l’alternance » convainc toujours<br />

autant les préparationnaires. Mais<br />

son directeur, Didier Jourdan, doit<br />

bien prendre garde à la montée en<br />

puissance de Burgundy SB…<br />

Les challengers. Ces écoles ne<br />

fondent pas leur stratégie sur le<br />

recrutement en classes préparatoires<br />

et y recrutent donc assez peu. Sans<br />

s’en désintéresser pour autant…<br />

• Brest BS double la mise. Si Brest<br />

business school n’a pas rempli<br />

les 30 places qu’elle ouvrait cette<br />

année elle n’en a pas moins affecté<br />

plus du double d’élèves qu’en 2017 : 11 contre 5. Un vrai<br />

souffle d’air frais pour son directeur, Dai Shen, qui voit ainsi les<br />

préparationnaires se réintéresser à une école qu’on a pu un<br />

jour croire perdue après « l’aventure » France Business school.<br />

• L’ESC Clermont remonte peu à peu. En passant de 22 à<br />

36 affectés l’ESC Clermont marque un peu plus sa renaissance.<br />

Certes elle avait ouvert en tout 60 places mais elle n’en<br />

progresse pas moins et conforte ainsi une directrice, Françoise<br />

Roudier, qui connaissait jusqu’ici surtout le succès dans son<br />

recrutement en bachelor.<br />

• La bonne année d’ESC Pau BS. Certes avec 30 places de<br />

moins qu’en 2017 (70 contre 100) l’ESC Pau fait le plein cette<br />

année et progresse même de cinq admis après avoir quitté<br />

la grappe qu’elle constituait avec l’EM Normandie, l’ESC<br />

Clermont, La Rochelle BS, l’ISC Paris et SCBS. Parti depuis à<br />

La Rochelle BS, où il dirige la Grande école, Sébastien Chantelot<br />

peut être fier de son bilan à la tête de l’école béarnaise.<br />

• L’ISG continue sa baisse. Avec 22 reçus cette année contre<br />

28 en 2017 (et 47 en 2016) l’ISG n’en finit pas de baisser<br />

après une jolie performance en 2015 quand elle avait intégré la<br />

BCE. La nomination cette année d’un nouveau directeur, Thierry<br />

Sebagh, lui donnera-t-elle un coup de boost ?<br />

• La South Champagne School of Business stagne. L’ex-<br />

ESC Troyes, devenue la South Champagne School of Business<br />

(SCSB) cette année, réalise exactement le même score que<br />

l’ESC Troyes en 2017 : 24 reçus pour 55 places. L’absence<br />

d’accréditations internationales se fait encore cruellement<br />

sentir. Que feront le directeur du groupe, Thierry Bécard, et de<br />

l’école, Alice Dufour, pour y remédier ? n<br />

<strong>2018</strong> est une excellente<br />

année pour Neoma BS<br />

© Neoma BS<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 13 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

© Skema BS<br />

« Skema est une<br />

business school<br />

globale »<br />

Vice dean de Skema BS, Patrice Houdayer<br />

savoure le succès d’une école qui vient<br />

encore de progresser dans les souhaits des<br />

étudiants issus de classes préparatoires.<br />

Et qui ne compte pas en rester là…<br />

Skema a trouvé son business model<br />

Elle l’avait budgété pour 2020. C’est dès 2017 que Skema a atteint<br />

son objectif d’un chiffre d’affaires de 80 M€. Une année à la rentrée<br />

de laquelle, Skema BS a accueilli en tout 3 000 nouveaux étudiants<br />

sur l’ensemble de ses programmes graduate et postgraduate. Hors<br />

Programme Grande École, SKEMA enregistre une progression annuelle<br />

moyenne de son recrutement de 12 % depuis 2014, grâce notamment à<br />

une forte progression à l’international (recrutements multipliés par 2,5<br />

en 3 ans), la proportion totale d’étudiants internationaux s’élevant à 40 %<br />

des effectifs. Le tout en étant rentable sur cinq de ses six campus : seul<br />

celui de Belo Horizonte au Brésil demande encore des investissements<br />

qui sont de l’ordre de 1,5 à 2 M€ par an pendant cinq ans. n<br />

Olivier Rollot : Les résultats d’entrée dans les écoles de<br />

management <strong>2018</strong> viennent de tomber au travers du<br />

Sigem. En êtes-vous satisfait ?<br />

Patrice Houdayer : C’est une excellente année qui nous a vu<br />

encore progresser d’un rang dans le « classement Sigem » qui<br />

classe les écoles en fonction des « matches » qu’elles gagnent<br />

les unes contre les autres. En quelques années nous sommes<br />

ainsi passés du treizième au neuvième rang, avons dépassé<br />

Toulouse BS et n’avons jamais été aussi près de passer devant<br />

Neoma. Cette dynamique est d’ailleurs formalisée dans notre<br />

plan stratégique avec un objectif d’atteindre la huitième place en<br />

2020.<br />

O. R : Comment expliquez-vous ce succès auprès des<br />

étudiants de prépas ?<br />

P. H : Notre modèle global est très bien perçu pas les élèves de<br />

CPGE. Depuis cette année ils peuvent même suivre un semestre<br />

sur chacun de nos six campus dès la fin de leur premier semestre,<br />

le temps en fait d’obtenir un visa d’études pour aller aux États-Unis<br />

ou au Brésil. C’est ce que nous avons appelé le « 6 x 6 ».<br />

Le « 6 x 6 » correspond notamment très bien aux attentes des<br />

élèves qui veulent avoir la certitude de leur future mobilité. De plus<br />

nous avons été les précurseurs, avec ESCP Europe, de la mise en<br />

œuvre de ce qu’on appelle le « continuum » entre la classe préparatoire<br />

et l’école. Nous transformons notre première année avec<br />

l’arrivée de professeurs comme Emmanuel Combes, Frédéric<br />

Munier ou Rodolphe Desbordes. Un trio qui fait des prouesses en<br />

cours de géopolitique ou d’économie industrielle avec des cours<br />

synchrones, asynchrones, multisites. Nous avons également mis les<br />

EdTech au service des étudiants pour transformer cette première<br />

année. Autant de transformations qui sont bien perçues par nos<br />

étudiants et dont ils ont parlé aux élèves de prépas.<br />

Enfin nous avons toujours beaucoup travaillé sur l’économie<br />

de la connaissance. Nous délivrons des enseignements en Big<br />

Data, Fintech, etc. Autant de sujets qui sont au cœur de ce que<br />

les entreprises attendent. De ce que les élèves de prépas savent<br />

devoir apprendre pour s’intégrer demain dans des entreprises et<br />

des industries qui n’existent pas aujourd’hui.<br />

O. R : Plus largement comment définiriez-vous Skema<br />

aujourd’hui ?<br />

P. H : Comme une business school globale qui reçoit 40 % d’étudiants<br />

internationaux. Et locale qui délivre des diplômes français<br />

mais aussi, et de plus en plus, des diplômes des pays où elle est<br />

implantée. C’était déjà le cas aux Etats-Unis sur notre campus<br />

de Raleigh, c’est désormais également possible au Brésil. Lancé<br />

en juin <strong>2018</strong> sur notre campus de Belo Horizonte notre bachelor<br />

(BBA Skema) y a obtenu la « licence » (en France on parlerait de<br />

« visa »). Notre objectif c’est de pouvoir remettre les trois niveaux<br />

de diplômes locaux – licence, master, doctorat – dans chacun<br />

des pays où nous sommes implantés.<br />

O. R : Quelles sont les modalités du BBA Skema qui le<br />

rendent global ?<br />

P. H : Quel que soit leur premier campus les étudiants suivent des<br />

cours selon le même schéma pédagogique. C’est-à-dire deux<br />

premières années généralistes - de « liberal arts » - suivies d’une<br />

année de mobilité sur l’un de nos campus en France, aux États-<br />

Unis ou en Chine. Avec même la possibilité de diviser cette année<br />

en deux périodes de six mois. Et enfin une quatrième année<br />

de spécialisation qu’ils peuvent effectuer sur le campus qu’ils<br />

préfèrent. Ainsi les étudiants peuvent, dès le bac, avoir une ouverture<br />

sur le monde dans un, deux, voire trois campus.<br />

O. R : C’est exactement pareil pour les étudiants<br />

brésiliens ? >>> suite page 15<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 14 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

© SKEMA<br />

>>> suite de la page 14<br />

P. H : Le cursus, qui recevra ses premiers étudiants – Brésiliens<br />

! - en janvier prochain (le mois de rentrée dans l’hémisphère<br />

sud) est un petit peu différent : on y enseigne en<br />

portugais et en anglais pendant les deux premières années<br />

quand tout le cursus s’effectue en anglais dès la première<br />

année ailleurs. L’important c’est qu’ils soient bilingues pour<br />

aborder la troisième année en mobilité. C’est un programme<br />

quasiment unique en Amérique du Sud et on peut vraiment<br />

dire que nous apportons la dimension internationale au Brésil.<br />

Et que nous transformons Belo Horizonte avec des services<br />

créés à destination des étudiants internationaux qui viennent<br />

dans le cadre de nos cursus.<br />

O. R : Cette internationalisation du cursus est aussi<br />

marquée dans le programme Grande école ?<br />

P. H : C’est un système qui s’équilibre bien sans que nous<br />

ayons besoin de répartir les étudiants en fonction de leur<br />

niveau. De plus nous tenons à ce que, dans chaque pays,<br />

une grande partie de nos professeurs soient locaux. Ils ne<br />

viennent pas dans le même avion que leurs étudiants ! Le<br />

tout pour quasiment le même prix dans chaque pays soit<br />

14 000 euros par an pour le programme Grande école et<br />

10 000 euros en BBA. Un prix ridiculement bas aux États-Unis<br />

où on se rapproche facilement des 40 000 dollars par an.<br />

O. R : Le reproche qu’on fait au système Skema c’est<br />

d’envoyer beaucoup d’étudiants en même temps au<br />

même endroit. Une certaine endogamie qui n’est pas<br />

vraiment propice à l’interculturalité ?<br />

P. H : Aujourd’hui nous sommes passés à un autre stade en<br />

mettant nos campus à la disposition de nos partenaires internationaux<br />

pour qu’ils y envoient aussi leurs étudiants. Un<br />

exemple : nous sommes partenaire d’une université québécoise<br />

dont peu d’étudiants venaient en France. Mais dont<br />

beaucoup sont ravis de pouvoir aller aux États-Unis. Nous<br />

avons ainsi pu rééquilibrer des échanges - que nous réalisons<br />

sans aucun flux financier – qui permettent à nos étudiants de<br />

se rendre chez nos partenaires.<br />

Nos campus deviennent ainsi de véritables hubs régionaux<br />

interconnectés au sein desquels nos étudiants ont une<br />

réponse unique à toutes leurs demandes d’expatriation. Si<br />

vous veniez un jour écouter les élèves qui viennent passer les<br />

oraux vous entendriez qu’ils ne parlent que de ça : la garantie<br />

de mobilité que nous leur offrons. Qui à part nous peut<br />

envoyer 800 étudiants en mobilité aux États-Unis chaque<br />

année ? Et pour y vivre sur le campus américain de SKEMA<br />

Le campus de Nice Sophia-Antipolis de Skema<br />

qui se juxtapose à celui de North Carolina State University au<br />

milieu et dans les mêmes conditions qu’un étudiant américain.<br />

O. R : Chaque campus a ses particularités ou tenez-vous à<br />

ce qu’ils délivrent absolument les mêmes<br />

enseignements ?<br />

P. H : Aux États-Unis les cas posés par des professeurs américains<br />

reflètent souvent l’économie américaine. Au Brésil nous nous intéressons<br />

plus aux marchés à bas pouvoir d’achat (ou à très haut !).<br />

Et les étudiants qui peuvent entrer dans l’incubateur vivent vraiment<br />

ce qu’est l’entreprenariat local. Nous travaillons différemment dans<br />

chaque pays et c’est important pour nous de nous adapter.<br />

O. R : Asie, Amérique, Europe, Skema est implantée sur<br />

trois continents. Quelle est la prochaine étape ?<br />

P. H : La prochaine étape c’est le continent africain. Nous nous<br />

devons d’être en Afrique ! Mais nous essayerons d’y bâtir différemment<br />

des autres. n<br />

→→<br />

Patrice Houdayer<br />

(@PatriceHoudayer<br />

sur Twitter), 50 ans, est<br />

vice dean, directeur<br />

des programmes, de<br />

l’international et de la<br />

vie étudiante de Skema<br />

Business school, depuis<br />

janvier 2015. Docteur en<br />

sciences de gestion (Essec -<br />

Paris Ouest), il avait rejoint<br />

l’emlyon en 2004 et en était<br />

directeur général délégué<br />

en charge de l’ensemble des<br />

programmes académiques<br />

jusqu’à son départ pour<br />

Skema.<br />

→→<br />

Maîtriser l’intelligence<br />

artificielle<br />

À la rentrée 2019 Skema BS<br />

lance le programme « IA<br />

for Business » avec une<br />

école d’ingénieurs, l’Esiea,<br />

pour montrer quel impact<br />

l’intelligence artificielle<br />

aura dans les services,<br />

l’industrie, etc. L’intégralité<br />

de ses étudiants de<br />

deuxième année suivra<br />

également une introduction<br />

à l’IA.<br />

Bientôt deux nouveaux campus ?<br />

Au Brésil, Skema sera bientôt la première business school étrangère à<br />

dispenser un diplôme brésilien. Avec d’autres programmes adaptés au<br />

marché local : « Nous ne sommes pas Coca Cola qui propose le même<br />

produit partout mais nous nous adaptons à chaque réalité locale », rappelle<br />

sa directrice, Alice Guilhon. Prochains objectifs dans les cinq ans :<br />

l’Afrique – « Nous n’avons pas encore fixé de pays car tout bouge très vite<br />

mais nous allons tout de suite développer des doubles diplômes au Benin » -<br />

mais aussi la Russie. n<br />

Cap sur la recherche<br />

L’embauche du professeur « star » Florencio Lopez de Silanes avait quelque<br />

peu ému la planète écoles de management quand il avait quitté l’Edhec pour<br />

Skema en février 2017. Alice Guilhon n’entend pas en rester là et prévoit de<br />

recruter quatre autres professeurs « stars ». Nommé doyen de la recherche,<br />

Florencio Lopez de Silanes va en effet « tirer vers le haut la valeur académique<br />

de Skema en recrutant des stars de la recherche (pas plus de quatre car<br />

il faut gérer des personnalités ambitieuses. » 17 nouveaux professeurs ont déjà<br />

été embauchés en 2017 portant le total à 250 professeurs. « Mais le sont-ils au<br />

sens de la CEFDG quand 25 sont sous contrat de droit brésilien et 50 de droit<br />

chinois », s’interroge la directrice ? n<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 15 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

© Edhec BS<br />

« Nous devons<br />

"enchanter"<br />

l’ensemble du parcours<br />

de nos étudiants »<br />

Il y avait l’« expérience utilisateur » (UX). Il y a<br />

maintenant l’« expérience étudiante » (SX pour<br />

« student experience ») que l’Edhec a traduit en<br />

« expérience éducative ».<br />

Directrice d’un service de 130 personnes qui lui<br />

est dédié au sein de l’école, Anne Zuccarelli nous<br />

explique ce qu’elle attend de son déploiement.<br />

L’Edhec fait le point sur sa stratégie<br />

« Six millions de personnes pensent à entrer dans une business school dans le<br />

monde à tout moment. Leur chiffre d’affaires cumulé est de 400 milliards de<br />

dollars. » Les chiffres que donne le directeur général de l’Edhec, Emmanuel<br />

Métais, sont vertigineux. « Nous vivons dans un environnement passionnant<br />

en pleine transformation dans lequel la pression de la conformité, incarnée par<br />

les classements et les accréditations, par Parcoursup, sont antinomiques avec la<br />

nécessaire innovation. Deux contraintes avec lesquelles nous devons composer<br />

alors que nos coûts augmentent, que nos ressources diminuent, que les frais<br />

de scolarité ne peuvent pas être augmentés éternellement, que l’argent public<br />

contraint et qu’il n’y a pas en France de culture très forte du fundraising. Nous<br />

devons donc nous poser la question du modèle économique pour durablement<br />

mener notre mission. » Dans ce contexte si le plan stratégique 2015-2020 de<br />

l’Edhec n’a pas été modifié, l’école ne s’en est pas moins posé de nouvelles<br />

questions. n<br />

Olivier Rollot : Pourquoi avoir choisi de parler<br />

d’« expérience éducative » plutôt qu’« étudiante »,<br />

l’expression qu’on entend le plus souvent ?<br />

Anne Zuccarelli : Nous voulions bien montrer que nous nous<br />

intéressions à l’expérience éducative dans sa globalité. Pas<br />

seulement à la « vie étudiante » mais à tout ce qu’on vit dans<br />

son parcours d’étudiants. Comme dans un parcours utilisateur ou<br />

consommateur, il s’agit d’intégrer toutes les composantes, expériences,<br />

que vivent nos étudiants pendant leur cursus.<br />

O. R : La dimension numérique joue-t-elle un rôle<br />

déterminant ?<br />

A. Z : Avec le numérique les étudiants ont potentiellement accès<br />

à tous les contenus. À des quiz et à des communautés d’apprenants.<br />

Le défi est d’acquérir l’esprit critique qui permet de faire la<br />

différence. Avec le numérique les enseignants peuvent également<br />

mieux connaître leur classe, chaque étudiant, leur mode d’apprentissage<br />

et proposer ainsi un contenu personnalisé. C’est une avancée<br />

extraordinaire !<br />

O. R : Un professeur peut vraiment aujourd’hui adapter<br />

son cours à chaque profil d’étudiant ?<br />

A. Z : Face à 40 ou 50 profils d’apprenants différents comment<br />

monter son cours d’économie ou de business software ?<br />

Aujourd’hui, par exemple, un questionnaire mis en ligne permet<br />

de savoir le pourcentage d’étudiants qui n’ont pas compris<br />

la question et d’adapter son cours. Et également de savoir si<br />

les étudiants ont bien préparé leur cours… En effet, si on veut<br />

rendre l’apprentissage le plus efficace possible il faut que les<br />

étudiants français, à l’image de ce que font les étudiants étrangers,<br />

préparent bien les cours en amont. Ainsi l’heure de faceà-face<br />

avec le professeur est optimisée en s’orientant vers les<br />

contenus les plus délicats et des cas pratiques.<br />

O. R : Cette nouvelle façon d’apprendre correspond<br />

également aux attentes des entreprises ?<br />

A. Z : Des entreprises et des jeunes qui veulent apprendre à<br />

travailler dans un cadre multiculturel, qui doivent apprendre à<br />

apprendre et développer un esprit critique.<br />

O. R : Mais ce n’est pas forcément simple de faire<br />

apprécier cette « expérience éducative » quand vos<br />

étudiants, entre stages et séjours d’études à l’étranger,<br />

passent de moins en moins de temps sur vos campus !<br />

A. Z : Quelle que soit leur expérience, de Paris à Lille en passant<br />

par Berkeley ou Singapour, nous devons « enchanter » l’ensemble<br />

du parcours de nos étudiants. Il faut qu’ils sentent la « patte de<br />

l’Edhec » au-delà de leur présence sur l’un de nos campus alors<br />

que certains passent six à 18 mois à l’étranger.<br />

O. R : Les parcours étudiants sont très libres à l’Edhec ?<br />

A. Z : Les parcours sont de plus en plus flexibles sans être à la<br />

carte. Notre métier c’est d’être des éducateurs et nous construisons<br />

des parcours. Donner trop de cours à la carte peut être<br />

contre-productif si cela signifie que tous les étudiants ne sont pas<br />

formés aux fondamentaux.<br />

O. R : Parlez-nous de la direction dédiée à l’expérience<br />

éducative que vous dirigez. Comment est-elle organisée ?<br />

A. Z : Elle compte 130 personnes pour 20 millions d’euros<br />

d’investissement prévus, y compris immobiliers. Elle comprend<br />

aussi bien un laboratoire d’innovations pédagogiques que notre<br />

career center ou encore le « registrar » (chargé de la bonne<br />

exécution des programmes) et les services support SI et Immobilier.<br />

Tous ensemble nous travaillons pour que l’organisation soit<br />

encore plus centrée sur l’étudiant.<br />

>>> suite page 17<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 16 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


ENTRETIEN<br />

>>> suite de la page 16<br />

O. R : L’Edhec se met au service de<br />

l’étudiant ?<br />

Le campus de Nice de l’Edhec<br />

A. Z : L’idée première est de se mettre à sa place<br />

pour mieux comprendre ses aspirations et ses<br />

modes de fonctionnement. Pour cela nous avons<br />

analysé les parcours tout au long de la journée.<br />

De la place de parking qui peut manquer, de la<br />

salle de classe qu’il faut trouver, du restaurant aux<br />

espaces de vie, des associations à la bibliothèque<br />

en passant par l’intégration et l’international nous<br />

avons tout mis à plat avec les étudiants. Une véritable<br />

aventure collective dont ils sont très fiers.<br />

O. R : Comment avez-vous procédé pour faire<br />

remonter l’information ?<br />

A. Z : Nous avons d’abord repris tous les verbatims<br />

écrits par les étudiants sur leur expérience depuis<br />

trois ans. Puis nous avons monté des ateliers avec<br />

les étudiants, les équipes et les professeurs pour<br />

identifier les points d’amélioration et les pistes<br />

d’innovation de l’expérience éducative de nos<br />

étudiants. Nous avons également monté un comité<br />

de pilotage « fantôme » (un « shadow copil ») pour<br />

comprendre com- ment nos étudiants travaillaient,<br />

vivaient sur les campus ou utilisaient les outils en<br />

ligne… Et nous avons noté qu’ils ne voyaient pas<br />

toujours les choses comme nous.<br />

O. R : Quelles sont les solutions que vous allez<br />

maintenant mettre en œuvre ?<br />

A. Z : Ce que nous voulons c’est proposer à nos<br />

étudiants une expérience fluide qui leur permet<br />

de se concentrer sur l’essentiel, du début de leur<br />

cursus à leur premier emploi. La création de My<br />

Edhec, le « Campus Digital by Edhec », à la rentrée<br />

<strong>2018</strong> va permettre aux étudiants d’avoir accès<br />

à tous nos services sur une même plateforme en<br />

ligne. La multiplication des outils posait problème<br />

et ils seront tous regroupés sur un même portail et<br />

accessible aussi via une application que nous avons développé<br />

avec Appscho, une jeune Edtech française.<br />

O. R : Comment seront répartis les 20 millions d’euros d’investissements<br />

que vous évoquez ? D’abord dans le digital ?<br />

A. Z : Pendant quatre ans nous allons d’abord investir dans le<br />

digital. À la rentrée nous proposerons ainsi des classes virtuelles<br />

avec les solutions développées par Blackboard. Tout le monde<br />

pourra se connecter à distance et poser des questions sans salle<br />

de classe. Mais attention : il ne s’agit pas de passer au tout en<br />

ligne mais de proposer différents styles d’apprentissage qui vont<br />

du face-à-face au collaboratif en passant par le digital. À 4 ans,<br />

nous visons 20 % de nos enseignements en ligne.<br />

Dans le cadre de notre projet « share and care campus » nous<br />

voulons monter un campus à la fois digital et bienveillant. Parce<br />

que nos étudiants doivent se préparer à travailler dans des entreprises<br />

sans bureau mais qui, en même temps, proposent de<br />

nombreux moments de partage.<br />

O. R : Il va falloir également repenser vos bâtiments ?<br />

A. Z : A Lille nous allons recomposer tous les espaces de notre<br />

bâtiment historique pour les orienter vers les services aux<br />

étudiants tout en facilitant les échanges et le partage avec toutes<br />

les parties prenantes. Nous travaillons ainsi avec un architecte<br />

scénographe pour que nos espaces aient plusieurs utilisations<br />

possibles. Un peu comme dans un théâtre. n<br />

« Edhec on line »<br />

Chargé du nouveau projet « Edhec on line »<br />

Benoît Arnaud a fait le tour du monde pour rencontrer<br />

beaucoup d’écoles. Son objectif : rendre<br />

accessible la formation à tous les managers<br />

pour faire de l’Edhec le « Tesla du on line » sur<br />

un marché qui atteint aujourd’hui les 180 milliards<br />

de dollars par (dont 10 milliards pour les<br />

business school) : « Les business schools vont<br />

massivement aller sur ces diplômes plutôt que de<br />

construire de nouveaux cursus. La 5 G permettra<br />

de charger en 5 secondes une vidéo de 1 h 30 sur<br />

son portable qui deviendra un vrai terminal ». Un<br />

développement qui devrait permettre à l’école<br />

de former 1 000 jeunes par an dans les 5 ans.<br />

« 3 % des apprenants vont au bout d’un MOOC.<br />

Là nous voulons 97 % avec un accompagnement<br />

très fort à distance. Plus fort que sur les campus<br />

car on n’est pas portés par le groupe ». Pour développer<br />

cette dimension digitale, un partenariat<br />

a été conclu avec TeachOnMars, leader de l’apprentissage<br />

sur mobile, Coursera et bientôt une<br />

grande école du digital de la Silicon Valley. n<br />

© Edhec<br />

→→<br />

Anne Zuccarelli<br />

était jusqu’ici directrice<br />

entreprises & carrières de<br />

l’Edhec après en avoir été<br />

directrice des programmes<br />

académiques de 2010 à<br />

2013. Titulaire d’un DEA<br />

en sciences de gestion et<br />

diplômée de l’EDHEC, elle a<br />

rejoint le groupe en 1991.<br />

→→<br />

Des droits de scolarité<br />

bientôt en hausse<br />

Après avoir gelé le montant<br />

de ses droits de scolarité,<br />

l’Edhec va repartir sur des<br />

« augmentations raisonnables<br />

en suivant l’inflation ». En<br />

parallèle l’école distribue<br />

15 % des frais de scolarité<br />

sous forme de bourses.<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 17 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19


REPÈRES<br />

Enseignement supérieur et<br />

recherche : les chiffres-clés<br />

Chaque année la publication en juillet du document de synthèse La dépense sur pour L’état l’enseignement de l’enseignement supérieur supérieur dans les pays de<br />

Les étud<br />

et de la recherche en France permet de réviser ses fondamentaux.<br />

01 02 01<br />

03<br />

A<br />

Dépenses annuelles des établissements<br />

vec Dépenses 1,5 % du PIB annuelles consacré des en établissements<br />

Étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur Évolution depuis de 1960 la (en dépense milliers) annuelle Propor<br />

2014 à l’enseignement supérieur,<br />

France métropolitaine + DOM (sessio<br />

d’enseignement supérieur en 2014<br />

d’enseignement par étudiant<br />

entre 2010 et 2014 (Indices base<br />

la France est dans la moyenne des<br />

2026<br />

(en % du PIB)<br />

en 2014 (en $PPA)<br />

1960 1970 1980 1990<br />

pays de l’OCDE (1,5 %). Elle devance<br />

Base 2000100 2010 en 2010 2016 (projection)<br />

Université 215 661 858 1 160 1 397 1 437 1 624 1 700<br />

États-Unis<br />

l’Espagne États-Unis (1,3 %), l’Allemagne (1,2 %)<br />

Australie<br />

dont IUT 24 54 74 119 117 117 131<br />

80 %<br />

ou l’Italie (1 %) mais est distancée par STS 8 27 68 199 239 242 257 283<br />

Canada<br />

Royaume-Uni<br />

Les Suède<br />

CPGE étudiants en formation 21 33dans 40 l’enseignement 64 70 80 supérieur 86 12 98<br />

70<br />

le Royaume-Uni (1,8 %), la Finlande<br />

Corée du Sud<br />

Suède<br />

Autres établissements<br />

(1,8 %) et les Pays-Bas (1,7 %). Trois<br />

66 130 215 293 États-Unis 454 560 643 854<br />

60<br />

01<br />

04et formations<br />

50<br />

Australie<br />

Évolution des effectifs d’étudiants pays dans réalisent l’enseignement Canada un [1] effort supérieur financier pour Évolution Ensemble des effectifs 310 des universités 851 1 181 françaises 1 717 2 OCDE 160par 2 discipline 319 2 610 [1] entre 2 935<br />

(en milliers)<br />

l’enseignement<br />

France<br />

supérieur<br />

métropolitaine<br />

très au-dessus<br />

de la moyenne : les États-Unis 25 %<br />

+ DOM 2006 Part de et l’université 2011, puis (en %) entre 69,3 2011 77,7 et 2016 72,7(en 67,5 %) 64,7 France 62,0 métropolitaine 62,2 + DOM 57,9<br />

40<br />

Royaume-Uni<br />

Ensemble de l’enseignement supérieur Université<br />

NorvègeAutres formations<br />

Source : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES.<br />

Variation (en %) Variation hors doubles inscription<br />

Corée du<br />

en CPGE<br />

Sud(en %)<br />

30<br />

3 000<br />

(2,7 %), le Pays-Bas<br />

20<br />

Finlande<br />

2 500<br />

Canada (2,6 %) et la Corée<br />

Japon<br />

10<br />

2 000<br />

du Sud (2,3 %).<br />

03 : Étudiantes 20<br />

Pays-Bas<br />

Australie<br />

et étudiants<br />

Italie<br />

0<br />

1 500<br />

Après Proportion une de scolarité diplômés au de cours l’enseignement de laquelle supérieur elles ont par tranches en moyenne d’âge, de<br />

Danemark<br />

Japon<br />

15<br />

1950<br />

1 000<br />

: Les enseignants meilleurs de 2003 à résultats 2016 (en %, que personnes les garçons, de 15 ans les ou Pays-Bas filles plus) sont France plus métropolitaine nombreuses<br />

Les propo<br />

500<br />

Suède<br />

En 2017, Finlande 94550 enseignants sont<br />

à obtenir 20 le à 24 baccalauréat ans 25 à 49 ans : en 2017 50 à 64 dans une 65 ans génération, ou plus Ensemble 84 % des sur la bas<br />

4510<br />

%<br />

Norvège<br />

différer de<br />

0<br />

en fonction dans les établissements<br />

filles deviennent bachelières contre 74,4 % des garçons. Ensuite<br />

Norvège<br />

Allemagne<br />

40<br />

Ce bilan fo<br />

publics d’enseignement supérieur<br />

46 %<br />

5<br />

des premiers vœux formulés par les<br />

France<br />

bacheliers<br />

35<br />

filles concernent l’université<br />

30 (hors IUT), contre 30 % de ceux des Belgique hommes. À l’inverse, ces [1] 1969 :<br />

[p] Provis<br />

OCDE<br />

Sources : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES, MEN-DEPP. Belgique<br />

sous tutelle du ministère de l'Enseignement<br />

Danemark supérieur, de la Recherche<br />

0<br />

[2] 1987 :<br />

Japon<br />

dernières 25 demandent moins souvent les CPGE (8 % contre 10 %), les<br />

Finlande<br />

[3] 2009 :<br />

02<br />

et de l’Innovation soit 25 % de plus<br />

IUT 20 – 5(11 % contre 17 %) ou les STS (25 % contre 31 %).<br />

[4] 2011-<br />

France<br />

Évolution des effectifs d’étudiants dans l’enseignement Francesupérieur (en milliers)<br />

qu’il y a vingt ans. 60 % d’entre eux<br />

Résultat : la mixité dans l’enseignement Canada supérieur [1]<br />

Sources<br />

15<br />

est très variable.<br />

France métropolitaine + DOM<br />

Belgique<br />

OCDE<br />

appartiennent aux corps des enseignants-chercheurs<br />

(et assimilés) titu-<br />

Alors 10 qu’en 2016-2017 elles représentent 55,1 % des inscrits, les<br />

2006-07 2011-12 2016-17<br />

Allemagne<br />

femmes 5 en constituent<br />

Variation 2011/2006<br />

la<br />

[2]<br />

moitié en STS, 39,8<br />

Variation<br />

% en<br />

2016/2011<br />

Nombre d’inscrits [1] 2 253,8 Irlande 2 350,9 2 609,7<br />

IUT, et 42,6 %<br />

Espagne<br />

[1] Y compris les étudiants des DUT ou des formations d’ingénieurs<br />

laires, 25 % sont des enseignants non<br />

en CPGE. À l’inverse, les Espagne universitaires. Ces étudiants sont<br />

dont<br />

répartis 0 dans les groupes de disciplines selon leur spécialité. paramédicales et sociales<br />

Université 1 226,1<br />

Espagne<br />

1 336,3 1 506,9<br />

Allemagne<br />

[2] Les 2003 variations 2004 hors 2005doubles 2006 inscriptions 2007 2008 en CPGE 2009 (en 2010 %) ne 2011 sont pas 2012 représentées 2013 2014 pour 2015 la période 2016<br />

dont Préparation DUT 113,8 115,8 116,6<br />

permanents et 15 % des enseignants<br />

comprennent 84,6 % de femmes. À l’université, Irlande elles sont 69,7 %<br />

2006-2011. Données rétropolées Les valeurs sur à la « période 0,0 % » ne 2003-2012 sont que suite des artefacts au changement permettant du questionnaire la création du de graphique.<br />

l’enquête<br />

STS 228,3 246,0 257,2<br />

Irlande<br />

du second degré. Italie Neuf sur dix sont<br />

dans Sources Emploi les en : 2013. MESRI-DGESIP/DGRI-SIES, filières Cette rétropolation Langues, ne permet lettres MEN-DEPP. pas et de corriger sciences d’éventuelles humaines. ruptures liées En aux dix ans,<br />

Danemark<br />

05<br />

CPGE 76,2 80,4 86,5<br />

modifications du questionnement sur la formation. Ne sont comptés comme diplômés du supérieur<br />

affectés Variation dans les universités, 5 % dans<br />

leur part a légèrement progressé dans les formations scientifiques à<br />

Corée du<br />

Variation<br />

Sud<br />

Variation<br />

que les personnes ayant un tel diplôme et achevé leurs études initiales. Cela fait une différence<br />

Italie<br />

Évoluti<br />

2006-07/2001-02 2011-12/2006-07 2016-17/2011-12 l’université, importante pour mais les 20-24 reste ans qui encore sont nombreux minoritaire. à poursuivre ndes études (36 0 % en 2016), souvent 40 en 60<br />

des écoles d’ingénieur et 4 % dans<br />

(en mil<br />

Évolution sur 5 ans<br />

05 ayant déjà obtenu un diplôme du supérieur.<br />

0 0,5 1 1,5Nombre d’inscrits 2 2,5 3 %<br />

0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 $PPA<br />

d’autres<br />

89,9<br />

types d’établissements.<br />

97,1 + 258,8 (+ 224,6 [2])<br />

[1] Royaume-Uni : données non disponibles. É<br />

Part Source des : Insee femmes (enquête dans Emploi), les traitements principales MESRI-DGESIP/DGRI-SIES.<br />

formations<br />

Effet démographique en 5 ans 46,9 - 47,5 - 62,1<br />

publics uniquement<br />

Source : OCDE, Regards sur l’éducation Effet scolarisation 2017. en 5 ans L’âge 43,0 [1] moyen Établissements des 144,6 professeurs + 320,9 publics (+ 286,7 uniquement.<br />

[2]) des d’enseignement supérieur (en %)<br />

France métropolitaine + DOM<br />

190<br />

À la rentrée 2016, les effectifs totaux de l’enseignement universités Source supérieur et : ont des OCDE, augmenté maîtres Regards de de conférences<br />

la taille des est générations respectivement (effet démographique) de 53 ans aurait et entraîné, de 45 si elle ans. avait agi seule, une diminution Évolution des inscriptions dans les établissements d’enseignement<br />

170<br />

sur l’éducation 2017.<br />

2006-07 Source 2016-17<br />

04<br />

: OCDE, Regards sur l’éducation 20<br />

258 800 étudiants par rapport à la rentrée 2011, 2 224 600 hors doubles inscriptions. L’évolution de<br />

Formations paramédicales et sociales [1]<br />

de 62 100 étudiants.<br />

Universités - Lettres, langues,<br />

Parmi ceux-ci 39 % des enseignants titulaires sont des femmes : elles supérieur (en milliers, base 100 en 2000)<br />

France métropolitaine + DOM<br />

[1] Champs définis dans |Repères et références statistiques<br />

sciences humaines<br />

sont<br />

[2] Hors<br />

plus<br />

inscriptions<br />

nombreuses<br />

à l’université<br />

parmi<br />

des étudiants<br />

les enseignants classes préparatoires<br />

du second<br />

aux grandes<br />

degré<br />

écoles.<br />

Universités - Médecine,<br />

(47 %)<br />

Privé Public<br />

odontologie,<br />

Ensemble<br />

180<br />

pharmacie<br />

Source : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES.<br />

150<br />

→→<br />

Le doctorat.<br />

et les maîtres de conférences (44,5 %) que les professeurs des universités<br />

(25 %). La part des femmes augmente régulièrement d’environ<br />

160 Ensemble universités (hors DUT)<br />

170Universités - Droit, économie, AES<br />

À la rentrée 2016, 74 319<br />

03<br />

04 étudiants sont inscrits en<br />

150<br />

0,5 point par an.<br />

130<br />

Répartition des effectifs des universités françaises par cursus et<br />

Ensemble étudiants<br />

140<br />

doctorat. Le nombre de<br />

par discipline en 2016-17 (en milliers)<br />

France métropolitaine + DOM<br />

doctorants Part relative est en baisse des financements publics et privés alloués aux établissements d’enseignement<br />

130<br />

Écoles de commerce,<br />

gestion et supérieur comptabilité en financement final [1] en 2014 (en<br />

: Les étudiants<br />

120<br />

Cursus<br />

STS et assimilés<br />

110<br />

continue depuis Financement 2009, public<br />

Licence Financement [1] privé<br />

Droit, sciences politiques<br />

110<br />

Les inscriptions dans l’enseignement supérieur ont été multipliées par 8<br />

tandis 100 %<br />

Économie, AES<br />

que le nombre de<br />

100<br />

CPGE<br />

doctorats 90 délivrés est stable<br />

en 50 Cursus<br />

Arts, lettres, langues,<br />

ans passant de 310000 en 1960 à 2610000 à la rentrée 2016.<br />

90<br />

90<br />

Master<br />

sciences humaines et sociales<br />

Préparation DUT<br />

2000<br />

depuis quatre ans (14 565 Une croissance qui s’explique aussi en grande Sciences partie par l’accroissement<br />

du nombre d’étudiants étrangers : 12,4 Santé % des inscrits contre<br />

2000 2002 2004 2006 2008 2010 2012 2014 2016[p]<br />

80<br />

STAPS<br />

Cursus<br />

[p] Provisoire. Universités - Sciences, STAPS<br />

[p] Provis<br />

en 2016) après une période<br />

Doctorat<br />

70<br />

Sources : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES, Formations d’ingénieurs [2] MEN-DEPP.<br />

Sources<br />

de hausse. Un peu plus de 8,1 % en 2000. Récemment on constate également une explosion des<br />

16 80060étudiants se sont inscriptions<br />

Ensemble<br />

dans l’enseignement supérieur privé dont les effectifs ont<br />

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 %<br />

[1] 2015-16 (dernières données disponibles) à la place de 2016-17.<br />

inscrits 50en doctorat pour cru de 710 % depuis 2000<br />

500<br />

alors que les<br />

1 000<br />

effectifs totaux<br />

1 500<br />

progressaient<br />

2 000<br />

de [2] Y compris les formations d’ingénieurs dépendant des universités, des INP, des universités de<br />

la première fois à la rentrée<br />

technologie et les formations d’ingénieurs en partenariat.<br />

40<br />

21 [1]% 116 sur 578 inscriptions la même en période. préparation Il DUT. comptait 475000 étudiants en 2016, soit<br />

Sources : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES, MEN-DEPP.<br />

2016, un effectif inférieur<br />

Source : MESRI-DGESIP/DGRI-SIES.<br />

une inscription sur six.<br />

de 1530<br />

% à ce qu’il était à la<br />

rentrée 202009.<br />

L’état de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n° 11 [édition <strong>2018</strong>] 35<br />

Environ<br />

10<br />

3 doctorants<br />

sur 4 inscrits en première Un niveau d’études assez moyen<br />

année 0bénéficient d’un<br />

Finlande Norvège Danemark<br />

financement pour leur<br />

La France Suèdese Belgique classe seulement Allemagne20 France e des 35 pays Irlande de l’OCDE pour Pays-Bas sa proportion Espagne de Italie diplômés Canada de l’enseignement<br />

Australie États-Unis Corée Ja<br />

thèse.<br />

supérieur aux âges de pleine activité, de 25 à 64 ans. Grâce à la croissance des effectifs étudiants des années du Sud<br />

[1] Financement final : financement après<br />

1990,<br />

prise<br />

elle<br />

en compte<br />

est aujourd’hui<br />

des transferts<br />

le 14<br />

existant e pays<br />

entre<br />

des<br />

les<br />

35<br />

différents<br />

pays de<br />

agents<br />

l’OCDE<br />

économiques.<br />

pour sa part<br />

Les subventions<br />

de jeunes de<br />

publiques<br />

25 à 34<br />

aux<br />

ans<br />

ménages<br />

diplômés<br />

sont donc<br />

de<br />

comptabilisées da<br />

ménages et retranchées de celle des agents publics qui leur ont versé ces subventions.<br />

l’enseignement supérieur (45 %). n<br />

Source : OCDE, Regards sur l’éducation 2017.<br />

1990-91<br />

1991-92<br />

1992-93<br />

1993-94<br />

1994-95<br />

1995-96<br />

1996-97<br />

1997-98<br />

1998-99<br />

1999-00<br />

2000-01<br />

2001-02<br />

2002-03<br />

2003-04<br />

2004-05<br />

2007-08<br />

2005-06<br />

2006-07<br />

2008-09<br />

2009-10<br />

2010-11<br />

2011-12<br />

2012-13<br />

2013-14<br />

2014-15<br />

2015-16<br />

2016-17<br />

Droit<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 18 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19<br />

L’état de l’Enseignement supérieur et de la Recherche n° 1<br />

Économie, AES<br />

Arts, lettres, langues, SHS<br />

Sciences, STAPS<br />

Santé<br />

Ensemble<br />

Droit<br />

Économie, AES<br />

Arts, lettres,<br />

langues, SHS<br />

Sciences, STAPS<br />

Santé<br />

Ensemble<br />

02

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