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Essentiel Prepas septembre 2018

HEADway Advisory édite chaque mois l'Essentiel Prépas, le magazine numérique dédié aux professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales.

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ENTRETIEN<br />

« Il faut<br />

absolument<br />

fluidifier le<br />

système »<br />

La première année de Parcoursup a été tout sauf un long fleuve tranquille et les classes<br />

préparatoires ont poussé un large soupir de soulagement le 3 <strong>septembre</strong> en recevant,<br />

pour la plupart, des promotions aux effectifs comparables aux autres années. Mais il faut<br />

maintenant améliorer l’outil nous explique le président de l’APHEC, Alain Joyeux, tout en<br />

revenant sur la réforme à venir du bac et la mise en œuvre du continuum.<br />

Olivier Rollot : Depuis le 27 août les inscriptions en<br />

classes préparatoires via Parcoursup sont closes. S’il est<br />

encore trop tôt pour établir un bilan définitif du successeur<br />

d’APB, quel regard portez-vous sur cette première<br />

saison ?<br />

Alain Joyeux : Au sein du groupe amont de la Conférence des<br />

Grandes écoles nous avons pu faire le constat que le remplissage<br />

des classes préparatoires a été très disparate au cours de<br />

l’été sans logique apparente tant géographique que de réputation<br />

des lycées. Des lycées comme Aliénor d’Aquitaine à Poitiers ou<br />

Voltaire à Orléans ont rapidement fait le plein d’élèves quand ce<br />

n’était pas le cas encore deux semaines avant la date butoir pour<br />

Paul-Cézanne à Aix-en-Provence ou Henri-Moissan à Meaux.<br />

Il est probable que dans certains établissements, on n’a pas<br />

sélectionné assez de candidats et que, dès début juillet, on avait<br />

épuisé la liste. Dans les lycées où on est descendu beaucoup<br />

plus bas dans la liste des candidats, il va falloir bien estimer en<br />

<strong>septembre</strong> si tous ceux qui ont été admis ont bien le niveau pour<br />

suivre une CPGE.<br />

O. R : C’est surtout la lenteur du dispositif qui focalise<br />

les critiques sur Parcoursup. Les délais ont d’ailleurs été<br />

finalement avancés d’une semaine pour les filières<br />

sélectives…<br />

A. J : Les listes sont restées bloquées jusqu’à la fin août décourageant<br />

souvent des candidats auxquels la plateforme annonçait<br />

des taux de remplissage de 100 % alors qu’en fait cela cumulait<br />

les « oui » définitifs et les « oui avec autre(s) vœu(x) en attente ».<br />

Ils n’avaient en fait pas de vrai repère quant à leur réel degré de<br />

chance d’intégrer telle ou telle filière.<br />

Parcoursup ont bien prévenu de leur choix, 20 à 30 % ont négligé<br />

de le faire en bloquant ainsi des places. On peut dire que cela<br />

s'est bien passé pour les deux tiers des lycées mais que cela a<br />

été plus compliqué pour les autres. Le lundi de la rentrée soulevait<br />

de nombreuses craintes dans des lycées où on n’était pas<br />

absolument certains que tous les « oui » définitifs seraient bien<br />

là. Les premières remontées partielles de situation montrent que<br />

grosso-modo, à 5 % près, les étudiants annoncés par Parcoursup<br />

étaient bien dans les classes. Cependant, je souhaite qu’on ne<br />

ferme pas de classe préparatoire pour les rentrées 2019 et 2020<br />

si leurs effectifs sont anormalement bas vis-à-vis des années<br />

précédentes en raison du « crash test » de Parcoursup.<br />

O. R : Qu’attendez-vous en priorité du ministère de<br />

l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation<br />

comme amélioration de Parcoursup en 2019 ?<br />

A. J : Aujourd’hui le ministère consulte et nous souhaitons<br />

d’abord qu’il réfléchisse à comment faire avancer plus vite le<br />

processus. Peut-être faut-il recourir à un classement des vœux<br />

dès le deuxième tour. Sans revenir à APB, il faut absolument<br />

fluidifier le système pour que l’essentiel du processus soit achevé<br />

fin juillet.<br />

On ne choisit pas son avenir comme un gâteau dans une pâtisserie.<br />

Quand en juillet on est accepté dans une classe préparatoire,<br />

mais aussi dans une filière universitaire, on a accès à<br />

des listes bibliographiques, à des conseils méthodologiques.<br />

Attendre fin août pour choisir, c’est donner l’illusion de la liberté<br />

d’attendre. Mais quel sens cela a-t-il vraiment ? Au contraire, des<br />

choix tardifs peuvent compliquer le passage dans l’enseignement<br />

supérieur en ne laissant pas le temps de s'y préparer. Sans parler<br />

des problèmes que cela pose quand il faut trouver à se loger en<br />

catastrophe.<br />

Résultat : certains « oui » en attente se sont inscrits ailleurs pour<br />

voir si cela se débloquait. Et si 70 à 80 % de ceux qui quittaient >>> suite page 9<br />

L’ESSENTIEL DU SUP | PRÉPAS 8 SEPTEMBRE <strong>2018</strong> | N°19

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