24.09.2018 Views

Magazine BEAST #12 2018

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Pour la pérennisation du zéro déchet, il est essentiel de transformer<br />

les modes de production définis comme toxiques vers des modes<br />

circulaires et durables. L’histoire nous rappelle que nous avons<br />

évolué vers le recyclage sans remettre en question la production<br />

de masse. Or, ce recyclage ne peut pas être une réponse positive<br />

: il ne suffit pas de changer uniquement une pièce quand c’est<br />

toute la machine qui est obsolète. C’est le message que diffuse<br />

le mouvement zéro déchet qui se présente comme la solution à<br />

long terme. En effet, le recyclage permet de valoriser la matière<br />

alors que le Zero Waste vise à réduire les flux et le stockage en<br />

déchèterie.<br />

L’utilisation des ressources et des matières premières doit se<br />

faire de manière sobre et responsable. Le Zero Waste peut<br />

aussi se définir comme « consommer et produire mieux » dans<br />

un monde où le mode de consommation n’est plus, de façon<br />

prouvée, viable à long terme.<br />

61<br />

#Science | Food<br />

«Zero Waste, c’est ma vie»<br />

Du défi écologique zéro déchet, certains en ont fait un style de<br />

vie. C’est notamment le cas de Béa Johnson, une jeune française<br />

installée à San Francisco, devenue une figure internationale du<br />

mouvement « monde sans déchet » grâce à la viralité d’internet.<br />

Elle l’explique par une crise existentielle, qui s’est transformée en<br />

véritable style de vie : avec sa famille, elle a réalisé qu’ils vivaient<br />

mieux avec moins. L’objectif était de se simplifier la vie et de<br />

privilégier le fonctionnel. De leur garde-robe à leurs techniques<br />

de ménage, tout est simplifié. Les Johnson n’ont qu’une dizaine<br />

de vêtements chacun, l’équivalent d’une valise. Béa dit avoir<br />

« évalué ses vrais besoins ». Son mode de vie, qu’elle partage<br />

sur son blog, a inspiré le mouvement international Zero Waste.<br />

Celui-ci suit sa philosophie : « Refuser le superflu ; réduire le<br />

nécessaire ; réutiliser ce que l’on achète ; recycler tout ce que<br />

l’on n’a pas pu refuser ; composter le reste. »<br />

La vie des Johnson est, pour ainsi dire, un acte révolutionnaire face au modèle économique<br />

occidental. En plus de réduire considérablement leurs déchets, et donc leur impact sur la planète,<br />

les Johnson font de formidables économies. Ils sont sortis de ce modèle de consommation<br />

massive. « Nous avons découvert une vie riche en expériences, basée sur le verbe “être” et non<br />

“avoir” », explique Béa Johnson. Avant, les Johnson remplissaient une poubelle de 240 litres par<br />

semaine. Aujourd’hui, leur poubelle annuelle tient en un bocal d’un quart de litre, principalement<br />

composé d’étiquettes que l’on trouve sur les fruits et légumes.<br />

Béa fait également la différence entre le zéro déchet et le recyclage. Dans le deuxième cas de<br />

figure, il n’y a pas, au final, d’incitation à consommer moins. Dans les faits, chez les Johnson on<br />

n’achète plus de bouteilles en plastique, ni de produits nettoyants industriels ; tout est nettoyé<br />

au vinaigre blanc et à l’eau. Tout se conserve dans des bocaux en verre ou des filets. On passe<br />

le balais et les détritus sont mis au compostage. Les serviettes de table sont en tissu, et le seul<br />

produit à usage unique est le papier toilette (pour une raison hygiénique évidente).<br />

<strong>BEAST</strong> MAGAZINE <strong>#12</strong><br />

© Shutterstock - Oleksii Sidorov

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!